Stephen était déjà en train de réfléchir. Ici, en France, il n'y aurait pas beaucoup de possibilité pour en apprendre sur cette organisation. C'était un pays de grande culture personnelle, mais quand il fallait s'intéresser à l'étranger on trouvait finalement assez peu d'information. Stephen aussi aussi pu tenter de sortir son téléphone portable pour lancer une recherche internet, mais son forfait ne couvrait pas sur l'Europe et il était de toute façon méfiant envers toute information qu'il trouvait en ligne. Les résultats du foot, okay. Les légendes sur les organisations criminelles japonaises ? Merci, il préférait les versions papiers, plus sûres.
— J’ai deux fonctions dans l’esprit de mes ‘supérieurs’ : le meurtre ou le sexe. Ils m’ont donné une robe et non une arme. Ils ne s’attendent pas à ce que je revienne vite.
Le Docteur jeta un œil à la robe de la jeune femme. Ils avaient bien choisi, ça la mettait vraiment en valeur et la rendait très appétissante. Si elle n'avait pas pué la mort à des kilomètres, il aurait facilement pu tomber dans le piège. Les femmes riches étaient rarement ses cibles, trop de pression médiatique qui risquait de lui retomber dessus, mais il arrivait qu'il fasse des exceptions. Il aurait pu en faire pour elle, elle était exactement comme il pouvait les aimer. Charmante, jolie mais forte tête. Comme sa femme avait pu l'être. Il se détestait de chercher sa femme dans ses conquêtes, mais il ne pourrait jamais faire autrement, il le savait.
— Nous avons tout notre temps. Et nous pouvons nous rendre ou tu le souhaites. — Bien sûr. Mais pas trop non plus, je n'aime pas me vanter, après on va me croire trop endurant.
Il savait où il allait l'emmener. Il ne connaissait pas beaucoup la main mais son ancien maître les avait affrontés pendant ce qui avait pu être des siècles. Ils s'étaient affrontés plus d'une fois s'il avait bien compris. Pourquoi n'en avoir pas parlé plus à son élève cependant ? Il devait savoir que c'était une menace à laquelle il devrait sûrement faire face un jour. Alors pourquoi n'avoir pas dit plus ? L'avait-il prévu ? En avait-il été empêché par l'attaque de Shuma-Gorath ? Stephen voyait cela comme une possibilité, mais il savait sûrement que son maître ne l'aurait pas laissé sans rien. Il devait y avoir des notes, des journaux de bord, peut-être des manuscrit écrits par l'Ancien. Il n'avait pas ça chez lui mais il n'avait pas tout emporté en Amérique.
— Avant ça… (Son intervention le sort de ses pensées, il se tourne vers elle) J’aimerai connaître le prix que je devrais payer. A toi ou à ta magie.
La question indirecte surprend Stephen alors que cela ne devrait pas. Il l'entend à longueur de temps lorsqu'il passe dans les maisons ou reçoit chez lui des patients. Les gens le voient comme n'importe quel docteur, ils s'inquiètent de savoir si leur assurance maladie prendra en compte une infection magique ou paniquent juste à l'idée de débourser trop parce qu'ils n'ont pas d'assurances, comme trop de monde aux États-Unis. Mais la question le met toujours aussi mal à l'aise. Fut un temps, il réclamait des millions pour soigner les gens. Il s'était juré de ne plus jamais être cet homme. Alors Stephen secoue la tête.
— Je ne sais pas ce que la magie réclamera. Elle est capricieuse, fait ce qu'elle veut et nul ne peut prédire à l'avance ce qu'elle fera ou choisira. Je ne vous ramènerai pas, je vous stabiliserai. Alors le prix sera sûrement moins gros pour le monde. J'ose par contre supposer que je risque de me sentir mal pendant quelques temps, mais ce n'est pas quelque chose d'inhabituel pour moi. Quant à me payer personnellement… Je ne demande pas grand-chose. Qui que vous ayez été dans votre première vie, utilisez la nouvelle pour faire le bien. C'est tout.
Il s'approche d'elle, la regarde dans les yeux comme pour tenter de lire en elle. Il ne sait pas vraiment pourquoi il lui fait tant conscience. Quelque chose en elle qui lui rappelle Cléa, sûrement. C n'est pas quelque chose de physique, non. Plus quelque chose dans son âme, comme s'il pouvait sentir la présence de sa femme à travers elle. Non. Il se faisait des idées, pourquoi cette jeune femme aurait quoi que ce soit en commun avec Cléa ? C'était idiot et il s'en voulut de penser à des choses aussi superficielles alors que pour la jeune femme l'heure semblait grave. Il lui tendit plutôt la main, prit la sienne doucement.
— Maintenant partons. Nous avons rendez-vous au Tibet.
Il ne lui laisse pas trop le temps de s'interroger. Il active presque immédiatement son sort de téléportation et les voilà déjà partie. Ils arrivent à peine quelques micro-secondes plus tard dans une grande bibliothèque. Le sanctuaire de l'Ancien à Kamar-Taj dans l'Himalaya. Il n'y est pas revenu depuis bien longtemps mais il sait pourtant qu'il est toujours le bienvenue. Un instant, il songe à aller saluer Hamir, père de son majordome. Mais il n'a pas vraiment le temps et le vieil homme ne doit plus avoir une forme suffisante pour supporter toutes ces histoires d'organisation criminelles.
