And we could run away before the light of day | feat Zain
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Sujet: And we could run away before the light of day | feat Zain Sam 30 Jan - 20:06
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
Au milieu des voitures sombres et fades, une Mini Cooper jaune poussin slalome fluidement. Les pneus glissent sur l'asphalte sans hésitation. Il faut dire que Marian a fait ce parcours des centaines de fois. Si ce n'est plus. Le trajet New-York-Chicago a beau être terriblement long, cela ne dérange pas la jeune femme. Cela ne l'as jamais dérangé. Même quand elle n'avait qu'une journée et une nuit de repos, elle faisait la route. Pour aller voir sa mère.
Mais c'est différent cette fois là. Tout est différent. Pourtant la route est la même. Les manœuvres identiques. Les virages similaires. Les panneaux inchangés. Aujourd'hui, même la lumière du soleil semble étrange. Mélancolique. Aujourd'hui, Marian n'est pas seule dans la petite voiture britannique. Un coup d'oeil sur la droite et un sourire s'étire sur son visage : Zain dors toujours profondément. Un autre coup d'oeil, vers l'horloge sur le tableau de bord central cette fois. Il est presque onze du matin. La mutante étouffe un bâillement. Zain et elle ont quitté New York à minuit, la nuit dernière. Malgré des pauses, elle n'as pas vraiment arrêté de conduire. Son ami lui a proposé plusieurs fois de prendre le volant, ce qu'elle a refusé fortement. L'excuse ? La voiture n'est pas assurée à son nom en cas d'accident. La raison ? Elle avait besoin de faire ce trajet jusqu'au bout. Une dernière fois. Alors elle l'avait cantonné au rôle de co-pilote et assistant. Lui demandant de lui passer son café de temps en temps. Puis elle l'avait laissé s'endormir et continuer sa nuit. Il faut dire qu'il était adorable quand il dormait.
Il ne reste plus grand chose à conduire, et sans doute que Zain ne vas pas tarder à émerger de son sommeil. Marian enclenche son clignotant pour quitter l'Interstate 80, et faire une petite pause à Angola avant d'entamer les deux dernières heures de route. La Mini se gare sur le parking d'un diner. Redressant ses lunettes de soleil sur le haut de sa tête, Marian ne s'encombre pas de son sac et prend uniquement sa carte bleue pour aller chercher un petit déjeuner correct.
L'établissement est plutôt fréquenté, mais heureusement tout le monde est en train de manger, et Marian peut passer rapidement sa commande. Deux cafés giant size dont un latte, pour ne pas se faire taper sur les doigts par Zain, et un assortiment de mini-brownies. De quoi faire le plein d'énergie pour le reste du trajet.
Zain dors visiblement toujours quand Marian entre dans la voiture. Souriant de nouveau, elle pose les cafés dans les portes-gobelets, la boite de brownies sur le tableau de bord. L'odeur de café et de chocolat embaume doucement l'âtre de la voiture alors que la mutante allume la radio. La jeune femme se penche vers Zain pour déposer un bref baiser sur sa joue.
« Debout la Belle au Bois Dormant ! Le petit déjeuner est servi. »
Son gobelet de café vient se réfugier entre ses doigts, et ses lunettes de soleil reviennent sur son nez. Cachant ses yeux un peu rougis. Par la fatigue d'abord. Et parce qu'elle n'as pas put empêcher ses larmes de couler durant la nuit. La journée va être difficile, elle le sait. C'est aussi pour cela qu'elle a réservé un hôtel pour passer la nuit prochaine. Elle sait qu'elle ne sera pas en état de faire le retour juste après.
Mais pour l'instant, Marian boit son café. Marian sourit. C'est sans doute la chose qu'elle sait faire le mieux.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 1 Fév - 2:31
we could run away before the light of day
Marian & Zain
Le mauvais bougre ? La personne qu’on n’aimait pas forcément avoir dans ses contacts. Voilà ce qu’on pouvait dire de Zan, en fait il n’était pas des plus apprécié, lui l’introverti et l’acteur. Il avait longtemps été considéré comme un déchet social, un artiste sans talent. Alors que dans le fond, c’était lui le marionnettiste, celui qui créait ce qu’il désirait, qui détruisait, qui modifiait. Zain avait un pouvoir qui pouvait le rendre imbu de lui-même, le faire se sentir comme un Dieu vivant, mais il avait décidé de le mettre au service des gens de son espèce, des gens qui en avaient besoin. Mais il avait ses limites. Il était l’agent double parfait, celui qui protégeait ses arrières. Il était le fils imparfait, celui qui est obligé de modifier ses parents pour qu’ils oublient qu’il est ce qu’il est. Mais seraient-ils fiers de savoir ce qu’il allait faire aujourd’hui ? Peut-être pas, car c’est ce qu’on lui avait toujours dit : la famille est la chose la plus importante qu’on puisse avoir en ce bas monde. Alors qu’allait-il faire ? En somme effacer la mémoire d’une femme pour lui créer un mari mort naturellement dans son sommeil, une femme incapable de mettre au monde, qui n’avait jamais eu d’enfant. Qui lui demandait ? La fille de ladite femme. Marian était une jeune femme forte, pétillante et fortement têtue. Lui qui pensait avoir plus e volonté que qui que ce soit. Il ne se doutait pas qu’une mutante le trouverait pour lui demander une chose qu’il se refusait de faire éthiquement parlant. Mais Marian avait insisté. Une. Deux. Trois et d’autres nombres de fois… Zain l’avait toujours rencontré parce qu’il devait avoir une vie sociale fictive, avec le Parti Collectif, pour ne pas se rendre à leur interminable meeting. Alors finalement, entre italien et chinois, elle lui avait parlé d’elle. De son pouvoir et du trouble qu’elle avait causé. La mort de son père, la folie de sa mère. Marian était une enfant blessée, il pouvait comprendre, mais il se refusait de la laisser sans famille. Parce que lui n’avait plus que ça pour se souvenir ce qu’il était et d’où il venait. Alors peut-être que c’était comme ça… De cette manière farfelue qu’il en était venu à la considérer comme une petite sœur adoptive. Une personne qu’il protégerait, qu’il écouterait et pour qui il serait prêt à faire n’importe quoi. L’amour au-delà des liens du sang, voilà ce qu’on pouvait qualifier de famille. Zain aimait Marian, mais différemment de la femme blonde qu’il revoyait sans cesse. Mais physiquement, se tenir était compliqué.
Cependant, à bord de la Mini Cooper jaune de la demoiselle, Zain avait fait le parfait petit copilote durant quelques heures avant de tomber endormi dans son siège. Ses journées étaient rythmées entre programmations de réunions, organisation de repas, réservations aux tables des meilleurs restaurants de New York. Connnelly n’était pas la patronne la plus aimable, ni la plus reconnaissante, ce qu’il lui donnait une raison en plus de vouloir l’étrangler à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche en sa présence. Mais la présence de Marian avait quelque chose de plus agréable que celle de sa patronne. Déjà de un, parce que la jeune mutante était jeune, ça pouvait paraitre con, mais il aimait bien les fleurs fleuries pas les desséchées… Cependant, c’est la musique un peu plus forte de la radio et l’odeur de café, ainsi qu’une portière qui claque, qui firent ouvrir les yeux de Zain, avant qu’il ne croise Marian penché sur lui et sa joue légèrement humide. S’il n’était pas encore dans les vapes, il l’aurait touché en rougissant, mais il fronçât simplement les sourcils. Certes, il n’était pas du matin, mais vu l’heure affichée par le cadran de la voiture, il était plus à l’heure du brunch qu’à l’heure du petit déjeuner. « Debout la Belle au Bois Dormant ! Le petit déjeuner est servi. » Zee était certes une princesse de diva, en concurrence avec Graham, mais il le vivait trop peu bien qu’on le compare à ce genre de princesse Disney niaise à souhait. Alors qu’avec Lily, il était surement aussi niai qu’une huitre associée à une fondue de poireau… Mais qu’importe, il se saisit du gobelet large qui restait à sa disposition, laissant doucement le liquide caféiné aller de la langue à sa gorge. Zee passa une main dans ses cheveux et sur sa joue pour vérifier s’il n’avait pas de trace avec le cuir du siège ou autre chose… Mais rien, tant mieux. Il aimait être présentable, et puis même vêtu d’un simple jeans, de chaussures de ville noire et d’un t-shirt à l’effigie d’AC-DC, Zain aimait être propre sur lui. Peut-être parce qu’il était tout de même le bras droit d’une personnalité politique importante et que compromettre son style, c’était compromettre son poste et donc son infiltration.
« Bientôt arrivé ? » dit-il la voix rauque d’un mec à peine réveillé, bien que la musique qui circulait dans l’habitacle soit des plus plaisant, il ouvrit la fenêtre de moitié pour sentir le vent frais contre le haut de son front, malgré l’arrêt du véhicule devant un dinner. Il reprit une gorgée de latte, avant de croquer dans un brownie, peut-être industriel, mais qui fit le plus grand bien à son estomac qui n’avait rien mangé depuis vingt heures la veille. Il la regarda du coin de l’œil, elle et ses lunettes de soleil sur le nez. « La prochaine fois que tu t’approches trop près, ce n’est pas ma joue que tu rencontreras princesse. » Prévient-il, se maudissant mentalement, lui et ses pulsions masculines, mais bon, il avait bien le droit de prendre du bon temps de temps en temps. Bien qu’aujourd’hui, ça ne serait pas la journée la plus joyeuse du monde, mais autant la faire aller en ce sens au moins le temps de finir la route et de se garer devant cet hôpital à Chicago. Il vida de trois ou quatre gorgées son café, comme un accro, qu’il était, avant de le reposer dans la porte-gobelet et de mettre à son tour les lunettes de soleil qu’il avait posées sur le tableau de bord à son entrée dans le véhicule. « Je ne ronfle pas, j’espère. » Dit-il en plaisantant. C’était tout ce qu’il savait faire, surtout en sachant qu’aujourd’hui, il allait effacer une vie pour en reconstruire une et qu’il serait très certainement KO ce soir à l’hôtel. Peut-être trop pour faire quoi que ce soit… Consolation amicale, comme physique à tout dire. Mentalement, il se baffa de nouveau.
electric bird.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 1 Fév - 15:49
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
Dans un petit chuintement, Marian ouvre sa fenêtre pour faire rentrer un peu d'air frais. Malgré les températures fraîches, le soleil s'étale sur l'est du pays aujourd'hui. Elle peut le sentir chauffer ses avant-bras, dénudés par sa chemise en jean dont elle a retroussé les manches pour être plus à l'aise. Son bras gauche pend par la fenêtre ouverte, l'autre tient le café libérateur. Du coin de l’œil, elle observe brièvement Zain qui émerge tant bien que mal du sommeil, s’arrachant difficilement à Morphée. Il semble apprécier son café autant que Marian. Le gobelet réchauffe ses doigts, et le liquide chaud coule dans sa gorge comme un baume apaisant. Les cafés ont toujours eu un effet rassurant sur la jeune femme.
« Bientôt arrivé ? »
La voix de Zain prouve à quel point il est mal réveillé, ce qui tire un sourire à la mutante. Même pas besoin de jeter un œil au GPS de son téléphone. Elle connait le chemin par cœur, et s'arrête toujours ici pour prendre son café.
« Mhm. Il reste un peu plus de cent cinquante miles, à peine deux heures et demie en passant par l'I-90 West, » elle s'interrompt pour boire une autre gorgée de café avant d'ajouter : « Quasiment rien au final. »
C'est sur que, comparé aux dix heures précédentes, cette partie du trajet ne risque pas de paraître trop longue. Au contraire, Marian aimerait bien qu'ils soit toujours à l'autre bout du chemin. L'échéance est un peu trop proche. Mais après tout c'est sa décision, et ce n'est pas le moment de douter de ses choix. Un bruit de carton. Zain se sert d'un brownie et, même si ce ne sont pas les meilleurs du continent, il semble satisfait. Elle sent son regard sur elle, et tourne la tête vers lui.
« La prochaine fois que tu t’approches trop près, ce n’est pas ma joue que tu rencontreras princesse. »
Un petit moment de flottement, à peine perceptible, avant qu'un sourire n'illumine le visage de Marian, baissant ses lunettes sur le bout de son nez pour regarder Zain par dessus la monture.
« T'es bien un homme. » Son sourire s'élargit dans une joie et elle ne se gêne pas pour quelques mots, presque provocants. « Toujours des promesses, et jamais d'actes. »
Elle le taquine, peut être est-il un peu déstabilisé. Mais si c'est le cas il n'en montre rien et continue de boire son café. Marian remonte ses lunettes et pose son gobelet pour prendre un brownie à son tour. A peine croque t-elle dedans, que la jeune femme pousse un petit gloussement ravi.
« Comme ch'est bon ! » s'exclame-t-elle dans une joie enfantine, simple, la bouche pleine. Puis elle fronce les sourcils d'un coup en prenant une voix sérieuse. « J'aurais dût prendre la plus grande boite. »
Un autre brownie fait le chemin boite-bouche de Marian, avant qu'elle ne fasse passer le tout avec une longue gorgée de café. Elle se sent bien requinquée. C'est la première fois qu'elle est aussi joyeuse sur un trajet pour Chicago. Le contexte ne s'y prête pas, mais elle peut sentir un peu de légèreté dans l'atmosphère. Et elle veut en profiter le peu de temps que cela durera. A ses côtés, Zain pose son gobelet à l'endroit prévu à cet effet, et se pare également de ses lunettes de soleil. Il se permet une plaisanterie, que Marian accueille volontiers en lui répondant par un mensonge éhonté.
