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 I'm so happy [Pv Aidan]

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MessageSujet: I'm so happy [Pv Aidan]   I'm so happy [Pv Aidan] EmptyVen 31 Mar - 21:40

Idris & Aidan
I'm so happy
Idris était de mauvaise humeur. De très mauvaise humeur. Cette mission-là, c'était censé être la sienne. Il l'avait soigneusement préparée depuis plusieurs semaines, observant sa cible, étudiant son mode de vie, établissant les lieux et moments les plus appropriés pour intervenir et faire ce qu'il avait à faire.

Et voilà que maintenant, il était supposé jouer les Baby-Sitters pour un nouveau membre ! Et pas n'importe quel membre... Dans d'autres circonstances, Idris aurait pu faire preuve d'un minimum de conciliance. Il savait ce que c'était d'être le "bleu" de la Confrérie, de chercher sa place et de vouloir prouver qu'on la méritait. Mais lui ne méritait certainement pas d'en faire partie, quoi que puissent dire les autres à son sujet.

Lui, c'était Aidan Pàdraig. Idris l'avait rencontré, des années auparavant, et n'avait jamais oublié son visage. Il faisait partie d'un passé douloureux, de cette période d'errance sombre de laquelle la Confrérie l'avait extirpé tant bien que mal, et Idris, en dépit de la brièveté de leur interaction, ne l'avait jamais oublié.

Voleur du dimanche, il avait tenté de lui soutirer son portefeuille, ce dont Idris s'était rendu compte au tout dernier moment. La colère qui l'avait envahi était d'une telle intensité qu'il n'avait pas été en mesure de retenir ses coups et avait frappé, frappé, frappé... Aidan avait éveillé une part peu reluisante chez Idris et, de nouveau en sa présence, il craignait qu'elle n'émerge une fois encore...

Idris était supposé le "coacher", lui montrer ce qu'impliquait d'être un membre de la Confrérie et le déroulement d'une mission. Bien sûr, Aidan recevrait probablement des assignations différentes des siennes, étant donné la nature peu similaire de leurs pouvoirs, mais là n'était pas la question. Pour l'instant, Idris était simplement supposé lui faire comprendre le fonctionnement d'une mission.

Vêtu de son sweat à capuche habituel, Idris était assis sur un banc de Central Park, auquel il avait également conduit Aidan. Nerveux, il surveillait les allées et venues des gens, craignant que cet imprévu ne le perturbe et qu'il ne rate sa cible. Il n'avait pas compté sur la présence de son collègue et il ne voulait pas que celui-ci le déconcentre.

"Ecoute, je ne vais pas non plus te tenir par la main ou te faire un tutoriel complet. Moi, tout ce que je suis supposé t'apprendre, c'est à te montrer discret. Et te montrer le genre de missions que j'effectue et auxquelles tu pourrais également te retrouver confronté à un moment ou à un autre."

Il prit une profonde inspiration. Idris regardait à peine Aidan, ses yeux rivés sur les personnes qui passaient devant eux. Sa cible n'allait probablement pas tarder à se montrer...

"Les coups d'éclat et autres exploits, tu peux les laisser aux membres qui ont le pouvoir et l'expérience nécessaire pour les accomplir. Nous, nous sommes des travailleurs de l'ombre. On observe, on étudie, on agit, on se casse. Personne ne doit nous remarquer. Nous sommes invisibles."

Un sourire, proche de la grimace, naquit sur les lèvres d'Idris :

"Enfin, j'imagine qu'en tant que pickpocket de base, tu dois avoir une petite idée de la question. Essaie de garder tes mains baladeuses pour toi, d'ailleurs. T'es là pour apprendre, pas pour faucher qui que ce soit. Et surtout pas ma cible."

Bientôt... Il allait bientôt arriver... Le coeur d'Idris battait à vive allure. Il évacua comme il put sa nervosité, la transmettant aux malheureux qui avaient la malchance de marcher ou de courir à proximité de leur banc. Sans réelle raison, ils se retrouvaient alors pris d'une certaine... anxiété.

