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•• SAMARIAN | scene one | CLOSED Empty
MessageSujet: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyVen 29 Jan - 15:26



 
Nos coeurs à la lumière
Les étoiles dans nos bras
Et nos âmes en enfer



    feat Samuel M. Fawkes; Central Park

 

 

La routine est quelque chose de très réconfortant. Loin d'avoir cet aspect ennuyeux et répétitif qu'on peut attribuer aux habitudes, les petits rituels de Marian lui influent un sentiment de paix et de sécurité dans sa vie.
C'est pour cela que chaque dimanche, après un petit déjeuner rapide dans les cuisines, elle quitte l'institut Xavier avant même que le soleil ne pointe le bout de son nez. Dans sa voiture, elle parcours le trajet qui la sépare de New York, observant le soleil se lever le long de la route et inonder l'âtre de la Mini Cooper de rose, d'orange et de poussière de lumière.

Il fait petit jour lorsque Marian gare sa voiture dans son parking sous-terrain habituel, situé à quelques blocs du parc mondialement célèbre, et marche tranquillement pour rejoindre ce dernier, son petit sac à dos de sport sur une épaule. Elle s'est déjà changée à l'Institut, et les serveurs du Starbucks où elle prends toujours son café sont habitués à la voir à la même heure tous les dimanches. A force, on ne lui demande même plus son prénom, ni ce qu'elle souhaite commander, et on la remercie de son sourire quand elle quitte l'établissement.
Ce sont ces petites habitudes qui rendent la vie de Marian plus belle. Plus chatoyante.

Le café est but rapidement, et le gobelet jeté dans une poubelle du parc qu'elle vient de pénétrer. Après un bref échauffement, la jeune femme se lance dans son jogging. Son parcours préféré est celui qui longe le Lake. Plutôt longuet, mais tellement agréable, même si elle finit son parcours en sueur quand elle revient à son point de départ, la terrasse Bethesda.
Son petit plaisir, c'est de plonger ses mains dans l'eau froide de la fontaine pour les passer sur sa nuque avant de s'étirer.
Alors qu'elle est en équilibre sur une jambe pour en étirer l'autre, son téléphone sonne au fond de son sac. Marian récupère l'objet, et son sourire étincelant se grave sur son visage quand elle voit la photo et le nom du contact.

« Oui ma belle ? ... Ah mince je n'avais pas vu l'heure. J'arrive tout de suite, je suis encore à la fontaine. ... A tout de suite ! »

Embarquée dans ses exercices, Marian n'avait pas vu le temps passer et déjà, il était onze heures et demies. Elle replia ses affaires rapidement et se dirigea vers son point de rendez-vous habituel. Le Tavern On the Green. Restaurant plutôt réputé, mais également le préféré de son amie qui d'ailleurs, l'attends déjà en terrasse.

Jolie blonde, yeux bleus, qui se lève à l'arrivée de Marian. Elles se serrent dans les bras l'une de l'autre. Les différences entre elles sautent aux yeux. La blondinette est petite, Marian la dépassant d'une bonne tête. Elle est aussi bien habillée et maquillée, que Marian est transpirante et décoiffée.
Pourtant, une amitié étrange relie les deux jeunes femmes qui passent leur commande sous le soleil de New York, sans avoir encore remarqué l'ombre qui plane non loin d'elles.

« Tu prends la même chose que d'habitude, Marian ? » s'enquit Elie en jetant un coup d'oeil à la carte, qu'elles commencent à connaître par coeur.

« Hmm... Oui, un Tavern Burger pour moi ! »
   
Le serveur note les plats et adresse un sourire plutôt insistant à Elie, ce qui fait pouffer Marian.

« On dirait que tu lui plais vraiment... c'est Lucas qui ne vas pas être content ! » souffle la mutante pour taquiner son amie, cette dernière ne pouvant pas s'empêcher de rougir.

Cet instant, comme chaque dimanche, réchauffe le coeur de Marian. Elle apprécie cette pause dans sa vie, loin de l'Institut et des mutants. Comme si elle était normale. Que sa vie était normale.
Bien sur, elle doit mentir à Elie. Elle lui a raconté qu'elle était professeur de sport dans un internat ordinaire. Ces mensonges, Marian ne les apprécient pas du tout. Mais avec les tensions actuelles dans la société, accentuées depuis le Registration Act, elle préfère garder profil bas.

Les délicieux plats arrivent, et les jeunes femmes les entament avec entrain. Particulièrement Marian, dont la course a littéralement creusé le ventre.
Dans sa gourmandise et sa maladresse, elle en renverse son verre d'eau qui s'écoule sur toute la nappe, déclenchant un rire chez Elie. Ce rire joyeux est vite contagieux, et Marian se met aussi à rire aux éclats en épongeant tant bien que mal les dégâts.
Certains clients les regardent d'un air désapprobateur, mais les jeunes femmes n'y prêtent aucune attention.

Car le soleil brille, et que l'une comme l'autre ne font que profiter de cet instant de bonheur inaltéré.
Car comme on le dit, les choses les plus simples sont souvent les meilleures.
 

 
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptySam 30 Jan - 0:39


scene one feat marian e. carson


Dimanche matin. Onze heures tapantes, café en main.

Il y a cette légère brise rafraîchissante qui lui fouette son visage, contrastant à merveille avec le gobelet en carton brûlant serré entre ses doigts.   Il marche d'un pas déterminé, vêtu d'un costume entièrement noir, balayant sa main libre dans ses boucles pour libérer sa vision. Il semble être seul. Il semble avoir un chemin tracé. Un itinéraire à suivre à la lettre dans Central Park. Il entre par l'ouest du parc vers le Lake, admirant quelques instants le paysage, s'attardant sur les reflets de l'eau et les mouvements des canots traversant l'étendue pour passer d'une rive à l'autre, Il y a les buildings en arrière plan, émergeant de la cime des arbres, transperçant le ciel, renvoyant la lumière du soleil frappant dans les baies vitrées.