« Je ne ronfle pas, j’espère. » « Si, très fort. Au péage on m'as demandé si je t'avais drogué, » fait-elle mine de confier sur un ton choqué.
Elle tire la langue à Zain. L'embêter est sans doute un des meilleurs passe-temps dans l'univers entier. Son gobelet rejoint celui de son ami, et elle attache sa ceinture avec de remettre le contact.
« Ta ceinture, je voudrais pas que ton beau visage rencontre mon pare-brise en cas de freinage intempestif, tu pourrais l'abîmer. » Un silence. « Mon pare-brise hein. »
A nouveau, une petite boutade provocante. Marian ne peut s'en empêcher. Déjà en temps normal, mais aussi parce que c'est sa façon d'évacuer les tensions. Et en ce moment, elle est un peu trop à fleur de peau. La voiture revient sur l'autoroute, se mêlant aux autres véhicules.
« Vu la circulation, on devrait même arriver un peu en avance. »
C'est à son tour de se gifler mentalement. « En avance sur quoi, abrutie ? Sur annihilation des souvenirs de ta propre mère ? C'est vrai, faudrait pas être en retard pour ça. » Quelle idiote. Un soupir incontrôlé passe la barrière de ses lèvres. Silence pendant quelques minutes dans la voiture, juste troublé par la musique. Ce cher David Bowie. En temps normal, Marian aurait chanté à tue-tête, lâchant le volant d'une main pour tenir un micro fictif. Elle se contente de baisser le son. Yeux noisettes fixés sur la route. Caché derrière ses lunettes.
« Tu sais, Zain... » Les mots sont difficiles à trouver. Même après de longues heures passées avec son confrère mutant à discuter du sujet. Sauf qu'aujourd'hui, c'est réel. Ce n'est pas un plan, une demande. Une supplique. C'est la réalité. C'est en train de se passer. Doigts qui se resserent sur le volant. « Je suis désolée, vraiment, de te mêler à tout ça. » Marian sait à quel point la situation est aussi difficile pour lui qu'elle ne l'est pour elle. Elle en est bien consciente. « Si il y avait une alternative, je la prendrais mais... C'est la seule solution. » Un silence, à nouveau. La voix de Marian est basse et rauque quand elle reprends, trébuchant sur ses mots. « Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai le goût amer des nuits blanches dans la gorge. Je sais que la famille c'est un peu tout ce qu'on a, sans doute la seule chose acquise dans la vie. Mais... C'est toujours là. Quand je m'endors. Son fantôme, alors qu'elle est belle et bien en vie. Elle a beau avoir ses défauts, elle mérite mieux. Elle mérite mieux que ce que la vie lui a donné. » Mots qui coincent. Souffle qui se brise. « Elle mérite mieux que moi. »
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 1 Fév - 18:26
we could run away before the light of day
Marian & Zain
En tout cas d’après la demoiselle, la route ne serait plus très longue, juste le temps d’émerger convenablement… Et de faire sa sale besogne. Sale charogne qu’il était, il vivait pour aider les autres. Depuis combien de temps n’avait-il pas fait d’expérience sur les autres ? Depuis combien de temps ? Au moins dix ans… Lily devait être la dernière femme sur qui il avait expérimenté ses pouvoirs. Par la suite, le grincement de son cœur et la répugnance qu’il s’inspirait ne lui avaient plus jamais donné l’envie de le faire. Même si Samuel voulait faire quelques coups vicieux à certaines filles, Zee avait toujours décliné les moments de détente de son colocataire. Il n’aimait pas qu’on lui force la main, même si dans le fond, il n’avait jamais expliqué à son ami ce qu’il avait fait, ce qu’il avait ressenti, mais à être copain comme cochon, Samuel avait dû s’en rendre compte. Il voulait être médecin, il n’était pas con à ce point-là… Au point d’être aveugle. Mais Zain n’en avait jamais voulu à personne, il avait gardé sagement ses démons dans une boite de Pandore, qu’il n’avait jamais songé à ouvrir et qu’il ne voudrait surement jamais rouvrir. Mais la seule personne dans cette voiture qui allait l’ouvrir, c’était bien Marian, cette fille avait accepté de faire face à ses démons, de faire face au mal qu’elle avait fait à sa mère, à sa famille. Et pourtant, malgré cela, il ne voulait pas lui enlever. Elle s’était forgée par cette grave, très grave erreur. Bien qu’irréversible, la mort n’est jamais une fin en soi, il y a les souvenirs, la mémoire. Certes tout ceci, on l’oubli avec la douleur de la perte, mais qui d’autres sait mieux que celui qui a perdu. Personne, non-personne vous êtes toujours le seul à vous rappeler du sourire d’un proche avant sa mort. Et pourtant, vous vous forcez à aller le voir… Dans un linceul pourpre avant la mise en bière, pour assassiner vos sens une fois de plus. Marian, elle, elle avait envie d’aller de l’avant, de sortir cette image d’une personne qui lui était chère, mais à quel prix ? Celui de l’oubli. Et finir seul, oublié de tous, voilà ce qui dérangeait Zain à ce sujet… L’oubli. Pourtant, il la regarde du coin de l’œil, plaisantant sur son geste, ce baiser. Il aurait pu apprécier en d’autres circonstances. L’envie ne manquait pas. Loin de là. Mais il eut ce qu’il voulait un sourire, rieur, chaleureux. Elle arrivait à plaisanter de tout ceci malgré la tension dans l’air. « Toujours des promesses, et jamais d'actes. » « C’est ce qu’on verra. » Dit-il, le ton sur l’air du défi, il n’avait pas peur de tenir des promesses. Et elle la serait, qu’elle soit sur ses gardes.
Pourtant, elle rit, s’exclamant que les gâteaux sont bons. Oui ils le sont, il le sait, il en mange également. Mais tout cela est bien typique des femmes, toujours à s’exclamer pour tout et rien. Faire la conversation. Zee comprenait, mais c’était une personne peu bavarde, introvertie de première avec qui que ce soit. Enfant secret, adulte malsain. Il le vivait bien. Ses lunettes de soleil sur le nez, il approuve son affirmation… Oui une boite plus grosse n’aurait pas fait de mal, mais il reste silencieux. Comme souvent. La radio changeante, David Bowie. Il n’aime pas forcément ce chanteur, mais la musique de son dernier album, celui d’avant sa mort, il l’aime bien. Sans trop savoir pourquoi. Mais il détend encore l’atmosphère, il sait que Marian en a besoin, comme il en avait eu besoin dans ses jeunes années. Ce à quoi elle répond un air faussement choqué. Il sourit. « Si, très fort. Au péage on m'as demandé si je t'avais drogué, ». Il fait une moue tristounette avant d’allonger ses jambes. Cette voiture n’est pas forcément faite pour une personne comme lui, mais il aime bien le confort à l’anglaise. Elle l’avertit de mettre sa ceinture, le complimentant à demi-mot au passage, avant de se taire et de répéter une fois de plus. « Mon pare-brise hein » comme s’il n’avait pas compris avant. Il tend la main et pince sa hanche à porter en répondant simplement. « Ne me tente pas. » Mais il boucle sa ceinture sagement, alors qu’elle reprend la route. Alors qu’elle file vers un destin dont c’est lui qui sera le maître. Mais il observe un instant les autres véhicules sur l’autoroute, les cabriolets, les pick-up. La côté Ouest est vraiment différent de New York. Pourquoi avoir quitté ce soleil pour la ville pluvieuse où ils vivaient. Mais elle souligna le fait qu’ils arriveraient surement en avance, en comparaison avec les horaires prévus. Il fit une moue, elle se tait. Elle a dû comprendre que pour lui, ce n’était qu’un malaise qui s’élevait dans son estomac…
À vrai dire, Zain avait envie d’expérimenter une chose sur la mère de Marian, une chose à laquelle il pensait depuis quelques mois sur les membres du Parti Collectif… Le fait d’intégrer des modifications à retardement. Faire son maléfice, mais se contrôler assez pour faire arriver plus tard quelques heures à peine, mais il doutait grandement de ses capacités à faire cela, il ne l’avait jamais fait et peut-être pourrait-il le faire ? Il n’y pensait pas. Mais dans un sens, ça serait trahir la promesse qu’il avait donc fait de l’effacer de la vie de sa maternelle… Elle reprit la parole, il tourna avec nonchalance son visage vers celui de la conductrice qui était focalisé sur la route et le bitume qu’elle grattait au fil des miles parcourus. Elle s’excuse, encore une fois, elle sait à quel point cela va contre la personne qu’il est, mais, ce n’est plus très grave. La seule solution, il l’ignore, il pourrait modifier tout, modifier tout et la laisser dans un coin de la mémoire de sa mère, la fille de la voisine, ou bien une nièce éloignée. La tirade est longue épuisante mentalement pour la demoiselle. Il soupire, baisse ses lunettes quand elle conclut. « Elle mérite mieux que moi. » Il comprend, trop bien même. Lui qui sait que ses parents le détesteraient surement s’ils étaient au courant de sa nature. Mais il ne peut pas s’empêcher d’avoir envie de la baffer pour ce manque d’estime de soi. « Arrête », dit-il sèchement. « Elle méritait juste d’oublier ce que tu as fait par erreur. On a tous fait des erreurs avec nos pouvoirs. Moi y compris. Si tu changes d’avis, on peut encore en parler, mais je peux te laisser dans sa tête, comme une petite cousine qu’elle a adoré tenir dans ses bras à la naissance. Pas comme une enfant qu’elle a eue. Je te l’ai déjà, dit, je trouve ça ingrat de dire que tu es sa plus grande erreur, la merde de sa vie, alors que quand c’est toi qu’elle a tenu dans ses bras à ta naissance, elle t’aimait déjà. Les gens sont cons Marian, la peur les prend tout entiers, parce que c’est une émotion qui trouble les sens. Dans le fond, elle t’aime ta mère. Mais elle n’arrive pas à comprendre c’est tout. » Silence, il se tait. Que faire de plus, la morale ? Il l’avait déjà fait plusieurs fois sans qu’elle change d’avis. Comme toujours, elle lui disait qu’il verrait ce qu’elle était désormais. Il n’avait pas peur. « Espère juste ne croiser personne dans la chambre de ta mère aujourd’hui si tu te tiens à ce que tu m’as dit. Je n’ai pas envie d’effacer la mémoire d’une famille complète. » Non, il n’avait pas envie de jouer à ce jeu-là. Gracieusement, il reporta son regard sur la route. « Et puis, t’as plus besoin de te justifier avec moi. »
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 1 Fév - 20:54
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
C'est un mélange de petites choses anodines, qui fait que Marian ne peut s'empêcher de passer un bon moment. Elle essaie de profiter de l'instant autant que possible. Pourtant elle sait que si elle veut, même dans dix ans, elle pourra le revivre comme au premier jour. Mais aujourd'hui, tout lui semble un peu différent. L'odeur de café qui se mêle à celle des brownies, et celle presque imperceptible en arrière plan, de Zain. Le soleil qui semble littéralement absorbé par la petite voiture jaune. Etoile sur roues. La musique, brièvement recouverte par le rire de Marian quand l'homme à ses côtés vient pincer doucement sa hanche. Joie. Toute simple. Pure. Elle a aimé voir sa petite moue faussement triste, son sourire. Choses qu'elle provoque délibérément. Elle a besoin de les savourer avec cette spontanéité qui fait la beauté de toute chose.
Pourtant, le silence revient rapidement dans l'automobile, avant que Marian ne prenne la parole difficilement. Elle ne savait pas qu'elle dirait tout cela. Ce n'était pas prévu. Malgré-tout, il y avait eu ce malaise, pas étonnant, mais qu'elle avait voulu au moins essayer d'apaiser. Pendant son petit monologue, elle avait sentit son regard sur elle, alors qu'elle s'obstinait à fixer la route. Son coeur battant aussi sourdement qui si elle s'adressait à un public de cent personnes. Pourquoi ce trac, alors qu'elle avait parlé pour ainsi dire des dizaines de fois avec le mutant ? Réponse introuvable.
A la fin de son discours, Marian se mord légèrement les lèvres. Elle ne sait pas comment Zain va réagir à ce qu'il vient de dire. Ou plutôt si. Mais en partie seulement. Un petit sourire en coin à son premier mot au ton sec. Ça, elle l'avait prévu. Puis des mots. Qui nient. Qui respectent. Qui soignent. Qui blessent malgré eux. Des mots pour des maux. Et à nouveau, le silence. Seulement brisé par la musique de l'autoradio, les bruits de la route, le son du vent qui claque. La tirade de Zain lui fait plus d'effet qu'elle ne veut se l'admettre. L'estomac qui se retourne, le coeur qui se serre. Douleur presque physique. La route devient floue, les cils retiennent tant bien que mal les larmes. Perles salées et amères. Gorge qui déglutit difficilement. Lèvres qui s’entrouvrent sur un souffle chaud. Les jointures des doigts blanchissent tant ces derniers sont crispés sur le volant. Marian ne dit rien. Bien trop occupée à essayer de garder un air normal. Tente de sauver les meubles. Même si au final, son silence en dit plus long que tous les mots. Les derniers de Zain lui tirent d'ailleurs un faible sourire. Pas la peine de se justifier, hein ? Elle en ressent pourtant le besoin. Sans doute parce qu'elle sait que tout ça, c'est de la folie pure et simple.
