Sujet: What have we become ? - Reagan Jeu 14 Juil - 23:30
Reagan & Willow
30 juin 2016.
L’adrénaline ; quelque chose de magique ! Une molécule qui est clairement en train de sauver la vie de Willow. Elle pensait qu’elle ne parviendrait jamais à échapper à Strange mais c’est chose faite. Sans qu’il ne puisse y faire quoi que ce soit, la brune s’est glissée hors du wagon couché sur les rails du métro pour s’élancer le plus vite possible vers la sortie de secours la plus proche. Durant quelques instants, elle a bien cru que la porte ne s’ouvrirait pas, étant coincée. Mais après un bon coup de pied, elle s’est ouverte et la brune s’est hissée dans les escaliers. Elle les a montés quatre à quatre sans même prendre la peine de s’arrêter une seconde pour reprendre son souffle. L’adrénaline la porte. Ses jambes sont pleines de vitalité ; son coeur bondit dans sa poitrine, ses pupilles sont dilatées et ses réflexes exacerbés. Encore quelques marches. Elle les a bondit puis a pousser avec violence la dernière porte. Celle menant à sa liberté. Les battants s’ouvrent, un air frais vient fouetter son visage et elle s’immobilise. Sa poitrine se soulève dans des mouvements amples, la brunette prend de grandes inspirations afin de profiter de cet air qui est si agréable. En bas, dans le tunnel du métro, on étouffe. L’air y est moite, saturé d’humidité et sans la moindre brise. Elle lève le nez, observe les grattes-ciel illuminés. C’est beau. Sa vue se brouille. Des larmes ? Non. La douleur. Si l’adrénaline la booste, celle-ci vient aussi booster la douleur qui torture tout son être. Il faut qu’elle parte le plus vite possible, mettre de la distance entre Strange et elle. Grâce à son sort, au sang qui ne coule plus, ce dernier ne pourra pas utiliser son sort de localisation aussi facilement ; c’est véritablement la chance de sa vie. Une de celle qu’elle n’aura pas deux fois. L’anglaise vérifie le croisement auquel elle se trouve, le plan du quartier s’impose dans son crâne, le chemin qu’elle doit emprunter se trace à la vitesse de l’éclair. Rapidement, l’agent du Shield accélère le pas, priant pour que l’endroit où elle va se rende n’est pas désert. Si c’est le cas… La jeune femme n’aura aucun autre endroit où aller… Elle traverse les rues, remonte les blocs mais plus les minutes s’écoulent et plus les effets de l’adrénaline commencent à s’atténuer. La fatigue reprend le dessus, la douleur est insupportable, fait vibrer ses tympans et le sort Strange s’étiole, la plaie recommence lentement à saigner.
Mais l’immeuble apparaît bientôt sous les yeux de Will, il ne lui faudra pas longtemps pour parcourir les cent mètres qui la sépare de l’entrée. Il lui faut entrer un digicode. Par chance, la brune le connait ! Oui… Peut-être a-t-elle un peu espionnée la personne chez qui elle se rend. Juste pour en savoir assez si un jour, elle devait se retrouver dans une telle situation. Car après tout… Se rendre chez son ex… Enfin, pas n’importe lequel. Vous savez, le père de sa fille, celui qui l’a laissée en plan du jour au lendemain avec le coeur brisé. Certes il travaille pour le PC mais s’il a encore un minimum de… Elle ne sait pas.. D’affection ? Ou ne serait-ce qu’en mémoire de leur relation qui tout de même aura été un tant soit peu spéciale, ce dernier n’ira pas la balancer à ARES. Will l’espère de tout coeur. La brunette s’engouffre dans l’ascenseur, presse le bouton de l’étage de Reagan puis patiente. Ses paupières ont du mal à rester ouvertes. Elle est à bout de force, c’est pourquoi elle se traine presque jusqu’à la lourde porte de l’appartement de Nash. Son poing s’abat contre le métal puis elle attend. Rien. Merde. Il n’est pas là. Willow vient appuyer son dos contre la porte, lâchant son sac sur le sol, ses jambes tremblent, supportent à peine le poids de la jeune femme. Reagan n’est pas là. Personne ne lui viendra en aide et elle va mourir devant sa porte, vidée de son sang. A demi-consciente, l’anglaise n’entend pas le bruit des verrous que l’on ouvre. Dans son dos, la porte s’ouvre brusquement et son corps bascule vers l’arrière. Elle a perdu connaissance avant que Reagan ne la réceptionne dans ses bras.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Sam 16 Juil - 23:35
What have we become ?
Willow & Reagan
30 juin 2016
Assis sur une vieille chaise en bois, l’unique chaise qui trônait dans ce qui lui servait de cuisine salle à manger, Reagan fumer une énième cigarette distraitement. Ou plutôt, il la laissait se consumer entre ses longs doigts fins. Il était ailleurs. Comme souvent ces dernières semaines. Depuis la tentative de kidnapping du vice-président Stevenson, il ne pouvait pas s’empêcher de gamberger dès qu’il n’était pas occupé. Il avait accumulé les heures supplémentaires, les rondes, les réunions, briefing et débriefing en tout genre. Il travaillait d’arrache-pied pour renforcer la sécurité au sein du parti Collectif. C’était ce qu’il avait trouvé de mieux comme parade pour éviter de se retrouver seul avec lui-même. Bien sûr, il était relativement satisfait qu’on le laisse enfin mettre les moyens qu’il souhaitait en oeuvre mais il avait fallut que Stevenson soit enlevé, qu’ils soient blessés pour qu’enfin les dignitaires du parti réalise que les menaces contre lesquels il les avait si souvent avisées étaient réels. Mais avoir raison ne l’avait pas fait se sentir mieux. Au contraire. Il prenait conscience que les dangers qu’il redoutaient n’étaient que la partie émergée de l’iceberg. Il avait entendu bien des histoires, avait été témoin d’un grand nombre d’évènements paranormaux mais la découverte d’un symbiote avait été la cerise sur le gâteau.
Le champ des possibles devenaient peu à peu illimité et cela inquiétait énormément Reagan. D’un autre côté, ses théories et ses principes en avaient pris un coup également. Tout ce en quoi il croyait, tout ce qui avait soutenu son existence, était en train de s’étioler, remis en cause d’un côté comme de l’autre. Il avait toujours soutenu la ligne de conduite du parti, prônant la sécurité d’une majorité, principalement humaine, mais si les choses étaient plus compliqué que ça ? Depuis un certain nombre d’années, il avait également suivi de loin les travaux et les allocutions du professeur Charles Xavier sur la mutation et la place de chaque individu dans une société tolérante et en pleine évolution. Il avait toujours trouvé cette homme d’une grande sagesse et il aurait aimé pouvoir partager les mêmes idéaux. Mais Reagan était un homme de terrain. Et s’il trouvait toutes ces théories de cohabitation très séduisantes, il savait qu’elles étaient trop naïve. Xavier était un idéaliste. Reagan connaissait l’homme, humain ou mutant, il savait que les plus forts finissaient par écraser les plus faibles. C’était l’une des raisons qui l’avait poussé à accepter la proposition de Maxwell pour travailler en sous-marin au sein du parti. Mais était-ce la bonne solution ?
Alors qu’il remettait ses principes en question, il fut interrompu en pleine cogitation par une bruit sourd contre sa porte. La cendre de son mégot avait à peine touché le fond du cendrier que Reagan avait déjà saisi un flingue posé sur la table. Depuis ce que le parti qualifiait d’ « attentat », l’ancien mercenaire était sur le qui-vive. Alors qu’il se levait doucement pour se diriger vers la porte, l’arme au poing, il sentit son épaule le picoter. Il oubliait parfois qu’il s’était pris une balle à bout portant il y a seulement quelques semaines. Mais la douleur venait régulièrement lui remettre les idées en place. Un coup d’oeil à travers le judas pour constater que le couloir était désert. Il glissa son pistolet à l’arrière de son jean tout en ouvrant les différents loquets et verrous qui fermaient son antre. Au moment où il ouvrit finalement la porte, une silhouette affaissée contre la porte bascula vers lui. Il eut tout juste le temps de la rattraper avant qu’elle n’heurte le sol. Il n’eut pas besoin de la regarder à deux fois pour la reconnaître. Malgré les années, malgré toute l’énergie mise en oeuvre pour tenter de la sortir de son esprit. L’odeur de ses cheveux, les traits fins de son visage… elle n’avait pas changé. Willow. « Bordel de merde… »
Il glissa son bras sous ses genoux pour pouvoir la soulever, elle semblait inconsciente. D’un coup de pied, il referma la porte et se dirigea vers la table sur laquelle il prit soin de la déposer. Deux doigts contre la carotide pour vérifier qu’elle était toujours avec lui. Son pouls était faible mais plutôt stable. Il l’examina un instant dans sa globalité. Ses vêtements étaient sales et couverts de sang. Il n’avait pas le temps de réfléchir, il devait agir. Il attrapa un couteau et commença à déchirer le tissu là où le sang semblait se propager. Reagan avait été un soldat, un mercenaire, un tueur, il avait cette capacité de garder son sang froid en tout circonstance. Son esprit était donc en mode automatique alors qu’il commençait à éponger le sang qui coulait le long de son flan pour améliorer sa visibilité. C’était moche. Heureusement pour elle, il avait reçu des bases de secours dans l’armée et quelques notions de médecine au sein des forces spéciales. Il avait déjà du se recoudre lui-même alors il savait à peu près ce qu’il faisait. Il fallait limiter les dégâts. Il fouilla dans les tiroirs de sa cuisine et y trouva quelques reliquats de trousses de secours qui avait fait partis de son matériel lors de diverses missions. Il arriverait bien à en faire quelque chose. Au fur et à mesure qu’il nettoyait les plaies, il en découvrait d’autres, coupait toujours plus de tissus, les pansaient, vérifiait que la jeune femme respirait toujours.
Après de longues minutes, peut-être des heures, il arriva finalement au bout de sa besogne. Willow semblait stable même si toujours inconsciente. Il la hissa dans ses bras pour l’installer dans sa chambre. Une fois la jeune femme allongée sur le lit, il la recouvrit d’un drap avec pudeur. Il avait été intime avec cette jeune femme mais c’était il y a longtemps. Il faisait lourd dans la chambre, il ouvrit une fenêtre et tira un vieux fauteuil cabossé prêt du lit. Après être allé cherché son paquet de cigarette dans la pièce d’à côté, il se laissa tomber sur le fauteuil, épuisé. Il tripota nerveusement son vieux zippo quelques secondes avant de finalement l’actionner pour s’allumer une nouvelle cigarette. L’adrénaline retombait à présent et son esprit recommençait à s’actionner. Les questions affluaient à présent. Par quel concours de circonstances, Willow Greene se retrouvait-elle devant son appartement ? Et dans un état pareil ? Il ne savait même pas qu’elle avait quitté l’Angleterre pour rejoindre les États-Unis. Cela faisait cinq ans qu’il ne l’avait pas vu. Cinq ans depuis ce jour où il avait quitté son appartement au petit matin sans une explication, ne laissant derrière lui qu’un bout de papier sur lequel il avait tout juste eu le temps de noter trois mots « je suis désolé ».
Son regard se perdait sur l’horizon des buildings qui donnaient à Manhattan cette silhouette si particulière. La nuit tombait déjà sur la ville qui ne dort jamais et le temps semblait s’être arrêté. Il ne pouvait pas la regarder sous peine de voir rejaillir un tsunami de sentiments refoulés. On dit que les premiers heures suivant un accident sont toujours les plus essentiels. Au petit matin, Reagan vérifia les constantes de la jeune femme qui semblait satisfaisantes. Elle dormait à poing fermé. Il quitta alors la chambre et se rendit dans la pièce principale de son petit appartement. Tout en se faisant couler un café, il passa un rapide coup de téléphone au QG du parti pour se faire porter pâle. Personne ne devait y voir d’objection. Au contraire, tout le monde lui avait conseillé de prendre quelques jours et ses supérieurs étaient soulagés de voir qu’il n’était finalement pas un surhomme et qu’il lui faudrait à lui aussi du temps pour digérer les évènements, malgré ce qu’il avait pu montrer jusqu’à présent.
Il prit un douche rapide, enfila un tee-shirt et un jean avant de revenir dans la chambre son café à la main. Alors qu’il se délectait de son poison préféré, il remarqua que la jeune femme avait du se retourner et s’était découverte. Ce n’était qu’à ce moment qu’il se rendit compte qu’il l’avait débarrassé de la quasi-totalité de ses vêtements. Ses yeux longèrent la courbe de son dos avant de finalement détourner le regard, interdit. Il releva le drap sur elle. Il connaissait son corps par coeur, ou du moins il l’avait connu. Il avait parcouru le moindre centimètre de sa peau de ses lèvres, de ses baisers. Il détourna son regard d’elle, ne voulant pas se laisser envahir par la mélancolie. Est-ce qu’il était inquiet pour elle ? Évidemment. Dans quel pétrin c’était-elle mise ? Tellement de questions. Il faudrait attendre qu’elle se réveille pour en avoir les réponses. Et encore, faudrait-il qu’elle daigne lui répondre. En se réinstallant dans le fauteuil, il fut effleuré par le doute, mélangé de regrets. Il ne s’était pas passé une journée depuis qu’il l’avait quitté sans qu’il ne se demande s’il avait pris la bonne décision. Il avait souvent imaginé ce qu’aurait pu être sa vie s’il était resté à Londres. Mais tout ceci n’était qu’hypothèse et lui faisait plus de mal que de bien. Son regard s’arrêta un instant sur sa table de chevet, il fixa longuement le tiroir qui ne payait pas de mine et qui pourtant renfermait ses plus grands regrets. Comme un rappel de ses choix.
