I always tell the truth. Even when I lie. + Shadow.

Il était tard. Bordel, elle n’avait pas vu l’heure passée au travail. Dire qu’elle voulait absolument profité du premier couché de soleil qu’elle verrait à New-York. Et puis, Abby avait réellement besoin de réfléchir. Elle avait quitté l’appartement de sa sœur, complétement indécise et perdue. Bien sûr, rencontrer Willow avait été une bonne chose, du moins, elle le ressentait ainsi. Elle n’avait pas eu le courage de retourner la voir aujourd’hui. Et puis elle devait bien travailler. On était certes, dimanche, mais le Old Stanley’s ne fermait jamais. Elle avait quitté Brooklyn et repris le métro sans se faire prier. Le soleil était encore haut, mais Abigail devait prendre l’air. Décompressée.

Elle avait trois mois. Trois mois avant de se faire éjecter du territoire américain. En même temps, cela aurait dû être rapide. Expliquer la mort de son père à sa soeur, lui apprendre qu'elle était impliquée et espérée qu'elle ne lui en voudrait pas. Elle n'aurait jamais pu imaginer que cela aurait pris un tout autre sens. Abigail soupira en s'extirpant du métro new-yorkais. Qu’allait-il se passer maintenant ? Eblouie par le soleil, elle cacha ses yeux par ses lunettes de soleil et fila vers Central Park. Lorsqu’elle s’installa sur le banc, et qu’elle croisa ses jambes dessus, elle se sentit enfin bien. Un peu en paix avec elle-même. Elle laissa le vent balayer ses cheveux, ferma ses yeux et profita du soleil déclinant. Elle pensa à sa mère, qu’elle avait laissée derrière elle, à Norwich. Comment allait-elle réagir si elle ne revenait pas ?  Comment allait-elle survivre alors qu’elle était seule ? Tout semblait changé depuis hier. New-York semblait devenir un nouveau départ. Un nouveau lieu lui permettant d’oublier, d’accepter de quitter les années douloureuses. Indécise, elle laissa retomber sa tête contre le banc et tenta de réfléchir…

Lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, elle se rendit compte qu’il faisait nuit. Elle soupira en se remarquant que finalement, elle aurait mieux fait de rentrer chez elle au lieu de faire la maligne et de s’endormir dans le parc. Elle soupira avant de récupérer son sac à dos et repartir. Bordel, tout ça pour rien. Elle n’avait même pas fait ses devoirs pour le lundi. Grognon, Abby quitta le parc, sans remarquer qu’elle était suivie. C’est au détour de la ruelle pour rejoindre le métro qu’elle remarqua qu’elle n’était pas toute seule. Elle sentie son sang bouillir et des frissons lui parcourir l’échine. Une sensation qu’elle avait longtemps oubliée. L’angoisse, la peur, l’insouciance. Des passants la doublèrent, sans faire attention à l’adolescente qui n’osait plus bouger. Elle ressentait à nouveau, la chaleur l’envahir, la douleur la submerger. Elle tenta de courir pour oublier, mais plus elle accélérait, plus elle sentait l’angoisse se resserrer autour d’elle. Rien, il n’y avait plus rien à faire. Lorsqu’elle baissa ses yeux sur ses mains elle remarqua les flammes qui s’accumulaient. Merde alors. Abby s’arrêta. Elle devait se calmer, elle devait arrêter de paniquer. Il ne servait plus à rien de fuir. Son pouvoir reprenait le dessus. Elle n’allait pas pouvoir faire face encore très longtemps. Elle n’arriverait jamais à temps chez Willow et elle ne connaissait personne qui pourrait l’aider. La mutante ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Paniquant pour un rien, elle se rendait maintenant compte qu’elle n’avait peut-être pas été suivie. La paranoïa s’agrippait à elle et elle n’arrivait pas à s’en défaire. Elle tenta de se cacher du mieux qu’elle pouvait mais elle se trouvait au milieu de Manhattan. Fuir lui était dorénavant impossible. Elle devait simplement attendre que cela passe. Que son pouvoir cesse enfin puisqu’elle ne pouvait pas s’en défaire.

 roller coaster