— Si vous voulez vomir, il y a des toilettes par là. Je sais que les téléportations ne font pas toujours grand bien à ceux qui n'y sont pas habitués.
Lui, il file déjà entre les rayons, il sait ce qu'il cherche. Les notes de son maître, là où il a écrit sa vie entière. Bien sûr le livre est en plusieurs tomes, mais Stephen a toujours été doué pour lire en travers et trouver ce qu'il cherchait. Il finira par voir ce qu'il veut et pourra lire. Peut-être même que les notes le renverraient à un ouvrage plus spécifique. Il voulait surtout trouver comment stabiliser la jeune femme, peut-être lui rendre son pouls, mais avant ça il devait en apprendre plus sur la façon donc ils s'y étaient pris pour la ramener.
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Mar 31 Mai - 3:32
I need allies for an unknown war
Comme le docteur jette un regard à sa robe, Elektra le détaille. Stephen Strange est un partenaire qu’elle aurait pu se choisir séduisant, amusant, assez abimé pour lui plaire, peut-être un peu trop moralisateur. Face à sa patiente pédagogie elle se sent redevenir élève et c’est une impression qui lui est parfaitement désagréable. Il y avait chez lui une forme de sagesse qui ne s’obtient que dans la douleur. La Main le connait donc bien mal, ou bien ont-ils songé qu’une robe et le climat méditerranéen suffirait à cacher au bon docteur sa nature à demi monstrueuse. Ou alors, et c’est une perspective qui lui vient bien tardivement, La Main a d’autres plans. La Main a toujours des plans, des plans incompréhensibles, des plans élaborés par elle ne sait qui, dans un but incompréhensible. Des mois maintenant qu’elle travaillait pour eux, des mois qu’elle entendait parler de leur maître. La Bête, prononcé parfois avec une crainte respectueuse, parfois avec la jubilation écœurante d’un chef cryptique.
Le petit discours explicatif de Stephen la fait à nouveau se sentir comme une petite fille. Une petite fille égoïste. Elle soutient son regard, ses bonnes actions se comptent sur les doigts d’une main et chacune fut chèrement payer. Faire le bien quand sa résurrection s’est fait au prix du sang d’inconnus. Faire le bien. Elle ne répond rien, ne promet rien, elle se contente de soutenir son regard. Il la scrute, elle se fait opaque. Elektra se demande s’il peut voir les litres de sang qui ont imbibé son cercueil, s’il peut deviner l’horreur de son réveil et l’amnésie bénie. La violence et les meurtres perpétrés dans une demi-conscience et pour lesquels elle n’a malgré tout aucun remord, mais juste une haine tenace contre ses marionnettistes. Il lui prend la main avec une certaine douceur, comme on le ferait pour un enfant ou pour un animal sauvage rétif.
L’instant d’après, le temps d’une phrase, le sol se dérobe sous ses pieds, le décor se déforme, se floute, puis un nouveau apparait presque brutalement. Trop pour ses sens. Elle vacille et sa main se raccroche à l’étagère d’une lourde bibliothèque de bois brut. Strange s’éloigne alors lançant ce qui ressemble autant à un sarcasme qu’à un conseil, Elektra lui lance un regard sombre, mais la nausée qui l’assaille la dissuade de dire quoique ce soit. Elle se laisse glisser au sol pour calmer les pirouettes de son oreille interne qui lui fait payer le déplacement magique. Après quelques instants elle se sent mieux, le temps pour son corps de se faire au déplacement brutal. Elle se relève et frotte ses mains dans le but de réchauffer ses articulations engourdies. L’endroit lui semble immense et le froid agresse sa peau découverte par une robe pas vraiment à une visite dans une bibliothèque tibétaine.
Elle avance pieds nues sur le sol froid, dans la direction qu’a emprunté le sorcier. L’endroit est parfaitement silencieux, si ce n’est le bruit discret de pages qu’on tourne. Elle parcourt les allées, détonne dans le décor, elle se sent intruse, profane, sa main glisse parfois contre les reliures de livres copiés dans des langues oubliées, jusqu’à ce qu’au détour d’un rayonnage, elle ne retrouve Stephen. Avec aisance elle se hisse sur l’une des tables à proximité de lui, ses jambes nues battant tranquillement le vide pour ne pas rester immobiles. Elle l’observe déchiffrer des textes. Les expressions de son visage et se demande quelles mauvaises nouvelles ils recèlent.
Comme la patience n’a jamais été le fort d’Elektra, elle finit par sortir de son mutisme respectueux. Impatiente, inquiète et un peu ennuyée. « C’est mauvais à quel point ? » l’interroge-t-elle, mordillant l’ongle de son pouce dans un signe évident d’anxiété, quel interrompt si tôt qu’elle en prend conscience.