Il passa la journée à son chevet, se levant de temps à autre pour se faire un nouveau café, pour fumer une cigarette dans la cuisine. Cela faisait déjà presque 24h qu’il l’avait trouvé devant sa porte. À une heure avancée de la nuit, après plusieurs cigarettes dont il avait jeté les mégots par la fenêtre ouverte, Reagan avait fini par s’assoupir dans le fauteuil défoncé. Ces quelques heures de sommeil avaient été peuplées de souvenirs, de flashs de cette tranche de vie qu’il avait eu ensemble. Ses rêves, ses espérances qui le submergeaient, poussé par un inconscient qu’il avait trop longtemps ignoré.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Dim 17 Juil - 20:27
Reagan & Willow
Combien de temps encore aura-t-elle la force de rester sur ses jambes ? Quelques minutes ? Secondes ? Une chose est certaine, Willow est maintenant incapable de se déplacer. La dernière pilule d’adrénaline a été consommée et ses effets se sont taris, la laissant plus épuiser que jamais. En prendre deux en un très court laps de temps était sûrement une très mauvaise idée pour son coeur épuisé et son organisme en manque de sang mais avait-elle eu le choix ? Non. Enfin, elle aurait délibérément pu choisir de se faire arrêter par Strange pour le suivre et se retrouver avec une puce dans la nuque mais c’était hors de question. Alors quand on se retrouve face à une situation extrême, il faut employer des moyens tout aussi extrêmes pour s’en sortir du mieux que l’on peut. Les muscles de ses jambes sont tétanisés, elle n’en peut plus. Sa tête tient difficilement, glisse sur le côté et ses paupières sont devenues lourdes. Will est déjà à moitié dans les vapes ; le sang s’écoule de son flanc meurtri. Putain. Elle était si proche du but, de trouver un endroit où elle serait en sécurité, ne serait-ce que le temps de recoudre ses plaies pour ensuite repartir. Derrière la porte, les verrous sont ouverts rapidement mais la brune est déjà partie. En quelques secondes, elle passe d’un état quasi conscient à l’inconscience totale. Le noir. Plus rien. Son corps lâche et c’est grâce à Reagan qu’il ne se retrouve pas sur le sol ce qui, ne lui aurait pas fait grand bien. Willow aurait préféré être un minimum en état de pouvoir parler lorsqu’elle se retrouverait face à son ex-amant ; ne serait-ce que pour lui demander de la cacher quelques petites heures. Elle a trop tiré sur la corde, son corps ne lui répond plus et elle s’est transformée en une poupée désarticulée. Peut-être n’est-ce finalement pas plus mal que son esprit soit complètement out, que son regard n’ai pas eu le temps de croiser celui du mercenaire, c’est déjà ça d’épargné à son coeur qui n’appréciera pas de revoir celui qui l’a brisé six ans auparavant. Oui, repousser le moment fatidique est probablement la meilleure chose à faire. Les blessures sur le corps de Willow sont nombreuses et profondes ; celles provoquées par le déraillement du train ne s’en sont pas encore allées, sûrement trop grave pour que son corps les referme en quelques minutes comme les autres blessures qui peuvent survenir sur son écho. Son corps est délicatement déposé sur la table, on déchire ses vêtements, nettoie les plaies qui le marquent, le défigurent. Mais tout cela, Willow ne le ressent pas, elle ne sent pas les doigts rapide et précis de Reagan qui parcourent sa peau à la recherche d’une quelconque autre blessure, n’a aucune sensation de l’aiguille qui s’enfonce dans sa chair pour venir refermer la plaie à son flanc droit. Le sang a cessé de couler, les battements de coeur de Will sont encore faibles mais ils restent stables.
Elle dort. Profondément. Combien de temps qu’elle n’a pas ainsi dormi à poings fermés ? Sans qu’un cauchemar ne vienne troubler son repos ? Des mois. Oh oui. Des mois que la jeune femme ne se repose presque pas, dort le minimum syndical, qu’elle épuise son corps jusqu’à ce qu’il ne puisse plus tenir le rythme. Et là, il ne le peut plus. Rien ne pourrait venir réveiller Willow, pas même un tremblement de terre. Les plaies à ses bras se referment pour finalement disparaître sans laisser la moindre cicatrice, ce n’étaient que des échos. Petit-à-petit, elle reprend des forces, son organisme se ressource de ce sommeil réparateur. Les premières heures, son esprit est complètement vide, le noir complet. Puis ça aussi, ça revient. Les songes, son cerveau rejoue en boucle les derniers évènements : son affrontement avec Venom, un affrontement qui a bien failli lui coûter la vie, Strange tentant de l’arrêter, le train qui déraille… Elle espère que le chauffeur s’en est sorti, que Stephen a réussi à le sauver avant de l’envoyer à l’hôpital. Will espère aussi que la jeune femme contaminée ira mieux, elle ne lui en veut pas de l’avoir ainsi attaquée, ce n’était pas vraiment elle qui le faisait, mais le virus qui l’y poussée. Puis Reagan. Ou plutôt, la porte. Est-elle encore chez lui ? Ou a-t-il préféré la balancer dans l’hôpital le plus proche pour ne pas avoir à s’en occuper ? Peut-être. Possible. Pourquoi s’encombrerait-il d’elle ? Son front se plisse, ses paupières s’ouvrent légèrement, elle se réveille. La pièce est plongée dans l’obscurité et seule une petite lumière de chevet donne une source d’éclairage. Les yeux de la brune parcourent la pièce avant qu’ils ne tombent sur un forme non loin du lit dans lequel elle est assise ; elle n’a pas de mal à reconnaître la silhouette endormie. Reagan. Son coeur se serre douloureusement dans sa poitrine et l’anglaise cache brièvement son visage dans l’oreiller sur lequel sa tête repose. C’est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Il s’est pourtant écoulé six longues années depuis qu’il est parti mais pour son coeur la blessure est encore fraiche, comme si c’était arrivé hier. Elle se redresse légèrement, grimaçant lorsque son flanc droit proteste face à ce soudain mouvement. Posé sur la table de nuit, une bouteille d’eau qu’elle attrape pour boire. Elle va se redresser un peu plus lorsqu’elle remarque qu’elle est à demi-nue ; aussitôt elle agrippe le drap pour le remonter contre sa poitrine, à l’exact moment où Reagan ouvre les yeux.
Le regard de la brune n’ose pas encore rencontrer celui de son ancien amant, l’agent du Shield craint la douleur qu’elle risque de ressentir lorsque le contact visuel sera établi, quand son regard se plongera dans les beaux yeux bleus du mercenaire… Pourtant, elle ne peut pas rester là, ses prunelles rivées sur le sol. Il faut qu’elle soit un peu courageuse. Alors, lentement, la jeune femme relève son visage jusqu’à ce que ses yeux sombres rencontrent ceux clairs de Reagan. Son coeur manque un battement. Non, c’est un peu comme s’il venait de se casser la gueule dans des escaliers. Ils s’observent, silencieux. Willow qui est rarement bavarde se retrouve muette, tous deux ne pensaient jamais se revoir et peut-être aurait-ce été pour le mieux. Sait-il déjà qu’elle est recherchée par ARES ? Qu’elle est une fugitive ? Probablement pas encore. Quoi que, combien de temps est-elle restée inconsciente ? Doit-elle attendre qu’il le découvre par lui-même ? Après tout, elle ne compte pas rester ici, il ne veut sûrement pas d’elle.
« Hey… » Parvient-elle à articuler mais doucement.
Lentement, elle s’assied sur le bord du lit, tenant toujours étroitement serré le draps contre sa poitrine afin de préserver sa nudité. Oui, il l’a déjà vu maintes fois nue mais c’était il y a longtemps. Très longtemps. Trop ? Les souvenirs se bousculent dans son esprit, elle se souvient des lèvres du blond embrassant sa peau, de ses doigts glissant dans ses cheveux et son corps se pressant langoureusement contre le sien. Un frisson la parcourt, elle déglutit difficilement. Putain. Willow se doutait que ces retrouvailles ne seraient pas de tout repos mais à ce point ? En six ans, elle devrait être guérie, soignée de cette chose qui lui grignotait le coeur. Le temps ne doit-il pas effacer tout ça ? Ce sont finalement des conneries. Elle se dit qu’elle est sûrement la seule des deux à être dans cet état. Pourquoi Reagan le serait-il ? C’est lui qui est parti et pour Will cela signifie qu’elle ne devait pas représenter grand-chose à ses yeux. Partir en laissant une putain de note avec juste trois lamentables mots. Ne fait-on pas ça qu’aux gens pour qui on n’a pas une grande affection ? Elle l’a toujours, ce morceau de papier, il est même dans son sac. La brune ignore pourquoi elle l’a gardé mais il est là, avec une vieille photo décolorée unique relique de leur relation passée. L’anglaise prend une petite inspiration. Il faut qu’elle parte d’ici.
« Je suis désolée d’avoir ainsi fait irruption chez toi, commence Will, je n’avais vraiment pas le choix. »
La jeune femme se passe une main dans ses cheveux, légèrement nerveuse. Il va vouloir poser des questions, elle le sait. Alors autant lui couper l’herbe sous le pied, faire ça le plus vite possible pour pouvoir s’enfuir d’ici.
« Je ne vais pas y aller par quatre chemins, de toute façon tu l’apprendras bien assez tôt étant donné que tu travailles pour le Parti Collectif. Elle a prononcé le nom du parti politique avec une légèrement moue de dégoût. Je ne suis pas humaine, j’ai refusé de me recenser et j’ai eu une altercation avec Venom et maintenant ARES me recherche pour me mettre une puce de force. J’étais dans Brooklyn, je sais depuis un bon moment que tu habites ici et je savais pertinemment qu’ils ne viendraient pas me chercher jusqu’ici. »
Will s’arrête, juste le temps de reprendre son souffle un peu tremblant.
« Tu es parfaitement dans ton droit de les prévenir que je suis ici après tout, tu es associé au parti politique qui a mis en place cette stupide loi. Mais si tu as un peu de… Je ne sais pas… Considération ? Tu attendras que je sois repartie. Ne t’en fais pas, je ne compte pas m’attarder, laisse-moi enfiler les vêtements qui se trouvent dans mon sac et je disparaîtrais ; tu n’auras plus à supporter ma présence. »
La voix de la jeune femme est glaciale, distante. Comment pourrait-elle se montrer autrement alors qu’elle ressent toujours cette douleur sourde dans la poitrine ? Elle mal. La présence de Reagan lui est néfaste, insupportable en sachant que lui ne ressent sûrement rien pour elle. Pas de regrets. Rien.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Dim 17 Juil - 22:58
What have we become ?
Willow & Reagan
Il avait lutté un bon moment avant de s’assoupir. Il ne voulait pas pourtant, il voulait s’assurer qu’elle irait bien. Son état n’avait pas l’air d’empirer, au contraire, il trouvait qu’elle reprenait peu à peu des couleurs. Mais Reagan n’avait plus vingt ans. Et les évènements des dernières semaines avait contribué à l’user encore plus qu’il ne l’était déjà. Et toutes ces questions qui ne cessait de tourner dans sa tête, comme un refrain entêtant d’une chanson stupide qu’on arriverait pas à oublier. Durant les heures qu’il avait passé à son chevet, il n’avait pas vraiment su définir ce qu’il ressentait exactement. Bien sûr de l’inquiétude, elle était dans un état catastrophique. De l’incompréhension quand aux raisons qui l’avaient menée jusque chez lui après toutes ces années. Mais c’était surtout tous les souvenirs et toutes les émotions enfouies en lui, remontant par vagues, qu’il avait du mal à interpréter. La revoir avait été un choc, dont il ne s’était toujours pas remis. Il ressentait à nouveau cette douleur qui lui avait étreint le coeur des semaines, des mois durant après qu’il l’ai quitté. Des années probablement.
Le retour de Willow dans sa vie soulevait un grand nombre d’interrogations. Alors qu’il l’avait observé respirer doucement, il se demandait sans cesse s’il avait pris la bonne décision. Où en seraient-ils tous les deux s’il était resté ce jour-là. S’il avait décidé d’ignorer le colis qu’on lui avait fait parvenir. Reagan avait rarement eu peur dans sa vie mais quand il avait découvert la balle de 9mm en or massif il n’avait pas pu prendre cette menace à la légère. Il avait passé des années à traquer un homme par vengeance et cet ennemi était maintenant sur ses trousses. La conclusion était toujours la même. S’il avait dû recommencer, il aurait fait les choses de la même manière. Midas, c’était le nom de l’homme qu’il avait traqué si longtemps, du moins, c’était sous ce nom-là qu’il se faisait appeler. L’ancien militaire avait probablement dû toucher au but. Assez pour inquiéter le fameux mutant qui lui avait envoyé un message très clair. Ce colis, en Angleterre, livré à l’appartement de Willow, c’était trop d’informations que son ennemi possédait pour que Reagan se contente de l’ignorer.
Alors il avait dû prendre une décision. Partir. Dans la seconde. Elle était déjà bien trop impliquée. Il ne pouvait pas prendre le risque de sacrifier ce qu’il avait de plus précieux. Pas encore. Sortir de sa vie aussi brusquement qu’il y était entré. Elle ne comprendrait pas, il le savait. Elle le haïrait très certainement. C’était probablement la décision la plus difficile que Reagan eut à prendre dans sa vie. Mais valait mieux qu’elle le haïsse et qu’elle reste en vie que de prendre le risque de vivre cet amour au péril de leur vie. Il avait retrouvé Midas, des années plus tard et l’avait fait payé pour tout le mal qu’il avait fait. Pour les innocents, pour Jamila. La vengeance ne lui avait pourtant pas apporté la sérénité qu’il avait escompté. Il s’était senti encore plus vide. Un vide qu’elle avait été la seule à pouvoir combler à l’époque. Cette histoire, si éphémère avait-elle été, était ce qui lui était arrivé de mieux dans sa vie et il réalisait seulement qu’il les avaient sacrifié tous les deux sur l’autel de sa vendetta. Il s’était passé trois ans, presque quatre depuis qu’il l’avait laissé en plan et il avait dû chasser l’idée de la retrouver. Elle avait sûrement refait sa vie, fait une croix sur lui. Il n’avait aucun droit de refaire surface dans sa vie tout ce temps après être parti sans plus d’explications.
