[DÉFI SOLO] La bouffe chinoise, plus jamais

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Tom, sans doute pour la première fois de sa vie, se trouvait dans le fameux quartier de Chinatown, l'un des endroits les plus connus de New-York, sans aucun doute.

Il ne venait toutefois pas dans l'endroit pour assouvir un quelconque désir touristique, non, ou pour simplement y passer un peu de temps en profitant de l'environnement de la ville. Non. Quand il venait quelque part, c'était pour une raison bien précise. Observer les jolies lumières, c'était quelque chose qu'il faisait depuis le balcon de son appart quand il n'avait rien à faire.

Il venait... pour manger, simplement, ce qui expliquait sa présence dans l'un des restaurants du quartier. Sa posture droite et son costume simple lui donnait, déjà, un profil bien différent des jeunes qui rodaient dans le coin, ce qui n'empêchait pas d'amuser ces derniers, d'après les pointement de doigts et autres gestes vulgaires.

Il ne comptait pas manger sur place, d'ailleurs. Le restaurant était rempli de monde, au point que l'attente (qui n'aurait dû été que de 10 minutes, maximum) s'était désormais allongée pour aller dans les 60 minutes et quelques. Il se faisait aussi quelque peu pousser dans tout les sens, avec le flot d'habitants qui sortaient ou qui entraient. Lui qui détestait l'idée même du contact physique.

Il observa un peu sa montre puis entreprit de soupirer quand il remarqua que la grand mère qui le devançait venait, encore une fois, d'engager la discussion avec quiconque passait dans le restaurant. Normalement, il ne serait pas gêné : que des piaillements de la part d'une personnage sans importance, me direz-vous.

Mais l'humeur de Tom se voyait progressivement dégradée par une attente qui commençait à se faire étouffante, voyez vous. Et le fait que la vieille femme semblait avoir un sujet de discussion avec tout et n'importe qui n'aidait pas : elle ne se déplaçait que rarement, ce qui empêchait la foule d'avancer, et il était perçu comme impoli de la dépasser dans la queue !

Il pesta un moment contre les normes idiotes de la société, et remarqua que le jeune homme à lunettes, qui était devant la grand-mère (et donc, du coup, Tom lui-même) venait de quitter le restaurant, ce qui signifiait qu'il n'avait plus qu'a attendre qu'elle prenne sa propre commande : une fois l'ancêtre partie, il pourra prendre sa propre nourriture, lui permettant de quitter cette foule humaine.

A son grand dam, ceci dit, la vieille femme... entreprit de parler, de nouveau, dans une langue qu'il ne comprenait pas. Là, il fronça un peu des sourcils, avant de prendre rapidement une expression frustrée quand il se rendit compte que cinq minutes s'étaient écoulées, sans que nul commande n'ait lieu. De toute évidence, elle comptait bavarder !

Tais-toi, femme sénile.

Il refusa d'admettre que c'était un accident, une pensée devenue parole par un quelconque processus étrange. Il voulait qu'elle se taise, et il ne comptait pas y aller doucement !

Le restaurant se tut un moment.

La vieille Chinoise fronça alors des sourcils et entreprit de faire rapidement sa commande, observant le comptable dans les yeux. Ce dernier la dévisagea sans problème : il avait déjà pris des vies. Lui briser le cou serait facile pour lui, quasiment trivial. Il ne reculerait pas devant une vieille folle qui avait besoin de lunettes pour bien voir.

Le plat fut rapidement servit alors que l'ambiance reprit, et la grand-mère dévisagea encore un peu plus notre homme avant de reculer un peu, ne quittant pas le restaurant.

Tom s'avança et annonça rapidement sa propre commande, ne désirant pas rester dans l'endroit plus longtemps, ce qui ne lui permit pas de remarquer le mouvement de main bizarre que fit la vieille femme alors qu'elle avait le plat de Kelley dans son champ de vision, ou même le regard froid que cette dernière lui tendit. Plus naturellement, il ignora cette dernière.