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Mar 7 Juin - 16:34
❝I need allies for an unknown war❞ Elektra & Stephen
Il remarque à peine le regard que lui lance la jeune femme, preuve qu'elle n'a pas bien pris sa réflexion. Ou alors le remarque-t-il mais choisit de ne pas réagir. Elle ne serrait pas la première à lui en vouloir de ne pas avoir prévenu qu'il allait se téléporter, ni parce qu'il sous-entend qu'ils pourraient ne pas la supporter. Il connaît son métier, il connaît la magie, il ne fait qu'énoncer des vérités et tant pis si ça ne plaît pas. Il ne sait même pas si c'est pour cela qu'elle lui a lancé un tel regard, de toute façon. Ça ne l'intéresse pas. Lui ce qu'il veut, c'est pouvoir l'aider parce que c'est son boulot d'aider les victimes involontaires de la magie.
Il la laisse donc là et vagabonde entre les rayons. Il cherche et cherche encore, il sait où le livre est censé se trouver mais cela fait des années qu'il n'a plus parcouru cette bibliothèque, des années qu'il n'est plus revenu au Tibet. Il y a fait la totalité de son apprentissage de sorcier mais il avait fini par revenir aux États-Unis. Les Suprême finissaient toujours par rentrer, c'était ce qu'avait dit l'Ancien. Comme lui était revenu au Tibet, Stephen était reparti aux États-Unis. Il avait payé quelques visites à l'endroit mais la dernière commençait à dater. C'était presque étrange de se retrouver là, au milieu de tout ces livres si familier. Pourquoi donc n'avait-il pas pris le journal de Yao avec lui, tout simplement ? Un mystère auquel il n'avait aucune réponse.
Enfin, il mit la main sur le livre qui l'intéressait. Il parcourut les pages, heureusement doué en lecteur transversale. Il repérait les mots clés jusqu'à la trouver, la mention de 毒手. Ça ne dérangeait pas Stephen que le journal soit entièrement écrit en chinois. Il avait vécu plusieurs années au Tibet et maîtrisait la langue comme si elle était la sienne. Quelques fois, pour être sûr qu'il n'en perdait pas l'usage, il passait des journées à parler en chinois avec Wong. Il savait que son ami aimait retrouver sa langue natale de temps en temps. Enfin il la trouvait, la mention. Il se mit à lire ce qu'il pouvait, même s'il ne cherchait pas tant l'historique de l'organisation ou son fonctionnement que la mention de ce qu'Elektra était. Le Black Sky. S'ils en parlaient réellement comme de destin, ils devaient le chercher ou l'attendre depuis longtemps. Il avait eu raison, il avait trouvé les mots. 黯乾人, àn qián ren. Le ciel sombre, ténébreux, obscur. Ajouté au signe de l'homme, de la personne. Le mot en soit symbolisait que le Black Sky était une personne, pas un simple concept. Un autre terme revenait : 野兽, yě shòu, la bête, le fauve. Il se perd un instant dans sa lecture et c'est finalement la voix d'Elektra qui vient le tirer de sa concentration.
— C’est mauvais à quel point ?
Elle le fait juste sursauter mais il se contente de lever la tête pour la regarder. Il ne sait pas quoi dire au départ, ce qu'il a à dire n'est pas quelque chose de facile. Il la regarde pendant un moment, simplement, la dévisage en quelques sortes. Il repère des traits asiatiques qu'il n'avait pas vu avant, sûrement une origine qu'elle a. Il n'a même pas vraiment fait attention à son physique avant, plus obnubilé par l'aura de mort qu'elle se trimballe. Il repère les frissons sur sa peau, les poils qui se dressent sur ses bras et comprend qu'elle a froid. Bien sûr. Idiot qu'il est, il n'a pas pensé qu'elle n'est pas du tout habillée pour se retrouver soudain dans une bibliothèque souterraine au milieu de l'Himalaya.
— Mon dieu, mes excuses. Je nous ai téléporté ici sans penser à votre tenue. Attendez, je vais arranger ça.
Il est évident ainsi qu'il change de sujet, mais il ne peut pas non plus la laisser dans le froid. Il repose le livre et marmonne un peu avant de faire apparaître un manteau et des bottes, ces dernières fourrées en fausse fourrure. Les deux appartenaient à Cléa. Les bottes étaient simples, elles lui servaient pour accompagner Stephen au Tibet lorsqu'il faisait ses quelques visites. Le manteau était plus spécial, un chaud manteau épais que Stephen avait acheté à sa femme pour leurs cinq ans de mariage. Un modèle en collection limité Vogue qui avait coûté un bras. Il aide Elektra à lui enfiler et cela lui fait quelque peu mal au cœur. Cela fait longtemps qu'il n'a plus ressorti les vieilles affaires de sa femme, mais c'est les seuls vêtements féminins qu'il a chez lui. Il ne sait même pas pourquoi ce manteau-là, qui coûte si cher. Sûrement que c'est le premier qui lui est venu en tête.
Il finit par reprendre le livre et relire rapidement ce qu'il y a trouvé. Non, vraiment, il doute que la jeune femme va apprécier.