"Ce mec, c'est un donateur pour le Parti Co'. Du genre à sortir les gros billets, financer les campagnes, mettre l'argent dans la poche de ceux qui ont de l'influence... Il n'est pas assez important pour qu'on en fasse un exemple, mais suffisamment pour représenter une nuisance. C'est là que j'interviens."

Et, comme prévu, sa cible se présenta à l'heure prévue. Il courait, vêtu d'un jogging trop ajusté, espérant attirer le regard de la gente féminine sans grand succès. Idris se leva, fit mine de regarder quelque chose sur son téléphone portable et avança à grands pas, pile sur la trajectoire de l'homme. Ils se téléscopèrent et Idris tira profit de la situation.

Prenant la main de sa cible pour le relever, il aspira toute la joie qu'il pouvait posséder et glissa en son âme le doute qui l'habitait en permanence, ainsi qu'une bonne dose d'angoisse. L'homme pâlit à vue d'oeil, tandis qu'une certaine euphorie s'installait chez Idris.

Le joggeur ne songea même pas à lui reprocher son attitude. Il ne semblait même plus avoir l'énergie de courir. Il repartit d'un pas lent, titubant, alors que mille pensées noires lui traversaient le crâne. Idris retourna à son banc, un grand sourire aux lèvres. Il savait qu'il devait se débarrasser au plus vite de ce qu'il avait aspiré, mais... c'était si agréable...

D'une voix étrangement enjouée, il lança à l'adresse d'Aidan :

"Il y a 85 % de chances que notre sportif à la manque se donne la mort d'ici la fin de la journée. Si tel n'est pas le cas, c'est qu'il est bien plus solide mentalement que je ne le pensais et cela signifie que je vais devoir poursuivre mon observation et déceler une meilleure opportunité pour l'atteindre plus en profondeur. Mais, sincèrement, je pense que cette mission est une réussite !"

Un gloussement lui échappa. Douce ivresse que le bonheur...

"Ecoute, j'suis de bonne humeur, je te paie un café. Et je vais t'expliquer un peu plus en détail comment ça marche, tout ça. Parce que bon, je te déteste, c'est clair, mais maintenant, t'es comme un membre de ma famille et la famille, je la laisse pas tomber. Jamais."

Il se releva d'un bond, énergique, sautillant légèrement sur place. Une voix en lui continuait de lui souffler de céder cette joie qu'il possédait en trop grande quantité, mais il ne parvenait pas à s'en séparer, pas même légèrement... Et certainement pas pour la partager avec un voleur comme Aidan. Non, non !

"T'en dis quoi, Pickpocket ? On se prend un café, on se cale et je te fais le topo ?"

Un grand sourire, totalement artificiel, était étiré sur ses lèvres, son regard légèrement fiévreux... Idris n'était pas totalement là, s'égarant progressivement dans les méandres du bonheur, mais que risquait-il à se perdre un peu en présence de ce voleur à la noix ? Qu'est-ce qu'il pourrait bien lui faire, hein ?

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MessageSujet: Re: I'm so happy [Pv Aidan]   I'm so happy [Pv Aidan] EmptySam 1 Avr - 23:56



I'm so happy
Idris ξ Aidan

Ma première mission pour la Confrérie est donc en compagnie de l’emo en pleine crise d’ado. Génial, ça commence bien. Je sens que je vais m’éclater dans ce groupe. J’ai essayé de négocier, mais bon, étant le petit nouveau, ma parole n’a aucun impact, et ce, même si je connais certains membres. Je crois que c’est ça qui va être le plus dur. Devoir agir et fermer ma gueule, même si je ne suis pas d’accord et que je n’aurais pas fait comme ça. Je pensais pas que perdre mon statut de leader allait autant me frustrer. Déjà, le choix de la cible, quitte à frapper là où ça fait mal, autant que ça ait un impact et que ce soit mémorable. Là, il s’agit d’un banal donateur du PC comme il en existe pleins d’autres. Sans intérêt. Inutile. Bon soit, passons pour la cible et regardons le lieu qu’ils ont choisi. Un parc. Un. Putain. De parc. Vous ne vouliez montrer ça en direct à la télévision aussi ? Sérieusement, on est censé faire ça rapidement et en toute discrétion et on choisit un des parcs les plus fréquentés en journée. Je crois rêver. Mais encore une fois, toutes mes remarques ont été balayées d’un revers de la main. Je ne suis pas sûr qu’elles aient été écoutées. Ce n’est pas grave, ce n’est pas mon organisation qui est en jeu. Enfin, pas directement.