Un instant il soupire. Il semble calme. Un instant.

Il reprends sa route, ignorant les bruits l'entourant. Les cris d'enfants, les rires, les pleurs, les tintements insupportables des sonnettes de vélos qui soulèvent la terre sur leur passage, les gazouillis des oiseaux presque imperceptibles. Il passe par Strawberrie Field et ignore la foule rassemblée et le sol jonché de pétales de roses pour arriver plus loin au Tavern of the green, qui marque la fin de sa promenade.

Bientôt douze heures.

Il porte à ses lèvres le café désormais froid qu'il sirote pendant quelques secondes avant de le jeter dans la poubelle la plus proche. Samuel passe ses mains dans ses poches et s'appuie un arbre à une trentaine de mètres de la terrasse du restaurant. Ses yeux arpentent les visages des clients avant de se figer sur celui d'Elie. Sourire discret qui étire légèrement son visage.

Elle aussi semble être seule. Du moins pour l'instant. Il sait qui va la rejoindre, même si il ignore tout d'elle. Une petite brune énergique au visage transpirant mais au sourire présent. Le regard de Sam se détourne d'Elie un moment pour observer les alentours sans avoir vraiment un but. Il sait que ce n'est pas forcement bien d'espionner son ex-femme. Il sait que ce petit manège devra prendre fin, un jour ou l'autre. Il sait qu'au plus profond de lui, son cœur se déchire, se pli, se tord dans tous les sens. Il sait qu'il ne peut s'empêcher de la regarder. Les photos ne suffisent pas, ou plus.

Ses yeux commencent à briller. Raclement de gorge.

Il tourne à nouveau son attention sur Elie, accoudée à sa chaise de fer blanc, resplendissante. Ses yeux pétillent lorsqu'elle aperçoit son amie, tandis que Samuel se renfrogne.

Il ne l'aime pas. Pas vraiment. Il veut garder un œil sur elle. Il aimerait lui dire à quel point elle est chanceuse, d'être avec elle. Ses veines palpitent. Il passe ses doigts nerveusement sur ses tempes en feu. Il aimerait dans un moment pareil, pouvoir tout détruire sur son passage. Il aimerait que cette histoire arrête de le tourmenter de la sorte. Il aimerait pouvoir la voir tous les jours et qu'elle l'enlace comme avant, que ses cheveux blonds chatouillent sa peau, que son parfum l’enivre. Son cœur se balance nerveusement contre les barreaux de sa cage, jusqu'à se cogner.

Soupir.

Elles s'embrassent, se prennent dans les bras, s’asseyent, discutent. Le brouhaha presque incompréhensible autour de lui, permanent commence à lui donner la migraine. Il aimerait pouvoir entendre ce qu'elles disent, que le parc soit baigné soudainement d'un silence immédiat.  Il aimerait ordonner à la foule de se taire, d'arrêter de respirer et que les oiseaux arrêtent de chanter. Il frotte longuement ses yeux, respirant l'air glacé de cette journée d'hiver. Il a ce goût en bouche, cette amertume. Cette tristesse dans ses yeux. Son cœur qui se débat, et lui crache au visage que ce n'est pas fini, pas vraiment.

Ses mains se détachent de ses joues pour retourner dans ses poches, laissant vagabonder à nouveau son regard, cette fois ci en direction de l'amie d'Elie. Elle respire la joie de vivre, son sourire étincelant, constamment accroché à ses lèvres, sa gestuelle vivante, son rire. Ce dernier parvient même à ses oreilles, timidement couvert par les bruits ambiants du parc. Un rire simple, spontané, presque enfantin. Elles commencent leurs plat.

Samuel ferme les yeux. Peut-être il serait temps de partir. D'effacer tout ça. De mélanger Elie à la foule, aux personnes insignifiantes. De la mêler aux autres, de ne plus la voir, de la faire disparaître. Ou plus que lui disparaisse totalement. Totalement cette fois ci. Il se détourne de leurs visages. Il serait peut être temps qu'il mette un pied en dehors du parc, définitivement. Il serait temps que la nuit disparaisse, que l'ombre s’efface de son visage pour qu'il baigne dans la lumière.
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptySam 30 Jan - 12:39



 
Nos coeurs à la lumière
Les étoiles dans nos bras
Et nos âmes en enfer



    feat Samuel M. Fawkes; Central Park

 

 

L'espace d'un instant, le monde semble graviter autour d'Elie et Marian, prenant leur déjeuner joyeusement. Les rayons du soleils semblent partagés entre les chevelure blonde de l'humaine, et le sourire indescriptible de la mutante. Poussière de lumière flottant autour d'elles.
Malgré le froid de la saison, le soleil est bien décidé à accompagner cette journée. Les arbres effeuillés ne semblent plus aussi sinistres que d'ordinaire, et l'air a presque une odeur de printemps en avance. Mélange de fraîcheur et de bourgeons paresseux.

Il semble presque que rien ne peut venir entacher cette journée. Comme si cette dernière était destinée à être parfaite.
Ce jour est censé être un jour comme les autres. Ce dimanche n'est pas censé sortir du lot. Et c'est au final ça, qui en ferait un jour exceptionnel aux yeux de Marian.
Un jour normal, comme il y en a si peu. Une vie normale.