— Je m'excuse d'avance si j'hésite, je suis très mauvais pour traduire comme ça sans notes, juste en lisant. Mais le livre – il a été écrit par mon maître – fait bien mention du Black Sky. Il dit : « Les membres de la Main vénère le démon. L'un d'entre eux du moins, dont j'ignore le nom. Eux-même l'appelle la Bête, mais je préfère l'appeler le Fauve. C'est ce qu'il est, une bête sauvage, un fauve enragé qui ne cherche qu'à profiter de ses précieux suiveurs. Il ne peut réellement se manifester ici mais il le fait au travers de la Main. Ceux-ci écoutent ses paroles comme si elles émanaient d'un messie, ils en écoutent et ne suivent les moindre mots. J'ai appris récemment que le démon leur avait fait part d'une prophétie. L'un de mes amis s'est joint à eux pour me donner des nouvelles, et avant de se faire repérer il a pu m'en parler. Ils l'appellent le Black Sky. Leur véritable messie, celle qui amènera enfin le pouvoir de leur démon sur Terre. Il s'agit d'une femme, c'est indéniable. Ils disent que la jeune femme mourra, puis vivra. Et de cette deuxième vie elle en créera une autre, enfant de deux hommes et enfant du démon. Elle mourra en la lui donnant, et son sacrifice permettra enfin au démon de se connecter pour de bon à notre dimension. Il sera l'élu de la Main. Je ne sais réellement ce qu'ils comptent faire de cet enfant, mais une chose est sûr. Il ne doit jamais existé. Le Black Sky ne doit pas arriver. Qu'importe le prix. C'est certainement notre dimension entière qui en subirait les conséquences.
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Ven 10 Juin - 19:27
I need allies for an unknown war
Son regard la scrute, la dévisage, Elektra cesse de balancer soudain tendue face à ce regard. C’est donc mauvais à ce point, songe-t-elle soudainement mal à l’aise. Ils s’observent en chien de faïence, elle attend le verdict et elle sait déjà que c’est pire que ce à quoi elle s’attendait. Son exclamation l’a fait sursauter. Il fait apparaître des bottes et un manteau et c’est si inattendu que la jeune femme sent se dessiner un sourire incrédule face à cette pitoyable tentative de changer de sujet. Parfait gentlemen il lui tend le manteau. Haute-couture sans aucun doute. Valentina aurait pu citer la maison et l’année… Cette pensée l’a surpris, il y avait longtemps qu’elle n’avait pas pensé à cette amie, à cette seule amie qu’elle avait su se faire et fut prise d’un élan nostalgique, préférant soudainement fuir dans le passé que d’affronter le présent.
« Tu évites le sujet » finit-elle par dire tandis qu’elle glisse ses pieds dans les bottes et ses bras dans les manches. Ses muscles tendus par le froid se détendent un peu sous l’épais et doux vêtement. Elle se perd un moment dans la contemplation d’une manche, c’est étrange, mais il lui évoque quelque chose, quelque chose d’indistinct. Elle ne sait pas où chercher dans sa mémoire, ça l’accapare, un moment puis la voix de Strange retourné à son livre la tire de ses pensées. Elle écoute tout d’abord le visage fermé, elle n’a jamais été croyante au sens chrétien du terme, mais l’occulte lui parle. La bête, elle a parfois entendu ce nom sans y prendre garde. Au fil de sa lecture Elektra pâlit, l’horreur se marquant sur ses traits à mesure qu’elle intégrait le sens des mots, elle crispa sa main sur le tissu à l’endroit de son ventre. Elektra n’avait jamais vraiment songé aux enfants, sauf peut-être une fois au détour d’une plaisanterie dans ce qui semblait être une autre vie. L’idée même lui semblait alors absurde. Hier encore elle lui aurait semblé absurde. Aujourd’hui on lui annonçait qu’une prophétie annonçait que c’était son destin. De l’horreur elle passa à une colère brûlante. « De quel droit ! » s’insurge-t-elle, enragée par la prophétie. Sa voix résonne dans le lieu, l’inonde et se répands, elle a crié, elle ne l’a même pas réalisé. « C’est stupide ! » continue-t-elle, traversant la phase d’un déni peu convaincu.
Elle ne s’est jamais sentie aussi impuissante de toute sa vie et dans son regard brille une détresse suppliante dont elle n’a pas encore conscience. On vient en quelques mots de la déposséder de son corps. Son corps soudainement devenu le temple inepte d’une créature démoniaque. Pour la première fois de sa vie peut être, elle a envie de pleurer. Elektra n’a plus pleurer depuis qu’elle était une fillette, elle n’a plus jamais versé la moindre larme. Elle ravale son désespoir « Tu vas me tuer docteur ? » demande-t-elle brutalement, d'une voix étrangement rauque, sa respiration s’est accélérée comme pendant un effort, c’est une crise de panique qui la prend, mais elle n’en a jamais a fait avant.
Son cœur figé lui fait soudain mal. Elle a l’impression qu’il se compresse et dans son crâne elle entend comme l’écho d’un rire sordide. Il s’amuse. Il sert plus fort pour la faire crier. Elle tombe à genoux. Il est dans sa tête. « Il est dans ma tête ! » s’écrit-elle au bord de la folie. Sur sa jambe elle aperçoit alors une blatte, luisante et rampante elle la chasse, mais d’autres arrivent. Elle est hystérique. Elle recule sans se redresser, poussant sur ses jambes maladroitement, jusqu’à ce que son dos ne heurte les étagères. Un sifflement sinistre lui fait redresser lui fait lever la tête et elle voit avec effroi descendre vers elle un large serpent sombre. Elle hurle et rabat ses bras sur sa tête, prostrée et incapable de seulement songer à se défendre quand elle sent couler sur elle le ventre glacial du reptile et ce qui lui semble être les milliers de pattes qui courent sur ses jambes.