Alors, la clope au bec, je suis assis sur le banc et la béquille posée à côté. Ouais, j’en ai toujours besoin pour me déplacer. En même temps, j’ai retiré le plâtre il y a seulement quelques jours. Mais jambe en moins ou pas, si on sait ce qu’on fait et qu’on le fait bien, ça n’a aucune importance. De toute façon, je ne suis pas censé bosser aujourd’hui, je suis censé ‘’regarder et en prendre de la graine’’. Ahah, s’ils savaient… Je n’ai évidemment pas mentionné mon véritable métier, il ne manquerait plus qu’un indic ou un traître me balance et ce serait fini. Aux yeux des autres, je suis un simple voleur, banal, comme il en existe des milliers. Seuls Niall, Graham et les gens qui me connaissent réellement sont au courant du contraire, je pense. Ça aussi, ça m’exaspère, mais pour ne pas griller la couverture, je la ferme et je souris bien gentiment. Jouer la comédie fait aussi partie du jeu.

« Écoute, je ne vais pas non plus te tenir par la main ou te faire un tutoriel complet. Moi, tout ce que je suis supposé t'apprendre, c'est à te montrer discret. Et te montrer le genre de missions que j'effectue et auxquelles tu pourrais également te retrouver confronté à un moment ou à un autre. » Bla bla bla, je fais semblant d’écouter. Ce système, je le connais par cœur alors, me le voir réciter par un gamin a tendance à épuiser ma patience. Allez, fait ton truc qu’on en finisse. « Les coups d'éclat et autres exploits, tu peux les laisser aux membres qui ont le pouvoir et l'expérience nécessaire pour les accomplir. Nous, nous sommes des travailleurs de l'ombre. On observe, on étudie, on agit, on se casse. Personne ne doit nous remarquer. Nous sommes invisibles. » J’arque un sourcil. Tu te crois invisible avec ton sweat à capuche ? T’attires bien plus l’attention que tu ne le crois. Si tu veux passer inaperçu, ne fais rien justement. Habille-toi normalement et surtout, n’essaye pas d’être discret, les gens ne sont pas cons à ce point. « Enfin, j'imagine qu'en tant que pickpocket de base, tu dois avoir une petite idée de la question. Essaie de garder tes mains baladeuses pour toi, d'ailleurs. T'es là pour apprendre, pas pour faucher qui que ce soit. Et surtout pas ma cible. » Pickpocket de base ?! Je me retiens de bondir sur place. Non, non, allez, je ne vais pas me griller dès le premier jour, ce serait con. Au lieu de ça, je laisse glisser un sourire sur mon visage et je lui crache presque la fumée de ma clope à la gueule. Vas-y, fais le malin et joue les gentils instructeurs. J’adore ça.

« Ce mec, c'est un donateur pour le Parti Co'. Du genre à sortir les gros billets, financer les campagnes, mettre l'argent dans la poche de ceux qui ont de l'influence... Il n'est pas assez important pour qu'on en fasse un exemple, mais suffisamment pour représenter une nuisance. C'est là que j'interviens.
- Tu sais, j’ai lu le dossier aussi, je sais de qui on parle, pas la peine de me faire un résumé »

Oui, je m’impatiente, mais j’ai horreur de me faire prendre pour un bleu, même si c’est techniquement le cas. Bordel, j’ai pratiquement passé ma vie à étudier le profil de mes cibles et à intervenir au meilleur moment. C’est mon putain de job alors, voir ce gamin prendre la grosse tête en pensant mieux savoir, ça me fout en rogne.

C’est à peine si je l’observe faire son petit tour de passe-passe. La seule chose qui me fait relever la tête, c’est l’état pitoyable dans lequel repart sa cible. Et l’étonnante bonne humeur Idris malgré notre passif.