Le chemin vers sa maison fut court et sans évènements, vraiment. Quasiment ennuyant : Il prit l'ascenseur, ouvrit la porte pour entrer, entreprit de fermer la porte et prépara son repas nocturne : une télé allumée, avec les dernières nouvelles, un verre d'eau et voilà tout.

Pour lui, rien n'était spécialement anormal. Il soupira même alors qu'il alluma les infos, qui parlaient encore et toujours de la même chose : le virus X1R1, la RA, le Parti Collectif, la récente guerre civile des avengers (un nom stupide). Des nouvelles qui ne l'affectaient pas, et qui ne risquait pas de l'affecter... tout du moins, la dernière partie.

Comme beaucoup de mutants, il était inquiet, même s'il s'estimait comme dans une meilleure position que d'autres de sa "race". Lui, après tout, n'était qu'un simple comptable... enfin, un tueur, aussi. Si jamais la police l'attaquait, il pourrait plaider l'abus, rien à craindre.

Pourtant, quand l'on prend la vie des autres, l'on finit toujours par se sentir suivi, et, pour un homme comme Tom, c'était, naturellement, un signe d'une catastrophe imminente, quelque chose qui lui ferait payer son mauvais "Karma", en quelques sorte, ou tenterait : il n'allait certainement pas mourir à cause de quelques rednecks imbéciles, hum.

Il mordit dans un Nem.

Un choc lui passa alors à travers le corps : si jamais il blâma, pendant un moment, une incompétence criminelle des cuisiniers avec de la sauce piquante, il constata rapidement que ça tenait de quelque chose de plus... surnaturel, que ça !

Tom se leva... non, bondit de son siège, et constata qu'il commençait rapidement à rapetisser, au point que la table qui contenait tout ces plats était plus grande que lui. Des poils lui apparurent sur le corps alors que ses vêtements disparurent, sa bouche s'allongea, comme son nez, qui se mit à détecter d'innombrables odeurs, au point d'en être dépassé.

Ses mains rapetissèrent, une queue apparut, ses pupilles prirent du volume... que se passait t-il ?! Comment ?! Dans sa panique aveugle, Tom entreprit de hurler pour essayer de prévenir un quelconque voisin, mais seul un aboiement vulgaire se fit entendre !

Confus, Tom finit sa transformation : il voulut marcher, mais il s'écroula au sol, plusieurs fois. Il entendait mieux et sentait mieux, au prix d'une vision plus limitée, il se sentait plus petit, il... non.

Avec grande peine, Tom se déplaça devant un miroir : un chien. Seigneur. Il était devenu un chien.

Il resta figé un moment : comment ? qu'est-ce qui se passait ? Un mutant ennemi ? Non... c'était de la magie ? Bah, impossible, qui aurait p-

La vieille femme revint dans sa tête, avec son regard embrasé, pendant l'espace d'un instant : elle ? ELLE ?! Impossible ! Comment est-ce qu'une vieille femme pouvait le transformer en chien ?! Impossible ! Il était sûrement en train de rêver ! C'était une magie...

Ho, il se souvint qu'il existait dans un monde où des monstres radioactifs verts et des dieux nordiques se foutent sur la geule dans un porte-avion aérien.

Ho.

Bon, il devait sans doute retrouver la vieille femme... dans New-York. Heh. Pourquoi est-ce que sa nuit de Week-End devait être si difficile ? Enfin, autant sortir. En espérant que la porte s'ouvre !

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Pour résumer la situation : Tom, un comptable dont la façade sérieuse et polie cache un psychopathe sans émotions, venait de déguster de la nourriture chinoise qui l'avait transformée en un petit chien. Loufoque, mais il aurait sans doute préféré un mal de ventre. La fautive ? Une vieille dame avec des pouvoirs magiques. Aussi improbable que ça l'était.

