{Roumanie - Cluj} - Serais-ce un trafic de frites que voilà ? - Feat Adelynn

Serais-ce un trafic de frites que voilà ?

Felicia Hardy & Adelynn Duquesne

Quelques fois je me demande vraiment ce qui me retient de rester dans l’Euroforce. Les tensions internes sont nombreuses depuis l’instauration du Registration Act et je demeure en désaccord la plupart du temps avec mes compagnons d’arme. Une petite voix dans ma tête me dit de tout laisser tomber, de ne plus m’embarrasser de ces gens qui de toute façon ne semble pas me comprendre. La voix est souvent plaintive, en particulier depuis quelques jours. Cela me rend de mauvaise humeur. Même si en général je suis d’humeur peu chaleureuse, mes équipiers ont immédiatement ressentie mon changement de caractère. Sans que j’ai à leur expliquer, ils ont saisit que quelque chose n’allait pas chez moi et qu’il valait mieux me laisser un peu tranquille. Un soir, en plein milieu d’une réunion importante, je me lève et je quitte la table sans un mot. J’en avais vraiment marre de me faire nommer ainsi les problèmes du continent européen sans pouvoir rien y faire apparemment. Tous nos efforts des dernières semaines ne mènent qu’à plus de chao au sein de la population. Je me retire donc dans ma chambre du QG. C’est quelques coups contre la porte qui me sortent de mes réflexions. Je ne dis rien, ne voulant voir personne. Sans que je l’invite, Dane Whitman entre alors. Notre leader est quelque peu à cran lui aussi. Il a moins de patience qu’à l’ordinaire. Et mes comportements parfois difficiles doivent s’ajouter à ses frustrations. Il ne le fait toutefois pas paraître. Il vient me rejoindre et reste debout près de mon lit, attendant que je me retourne. Ce que je fais après un grand soupire exaspéré. Son regard me trouble un peu, je dois dire. Il semble tellement épuisé. Je me redresse lentement, me mettant en position assise alors que je scrute ses prunelles dépourvue de leur éclat d’ordinaire. Nous gardons le silence un instant, ce qui me fait m’inquiéter pour lui encore plus. Cela n’a pas vraiment aucun sens que la sans-cœur Swordswoman ressente une telle préoccupation à l’égard de quelqu’un d’autre qu’elle-même. Dane s’anime alors, me faisant presque sursauter tellement je ne m’y attendais pas. Il me donne alors des instructions pour une mission solo. Je suis bouche bée par l’initiative. Il devine que je n’en peux plus de me sentir inutile. Il me donne donc complet pouvoir sur une mission d’enquête et de potentielle neutralisation en Roumanie. Il me donne tous les détails qu’il possède sur une organisation secrète expérimentale d’origine américaine qui s’est installée à Cluj depuis cinq mois. Les preuves s’accumulent sur leurs activités et Dane juge qu’il est temps d’intervenir pour vérifier les informations de nos sources. Il me dit tout cela en conservant ce regard éteint. Il croise enfin mes yeux à la fin de son monologue. Il me fait un sourire forcé que je sens tout de même sincère. Je me redresse, lui disant que je vais me charger de cette menace.

-Fait attention à toi, il me dit alors avant de repartir sans même me laisser le temps de réagir.