« Il y a 85 % de chances que notre sportif à la manque se donne la mort d'ici la fin de la journée. Si tel n'est pas le cas, c'est qu'il est bien plus solide mentalement que je ne le pensais et cela signifie que je vais devoir poursuivre mon observation et déceler une meilleure opportunité pour l'atteindre plus en profondeur. Mais, sincèrement, je pense que cette mission est une réussite !
- T’as l’air vachement heureux pour quelqu’un qui annonce la potentielle mort d’un être humain.
-Ecoute, j'suis de bonne humeur, je te paie un café. Et je vais t'expliquer un peu plus en détail comment ça marche, tout ça. Parce que bon, je te déteste, c'est clair, mais maintenant, t'es comme un membre de ma famille et la famille, je la laisse pas tomber. Jamais. »

On reste calme, on sourit et on acquiesce positivement de la tête. Je ne sais pas si je vais pouvoir jouer encore longtemps ce petit jeu avec lui. Je ne peux pas l’encadrer. Actuellement, j’ai des envies de meurtre. Si je mets un peu d’arsenic dans son café, personne ne le remarquera, non ? Et surtout pas lui qui en cet instant a l’air de planer.

« T'en dis quoi, Pickpocket ? On se prend un café, on se cale et je te fais le topo ?
- J’en dis que si tu m’appelles encore une fois pickpocket, j’en connais un autre qui va avoir 85 % de chances de mourir d’ici la fin de la journée. »

Je termine ma cigarette et lentement, j’attrape ma béquille pour me relever. Sans un regard pour le gamin, je prends la direction de la sortie du parc. Je l’entends qui est sur mes talons et il surgit à mes côtés, beaucoup trop guilleret pour être honnête « T’as l’air heureux, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Est-ce que c’est ta première mission qui se termine bien ? » Je laisse un sourire moqueur étirer mes lèvres « Ou alors, c’est la première fois que tu touches un homme ? »

Instinctivement, j’allais me diriger vers un de mes bars préférés du coin, mais je me ravise et je prends la direction opposée. Déjà, parce que ce serait dangereux de mêler vie privée et Confrérie et ensuite, parce que la princesse ne le mérite pas. Je réfléchissais à un autre endroit et je pense en avoir trouvé un qui ferait l’affaire, mais je n’ai pas le temps de le proposer qu’Idris prend les devants et s’avance vers un café un peu miteux. Ouais, monsieur veut mener la danse. Ça doit être la première fois qu’on lui confie un nouveau et il veut tout contrôler. Immature.

On s’installe à une table un peu reculée. Une tasse fumante de café noir devant moi, je balaye l’endroit du regard. C’est aussi pourri à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ça sent le café coupé à l’eau et l’alcool bon marché à plein nez. Ça me soulèverait presque le cœur. Je reporte mon attention sur le dépressif, c’est juste lui qui a des goûts de merde ou la Confrérie fréquente uniquement ce genre de bars ? « Bon alors, vu que t’es censé m’apprendre la vie, je t’écoute. Donne-moi donc le mode d’emploi du parfait confrériste » Mode d’emploi que tu as très certainement suivi puisqu’au lieu de faire des missions utiles, tu dois te coltiner la formation des nouveaux. Je sens qu’on va rire.

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MessageSujet: Re: I'm so happy [Pv Aidan]   I'm so happy [Pv Aidan] EmptyDim 2 Avr - 18:55

Idris & Aidan
I'm so happy
Aidan ne voulait pas qu'il l'appelle Pickpocket. Soit. Il n'avait qu'à le surnommer Picky. Picky, c'était très bien, Picky, cela lui allait à merveille ! Idris avait le sentiment que rien ne pouvait entamer sa bonne humeur, pas même l'attitude et les remarques d'Aidan, qui semblait tout, sauf désireux de passer plus de temps en sa compagnie. Qu'importe... Idris lui avait promis un café et il allait le lui payer.