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Mer 15 Juin - 16:31
❝I need allies for an unknown war❞ Elektra & Stephen
— De quel droit !
Le cri résonne dans la bibliothèque vide et froide comme il résonnerait dans une caverne, se répète encore et encore, toujours moins fort, comme si la pièce elle-même n'arrivait pas à croire ce qu'il y avait d'écrit dans le livre. Les paroles de l'Ancien résonnent eux-même dans la tête de Stephen, comme si elle était soudain aussi vide que la bibliothèque, qu'il était incapable d'aligner deux pensées cohérentes, simplement bloqué sur ce qu'il vient d'entendre, sur la fatalité de ce qu'il vient de rire. Il ne savait rien de cette prophétie, de cette Bête, de cette Main. Il en savait trop peu, il le réalisait soudain. Combien de choses lui avaient été tues ? Combien d'enseignement avait-il manqué ? Son maître lui avait appris tellement, mais quotidiennement il se rendait compte qu'il en savait finalement trop peu. Il aurait dû lire le journal de son maître bien avant. Il aurait dû lire les écrits de Merlin, de Salomé, de tout ses autres prédécesseurs. Combien de dangers potentiels lui passaient quotidiennement sous le nez sans qu'il ne s'en rende compte, trop occupé à mener sa petite vie ? Il se sentait mauvais, le pire Sorcier Suprême que la Terre ai jamais connu.
— Tu vas me tuer docteur ?
La question le prend de court mais l'idée elle, traverse son esprit et le heurte en plein fouet. Oui, tuer le Black Sky avant que ne se réalise la prophétie serait la façon la plus efficace de l'empêcher. Temporairement du moins. Un jour futur viendrait une autre femme, une autre élue potentielle. On empêchait jamais réellement une prophétie, on la repoussait simplement jusqu'à ce que les conditions soient enfin toutes réunies. Combien de temps pourrait-il gagner ? Des années, des décennies, des siècles peut-être. La Main ne lâcherait pas prise, ils attendaient depuis six cent ans déjà, avaient sûrement subi d'autres échecs. Ce serait si facile, un simple sort et on en parlait plus. Mais l'idée part comme elle est revenue, il voit la facilité que cela serait mais il n'est pas tenté, même pas un instant, de le faire. Non, il vaut mieux que ça et il ne peut pas. Protéger les gens, voilà ce qu'il avait juré lorsqu'il était devenu Suprême, même avait cela. Elle avait besoin d'aide et il se devait de l'aider, ne pouvait lui refuser. « Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. » Voilà, il y était, devant le cas même où cela s'appliquait. Il ne faisait pas de choix parce qu'il n'y avait pas de choix à faire.Il était le docteur Strange, et il devait bien sauver cette pauvre femme perdue pour mériter son putain de titre. Il ne songeait même pas trop à ça. C'était son cheminement de pensée inconscient, celui qui lui faisait voir d'aider Elektra comme une évidence, celui dont il ignorait tout alors même que c'était exactement pourquoi et comment il en venait là.
— Non. Non, enfin. Je te l'ai dit, je suis là pour t'aider et je ne compte pas me déf- — Il est dans ma tête !
L'interruption le prend de court à nouveau, il est trop sonné pour être réellement attentif, trop songeur, il ne remarque rien. La jeune femme est à terre désormais sans qu'il ne fasse la connexion, recule. Alors enfin, il la sent, l'énergie qui envahit la pièce, et se traite de tout les noms. Il voit les insectes qui grouillent, remarque le serpent qui s'avance. Elle est liée, déjà, à la Bête. Il peut déjà avoir une emprise sur le monde, même minime, mais tant qu'elle reste de sa peur et panique il a le champs libre pour agir, la faire encore plus paniquer, prendre encore plus d'ascendant, comme un cercle vicieux dans lequel la pauvre femme est prise. Il réagit enfin, assez rapidement finalement, juste le temps de comprendre si tout cela est vrai ou pas. Mais ça l'est, tout est vraiment là et rien n'est illusion. Démon puissant à n'en pas douter, dont l'énergie empli la pièce, rend l'air presque irrespirable tant il est lourd. Il empoigne le serpent, juste en dessous de la tête et ses yeux s'illuminent de magie.
— Kerktt kokkkl kaktk kokttit.
Une formule ancienne, d'une langue perdue, inconnue des humains, mais dont il connaît l'efficacité. Du serpent il ne reste rapidement plus rien, sinon quelques traces de brûlure sur la robe et la peau d'Elektra. Il aurait aimé ne pas blesser la jeune femme mais il ne peut faire autrement, il faut qu'il la sorte de l'emprise démoniaque, même temporairement, le temps qu'elle puisse se calmer, pour qu'elle ne devienne pas folle de peur non plus. Il réfléchit rapidement, il lui faut renvoyer le démon, au moins le repousser, faire quelque chose. Il tend la main vers un rayonnage et un livre en décolle, vole dans ses mains et il ouvre, feuillette rapidement. Enfin il trouve, il sait quoi faire.