Il vivait avec cette idée qu’elle était encore jeune, qu’elle avait l’avenir devant elle et qu’elle avait dû trouver quelqu’un d’autre avec qui faire sa vie. Il s’accrochait à l’idée qu’elle ait tourné la page. Ça rendait la culpabilité et la haine de soi un peu plus supportable. Tout ça était remonté à mesure que les heures passaient dans cette chambre qui semblait soudain trop petite pour eux deux. Mais au fond de lui, un sentiment de soulagement. La voir, être dans la même pièce qu’elle lui apportait une certaine quiétude. Un sentiment de calme qui l’avait abandonné il y a bien longtemps. Toutes ces images, ces réminiscences du passé, ses commentaires internes se mélangèrent finalement dans un brouillard comateux et Morphée décida finalement qu’il était temps pour lui de lâcher les armes. Il ne savait pas combien de temps il s’était assoupi mais quand il rouvrit les yeux, il lui fallut quelques secondes pour remettre les évènements à leur place. Willow était bien là, en chair et en os, assise sur son lit. Il se sentit soulagé de la voir réveillée et en plus ou moins bonne forme. Mieux que lorsqu’il l’avait ramassé sur le palier de sa porte en tout cas.
Leur regard se croisent finalement et Reagan souhaiterait que le temps s’arrête. Indéfiniment. De pas avoir d’avant, ni d’après. Juste elle et lui, yeux dans les yeux pour l’éternité. C’est finalement elle qui rompt le silence qui avait enveloppé la pièce. Lui n’ose rien dire. Il n’est pas en mesure de demandé des explications et il ne sait même pas si elle est en mesure de lui en donner. Tout ce qu’il avait besoin de savoir pour l’instant, c’était qu’elle allait bien. En tout cas, elle était en sécurité dans son appartement, c’était déjà un soulagement. Elle commence à s’expliquer, tente de trouver ses mots, s’excuse même. Il la laisse parler. Le son de sa voix était comme une berceuse dont on gardait le souvenir lointain et qu’on arrivait jamais à se remettre à l’oreille. Elle lui avait tellement manqué. À un point qu’il n’aurait pas cru imaginable. Une sorte de moment de grâce vite bousculé par le ton glacial dont la jeune femme fait preuve par la suite. Il ne pouvait pas dire qu’il ne s’y était pas attendu. Elle avait tous les droits d’être en colère contre lui. Ce n’était pas tant le ton qu’elle avait employé qu’il l’avait retourner mais les propos qu’elle tenait à présent.
Il se contentait de l’écouter alors qu’elle déballait tout sans aucune sorte de préambule. Reagan aurait pu se prendre un uppercut en pleine mâchoire qu’il aurait cru à une piqure de moustique à côté de ce que Willow venait de lui envoyer en pleine face. Il resta silencieux un moment, tentant d’emmagasiner les informations. Toutes sortes de sentiments l’avait parcouru à la vitesse de la lumière. Incompréhension, colère, tristesse… toute balayé par un sentiment profond d’impuissance. La force des mots qu’elle avait choisis. « Tu n’auras plus à supporter ma présence. » C’était comme si on lui avait enfoncé une lame assurée au travers de la poitrine. Aucune blessure physique ne l’avait jamais autant fait souffrir.
« Je… »
Il baissa la tête, frottant sa barbe négligée et fini par soupirer entre ses doigts. Il n’était pas en mesure de réfléchir ni d’analyser tout ce qu’elle venait de lui dire. ARES. Le recensement. La puce. Willow. La dénoncer… Bon sang, comment pouvait-elle croire qu’il serait capable de faire une chose pareil. Il se leva alors du vieux fauteuil et sentit ses muscles ankylosés le tirailler. Il était presque arrivé à la porte quand il s’arrêta. Il se tenait dos à elle. Il n’allait pas lui infliger sa présence plus longtemps.
« Il n’est pas question que tu partes… En tout cas pas tant que tu ne seras pas sur pied. Il faut changer tes pansements… C’est un peu du bricolage mais ça devrait faire l’affaire… Je ne t’oblige à rien, Willow. Mais tu est là maintenant. Et personne ne viendra te chercher ici… Tes affaires sont sur la commode et la clé de la chambre est sur la porte… »
Il quitta la pièce, prenant bien soin de refermer la porte derrière lui. Il posa son front contre celle-ci pendant quelques secondes, caressant doucement le bois. De retour dans la cuisine, il se laissa tomber lourdement sur la chaise. Il avait l’impression de porter le monde sur ses épaules. Le moment parfait pour sa blessure de se rappeler à lui l’espace d’un éclair de douleur. Peut-être un signe. Il alluma une nouvelle cigarette qu’il ne fumerait probablement pas et plongea son visage entre ses mains. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait plus. Lui qui avait toujours été si organisé dans sa vie, qui calculait tout à la minute près, il se retrouvait plongé dans le noir de son existence. Il sentait à présent battre cet organe dont il avait nié l’existence toutes ces années et bon sang ce que ça faisait mal.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Lun 18 Juil - 15:13
Reagan & Willow
Les mots terminent de résonner contre les murs de la chambre de Reagan et à peine a-t-elle fini de prononcer le dernier que déjà, la culpabilité l’assaille. Oui, elle est en colère contre lui de l’avoir lâchement abandonnée sans même lui donner une explication à son départ. Sauf qu’elle sent, elle voit qu’elle a blessé Reagan et elle déteste ça. Son coeur se saigne, ses yeux se baissent pour fixer le sol encore une fois. D’accord il l’a quittée mais est-ce une raison pour se montrer si glaciale ? Dans le fond, ce n’est pas ce qu’elle voulait, pas ce qu’elle recherchait mais c’est un moyen pour elle de se protéger, se préserver de la douleur lancinante qui ne serre de lui retourner l’estomac et le coeur tandis que le silence revient. Il suffit de l’entendre soupirer pour que son ventre se retourne, Will l’entend qui se lève, marche dans la chambre, sûrement en direction de la porte et il lui faut faire un effort surhumain pour l’arrêter afin de s’excuser. Elle n’a pas envie qu’il parte. Pas vraiment. Putain de sentiments contradictoires. D’un côte elle voudrait ne plus voir son regard, entendre le son de sa voix mais tout cela pour apaiser la douleur. De l’autre… Willow a cette envie, ce besoin, de retrouver l’étreinte de ses bras, poser ses mains contre ses joues pour plonger son regard dans celui de Reagan. Non. Il ne le faut pas. Ce temps là est révolu, très loin derrière eux. La brune s’apprête néanmoins à se lever lors que la voix du mercenaire vient briser le silence pesant. Il ne veut pas qu’elle parte. Elle fronce ses sourcils. Mais elle, elle n’a pas vraiment envie de rester. Pas trop. Elle ne sait pas. Il sort, la porte se referme et Willow reste assise sur le rebord du lit. Elle prend son visage entre ses mains dans un long soupir tandis qu’elle sent ses yeux se mettre à piquer violemment. Les dents serrés, la jeune femme étouffe au mieux ses sanglots, tout son corps tremble et les larmes dégoulinent sur ses joues. Ainsi crisper, cela réveille la douleur à son flanc droit mais celle-ci lui semble tellement ridicule face à celle qui torture son coeur. Willow reste ainsi de longues minutes à sangloter sans un bruit, reculant au maximum le moment où elle devra se confronter à nouveau à son ancien amant. L’anglaise essuie ses joues, prend une grande inspiration puis finit par se lever pour se diriger en boitillant un peu jusqu’à la commode. Son sac est là, contenant les quelques affaires qu’elle a pris soin de mettre à l’intérieur. De quoi survivre quelques jours en cavale. De faux papiers, des cartes de crédit à un autre nom, son masque multi-visage et quelques vêtements. Elle fouille à l’intérieur de son sac, sort son jean mais sent déjà qu’elle sera dans l’incapacité de l’enfiler à cause de sa plaie à la jambe puis de son flanc, accessoirement. Putain. Si Willow ne peut même pas s’habiller correctement. Un t-shirt ample. Elle a obligatoirement pris un.
Juste un. Il est vieux, la brune ne se souvient plus trop d’où elle le sort. Elle l’a attrapé le premier au fin fond de son tiroir et elle le déplie pour le regarder avec perplexité. D’où vient-il… Puis ça la frappe. Violemment. Ce t-shirt gris, il appartenait à Reagan. A l’époque, Willow avait l’habitude de le porter par-dessus son corps nu mais une fois le mercenaire parti, la jeune femme l’avait balancé au fond de l’armoire, l’oubliant complètement jusqu’à ce jour. Frénétiquement, la brune cherche autre chose à se mettre ; mais rien. Elle se maudit. Sur tous les t-shirts, il avait fallu qu’elle attrape celui-là. Que va-t-il penser ? Avec un peu de chance, il ne le reconnaîtra pas mais étrangement, la jeune femme en doute. Le porter à l’envers ? Et puis quoi encore ? Elle n’a pas envie de passer pour une idiote ! Nouveau soupir. Avec beaucoup de précaution, l’agent du Shield enfile le vêtement tout en grimaçant de douleur. Voilà. C’est déjà mieux. Un coup de brosse dans ses mèches brunes pour les démêler puis elle les attache pour dégager son visage. Pas sûr que ce soit une bonne idée, elle n’aura plus aucun moyen de cacher son visage en cas de moment gênant. Une dernière inspiration, sa main posée sur la poignée de la porte, elle hésite une demi-seconde avant de se décider à finalement sortir hors de la pièce.
L’appartement n’est pas très grand, plutôt vide mais clean. Il est dans la cuisine, Willow est encore hésitante, doit-elle le rejoindre ou le laisser seule ? Cette situation lui échappe, elle a horreur lorsque cela se produit, surtout de cette façon. Trois pas. Trois pas et elle se retrouve dans la cuisine à quelques mètres à peine de Reagan. Leurs regards se croisent une nouvelle fois ; elle retient son souffle, incapable de détourner ses yeux de ceux du mercenaire.
« Je suis désolée.. Murmure-t-elle. Je ne voulais pas être ainsi… Désagréable et brusque. C’est juste que… Ca fait tellement longtemps, je… »
Elle finit par mettre fin au contact visuel en haussant des épaules avant de venir croiser ses bras contre sa poitrine ; se mordille les lèvres comme elle a l’habitude de faire quand elle se sent un peu nerveuse. C’est le cas. La présence de Reagan créée une contradiction ; à la fois nerveuse tout en ressentant ce petit quelque chose qu’elle n’a plus ressenti depuis son départ. Il propose de changer des pansements, ne serait-ce que ceux à ses bras et Willow accepte d’un hochement de la tête, vient s’asseoir sur l’une des chaises. La brune plisse ses paupières, quand s’est-elle blessée les bras ? Délicatement, les pansements sont retirés pour découvrir… Une peau impeccable. Pas la moindre trace des profondes coupures qui meurtrissaient ses bras quelques heures plus tôt. Oh. Will voit bien le regard de Reagan et elle se racle la gorge.
« C’est… Compliqué. Dit-elle, un brin gênée. Je devais être en train d’utiliser mon pouvoir lorsque je me suis blessée. »
La jeune femme ne cesse de se mordre les lèvres. Cette boule dans l’estomac l’empêche presque de respirer correctement. Va-t-il croire qu’elle lui a caché sa nature du temps où ils se fréquentaient ? C’est fort probable.
« Je ne suis pas une mutante. Je suis ce qu’on appelle une inhumaine… C’est complètement différent ; les mutants ont le même ADN que les humains tandis que le mien n’est absolument pas le même… Ses yeux fixent la peau soignée, elle ose à peine regarder Reagan. J’ai mes pouvoirs que depuis quelques mois seulement. »
Willow se sent toujours aussi gênée ; ignore tout de la réaction de Reagan. Après tout, il fait parti du Parti Collectif, il ne porte pas les mutants et autres dans son coeur. La petite brune a envie de se cacher dans un trou de souris pour ne plus jamais en ressortir.
« Je ne travaille plus pour le MI6 depuis quatre ans. Moment d’hésitation. De toute façon, ça se saura, je ne pense pas qu’ils gardent ça sous silence. Je bosse pour le Shield. »
A quoi bon le taire ? ARES se fera un plaisir de dénoncer l’agence et de l’accabler de cacher en son sein des agents non-recensés. Il l’aurait appris d’une façon ou d’une autre et il est peut-être mieux que cela vienne de Willow.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Lun 18 Juil - 21:28
What have we become ?
Willow & Reagan
Le mercenaire tentait confusément de remettre ses idées en place. La plupart de ses questions avaient trouvé leurs réponses, réponses qui amenait tout un lot de nouvelles interrogations. Faire le point. Tenter d’analyser la situation. Il fallait qu’il agisse de manière rationnelle pour rassembler tous les morceaux du puzzle. Plus facile à dire qu’à faire. Surtout quand votre ex, que vous n’aviez pas vu depuis pas loin de six ans débarquait ensanglanté sur le pas de votre porte sans crier gare. Donc elle était à New York. Depuis combien de temps ? Un moment apparement étant donné qu’elle savait qu’il vivait ici et qu’il bossait pour le parti Collectif. Avait-elle glané ces informations par le biais du MI6 ? Il n’avait gardé quasiment aucun contact avec ce service après leur mission en Irak. Il n’avait pas voulu prendre le risque qu’elle essaie de le retrouver. Il avait prit grand soin de faire disparaître toute trace de lui. Jusqu’à son retour à New York en tout cas. C’était une goutte d’eau dans l’océan comparé à ce qu’elle avait confessé ensuite. Willow n’était pas humaine. Il était obligé de se le répéter un certain nombre de fois dans sa tête pour que l’idée effleure seulement son esprit. Il n’arrivait pas à intégrer cette information.