Je demeure ainsi un moment à scruter le mur, pensive. Aussi forte parfois est la voix dans ma tête qui me crie de partir, je ne peux pas envisager de le faire. L’Euroforce est devenue ma famille et Dane est ce grand frère que je n’ai jamais eu. Même si je suis difficile à vivre et que je le pousse souvent à bout, Black Knight trouvera toujours le moyen de me faire plaisir, me considérant lui aussi comme sa famille. Comme à cet instant où il m’offre exactement ce que j’ai besoin pour que je retrouve un peu de ma motivation. Je le remercie donc silencieusement, me préparant par la suite pour la mission. Je compte y aller par transport direct, ayant donc recours à notre jet privé. Je demande à l’un de nos alliés à l’entretient mécanique des armes de piloter jusqu’en Roumanie. Le QG se trouvant à Londres, la durée du voyage sera assez considérable pour avoir besoin d’un tel assistant. En cas d’urgence, il pourra aussi m’extraire du site en un appel. Je ne pense pas que ça se rende jusque là, mais on ne sait jamais. Je me mets donc en uniforme, m’armant cette fois seulement de mon épée d’énergie et d’une série de quatre poignards dissimulés à différents endroits stratégiques de mon uniforme. Je garde également sur moi une radio afin de communiquer avec mon pilote et avec le QG au besoin. Une oreillette est donc enfouie dans mon oreille pour conserver mes mains libres en tout temps. Je n’active pas mon casque, mon identité n’étant pas encore compromise. À la base, je dois commencer par m’infiltrer avant de combattre. Le casque n’est donc pas une nécessité dans l’immédiat. Une fois à Cluj, le jet atterri à l’extérieur de la ville. Je saute donc à l’extérieur tout en me couvrant d’un par-dessus afin de dissimuler au maximum mon uniforme. Selon nos sources, le principal point de rencontre de l’organisation criminelle que nous traquons est un bar simple du centre-ville. Je m’y dirige donc à pieds, gardant la tête baissée afin de ne pas attirer l’attention sur moi. En arrivant au bar, j’y entre sans hésitation. Je n’explore les lieux qu’un très bref instant, me dirigeant vers le comptoir pour commander, comme une habituée des lieux. Les gens qui ont l’habitude d’un endroit ne passent pas de nombreuses secondes à scruter le décor à leur entrée puisqu’il connaisse les recoins assez bien. Je me fais donc passer pour une jeune roumaine originaire de la région. Par le passé, j’ai déjà séjourné plusieurs mois en Roumanie et j’ai par le fait même pris le temps de me pencher sur la langue locale. Je commande donc un verre en roumain, adoptant un accent assez fidèle à celui des habitants des environs. Je me dirige ensuite vers une table libre, ayant pour seule voisine une femme penchée sur une tablette électronique. Je ne lui accorde aucun regard, comme je ne le fais avec personne. Je sirote mon verre en gardant à l’œil la porte d’entrée. J’ai mémorisé la veille les portraits des trois principaux suspects dont l’Euroforce dispose. Je n’en vois aucun présent actuellement. Finalement, au bout de nombreuses minutes de la sorte, un homme entre avec deux autres, riant fortement. Il correspond à l’un des portraits que j’ai en tête. Je me lève donc instantanément, me rapprochant du comptoir. Je commande un second verre mais en réalité je cherche à entendre ce que le suspect raconte à ses deux copains. Je ne connais pas tous les mots en langue roumaine, je suis donc soulagée lorsqu’il commence à parler en anglais. Il va se trouver une table et baisse d’un ton, rendant ma stratégie inefficace. Je retourne donc tout bonnement à mon ancienne table avec un second verre en main. Je dois trouver un moyen d’intercepter sa conversation et de déterminer où se trouve la cellule d’expérimentation. De là, mon plan est assez simple : mettre le feu et détruire toutes leurs recherches clandestines réalisées en sol européen. Si seulement je pouvais entendre ce qu’ils se racontent!

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Je ne me laisse pas abattre par le fait que je n’entende plus leur conversation. Une jolie fille dans un bar finit toujours par trouver un moyen de capturer l’attention des hommes. Je reste tranquillement assise à ma place, observant les trois hommes engagés avec passion dans leur conversation. Puis, un quatrième fait son apparition et commande à la manière d’un grand habitué des lieux. Je décide de me faire remarquer de sa part. Lorsqu’il s’approche de la table de ses copains, je me penche comme dans un geste de ramasser une chose au sol. Mon décolleté se dévoile donc et l’homme accroche son regard sur moi un instant. Lorsque je me relève, je constate qu’il hésite entre me reluquer ou bien se concentrer sur sa conversation. Lorsqu’il s’assoit avec les trois autres, je lui fais un petit sourire. Il garde ses yeux un instant sur moi avant de plonger avec un peu plus de sérieux dans sa discussion. J’agis comme si de rien était, dégustant mon verre lentement. Lorsque je sens les prunelles du nouveau venu me scruter à quelques reprises, je l’ignore volontairement du regard, faisant comme si je n’avais pas remarqué ses actions. Lorsqu’un cinquième homme entre, plus âgé celui-là, je l’identifie immédiatement comme étant un autre visage que j’ai mémorisé au préalable. Je suis définitivement au bon endroit. Les hommes se salut fortement et se font des accolades, sans se soucier des autres clients. D’ailleurs, personne à part moi ne leur prête attention, malgré leur vacarme incessant. Voilà qui est anormal. En tournant la tête un instant, la femme à la tablette électronique scrute également les retrouvailles des hommes. Je n’accorde qu’une seconde pour l’observer, mais elle me semble suspecte d’un coup. La dernière des choses que je souhaite c’est d’être repéré avant d’avoir pu terminer ma mission. Les cinq se lèvent alors, prenant la route de l’arrière du bar. Je ne peux pas laisser ces hommes filer. J’attends donc qu’ils disparaissent complètement de mon champ de vision pour me lever, abandonnant mon verre sur la table. Je me retrouve à nouveau accoter au comptoir, le barman venant vers moi. En Roumain, je lui demande un verre d’un alcool que je sais absent des étagères, à cause de son prix et de son impopularité. L’homme ne discute pas vraiment en voyant mon regard, il se dirige vers sa réserve à l’arrière afin de me récupérer la bouteille. Je n’ai rien à faire de ce verre, je veux seulement savoir s’il existe un autre accès pour l’arrière que celui emprunté par les cinq hommes il y a une minute. Effectivement, le barman emprunte une porte plus à droite et aussitôt qu’il a disparut, je contourne le comptoir afin de le suivre.