Dans cet état heureux, le mutant n'avait pas de filtre. Ce qu'il pensait, il le disait, sans détour. Pourquoi s'inquiéter de ce qu'il se passerait alors que tout ce qu'il pouvait éprouver, c'était à quel point il était heureux ? A quel point il se sentait bien ? Alors, lorsqu'Aidan lui avait lancé une pique, lui demandant si c'était la première fois qu'il avait touché un homme, Idris avait secoué vigoureusement la tête, lui lançant avec un grand sourire :

"Nope ! Il y avait aussi ce gars dans mon lycée, Chad. Mais je n'ai pas eu le temps de faire grand-chose puisqu'il s'était juste foutu de ma gueule. Il est tombé sur moi avec ses potes et m'a tabassé. Oh, mais tout est arrangé, maintenant, il s'est jeté du toit de l'école et moi, j'ai pu tourner la page !"

Idris laissa échapper un sifflotement satisfait. Son regard suivait les allées et venues des passants, fasciné par les myriades de couleurs qui les auréolaient et les senteurs qu'ils dégageaient. Idris avait conscience d'être "bleu", entièrement bleu, beaucoup trop bleu. Heureux. Heureux sans raison valable. Heureux à la place d'un autre. Trop heureux pour que son esprit puisse traiter correctement les informations qui le traversaient et le pousser à agir raisonnablement.

C'était vers un café peu reluisant qu'Idris s'était avancé. Parce qu'il avait l'habitude de ne pas avoir assez d'argent pour espérer mieux et parce qu'il appréciait l'ambiance des lieux. Ici, tout le monde était un peu bizarre, alors personne ne l'observait à la dérobée. Il n'entendait pas des murmures ou des moqueries sur son passage, comme cela pouvait être le cas dans des endroits d'un plus haut standing. Enfin, ce n'était pas comme si Idris aurait pris ombrage de ces attitudes dans l'état actuel des choses. Il aurait probablement même ri avec eux.

Commandant un café noir d'une voix enjouée, Idris s'affala sur une chaise, sa jambe s'agitant énergiquement sous la table. Son regard se posa sur Aidan, qui l'interrogea sur le comportement du "parfait confrériste". L'appellation lui tira un gloussement. S'il espérait lui soutirer un manuel détaillé de la chose, Aidan était tombé bien mal ! Ce n'était pas parce qu'il était un membre dévoué de la Confrérie qu'il en était pour autant parfait.

"Déjà, Picky, si tu t'abstiens de piquer des trucs à n'importe qui dans notre famille, ce sera déjà une belle avancée. On pourra peut-être même te donner un bon point pour ça !"

Son sourire artificiel s'étira un peu plus sur ses lèvres :

"On ne va pas te demander la lune. Je veux dire, quand je suis entré dans la famille, je m'en fichais complètement des humains ou de ce qu'ils pouvaient bien faire. C'était la terre entière que je détestais, et moi en particulier, pas les homo sapiens ou quoi que ce soit dans le genre. Tant que je faisais bien mon boulot, que je pouvais laisser l'éthique de côté et que je restais loyal, ils étaient satisfaits. Je suppose que, si j'avais voulu occuper une place importante, j'aurais dû en faire plus, mais ça n'a jamais été mon souhait."

Il voulait juste être accepté. Se sentir utile à quelqu'un. Idris avait passé sa vie à être rejeté, méprisé et moqué. Quand la Confrérie était venu à lui et lui avait appris qu'il pourrait leur servir à quelque chose, Idris ne s'était jamais senti aussi heureux. Un véritable bonheur, pas une émotion artificielle volée à un autre. C'était... indescriptible.

Cette pensée lui rappela l'état dans lequel il se trouvait actuellement et ce qui l'avait conduit à tout cela. Il hésita un instant, s'accrochant au bonheur qui le traversait, avant d'y renoncer progressivement, le répandant par vagues autour de lui. Un peu de joie à la serveuse, aux clients et même à Aidan. Il ne contrôlait pas vraiment ce qu'il faisait. Il voulait juste retrouver une certaine maîtrise de lui-même et c'était ce qu'il accomplissait actuellement.

Son sourire s'évanouit peu à peu, tandis qu'Idris retrouvait cette sensation de vide qui l'habitait perpétuellement. Il réalisa ce qu'il avait pu dire à Aidan, grimaça avant de déclarer d'une voix plus sombre :

"Oublie ce que je t'ai dit avant et, surtout, ne le répète à personne. C'est clair ?"