« Tes frites ont l'air délicieuses... » souffle Elie, l'air de rien, en lorgnant un peu sur l'assiette généreuse de son amie. « Tu es quand même chanceuse de pouvoir manger tout ça, sans prendre un gramme ! »

« Ne sois pas ridicule, » s'amuse la mutante en posant ses couverts. « C'est pas de la chance, crois moi. Si je n'étais pas prof de sport, je ressemblerais sans doute à un tonneau. Quoi qu'il y a des tonneaux vraiment charmants ! » Marian rit légèrement et soulève son assiette pour pousser quelques frites dans celle de son amie. « Fais toi plaisir, tu l'as bien mérité ! Et tu as encore du temps avant le dilemme de la robe de mariage. »

Marian regarde le sourire de sa belle amie, et bois une gorgée d'eau, alors que cette dernière jette un coup d’œil vers le parc. Ce n'est pas la première fois que la mutante remarque cela, et elle se penche un peu vers la jolie blonde.

« Ça ne vas pas, Elie ? » s'enquit-elle d'un air un peu inquiet.

« Mhm... Si si, » tente de la rassurer Elie avec un petit sourire, « Ce n'est rien. »

La mutante secoue la tête fermement.

« Oh non, ça ne prends pas avec moi ce petit sourire. Qu'est-ce qu'il y a ? »

Elie est hésitante. Et gênée. Elle essuie sa bouche mais garde sa serviette en main nerveusement.

« Tu vois cet homme là-bas ? »

La question est accompagnée d'un petit signe de tête vers le parc, que Marian suit du regard.

« Celui contre l'arbre ? Le géant tout en noir ? » Marian voit son amie hocher la tête pour acquiescer et enchaîne : « Qu'est-ce qu'il a ? Il t'as tapé dans l’œil ou quoi ? » Tentative d'humour qui tombe à l'eau.

« Je crois qu'il me suis, » souffle Elie en détournant les yeux alors que ceux de Marian s'écarquillent.

« Pardon ? Comment-ça ? »

« Cela fait plusieurs fois que je le surprends. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu et... En fait je me suis aperçue qu'il nous observait souvent le dimanche. Je ne veux pas être parano mais... »

« Je suis sure que tu n'as pas paranoïaque, Elie. » La jeune femme se lève. « Je vais aller lui toucher un mot. »

Le ton de Marian est dur. Plus aucune trace de sourire sur son visage. Et elle tourne les talons si vite que Elie n'as que le temps de soupirer.
Au loin, la mutante voit l'inconnu qui tourne les talons et fait mine de s'en aller. Renfrognée, elle ne peut empêcher la colère de monter en elle. Ca fourmille dans ses doigts.
Pour le rattraper, Marian se met à courir. Elie lui est trop précieuse pour qu'elle la laisse en situation potentielle de danger. Surtout avec les événements qui s’enchaînent à New York depuis quelques temps.

En un rien de temps, elle rattrape l'inconnu et le contourne pour se poster en face de lui, barrant son chemin. Il est immense, bien qu'elle ne soit pas petit elle-même. Son visage est dur, à l'instar de son regard un peu trop froid. Il est charmant, c'est indéniable, mais Marian ne se laisse pas démonter par ses habitudes de dragueuse maladive. Après tout, cet homme veut peut être du mal à son amie, et c'est quelque chose qui met ses nerfs à vif. Tout comme le vent qui se lève brutalement, fouettant ses joues rosies par le froid.

« Ecoute mec, je ne sais pas qui tu es, mais je ne veux plus te voir tourner autour de mon amie. Si elle me dit encore une fois que tu la suis tu risques fort de le regretter. Elle est fiancée, et il fait partit de la police, ils sont heureux, alors tu peux remballer ton obsession et retourner chez toi comme le gentil taré que tu es. »

Terminé.
En quelques secondes, ce jour n'est plus celui qu'il était censé être.
Le vent souffle. Le soleil se cache derrière un nuage encombrant. Les arbres frissonnent.
L'ombre semble grandir. Se tendre. Engloutir le parc.
Et Marian avec.
 

 
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptySam 30 Jan - 23:27


scene one feat marian e. carson


Il a détourné les yeux un instant, dévié son regard vers sa droite. Un amas de couleurs gravitant autour de lui, floutant sa vision. Un pied devant l'autre. Une main qui passe sur sa nuque et dans ses cheveux. Ses mouvements semblent suspendus dans le temps, l'espace, tirant l'ombre au sol qui ne le quitte pas. Cela ne se voit pas sur son visage, mais il lutte intérieurement. Une main sur sa gorge serrée comme si il pouvait la dénouer d'un simple geste. Mais elle reste contractée, la rendant incroyablement aride. Il a ce besoin de se jeter de l'eau froide au visage comme pour se sortir d'un mauvais rêve. Il a cette sensation d'être complètement déshydraté. Journée froide. Brise glacée. Pourtant le soleil le brûle. Sa peau, ses yeux. Il aurait pu rester quelques secondes de plus. Voir sur la terrasse Marian s'arracher de sa chaise.

Mais le mauvais rêve se poursuis. Comme si les deux dernières années n'avaient pas suffit. Les yeux  attirés par le sol, le regard vide. Son esprit est imprégné du sourire d'Elie. Il était temps d'arrêter de jouer à ce jeu. D'arrêter de s'en vouloir. Elle semble plus heureuse qu'avant. Peut-être il se le dit pour se soulager lui même. Il était temps de la voir une dernière fois, que ce histoire s'arrête.

Rideau.

Si seulement.

C'est sans compter le pas déterminé de Marian qui transpire la rage. Une colère évidente. Il rentre à nouveau les mains sans ses poches, au chaud. Il y a toujours les cris d'enfant, les bruits de vélo, le souffle du vent dans ses oreilles, les oiseaux qui chantent depuis leurs nids. Une impression de belle journée. Un pied devant l'autre. Quelques secondes. Elle le rattrape. Passe devant lui. L'arrête. Elle le dévisage. Samuel laisse transparaître une émotion humaine. Le regard hébété, il la toise alors qu'elle prends un certain soin à déballer son monologue.