Il y a une chance que je débouche dans une réserve à part, isolée complètement du reste. Sauf que ce n’est pas le cas, je tombe dans une cuisine rudimentaire avec un autre accès dans le fond, à la porte grande ouverte. D’après les mouvements et les bruits lourds de pas que j’entends, je présume que mes cibles sont par-là. Au moment de faire un pas, le barman réapparaît. Il adopte la réaction normale d’un employé voyant un client dans les cuisines. Son visage devient suspicieux et des paroles sont sur le point de résonner. Avant qu’il puisse les lancer, je me saisis de lui, plaquant une main sur sa bouche. Mon geste le surprend au point où la bouteille qu’il tenait tombe au sol. Précipitamment, je me colle contre un mur, le barman toujours prisonnier de mes bras. Derrière moi se trouve comme un placard. Je me débarrasse donc de l’homme qui est avec moi, l’endormant d’un geste bien placée. Pendant que je l’enferme dans le placard, j’entends des bruits de pas. Les hommes doivent avoir évidemment entendu la bouteille se briser au sol et l’un d’eux est venu vérifier ce qui se passe. Je porte une main à la poignée sans lame de mon épée d’énergie, camouflée par mon par-dessus. D’un geste, je me dévoile à la personne qui est entrée dans les cuisines, prête à l’affronter si nécessaire afin d’obtenir le silence.

Que se passe-t-il ensuite?:

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Après avoir neutralisé l’autre homme, me contentant de l’endormir afin de ne pas le blesser inutilement, je m’approche un peu plus des autres qui parlent fortement. Je range au passage mon épée qui n’a finalement pas servie. Je me positionne afin d’avoir une échappatoire s’il bouge en vitesse dans ma direction. Bien tranquillement accoté contre un mur, j’écoute ce qui se dit. Ils parlent en Roumain cette fois et je suis surprise de constater à quel point ils s’expriment librement sur leur trafic. Sont-ils à ce point confiant que personne n’écoute ou qu’aucun micro ne les enregistre? Je trouve cela très étrange. Presque trop facile même. Et par expérience, je sais que les choses trop simples au premier abord ont toujours quelque chose de louche. Peut-être qu’ils savent que je suis là et qu’ils cherchent à me mettre sur une fausse piste. Ils se taisent de concert et migre vers moi. Je glisse le long du mur afin de me cacher. Je les observe prendre la porte arrière et sortir sans même un regard sur la bouteille cassée au sol. Ils n’attendent pas leur collègue que j’ai neutralisé? Il y a définitivement quelque chose qui cloche dans cette histoire. Je les laisse donc partir, ayant le sentiment qu’ils tentent de me fourvoyer. J’attends que le véhicule dans lequel ils s’engouffrent prestement ne démarre avant de sortir de l’ombre. Je me dirige d’un pas décidé vers la réserve où j’ai caché le cinquième homme et le barman. J’entre en laissant la porte ouverte dans mon empressement à connaître la vérité. Je m’accroupie près de lui et après avoir regardé ses traits peu flatteur un instant, je sors de ma poche une sorte de petit taser que j’emploie en général pour recharger mes épées d’énergie. Je décide d’envoyer une petite décharge d’à peine 1% pour commencer. Je dois parler avec ce type, je ne veux pas lui causer une crise cardiaque. Aussitôt que le dispositif touche à sa peau, il sursaute violemment en laissant échapper un petit cri de surprise. Et de douleur, je présume. Il reprend connaissance et je lui mets mon épée d’énergie sous le nez à ce moment précis :

-Pourquoi tes amis et toi voulez m’entraîner dans un piège? Je lui demande sans détour en anglais.