Il allait poursuivre sa menace, mais la serveuse, un sourire étrange aux lèvres, lui déposa son café et il préféra se taire en sa présence. Il prit une gorgée, laissa échapper un soupir avant de reprendre :

"Tu dois avoir des questions. J'ai des réponses. Mais pas à propos de moi, pas sur ce qui vient de se passer et rien, rien sur ce que j'ai pu te dire auparavant. J'espère que c'est compris. Parce que tu n'as pas la moindre idée de ce que je pourrais te faire subir si tu joues au con et que tu te décides de te foutre de moi."

Le vide avait laissé place à de la nervosité, de l'agitation, un certain malaise. Une instabilité qu'il n'était pas certain de pouvoir gérer... La serveuse repassa à proximité et il aspira la joie qu'il avait pu lui donner. Juste un peu. Juste de quoi tenir. Juste de quoi sourire. Juste de quoi reprendre un peu confiance.

Ses lèvres s'étirèrent lentement. Il reprit une gorgée de café, secoua sa jambe sous la table avant de lancer d'une voix un peu plus expressive :

"Je suis dans la famille depuis sept ans. J'ai vu arriver et repartir bien des membres, certains les pieds devant, d'autres plus chanceux qui avaient simplement décidé de suivre leur propre chemin. Certains sont partis, revenus, partis, revenus. J'ai toujours été là. Alors, si tu veux savoir un truc, je suis la personne à consulter."

Un petit rire lui échappa :

"Le problème, c'est que je peux vraiment pas te saquer. T'es juste un p'tit pickpocket et je comprends pas ce que tu fais avec nous. En quoi tu peux nous être utile. T'es juste... toi."

Idris tritura le col de son sweat, un sourire narquois aux lèvres :

"Cela dit, t'es peut-être juste là pour jouer les appâts pour une mission ou une autre. Une denrée périssable. On te prend, on te jette, on ne regarde pas en arrière. Ca me paraît logique."

Il se balanca énergiquement sur sa chaise, avant de se décider à demander :

"Pourquoi t'es là, en fait ?"

Un client passa derrière lui, l'effleurant presque. Idris inspira profondément, délivrant un peu de sa nervosité et la remplaçant avec une autre once de joie, qui ne lui appartenait pas. De quoi tenir le coup. De quoi se sentir... bien.





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MessageSujet: Re: I'm so happy [Pv Aidan]   I'm so happy [Pv Aidan] EmptyDim 16 Avr - 1:16



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Idris ξ Aidan

« Déjà, Picky, si tu t'abstiens de piquer des trucs à n'importe qui dans notre famille, ce sera déjà une belle avancée. On pourra peut-être même te donner un bon point pour ça ! » Je m’énerve, je m’énerve mais finalement, ce gamin est juste naïf. Il pense que c’est comme ça que les choses marchent ? Que je suis un simple voleur qui dérobe tout ce qu’il trouve. Désolé, gamin, mais tes potes et toi ne m’intéressez pas. Regarde-toi, qu’est-ce que te faire les poches m’apporterait ? Rien du tout. Tu es juste un pion sans valeur, alors oui, tu as bien raison, amuse-toi. Amuse-toi le temps que tu le peux encore.

« On ne va pas te demander la lune. Je veux dire, quand je suis entré dans la famille, je m'en fichais complètement des humains ou de ce qu'ils pouvaient bien faire. C'était la terre entière que je détestais, et moi en particulier, pas les homo sapiens ou quoi que ce soit dans le genre. Tant que je faisais bien mon boulot, que je pouvais laisser l'éthique de côté et que je restais loyal, ils étaient satisfaits. Je suppose que, si j'avais voulu occuper une place importante, j'aurais dû en faire plus, mais ça n'a jamais été mon souhait. » J’ai donc affaire à un perdant. Un gamin sans avenir qui ne veut rien de plus que vivre sa petite vie tranquille sans jamais essayer de repousser ses limites. J’aurais presque envie de l’attraper par les épaules et le secouer en lui demandant s’il est réellement sérieux. Mais qu’est-ce que je fous avec lui ? Même avec Graham, les choses auraient été plus intéressantes, plus digne d’intérêt. « Ça te plaît donc tant que ça d’être qu’un pion ? Une denrée périssable ? » Pathétique. Vraiment. Et Niall qui n’arrêtait pas de me répéter que tous les membres étaient entièrement dévoués à la cause et prêts à l’impossible pour la race mutante. Tu parles, première mission et voilà déjà un contre-exemple. Il a l’air tellement paumé et en manque d’attention, ça en serait presque triste.