Jusqu'à présent, elle avait réussi à en parler avec lui de façon calme, sans craquer. Avec des arguments. Mais plus l'instant est proche, plus il est difficile de jouer à l'indifférente. A l'insensible. Malgré tout, elle sait qu'elle veut aller jusqu'au bout. Jusqu'à cet instant où elle verra la frayeur disparaître dans les yeux de sa mère. Jusqu'à cet instant où il n'y aura plus rien qui la rattache à cette ville ensoleillée.
« Elle a une chambre individuelle. Personne ne supporte d'être dans la même pièce qu'elle. » Silencieusement, elle ajoute au fond d'elle : « Moi non plus. »
Le silence, à nouveau. Vieil ami dont on ne se lasse pas. Marian monte le son de la musique. C'est ainsi que sont fait les derniers miles. La Mini débarque à Chicago alors que le soleil est au zénith. Elle parcours tranquillement les rues. Marian observe cette ville où elle a vécu pendant des années avant de rejoindre l'Institut. Un peu mélancolique. En quelques minutes, elle mène le véhicule en périphérie, suit une rocade, et emprunte une sortie menant à une petite route de campagne. Au bout de celle-ci, l'hopital psychiatrique où elle s'est rendu maintes fois. Marian apprécie cet endroit dans le sens où il est hors agglomération, et que sa mère a toujours aimé la campagne. Il y fait bon vivre. En quelques sortes.
Le véhicule se gare sur le parking, en face de l'entrée du bâtiment. Le moteur s'éteint dans un dernier ronronnement, emportant la musique avec lui. Marian pense dire quelque chose. Entrouvre la bouche. La referme. Elle détache sa ceinture, prend un papier dans son sac qui est fourré dans la poche arrière de son jean bordeaux, et sort de la voiture. Il fait soleil, l'air est frais. Une belle journée d'hiver. Elle remonte ses lunettes sur le haut de sa tête et attends que le bruit de portière de Zain retentisse dans le parking désert pour se mettre en marche vers l'entrée. Le bâtiment n'est pas très haut, trois étages à peine, mais est construit en "u" de façon a disposer de deux grandes ailes, est et ouest, qui encadrent un parc fermé, opposé au parking.
Marian grimpe les escaliers de pierre amenant à l'entrée. Elle sait que Zain est derrière elle, pas besoin de se retourner pour ça. C'est la première fois qu'elle vient ici accompagnée de la sorte. La porte d'entrée s'ouvre sur un hall, dont l'accueil est sur la droite. Cela ressemble plus à un vieux manoir qu'à un hôpital. Si on oublie l'odeur persistante de désinfectant et de nourriture de cantine.
« Bonjour Mademoiselle Carson, » annonce l'infirmière de garde sans même que Marian n'ai besoin de se présenter. « Votre mère est dans sa chambre, elle vient de terminer de manger. » « Merci. Je vous ai déjà dit au téléphone que je ne pourrais pas revenir avant longtemps, je déménage exercer ailleurs, » ment la jeune femme sans sourciller, un petit sourire aux lèvres. Elle sort le papier de la poche de son jean, et le tend à l'infirmière. « Je vous ai donc amené l'autorisation de ma banque pour les prélèvements mensuels. Ils s'étendent sur la période convenue. » « Jusqu'à ce que votre mère ne fasse plus partie de nos clients, en effet, » constate l'infirmière en lisant le document, « Tout est parfait. Vous n'êtes pas la première à avoir recourt à ce genre de méthode, c'est tellement plus pratique. »
Marian hoche simplement la tête avant de se détourner de l'accueil pour se diriger vers l'aile ouest et, une fois dos à l'infirmière, elle mime grossièrement celle-ci en chuchotant : « Nianiania, jusqu'à ce que votre mère ne fasse plus partie de nos clients nianiania. Hypocrite. Appelle un cadavre un cadavre, connasse. » La jeune femme n'as jamais put supporter ces faux-semblants dans le domaine médical. Les pincettes que prennent les professionnels pour ne pas outrer. C'est à vomir. Comme l'odeur de cet endroit.
La chambre de Madame Carson se trouve au bout de l'aile ouest, au premier étage. Les murs sont décorés de tableaux étranges, sans doutes peints par les patients. Dans le couloir, un vieil homme salue Marian d'un clin d'oeil et elle ne peut retenir un rire amusé en le saluant d'un : « Vous êtes bien trop charmant pour moi, Monsieur. » Mais les plaisanteries ne durent pas. La porte de la chambre parait immense à Marian aujourd'hui, quand elle se plante devant. Zain est toujours là. Elle n'ose toujours pas le regarder.
Alors elle tourne la poignée, et pénètre dans la pièce. Pas très grande. Sommairement décorée. Madame Carson est dans un fauteuil, face à une fenêtre qui donne sur le parc. Elle ne bouge pas la tête, fixant le dehors, deux petites pièces de puzzle dans ses mains. Son visage est plus abîmé qu'il n'est censé l'être pour son âge. A soixante-cinq ans, elle en paraît vingt de plus. Corps décharné, en visible sous-alimentation. Ongles noircis, cheveux blanc aussi secs que de la paille. Regard vitreux. On dirait déjà une femme morte.
Marian fait marche silencieusement vers sa mère, s'accroupit en face d'elle pour être à sa hauteur. La fixe un instant. Calme avant l'ouragan. La vieille dame ne semble pas la reconnaître.
« Bonjour, maman. » Voix étranglée. Elle sait que c'est pour bientôt. La tempête arrive.
Les pupilles vitreuses se dilatent. Preuve d'une peur viscérale. Marian tend la main pour essayer de prendre celle parcheminée et veineuse de sa mère. Cette dernière la repousse aussi fort que sa faiblesse lui permet, geignant des mots incompréhensibles. On peut voir des larmes perler au coins des yeux, s’engouffrer dans le chemin tracé par les rides. Une complainte faible et rauque naît dans la gorge abîmée. La mère de Marian se recroqueville dans le siège. Elle prie. En lituanien. Elle prie son dieu de la délivrer du démon. Elle prie pour que la jeune femme sortie de ses entrailles vingt-huit ans plus tôt, brûle en enfer.
La mutante se détourne et son regarde croise enfin celui de Zain, pour la première fois depuis qu'ils sont arrivés. Supplique silencieuse. Petit sourire. Faux.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 1 Fév - 21:49
we could run away before the light of day
Marian & Zain
Le silence, vieil ami. Il n’y a pas à dire, en vérité, le silence est le seul ami de Zee, il n’est pas indifférent à tout ce qu’il peut dire. Le corps parle parfois bien plus que le langage. Et celui de Marian parle bien plus pour elle qu’elle ne voudrait le croire. En vérité, Zain sait très bien que ses mots blessent, qu’ils torturent jusqu’à la moelle, jusqu’au cœur… Il est là pour ça, pour amener une part de regrets qu’elle a déjà. Il n’a pas besoin de pousser normalement. Mais il se sent obligé, lui qui a déjà modifié les mémoires des autres. Il a honte de faire ça, mais s’il veut aider, c’est tout ce qu’il peut faire. Le monde parfait est celui dans lequel on vit en harmonie. Et il voudrait déjà simplement que Marian retrouve sa paix, que Marian pense qu’elle ait fait le bien en lui demandant ce service. Mais il ne peut s’empêcher de voir qu’elle se mord la lèvre, de serrer le volant comme si sa raison en dépendait plus qu’autre chose. Non, il sait que tout ça fait mal, il l’a vécu… Cette sensation intenable de regret, d’envie de payer pour le mal que l’on cause. Même s’il n’avait pas rendu fou ses parents, Perkins les avait déçu, une chose qu’il avait du mal à croire, lui le parfait petit fils unique qui n’avait jamais cause de tort à personne. L’enfant modèle, jusqu’à la découverte de ses pouvoirs… Marian avait envie d’en finir parce qu’elle en souffrait sans doute bien plus que sa mère, elle avait surement honte, elle avait surement envie de s’enterrer au fond d’un trou, envie de donner sa vie, sa personne pour pouvoir mourir et revenir dans le passé, tout faire pour voir sa mère sourire de nouveau au bras de ce père absent à cause de la mort. Oui, c’est ainsi, mais la vie reste la vie. Faire revenir la vie dans le corps des morts n’a rien de bon, rien de catholique. Il l’est. Mais pas vraiment, dans le fond, être mutant vous donne des pouvoirs, mais personne n’a l’ambition de se prendre pour Dieu. Éternel, insaisissable. Le puissant n’est pas mortel, et mortel, ils le sont. Alors marionnettes face à l’éternel, Marian ajoute que sa mère dispose d’une chambre individuelle… Et qu’ils seront désespérément seuls durant l’exercice. Très franchement, son plan pour faire garder une parcelle de sa fille à la mère, Zain l’abandonna à cet instant. C’était trop difficile de penser que personne ne voulait être dans la même pièce qu’une pauvre femme. Puis de nouveau, ce silence salvateur, Chicago ne pouvait pas rêver mieux qu’un Zain à l’affut de ce qu’il pouvait voir du maigre paysage touristique qui s’offrait à lui. Jamais voyager n’avait été aussi macabre, mais il prenait plaisir à faire la route avec la mutante. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment, peut-être parce qu’aujourd’hui, elle allait être seule et que ce soir, alors qu’il serait pris de nausées, de souvenirs des autres et d’une envie chaotique de dormir, Zee serait là pour lui tenir la main, lui tendre des mouchoirs, car il devrait se surpasser. On ne guérit pas juste une personne de ses maux du passé, non, on guérit une personne et on console le reste en lui disant que jamais rien ne sera comme avant. Le soleil est au plus haut qu’il puisse atteindre, oui l’ironie de cette belle journée est à vomir, mais il la supporte tant bien que mal finissant son café, froid, mais il l’aime tout autant… Il n’est pas mélancolique, juste inquiet de ne pas savoir si de tels souvenirs seront effacés grâce à sa mutation. Dans le fond le Zee sur de lui sait que tout est possible, n’a t’il pas fait naitre des sentiments dans le cœur d’une femme une fois, alors modifier des souvenirs, en détruire était une bagatelle. Il le savait. Mais l’enjeu semblait être de taille. La mère de Marian était déjà déréglée et il allait devoir la réparer pour mieux l’effacer. Zain était inquiet, mais pas perdant, bien au contraire.
Pourtant quand la voiture s’arrête devant ce bâtiment en forme de U, Zain attrape sa veste en cuir à l’arrière. Et le met sur ses épaules, jetant un regard envieux sur le papier dans la poche arrière du jeans de Marian. Il claque la portière derrière lui alors que la voiture se ferme automatiquement, les clés étant trop loin du véhicule sans doute. Belle sécurité… Mais il se fait discret, ne dit rien préférant se préparer mentalement, il allait entrer dans la tête d’une dégantée, ce qu’il n’avait jamais fait avant. Ce qu’il ne referait certainement jamais par la suite. Mais il monte de bonne grâce les escaliers de pierre et attrape la porte avant qu’elle ne se ferme pour suivre Marian du regard, saluant des infirmières environnantes qui passent d’un signe de la tête. Il ne parle pas et se laisse guider par le son de la conversation. Zain le sait désormais, jamais Marian ne reviendra ici. Apparemment ce papier dont il était jaloux signait la solitude de sa mère, sa mort seule. Et il eut un pincement de cœur amer pour cette femme qu’il ne connaissait pas. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’elle allait mourir seule ici, sans l’amour d’une famille qui avait peur d’elle. Sans Marian à ses côtés, sa seule famille qui l’aimait et qui la supportait encore au point de vouloir son bonheur. Il serra les poings dans ses poches. Pourtant, elle se remet en mouvement, l’infirmière avec Marian allait lui décrocher un mot qu’il articulât « Je suis avec Mademoiselle Carson. » Il fit un clin d’œil, mimant parfaitement la romance. Elle ne dit rien et sourit juste. Oui, Zee était mignon, mais là, il venait de se créer une autre couverture… Le petit ami de Mademoiselle Carson. Douce ironie que ses pulsions ne pouvaient qu’approuver. Oui, son corps tendu ne pensait pas à l’acte abject qu’il allait commettre dans quelques minutes, mais devant lui, il entendit son amie jurer. « Nianiania, jusqu'à ce que votre mère ne fasse plus partie de nos clients nianiania. Hypocrite. Appelle un cadavre un cadavre, connasse. » Elle avait en partie raison, mais n’était-ce pas finalement se faute à elle aussi ? Dans le fond, Marian allait la laisser croupir ici seule dans le deuil d’un mari qui sera mort le plus naturellement possible. Mais jusqu’à ce qu’elle ne parte, Marian allait devoir se confronter à ses démons, à sa solitude et à ses remords. Souvent la nuit, elle était prise de cauchemars, mais ne serait-elle pas prise d’autres démons par la suite… Regrettant son geste. Évidemment Zain pourrait faire machine arrière, sans trop modifier, mais en ajoutant juste une enfant, des souvenirs heureux. Mais jusque-là, sa mère ne se souviendrait de rien, elle aurait passé une grande partie de sa vie à être seule à faire des puzzles. Puis de porte en porte, de couloir en couloir, Marian eut un petit rire franc en ajoutant à la suite de ce dernier. « Vous êtes bien trop charmant pour moi, Monsieur. » Zain haussa un sourcil… Son corps jaloux chercha du regard le vieil homme, avant qu’il ne lui adresse un sourire en coin, laissant Marian partir devant, plus loin et il ajoutât à l’adresse du vieillard, bas sur le ton de la confidence. « Celle-là est à moi, désolée. » Et il repartit d’un pas plus énergique pour la rejoindre. Elle et ses sentiments, bloquée devant une immense porte blanche… Mais la poignée tourne et Zain la laisse entrer la première, al suivant de près, fermant la porte à son tour pour être certains que personne ne serait là pour les importuner.