Et s'il voulait redevenir humain, il devait la trouver ! Ce qui expliquait pourquoi un petit chien s'acharnait à bondir sur la poignée de la porte, dans un effort malheureusement vain : eut t-il été un clebs plus gros, il aurait pu essayer de l'ouvrir. Mais là, il ne pouvait faire qu'un boucan monstre ! Damnation ! Si jamais ses voisins pouvaient l'entendre...

Tom se releva, difficilement (bien que la tâche devenait de plus en plus facile alors qu'il adaptait à ce corps étrange) et ses nouveaux sens développés lui permirent d'entendre la porte de ses voisins s'ouvrir alors que Jack (un homme rude et bien porté sur la bière) entreprit d'aller cogner sur la porte !!

Y'a des gens qui veulent dormir ici ! Arrête de te presser contre la porte ou c'est moi qui vais presser ta face contre mon poing, salaud !

Damnation ! Il se faisait hurler dessus par un homme "inutile" ! Tom, dans sa précipitation, entreprit de former une réponse... mais sa condition de chien ne lui permit que de sortir quelques aboiements précipités. Il entendit notre homme reculer pour un moment, confus, avant de se diriger vers la loge du concierge !

Si jamais Tom en était capable, il aurait sans aucun doute accompli le fameux facepalm. Cependant, il se contenta de bouger un peu la tête. Il devait trouver un moyen de se libérer, à tout prix, ou il risquait d'avoir des problèmes d'ici le lendemain ! Ses oreilles surdéveloppées détectèrent alors la présence de deux hommes dans les escaliers : le premier était Jack, et le second était sans aucun doute le concierge.

Une occasion de partir, donc ! Tom attendit l'occasion parfaite alors que le duo arriva devant sa porte, le concierge sortant ses clés au passage.

Alors, tu dis que y'a un clebs dans l'appartement de Tom ? T'aurais pas simplement bu un peu trop, encore une fois ?

En effet, Tom ne gardait pas d'animaux de compagnie chez lui... enfin, a l'exception d'une mygale, bien gardée dans son petit enclos. Il n'aimait pas, en effet, l'idée d'un chien ou d'un chat dans son appartement, ça ruinerait l'ordre précis de sa maison. Une mygale, c'était plus petit et il n'avait pas besoin de passer son temps à acheter des croquettes.

La porte s'ouvrit alors, et Tom fonça à travers les jambes des deux hommes, bondissant dans les escaliers ! C'était dur, bien sûr, mais la surprise lui permit de distancer rapidement les bonhommes... même si l'un d'entre eux bondit pour le pourchasser !

Il fallait qu'il sorte de cet immeuble, et vite !

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Courir n'avait sans doute pas été le choix le plus malin de la vie de Tom, surtout quand ce dernier se retrouvait dans un corps canin qu'il ne contrôlait pas. Mais c'était ça, ou se faire attraper par les voisins, un futur qui l'aurait simplement empêché de rejoindre la grand-mère qui... bon, il était définitivement coincé dans un conte de fée moderne, de qualité douteuse, en plus.

Une rencontre brusque avec un mur le ramena à la réalité, surtout quand les pas du voisins se firent soudainement plus lourds, ce dernier se rapprochant dans une course maladroite. Tom bondit donc directement pour continuer sa course folle dans les escaliers de son immeuble, s'écroulant presque sur un mur en se faisant.

Dans son état, il était impossible pour lui de bien se mouvoir. Bouger, oui, mais courir ? Dans un environnement aussi étroit ? Impossible. Ceci dit, la surprise de son voisin, et la présence de multiples personnes dans les escaliers (que Tom pouvait dépasser avec aise) signifiait que la course pataude de ce dernier était également ralentie, à son grand déplaisir, d'après les nombreux jurons qu'il lâchait.

Se cognant une nouvelle fois, Tom entendit beaucoup de bruit plus bas, et si jamais son visage canin était capable de former des émotions bien complexes, l'on reconnaîtrait de la panique dans son visage : il y'avait du monde plus bas, beaucoup !