Je le détaille avec un peu de mépris, je l’admets mais c’est plus fort que moi. Le passif qu’on a tous les deux ne m’aident pas à être plus sympa avec lui. Actuellement, j’ai juste envie de me lever et de tourner les talons. J’ai même pas envie de m’énerver ou de lui faire payer son insolence, regardez-le, il est déjà au fond du trou, je n’ai qu’à souffler dessus et il s’effondre. Et puis, je sais pas, je me sens… Bien. Heureux. Pourquoi est-ce que je suis heureux ? Je n’ai pas envie de l’être, je n’ai aucune raison d’être aussi content en ce moment. Qu’est-ce qu’il se passe, bordel ? C’est léger mais expérimenter ce genre d’émotions contradictoires, ça n’a rien de naturel.

« Oublie ce que je t'ai dit avant et, surtout, ne le répète à personne. C'est clair ? » J’esquisse un grand sourire, grisé par cette sensation de bien-être et je lui fais un petit clin d’œil « T’inquiètes pas, ça reste entre nous. » Jusqu’à ce que je trouve une utilité à tout ce que tu m’as révélé pour le moment. J’ai particulièrement apprécié le passage sur Chad, ça ferait très joli sur le bureau d’un officier de police si jamais Idris décide de me la faire à l’envers.

« Tu dois avoir des questions. J'ai des réponses. Mais pas à propos de moi, pas sur ce qui vient de se passer et rien, rien sur ce que j'ai pu te dire auparavant. J'espère que c'est compris. Parce que tu n'as pas la moindre idée de ce que je pourrais te faire subir si tu joues au con et que tu te décides de te foutre de moi.
- Oh si, je pense avoir une très bonne idée, j’ai lu ton dossier, tu sais. Pathokinésie ? Très intéressant. C’est pour cela que tu te détestais autant ? De petits problèmes émotionnels ? Je ne savais pas que la Confrérie acceptait les gens instable. Enfin, tu me diras, ils ont bien Magneto, alors, pourquoi pas ? »

Il ne va pas aimer ça mais tant pis. On est dans un lieu public, ce serait prendre un risque inutile que de jouer au con maintenant, surtout vu les temps qui courent. Un pas de travers et ARES te tombe dessus. Donc, oui, je joue un peu, je teste et, vraiment, ça me fait rire de le voir essayer de jouer à l’adulte mature et responsable. Il n’a juste pas la tête pour ça, tout en lui transpire l’adolescent paumé. Même après tout ce temps dans la Confrérie, il a encore l’air d’un gamin innocent. Qu’est-ce qu’il lui ont fait faire, nettoyer le QG ? Jouer les psychologues du dimanche pour ceux ayant un petit coup de blues ? Ou alors, il récure les chiottes, c’est peut-être pour ça qu’il est encore en vie et que personne ne l’a encore étranglé.

« Je suis dans la famille depuis sept ans. J'ai vu arriver et repartir bien des membres, certains les pieds devant, d'autres plus chanceux qui avaient simplement décidé de suivre leur propre chemin. Certains sont partis, revenus, partis, revenus. J'ai toujours été là. Alors, si tu veux savoir un truc, je suis la personne à consulter. » Techniquement, je n’ai rien à savoir. J’ai travaillé Niall au corps pendant des semaines lors de ma convalescence, lui extorquant de gré ou de force des informations sur la Confrérie. Certes, la manière n’était pas très honnête et sympa pour lui mais j’aime savoir où je mets les pieds, même si j’ai délibérément choisi de plonger.