Pourtant, il ne jette pas un regard à la pièce, il se contente de fixer la personne qu’il va devoir changer. Marian, la voix étranglée devant elle la salue. Le mouvement de ce faible corps fait avancer Zain d’un pas vers son amie. Il est inquiet, il a peur pour elle et le traumatisme qu’elle s’inflige. Voir ainsi la femme qui vous a mis au monde n’a rien de plaisant. Elle n’a pas besoin de s’infliger cette douleur plus longtemps. Pourtant, la femme fragile prie, elle est faible, Zee ne comprend pas, il n’a pas besoin de comprendre pour sentir le désespoir et la haine dans cette voix à peine audible, incompréhensible. Il s’approche de nouveau d’un pas, alors que la mutante le regarde enfin, un geste, un supplice dont habituellement il se serait délecté de sa part. Mais là, il ne rit pas, il ne pense même pas à faire le charmeur, il s’avance, ne la rejoint pas et lance tout aussi sèchement à la mutante qu’à la mère de cette dernière comme un avertissement. « Fermez là ». Marian pourrait croire qu’il ne s’adresse qu’à sa mère, qu’il est si impoli qu’il est concentré. Il ne lui demande même pas si elle est certaine de ce qu’il va faire. Il sait pertinemment que le geste sera salvateur. Il a vu de ses yeux la souffrance d’une vie, le regret et l’amour camouflé dont il parlait. Cette femme avait peur, peur de sa fille, autant que cette dernière avait peur de perdre sa mère par sa simple présence. « Marian, tu recules de ta mère. Maintenant. » L’internée semble enfin remarquer qu’il y a un second mutant dans la pièce. Le ton sec et froid donne à Zain une aura protectrice, de confiance envers cette femme qui prie le ciel pour que le démon s’en aille. Mais ça, il ne le sait pas, il le lit juste dans ses yeux fatigués qui le dévisagent. Il attend que la jeune femme se place à ses côtés pour prendre allé prendre la place que Marian avait quelques instants avant cela. La femme à l’allure de morte le regarde, comme un sauveur alors qu’il articule lentement. « Tu ne t’approches pas, Marian. » Il est froid, sec. Il gagne en confiance et c’est le but.
Puis dans un geste réconfortant pour cette femme, il tend la main vers elle. « Mrs Carson » Appelle t’il doucement. Si elle semble se reconnaître, Zain arrive à saisir sa main ridée sans trop de difficulté. Il n’est ni dégouté, ni pressé de faire ce qu’il a faire. Cependant, il ne veut pas comprendre. Toujours crispée, la femme devant lui pleure. Zain est attristé et il voit encore mieux ce pour quoi il est là. Il pense à Marian de toutes ses forces, il y pense, trop fort qu’il sourit avec difficulté. La vieille femme ne comprend pas. Mais il prononce enfin. « Delete. » Zain n’a pas fait le travail, non il a fait en sorte de supprimer de la mémoire de cette femme Marian, il n’a rien changé. Elle se radoucit petit à petit, ne sachant plus pourquoi elle avait peur. Zain de sa main libre fait un signe à Marian. « Tu peux approcher, il faut qu’on commence. Vite. » Il ajoute, un peu plus peiné dans le fond de sa voix. « Elle ne sait plus qui tu es. Marian, il va falloir que tu me racontes, comme tu l’as déjà fait, tous les moindres passages de ta vie que tu souhaites que j’efface, comme si je les vivais. C’est important. » Une demande, un ordre camouflé en vérité.
electric bird.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Mar 2 Fév - 0:56
Marian E. Carson a écrit:
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
Longtemps, des heures. Des semaines. Presque des mois. Voilà comment Marian avait dût insister auprès de Zain pour qu'il accepte sa demande. Ils en avaient parlé longtemps, si longtemps qu'à la fin de leurs conversations, Marian avait la gorge sèche. A la fin, si Zain n'avait finalement pas accepté, elle aurait été capable de se mettre à genoux. De le supplier. De désespoir. Son accord avait été le plus grand soulagement qu'elle ai connu jusqu'ici dans sa vie. Cela allait tout changer. Ou presque. Elle savait bien sûr qu'elle continuerait de culpabiliser. De faire des cauchemars la nuit. Cela durerait tout autant qu'elle porterait le nom de code Aguona. Rappel essentiel pour ne jamais dépasser les limites. Pour ne jamais oublier. Mais au moins, elle aurait au final put faire quelque chose de bien. Un peu. C'était grâce au fait qu'elle soit mutante, qu'elle pouvait aujourd'hui demander à Zain de s'occuper de sa mère. Pour rendre le reste de sa vie plus facile. Même s'il fallait cacher la vérité, créer un mensonge pour cela. Marian n'ose même pas songer à la dette qu'elle devra envers le mutant. Bien que pour l'instant il n'est rien demandé en échange de ce travail, la jeune femme refuse de recevoir son aide gratuitement. Surtout vu la pénibilité de la chose. Ce n'est pas comme si elle lui avait demandé de l'aide pour monter un meuble. Ce n'était pas normal. Mais dans leurs vies, qu'est-ce qui pouvait bien l'être ? C'est le genre de pensée qui d'ordinaire tire un sourire à la fois amer et amusé à la brunette. Pas aujourd'hui. Pas maintenant.
Maintenant, elle regarde Zain et pour la première fois, le sourire qu'elle lui adresse n'est qu'un sourire de façade. Elle ne sait même pas quoi dire. Sans doute parce qu'elle n'as besoin de rien dire. Il sait très bien comment ça fonctionne. Les premiers mots que Zain prononce depuis son entrée dans la chambre sont secs. De toutes façons, Marian ne comptait pas dire quoi que ce soit. Sa gorge est trop serrée pour laisser passer un traître mot.
« Marian, tu recules de ta mère. Maintenant. »
La voix de Zain la fait frissonner. Ce n'est certes pas la première fois, mais les circonstances sont différentes. Marian se place à côté de Zain alors qu'il avance vers sa mère. C'est seulement à ce moment là que la vieille femme semble remarquer le jeune homme.
« Tu ne t’approches pas, Marian. »
De toutes façons, les jambes de Marian semblent désormais faites de béton. Et pourtant elle les sent trembler. Elle observe la scène, immobile comme une statue. Mais à l'intérieur, son coeur tambourine contre sa poitrine comme si il voulait s'en échapper pour aller se noyer dans l'eau du vase, contenant des fleurs fanées, posé sur la table. Le nom de la mère est prononcé par Zain, et il tend sa main vers elle.
Le regard de Marian glisse sur l'homme pour observer la femme qui l'as mise au monde. La présence d'un tiers la rassure visiblement, elle s'apaise en voyant cette main tendue vers elle. Comme si cet inconnu allait l'aider, répondait à ses prières. Au final, c'était un peu le cas. Zain est l'aide pour laquelle Madame Carson prie chaque semaine depuis quinze ans quand sa fille lui rend visite. Quelques secondes, et a nouveau la voix du mutant dans la pièce silencieuse, si l'on excepte les pleurs de la vieille femme. « Delete. » A ce mot, les pleurs de la mère se calment. Ce sont désormais sur les joues de Marian que coulent des larmes. Perles d'océan. Les paupières de la mutante se pressent fortement. Brièvement. Elle les ouvre juste à temps pour voir Zain lui faire un geste de la main. Il lui demande de s'approcher rapidement. Ses jambes refusent d'avancer. La voix de l'homme semble plus triste alors qu'il ajoute :
« Elle ne sait plus qui tu es. Marian, il va falloir que tu me racontes, comme tu l’as déjà fait, tous les moindres passages de ta vie que tu souhaites que j’efface, comme si je les vivais. C’est important. »
Encore ? Marian ne compte plus le nombre de fois où elle a raconté ses souvenirs à Zain. Mais c'est visiblement nécessaire. Elle essaie de se rassurer en se disant que c'est la dernière fois qu'elle aura à en parler à quelqu'un. La mutante ordonne à ses jambes de la pousser vers son ami, et ses membres exécutent ces quelques pas avec une difficulté notable. Son coeur bat toujours aussi fort mais cette fois, quand elle pose le regard sur sa mère, celle-ci ne se met pas à pleurer. Pour la première fois depuis quinze ans, Marian peut regarder sa mère dans les yeux sans que celle-ci ne prie l'aide de dieu, ou l'insulte d'enfant du démon. Cela tire un petit rire à la jeune mutante. Nerveux. Partagé. Triste car elle sait uniquement que c'est parce qu'elle n'existe plus pour sa mère. Mais aussi joyeux, car cette femme va peut être enfin connaître la paix après vingt ans de chagrin.
Marian essuie ses joues maladroitement et inspire doucement. Il faut commencer par le plus fort non ? Ce qui a été à l'origine de tout. Elle ferme les yeux.
« Noël 1996. Il y avait une tempête de neige cette année là, il n'y en a pas eu de similaire depuis. Nous avons mangé chez mes grands-parents maternels. Ma mère s'est engueulée avec sa sœur, un débat idiot pour savoir si j'allais aller dans une école privée ou pas. La dispute a continué entre ma mère et mon père dans la voiture. Il neigeait très fort, et je sais que je me suis endormie un moment... » Le souffle de Marian se coupe dans sa gorge. Petit hoquet étranglé qu'elle tente de dissimuler, en vain. « Je me réveille et ils sont toujours en train de se disputer, à croire que c'est à qui criera le plus fort. On entend à peine la radio, un journaliste qui parle de la réélection de Bill Clinton. Je me détache pour regarder a l'arrière de la route. La neige qui passe devant les phare est rouge. Et puis... La voiture fait une embardée sur la droite. Le bruit est horrible. Je m'entends crier. Ma mère crie aussi. Seul mon père est silencieuse. Le camion l'as percuté de plein fouet. »
Les derniers mots sont prononcés rapidement, dans un souffle. Marian a toujours les yeux fermés. Elle ne peut les ouvrir. Pas maintenant. La scène est aussi fraîche dans sa tête que la neige ce jour là. Malgré tout, elle s'accroche, et continue de parler. La présence de Zain l'aide plus qu'elle ne pourrait jamais l'admettre. Marian raconte. Elle raconte l'enterrement, le moindre petit détail. Jusqu'à la marque de la bouteille de whisky que sa mère a caché dans la boite à gant de la voiture devant le cimetière. Elle raconte leur maison. Leur rue. Sa chambre au premier étage. Le voisin qui devient l'ami de boisson de sa mère. Elle raconte les crises, les colères, les insultes, les pleurs. Elle raconte les fois où elle retrouve sa mère ivre, endormie dans les toilettes. Elle raconte les fois où elle ne mange rien pendant des jours parce que sa mère refuse de faire des courses. Elle raconte les anniversaires oubliés. Les Noël maudits. Le téléphone qui sonne parce que sa mère coupe les ponts avec sa famille. Elle raconte les verres cassés. Les assiettes brisées. Les paires de gifles et l'ignorance. Ne sachant elle même ce qui est le pire. Elle raconte enfin la confrontation ultime. Alors qu'elle ne demandait rien à personne, sauf un peu d'affection, et qu'elle se plongeait dans les souvenirs de son père. Elle raconte le seau d'eau. Les menaces. Les reproches mutuels. Aucune communication possible. Elle raconte comment son pouvoir atteint quelqu'un pour la première fois. Elle raconte la peur que ça lui fait. Et aussi le plaisir qu'elle ressent. Coupable jusqu'au bout. Elle raconte comment elle l'inflige encore et encore à sa mère. Jusqu'à ce que celle-ci ne puisse même plus supplier. Jusqu'à ce qu'elle-même tombe et perde connaissance. Mais il aura fallu des heures avant ça. Et Marian les raconte aussi, ces heures. De torture. Elle raconte qu'elle aurait put arrêter, mais qu'elle ne l'as pas fait. Elle raconte son nez qui saigne aussi abondamment que sa mère pleure sur la moquette enfantine de sa chambre. Elle raconte les cris rauques. Elle raconte sa satisfaction malsaine. Son bonheur noir. Elle raconte son sourire indigne dans le reflet du miroir avant qu'elle ne se laisse emporter dans l'inconscience.
Mais elle raconte aussi l'avant. Les sorties à la plage à trois. Les goûters en revenant de l'école. Elle raconte les soirées télé. Elle raconte sa mère qui brosse ses cheveux. Elle raconte les bêtises de gamins, et les remontrances de parents. Elle raconte. Jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien à raconter. Jusqu'à ce que sa voix devienne rauque.