Il ne prend pas le temps de prévenir Elektra, elle ne l'écouterai sûrement pas de toute façon et il lui faut agir vite. Il sent la panique de la jeune femme, la ressent dans tout son être et cela le fait frissonner mais il lui faut garder la tête froide. Il se téléporte plus haut, la laisse seul un instant, juste de quoi prendre les outils dont il a besoin, il sait où les trouver. Et puis il revient, il ne s'est absenté que quelques secondes à peine mais il a peur que ce ne soit déjà trop. Il place des bougies, pas en cercle, en carré. Attrape les cuisses d'Elektra pour la tirer au milieu, attrape deux bouts de sa robe déjà déchirer, non sans s'excuser tout de même. Il a besoin du ventre et du haut de la poitrine de la jeune femme, il est trop tard pour parler pudeur. Les bougies s'allument d'un claquement de doigts, projettent des milliers d'ombres qui se superposent, comme une foule qui les regarderaient, prête à fondre sur eux au moindre échec. Il retire sa veste et arrache sa manche, puis attrape un couteau et le fait courir le long de son propre bras, faisant le tour, montant du coude au poignet tel une spirale. Le sang coule, envahit l'air déjà lourd de son odeur de fer. Il dessine des symboles sur le ventre de la jeune femme, sur le contour de ses seins, sur ses côtes.
Rouges deviennent les flammes des quatre bougies, alors que Stephen psalmodie en attrapant le bras d'Elektra avec fermeté, la retenant à terre avec sa magie pour qu'elle ne se débatte, ne sorte de son emprise. Du couteau il trace la même spirale qu'à lui. Le sang raisonne dans la pièce lorsqu'il touche le sol froid. Il entrelace ses doigts avec ceux d'Elektra, de l'autre main attrape la dernière bougie, pas allumée, la place sur son nombril.
— Vade satana, inventor et magister omnis falIaciæ, hostis humanæ salutis.
Les flammes augmentent, montent vers le plafond comme si elles allaient enflammer le bâtiment entier mais elles ne le font pas, se courbent, plongent vers Stephen et Elektra. Le sorcier garde sa main dans celle de la jeune femme, il ressent sa magie qui travaille, la fatigue qui le tenaille, mais il tient bon. Les flammes les évitent pour fondre vers la cinquième bougie.
— Da locum vita, in quo nihil invenisti de operibus tuis. Humiliare sub potenti manu Veneficus ;
La cire coule, doucement, le long de la bougie jusqu'à venir caresser le ventre de la jeune femme, la brûlant, se teintant de rouge. Stephen espère de tout cœur que cela la purifie aussi, qu'il est en train de réussir.
Que se passe-t-il alors?:
Pile - Le sorcier prend une dernière inspiration. Ca touche à sa fin, c'est la dernière ligne droite, il sent le démon qui se débat face à l'incantation. « contremisce et effuge, invocato a nobis sancto et terribili nomine Potens, quem inferi tremunt, cui Virtutes cœlorum et Potestates et Dominationes subjectæ sunt. » Le noir retombe sur la pièce alors que les bougies s'éteignent. Stephen est toujours auprès d'Elektra et lui lâchent la main après ce qui lui paraît une éternité, de la sueur sur son front. Il a réussit. Le démon ne devrait plus prendre ainsi le contrôle, mais il lui faudrait trouver quelque chose de plus durable. Il ne pouvait pas la laisser sous son emprise.
Face - Le sorcier prend une dernière inspiration. Ca touche à sa fin, c'est la dernière ligne droite, il sent le démon qui se débat face à l'incantation. « contremisce et effuge, invocato a nobis sancto et terribili nomine Potens, quem inferi tremunt, cui Virtu- » Stephen s'interrompt soudain et porte une main à la gorge. Il sent la force du démon qui le saisit, il est en colère et ne va pas se laisser faire. Il le soulève, lentement, oblige le sorcier à lâcher la main de la jeune femme et l'envoie plus loin, lui fait tomber deux étagères de livre dessus. Stephen a le souffle court, mal partout et la fatigue le prend un peu plus. Mais il ne peut pas abandonner. Il a promis de l'aider.
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Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Mer 15 Juin - 16:31
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Invité Invité
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Mer 22 Juin - 17:11
I need allies for an unknown war
La chaleur et la lumière, le serpent s’embrase, presque frénétiquement elle chasse les cendres indifférentes à sa peau légèrement brulé. Les bottes qu’elle a enfilé quelques temps plus tôt trainent plus loin, le manteau a moitié défait par ses mouvements incohérents, ne tiens plus que sur ses avant-bras. Sa respiration erratique trahi sa panique. Strange a disparu, chaque ombre de la pièce lui apparait menaçante. Elle ramène ses jambes contre son torse, les entoure de ses bras et pose son front contre ses genoux. Prostrée, elle essaie de se résonner, mais dans son esprit suinte les paroles de la bête. La voix inhumaine, l’horreur des promesses, l’air lui-même lui parait empoisonné, puant et suintant sa présence répugnante.