Que faire ? Il se sent transpirant soudainement, il ne sent plus la brise glacée de janvier sur son visage et sa peau. Il tente de faire bonne figure. De se redresser pour dominer la gamine de toute sa taille. Elle vient de le coincer en moins de trente minutes montre en main. Il ne sait pas si c'est Elie ou elle qui l'a remarqué. La migraine vient frapper son crâne. Tout comme ses mots. Durs, froids, cassants. Ils transpercent chaque parcelle de son corps avec un certain tranchant. Il s'enroule intérieurement sur lui même, comme si il abandonnait. Il a l'impression de nager dans le vide. Il ne peut ni avancer, ni reculer, ni encore moins se noyer. Pourtant, à cet instant précis, Samuel ne cherche qu'à se cacher dans un trou.

Disparaître. Rouler dans un coin. Oublier.

Son cerveau semble redémarrer lentement, comme un ordinateur un peu trop vieux. Il ne s'est passé que quelques secondes, mais Samuel est resté muet, figé. Il essaie d'effacer de son disque dur tout ce qu'il vient d'entendre. Son corps semble manquer d’oxygène. C'est peut-être dû à l’apnée. Ses yeux roulent à droite et à gauche puis croisent le regard de son interlocutrice. Pénètrent dans les siens.

« Pardon ? Tu dois te tromper de personne. »

Sa voix est toute aussi froide que la saison. Froide, grave, rauque. Sans doute dû à sa gorge nouée depuis quelques minutes. Dans ses poches, ses mains tremblent de façon incontrôlées.  Il n'aime pas être interpellé de la sorte et encore moins pour qu'on lui balance des pareilles choses au visage. Certaines têtes se retournent devant l'étrangeté de la scène.

Samuel reste droit comme un i et semble avoir un certain aplomb, tandis que ses pensées s'agitent dans tous les sens. Ne rien transparaître. Il a chaud, terriblement chaud. Que dire. Que rajouter comme mensonge. Il avait l'impression enfin d'être libéré de son fardeau. Il fallait qu'elle vienne l'écraser contre le sol, face contre terre, qu'elle l'enchaîne à nouveau. Sa gorge ne semble pas se défaire. Encore une fois, le décor gravite autour de lui, un décor éthéré de personnes, de paysage, de sons, comme le cadre blanc de sa fenêtre alors qu'il était qu'un enfant. Sauf que cette fois ci, il n'est pas seul dans ce décor mouvant. Plantée devant lui elle le tient  en laisse, à sa merci. Un sentiment déplaisant. Un sentiment d'impuissance. Marian le brise en un instant. Le soleil a disparu.

« Maintenant je te prie de t'écarter de mon chemin. »

Sous sa politesse transpire un certain mépris. Ses lèvres se contorsionnent, il se mords les joues et se balance légèrement. Un sourire. Un petit sourire.  Bien qu'il soit faux ce sourire, il n'empêche pas qu'il soit agréable à voir. Il pleure de l’intérieur. Il n'attends que d'être chez lui. De pouvoir ouvrir sa meilleure bouteille de whisky. L'ombre s'est définitivement installée. Comme si la lune recouvrait le soleil de sa froideur, ne laissant filer que quelques rayons de lumière.
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyDim 31 Jan - 0:49



 
Nos coeurs à la lumière
Les étoiles dans nos bras
Et nos âmes en enfer



    feat Samuel M. Fawkes; Central Park

 

 


Le bruit autour de Marian semble s'atténuer. Des gens ont tourné la tête vers l'étrange scène. Cette jeune femme en tenue de sport qui engueule cet homme en costume. Il y a même des murmures. Des vieilles dames qui s'outrent de la situation. Des hommes qui ricanent.
Marian n'en a que faire, elle déteste les types dans son genre. Ces mecs qui croient que tout leur est dût, dans leurs costumes hors de prix, roulant dans des voitures de luxe. Elle voit tout à fait le type, et ça lui donne envie de gerber sur ses chaussures de marque.
Ce qu'elle voit aussi, Marian, c'est le regard brièvement hébété de l'homme. Il ne s'attendait pas à ce qu'on le remarque visiblement. Mal à l'aise, il se redresse. Au fond d'elle, la petite voix de Marian pense « Tu ne m'impressionnes pas, salaud. » Il a beau être plus grand qu'elle, cela ne lui fait pas peur. Entre ses  cours d'arts martiaux et de self-défense, elle est parée.

Pourtant, elle frissonne. Et ce n'est pas à cause du froid ou du vent.
Le regard de l'inconnu viens de croiser le sien. Ses iris capturent les yeux, pénétrant au fond d'elle. Dérangeant. Inconfortable.

« Pardon ? Tu dois te tromper de personne. »

La colère de Marian grimpe à ces mots. Il la prend vraiment pour une idiote, et une gamine. Cela a le don de la mettre hors d'elle. Pourtant, elle essaie encore de rester zen au maximum, et de ne pas balancer à cet individu le souvenir du plus mauvais moment qu'elle puisse trouver dans sa vie. Il ne faut pas. Elle a tendance à devenir un peu sadique quand elle est en colère et qu'on se fout de sa tête. Tout ça parce qu'elle n'est qu'une femme sans doute.
Le sang bout dans ses veines, et atteint un point de non retour aux nouveaux mots de l'inconnu.

« Maintenant je te prie de t'écarter de mon chemin. »

Marian ne peut retenir un rire. Bref, dédaigneux. Un peu choqué même.
Pourtant le sourire qui s'étale sur le visage de l'homme ne lui indique rien de bon. Mais c'est l'un de ses plus grands défauts, d'être aussi impulsive et d'agir quelques soient les conséquences.

Les yeux noisettes de la jeune mutante sont attirés par un mouvement clair au loin. Elie qui commence à se redresser de sa chaise, sans doute pour venir par ici. Marian lui fait un geste bref et autoritaire -le côté professeur qui ressort sans doute- de la main, lui montrant qu'il n'est pas nécessaire qu'elle s'en mêle.