Je ne suis pas idiote, ils semblent savoir qui je suis ou bien avoir anticipé mon arrivée. L’homme ne répond pas évidemment, malgré la menace de mon arme. Je commence à perdre patience, soupirant bruyamment pour qu’il le réalise lui aussi.

-Écoute, je n’hésiterai pas à employer la manière forte pour comprendre ce que vous manigancez dans ce pays.

« Va au Diable » est la réponse qu’il me sert en roumain, me faisant froncer des sourcils. Il me sourit, bien décidé à ne pas parler semble-t-il. Je me relève donc, m’adossant contre la porte qui est toujours ouverte. Que vais-je faire de lui? Dane n’approuverait pas que je le torture. Mais je suis également certaine qu’il ne voudra rien me dire si j’en reste aux échanges verbaux. En tournant la tête, je constate une ombre et je réalise assez rapidement qu’il y a une présence dans les cuisines.

-Montre-toi, je tonne alors à la personne au loin.

Je sais déjà de qui il s’agit. La question c’est : est-ce que je peux lui faire confiance?

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J’hausse un sourcil lorsqu’elle évoque le nous comme si nous étions une équipe dans cette histoire. Elle ne tourne pas autour du pot par contre, m’avouant dès le départ que nous sommes contre le même ennemi. Elle en sait beaucoup trop pour que cela ne soit qu’une coïncidence. Et puis sa façon de vouloir absolument que je me joigne à elle me surprend. Elle m’indique même où se trouve sa voiture, juste après m’avouer posséder un enregistrement potentiellement compromettant des malfrats. Il ne m’en faut pas plus pour que je reconsidère mon opinion sur elle. Certes je ne lui offre pas une confiance aveugle, restant sur mes gardes. Mais elle a raison sur un point, il ne faut pas perdre plus de temps.

-Je m’appelle Marjorie, je lui apprends, utilisant mon nom de code de mission. Je travaille à mon compte également.

Sur ses mots, je replonge donc le type dans l’inconscient d’un geste bien précis, l’enfermant ensuite à clé dans la réserve. Sans plus de formalité, je suis Félicia vers l’extérieur du bar. D’un coup d’œil, je vérifie le périmètre pour savoir si l’on nous suit. Ensuite, je m’engouffre à l’avant de sa voiture, du côté passager. La voiture démarre et je la laisse conduire dans la direction qu’elle estime être la bonne. Faire équipe avec quelqu’un a des avantages. Bien que je préfère travailler en solo, je dois reconnaître que ce coup-ci j’étais largué. Je me saisis donc de la tablette sous son regard approbateur et écoute pour la première fois la conversation cryptée. L’enregistrement est clair, il n’y a aucun parasite qui pourraient brouiller l’audio. C’est du travail de pro, je dois l’avouer. Sauf que je me concentre sur ce qui se raconte : Ni plus ni moins qu’une série de mots superposés à première vue. En réécoutant une troisième fois, je remarque quelque chose à propos de la fin de la conversation. À un certain moment le ton change et le débit de celui qui parle se fait plus lent, un peu comme s’il attendait qu’une autre personne écrive ce qu’il dit. Je me concentre donc sur cette partie. Les mots commencent tous par un A, un U, un G, un C ou un T. Il y a une insistance et une répétition de ces lettres en particulier. Cela me rappelle étrangement quelque chose. Je n’ai jamais été excellente en science, mais j’avais de très bonnes notes en biologie. Et ces cinq lettres sont très évocatrices en génétique, puisqu’elles identifient les nucléotides des molécules de l’acide nucléique. Donc, de l’ADN.