Elle entonne une comptine muette, remuant juste les lèvres pour réciter des paroles qu’elle n’a plus entendues depuis plus de vingt ans. Elle se concentre sur l’air, à peine un murmure dans son cocon. Brutalement elle sent des mains l’attraper, la sortir de sa torpeur. Elle a l’impression d’être tirée dans deux sens opposée, elle se sent écartelée. Sur ses épaules apparaissent des traces de griffes, alors qu’elle se dégage d’un coup sec dans ce qui doit apparaitre comme des mouvements incohérents. Le manteau glisse de ses bras alors qu’elle est trainée au centre de la pièce. Elle entend gronder, trépigner. Elektra laisse retomber sa tête sur le côté et voit les bougies qui l’encadrent. Un bruit de tissu qu’on déchire, elle ne réalise pas immédiatement que c’est de sa robe qu’il s’agit. Surgit alors dans son esprit que peut être Strange est possédé, elle essaie de se redresser mais elle est maintenue au sol. Impuissante.
Sous l’emprise de la terreur, elle observe le sorcier, crispée d’horreur. Ses longs cheveux noir répandus sur le sol encadrent son visage éperdu d’un nimbe noir. Chaque ombre menaçante lui évoque une possible et monstrueuse silhouette de la bête. Une odeur métallique envahi alors la pièce. Strange fait courir un couteau le long de son bras, son souffle se bloque dans sa gorge, elle a l’impression d’étouffer. Une main enserrée sa gorge, elle la sent nettement, plus nettement que celle de Strange qui traces d’occultes arabesques sur son corps. Les yeux d’Elektra se révulsent, ses prunelles noires se voilent de blancs.
Il est là. Le diable. Il est là. Sa main large enserre sa gorge, il est penché sur elle, ses longues cornes projettent leur ombre aiguisée sur son ventre. Le bas de son visage est humain, mais son sourire n’est qu’une grimace abjecte, duquel s’écoule un filet de sang. Elle redresse son bras, sa main se pose sur sa joue rugueuse. Sur son bras se dessine une spirale ensanglantée, le sang coule mais elle n’y prend pas garde, perdue dans la contemplation de ce visage. Tout est si rouge. Les flammes font vaciller les traits de son visage et créent des reflets mordorés sur le corps crispé de douleur d’Elektra. Elle serre un peu sa main, il relâche la pression sur sa gorge. Sa respiration revient, erratique, haletante, le décor se floute. Elle cligne. Le diable a disparu.
C’est une sensation de brulure qui la ramène, elle glapit. Strange psalmodie, c’est sa main qu’elle serre. Le souffle d’Elektra est erratique, elle n’avait pas eu conscience de son corps qui luttait contre la magie pour se débattre. Secouée de tremblement d’épuisement, elle geint sous la sensation de la cire brulante durcissant sur sa peau. Elle braque son regard dans celui du sorcier. La bête lutte, mais il n’est pas encore assez fort. Quand cette certitude la traverse, à travers sa respiration pantelante elle a un sourire, léger et épuisé, mais un sourire. Il n’est pas assez puissant. Une sensation douloureuse dans la poitrine l’a fait tressauter. Une fois, deux fois, elle ressent comme un coup de poignard qui la traverse de part en part.
Puis. Le silence.
Un silence assourdissant, presque compact. Il résonne, sonne à ses oreilles, il l'enveloppe. Elektra exhale un soupire, ses muscles tiraillés d’avoir été tétanisé se détendent. Elle se sent incapable de bouger, alors elle reste immobile, son corps moite de transpiration sur le sol glacé. Une éternité de quelques secondes. Un hébétement agréable, un vide paisible dans son esprit.
Strange détache sa main de la sienne et elle vient toucher son ventre. Ses doigts butent contre la cire. Elle casse ce qui reste de la bougie, qui roule dans l’obscurité. Un peu de cire s’arrache de sa peau brûlée, échaudée, rougie. De ses ongles elle gratte la cire pour en retirer le maximum, frénétiquement. Elle se griffe, elle se blesse dans son empressement irrationnel à se débarrasser de la cire.
Elle arrête aussi soudainement qu’elle a commencé et se tourne sur le flanc. Elle tremble d’épuisement aussi bien physique que psychologique. Elle glisse sur le flanc, les lambeaux ensanglantés de sa robe pendent lamentablement dans son dos. Sa gorge est nouée, ses poings serrés devant elle, Elektra refuse de céder aux larmes. « Il va revenir, n’est-ce pas ? » finit-elle par demander, la voix éraillée, tournant son visage pour l’observer par-dessus son épaule. Son regard brille de détresse et de détermination, elle ne se laissera pas dévorer sans se battre.
Sujet: Re: I need allies for an unknown war [PART 2] ♐ Elektra & Stephen Ven 1 Juil - 17:33
❝I need allies for an unknown war❞ Elektra & Stephen
Il devait lutter pour ne pas simplement fermer les yeux et sombrer dans le monde des songes. Non, il n'en avait pas encore fini, il avait encore à faire avec Elektra. Il avait réussi à repousser le monstre, oui. Mais pour cette fois, et cette fois uniquement. Il viendrait un jour, bientôt, où il referait surface, plus enragé et déterminé que cette fois-ci. Cela pouvait être n'importe quand, dans quelques heures, le lendemain, le sur-lendemain, ou dans quelques mois qui sait. On ne pouvait prédire ce que le démon allait faire, ces créatures n'avaient pas de logiques, pas de notion du temps. Pour eux des années et des jours étaient de durées égales, tant qu'à la fin leur but ultime était accompli.