Elle était autre chose. Un mutante ? Elle lui avait caché ça tout le temps qu’ils avaient partagé ensemble ? En tout cas, elle était recherché par ARES pour avoir refusé de se faire recenser. Il n’avait pas de compte à rendre à la jeune femme mais il sentait tout de même qu’il était en train de se mettre dans une position plutôt délicate. Il travaillait pour un parti politique qui défendait le Registration Act et qui avait tout fait pour le faire voter par le parlement. Il soutenait cette initiative, depuis le début. Il avait toujours été en faveur du RA. Mais maintenant ? Il ne savait plus vraiment. Après l’enlèvement du vice-président, il avait commencé à douter de ses motivations, celles du parti. De tout. De lui-même. Et cet homme, Venom ? Il avait comme le sentiment d’avoir déjà entendu ce nom-là quelque part. Tout ça était très déstabilisant. Il fut néanmoins sorti de sa réflexion quand il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir lentement. Il attendit quelques secondes avant de se retourner, le temps d’entendre ses pas légers sur le plancher grinçant de son appartement.
Évidemment, elle aurait fini par sortir de cette chambre, à un moment ou à un autre. À moins qu’elle ne tente de se faire la malle par la fenêtre qui donnait sur l’escalier de secours mais il en doutait. Il ne s’attendait juste pas à ce qu’elle soit si rapide. Il fut néanmoins surpris de voir qu’elle avait simplement enfilé une vieux tee-shirt bien trop grand pour elle. Il fut frappé d’un flash du quotidien de l’époque où il avait été un « nous ». Il la revoyait sortir de sa chambre alors qu’il faisait déjà couler le café, les cheveux ébouriffés et simplement vêtue de l’un de ses tee-shirt à lui. Un simple souvenir. Et pourtant, il lui semblait reconnaître celui qu’elle portait à présent. Mais le temps que cette pensée traverse son esprit, il avait déjà atteint son regard qu’il était incapable de quitter. Il sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Avait-il imaginé une seul seconde à quel point il serrait difficile de se retrouver à nouveau face à elle ? C’était le genre de pensée qu’il s’était toujours interdit. Il avait fait une croix sur cette parenthèse de bonheur. Ce n’était pas une vie pour lui, ça ne l’avait jamais été. Le destin avait toujours eu d’autres plans pour lui. Mais lesquels ?
Elle ne pouvait pas soutenir son regard plus longtemps. Il imaginait que ça devait être aussi dur pour elle que ça ne l’était pour lui, si ce n’était plus. Après tout, elle n’avait jamais rien demandé. Il avait pris la décision de partir tout seul, sans lui laisser voix au chapitre. Sans lui laisser l’opportunité d’essayer de le retenir. C’était d’ailleurs pour ça qu’il n’avait pas tenté de s’expliquer à l’époque. Il connaissait ses sentiments pour elle, ils avaient eu des projets. Elle n’aurait probablement pas eu de mal à argumenter pour qu’il reste. Mais c’était impossible. Un nouvelle fois elle s’excusa. Il resta silencieux, se contentant de l’observer. Comme si elle pouvait disparaître à chaque seconde. Il lui montra son set de bandages de la main, une manière de l’incitée à changer ses pansements. Il n’avait pas encore eu l’occasion de voir si ses talents de chirurgien avait été à la hauteur. Il s’était levé de sa chaise pour lui permettre de s’y assoir et avait récupéré un vieux tabouret sur lequel traînait une pile de vieux journaux. Avec toute la délicatesse dont il était capable, il commençait à défaire les bandages.
Reagan ouvrit de grands yeux lorsqu’il découvrit que sous les compresse, le corps était indemne. Il releva son regard vers elle, interrogateur. Alors elle essaya de lui expliquer confusément. Il voulait comprendre mais n’était pas en mesure d’encaisser tout ce flot d’information pour le moment. Il caresse doucement son bras à l’endroit où il l’avait panser comme pour vérifier qu’il n’est pas en train de rêver. Ce contact avec sa peau l’électrise comme jamais. Il la lâche alors, gêné par ses propres sensations. À mesure qu’elle lui explique, Reagan se passe le visage dans les mains, frottant son visage comme si allait pouvoir se défaire de toutes les contradictions qui le submergeaient à présent. Comment tout cela était-il possible ? À vrai dire, Reagan n’avait pas envie de le savoir. Toutes ce surnaturel, ces choses qui sortaient du champ des possibles, c’était trop pour lui. Ce qui ne l’étonna pas, c’est d’apprendre qu’elle bossait désormais pour le Shield. Willow avait toujours été une jeune femme pleine d’ambition et faisant preuve de compétences largement au dessus de la moyenne.
« Tu travailles pour le Shield…. Et… euh… Depuis quatre ans ? »
Il était à New York depuis quelques années et elle avait été là. Tout près de lui tout ce temps. Elle savait qu’ils étaient dans la même ville et n’avait jamais tentée d’entrer en contact avec lui. C’était plutôt explicite. Il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle saute de joie à l’idée qu’il soit si proche d’elle, c’était légitime. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une certaine peine à l’idée qu’elle l’avait effacé de sa vie. Une autre voix dans sa tête lui disait qu’elle savait qu’il était là, c’était donc qu’elle avait cherché à le retrouver, peut-être. Ou alors ce n’était qu’un fantasme de son esprit. Quoi qu’il en soit, cette situation était assez intenable. Les nons-dits commençaient à s’accumuler dans la pièce. Il avait l’impression que son appartement se remplissait d’eau et qu’il était peu à peu en train de se noyer, de manquer d’air. Il se tourna vers elle et dans un geste plutôt audacieux, il prit son visage dans sa main pour le relever vers lui. Peut-être fallait-il juste commencer par le commencement.
« Je suis désolé, Willow… Pour la peine, pour l’incompréhension. Pour tout. Je ne voulais pas te faire de mal. Je ne le voudrais jamais contrairement à ce que tu peux penser. C’est pour ça que je suis parti… »
C’était un peu maigre comme explication mais chaque chose viendrait en son temps. S’excuser était déjà un bon début.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Lun 18 Juil - 22:38
Reagan & Willow
Les doigts de Reagan effleurent sa peau, doucement, purement là où devait se trouver l’une des coupures. Le regard de la jeune femme suit le sillon que tracent les doigts du mercenaire et une multitude de frissons parcourent toute sa colonne vertébrale. C’est violent. Comment pourrait-il en être autrement ? Il est clair que son être est encore totalement accro à Reagan et ce, malgré le sevrage de six ans. C’est électrique. C’est troublant. Peut-être ressent-il lui aussi les mêmes sensations perturbantes que Will car il retire sa main comme s’il venait de se brûler. La jeune femme relève un peu son regard afin d’observer les traits de son visage. Il a vieilli, c’est indéniable mais c’est également le cas de la brune. Pourtant, Reagan a conservé ses traits qu’elle aimait déjà tant, sa barbe négligé ne vient rien gâcher ; bien au contraire. Elle se mord l’intérieur des joues puis, après une brève inspiration pour se donner du courage, pour ce qui va s’ensuivre. La jeune femme n’a pas eu à annoncer son inhumanité à beaucoup de gens. Juste Graham mais ce dernier étant un mutant, ça n’a pas eu de mal à passer. Elle n’a pas envie que Reag pense qu’elle ait pu lui cacher quoi que ce soit. Certes, c’est le cas mais pas sur une chose aussi essentielle. Les réactions du blond ne se font pas attendre, l’anglaise perçoit le malaise qui commence à se former entre les deux. En est-ce vraiment un ? Vous savez, Willow n’est pas une experte en comportement humain, la plupart du temps, ses congénères la laissent dans la perplexité la plus totale.
« Oui. Répond-t-elle tout simplement. Ils sont venus me recruter directement au MI6. Et je sais également que tu es à New-York depuis un bon moment. Je l’ai appris lors d’une mission de filature qui visait un membre du PC ; j’ai un peu enquêté, c’est vrai. »
Une confession. Il n’aura pas fallu bien longtemps à la jeune femme pour découvrir le poste qu’occupe Reagan dans le parti. Elle a bien essayé de se faire violence, de ne pas l’approcher, d’ignorer le fait qu’ils se trouvaient dans la même ville mais la curiosité l’avait emporté. Elle l’avait suivi, à plusieurs reprises, observé de loin jusqu’à faire du repérage dans son immeuble. Finalement, elle a plutôt bien fait, sans ça, elle serait peut-être morte dans un caniveau, à l’heure qu’il est. Délicatement, les mains du blond viennent se poser contre les joues de Willow et cette dernière retient sa respiration durant quelques secondes. Juste le temps de ses excuses. Excuses qui font plus mal qu’autre chose.
« Ne dis pas ces mots là. Fait vivement Will tout en repoussant Reagan. Je t’interdis de prononcer ces trois foutus mots que tu as laissés sur un misérable morceau de papier. »
La brune s’est brusquement levée de la chaise sur laquelle elle était installée. Son sang bat à ses tempes, elle peut sentir la colère monter à la vitesse grand V, celle qu’elle a retenue depuis des années. Celle qu’elle n’a pas pu exprimer depuis le départ brutal de Reagan.
« C’était même pas de la peine à ce niveau là. C’était… J’étais… Tu m’as complètement brisé le coeur, à partir comme un voleur !! J’étais persuadée que toute notre histoire n’a été que du vide pour toi, que ces quelques semaines ne représentent rien à tes yeux. Et comment veux-tu que je puisse penser le contraire ?! Tu ne m’as même pas donné une seule explication. Juste trois putains de mots. »
Elle se mord les lèvres ; ses yeux se sont humidifiés mais elle les essuie d’un revers de la main rageur. Elle n’en a pas fini avec lui.
« J’ai passé des semaines à me demander ce que j’avais bien pu faire pour mériter un traitement pareil et la seule évidence pour moi c’est que je ne devais probablement pas mériter ton affection, pas en valoir la peine. Parce qu’aux dernières nouvelles, lorsque l’on tient à quelqu’un, on ne l’abandonne pas ainsi. »
Willow se prend la tête entre les mains, prend de profondes inspirations pour chasser les points noirs qui dansent devant ses yeux. Son organisme, bien qu’en meilleure forme que vingt-quatre heures plus tôt, n’est pas encore complètement remis. Puis s’agiter de la sorte vient réveiller la douleur sourde de son flanc qui a décidé de se manifester un peu plus violemment.
« Mais le pire, c’est que j’ai voulu me persuader que j’étais passée au-dessus de ça, que c’est loin derrière-moi, que ça ne laisse qu’un vague goût amer. Mais non. Ca me rend toujours aussi malade. Six longues années et j’ai l’impression que c’était hier, la douleur est toujours la même ! Mais dans le fond, je devais m’en douter, c’est pour ça que je n’ai jamais voulu te revoir, même en te sachant à New-York. Je craignais que trop ce que ça allait me faire et j’avais raison de m’inquiéter. Six ans et je suis incapable, lorsque je te regarde, de refouler tout ces souvenirs, ces regrets et ce putain de besoin de me jeter dans tes bras ! Je déteste ça. »
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Lun 18 Juil - 23:41
What have we become ?
Willow & Reagan
Des mots aussi fort que des balles à bout portant. Voilà l’effet qu’on les paroles de Willow sur lui. Il se haït de la mettre dans un tel état, de l’avoir fait tant souffrir. Une nouvelle fois le combat intérieur qui se livre en lui sépare son âme en deux parties distinctes. L’une d’elle aurait souhaité qu’elle s’en remette, qu’elle l’oublie et passe à autre chose. L’autre éprouve une certaine satisfaction de savoir qu’il a toujours une place dans sa vie, dans son coeur. Mais l’eau a coulé sous les ponts. Et finalement, il se sent terriblement coupable de lui avoir infligé tant de tourment. Il le lui a dit et il le pense. Il n’a jamais voulu la blesser, de quelque manière que ce soit. Mais il sait que ce n’est pas le genre d’excuse qui se digère facilement. À entendre le ton de sa voix, l’état dans lequel elle s’était mise, elle avait dû en baver. Et lui qui avait cru ce jour-là qu’il pourrait encaisser le fait de la laisser derrière lui, comme il avait finalement réussi à vivre avec le décès de Jamila, se trompait lourdement. Il avait juste cessé d’écouter ses sentiments. Il avait éteint le bouton de ses émotions. Toutes ces années. Comme anesthésié.
Il savait qu’un jour où l’autre tout cela ferait probablement surface à nouveau. Mais il avait fini par se convaincre qu’il était passé à autre chose. Jusqu’à aujourd’hui. Il avait envie de crier, de lui expliquer, de couvrir les mots durs et impitoyable de Willow par les siens mais il resta silencieux. Reagan n’avait pas la force de se battre. La jeune femme avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, il fallait qu’il la laisse extérioriser ce mal qui les avaient si longtemps rongé tous les deux. Six longues années. Elle s’emporte, perd son sang froid. Sa voix est fragile. Il ressent chaque fêlure que traduit ses mots. Il s’en veut tellement. Il était prêt à encaisser évidemment. Il l’avait toujours été, depuis le jour où il avait pris cette décision qui allait changer leur vie à tous les deux. Et pourtant, il ne s’attendait pas à ce qui allait suivre. Il avait tout imaginé, sauf qu’elle lui avoue avoir toujours des sentiments pour lui. Il décida alors d’abandonner la rationalité et tendit le bras vers elle pour agripper son tee-shirt et la tirer vers lui. Elle se tenait dos à lui quand il vint se coller contre elle pour passer doucement ses bras autour de sa taille. Il s’arrêta dans son mouvement en l’entendant gémir sourdement et faire la grimace.
Le mercenaire s’écarta alors d’elle et releva son tee-shirt avec prudence. En voyant son bras complètement guérie, il en avait déduit qu’elle devait avoir une sorte de pouvoir de régénération ou quelque chose du genre. Il avait tapé à côté. Mais ce n’était pas vraiment le moment de faire un exposé sur la nature inhumaine de Willow. Le bandage qu’il avait posé plus tôt était légèrement imbibé de sang. Reagan se réinstalla sur le tabouret et tira vers lui le matériel de premier secours. « Approche… On va regarder ça de plus près… »
Alors qu’elle tenait le vêtement relevé, il défaisait le bandage avec minutie, essayant d’éviter de lui faire plus de mal. C’était peut-être le moment pour lui de profiter de la situation. Il fallait qu’elle évite de bouger, elle n’avait pas vraiment d’échappatoire tant qu’il nettoyait la blessure et changeait le pansement.
