There you go again, making me love you. (hot) - Reagan

Appuyé contre le cadre de la fenêtre ouverte, Reagan observe les petites loupiottes de Manhattan qui commencent à s’allumer une à une. Une cigarette dans une main, un verre de bourbon dans l’autre, son esprit se promenait sur les toits de Brooklyn. Il avait renoncé à rationaliser les évènements de ces dernières semaines. Il se plongeait dans son boulot au Parti et quand il rentrait chez lui, il tentait tant bien que mal de ne penser à rien. Parfois l’alcool était d’une grande aide. Ou alors c’était tout le contraire. L’ancien militaire prit une grande bouffée d’air avant de lâcher un long soupir. Six jours… Presque une semaine… Une semaine que Willow avait refait surface dans sa vie. Il n’arrivait toujours pas à savoir si ça avait été une bonne ou une mauvaise chose. Depuis son départ, il restait dans l’expectative. Il avait la nette impression que ce ne serait pas la dernière fois que son chemin allait croiser celle de la brunette, ne serait-ce qu’à cause de la pièce de lingerie qu’elle avait "oublié" chez lui lors de sa visite inopinée.

Un certain nombre de chose avait été dite durant les 24h qu’avait passé Willow dans son appartement. Ils avaient longuement discuté, mais de quoi avaient-ils réellement parlé finalement ? Reagan ne semblait pas être plus avancé qu’avant. Au contraire, il avait l’impression d’être dans la confusion la plus totale. La jeune femme lui avait fait un certain nombre de révélations qu’il avait encore du mal à digérer. Les questions s’enchaînaient dans son esprit dès qu’il pensait à elle, déclenchant parfois de fabuleuses migraines. Il n’avait pas vraiment saisi la nature non-humaine de Willow. Comment répondre à toutes les questions qu’il se posait alors qu’il n’était même pas capable de formuler une explication à la plus importante d’entre elle ? Qu’est-ce qu’elle était ? Tout ça restait tellement flou pour lui.

Il avait été grisé par la sensation de ne pas avoir été séparé d’elle toutes ces années. Comme s’ils c’étaient vu la veille. Sauf qu’il savait que ce n’était pas vrai. De l’eau avait coulé sous les ponts en six ans. Il avait vu des choses, fais des choses, qui pouvaient sembler loin d’être justifiables. Il avait abandonné toute idée de bonheur. Elle, de son côté, elle avait mûrit. Elle avait fait une carrière remarquable. Elle avait eu un enfant… Cela les mettait d’office dans deux catégories de gens différentes. Lui était indépendant de qui que ce soit. Elle était responsable de quelqu’un. Et même s’il se plaisait à repenser à la nuit qu’elle avait passé dans ses bras, il ne pouvait pas s’empêcher de douter. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui offrir à présent ? Il trempait dans des affaires plus ou moins louches, avait probablement un certain nombre d’ennemis. Il ne pouvait pas lui donner la stabilité dont elle pourrait avoir besoin. D’ailleurs, elle n’en avait de toute façon probablement pas envie.

Bien sûr, ils avaient eut des mots forts l’un pour l’autre six jours plus tôt. La revoir avait fait ressurgit tout un tas d’émotions. Est-ce qu’il l’aimait toujours ? Certainement. Évidemment. Mais l’amour n’était pas toujours suffisant. Leurs vies étaient bien trop différentes. Peut-être que toutes ces confessions intimes qu’ils s’étaient faites n’étaient qu’un effet logique de la nostalgie qu’avaient causé leurs retrouvailles. Elle l’avait dit elle-même, elle savait qu’il était là et n’avait pas cherché à le revoir. Elle avait fait irruption dans son appartement car c’était son ultime solution. Question de vie ou de mort. Forcément, il s’était inquiété après son départ. Elle n’avait pas vraiment pris la peine de lui expliquer dans quel pétrin elle s’était fourrée. Pas en détail. Il n’avait d’ailleurs pas mis trop longtemps pour reprendre contact avec quelques vieilles connaissances du Shield. Aucune information n’avait filtré. Par les temps qui couraient, avec les tensions humains/mutants/autres, le Shield faisait bien trop attention à protégé ses agents. Willow Greene, inconnue au bataillon. Il avait tout de même obtenu d’être prévenu des états des pertes sur le terrain. En gros : « Il n’y a pas d’agent Greene chez nous, mais oui on te préviendra s’il lui arrive quelque chose de grave… ».

Alors qu’il humectait ses lèvres de whisky, il aperçut du mouvement dans la petite rue en bas de chez lui. Son regard avait été attiré par une silhouette qui lui paraissait familière. Il n’avait pas vraiment eu le temps d’apercevoir son visage mais il en était quasiment sûr. Ces formes, cette allure, cette démarche… Il pourrait mettre sa main à couper… Ses sens restaient alertes, son ouÏe à l’affût du bruit de ses pas dans l’escalier… Il était déjà quasiment derrière la porte quand il entendit quelques coups frapper. Un large sourire se dessina sur son visage. Il jeta un rapide coup d’œil par le judas pour s’assurer qu’il s’agissait bien de la jeune femme. Il ouvrit la multitude de verrous qui fermait sa lourde porte mais pris bien soin de laisser la chaînette qui empêchait l’ouverture entière de la porte.

« Oui ? C’est pour quoi ? … »

Il l’observait du coin de l’oeil, un petit sourire malicieux accroché aux lèvres. Il laissa passer quelques secondes avant de se décider à ouvrir sa porte en grand. Il tentait de feinter la surprise et de cacher le rictus qui tentait de percer son visage. Il ne fallait pas qu’il lui montre qu’il était si contente qu’elle soit là. De pas laisser transparaître l’impatience qu’il avait ressenti jusqu’à ce qu’elle revienne.

« Tiens, tiens… Miss Greene… Que me vaut le plaisir ? »