Et seulement elle se permet d'ouvrir les yeux. Comme lorsqu'on s'éveille d'un rêve, la lumière lui fait mal. Elle n'as pas conscience du temps que cela à prit, des minutes ? Des heures ? Elle ne sait plus où elle en est. Son regard hagard vacille, tout comme elle, avant de se poser sur Zain. Lèvres sèches et tremblantes à la fois. Yeux humides et pleins de questions qui cherchent ceux de l'homme présent avec elle. Marian se rend compte qu'elle en oublie presque de respirer, et reprend son souffle comme si elle sortait la tête de l'eau. Comme si les larmes qui ont recommencé à couler sur ses joues, sans même qu'elle ne s'en aperçoive, avaient inondé ses poumons.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Mer 3 Fév - 22:29
we could run away before the light of day
Marian & Zain
Zain était une petite pourriture, le passé l’avait trop bien montré, mais depuis quand voulait-il aider les gens ? Depuis qu’il avait vu racisme et discrimination pour les gens de son espèce. On détestait les mutants, on les détestait tellement qu’il avait du mal parfois à retenir sa rage face aux membres du Parti Collectif. Mais à force faire la taupe de serait-il pas assez endoctriné pour être l’un des leurs ? Zee ne savait et très franchement, il n’était pas pressé de le savoir. Pour l’instant, il devait se concentrer sur la douleur qu’il allait devoir emmagasiner dans sa tête pour mieux la détruire dans celle d’une autre. Effacer toute trace d’une vie. Effacer ce qu’il ne pouvait pas voir, c’était sans doute le plus compliqué. Alors, les détails de Marian seraient d’un grand secours. Même si cela lui faisait le plus grand mal. Il le savait, un cœur qui saigne encore… Rien n’est jamais soigné par l’oubli. Il le savait trop bien, il n’oubliait rien, il pouvait se souvenir, mais ne pouvait pas s’effacer lui-même la mémoire sans quoi il l’autre déjà fait. Sa mémoire était une tonne d’information inutile. Le seul moment de puisqu’il eut, c’est quand Niall a dupliqué son pouvoir pour tenter de le maitriser. Mais ce que ne savait pas le mutant, c’est que par ses gardes l’ex-SDF avait effacé une partie qu’il voulait garder précieusement. Pourtant, il était encore là, toujours à chercher comment sauver les autres et ne jamais se sauver. Lui, il n’avait que de la fierté à être dans cet état. Mais il était épuisant. Mentalement, physiquement… Prendre une partie de la souffrance des autres l’apaisait peut-être. Peut-être que cela faisait du bien à sa son égo, sa conscience d’être le sauveur de certain alors qu’il était le monstre pour certains. Cependant, il était toujours sec, froid et peu patient quand il usait de son pouvoir, une once de déconcentration pouvant faire partir une modification dans un délire sombre, ou trop joyeux. La mère de Marian était déjà folle. Déjà modifié par Marian elle-même, alors la modifier et lui supprimer d’autres souvenirs tout en modifiant d’autres petites choses, Zain allait juste avoir besoin de silence. Un grand besoin, sans quoi il pourrait envoyer Marian et ses pleurs dans le couloir à tout moment. Pourtant, après un moment, il lui fit signe de se placer à côté de lui. Le temps sembla long avant qu’elle n’accepte. Mais il lui demanda encore une fois de faire l’impensable, de repenser à tout ceci. Tout ce qui l’avait rendu mal, tout ce qui la tourmentait, mais il en avait besoin, sinon chercher dans les souvenirs de cette femme pourrait prendre des jours. Puis finalement, elle commença son récit, le souffle court, la voix étranglée par une émotion qu’il connaissait trop bien. Mais alors qu’elle fermait les yeux. Zain reprit sa contemplation des yeux de Madame Carson devant lui. Cherchant cette neige, cette dispute, ce camion. Les cris. La peur. La colère, la déception, la haine, l’envie de mourir. Zain était traversé d’émotions qu’il n’avait jamais connu et que dans le fond, il ne voudrait jamais connaître. D’un mot, il effaça ce souvenir en premier. Puis tant d’autres, celui du cimetière, du whisky, de l’alcoolisme des disputes avec une fille qui n’avait jamais existé. Tout ce qui concernait Marian après la mort de Monsieur Carson, Zee l’effaça, Marian dut entendre trop de fois le mot Delete en une heure à peine. Mais elle continua sur les souvenirs banaux, les vacances, les moments en famille, tout ce qui la concernait de près comme de loin. À chaque fois il effaçait Marian. Toujours, encore et encore, transpercé par des pics de glaces qui gelaient son cœur de tristesse et de solitude. On ne pouvait pas vivre sans famille, non, on ne pouvait pas. Les gouttes de sueur perlant sur son front, le souffle parfois court, l’effort en valait la chandelle, mais il était épuisé. Épuisé de modifier une vie alors qu’il venait de ressentir en lui tout ce qu’une femme veuve et désespérée pouvait vivre. La solitude. La folie. L’envie de mourir. L’amour. Puis la colère. Le jugement. Tout cela était passé comme des éclairs qui bousillaient ses neurones au fur et à mesure qu’il effaçait les souvenirs de cette femme. Tout était effacé, hormis la naissance de Marian elle-même. Pourtant.
Alors qu’elle ne disait rien, c’est le jeune homme qui se leva, d’un bon alors qu’elle ouvrait les yeux juste à ce moment-là. Pris d’une nausée soudaine, d’une soif, de la tête qui tourne. Il ne savait pas vraiment s’il arriverait à tout modifier par la suite. Mais dans la salle d’eau privative. Il ouvrit le robinet à grande eau, passant son visage sous le jet pour calmer la chaleur qui émanait de son front. Souffrant comme un chien, ressentant la souffrance de toute une vie. Des larmes amères pouvaient se mélanger à l’eau claire, il s’en fichait. Elle devait pleurer, encore une fois d’avoir raconté tout ce qu’elle avait dit. Son cœur devait peser moins lourd. Et pourtant. C’était celui de Zee qui pesait une tonne et dire que lui n’aurait pas le pouvoir de se débarrasser de ce qu’il avait vu. D’un geste violent, il coupa l’eau et prit une serviette sur le séchoir, il sortit en se frottant les cheveux, le visage fatigué par l’effort, ne touchant pas un mot à la mutante qui l’avait emmené ici. Serviette autour du coup, il tremblait comme une feuille même en marchant lentement, mais il reprit place face à la vieille dame, tendant de nouveau la main, qu’elle prit tout aussi rapidement que la première fois. « Madame Carson ? Vous vous souvenez de votre enfant ? » Une petite larme coula sur la joue de la vieille femme, tout comme sur celle de Zain. « Plus vraiment. » Zain baissa les yeux tenant toujours la main de la mère de Marian. « Madame. Votre fille, Marian, est mort-née durant votre accouchement. Je suis triste de devoir pour le redire, mais ce n’était pas ce que vous dites dans nos lettres. Vous savez, je suis l’enfant que vous avez aidé grâce à vos dons pour la ligue contre l’illettrisme en Alaska. » Zain la regarda dans les yeux, installant le souvenir modifier. « Vous étiez sur le point de m’adopter quand votre mari est décédé d’une crise cardiaque il y a 15 ans. » Zain baissa les yeux de nouveau continuant son récit. « Quand je n’ai plus reçu de lettre, ni de don de votre part, je suis parti pour vous retrouver, ça m’a pris des années, mais je peux enfin vous rencontrer et vous dire merci pour m’avoir aimé comme un enfant. » La vieille femme chercha son regard. Second souvenir incrusté. Puis elle serra sa main dans la sienne, cherchant faiblement son épaule pour le réconforté. Sans qu’elle sache que tout ceci était un leurre. « Je me souviens. Anouk. » Zain eut un faux sourire franc. Comédien de nature, il savait jouer ce genre d’émotions. Zee serra lui aussi se main, celle dans la sienne, puis celle posée sur son épaule. « Je suis tellement désolé de ne rien pouvoir faire de plus pour vous tellement désolé. » Et ça, il l’était vraiment, dans le fond, il venait d’effacer une grande partie de sa vie, il s’en voulait. De fausses larmes, de la peine et quelques aux revoirs. Il présenta Marian, comme une ambassadrice qui l’avait aidée dans ses recherches. La mère tendit la main vers son enfant alors que Zee remettait sa veste sur ses épaules. « Merci de m’avoir aidé à le retrouver. » Zee savait que tout ceci était faux. Mais c’est lui qui eut la dernière accolade de Madame Carson avant de sortir de la pièce et de s’adosser au mur comme si sa vie en dépendait, les pics ans sa tête et son cœur étant plus que réel, il avait atténué la peine d’une femme en se présentant comme une enfant qu’elle aurait dû adopté. S’excusant de fautes qu’il n’avait pas commises. Malheur. S’était-il trop pris au jeu ? Peut-être bien. Mais au moins, il avait laissé à cette vieille femme une part de Marian comme celle qui l’avait aidé à retrouver son enfant adoptif disparu. Zain avait réussi son macabre travail. Si bien qu’il prit la direction de la sortie n’attendant pas la mutante. Titubant, le mal-être collant à sa peau comme un fantôme.
Il avait mal, un mal de chien à aligner un pas devant l’autre, la migraine le prenant petit à petit. Tout autant que le soleil disparaissait derrière l’horizon et que l’odeur de cantine remplissait le hall d’entrée. Le souffle frais du vent de la côte ouest lui fit du bien. Il respirait enfin, se vidant de ses émotions, se vidant d’une peine qui n’était pas la sienne. Il tomba légèrement contre le capot de la Mini Cooper, les mains sur les genoux, haletant, pour se soutenir du poids de sa culpabilité. C’était fait, il n’avait rien à se reprocher. Pourtant quand il sentit la présence de Marian devant lui, il tendit une main vers elle. Pour la stopper dans ce qu’elle voudrait faire, le gifler, l’enlacer. « Ne me dis pas merci. Tout sauf Merci. » Il ne voulait pas qu’elle dise merci, merci d’avoir changé la vie d’une femme, changer du tout au tout une personne. « Mais j’avais raison ! Ta mère, elle t’aimait ! Même dans les pires moments de votre malheur, même maintenant. Alors s’il te plait, ne me dis pas merci alors qu’il y avait encore de l’espoir qu’elle te pardonne pour ce que t’es. C’est… » Il sera son poing contre sa propre poitrine. « Douloureux. » Non, il ne voulait plus entendre parler de ça, il voulait juste s’allonger, prendre un bain, manger macdo et chinois. Il se détourna une nouvelle fois d’elle, prenant place dans la voiture, ne décrochant plus un mot à sa mutante préféré, trop dégouté de lui-même pour parler, pour entendre le son de sa propre voix. Juste, il voulait juste plonger sa tête sous l’eau et ne plus jamais la ressortir, la douleur écrasant sa poitrine d’une capabilité souveraine dans son esprit. Il avait besoin de Niall pour lui effacer tout ça du cœur, mais il était seul avec ses démons pour une fois. Mais le trajet jusqu’à l’hôtel semblait durer des heures, dans ce Chicago en heure de pointe. Il eut le temps de piquer un somme et d’ouvrir les yeux devant les Grands Lacs éclairés par les lumières nocturnes. Il avait moins mal au crâne, mais il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là. Peut-être attendait-elle depuis des heures qu’il se réveil de ce sommeil plus ou moins salvateur, la culpabilité pesant moins sur son âme, mais les images douloureuses défilant toujours devant ses yeux. Zain prit sa tête entre ses mains en grognant. Le lac Michigan était sans doute un très bel endroit, mais ils semblaient parquer à attendre quelque chose. Mais la lumière le faisait presque souffrir qu’il appelât faiblement. « Marian ? » M’en veux-tu ?
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Jeu 4 Fév - 0:14
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
Les paupières s'ouvrent juste à temps pour que Marian aperçoive le visage de Zain. La douleur qu'elle peut lire sur son ami, elle ne la connait que trop bien. Il s'éclipse dans la salle de bain minuscule. Elle, elle n'ose pas bouger. Et encore moins regarder la vieille femme. Alors elle se contente d'inspirer longuement. Profondément. Et surtout d'essuyer les larmes sur ses joues. Elle pleurerait plus tard. Ce n'est pas le moment. Personne n'as besoin de ça actuellement. Surtout pas Zain. Zain. Qui revient de la salle d'eau, serviette autour du cou. Il tremble. Il souffre. Mais il continue. Il continue de tenir sa parole. Même si Marian ne s'attendait pas à cela. La suite la surprend. Mais pas en mal. C'est une bonne histoire. Même si elle n'est que mensonge. Elle est plus belle que la réalité. Comme un film ou un beau livre. Le mutant présente Marian, qui n'as toujours pas bougée. Ambassadrice d'une association imaginaire. Et il se détourne pour remettre sa veste.
Marian fixe sa mère. Sa mère qui tends la main vers elle.
« Merci de m'avoir aidé à le retrouver. »
Yeux brûlants. Maxine retient un hoquet et joue le jeu, en serrant tendrement la main de la femme au creux des siennes. Elle ne peut s'empêcher de sourire. Les yeux de sa mère sont moins vitreux, et pour la première fois depuis la mort de Monsieur Carson, elle adresse un sourire à sa fille. Même en ignorant ce dernier point. Zain est déjà sortit sans qu'elle ne s'en rende compte. Marian prend congé. C'est la dernière fois qu'elle voit sa mère. Mais c'est surtout la première fois qu'elle part sans courber le dos sous des insultes ou des cris incompréhensibles. Elle marche rapidement dans les couloirs, ouvre la porte d'entrée d'un coup d'épaule sans se soucier des remarques des infirmières, et dévale les marches du perron. Elle se précipite vers Zain. Trop inquiète. Trop coupable. Trop désolée. Il la coupe dans son élan. Lui assène quelques mots tant bien que mal. Et se détourne d'elle pour entrer dans la Mini Cooper.