« C’était tout sauf du vide, Willow… »
Reagan n’avait jamais été très confortable avec l’expression des sentiments. Il n’avait jamais mis de mots sur ce qu’il éprouvait pour la jeune femme, même à l’époque. Il essayait de le lui montrer au quotidien. Le jour où il avait laissé cette note dans l’appartement de Willow, c’était trois autres mots qu’il aurait aimé laisser à la place de ses excuses.
« Je ne sais pas si des explications pourraient rattraper quoi que ce soit… j’en doute… »
Il releva son visage vers elle et planta son regard dans les prunelles de la demoiselle. « Tu en valais la peine. Tu es ce qui m’est arrivé de meilleur dans la vie… »
Ces paroles semblaient peut-être contradictoires. Mais cette histoire était tellement compliquée. Il décida d’essayer de lui donner des explications, aussi clairement et succinctement qu’il le pouvait tout en continuant son ouvrage.
« J’étais différent quand je t’es rencontré. Solitaire. J’avais perdu foi en l’homme, en l’humanité. Je ne poursuivais qu’un seul but qui était loin d’être louable. Et puis je suis tombé sur toi. Un petit bout de femme brillante et spirituelle. Entêtée aussi… Tu as bousculé toutes mes habitudes. Mes certitudes. Tu m’as appris à aimer la vie à nouveau. J’ai voulu croire à tout ça. Mais j’étais déjà dans une situation compliquée. Dangereuse. Il était hors de question de te mêler à tout ça… Je ne pouvais pas prendre le risque de te perdre… »
Il avait terminé de passer le bandage autour de sa taille et l’attacha avec un petit morceau d’adhésif. Il gratta doucement les poils de sa barbe avant de continuer, sa voix un peu plus basse, comme une réflexion qu’il se faisait à lui-même.
« Je t’ai perdu quand même… »
Il tira doucement sur le tee-shirt de la petite brune pour la recouvrir et se leva de son tabouret. « Ça tiendra le temps qu’il faudra, mais il serait quand même préférable que tu te reposes un peu… »
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Mar 19 Juil - 9:45
Reagan & Willow
Cette colère qui agitait Willow, qui tétanisait tous ses muscles, retombe immédiatement après que la jeune femme se soit tu. Le calme plat. Juste un profond sentiment de malaise, de tristesse, presque de l’abattement. Voilà, elle a vidé son sac, a enfin dit tout ce qu’elle pense de cette situation, de la façon dont Reagan l’a quittée six ans plus tôt. C’est fait. Maintenant, la brune a juste envie de se rouler en boule dans un coin pour pleurer toutes les larmes de son corps, réussir à retirer ce foutu malêtre qui la ronge depuis des années. Bras crois contre sa poitrine, Will se retourne pour se retrouver dos au mercenaire, elle l’a assez vu comme ça. Sa tête se baisse, des larmes commencent à couler sur ses joues bien qu’elle fasse tout pour les retenir. Sa décision est prise, elle va s’en aller. De suite. Willow va retourner dans la chambre de Reagan, enfiler ce foutu jean malgré la douleur, balancer son sac sur une épaule et quitter cet appartement de malheur pour ne plus jamais y retourner. Elle a assez importuné le blond, il doit probablement en avoir assez d’elle, non ? Certes il se dit désolé d’être parti comme ça mais six années se sont écoulées entre temps, six années sans qu’ils ne se voient ou aient un quelconque contact. Il l’a oubliée. Le temps a fait son oeuvre sur lui, peut-être voit-il quelqu’un d’autre. Une fille qui en vaut largement plus la peine. Will se mord avec force l’intérieur de ses joues, cache quelques instants son visage entre ses mains pour tenter de calmer la crise de larmes qui ne saurait tarder. S’isoler et vite. Vite vite vite. La brune relève la tête, va faire un pas lorsque quelque chose accroche son t-shirt. La chaise, peut-être ? Mais non, Willow est tirée vers l’arrière et lorsqu’elle sent contre son dos le torse de Reagan, son souffle se coupe, son coeur manque un battement. Non. Que fait-il ? Se serait-elle… Trompée ? Elle meurt d’envie de se retourner pour venir se blottir entre ses bras, cacher son visage contre son torse… Hélas, la douleur devient soudainement plus intense quand le bras du mercenaire vient toucher son flanc. Le léger gémissement de douleur qui s’échappe de Will la désespère. Putain. Puis il l’a entendue, bien sûr qu’il a entendu sa plainte puis qu’il s’écarte vivement.
La brune se laisse faire comme un pantin, ne régissant pas vraiment lorsqu’il relève le bas du t-shirt qu’elle tient machinalement. Il décolle doucement le pansement, arrachant une nouvelle moue à la brune mais cette fois, elle sait ce taire. Le silence revient. Juste quelques secondes. Mais la courte phrase prononcée par Reagan vient exploser dans l’esprit de Willow qui baisse vivement la tête pour regarder l’homme assis sur le tabouret. Elle ne peut pas bouger, il le sait. Il en profite. Les doigts qui retiennent le tissus s’y agrippent, la brune se crispe un peu et son coeur lui fait un mal de chien. Alors elle s’est finalement trompée sur son compte ? Pour de vrai ? C’est en tout cas tout ce que les explications du mercenaire laissent entendre. Elle a finalement eu un peu d’importance dans sa vie. En a-t-elle encore ? Possible. Les yeux de la jeune femme se sont embués, c’est une idiote. Elle fuit son regard, ne supporte pas de le regarder, pas après tout ce qu’il vient de lui direT. Néanmoins, elle aimerait lui dire qu’il aurait pu rester, qu’elle n’était pas une petite chose, qu’elle était déjà en mesure de se protéger toute seule à l’époque. Aucun mot ne parvient à franchir la barrière de ses lèvres. Sa gorge est obstruée, c’est tout juste si elle parvient à respirer normalement. Finalement, le pansement est terminé sans que la brune ait eu l’occasion de dire quoi que ce soit. Le regard toujours fuyant, elle hoche de la tête.
« Tu as raison. » Murmure-t-elle.
Puis elle s’enfuit. Se dérobe à son regard pour retourner se planquer dans la chambre, porte fermée. Son dos s’appuie contre le bois, elle se laisse glisser sur le sol, son visage entre ses mains. Que faire ? S’enfuir véritablement ? Après tout, Willow serait parfaitement capable de se volatiliser en passant par la fenêtre qui donne sur l’escalier de secours, comme sa chambre à elle. C’est facile et rapide. Disparaître dans la nuit pour ne pas revenir. Mais ce serait idiot. Il y a autre chose qu’elle voudrait faire. C’est mal. Oui, totalement. Ou peut-être pas. Son esprit est embrouillé, Will a du mal à réfléchir correctement, à faire preuve d’un peu de courage. Elle essuie ses yeux, inspire profondément avant de se relever pour rouvrir la porte de la chambre. Quelques pas, tous deux sont à nouveau face-à-face, même pas un petit mètre les sépare. Combien de secondes passent-ils à se regarder sans rien dire, sans même bouger ? Deux, trois grand maximum. La jeune femme franchit le pas qui les sépare, une de ses mains vient empoigner le t-shirt qu’il porte pour le « forcer » à s’abaisser tandis que l’autre se glisse contre sa nuque. Elle ne réfléchit plus du tout. Ses lèvres viennent se poser sur celles de Reagan et tout part en vrille. Son coeur s’emballe à une vitesse folle, ses pensées se brouillent totalement et la douleur ? Oh elle disparaît toute seule. C’est complètement irréfléchi. Sûrement une mauvaise idée mais Willow s’en fiche. Ca fait trop longtemps qu’elle n’a pas pu ressentir tout ce tourbillon de sensations qui se déchaînent en elle. Ses doigts caressent tendrement sa barbe, leurs fronts sont joints et un léger sourire étire les lèvres de la brune. Elle dépose quelques baisers sur ses joues, un nouveau sur sa bouche puis elle rit doucement.
« Même après six ans… Tu continues à me faire le même effet. » Dit Will doucement.
Oui. Six ans et la présence de Reagan, ses lèvres contre les siennes, le fait de le sentir contre elle, tout ça fait toujours perdre la tête à la brune. Les années n’ont pas vraiment servi à la soigner de cette relation qui sur la fin, lui aura fait plus de mal qu’autre chose. Mais tant pis. C’est un risque et tant qu’à y être… Elle l’embrasse encore une fois.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Mar 19 Juil - 21:34
What have we become ?
Willow & Reagan
Reagan abandonna finalement la jeune femme des yeux. La situation était suffisamment difficile à supporter pour ne pas en rajouter en la fixant inopinément. Il pouvait l’entendre renifler, devinait des larmes brillantes se former au coin de ses yeux. Il devait continuer pourtant. Dire ce qu’il avait à dire. Il fallait qu’elle arrête de se torturer avec toutes ces questions. Il ne l’avait pas abandonné parce qu’il se fichait d’elle. Il était parti parce qu’il l’aimait. Plus que tout au monde. Évidemment, c’était un concept un peu compliqué à comprendre. Le comportement de Reagan ne répondait pas toujours à une logique collective. Il l’avait un peu piégé en la confrontant en même temps qu’il changeait son pansement mais il ne voulait pas qu’elle l’interrompe, pas avant qu’il ait dit ce qu’il avait à dire. Les explications plus détaillés viendraient plus tard, peut-être. C’est à son tour de se taire. Elle reste parfaitement muette. Le mercenaire ne sait pas trop comment interpréter son silence mais il sent bien qu’elle est bouleversée. Comment ne pas l’être ? Lui-même à du mal à faire part de ses sentiments.
Une fois son ouvrage terminé, il la laissa filer. Ça ne servirait à rien de la retenir, pas maintenant. Elle aussi avait des choses à digérer. Il devait lui donner du temps. Pour quoi ? Lui pardonner ? Et ensuite ? La situation dans laquelle ils étaient, était de loin la derrière qu’il aurait pu imaginer. Il ne savait plus où il en était, ni où il allait. Tout ce qu’il pouvait faire s’était d’attendre. Attendre de voir ce qui allait arriver ensuite. Et il semblait qu’il n’aurait pas à attendre bien longtemps, à son grand étonnement. La porte se rouvrait sur la jeune femme. Elle allait probablement éclater à nouveau. Lui renvoyer ses explications dans la figure. En tout cas c’était à ça que se préparait Reagan. Certainement pas à ce qui allait arriver. Ils étaient là, tous les deux, debout, se chaugeant du regard. C’est finalement elle qui parcourt la distance qui les sépare encore. Reagan se sent alors tiré. Agrippée à son tee-shirt, elle l’attirait à lui sans qu’il ne réalise vraiment ce qui était en train de se passer. Il sent ses doigts délicats glisser cont re la peau de son cou et l’entraîner. Ce n’est qu’au moment où leurs lèvres étaient entrées en contact qu’une décharge d’électricité avait finalement réveillé son cerveau engourdi.
Sa bouche si douce, le goût de ses lèvres. Tout remontait alors à la surface. Il avait l’impression que leur dernier baiser remonter à la veille. Son coeur avait passé la vitesse supérieure et s’emportait allègrement. L’espace d’un instant, il oublie tout. Son départ il y a six ans, la peine que ça lui avait procuré. Toute la douleur s’évapore. Il sentait l’odeur de sa peau, odeur qu’il n’avait jamais réussi à oublier. Malgré les efforts, certaines choses restent. Ses mains avait déjà entreprit de se joindre à ce ballet, l’étreignant avec une grande délicatesse, tachant de ne pas ranimer la douleur des blessures de Willow. À quelques centimètres de son visage, il entraperçoit l’esquisse d’un sourire. Une douce chaleur l’envahit alors. Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas vu sourire. C’était comme une douce caresse. Il aurait pu être abasourdi par la situation si son esprit avait pu rester un tant soit peu rationnel. Mais la logique s’était carapatée au moment même où leurs lèvres s’étaient retrouvées. Il ferma les yeux quelques instants pour profiter pleinement de ce baiser, de ses mains sur son visage, ses caresses tendres. Et ce rire, bon sang…
« Tu m’as tellement manqué… »
Il fallait bien qu’il se l’avoue. En dépit de toutes ces années, de toute l’application dont il avait fait preuve pour oublier leur histoire, certaines choses restaient immuables. Il ne pouvait pas lutter contre un sentiment aussi profond. Et c’est avec une certaine satisfaction qu’il l’entendit confesser qu’elle n’était pas tout à fait insensible à ses charmes. Reagan se prenait à rêver l’espace de quelques secondes à eux. Simplement reprendre les choses où ils les avaient laissé. Mais le fantasme laisse place à la réalité de la sensation d’un nouveau baiser qu’elle lui donne. Qu’ils partagent. Avec plus d’impétuosité cette fois. Comme si cette petite flamme qui n’avait jamais cessé de brûler se transformait en brasier ardent. La passion, le désir refaisait surface du plus profond des abysses. Ses mains couraient le long du corps de la brunette, se glissant sous ce tee-shirt trop grand qui avait été le sien, il le savait. Ses doigts retrouvaient toutes leurs sensations. Malgré les bandages, il la connaissait par coeur. Chaque courbe de son corps était gravée dans sa mémoire.
Il la poussa peu à peu vers la table sans cesser de l’embrasser. Le sang dans ses veines battaient à tout rompre. Sa respiration avait pris un nouveau rythme. Quelque chose de plus chimique était à l’oeuvre. Une sorte de magnétisme qui attirait leur deux corps l’un vers l’autre. Il l’avait soulevé légèrement pour l’assoir sur la table, se retrouvant alors entre ses jambes, caressant ses cuisses avec un peu plus de fougue. Ses lèvres quittèrent celle de la jeune femme pour venir se faufiler sur sa joue, descendant le long de son cou pour remonter ensuite vers le creux de son oreille qu’il mordilla audacieusement. Si on lui avait demandé qu’elle partie du corps il préférait chez une femme, il aurait répondu sa nuque à elle. Si on lui avait demandé qu’elle était son endroit préféré au monde, il aurait répondu le creux de son cou à elle. Comme si être là était une évidence. Il frottait doucement son nez contre son visage quand il fut interrompu par un brouhaha pour le moins inopiné. Il ne comprit pas tout de suite d’où le bruit provenait quand il se rendit compte qu’il s’agissait en fait du propre ventre de Willow. Il s’écarte légèrement d’elle en éclatant de rire avant de venir l’embrasser à nouveau, fugacement. Après tout, elle n’avait rien avalé depuis qu’elle était arrivé ici, peut-être même bien avant.