De retour sur l'inconnu, les yeux de Marian tentent de déchiffrer son visage. Il transpire, malgré les basses températures. Marian aurait bien sourit, mais ses sourcils sont vraiment trop froncés.
D'un pas, elle réduit la distance entre elle et l'homme, le visage levé vers lui pour ne pas quitter ses yeux, son regard soutenant le sien sans pudeur. L'une de ses mains se lève. Son index vient s'enfoncer dans le torse du brun.

« Arrêtes tes conneries, j'apprécie pas qu'on se foute de ma gueule comme tu le fais. C'est inutile de te cacher derrière des grands airs comme tu le fais, les pervers on sait les reconnaître quand on en a un qui nous colle aux basques. Et mon amie est loin d'être prétentieuse ou paranoïaque pour penser à tort que quelqu'un la harcèle.»

Aux mots prononcés par Marian, le silence se fait plus pesant. Beaucoup de passants se sont maintenant arrêtés. On peut même entendre un couple souffler qu'il faudrait appeler la police. Les mots « Pervers » et « Harcèle » on eut l'effet escompté. Mais la mutante ne s'arrête pas là. De toute façon, si il devient violent, elle saura se défendre. En tant qu'humaine, comme en tant que mutante. Elle est seulement bien loin de se douter de ce qui l'attends.

« Maintenant la seule personne qui va s'écarter du chemin, c'est toi. Et si je te revois ne serait-ce que dans la même rue qu'elle, ce n'est même plus la police que j'appellerais pour s'occuper de ton cas. »

La menace flotte en l'air. Réelle.
Froide.
Comme la température de New York en cette journée d'hiver.
Comme le visage de Marian, dont le sourire a disparu depuis longtemps.

 

 
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyDim 31 Jan - 2:18


scene one feat marian e. carson


La première réaction de Sam est de balayer son regard autour de lui. Il y a certains visage tournés veres eux. Des murmures. Des parents qui s'arrêtent avec leurs poussettes. Il y a comme une sorte de silence gênant qui les entourent. Il sort les mains de ses poches. Trop chaud.

Cette fille commence réellement à lui taper sur le système. En plus de lui manquer de respect, elle aime se faire remarquer et attirer toute une attention néfaste sur lui. Les regards sont une tension de plus à la situation présente, un geste oppressant, qui raille le vernis de fierté de Samuel. Son rire est une attaque personnelle. Le visage de Sam vient de se refroidir tout comme l'atmosphère. Le sourire s'est évanouit aussi vite qu'il soit apparu et ses yeux ne sont plus aussi bienveillants qu'avant.

Marian fait un geste à sa gauche. Il sait que si il suit du regard ce qu'il vise, tous ses efforts seront anéantis. Elie attends de l'autre côté, à présent droite pour mieux voir la scène. Elle n'ose pas cependant avancer. L'attention de Sam est focalisée sur son interlocutrice. Il pourrait lui dire des mots désagréables et de se jeter la tête la première dans la fontaine sans remonter à la surface. Ce n'est pas comme si c'était la première fois. Mais il n'en fait rien. Pas encore. Il en est encore à la lutte intérieure.

Elle s'approche de lui. Ils n'étaient pas si éloignés, la distance était déjà courte, elle n'a pas besoin de venir aussi près. Cette action le met particulièrement mal à l'aise. Soupir. Il détourne son visage vers la droite, loin d'Elie pendant que son agresseuse le traite ouvertement de pervers. La foule rassemblée autour se resserre, comme un étau. Il a cette peur. Cette peur qui fait fermer ses poings et triturer ses doigts dans des tics étranges. Sa gorge est plus serrée que jamais. Elle le brûle violemment.

Il ne pensait pas un jour être sujet à ça. Il serait peut-être temps d'arrêter l'effet boule de neige. Faire taire l'inconnue en face de lui. De faire taire la foule. D'arrêter le bruit ambiant qui pourri ses oreilles, qui pourrait le rendre fou. D'empêcher que la situation dégénère. D'empêcher qu'elle ne salisse son beau costume.

Samuel prends une grande respiration. Puis une deuxième. Il fait un pas en avant. Un pas décisif. Il peut tout arrêter maintenant. Partir du parc, fuir les regards, rentrer chez lui et ouvrir pour de bon une bouteille. Appeler une amie. Aller la voir et passer la nuit chez elle. Peut-être qu'il oubliera. Il se penche pour être à sa hauteur.

« Maintenant ça suffit, fini de jouer. » souffle-il près de son visage, agrippant ses bras avec une certaine fermeté. « Calmes toi, je ne veux plus t'entendre. »

Il plonge son regard dans le sien tandis que sa voix s'immisce comme un poison dans ses oreilles. Il aurait aimé ne pas avoir à utiliser son pouvoir. Ne pas gâcher cette journée. Cette journée qui marquait une fin comme un début.

Tout est terminé. Presque. Il y a cette pression incontrôlée sur son bras, comme une étreinte. Comme si il ne voulait pas lui faire de mal. Elle a l'air étrange. Elle semble n'avoir peur de rien. En un geste rapide, il ramène ses mains dans ses poches. Il peut partir maintenant. Sortir du parc, éviter les yeux tournés vers lui et les insultes. Mais il y a ce murmure au fond de lui. Ce murmure qui le fait frissonner. Ce démon intérieur qui veut plus. Comme avant. On ne change pas en un jour.

« Ce n'est pas suffisant. J'aimerai des excuses. » Son visage proche du sien, il peut même voir son regard vide dans l'ébène de ses yeux. « Et à haute voix les excuses.» ajoute-t-il. Il s'éloigne d'elle, reprenant son souffle. Il se mord fortement la lèvre. Douleur lancinante. Blessure libératrice.
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyDim 31 Jan - 16:48



 
Nos coeurs à la lumière
Les étoiles dans nos bras
Et nos âmes en enfer



    feat Samuel M. Fawkes; Central Park

 

 

La scène est observée sans gêne par les passants. Ils sont intrigués. Outrés. Révoltés. C'était le but de la manœuvre de Marian. Les mecs comme lui, faut les mettre au pied du mur, les humilier devant un peloton public. Car qui sait ce qu'ils sont capables de faire.