Haletante, Marian reste immobile un instant. La tête lui tourne. Des étoiles dansent devant ses yeux. La nausée. Elle tourne le dos à la voiture en passant ses mains sur son visage. Souffle. Étrange mélange entre pleurs et cri silencieux. En réalité, ce qui lui fait le plus mal n'est pas d'avoir revécu tous ses souvenirs. C'est de les avoir infligés à Zain. Pourtant, elle avait été prévenue. De la méthode. Des conséquences. En voulant guérir sa mère comme elle le voulait, c'était une autre personne qu'elle devrait blesser. Elle ne pensait seulement pas que voir Zain dans cet état lui ferait autant de mal.
La mutante prend quelques secondes pour se ressaisir, et s'essuie à nouveau le visage. Elle contourne la voiture, entre à sa place. Ceinture. Contact. Radio. Les embouteillages coincent le véhicule dans Chicago. Les mutants ne se parlent pas. Et quand Marian ose un regard, Zain est endormi. Elle coupe le son pour le laisser se reposer. Elle s'arrête à un drive où ils servent un peu de tout. Prends tous les plats chinois qu'elle trouve sur la carte. Fini par atteindre l'hôtel. La voiture est garée face au lac Michigan. Le soleil se couche. Le ciel est rose. Orange. Rouge. Violet. Et devient encre d'ébène tachetée de diamants qui s'allument peu à peu. La lune se lève, répandant sa lumière d'argent. Deux heures passent ainsi. La jeune femme ne bouge pas. Esprit embué. Elle ne pleure pas. Elle se contente d'attendre. Attendre que Zain se réveille, pour l'emmener dans un endroit où elle pourra prendre soin de lui après ce qu'elle lui a fait endurer plus tôt dans la journée.
« Marian? »
L'intéressée tourne la tête vers cette voix qui prononce son nom faiblement. Le reflet des lumières nocturnes dans ses yeux comme sur l'eau du lac. Surface polie. Humide. Pendant un instant, qui semble durer des heures, son regard s'accroche à celui du mutant. Ses lèvres s'entrouvrent. Se referment. Elle tourne la tête pour ouvrir sa portière. L'air nocturne de Chicago, en bord de lac, Marian ne s'en souvenait que trop bien. Cette fragrance douce et presque salée, comme la mer, avec des notes fleuries. Un frisson, et la jeune mutante attends que son compagnon sorte à son tour du véhicule. Sa portière n'est pas encore fermée, et elle se penche pour récupérer deux sachets plastiques derrière son siège, puis claque la porte et verrouille la sécurité.
Dehors, quelques gens qui se baladent sur les berges du lac. La zone est très touristique, et Marian n'as pas réservé dans n'importe quel hôtel. Même si tout cela lui semble à présent sans importance. Elle suit un chemin de gravillon, et pénètre dans le hall de l'établissement, se dirige vers l'accueil.
« Réservation FZA287Q. Carson. »
L'hotesse d'accueil, blonde insipide, fait une moue mécontente devant la froideur de sa cliente, et regarde dans son ordinateur.
« Une nuit, pour deux personnes. Désirez-vous des chambres séparées ou... » tente l'hôtesse en jetant un regard qui se veut charmeur à Zain, mais Marian l'interrompt aussitôt. « Chambre pour deux. Lit King Size. Le supplément sera réglé. N'oubliez pas le champagne. »
La voix de Marian n'as jamais été aussi tranchante. L'hôtesse fait volte-face pour attraper une carte magnétique et la tend à la mutante qui s'en empare sans un mot, et se dirige vers l'ascenseur en soufflant un petit « T'es là pour louer des chambres pas pour les essayer, connasse. » Les portes de l'élévateur se referment alors que la jeune femme appuie sur le bouton du troisième étage. Le trajet se fait dans le silence, et Marian s'obstine à fixer les chiffres qui défilent. Destination atteinte. Marian se faufile alors que les portes s'ouvrent à peine s'ouvrent, suit le couloir et arrive face à la porte de la chambre 305 qu'elle ouvre grâce à la clé magnétique.
Il faut croire que le petit manège de Marian en bas à fait son effet. Surtout la partie mentionnant qu'elle réglerais les frais supplémentaire. La chambre est sans doute la plus chère de l'établissement, bien que ce dernier ne soit pas non plus quatre étoiles. Une grande baie vitrée donne sur le lac. Le lit semble prêt à accueillir au moins trois personnes. On devine le mini-bar rempli, et la salle de bain promet des merveilles. Seulement, l'unique chose qui intéresse Marian à cet instant, c'est le micro-ondes trônant au dessus du mini-bar. En face de lui, une table, sur laquelle elle déballe les sachets. Plusieurs petites boites qu'elle empile pour les mettre à réchauffer. Et tant qu'à être ici, autant se baisser pour ouvrir le frigo et en sortir deux bières. Rapidement, une bonne odeur de plats chinois se fait sentir. Le bip-bip du micro-ondes retentit en même temps que les capsules des bières qui sautent. Le tout est posé sur la table en verre, où Marian prends place pour ouvrir les boites aux odeurs savoureuses et alléchantes.
« Viens manger tant que c'est chaud, » souffle la jeune femme à son ami et, à peine celui-ci installé, elle se lève à son tour. « Je vais te faire couler un bain, ». et elle s'eclipse dans la salle d'eau. Elle n'as pas croisé son regard depuis cet instant dans la voiture où il s'éveillait.
La salle de bain est plus que satisfaisante. On y trouve douche ainsi qu'une baignoire d'angle, un miroir à éclairage intégré surplombes deux vasques en verres. Les toilettes sont séparées par une porte coulissante, et de nombreuses serviettes et produits de douche sont mis à disposition. Marian s'accroupit à côté de la baignoire, ferme le siphon de celle-ci, et ouvre le mitigeur d'eau. Sa main reste sous le jet en attendant que le liquide chauffe à la bonne température. Mais même une fois la chaleur idéale atteinte, Marian ne se relève pas. Elle pose un instant son front sur le marbre froid de la baignoire en soupirant. Elle veut prendre soin de Zain, mais elle n'ose même pas le regarder en face. Elle veut lui demander pardon. Lui dire qu'elle est désolée. Prendre son visage entre ses mains. Caresser ses joues. Masser ses tempes. Embrasser son front. S'excuser encore et encore. Le noyer de ses larmes qu'elle retient pour ne pas le blesser d'avantage. Elle en est incapable.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Jeu 4 Fév - 15:12
we could run away before the light of day
Marian & Zain
Un regard, voilà finalement tout ce qu’il réussit à capter de mieux, ses yeux presque clos et le visage fatigué. Il espérait ne pas trop avoir une mauvaise tête à regarder. Mais ils se contentaient de prendre le parti de l’autre en cherchant leur regard respectif. Cherchant la moindre petite trace de douleur pour elle, la moindre petite trace de regrets pour lui. Voilà ce n’était pas une bataille, juste un sondage des plus touchant, ne décrochant pas son regard d’elle, c’est elle qui détourna les yeux pour se lever et sortir. Zee ne sait pas vraiment pourquoi, mais il n’arrivait pas à trouver dans son regard ce qu’il cherchait. Il n’y arrivait tout simplement pas. Sa tête était embrouillée de cris, de pleurs et de douleur, il vivait désormais tant bien que mal avec tout ceci, mais bientôt il en aurait fini de ces émotions, il n’aurait fini de tout ça ou peut-être que cette souffrance le rendrait plus fort plus humain qu’il ne l’était. Lui qui avait toujours expérimenté ses pouvoirs sur des gens les reléguant au rang d’animal de laboratoire, il était devenu un rat également, en proie à ce qu’il n’avait jamais fait comme avant. Souvent Zain modifiait des souvenirs pour se protéger, lui et sa double vie de confrèriste… Mais il ne modifiait jamais de sentiments aussi douloureux. Et la dernière fois qu’il l’avait fait… Le trou noir. Il ne s’en souvenait plus comme s’il y avait quelque chose en lui de manquant. Mais l’air frais et iodé du lac en face duquel ils étaient garés avait quelque chose de vivifiant, de frais. Il ne se sentit pas mieux de suite, non, en vérité, l’air marin n’était pas son préféré, mais il savait que ce grand bol d’air frais lui ferait du bien, le ciel orangé ayant laissé place à l’ébène de la nuit alors qu’il devait dormir plus ou moins paisiblement sur le siège passager. Mais il n’avait ni senti l’odeur des plats chinois. Il les remarqua juste en fermant sa portière, tout en voyant Marian s’avancer à grands pas vers la réception de ce qui semblait être un petit hôtel. Prix abordable, vu convenable. De suite, il se retourna une nouvelle fois sur les lumières vacillantes de la ville qui se reflétaient, avant de suivre la jeune femme, qui hurlait déjà le nom de la réservation à l’hôtesse d’accueil. La blonde aux cheveux de paille parle, « Une nuit, pour deux personnes. Désirez-vous des chambres séparées ou... » Enjôleuse, Marian la coupe alors que Zee ne semble décidément pas prêt à céder à ses avances, il aime les blondes ? Pas vraiment. Il a toujours préféré les cheveux bruns ou noirs, avec une peau hâlée rappelant les plages et les paysages magiques qu’ils avaient déjà croisés durant des vacances familiales, oui, son type était surement les femmes des îles. Mais le Perkins semblait sentir une nouvelle fois que ce goût pour l’exotisme n’était plus si certain aujourd’hui. Mais ce qui le fit relever les yeux vers le comptoir, c’est la voix de Marian, tranchante comme une épée, elle semblait protectrice, en colère, mais aussitôt la carte donnée, la mutante s’arracha une nouvelle fois aux champs de vison de Zee pour se diriger vers les portes métalliques, d’un pas lent, il gagna la lionne coincée dans l’ascenseur drôle de situation que désormais, il comprenait, elle n’était pas protectrice, ni en colère, mais gênée. Dans un coin de l’appareil, il se contentait d’observer ses épaules. Et elle les numéros lumineux qui défilait, si le supplice ne fut pas long pour Zee, qui avait autre chose à voir que des épaules, Arian devait trouver les quelques minutes longues, atrocement longues.
305. Simplement le numéro de chambre, Zee s’y trainait mollement prenant place dans le premier canapé qu’il croisa sur son chemin, il n’avait pas honte de tomber de fatigue, il avait fait ce qu’il devait. Mais la fatigue en moins, il était toujours en proie aux pleurs, aux cris. Tentant en vain de les faire taire, il n’entendit que le bip-bip du microondes et sentit l’odeur des mets que Marian avait dû prendre pendant qu’il dormait. « Viens manger tant que c'est chaud » elle n’avait pas tort, chinois froid, ça avait moins de charme, moins de saveur, quoi qu’il ne savait pas vraiment ce que ça pouvait donner réchauffé. Mais il se prêta à l’exercice en prenant place sur une chaise face à elle avant de la suivre du regard. Encore en fuite. Elle l’était depuis qu’il l’avait stoppé dans son inquiétude. Sa faute ? Sans aucun doute. Il mordit avec appétit dans un nem. Mais il n’avait pas cette même saveur que quand il commandait chinois de chez lui alors qu’elle était dans son appartement depuis des heures à lui expliquer encore et encore pourquoi elle avait besoin d’elle. Il regrettait peut-être ce temps, il aurait dû attendre encore un peu avant de dire oui. Il aurait dû attendre, encore pour profiter, maintenant qu’allait-elle faire ? L’éviter pour le reste de sa vie ? Probablement. Mais Zain reposa la bouffe, cherchant du regard la salle d’eau tant désirée pour la baignoire et pu enfin admirer la grande baie vitrée de la chambre, son mini bar, son lit immense et la lumière venant d’une petite pièce. Il posa la nourriture sur un couvercle pour ne pas la mélanger avec le reste. Se levant doucement alors qu’il entendait l’eau couler dans le réceptacle de marbre. Il lâchât sa veste pour la première fois la laissant tomber au sol se délaissant de ses chaussures de villes et de ses chaussettes. Sentir la moquette sur la plante de ses pieds était agréable. Pourtant, il tomba contre l’embrasure de la porte de cette salle de bain. Douche, baignoire vasque et miroir grandiose, il ne s’attendait pas à cela. Mais ce qui l’interpella, c’est Marian, à genou, le front sur le marbe, d’un pas léger, se voulant assez proche d’elle, tout ne gardant la distance, n’avait-il pas revu sa vie entière aujourd’hui dans les moindres détails ? Si un quelque sorte… Une sorte de voyeur qu’il ne voulait pas être face à elle. Pas du tout. Pas maintenant. Il s’assit à côté d’elle. Prenant ses deux épaules dans ses mains la poussant en arrière contre-lui tendrement, doucement. On n’allait pas indéfiniment contre son corps. « Mari, ça va ? T’as de la fièvre ? » Dit-il en passant une main sur son front puis sur sa joue, cherchant son souffle, cherchant à être stable le plus longtemps possible. La main sur sa joue, il lâcha un soupir ajoutant dans la précipitation. « C’est gentil pour le bain, mais t’en as plus besoin que moi, je pense. T’es blanche comme un linge, vas-y j’irais après. » Il lâchait sa joue, ses épaules, se relevant tant bien que mal prenant appui sur le rebord de la baignoire. Cependant, c’est dans un petit sourire qu’il saisit une fiole de bain moussant l’ajoutant avec bien du mal dans l’eau, laissant les bulles se développer. À vue d'œil, il se détourna une nouvelle fois d’elle pour rejoindre le salon, fermant la porte de la salle de bain. Le laissant seul avec lui-même. Ses pensées, ses craintes, ses envies. En vérité, il n’avait pas vraiment envie de manger, ni de dormir, mais il termina en une bouchée son nem, le faisant passer avec une gorgée de bière fraîche. Rien n’aidant pour ses envies, ses pulsions. Elles étaient presque mortes avec cette journée, mais chasser le naturel, il revient trop vite au galop… Trop vite pour lui, son corps et ses émotions…
Il jeta un œil devant le lac de la baie vitrée. Presque malgré lui il se surprit à tendre quelques rideaux. Cette envie d’intimité le prenant soudainement à la gorge sans qu’il ne sache trop pourquoi. Il avait l’impression de tourner autour du pot depuis trop longtemps qu’ils se suppliaient pour se serrer l’un contre l’autre, sans vraiment vouloir se le dire. Ou bien était-ce juste lui ? Il ne savait pas, il était guidé par ses émotions en temps général, il n’avait pas vraiment besoin de rationalité, juste quand il était dans les bureaux du Parti. Juste là. Qu’avait-il à cacher avec Marian, plus rien, ils étaient déjà tous deux à nu. Bien qu’il est plus de cartes en main qu’elle. Mais elle se doutait surement que le mutant n’était pas blanc comme neige. Et pourtant, il n’y avait pas eu de bruit de verrou la porte était close, mais ouverte. La chaleur dans sa gorge redoublant d’intensité. Soudainement, c’est son t-shirt il retira, alors que la jeune femme devait déjà être dans l’eau chaude. Le pas pas vraiment décidé, mais des envies pleines le corps, ses muscles se contractant presque sous le poids de l’envie. D’un désir inavoué. Mais que pouvait-il bien interdire ça ? Personne, non-personne. Il était maitre, il l’avait toujours été. Alors pourquoi s’arrêtait-il juste devant la porte, la main tendue vers la poignée, bloqué à ne pas pouvoir l’ouvrir. Sa tête voulait le faire, mais un corps qui semblait le faire s’arrêter à la raison. Qu’il aille au diable. C’est presque déboulant dans la pièce. Marian déjà recouverte par la mousse qu’il se mit précipitamment à genoux, cherchant son poignet pour la tourner, vers lui. Cherchant sa nuque pour la maintenir contre-lui. Cherchant ses lèvres comme une récompense, il y avait pris goût malgré lui, malgré tout ça. Il y avait pris gout, alors qu’il se gardait de l’embrasser à plusieurs reprises, rapidement, sans préavis. Sans qu’il ne la lâche sous d’éventuelles plaintes.