La course au hall fut donc des plus infernales, comme si jamais Tom se retrouvait coincé dans une sorte d'horrible forêt. Son ouïe supérieure entendait tout : les cris des uns, les rires des autres, la musique bruyante, les "mate le chien" de certains jeunes hilares, les innombrables bruits de pas d'humains lourds comme des éléphants... tout lui semblait être une sorte de cauchemar surréel, comme si jamais une série de géants machiavéliques voulaient le tuer.

Finalement, il glissa entre les jambes d'un homme et rejoignit les rues de New-York, naturellement remplies. Il se sentait nettement affaiblie pour l'occasion. Pas assez pour en avoir l'air piteux mais il était quand même nettement désavantagé ! Il avait toutefois échappé à notre bonhomme, bloqué également dans la foule humaine.

Enfin, notre homme était bien sorti mais le concierge avait accès à son appartement. Par pure chance, il n'y cachait pas de "trophées", ce qui signifiait qu'il était sauf, mais il était quand même humiliant pour quelqu'un de pénétrer dans son domaine. Il pourrait ruiner l'ordre parfait de son appartement !

Tom progressa dans les rues, se dirigeant vers Chinatown. Les rues de New-York étaient naturellement bourrées de monde mais il.. emprunta simplement des allées désertes. Naturellement, il ne fut guère agressé. Après tout, un chien sans aucun collier n'avait aucune valeur pour un quelconque bandit, pas vrai ? En ce sens, il progressa rapidement.

Ce fut en arrivant à Chinatown que le premier problème se dressa : déjà, comment trouver cette vieille femme ? Si elle était rentrée chez elle, autant abandonner... mais vu sa nature bavarde, il était sûr qu'elle n'était pas encore rentrée... ou, simplement, il ne voulait pas admettre que son seul espoir était simplement introuvable !

Cherchons.

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Encore une fois, notre ami Tom se trouvait dans Chinatown. Lui qui ne pensait pas y revenir avant quelques semaines, voilà qu'il devait pourchasser une vieille magicienne dans des rues bourrées de monde, alors qu'il était déguisé en chien !

Il avait définitivement peu de chances, en cette soirée étrange. Mais le temps qu'il avait ne lui permettait pas de contempler sa situation bizarre et la malchance qui l'accompagnait. Cette malédiction l'avait déjà beaucoup trop humilié, pas question de se tourner les pouces... enfin, les pattes alors qu'il pouvait y mettre fin maintenant.

Le chien se mit donc en route : le mouvement des voitures, désormais des géants métalliques ultra-rapides, le déconcertait quelque peu, particulièrement parce que sa petite stature signifiait que les conducteurs de ces monstres de métal étaient incapables de bien le repérer si jamais il devait d'aventure se trouver sur leur chemin.

Aussi, il n'aimait simplement pas l'idée de se trouver près d'autres voitures en général, simplement. Sa paranoïa extrême le poussait à croire qu'un conducteur lambda, d'un simple coup de tête, était capable de plonger son véhicule droit dans la foule sur le trottoir. Une situation qu'un humain ne survivrait pas, naturellement... alors qu'est-ce qu'un petit chien comme lui pouvait faire ?

Les yeux de Tom bougeaient partout, son ouïe captait des bruits de conversation, quelque chose qui lui déplaisait énormément, estimant que ce n'était guère que des sons parasites, qui gênaient immensément une "mission" déjà quasiment impossible : tout les humains étaient immenses, au point qu'il devait sans cesse relever sa tête pour bien apercevoir le faciès de ces derniers. Comment pouvait t-il bien apercevoir son ennemie ?!

Le chien entendit alors, simplement, un son. Perdu dans la masse, sans importance, mais un son toutefois important, quand même : celui de la voix de cette grand-mère ! Le canine bondit en arrière, quasiment, et vit enfin ce qu'il cherchait : la gériatrique maudite était en train de discuter avec une autre femme, comprenait t-il le dialogue ? Non ! Mais il était franchement sûr de son coup, la vieille avait le même sac, après tout.