« On va manger un bout avant que je me fasse avaler tout cru par la créature que tu caches à l’intérieur… »
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Mer 20 Juil - 9:42
Reagan & Willow
Elle lui a manqué. Cette seule pensée suffit à venir agrandir un peu plus le sourire qui illumine le visage de Willow depuis quelques secondes. Depuis que leurs lèvres se sont séparées après le long baiser qu’ils viennent d’échanger, le premier en six ans. Si le temps n’a pas réussi à effacer ou atténuer la douleur de cette brutale rupture, il n’est pas non plus parvenu à annihiler les sentiments profonds et sincères qui étreignent toujours le coeur de la brunette. Elle ressent toujours les mêmes frissons qui parcourent son corps lorsque les mains de Reagan l’enserrent délicatement et tendrement pour l’attirer au plus près de lui. Willow ne se ment pas, un moment comme celui-ci, elle en a rêvé maintes fois, pas au début de leur rupture mais quelques semaines après, lorsque la colère s’en était allée et que le manque s’était installé à la place. Un vide. La jeune femme se rend compte qu’elle a ni plus ni moins, vécu avec une sensation de vide au fond de son être sans jamais être capable de la combler. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Puis, c’est comme tout, on s’y habitue, on apprend à vivre avec et c’est toujours… Etrange lorsqu’elle disparait. Dans des gestes légers, tendres, ses doigts retracent les traits du visage de Reagan ; elle pourrait le faire les yeux fermés. Combien de fois l’a-t-elle fait lorsqu’ils étaient ensembles ? Impossible de trouver le nombre exact. Le nouveau baiser qu’ils échangent ne l’aide pas à retrouver le compte, son esprit s’embrume complètement, son coeur s’affole et ses bras glissent autour du cou du mercenaire pour venir se blottir un peu plus entre ses bras. A travers le fin tissu qui la couvre, Willow peut ressentir la chaleur du corps de Reagan, cette même chaleur qui l’enveloppe l’apaise tout en la rendant pourtant un peu plus folle. Son souffle se coupe momentanément quand les mains du blond viennent se faufiler sous le vêtement, caressent sa peau; le contact de leurs peaux l’électrise. C’est exactement comme avant. Comme si rien n’avait changé entre eux.
Il la pousse délicatement, les yeux fermés, la jeune femme se laisse entièrement faire avant de se retrouver sur la table. Ca lui rappellerait presque des souvenirs. Ses jambes viennent enserrer les hanches de Reagan, l’attirent le plus possible d’elle. La douleur ? Oh là croyez-moi que Will ne la ressent absolument pas. Elle a d’autres priorités. Comme profiter de la sensation grisante des lèvres du blond sur sa peau qui l’enivre. Tout est intense. Parfait. Jusqu’à ce que le ventre de la brune se manifeste. D’accord. Cela doit bien faire deux-trois jours que Will n’a pas eu le temps d’avaler quoi que ce soit à l’exception des pilules d’adrénaline lors de la tentative d’arrestation menée par Stephen Strange. Il faut dire que se sustenter n’a pas été dans les impératifs de la jeune femme, le premier étant de soigner ses blessures et d’éviter de mourir. C’est certain que se nourrir aide pour ce processus, elle le sait, mais dans l’urgence et embrouillé par la douleur, son cerveau n’a pas réussi à penser à tout, contrairement à d’habitude. Mais que son estomac se manifeste maintenant, au pire moment possible… C’est plutôt cocasse. Ca les fait rire tous les deux, Will lève les yeux au ciel en secouant un peu la tête de gauche à droite avec une moue semi-exaspérée par la réflexion de Reagan.
« Pour ma défense, les 72 dernières heures ont été plutôt intenses. » Dit-elle en tapotant de son index le bout du nez de Reagan.
Soixante-douze heures qu’elle court dans tous les sens pour essayer de fuir Venom, puis Strange, puis tous ceux qui pourraient l’arrêter. Et fuir Reag, un peu, au début. Là, elle s’est délibérément jetée dans ses bras, prenant le risque de briser un peu plus son coeur… Mais elle s’en fout ! La brune regarde autour d’elle, toujours assise sur la table, ses jambes pendants au-dessus du sol, étant trop petite pour que ses pieds l’atteignent. C’est dans ces moments là, aussi, qu’elle se sent ridiculement petite ; surtout à côté du mercenaire qui fait bien trente bons centimètres de plus qu’elle. Elle se souvient que cela le faisait plutôt rire de la voir se trimballer avec un marche-pieds un peu partout dans son appartement, ne pouvant pas atteindre les placards ou étagères un peu en hauteur. En général, la brune lui répondait en lui tirant la langue avec une moue boudeuse. Ses yeux se posent sur la fenêtre, elle observe quelques secondes l’extérieur et la nuit qui tombe avant qu’une soudaine pensée l’assaille.
« Quel jour est-ce ? »
Le premier juillet. Un vendredi. La main de la brune se pose contre sa bouche, vendredi, déjà ? Normalement, elle est censée aller au parc avec Ella, après l’école. La gamine a dû l’attendre toute l’après-midi, demandant l’heure toutes les deux minutes à Amanda. La jeune femme descend de la table, dit rapidement à Reagan qu’elle doit passer un coup de fil urgent et disparait de la pièce pour s’isoler dans la chambre. Par chance, elle a eu le temps de récupérer son téléphone du Shield et c’est avec empressement qu’elle compose le numéro une fois assise sur le lit. Deux sonneries avant qu’une petite voix fluette et à l’étrange accent mélangeant celui New-Yorkais et Londonien réponde.
« Hey, c’est maman. « C’EST MAMAAAAAAAN ! Hurle soudainement Ella pour prévenir Amanda, Willow a le réflexe d’éloigner le combiné de son oreille avant de devenir sourde. T’es pas venue, j’ai attendu très longtemps. -Je sais, je suis désolée… J’avais beaucoup de boulot. -Tu viens, demain ? -Non ma puce, mais j’essaie de venir aussi vite que possible. -Oooooh… »
La brune se mordille les lèvres, le ton triste de sa fille ne l’enchante pas et elle l’imagine aisément faire la même moue déçue de son père. Car bien qu’elle ait hérité du nez et des yeux de sa mère, la gamine a un fort air de famille avec Reagan ; certaines expressions du visage, des regards que la fillette n’a pourtant jamais pu voir mais qu’elle reprend à la perfection. La conversation dure encore quelques minutes avant que Willow ne parle brièvement à Amanda. Puis elle raccroche. La brunette se doute que dans l’autre pièce que compose le petit appartement, Reagan a tout entendu. Ce serait peut-être le bon moment pour lui avouer la vérité… Elle secoue la tête, non, pas encore. Elle ignore tout de sa réaction, n’est pas certaine de vouloir la connaître si celle-ci est négative. Ca attendra encore un peu. Le téléphone est balancé dans le sac, l’anglaise quitte la chambre pour se retrouver de nouveau face à Reagan ; elle croise les bras contre sa poitrine, légèrement nerveuse.
« Je suppose que tu as tout entendu d’ici… Elle baisse brièvement les yeux. Beaucoup de choses se sont passées en six ans. »
Notamment le fait qu’elle ait mis au monde leur enfant. Mais ça, ce sera pas pour tout de suite, cette confidence.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Mer 20 Juil - 14:37
What have we become ?
Willow & Reagan
Peut-être que cette interruption tombait à point nommé. Peut-être qu’ils allaient trop vite, qu’il grillaient les étapes. Reagan n’était pas vraiment en mesure de réfléchir, c’était ces émotions qui lui dictaient désormais la conduite à suivre. Mais un soupçon de raison s’était alors manifesté. Ce qu’il ressentait, ce tsunami d’émotions, devait être contenu. Parce qu’il ne fallait pas se leurrer, la revoir n’avait pas seulement déclencher en lui la mélancolie, la culpabilité. Pas seulement la sérénité, la tendresse non plus. La toucher, sentir sa peau sous ses doigts à nouveau, avait réveillé ses instincts les plus profonds. Il brûlait de désir pour elle comme jamais. Il ne pouvait pourtant pas se permettre de faire n’importe quoi. Il avait envie d’elle, c’était certain. Envie que leur corps se retrouvent. Mais maintenant qu’il l’avait retrouvé, il ne pouvait pas prendre le risque de refaire tout capoter. Même s’il le voulait, il ne pouvait pas effacer les six dernières années avec un baiser. Même avec plusieurs. C’était tellement tentant. Faire comme si de rien n’était. Comme s’il ne l’avait jamais quitté. Leurs rires résonnaient avec le même aplomb qu’à l’époque. Tous ces bons moments qu’ils avaient passé ensemble. Bien sûr, il se chamaillait régulièrement mais ça restait généralement bon enfant. Il n’y avait pas une tâche d’encre pour ternir le tableau de leur histoire.
Reagan savait ce qu’il allait sacrifier en partant. Au moins il n’avait gardé que de bons souvenirs. Des souvenirs qui revenaient à lui avec un peu trop de vigueur. Une chose était sûre, elle avait gardé le même répondant, la même insolence qui le faisait tant craquer. Si petite soit-elle, elle avait un fort caractère. Il n’avait jamais cherché à avoir le dernier mot avec elle, c’était un combat perdu d’avance. Il avait l’impression que les choses étaient restée figée. Il aurait plutôt imaginé que leur sentiments l’un pour l’autre se serait étiolé au fil des années, mais rien. La complicité demeurait. Ou semblait demeurer. Après tout, ce qu’ils avaient partagé avait été d’une telle intensité. Ça ne pouvait pas être balayé du revers de la main comme un simple jeu de cartes. Il l’espérait de tout son coeur. Willow s’interrompit alors au milieu de leur échange. Il semblait qu’elle se rappelait soudain de quelque chose d’important. Elle l’abandonna un moment pour filer dans la chambre, il en profita pour fouiller dans l’un des tiroirs de la cuisine à la recherche des brochures de nourriture à emporter. Il trouva un traiteur qui faisait des pizzas en livraison et un autre thaï auquel il commandait régulièrement des plats à emporter.
Reagan n’était pas un mauvais cuisinier mais il passait rarement de temps à faire la popote. Son appartement n’était de toute façon pas prévu pour. Son frigo était vide ou du moins ne contenait pas grand chose niveau bouffe. Il n’avait pas vraiment d’ustensiles de cuisine, ayant utilisé les seuls qui restaient pour faire tenir des étagères ou pour démonter des choses. Et puis le thaï, ça lui rappellerait des souvenirs. La jeune femme et lui avait l’habitude de se rendre régulièrement dans un établissement thaïlandais dans le quartier de Willow à Londres. Il n’en avait jamais retrouvé d’aussi bon à New York. La porte de la chambre était entrebâillée. Le mercenaire saisit les brochures pour les apporter à la brunette. C’était elle qui déciderait du menu. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques pas de la porte, il s’arrêta dans son élan, la main en suspend au dessus de la poignée. Il n’était pas du genre à faire preuve d’indiscrétion mais il avait tout de suite compris que les paroles qu’avaient prononcées la miss ne lui était pas destinées. Son corps se crispa en une demi-seconde. « C’est maman. » Il n’avait pas vraiment entendu le reste de la conversation. Ces mots résonnaient dans sa tête, encore et encore. Comme un écho qui au lieu de se dissiper prenait de plus en plus de puissance.
Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, son poing s’était serré fermement sur les papiers qu’il tenait. Il recula de quelques pas, comme pour s’éloigner de quelque chose de terrible. Reagan sentait que la chaleur qui l’avait envahit plutôt le quittait peu à peu, laissant en lui en froid glacial qui lui donnait des frissons. Il était vraiment naïf d’imaginer un instant qu’elle l’aurait attendu, qu’il avait toujours fait parti de sa vie, parti d’elle. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui même après tout. Il sentit une sorte de force invisible écraser sa poitrine. Il avait besoin d’air. Il fondit sur la fenêtre de la cuisine pour l’ouvrir et s’y pencher. Il tentait de reprendre son souffle. Willow revient finalement. Elle doit comprendre que quelque chose ne va pas car elle semble plus nerveuse tout d’un coup. Reagan passe mécaniquement sa main dans ses cheveux trop longs, frotte sa barbe avec fébrilité. Un mauvais tic qu’il avait depuis qu’il ne se rasait plus. Il est incapable de la regarder en face. Il avait déjà encaissé un paquet d’informations ces dernières heures. Il évitait soigneusement de la regarder, espérant que tout ça ne resterait qu’un malentendu. Qu’en évitant de croiser son regard, rien de tout cela ne serait réel. Un enfant…
Elle sait qu’il sait. Les mots de la brune ne font que tourner un peu plus le couteau dans la plaie. Avant que Midas ne le menace, avant son départ, il avait eu des projets. Il avait rêvé d’un nouveau départ. Grâce à elle, il avait l’impression que refaire sa vie était quelque chose de possible. Il s’était imaginé vieillir à ses côtés, il avait fantasmé leur futur. L’idée de lui faire un enfant lui avait évidemment traversé l’esprit. Un lien indéfectible. Le plus beau moyen de se lier à la personne qu’on aimait. Il avait évidemment commencé à formuler des hypothèses dans sa tête. Avait-elle quelqu’un dans sa vie ? C’était probablement pour ça qu’elle n’avait jamais cherché à le revoir. Mais alors tout ce qui venait de se passer entre eux ? N’était-ce qu’un mirage ? Une simple réminiscence de leur passé ? Il aurait dû être heureux pour elle. C’était ce qu’il lui avait souhaiter. Passer à autre chose, refaire sa vie. Mais il en était incapable. La simple idée de l’imaginer avec un autre homme lui donnait la nausée. Pensée pour le moins hypocrite étant donné qu’il n’avait pas fait de chasteté durant toutes ces années. Mais pour lui, ça n’avait rien à voir. L’un ou l’autre coup, par si par là. Des aventures purement physiques, jamais de sentiments. Jamais de « régulières ». Willow, elle, avait eu un enfant avec un homme, la pilule était plus que dure à avaler. Il ne l’avalait tout simplement pas.