« Maintenant ça suffit, fini de jouer. »

Les mains de l'inconnu agrippent fermement ses bras.

« Qu'est-ce que tu... »Marian esquisse un mouvement de recul.

« Calmes toi, je ne veux plus t'entendre. »

Il ne faut qu'une seconde pour que tout bascule. Le regard de l'homme qui empoisonne le sien.
La vision de Marian se trouble. Ses jambes vacillent.  L'air se bloque brièvement dans ses poumons. Ses mots s'étranglent dans sa gorge dans un hoquet.
Soudainement, tout devient noir.

Elle est enfermée dans une pièce minuscule. Elle peut même en toucher les murs glacés. Pas de porte. Pas de fenêtre. Pas d'échappatoire. Animal en cage. Un sanglot au fond d'elle. La peur viscérale qui lui tord les entrailles. Elle hurle du silence. Se jette sur les parois de béton. S'écorche les mains. Ses ongles sautent.
Elle tombe à genoux. Articulations en miettes.

Finalement, un trait de lumière. Froide. Étrange.
Deux petites fenêtres ouvertes sur le monde.
Elle se redresse et trébuche en se dirigeant vers les vitres. Il fait si froid. De la buée s'étale pourtant sur le verre. Elle l'essuie du revers de la main.
Le monde.

Central Park. Les arbres. Les gens. Les oiseaux.
Tout est noir et blanc. Muet. Comme un vieux film oublié. Pellicule abîmée.
A l'exception d'une chose. Lui. L'inconnu. Plus brillant que jamais. Étincelant.
Elle ne voit que lui dans cet amas de tons de gris flous, cassés.
Elle le voit lâcher ses bras. Elle le voit sourire.  Elle voit ses lèvres bouger alors qu'il se penche vers elle.


« Ce n'est pas suffisant. J'aimerai des excuses. Et à haute voix les excuses. »

La voix semble si loin. Elle l'entend à peine. Mais les mots résonnent comme des hurlements dans la petite pièce étroite. Elle suffoque à nouveau. Elle ne veux pas s'excuser. Et pourtant, elle entend sa propre voix. Tout aussi loin que celle de l'inconnu.

« Vous avez raison, je me suis trompée de personne. J'espère que vous accepterez mes excuses les plus sincères. »

Ce sont comme des mots magiques. La foule commence à se dissiper, sans doute déçue de ne pas assister à une baston, ou pire. Il faut dire qu'ils sont maintenant habitués à New York, aux événements étranges. Surtout depuis la fois où des aliens ont débarqués pour détruire la ville.  Maintenant que c'est un peu plus calme, ils doivent s'ennuyer, les petits New Yorkais.
Cette fille semblait vraiment remontée, et finalement elle s'excuse. Quel retournement de situation décevant. Plus la peine de s'attarder là dessus.

Marian cogne contre les vitres. Elle désespère de voir ses gens se détourner de la scène. Elle continue d'hurler en vain. Ce qui se passe n'est pas normal, elle le sait bien.
Elle ne peut rien y faire. Véritable pantin.
Impossible de bouger son corps. De tendre la main. Ou de dire quoi que ce soit de plus que ces fausses excuses qui ont traversées ses lèvres.
La frustration est immense.
Mais le pire dans tout ça, c'est qu'elle a l'impression qu'elle ne se souviendra de rien.

 

 
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyDim 31 Jan - 20:53


scene one feat marian e. carson


Il y a cet instant de flottement. Cet instant partagé de tous. Les feuilles mettent un certain temps à glisser au sol, malgré le vent évident. Les roues blanche des calèches ralentissent, faisant presque entendre le craquement du bois. Les chevaux continuent leur marche, mais avec une certaine lenteur, leurs pattes raclant les graviers. Les ballons et cerfs-volants restent suspendus dans le bleu du ciel.

Le soleil tape toujours aussi fort. Sur son visage, sur celui de Marian dont il ne sait toujours pas le nom. Peu importe. Sa satisfaction est bien trop grande. Son emprise sur elle est bien trop importante. Il en vient à se demander, comment c'est dans son esprit. Que voit-elle exactement ? Voit-elle ce petit sourire au coin des lèvres de Samuel ? Voit-elle ses yeux ébène briller de vice ? Les excuses ont beau être fausses, il se sent respirer à nouveau. Sa tête sort de l'eau pour prendre une grande bouffée d'air frais. Pansement. Cela picote dans la gorge, mais la sensation de brûlure s'est envolée.

Le temps semble reprendre son cours. Tous ces regards autour d'eux, vacillent, éludent un certain contact. Disparaissent. Certains avec une pointe de déception. L'agitation générale s’évanouit. La foule compacte se divise, se dissipe comme un trait de fumée. Les visages tournés vers eux se tournent, discutent en eux. Le spectacle se ferme avec un goût particulièrement amer. Mais Samuel se sent soudainement libre. Libre des mots portés sur lui. Libre du poids des propos. Libre du jugement d'autrui. Elle aurait voulu continuer à l'accabler publiquement, à lui cracher dessus. Le bruit d'oiseaux reprends de plus belle, cette fois ci avec un charme certain. Douce mélodie qui parviens à ses oreilles. Sa gorge s'est desserrée soudainement, sans qu'il ne s'en rende compte. Il balaye une de ses mèches noire en arrière. Il prendrait bien un nouveau café maintenant.

Il soupire longuement.