Il savait bien que juger les gens sur leurs sacs n'était pas franchement malin, mais en vu des circonstances bizarres, il était prêt à une mesure pareille. Il s'approcha un peu mais hésita : si jamais la foule observait l'apparition soudaine, il y'aurait panique ! Mieux valait rester en arrière et attendre son heure !

Le chien bondit donc sur un banc vide et se mit à attendre, satisfait. Il y'eut bien des paires de mains qui souhaitaient l'agripper, dans un effort probable de l'amener chez le vétérinaire, mais son apparence affaiblie ne semblait pas attirer du monde !

Et il attendit.

Et il attendit plus.

Et il attendit encore plus.

Quand Tom se sortit d'une brève torpeur, il constata deux choses : de un, il y'avait une bouteille d'alcool près de lui, laissée par un fêtard. De deux, la vieille n'était plus là ! Tom, devant cette absence fulgurante, se releva rapidement et étudia son environnement : la vieille était encore là, mais elle se trouvait droit dans la foule. Il pouvait la perdre de vue à tout moment !

Inquiet, Tom bondit simplement de son banc et s'engagea dans une course poursuite fascinante : une vieille dame contre un chien. Voilà. Certains tuaient des aliens au milieu d'explosions, d'autres pourchassaient des grands-mères.

Tom attendit alors un aboiement tout près de lui et tourna la tête vers la direction dudit aboiement : surprise ! Un gros chien noir (Sultan, d'après les cris du propriétaire) lui fonçait dessus, sans doute car son maître s'était montré bien peu vigilant !

Dans une situation normale, il aurait pu semé le chien, ou l'exploser en lui envoyant une pièce dans la tronche. Mais là ? Pas de chance ! Tom prit rapidement la fuite sur ses quatre pattes, naviguant entre les jambes des humains, qui s'écartaient brutalement quand l'autre chien se ramenait ! Un petit mouvement de foule se produisait !

Tom garda l'oeil sur la grand-mère, qui semblait accélérer en vu du bordel ambiant. Elle n'était pas encore bien rapide mais il était bien dur de la suivre sans encore la dépasser, le gros chien risquait de l'envoyer voler comme une quille, tiens !

Notre homme bondit sur une poubelle, et attendit que l'autre cabot soit quasiment sur lui pour bondir dans l'autre direction : le vil pitbull se cassant la geule directement sur les ordures, libérant le contenu dans la rue, par ailleurs. Tom, avec un sourire triomphant (enfin, aussi triomphant que le permettait son visage) bondit ensuite ! La vieille allait ouvrir la porte de son immeuble, pressée par tout le chaos !

Le mutant courut donc, alors qu'elle s'enfonça rapidement dans l'ouverture, et tâcha d'effectuer un autre saut pour arriver rapidement dans le hall, un saut magnifique suivi par un atterrissage lamentable, mais passons.

La vieille femme se tourna donc vers sa victime, inconsciente de l'identité de cette dernière, et entreprit de lui adresser la parole... enfin, elle fit des gestes du genre "casse toi", avec quelques phrases qu'il ne comprenait pas, puis entreprit de s'engager dans les escaliers.

Déterminé, le mutant entreprit de suivre la vieille... mais constata que cette dernière n'avait aucun moyen de savoir qu'il était devenu un chien ! Et sans moyens de communications, il lui était impossible de lui annoncer son triste état ! Il n'y avait pas pensé, avec tout ces évènements étranges. C'était bien malheureux mais il devait continuer !

La vieille ne comprenait pas encore la nature exacte du chien qui l'accompagnait, se contentant de mettre de vagues coups de pieds dans sa direction pour le chasser. Le chien se contenta juste de rester près d'elle, même alors qu'elle ouvrit la porte de son appartement.