« Effectivement… »
Il était incapable d’en dire plus. Il avait l’impression que toute émotion l’avait abandonné. Il se sentait vide, vidé. Il se rendit néanmoins compte qu’il tenait toujours les prospectus dans la mains, complètement compacté par la force de son poignet. Il écarta ses doigts crispés pour les laisser tomber sur la table de la cuisine.
« Je n’ai rien à manger ici, il va falloir commander des plats à emporter… »
Les seuls mots qui sortirent de sa bouche étaient des banalités. Il se laissa choir sur le bord de la fenêtre et sorti un cigarette de son paquet. Une fois allumée, il tira une longue bouffée sur cette dernière. La sensation de la fumée qui infiltrait ses poumons, la nicotine qui montait déjà jusqu’à son cerveau avait quelque chose d’apaisant.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Mer 20 Juil - 16:33
Reagan & Willow
A nouveau, le malêtre. Décidément, leurs retrouvailles ne sont pas de tout repos et tous deux passent par des sentiments diverses et variés, passant d’un extrême à un autre en quelques secondes. De l’abattement le plus complet au bonheur grisant de retrouver ses lèvres contres les siennes. Mais là ? Willow ne sait comme réagir, que dire. Elle ne voulait pas qu’il l’entende discuter avec Ella, sa fille… Leur fille. La brune peut ressentir le froid qui s’est maintenant installé dans cette pièce dont l’air était encore électrique, quelques minutes plus tôt. Ses bras sont venus se croiser contre sa poitrine, elle n’ose pas franchir la nouvelle distance qui les sépare. Pas de suite. Reagan évite de la regarder, sûrement souffre-t-il de cette révélation… Si les rôles étaient inversés, s’il avait refait sa vie avec une autre femme qu’elle, il est certain que Willow en aurait été malade, que son coeur l’aurait mal vécu. Elle peut donc comprendre cette soudaine distance de la part du mercenaire pourtant… S’il savait à quel point ce qu’il peut imaginer est faux… La brune ne l’écoute pas, elle attend encore quelques secondes avant de finalement s’avancer jusqu’à lui. Son estomac est noué, Will ne sait pas encore exactement ce qu’elle va bien pouvoir dire à Reagan. Elle se plante devant lui, pose une main contre sa joue pour relever son visage tandis que l’autre remet en place une mèche de cheveux du blond. Ils n’étaient pas aussi longs, à l’époque où ils étaient ensembles, ça ne déplaît pas à Willow. Elle le trouve… Tout aussi séduisant. Son regard croise celui de Reagan, son coeur se serre. Bon sang. Leur fille a exactement le même… Pourtant elle ne flanche pas, ne bouge pas d’un iota et se met à caresser tendrement la joue du mercenaire. Elle ne lui doit pourtant pas d’explications, si Willow avait voulu faire sa vie avec un autre homme, avoir une famille et tout le reste, c’était dans son droit. Sauf qu’elle n’a pas envie qu’il s’imagine tout ça, qu’elle l’a aussi facilement sorti de son existence.
« Je sais ce que tu es en train de penser. De t’imaginer. Mais tu fais fausse-route. Je n’ai pas refait ma vie et si quand bien même c’était le cas, j’en avais tous les droits. Sa deuxième main effleure la barbe de Reagan. Oui, j’ai eu une fille… »
Notre fille, a-t-elle envie de rajouter mais les mots se coincent dans sa gorge. Elle déteste le voir ainsi souffrir pour une chose qui ne devrait même pas lui causer de la peine. Il faut qu’elle parle. Qu’elle lui dise tout. Elle en est incapable, incapable de dire une simple phrase qui ferait prendre conscience à Reagan que non, elle a été incapable de vivre ce qu’elle a vécu avec lui avec une autre personne. D’autant plus en ayant mis au monde leur enfant ; enfant que Will, pendant un moment, était incapable de dire s’il était un cadeau empoisonné ou tout le contraire. Leur fille était un souvenir impossible à effacer, un morceau de Reagan auquel la brune devait se confronter à chaque fois qu’elle la voyait. Ca la rendait heureuse et malheureuse à la fois ; avoir quelque chose de lui la consolait mais d’un autre côté, ça la brisait aussi. Tout dans cette situation avait une double facette.
« C’était un accident. »
Ce n’est pas un mensonge. La conception d’Ella n’était en rien planifiée, ni l’un ni l’autre n’avait parlé d’un quelconque enfant et pour être honnête, Willow n’y avait pas du tout pensé. La jeune femme n’avait pas véritablement besoin de mentir, juste déformer légèrement la réalité, rester vague. Un jour elle aura le courage de tout avouer à Reagan mais pas aujourd’hui, elle n’en a pas la force, le courage.
« Lorsque je m’en suis rendue compte il était bien trop tard pour que je puisse faire quoi que ce soit. Le géniteur ne faisait plus partie de ma vie bien avant sa naissance et n'en a jamais vraiment fait partie. »
Encore une fois, c’est vrai. Et si Will préfère utiliser le mot « géniteur » plutôt que « père », c’est uniquement pour bien marquer que la personne n’a pas vraiment eu d’impact sur la vie de Willow. Même si ça, par contre, c’est tout le contraire. La jeune femme pousse un petit soupir, baisse les yeux le temps d’une seconde avant de retrouver les yeux clairs de Reagan. C’est toujours difficile, pour elle, d’exprimer ses sentiments. Ca l’a toujours été. C’était quelque chose qu’ils avaient au moins en commun, cette incapacité à dire aux gens qu’ils aiment leurs sentiments. C’est idiot mais c’est comme ça.
« Tu disais avoir changé après m’avoir rencontrée… Crois-tu que ce soit uniquement ton cas ? Elle rit doucement. Mon Dieu, avant de te connaître je ne voyais aucun intérêt à un quelconque attachement émotionnel, je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier de se soucier de quelqu’un. J’ai plus changé en quatre mois à tes côtés que pendant ces six dernières années sans toi. »
Willow se mordille les lèvres. Elle se sent un peu ridicule, de devoir dire tout ça. C’est la vérité, certes, mais ce qu’elle peut être mal-à-l’aise lorsqu’on se rapporte à ses sentiments.
« Je n’ai pas refait ma vie non pas parce que je ne voulais pas… Mais parce que je ne pouvais pas. Vivre ce qu’on a vécu tous les deux avec quelqu’un d’autre me semblait illégitime, impensable… Impossible. Je préfère être seule plutôt qu’être avec quelqu’un d’autre que toi. »
Des aventures, elle en a eues. Elles sont nombreuses. Mais n’ont jamais compté aux yeux de Willow. Après le départ de Reagan, elle avait repris sa vie d’avant, elle était retournée à ses nombreuses liaisons. C’était du physique, un moyen de peut-être essayer de combler le vide qu’avait laissé le départ de celui qu’elle aime sans pour autant y parvenir. Peut-on l’en blâmer ? Non. Prudemment, la brune vient déposer un baiser sur le coin des lèvres du blond avant qu’il ne dévie sur sa bouche, que ses mains ne viennent se poser contre la nuque de Reagan afin qu’elle retrouve sa place légitime. Entre ses bras.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Jeu 21 Juil - 13:50
What have we become ?
Willow & Reagan
Reagan n’avait jamais été un grand fan de montagnes russes et pourtant c’était exactement ce qui était en train d’arriver à son coeur. Lui qui pensait ne plus en avoir, il sentait son organe de vie le tirailler au creux de sa poitrine. Tous ça allait bien trop vite pour lui. Il n’avait pas le temps de se faire à une émotion qu’elle était déjà balayée par son contraire. Les contradictions. Voilà quelque chose dont le mercenaire avait de plus en plus souvent à faire ces derniers temps. Tout expert en analyse qu’il était, il se retrouvait incapable de mettre toutes les informations qu’il recevait en ordre. Il détestait ça. Toute sa vie, il avait toujours fait en sorte de garder le contrôle. La maîtrise, c’était ce qui lui avait permis d’avancer jusque là. Même à l’époque où il avait rencontré Willow, s’il s’était permis quelques largesses, il n’avait jamais complètement lâché prise. C’était comme ça qu’il fonctionnait. Comme ça que son monde fonctionnait. Pour cela qu’il était toujours seul. Avoir quelqu’un dans sa vie était un facteur X absolument imprévisible. Trop de constantes méconnues. Et pourtant, Willow avait été capable de lui apporter assez de stabilité pour qu’il puisse concevoir l’éventualité d’une vie à deux après toutes ces années.
Elle avait un fort tempérament, c’était clair. Elle était aussi brillante qu’obstinée. Malgré tout, avec elle, il avait trouvé une certaine quiétude. De la sérénité même. Et pourtant, il avait tiré une croix sur leur histoire. Il avait sacrifié ce bonheur manifeste par peur. Il savait qu’il aurait été incapable de supporter qu’il lui arrive le moindre mal. Tout ce qui arrivait aujourd’hui était la suite logique des ses actes. Il fallait qu’il assume. Qu’il prenne la pleine responsabilité de ce qu’il avait fait, des décisions qu’il avait prises. Six ans, c’était long. Une éternité. Tellement de choses étaient arrivé dans sa vie. Il avait prit des virages à 180°, avait finalement arrêté de courir sans jamais avoir de nouvelle cause qui trouve vraiment grâce à ses yeux. Il avait décidé de finir sa route à New York, il avait accepté la proposition de Maxwell et un poste au Parti Collectif. Mais tout ça, c’était une façade. Un moyen d’occuper ses journées. Ses nuits. Une routine dans laquelle il s’abîmait, qui lui permettait de se mettre en pilote automatique. Ne pas réfléchir, ne pas ressentir. Son job lui procurait assez d’adrénaline pour arriver à faire l’impasse sur tout le reste.
D’après ses propos, elle avait l’air d’en savoir pas mal sur lui. Dans quelle mesure, il n’en avait aucune idée. Il se rendait seulement compte qui ne savait plus rien d’elle. C’était une jeune femme différente à présent. Elle avait évolué dans sa carrière, avait changé de continent. Elle avait eu un enfant. Il sentit une main se poser sur sa joue, les doigts de la brunette glisser contre son visage. Elle releva doucement son visage vers elle. Il se laissait faire passivement. Ces caresses qui avaient été éperdues quelques instants auparavant lui faisait à présent plus de mal que de bien. Ce n’était plus le goût des lèvres de Willow qu’il avait en bouche mais celui amer des regrets et de la culpabilité. Il se contente alors de l’écouter, sans vraiment croiser son regard. Il était navré d’apprendre que sa maternité n’était pas tout à fait dans ses plans. Il aurait voulu qu’elle ait une vie normale. Même si hypocritement, il était soulagé d’apprendre qu’elle n’avait personne. Du moins c’est ce qu’il comprenait dans ses paroles. « Tu n’as pas de comptes à me rendre, Willow… »
Tout ça était trop difficile à entendre. Les explications de la jeune femme sonnaient comme des justifications. Elle n’avait pas à se justifier auprès de lui. Il n’avait aucun droit sur elle. Il ne voulait pas savoir. La peine d’imaginer tout ce qu’il avait manqué était encore trop vive. Mais elle enchaînait tout de même. Et les confessions qu’elle lui faisait à présent étaient dévastatrices. Il repensait à leur rencontre, les mois qu’ils avaient passé ensemble. Tout avait été si intense. Il repensait à la bague. Il avait su à l’époque, qu’elle était la bonne. La seule et l’unique avec qui il pourrait partager un bout de chemin. Mais les choses étaient différentes désormais. Ils avaient changé, tous les deux. Malgré cette force qui les attirait toujours l’un vers l’autre, ils étaient devenus d’autres personnes. Savait-elle vraiment qui il était ? Ce qu’il faisait ? En l’entendant au téléphone, une idée venait de s’allumer dans son esprit. Les informations atteignaient son cerveau avec un temps de retard. Il réalisait alors qu’elle était une fugitive. Ce que ça impliquait pour elle. Et pour lui. En une fraction de seconde, il réalisait que leurs vies étaient aux antipodes l’une de l’autre.
Mais il ne pouvait pas rester insensible à ses paroles encore bien longtemps. À demi-mots, elle était en train de lui avouer qu’elle avait eu des sentiments profonds pour lui. Qu’elle en avait toujours. Il ferma les yeux en sentant la bouche de la brune se poser à la commissure de ses lèvres pour finir par les rejoindre. Ils échangèrent un long baiser. Moins passionné que les précédents mais beaucoup plus tendre. Un tête-à-tête plein de douceur et d’amour, lui sembla-t-il. Elle vint se serrer contre lui. Le mercenaire passait ses bras autour de la jeune femme et l’attira sur ses genoux. Pourquoi la vie ne pouvait-elle pas être simple. Simple comme cette étreinte qu’ils partageaient à présent. Il sentait son souffle contre sa peau, frotta doucement son visage contre ses cheveux, profitant de cette odeur qui l’avait toujours enivré.
« Je… Je vais avoir besoin d’un peu de temps… euhm… pour digérer tout ça… »
Il passa délicatement sa main dans les cheveux de la brune, laissant ses doigts courir entre ses mèches.