Il regarde la jeune femme qui se trouve encore sous lui. Il a dû se mettre à califourchon sur ses cuisses pour faire le sort correctement. Elle est aussi en sueur que lui, il ne serait définitivement pas sûr de croire qu'ils avaient fait une tout autre activité, du moins s'ils n'étaient pas aussi ensanglantés l'un que l'autre. Le sang continue de couler de leurs avant-bras, gouttant à terre dans un bruit presque régulier. Stephen attrape le poignet d'Elektra, le ramène contre le sien et ferme les yeux. C'est presque douloureux de les soigner tout deux, de faire disparaître ces entailles. C'est comme faire un jogging avec des jambes déjà courbaturées, cela l'essouffle plus vite que cela ne devrait et ça tire. Il ne sait même pas ce qui tire, il n'y a pas d'organe magique en soit, mais cela tire quand même, sensation peu plaisante qui l'agace et le fatigue encore un peu plus. Il est blanc, il en est certain, et doit avoir les yeux hagards. Mais il doit le faire. Ce n'est pas fini. Ce n'était qu'une bataille. Et comme pour toutes les batailles, il y a un après, un entre-deux en prévision de la suivante, pendant laquelle on se prépare.
Stephen finit par lâcher la jeune femme pour se lever tant bien que mal. Il grimace en sentait des démangeaisons dans son dos, sûrement de l'urticaire qui le recouvre désormais, le prix qu'il paye pour avoir utilisé ce sort. Un prix bien faible, trouve-t-il, en comparaison avec l'effort qu'il vient de fournir. Il attrape les bougies et les met dans un coin, prend le livre pour le remettre sur l'étagère qui lui correspond. Il fait ça lentement, ne retrouve pas encore totalement son souffle et se bat contre ses paupières qui se ferment.
— Il va revenir, n’est-ce pas ? — Oui. (Il ne sert à rien de mentir pour la rassurer, ça n'en sera que pire le jour où elle se rendra compte qu'il n'a pas dit la vérité.) Mais je le saurais. J'ai ensorcelé nos blessures, la spirale… S'il revient, elles réapparaîtront sur toi comme sur moi. Comme ça je saurais ce qu'il se passe. Et je pourrais venir.
Si tant est qu'il la retrouve et n'arrive à temps, mais cette partie il préfère la taire. Il n'y a pas de raison qu'il n'arrive pas à la protéger contre ce démon. Il a vaincu Dormammu, Shuma Gorath… Il peut bien réussir à avoir celui qu'on appelle la Bête, non ? Il est puissant, impossible de dire le contraire, mais nul n'est invincible, pas même les démons. Surtout pas eux, d'ailleurs, avec leurs défauts à la pelle. Mais ça ne se ferait pas aujourd'hui, il n'en a plus la force. Tout ce qu'il veut, c'est retrouver son lit et dormir pendant une semaine entière sans s'arrêter.
— Je vais juste...
Il vient s'accroupir près d'elle et la prend par les mains pour l'amener au moins à s'asseoir malgré son apparente fatigue. Il encadre doucement son visage de ses mains blessées et plus tremblantes que jamais, mais il se fiche qu'Elektra ressente leur tremblement. Ce n'est pas l'important. Non, ce que lui veut, c'est la protéger et aller pioncer.
Une formule ancienne, chinoise, qu'il avait trouvé dans le journal de son maître en le rangeant. Cela ne durera pas longtemps, cela pourrait même marcher moins bien que prévu, mais cela tiendrait au moins un peu et leur permettrait à tout deux de souffler avant la prochaine confrontation contre le démon. Il faudrait d'autres séances, bien d'autres séances, pour parvenir à se débarrasser totalement du démon, ne serait-ce que pour trouver un moyen de le faire.
Stephen lâche Elektra. Il a les yeux qui papillonnent, il pique presque du nez sur place mais il parvient à se retenir.
— Voilà. Ça tiendra entre deux semaines et trois mois, je ne sais pas exactement. Mais tu devrais être tranquille au moins un petit moment. Je vais te renvoyer en France, si tu pouvais dire que je suis ton meilleur coup ça serait gentil. Moi je vais chercher une solution plus définitive. En cas de problème, tu sais où j'habite j'en suis sûr. Au revoir Elektra.
Et la voilà repartie, sa robe encore déchirée mais lavée du sang. La Main n'aurait qu'à penser que ça a été violent. Il s'en fout. Là, tout de suite, il rentre chez lui d'une dernière téléportation. Il ne prend même pas le temps de retirer tout ses vêtements, juste ceux qui sont ensanglantés. Et il tombe dans son lit et sombre immédiatement dans le sommeil.
Jet préventif : Combien de temps le sort va-t-il durer AU MAXIMUM ? (Possibilité que cela dure moins):
1 - Deux semaines 2 - Un mois 3 - Un mois et demi 4 - Deux mois 5 - Deux mois et demi 6 - Trois mois