electric bird.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Ven 5 Fév - 0:47
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
L'eau qui coule est un son des plus apaisant. Après cette journée, les doigts jouant avec le jet puissant, Marian pourrait presque s'endormir comme ça. Contre le froid de la baignoire. Son esprit flotte comme s'il était dans l'eau, lui aussi. Elle n'entends même pas les pas derrière elle, et sursaute légèrement en sentant des mains s'emparer doucement de ses épaules. Pourtant elle ne bronche pas et se laisse aller en arrière. Son dos rencontre la chaleur de Zain. Elle ferme les yeux en retenant un soupir.
« Mari, ça va ? T’as de la fièvre ? »
Petit sourire, et alors qu'elle s'apprête à dire « Je vais bien, tout vas bien. » la main de Zain passe sur son front, sa joue. Cette fois, le soupir lui échappe bel et bien.
« C’est gentil pour le bain, mais t’en as plus besoin que moi, je pense. T’es blanche comme un linge, vas-y j’irais après. »
Marian ouvre les yeux, en profitant pour les lever au ciel alors qu'elle sent le jeune homme se détacher d'elle. Encore une fois, les mots rassurants qu'elle voudrait dire restent coincés dans sa gorge. Muette. Alors elle regarde Zain verser du bain moussant dans la baignoire qui continue de se remplir, le suivant du coin de l'oeil quand il quitte la pièce en fermant la porte derrière lui.
« Quelle abrutie tu fais Marian... » souffle la jeune femme pour elle même en se redressant. « T'es incapable de prendre soin de quelqu'un décidément. »
Elle sent son dos craquer, muscles endoloris, articulations cassées. Elle a l'impression d'avoir couru un marathon, et pourtant elle s'y connait en course. Elle tourne sa tête lentement de façon circulaire en soupirant. Elle veut s'occuper de Zain, pas qu'il s'occupe d'elle. La souffrance qu'a vécu Zain aujourd'hui, Marian la connait, mais elle y est habituée depuis toutes ces années. Elle sait vivre avec. Lui en revanche, il vient de se prendre tout d'un coup, comme une balle en pleine tête à bout pourtant. Des poignards qui s'enfoncent dans son coeur. De l'acide dans ses poumons. Des braises dans ses entrailles. Il a besoin d'elle. De se reposer. Non pas de se préoccuper encore plus du petit bien-être personnel de mademoiselle Carson.
Cette dernière se résigne pourtant à suivre les mots de Zain, incapable de contre-argumenter en l'instant présent. Elle se déshabille, laissant ses vêtements traîner sur le carrelage, et coupe le robinet avant d'entrer dans la baignoire. L'eau est brûlante. Picote la peau de ses mollets. La met à vif, la rougit légèrement. Mais qu'importe, c'est bon. Marian laisse glisser le reste de son corps dans l'eau, celle-ci arrivant jusqu'en haut de la baignoire. La mousse l'entoure. Depuis combien de temps n'as t'elle pas prit de bain ? Depuis des années, seulement des douches, plus pratique, et surtout parce qu'il n'y a pas de baignoire à l'Institut. Cela consommerait beaucoup trop d'eau. C'est tellement agréable. Elle ferme les yeux pour glisser un peu plus, submergeant sa tête. Silence. Chaleur. Si elle pouvait, elle resterait ainsi des heures. Sous l'eau. Mais elle n'est pas de ceux qui ont un pouvoir le permettant, et elle doit vite remonter à la surface.
Marian ramène ses genoux vers sa poitrine, les entoure de ses bras, y pose son menton. Regard dans le vide, elle profite du silence. On n'entend que le crépitement presque inaudible des centaines de minuscules bulles composant la mousse du bain. Odeur de vanille. Elle ferme à nouveau les yeux. Que peut bien faire Zain ? Manger, sans doute. Et il a bien raison. Elle devrait être avec lui. La seule chose qu'elle a été capable de faire, c'était fuir. A cause d'une culpabilité laisse un gout amer dans sa bouche. A cause d'une envie qui embrase son bas-ventre. A cause d'une peur qui ronge ses entrailles. Elle espère que cette journée n'aura pas tout gâché. Pour une fois, une réelle première fois, Marian a peur à l'idée de perdre quelqu'un. Elle qui ne s'attache pas, elle qui part sans se retourner. Elle qui ne s'accroche jamais, elle qui ne regarde même pas les gens partir. Elle a sentit Zain glisser entre ses doigts. Rien qu'une seconde. Cette seconde où il a arrêté son élan quand elle courrait vers lui, plus inquiète pour lui qu'elle ne l'avait jamais été pour quelqu'un. Cette sensation lui fait peur. La banquise qui se fissure. Comme si l'eau allait tout submerger. Une eau amère. Salée. Glacée.
Malgré la chaleur de l'eau qui embue la pièce, Marian frissonne. Elle ouvre les yeux, et peut voir que sa peau a la chair de poule. Elle se sent au bord du précipice. Pendue au bord du vide. Corps tendue. Bras écartés. Elle est prête à sauter. Il ne suffit que d'une pression dans son dos.
Sursaut qui fait déborder un peu de l'eau à la limite de la baignoire quand Marian entends la porte s'ouvrir sur un Zain, torse nu, qui déboule presque dans la pièce. Elle ouvre la bouche, mais n'as guère le temps de commencer son « Qu'est-ce que tu fous là ? » que le mutant a déjà écrasé la distance entre eux, mettant genoux à terre pour être à sa hauteur. Une main agrippe son poignet, l'autre sa nuque. Les deux se ferment autour de son coeur. Des lèvres qui viennent chercher les siennes, s'en emparer avec avidité.
La mutante se fige une demie-seconde. Une demie-seconde pendant laquelle une centaine de question traversent son esprit. Elle les chasse sans même chercher à comprendre quoi que ce soit, et n'attends guère plus longtemps pour répondre aux baisers de Zain. La banquise ne se fissure plus. Elle fonds sous les braises, aussi brûlantes que le souffle de la jeune mutante, ses lèvres impatientes, gourmandes, ayant du mal à quitter celle de son ami. Plus rien n'existe. La journée. Les mutants. Le monde. Tout s'envole. En éclats. Insignifiants. Marian embrasse encore et encore ses lèvres qui sont finalement venues chercher les siennes. Sa main libre s'accroche à la nuque de Zain, glisse dans ses cheveux. Elle l'emporte avec lui en se relevant. Qu'importe qu'elle soit nue, corps blanc recouvert ci et là de mousse. Elle est incapable de ressentir une quelconque pudeur en cet instant. Marian repousse doucement son compagnon mutant, détachant à regret ses lèvres des siennes, et plonge son regard dans le sien. Elle tremble. Non pas de froid, mais d'envie. Cette envie qu'elle a ignoré si longtemps. Cette envie qui rend son souffle court, haletant. Cette envie qu'elle lit aussi dans les yeux où elle s'est plongée. Sans un mot, elle ôte la main qui s'était enfouie dans les cheveux de Zain. Son sourire étincelant est revenu. Celui qui la fait imperceptiblement froncer les narines et plisser les yeux. Ce sourire à la fois taquin et bienheureux. Ce sourire dont elle ne peut se défaire alors qu'elle effleure à peine les lèvres de Zain en soufflant :
« Viens profiter du bain, Zee... » Petite moue, qu'elle sait pertinemment craquante, alors que les doigts de sa mains libre viennent tirer légèrement le pantalon de l'homme. Effleurant la peau de son bas-ventre. Elle sait qu'elle n'as pas besoin d'un éventuel accord, il le lui a donné à l'instant où il a déboulé dans la pièce pour capturer ses lèvres, et elle profite de ce droit pour justement défaire le pantalon superflu. Ce dernier glisse au sol dans un froissement, ainsi que le sous-vêtement, inutile lui aussi. De toutes façons, ils étaient tous deux nus depuis des heures.
Marian prends les mains de Zain, le fait enjamber le rebord de la baignoire. La présence d'une personne en plus fait encore un peu déborder l'eau, ce qui tire un petit rire à la jeune femme. Petit, car dès que Zain est en face d'elle, l'eau jusqu'aux genoux, elle l'embrasse à son tour sans attendre. Elle a déjà assez attendu comme ça. Des jours. Des semaines. A l'observer du coin de l'oeil. A s'en mordre les lèvres. A en serrer les cuisses sous les tables. Ses doigts s'accrochent à ses épaules. Elle se colle à lui. Il doit pouvoir sentir les battements de son coeur à travers sa poitrine alors que Marian se blottit contre cet homme qui la fait littéralement fondre de l'intérieur. Ses mains glissent le long de ses bras, cherchant les siennes, pour l'inviter à s'asseoir avec elle en le tirant doucement vers le bas. La baignoire est largement assez grande pour deux, mais Marian ressent ce besoin de se blottir encore plus contre lui. De sentir chaque parcelle de sa peau contre la sienne. Elle étouffe un soupir contre ses lèvres. S'en détache juste assez pour murmurer d'une petite voix qu'il n'as jamais entendue :
« C'est pas trop tôt... » Petit sourire en coin. Toujours aussi titillante. Une main passe sur sa joue, doigts suivant sa mâchoire. « J'ai cru que tu ne viendrais jamais. » Même maintenant, elle ne peut s'empêcher de l'embêter. De le taquiner. Sourire lumineux. Un rire qui essaie de s'échapper mais qu'elle tue dans un soupir en embrassant Zain à nouveau. La banquise est un volcan au creux de son ventre.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Lun 7 Mar - 23:13
we could run away before the light of day
Marian & Zain
La chaleur des lèvres de la mutante lui fait, sans qu’il ne se l’avoue vraiment, une drôle de sensation. Combien de temps avait-il résisté à l’envie de faire ça plusieurs fois. Plusieurs rendez-vous à la fin un peu avorter par les supplices de faire ce qu’elle voulait. Et lui, il ne s’écoutait pas. Il avait eu envie de croire que tout serait différent et qu’il pourrait enfin tenir à une femme comme on tient à une sœur. Mais on parlait d’elle. De Marian, elle était aussi belle qu’elle était attachante et désirable. Alors, comment tenir quand on ne vit que pour son travail et pour ses idées, quand c’est une fille comme ça qui vous approche. Qui vous titille. Qui sans l vouloir vous chauffe, jusqu’à ne plus en pouvoir. Et le point de non-retour, c’était ce soir. Sans qu’il ne le désire vraiment épuisé. À bout. Il avait usé de son pouvoir, trop largement, il aurait dû dormir. Mais il tenait pour passer du temps avec elle. Car il avait peur. Oui, peur qu’elle ne glisse entre ses doigts près cette soirée. Peur, qu’elle ne lui donne plus de nouvelles après cette journée de douleur. Il avait peur de perdre quelque chose, quelqu’un qu’il n’avait jamais gagné. Car on ne gagner personne, il vous prend et on le prend. C’est comme cela que l’on doit voir les choses. Comme ça qu’on fait pour éviter de souffrir. Il ne s’attachait pas, mais dans le fond, c’était déjà trop tard. Bien qu’elle ne se fige ne serait-ce qu’un instant, la fièvre reste présente à croire qu’il n’était pas le seul fou à vouloir cet instant. À simplement accorder une importance à des fantasmes qu’il n’avait pas prévu ne serait ce qu’une demie seconde. Zain n’était pas du genre romantique, où quand il l’était, c’est dans les grands moments où son cœur pouvait être pris. Mais il avait comme oublié ce genre de point, oublié ce que ça faisait que d’être amoureux. Alors dans le fond il se posait la question. Et si c’était ça ? Non, ça ne l’était pas certainement pas. Passion et amour semblent être deux choses différentes et pourtant aussi complémentaires. Sentant la main de la brune remonter sa nuque et venir se perdre dans ses cheveux, il laisse les siennes vagabonder de son cou à son dos dans une frénésie de caresses enflammées dont il ne se pensait pas capable. Du moins, pas aujourd’hui. Bien que le corps au bord du vide, il trouvait ses dernières forces dans les baisers qu’il recevait, comme un baume au cœur dont il ne pouvait se passer. Et pourtant, c’est elle dans son élan qui le releva avec elle. L’eau piquée à vif inondant sa peau dénudée et laissant le corps rougi par l’eau de Marian se révéler bien que par endroits, tout n’était pas des plus visible. La mousse coulant lentement sur son corps, telles les mains de Zee qui ne se cantonnait plus au dos de la X-men. Elle tremble, lui également, alors que leurs lèvres se quitte, mais que leurs regards s’accrochent dans des soupirs d’attente sans fin. Il garde une de ses mains sur sa hanche, l’autre vient effleurer l’arrondi de sa poitrine alors qu’elle sourit. Enfin. Depuis la fin de cette journée, il n’avait pas eu l’occasion de le voir, pas l’occasion de lui faire afficher. Et là. Il illuminait son visage dans une contagion lumineuse. Il ne comprenait pas, il n’avait plus sa tête pour comprendre. Il était pris dans des filets qu’il ne voulait pas quitter.