Les clients des terrasses sont assises tranquillement et profites d'une belle journée, savourent leurs repas. Ils sont tous assis. Tous sauf une personne. Elie, inquiète, droite, une main encore accrochée à sa chaise. Elle hésite. Elle observe la scène. Il n'ose pas se tourner vers elle. Croiser son regard. Que ses yeux azur transpercent les siens.

Il prend un instant pour regarder Marian. Bien que jugée grande pour la plupart des femmes, elle semble toute petite à côté de lui. Elle semble n'être qu'une vulgaire poupée. Une poupée de porcelaine qu'il aurait brisée, puis modelée à son idée. Un être qui semble qui crier de l'intérieur. Comme s'il l'on pouvait voir par la fenêtre de ses yeux son âme hurler en silence. Il peut presque sentir sa détresse. Son appel. Son incompréhension.

Il soupire à nouveau. Lentement.

Léger sourire.

« Bien, excuses acceptées.» Le timbre rauque de sa voix a disparu. « Si tu voyais ta tête  ! » ajoute-t-il avec un rire. « J'aimerai que tu rassures Elie de loin, histoire qu'elle ne vienne pas ici. Utilises un beau sourire.»

Voix mielleuse et sourire en coin. Samuel ne peut pas plus s'amuser qu'en ce moment même. La scène est vide, un acte est clos. Il regarde aux alentours. Il n'est plus qu'une personne comme une autre dans la masse. Tout comme Marian. Il se penche une dernière fois vers elle, persuadé qu'il ne la reverra jamais.

« Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je vais te laisser. Je te prie de bien vouloir oublier notre conversation. Dis à Elie que je ne suis personne, je passe souvent dans le parc avant de retrouver une amie. »  Il reprends son souffle quelques instants. « Dis lui également à quel point tu t'es sentie idiote et que tu réfléchiras à deux fois avant d'agresser quelqu'un ainsi en public. Sur ce, au revoir. »

Sa voix sonne comme un écho. Il emboîte le pas sans attendre, sortant de cette scène particulièrement inconfortable. Une fois sorti du parc, Son masque tombe, se fissure. Il remonte son costume contre son cou, le vent se faisant de plus en plus violent. C'était terminé. Son poison s'était vidé dans ses veines, son esprit.

Il avait revu Elie une dernière fois. Une image qu'il le suivrait. Tout comme son ombre. Il marche, il fuis, aussi vite qu'il peut. Le froid flagelle son visage une fois de plus, comme pour le punir, encore et encore. Il y a comme cette porte invisible devant lui qu'il n'arrive pas à ouvrir. Il y a ce démon qui dit "ne venez pas trop près". De ne pas le regarder. De l'ignorer. De l'éviter. Ce démon qui lui murmure ses faiblesses, ses défauts. Ce démon qui le recouvre d'ombre, qui noircit son cœur et le pourrit. Une ombre qui plane constamment sur lui, qui s'empare de son esprit et de ses gestes.

La pluie commence à tomber. Une pluie salvatrice qui s'écrase sur lui. Ne pas s'arrêter de marcher, de courir. Ne pas regarder en arrière.
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MessageSujet: Re: •• SAMARIAN | scene one | CLOSED   •• SAMARIAN | scene one | CLOSED EmptyLun 1 Fév - 13:58



 
Nos coeurs à la lumière
Les étoiles dans nos bras
Et nos âmes en enfer



    feat Samuel M. Fawkes; Central Park

 

 

Marian bout de colère. Cette rage brûlante qui liquéfie ses entrailles. Lave dans ses veines. Braises incandescentes au creux de ses mains.
Pourtant il fait de plus en plus froid dans la pièce sombre où elle est enfermée. Sa propre tête. Qui n'as rien à voir avec ce qu'elle peut en voir d'ordinaire, quand elle va à la recherche de ses souvenirs. Comme une grande bibliothèque dont elle parcourt les rayons à la recherche du bon livre. Vieilles étagères poussiéreuse. Feu rassurant dans une cheminée. Vieux fauteuil grinçant mais confortable.
Mais à cet instant, la pièce d'habitude immense, est aussi petite qu'une cabine téléphonique. Aussi froide qu'une nuit d'hiver.

Mais le pire, c'est cette vue qu'elle a par la petite fenêtre. Rail de lumière obstrué par un géant dont elle ne connait pas le nom. Ni les intentions.


« Bien, excuses acceptées. »

Marian ne bouge pas. A l'extérieur en tout cas. Parce qu'au fond d'elle, elle a levé les yeux au ciel dans un grognement de dégoût.

« Si tu voyais ta tête  ! » ajoute-t-il en se permettant même de rire. « J'aimerai que tu rassures Elie de loin, histoire qu'elle ne vienne pas ici. Utilises un beau sourire. »

Un serpent s'introduis à nouveau dans l'obscurité. Elle peut le sentir s'enrouler autour de ses chevilles. Il pourrait briser ses os.
La fenêtre n'est plus. Ce n'est soudain plus l'homme qu'elle voit, mais elle-même. Comme un reflet dans un miroir. Cassé.
Elle tend la main, peut même toucher sa joue. Mais son regard ne croise que des yeux vitreux. Inexpressifs. Et alors qu'elle se mord les lèvres, son reflet sourit. Ce sourire, elle ne le connait que trop bien. Immense. De toutes ses dents. Pourtant, il n'as rien à voir avec d'habitude. Vide. Ses yeux ne sourient pas avec. C'est dérangeant.
Malsain.
Cela lui donne la nausée.
Le serpent siffle.


Au loin, Elie a vu le sourire de son amie, et elle se rassoit. Marian a l'air de maîtriser la situation. Elle ignore tout de ce qui est en train de se passer. Elle ignore que Marian vit ce qu'elle a déjà vécu. Elle ignore que cette journée marque un changement dans leurs vies à tous. Comment pourrait-elle le savoir ?