« Le problème, c'est que je peux vraiment pas te saquer. T'es juste un p'tit pickpocket et je comprends pas ce que tu fais avec nous. En quoi tu peux nous être utile. T'es juste... toi. Cela dit, t'es peut-être juste là pour jouer les appâts pour une mission ou une autre. Une denrée périssable. On te prend, on te jette, on ne regarde pas en arrière. Ça me paraît logique. » Heureusement que je suis un bon comédien et que je veux préserver ma couverture parce que là, je n’ai qu’une envie, c’est de le traîner au poste de police le plus proche et de lui montrer tous les dossiers qu’on a sur moi. Je suis peut-être nouveau, mais soyons sérieux, je commande un réseau immense de voleurs et j’ai des contacts dans à peu près toutes les branches criminelles de New York, Magneto serait-il à ce point stupide pour m’envoyer à l’abattoir aussi facilement alors que je pourrais lui rapporter des centaines de  nouveaux alliés ? Non, je ne pense pas. Les Confréristes ne cessent de répéter que nous sommes en guerre alors, pourquoi sacrifierait-il de potentiels soldats ?

Cependant, c’est bien qu’il pense comme ça, parce que c’est exactement ce que je veux. Ça me démange, mais je ne peux pas me vanter de mes faits d’armes. Je suis là en tant que simple pion, n’est-ce pas. Donc, tout fonctionne parfaitement.

« Pourquoi t'es là, en fait ? » Je porte à mes lèvres la tasse de café brûlante tout en replaçant ma jambe douloureuse. En voilà une bonne question, totalement personnelle et qui ne le regarde absolument pas. « La raison de ma présence ne te regarde pas et tu n’as pas à la connaître. Tout comme moi, tu n’es qu’un simple pion, tu vas là où on te dit d’aller et tu agis pour la cause, et avec le sourire, bien sûr, ça fait plus joli sur les photos du New York Times. »

Le client qui vient de passer derrière Idris titube à côté de nous et semble désorienté. Bordel, mais jamais il s’arrête lui ? C’est pas possible. Je n’en reviens pas qu’on envoie ce genre de mecs instables et incompétents sur le terrain. « Petit conseil, si tu veux rester discret et incognito, n’utilise pas ta mutation dans les lieux publics très fréquentés et si jamais tu le fais, assure-toi que personne ne te voit et surtout, surtout, pas deux fois au même endroit. Jusqu’à présent, tu as utilisé deux fois ton don à Central Park, sur des joggers et le mec du Parti Collectif et j’ai arrêté de compter le nombre de fois où tu l’as utilisé ici, sur la serveuse, sur les clients, sur moi et sur l’homme qui est passé derrière toi. Regarde autour de toi, les gens vont se poser des questions et quelle va être la première réaction, d’après toi ? ». Bon, d'accord, j'ai vraiment pas pu m'en empêcher, mais ce genre de comportement, ça me rend dingue, surtout venant d'un gars qui dit avoir 7 ans d'expérience derrière lui.

Je m’enfonce un peu dans mon siège, balayant rapidement la pièce du regard avant de reposer mon attention sur Idris. Il a l’air légèrement surpris et je lui réponds avec un simple haussement d’épaules « Je ne suis qu'un pickpocket, rappelle-toi, je suis juste observateur. » Je fais une légère pause avant de reprendre, « J’ai du mal à croire que ce soit moi qui soit obligé de t’apprendre ça... Ou alors, c'est quelque chose que tu ne maîtrises pas et, dans un sens, c'est pire. Choisis ton camp, ignorant ou incompétent ? » Cette question sonne un peu trop enjoué pour ce qu'elle insinue, je sens encore les effets du bonheur qu'il m'a transmis. J'espère que je vais pas rester comme ça trop longtemps. Ce n'est pas désagréable, bien au contraire, ça fait très longtemps que je n'ai pas été aussi heureux mais je ne peux pas rester comme ça.

Plus je suis ici et plus le mythe de la Confrérie s’effondre. Ce ne sont pas des terroristes, ce sont juste des gens avec des pouvoirs qui ne savent pas quoi en faire et qui décident de se battre pour une utopie. Ils sont tous aveuglés par la promesse d'un monde meilleur. Si tous les membres sont comme lui, ils n’ont aucune chance. Une guerre, ça se gagne avec des soldats, pas avec des pions en plastique. « En 7 ans, tu as fait quoi comme genre de missions ? Je suis curieux de savoir ce qu'une personne comme toi a été autorisée à faire. »

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