Ce qu'elle n'apprécia guère, d'ailleurs : si elle ferma la porte de l'appart, posant le sac sur une chaise tout proche en même temps, l'on dirait bien qu'elle ne voulait pas du chien dans son appartement, d'après ces grands mouvements en direction de la porte, qu'elle s'apprêtait à ouvrir à tout moment.

Et lui, Tom, se contenta d'aboyer, bien le seul truc qu'il pouvait encore faire. Cependant, il remarqua rapidement que le "conflit" était simplement sec : il ne pouvait pas la convaincre, et vice-versa. Le chien se contenta donc de s'élancer pour aller... bah, simplement taper sur le sac avec ses petites pattes.

La vieille entreprit d'aller le pousser mais, devant son insistence, cligna des yeux un moment... avant de s'esclaffer, purement et simplement ! Elle riait comme jamais, dans une schaenfreude qui ne laissa pas son interlocuteur indifférent : un grognement interrompit sec la vieillarde.

J'espère que vous avez retenu votre leçon !

Elle agita rapidement ses mains, alors qu'une lumière aveuglante enveloppa la salle. Quand Tom ré-ouvrit ses yeux, il constata plusieurs choses : de un, il était désormais plus grand, de deux, il avait des habits, de trois, il voyait bien maintenant, alors que son nez et ses oreilles ne détectaient plus des sons parasites, de quatre... oui, sa coiffure était de retour !

Il était bien heureux du coup ! Mais... il y'avait encore un détail à régler.

Notre homme saisit un mouchoir, simplement, et le tendit vers la vieille chinoise, qui observa l'objet avec un air surpris.

C'est un mouchoir, ceci me gardera propre... d'ailleurs, oui, j'ai retenu ma leçon.

Tom enfonça son poing dans la mâchoire de la chinoise, enregistrant l'instant précis dans sa mémoire : elle, la chinoise qui l'avait maudite pour une raison stupide, qui l'avait humilié, qui l'avait déguisé en petit chien. Cette immonde sorcière qui croyait donner une leçon, se prenait un énorme poing sur son visage, l'assommant pour la soirée entière, au mieux !

Elle s'envola un peu, ensuite, et s'écrasa contre un mur, le visage figé dans une expression comique : Tom, nonchalant, nettoya seulement le sang sur son poing.

J'ai appris à ne pas te laisser jeter tes sorts, sorcière.

Le comptable se dirigea vers la porte et entreprit de l'ouvrir, observant l'appartement derrière lui en se faisant.

Bonne soirée.

--------

Rentrer dans son appartement fut facile : il salua quelques personnes, expliqua à d'autres qu'il était allé voir un film, présenta ses excuses, expliqua qu'il retenait un chien pour son ami (absurde, ceci dit) et revint tranquillement chez lui.

En espérant qu'ils n'ont pas laissé leurs salles pattes ici.

Tom s'engagea dans son appartement, admirant son physique dans son miroir (il n'était pas si arrogant, mais après une transformation canine, l'on apprécie le changement vers le positif) et entreprit de se faire un bon dîner : quelques oeufs durs, voilà.

Le tueur s'empara ensuite d'un sachet de nourriture pour sa mygale et entreprit de tout mettre dans l'enclos de cette dernière, l'araignée s'élançant dessus de façon gourmande : notre homme l'étudia, se demandant ce qui se passerait si jamais il lui nourrissait cette nourriture chinoise.

Il l'étudia, d'ailleurs : il comptait la conserver dans un frigidaire, histoire de pouvoir dénoncer cette vieille femme aux autorités compétentes... mais, en se penchant, un détail étrange lui apparut : quelques vapeurs manquaient !

Notre homme écarquilla les yeux et se tourna, lentement, vers la fenêtre de son appartement : là, dans un coin qu'il n'avait pas remarqué, il y'avait des pigeons qui semblaient bien confus : se tapant la tête sur la vitre et agissant plus comme des humains terrifiés que des animaux... et il se souvenait d'allégations sur la disparition mystérieuse du concierge et de quelques voisins, au passage.

Ho non.

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