Le miroir redevient fenêtre. A nouveau, son bourreau au dessus d'elle. Elle le voit se pencher. Son souffle sur sa peau à l’extérieur de son corps, devient une tempête à l'intérieur de sa tête. Elle se recroqueville dans un coin pour éviter les bourrasques de vent qui fouettent sa peau. Mettent sa chair à vif.

« Ce n'est pas que je m'ennuie, mais je vais te laisser. Je te prie de bien vouloir oublier notre conversation. Dis à Elie que je ne suis personne, je passe souvent dans le parc avant de retrouver une amie. »  Il reprends son souffle quelques instants.  « Dis lui également à quel point tu t'es sentie idiote et que tu réfléchiras à deux fois avant d'agresser quelqu'un ainsi en public. Sur ce, au revoir. »

La fenêtre disparaît soudainement. Il fait noir. Central Park, dans ces nuances de gris, n'est plus. Seulement l'obscurité. Étouffement.
Il commence à pleuvoir dans la pièce étroite. De plus en plus fort. L'eau n'as aucun moyen de s'exfiltrer, et le niveau monte. Marian panique.
L'eau est glacé. Transperce son corps comme un millier de lames toutes en même temps.
Son corps est submergé, seule sa tête dépasse encore. Elle tousse, essaie de prendre un maximum d'oxygène. Mais déjà, sa bouche n'aspire plus d'air. Que de l'eau. Ça remplit ses poumons. Spasmes. Nausée.


Une fraction de seconde. C'est ce qu'il faut à Marian pour freiner brutalement, se tordant la cheville en appuyant sur la pédale, stoppant la Mini Cooper jaune dans un crissement de pneus. A quelques centimètres d'un arbre.
Elle hoquette en inspirant l'air comme si elle étouffait, ses mains autour de la gorge. La lumière du jour agresse ses yeux. A tâton, elle ouvre la portière pour sortir de la voiture.
Elle se trouve sur une petite route de campagne, celle qui mène à l'Institut Xavier. La panique serre son coeur, la fait haleter.

Elle murmure pour elle même en se frottant le visage, faisant des tours sur elle-même.

 « Calme-toi... Calme-toi... Tu as juste eu une absence. Ça peut arriver à tout le monde en conduisant, c'est juste la fatigue. Tu n'as rien. La voiture non plus. Calme toi... »

Il faut de longues minutes à la jeune femme pour reprendre ses esprits, et elle s'appuie sur le capot du véhicule en respirant profondément. Elle aurait put se tuer en voiture, et elle se maudit de son étourderie.
Alors qu'elle retrouve peu à peu son calme, Marian sent son téléphone vibrer dans la poche de son pantalon de sport.


_15h37
ELIE HOLMES
Salut Marian,
Je voulais encore une fois te remercier pour aujourd'hui. Ça me fait plaisir de voir que es prête à prendre ma défense de la sorte, même si pour le coup voir ta mine penaude parce que tu t'es emportée sur ce pauvre gars m'as fait bien rire !
Vivement dimanche prochain.

PS: Tu viendras avec moi pour les essayages de ma robe ?




Marian se fige. Elle se rend compte qu'elle ne se souvient pas des dernières heures. L'heure sur son téléphone la fait froncer les sourcils.
Le dernier souvenir dont elle arrive à se souvenir, c'est d'être à Central Park, en fin de matinée. Elle se souvient d'Elie.

La jeune mutante ferme les yeux. Elle se concentre sur les dernières heures.
Son parcours autour du lac. Elle rejoint Elie à la terrasse de leur restaurant. Elles passent commande. Elle renverse son verre d'eau. Elie rigole à pleins poumons.
La vision commence déjà à devenir un peu flou. Elie lui parle, d'un homme. Elle suit son regard en direction de ce-dernier, mais l'arbre sur lequel il est censé être adossé est désert. Ou presque. Marian se lève, se dirige vers l'arbre. Pas d'homme. Sa tête lui fait mal. Elle pose sa main sur l'écorce. Brûlante. Alors que les températures sont proches de zéro. Quelque chose l'empêche d'aller plus avant dans son souvenir.

Marian ouvre les yeux. Perdue.
C'est la première fois que son pouvoir ne fonctionne pas. Peut être la fatigue, encore une fois. Elle essaie de s'en convaincre.
Les jambes flageolantes, elle reprend place dans la Mini.

Le moteur démarre, et la petite voiture jaune fais marche arrière pour revenir sur la route qu'elle reprend en direction de l'Institut. Les pensées de la conductrice toujours un peu trop embrouillées.

Cela hante la jeune femme tout l'après-midi. Même Vega et Cortez n'arrivent pas à lui remonter le moral en jouant.
Le soir, Marian se tourne dans ses draps. Elle fixe le plafond. Se retourne. Fixe le mur. Au bout de deux heures d'insomnie, elle sort de ses draps. Dans sa chambre, un mini-frigo. Malgré les interdictions. Et dans ce mini-frigo, des bières. Encore une fois, passant outre le règlement. Elle en fourre deux dans son sac, et alors qu'elle s'apprête à sortir de sa chambre, son souffle se bloque dans sa poitrine.

Elie.
Son prénom.
Il s'insinue dans sa tête. Prononcé par une voix grave. Inconnue.

Marian s'appuie sur sa porte, laissant glisser son sac au sol dans un tintement de verre.

Elie.
[il]Il[/il] la connaissait. Elle avait raison. Quand elle lui avait dit qu'on la suivait.
La jeune mutante ferme les yeux avec force, mordant sa lèvre. Elle essaie de se souvenir. Elle ne voit rien. Mais elle entend. Elle l'entend lui. Au loin. Comme un écho oublié.
Heureusement, elle connait quelqu'un qui peut l'aider à se souvenir.

Mais réveiller le professeur Xavier en pleine nuit n'est peut-être pas une bonne idée.
 

 
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