Une phrase, une moue, et le bruit de tissus qui frottent jusqu’à tomber sur le carrelage glacé, mais humide de la salle d’eau. Il se sent frissonner, alors qu’elle effleure son bas ventre dans un geste plutôt expert pour lui ôter du reste de ses vêtements qui le compressent plus qu’il ne le pensait jusqu’à maintenant. Mais comme un robot, il suit l’attente des mains de la jeune femme qui le poussent vers elle, dans l’eau, contre elle, alors que debout, c’est l’arrondi de ses fesses qu’il vient chercher, ajoutant à cela les baisers enflammés dans le creux de son cou, ou encore ses clavicules, cherchant parfois ses lèvres entre quelques plaintes sonores. Il n’arrive pas à se défaire de tout cela. Elle rit, surement de pression, surement parce que les soupirs n’arrivent pas jusqu’à la barrière de ses lèvres. Et pourtant, c’est désormais elle qui cherche ses lèvres alors qu’il se tend, sans vouloir s’arrêter indéniablement. Des semaines à la regarder, sans savoir si dans un coin de son esprit de mutante, elle avait une envie x ou y en rapport avec lui. Des semaines à la repousser pour qu’elle revienne chaque semaine pour le supplier. Mais le manège avait en soi assez duré et c’était sans doute comme ça qu’il devait se terminer. Par une moue craquante et les lèvres qui se cherchent sans cesse. Il ne savait plus comment penser. Et penser devenait difficile. Trop difficile pour lui. Coller contre lui, Zee pouvait sentir leurs cœurs raisonner dans un unisson macabre, mais divinement entrainant. L’eau moulait sa peau autant que leur salive ne mouille leurs lèvres dans un exquis mélange. Les soupirs raisonnent contre les lèvres de l’autre, alors qu’ils ont malgré eux leurs doigts entrelacés dans une étreinte qui allait doucement se faire plus torride et plus chaude que l’eau du bain. Présentement, il n’entend pas vraiment ce qu’elle peut lui dire, le sang battant dans ses tempes, dans son bas ventre. Elle a beau l’embêter. C’est de son pouce, puis de son index qu’il ferme ses lèvres avant les reprendre en sa possession et de lui murmurer doucement « Tais-toi ». Doucement, mais autoritaire, son besoin de toujours tout contrôler. Sa gentillesse, sa passivité laissant place à un homme plus qu’un frère, plus qu’un ami.
De cette étreinte baladeuse, il garde ses hanches en sa possession, se laissant dériver à jouer avec son bassin dans un rythme tendre. L’autorisation était accordée depuis qu’il avait fait le premier pas n’est-ce pas ? Alors qu’avait-il à lui demander. Apparemment, elle avait attendu. Mais plus pour longtemps. Sous l’eau, d’une main plus experte qu’il ne l’aurait voulu pour être un peu moins animal et plus homme, Zee passa de ses hanches à l’avant du corps de la demoiselle, capturant de ses lèvres les perles de chaires de la demoiselle. Mordant doucement, puis parfois plus fort. La jalousie serait sans doute présente, comme une douleur dans sa tête dans les prochaines semaines, mais ce n’était pas ce à quoi il pensait. Plus vraiment. De sa maigre force qu’il restait de la journée, comme un Olympien, après avoir joué avec sa poitrine, il s’amusa lui-même à jouer avec elle, ses points sensibles. Sous le bas ventre. Continuant de l’embrasser dans le creux du cou, puis de jouer délicatement avec la fleur de la demoiselle sans l’agresser. Pris d’une pulsion cependant, il resta assez évasif sur comment cela se produisit. Trop peut-être avant qu’il n’ose lui demander si elle était prête. Le mal semblait déjà fait.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Mer 9 Mar - 16:10
And we could run away Before the light of day
feat Zain Perkins; vers Chicago
Personne ne pouvait prévoir comment se terminerait cette journée éprouvante, et certainement pas Marian. Elle est toujours surprise de l'initiative de Zain, et encore plus surprise d'y répondre elle-même avec tant d'ardeur. Pourtant, elle sait que l'homme l'as toujours attirée, d'une manière ou d'une autre. Quelque chose en lui qui la séduit depuis le début, sans pouvoir mettre le doigt dessus. Et voilà que ce soir, les barrières volent en éclats. Limites explosées. Ils se font violence tendrement. Impossible de mettre des mots sur ce qui est en train de se passer en Marian. L'affection qu'elle ressent pour le mutant se modèle, se façonne aux baisers qu'elle lui offre, lui vole. Et ça attise ce besoin incendiaire au creux de son ventre. Au fond de son coeur. Penser aux conséquences et à l'après est irréel. En l'instant présent ils ont juste besoin de se réparer après s'être déchiré tout au long de la journée.
L'eau brûlante rougit leurs peaux blanches, la mousse s'y accroche comme à un rocher. Écume vanillée qui embaume leurs sens. Ce petit ordre doux mais sans équivoque avant que les lèvres qui en sont à l'origine ne viennent capturer à nouveau les siennes. Marian répond à ce baiser, comme à tous les autres, impossible de faire autrement. Elle se sent prisonnière de ces mains qui tiennent ses hanches. Délicieuse prison contre laquelle elle se laisse aller avec envie. Après cette journée épuisante tant par les longues heures de route que psychologiquement, Marian se sent revivre à nouveau sous les caresses de Zain. Ses lèvres aventureuses la font frémir plus que de raison, lui tirant des soupirs qui se mêlent aux siens. Ses mains audacieuses viennent s’immiscer dans ce jardin tenu longtemps secret. Les doigts joueurs fabriquent des frissons, façonnent des gémissements. Puis, sans prévention, Zain franchi le point de non-retour.
Ils sont comme des adolescents. Des adolescents qui auraient trop vécu. Ils ont cette hâte nouvelle, ardente, pressante. Sans pour autant que leurs gestes soient maladroits. Ils se connaissent trop pour ça. Les mains explorent des sentiers perdus. Savent exactement où s'attarder, où s'accrocher, où caresser. C'est réconfortant. Rassurant. C'est comme rentrer chez soi après une longue absence. Les odeurs, les habitudes. Le confort. La jeune femme se perd contre Zain comme un animal qui cherche le réconfort. Le monde et ses doutes oubliés. Bafoués. Envolés.
Malgré leur complicité habituelle, ils n'ont jamais été aussi proches qu'en cet instant. La mutante ne sait plus si c'est son propre coeur ou celui de Zain qu'elle sent cogner contre sa menue poitrine alors qu'elle se blottit d'avantage contre lui. Elle en profite pour le pousser un peu, cognant son dos contre le marbre froid de la baignoire contrastant avec la chaleur de l'eau qui se mouve en petites vagues au grès de leurs mouvements. A califourchon sur son compagnon, Marian repart à l'assaut de ses lèvres, comme en manque d'oxygène, haletante. Son sourire éclatant n'est interrompu que pour embrasser Zain ou laisser échapper son souffle court. Sans doute plus qu'elle ne l'a jamais fait, la jeune femme se laisse emporter dans cette danse brûlante, faisant aller et venir ses hanches sur son compagnon mutant. L'une de ses mains glisse à nouveau sur la joue de Zain avec une certaine tendresse, contrastant avec son autre main qui agrippe ses cheveux. Tirant sa tête en arrière pour exhiber son cou sur lequel elle glisse sa bouche, embrassant et mordillant sa peau. Y laissant sa marque quelque peu possessive.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain Mar 3 Mai - 19:27
we could run away before the light of day
Marian & Zain
S’il avait ses désirs de jeune homme. zain ne se rendait pas compte de la possession qu’il avait au fur et à mesure des vas et viens plus ou moins rapides qu’il exécutait. Se basant sur ses soupirs. Sur ses caresses. Ce qu’elle voulait. Ce qu’il voulait également, Zain le savait, mais n’avait jamais eu assez de couilles pour le faire passer par-delà la mission qu’elle lui avait confiée. Il n’était pas de ces hommes à profiter des femmes. Mais un consentement des deux était encore le meilleur des happy ends. Il ne voulait pas croire qu’il touchait avec une telle intimité aux cheveux de la jeune mutante, il arrivait à peine à croire qu’il avait le privilège d’embrasser sa peau en comparaison avec les autres ex qu’elle avait dû avoir avant lui. Mais passade ou durabilité ? La durée lui faisait peur, mais une chose était certaine, elle était un tant soit peu à lui désormais. Comme il était à elle. Pour un temps non déterminé, mais il l’était. Parce qu’il aimait ce contact divin, celui de sa peau, de ses lèvres, de son parfum. Il tenait à elle comme une sœur, mais voulait la chérir comme une amante. Mais c’était trop tard, ils étaient déjà trop collés l’un à l’autre pour faire machine arrière, parce que c’était comme ça. Zain n’avait pas l’habitude de garder une fille comme ça près de lui, ou bien, il avait oublié les noms et les visages de ces dernières…
* * * *
Faiblement, le soleil perçait de ses rayons plutôt chaleureux, la chambre Deluxe qu’avait réussi à obtenir la X-men le soir précédent. Sans que personne ne vienne les déranger. L’atmosphère sentait les hormones, mêlées à des restes d’un repas chinois froid, mais aussi à la senteur fruitée de la mousse de bain. Des choses futiles qui représentaient tant bien que mal leur soirée de la veille. Ouvrant difficilement les yeux, il ne sentit rien d’autre que quelque courbature et le manque de vêtements sur sa peau. Ce genre de soirée qu’on n’oublie pas. Si bien que couché à côté de lui, il y avait cette tignasse brune. Se redressant sur ses coudes, il tendit la main pour effleurer sa colonne vertébrale jusqu’à son échine en souriant. Alors comme ça, c’était si facile de se faire une X-men. Et pas n’importe laquelle. Marian avait des pouvoirs fascinants. Mais dans un sens être en la compagnie de Zain n’était pas des moins dangereuses, bien au contraire, il était dangereux de rester avec lui, parce qu’il était contre la loi du professeur X, parce qu’il utilisait la force pour rependre ses idéaux, que c’était un espion sans foi, ni loi. Alors comment pourrait-il faire pour la protéger quand elle en aurait besoin ? C’était d’un compliqué tellement compliqué. Silencieusement, il lâchait un soupir en se redressant, cherchant un semblant de vêtements. Caleçon, peignoir, serviette… Quelle idée aussi que de faire ça après une utilisation si dure de ses pouvoirs ! Il avait encore mal au crâne, mais un Advil et tout irait pour le mieux pas la suite. Du moins, c’est ce qu’il voulait croire, ils avaient encore une journée complète de voiture pour se rendre de nouveau à New York. Ce qui n’était pas une mince à faire, mais il dormirait encore une fois… Laissant la brune le reconduire jusqu’à son appartement.
Debout, il referma la cloison amovible entre le lit et la pièce à vivre. Ouvrant la baie vitrée après avoir enfilé son jeans. Il avait faim. C’était quelque chose de certain. Un bon English breakfast… C’était ce qu’il voulait manger. Cherchant entre les divers plats la carte du service d’étage. Zee la parcouru un peu trop longtemps à son goût accoudé à la balustrade alors que des gonzesses en bas, en pause d’un pseudo jogging matait sans état d’âme la personne agréable qu’il devait être. Mais se saisissant du téléphone d’étage, il commanda, son fameux petit déjeune anglais, des toasts, donuts, pâte à tartiner, beurre, pain frais quelques fruits, réglant la note lui-même. Bref, il avait faim le petit. Et ce n’était rien en comparaison avec son appétit de vivre alors qu’il entendait les draps de froisser annonçant le réveil de Marian. Il eut un sourire. Bonne journée en perspective.
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Sujet: Re: And we could run away before the light of day | feat Zain
And we could run away before the light of day | feat Zain