« Je sais qu’en six ans beaucoup de choses ont eu le temps de se passer mais… disons que c’est plus facile en théorie qu’en pratique… »
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Jeu 21 Juil - 18:41
Reagan & Willow
Durant un court instant, Willow se demande s’il ne va pas la repousser. Si, finalement ces années loin l’un de l’autre n’auraient pas été néfastes… Enfin, c’est plutôt l’idée que la brune puisse avoir un enfant qui semble perturber Reagan. Il aurait été tellement plus simple de lui avouer qu’il s’agissait de leur enfant à tous les deux, plutôt que de lui laisser croire que sa fille était celle d’une vague aventure sans lendemain. Sauf que Will ne parvient pas à le faire, elle préfère repousser ce moment à plus tard, à une autre fois… Mais y en aura-t-il une ? Après tout, la brune ne va pas rester encore bien longtemps dans cet appartement, cachée du monde. Tout d’abord, elle ne le supporterait pas, de rester cloîtrée ici. Elle a déjà passé trois longs mois dans une cave et depuis, a horreur de rester trop longtemps entre quatre murs. Puis elle a des responsabilités, un job, une fille et un nouveau combat éperdu contre un gouvernement qui la répugne. Demain matin, la brune repartira pour retrouver un semblant de vie. Sous une autre identité, un autre visage. Il lui faudra également penser à demandé à Graham de lui faire des faux-papiers pour Ella, juste au cas ou Will voudrait la renvoyer en Angleterre avec Amanda. Ce serait sûrement le mieux pourtant, c’est une décision à prendre qui lui brise le coeur même si c’est probablement la chose la plus raisonnable à faire. En tout cas, elle ne parlera plus d’Ella à Reagan. Pas tant qu’elle n’aura pas trouver le courage qui lui manque. Pour l’instant c’est un sujet qui est trop sensible, qui blesse Reag, ça le restera jusqu’à ce qu’il sache la vérité. Probablement. Les bras du mercenaire se referment autour de Willow, la prennent sur ses genoux et la brune cache son visage dans le creux du cou de Reagan ; là, tout semble bien plus simple. S’ils pouvaient rester comme ça tout le temps, sans avoir jamais à bouger… Tout serait plus facile ! Elle frissonne lorsqu’elle sent les doigts du mercenaire qui glissent dans ses cheveux, qui frôlent sa nuque avec tendresse et délicatesse. Comment a-t-elle fait, déjà, pour vivre sans ces petites gestes d’affection ? Aucune idée.
« Je sais… Je comprends parfaitement. » Répond-t-elle doucement tout en relevant la tête pour le regarder.
Le plat de sa main vient doucement effleurer les joues de Reagan, ils se regardent dans les yeux quelques instants avant que leurs lèvres ne se retrouvent encore une fois dans un tendre baiser. Un peu comme ceux qu’il échangeaient déjà, six ans plus tôt, lorsqu’ils étaient ensembles. Elle aimerait, par moment, pouvoir revenir à cette époque, pouvoir changer ce qu’il s’est passé ce matin là. Se réveiller un peu plus tôt, l’empêcher de partir, le supplier de rester avec elle. Qu’importe les ennuis, elle était prête à l’aider mais pas à le laisser s’en aller. Elle n’aurait pas eu à connaître la souffrance que peut causer un coeur brisé, elle ignore ce qu’aurait été leur vie tous les deux mais probablement moins chaotique que celle que vit Will en ce moment. Ils auraient élevé leur fille tous les deux, Willow aurait quitté le MI6 pour se consacrer juste à l’enseignement universitaire et à la recherche. Oui, c’aurait été mieux, dans le fond. Enfin, la vie est rarement facile et ne prend jamais la tournure que l’on souhaiterait.
La soirée s’écoule, le froid qui était revenu s’en est allé. Willow évite les sujets qui fâchent, qui pourraient blesser Reagan et tous deux finissent par discuter de ces six dernières années. Pas tout, certains sujets sont passés sous silence. La brune évoque sa récente expérience en Irak, ou plutôt une partie de son calvaire sans vraiment donner de détails. Reag n’en a pas besoin, il n’a pas de mal à imaginer ce qu’ont été les trois mois de captivité ; il en a vu les cicatrices sur la peau de Will, notamment son dos. Ils parlent un peu du passé, se rappellent des bons moments sans pour autant se sentir nostalgique. C’est presque une soirée normale, de celles qu’ils pouvaient passer à l’époque, et ça donne l’impression à la jeune femme qu’ils ne se sont jamais vraiment quittés. Il y a toujours cette complicité entre eux, elle est présente et le lien qui les liait semble toujours être là. Willow finit par se trouver assise toute contre Reag, un de ses bras l’entoure et sa tête est posée contre l’épaule du blond. Ils discutent mais les paupières de la jeune femme commencent petit-à-petit à se faire lourde. Jusqu’à ce qu’elle finisse par complètement s’endormir contre lui. Pourtant, lorsqu’elle ouvre un oeil, au milieu de la nuit, l’anglaise réalise qu’elle n’est plus sur le canapé mais dans le lit de Reagan. Seule. Elle se redresse sur le matelas, se mordille la lèvre avant de se lever pour regagner la pièce principale dans laquelle dort le mercenaire. Willow réfléchit quelques instants puis finalement, vient se glisser contre Reag, entre ses bras. Un peu comme elle avait l’habitude de faire en Irak. Sauf qu’à cette époque elle se glissait totalement nue dans le sac-de-couchage. Un détail. Sa tête vient se poser sur le haut du torse de Reagan, c’est étroitement enlacés qu’elle se rendort.
La jour n’est pas encore levé, Willow s’éveille et, avec délicatesse, s’extirpe des bras du blond. Elle doit partir. Il vaut mieux qu’elle le fasse sans lui demander son avis, il serait capable de parvenir à la retenir ici mais il est temps pour elle de s’éclipser. Trop de choses l’attendent. En même temps, le fait d’avoir parlé de ses sentiments presque clairement l’effraie. Ne s’est-elle pas un peu trop mouillée ? Sur la pointe des pieds, elle regagne la chambre afin d’enfiler des vêtements. C’est en rangeant qu’elle trouve le vieux mot de Reagan, laissé six ans plus tôt. Elle le glisse dans la poche de son jean, lance négligemment son soutien-gorge sur le lit de Reag. Certes elle s’en va mais… Ce n’est pas pour autant qu’elle ne reviendra pas. Elle dépose le vieux mot sur la table, se penche pour embrasser la tempe du blond encore endormi et sans un bruit, se glisse en dehors de l’appartement. Elle reviendra. Bientôt.
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Sujet: Re: What have we become ? - Reagan Jeu 21 Juil - 22:59
What have we become ?
Willow & Reagan
La journée avait été longue. Ces dernières 24h avaient été plutôt intenses. Reagan aurait-il l’énergie, la force de prendre le recul nécessaire pour évaluer la situation. Assurément pas. Essayer de prendre les choses comme elles venaient, c’était peut-être la seule chose sensée à faire. Il savait que ce n’était pas le moment de prendre des décision ou d’essayer d’analyser les évènements. C’était le meilleur moyen de faire une bêtise. Laisser les choses en l’état. Ne pas aller plus avant. Ne pas penser au fait qu’elle était inhumaine, en cavale, pourchassée par ARES. Ne pas penser qu’il travaillait pour le Parti Collectif, que la seule chose qu’on attendrait de lui était qu’il la livre. Nash avait toujours été clair avec Chapman. Il travaillait avant tout pour lui même. Et s’il jugeait que les ordres qu’on lui donnaient étaient hors de son champ d’action, il refusait tout simplement de les suivre. Il avait déjà été plus extrême par le passé. On lui avait un jour donné pour mission le « nettoyage » d’un village au Nord du Soudan. Des gens trop « gênants ». Des femmes, des enfants, des vieillards.
Pas du goût de Reagan. Un désaccord de cette envergure ne pouvait se régler que d’une seule manière. Il l’avait su à l’époque. Si ce n’était pas lui qui s’attelait à la tâche, il savait pertinemment qu’un autre moins scrupuleux s’en chargerait à sa place. Alors autant prendre le mal à la racine. Se débarrasser du commanditaire. Reagan avait du sang sur les mains. Il avait tué de sang froid. Il ne pouvait pas s’empêcher de se demander jusqu’où la brune était allé creuser dans sa vie. Peu de chance qu’elle trouve grand chose, il avait toujours été d’une précaution indécente. Mais il la connaissait assez pour savoir que quand elle avait quelque chose en tête, elle lâchait rarement le morceau. Tellement obstinée. Elle ne pouvait pas savoir. Sinon elle ne serait pas là. Elle savait qu’il travaillait pour le PC, mais ce n’était pas quelque chose dont il se cachait particulièrement. Officiellement, il était le chef de la sécurité du parti. Rien de bien inhabituel. Surtout pour un ancien soldat des forces spéciales.
La tension était peu à peu retombée. Il leur fallut tout de même un moment pour arriver à mettre un terme à cette tendre étreinte. Un petit rappel à l’ordre du monstre qui se terrait à l’intérieur du ventre de Willow et ils avaient vite fait de commander à manger. Un sourire imperceptible c’était dessiné sur les lèvres de Reagan quand elle avait choisit le thaïlandais. Ils s’étaient installé sur le semblant de canapé qui gisait vaguement dans un coin de la pièce et engloutissaient leurs plats à emporter avec appétit. Le reste de la soirée se passa plutôt calmement. Ils passèrent une partie de la nuit à discuter. D’eux. Des années qui étaient passées. Pas de politique, il valait mieux éviter de mettre les pieds sur des chemins épineux. Les minutes, les heures passaient sans qu’ils n’en aient vraiment conscience. Bien plus encore que lorsqu’ils s’étaient embrassé, entreint, il avait l’impression que le temps n’avait pas eu de prise sur les rapports qu’ils avaient entretenus. À l’époque déjà, tous les deux parlaient énormément. Si Reagan s’était épanché sur plusieurs sujets délicats, ils essayaient de ne jamais franchir une certaine limite tacite. Simplement par respect.
Il a avait toujours su que le moment venu, il pourrait lui parler de tout. Depuis le jour où il l’avait sorti de cette tente en Irak après qu’elle ait tenté de s’en prendre à leur « collaborateurs », il avait toujours été honnête envers elle. Ils avaient des secrets l’un pour l’autre, tout le monde avait des secrets. Mais c’était plus de la discrétion que de réels mensonges. Et si leur relation avait été si intense, si le lien qui les unissait avait été si puissant c’était parce qu’ils ne s’étaient jamais gênés pour ce dire ce qu’ils pensaient. La communication, c’était le nerf de la guerre. Et ce soir-là, il avait l’impression qu’il pouvait être honnête à nouveau. Avec elle. Mais avec lui-même aussi. Les sujets abordés ne restaient qu’en surface mais c’était grisant de pouvoir discuter sans avoir à faire attention où l’on mettait les pieds. À une heure avancée de la nuit, la demoiselle finit par tomber dans les bras de Morphée. Ou plutôt dans les bras de Reagan. Il frotta son visage en jetant un coup d’oeil à la montre de la cuisine.
Lui aussi avait besoin de sommeil. Il faudrait bien qu’il retourne travailler et il fallait qu’il soit en pleine mesure de ses moyens. Il l’observa un long moment. Elle semblait si paisible. Il aurait pu la regarder toute la nuit mais il sentait ses paupières s’alourdir. Il ne pouvait pas la laisser dans le canapé dans une position aussi inconfortable. Après tout, elle avait de sévères blessures et même s’il n’avait pas tout à fait cerné l’étendu de ses pouvoirs, il était conscient qu’il lui faudrait encore un peu de temps pour récupérer complètement. Il passa ses bras sous ses genoux et ses épaules et l’emmena jusqu’à sa chambre. Il la borda avec dévouement avant de quitter la pièce. L’idée de se coucher à ses côtés lui avait traversé l’esprit. Mais il ne savait pas vraiment où il en était et elle n’avait pas vraiment semblée plus éclairée. Ou peut-être que si. Peut-être que ça l’effrayait. Peut-être qu’il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Il s’était finalement laissé tomber sur le canapé et n’avait pas mis longtemps à s’endormir ce qui était plutôt inhabituel. Il dormait du sommeil du juste mais pas assez profondément pour ne pas sentir le corps de la jeune femme qui venait se coller contre le sien. Ses bras l’enlacèrent. Après tout, pourquoi pas ?
Il était encore tôt lorsqu’il se réveilla, le jour était déjà levé mais la ville était encore assoupie. Il réalisa tout de suite qu’elle n’était plus dans le canapé. Il s’assit un instant, guettant le moindre bruit qui aurait pu confirmer la présence de la brunette dans l’appartement. Mais rien. Il passa sa main sur son visage et se leva. En s’approchant de la table, son regard tomba rapidement sur le petit billet. Il l’attrapa et l’observa quelques secondes.
« La peste… »
Le planter au petit matin en lui laissant le même mot qu’il avait écrit en disparaissant. C’était de bonne guerre. Sa frustration était à son apogée. Il avait une petite idée de ce qu’avait pu ressentir la jeune femme à l’époque. Un minuscule aperçu, il le savait. Mais il n’avait rien sur elle. Pas d’infos concrète mis à part qu’elle bossait pour le Shield. Pas d’adresse, ni de téléphone. Pas le bout d’une piste potable. Il soupire en écrasant le mot entre ses doigts avant de l’envoyer valdinguer dans un carton qui servait de poubelle. La boucle était bouclée. N’empêche que depuis six ans, elle avait gardé ce petit bout de papier et qu’elle le conservait sur elle. Une fois de plus, il sentit la culpabilité l’envahir. Et maintenant ? Tout ce qu’il pouvait faire c’était reprendre sa vie normal. Elle avait disparu, comme elle était apparu. Il jeta un coup d’oeil à la montre. Il était temps pour lui de se préparer, de retourner à la réalité de son job. Un saut rapide dans sa chambre pour récupérer des vêtements propres et sauter sous la douche. Un détail attira cependant son attention. Il s’approcha de son lit le regard suspicieux. Il tendit le bras pour attraper un morceau de tissu, qui se révéla être un soutien-gorge. Il n’avait jamais emmené de femmes dans son appartement jusqu’à maintenant et il était certain que Willow ne serait pas parti sans si ce n’était intentionnellement. Un sourire un coin se dessina sur ses lèvres.