-Je pense avoir saisis la dernière partie, je dis alors à Félicia sans la regarder. Cela ressemble étrangement à un séquençage d’ADN d’un code génétique donné. D’après la lenteur du débit de la voix de ce type, il était clairement en train de l’énoncer verbalement à un autre pour qu’il en prenne note. Pourquoi procéder de la sorte, je n’en sais rien. Mais d’une manière ou d’une autre, on sait ce qu’il complotait maintenant. Si on trouve le laboratoire, ça serait encore mieux. Tu sembles avoir une idée de la direction à prendre, on dirait.

Ma dernière phrase sonnait un peu comme une accusation, mais sans en être une en même temps. En fait, je veux seulement découvrir comment elle semble savoir exactement où se rendre pour rattraper ces hommes. Reste plus qu’à voir si elle a raison.

-Une fois là-bas, je compte détruire ces recherches illégales accomplies en sol européen. Fait ce que tu veux avec les hommes responsables, c’est ta juridiction il semblerait, puisque tu es américaine comme eux.

Sa nationalité ne me posait aucun problème. Juste que ma mission est de les arrêter et de mettre en cendre leur travail. Je n’ai reçu aucunement l’ordre de les exécutés ou d’indication de comment en disposer. En général, l’Euroforce fait affaire avec les autorités locales pour emprisonner nos ennemis. Comme Félicia vient de New York juste pour cela, je pense qu’elle mérite bien d’être celle qui décide de leur sentence.

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L’américaine m’explique comment elle s’y est prit pour déterminer la position du QG de nos ennemis. Je l’écoute attentivement, mémorisant chaque détail. Sa conclusion à la suite de ses recherches me semble bonne. Surtout avec son pistage par téléphone, nous allons avoir une idée authentique de la localisation. Par la suite, elle réagit plutôt prestement à mes paroles concernant mes intentions. Cela ne me trouble pas plus qu’il ne le faut. Elle est bien sûr d’elle et c’est ça l’important. Toutefois, ce qu’elle m’apprend sur les activités de ces types m’inquiète un peu. Selon nos informateurs des quatre coins de l’Europe, leur base d’opération se limite à la Roumanie. Mais rien ne les empêche d’être infiltrés dans d’autres continents. J’imagine que si c’est le cas, ce n’est pas vraiment ma responsabilité. Je ne suis pas une Avenger. Je ne me considère pas comme une héroïne internationale comme eux le ferait par réflexe. Que puis-je donc faire si les paroles de Félicia sont justes? Commencer par les handicaper en détruisant l’un de leur laboratoire me semble un premier pas vers la solution. Il y a forcément certaines informations précieuses sur place, sinon ils ne se forceraient pas à ce point pour tout cacher. Par exemple en parlant en code pour qu’ainsi personne ne puisse les comprendre, même en public ou avec l’aide d’un logiciel de décryptage. Cela me donne une idée d’ailleurs…

Un signal en provenance du téléphone attire mon attention. Je regarde en même temps que la conductrice ce que cela indique. La théorie initiale n’était pas loin de la réalité en fin de compte. Nous prenons donc la route vers la dernière transmission du signal. De mon côté, je baisse la tête sur la tablette, réfléchissant encore un peu à propos de ce langage crypté. Si le logiciel de la détective n’a rien trouvé, c’est peut-être parce que le langage n’a pas de logique ou qu’il y a plusieurs cryptages simultanés. Que les sons ou les associations de certains sons sont aléatoires. Il n’y a donc que certaines parties qui sont importantes, le reste étant à rejeter. Mais comment alors savoir ce qui est à conserver dans chaque phrase? Comment ces hommes font pour le déterminer? Habituellement, le début d’une conversation cryptée de la sorte indique la marche à suivre pour comprendre le reste. Je réécoute donc le début. Les trois premières phrases sont effectivement différentes du reste. Elles ressemblent à s’y méprendre à du roumain, mais incorrect. La plupart des mots ressemblent à un préexistant dans cette langue, mais quelque chose est rajouté volontairement pour conduire à un mot improbable. Je trouve donc un bout de papier et un crayon dans l’une de mes poches. Je commence à transcrire les trois premières phrases, selon ce que j’en comprends. Je commence ensuite à éliminer les ajouts en trop afin de ramener à des mots roumains authentiques. Le problème, c’est que cela m’amène à plusieurs possibilités différentes. Je dois faire des choix, selon le contexte des autres mots. Lorsque j’ai terminé l’exercice, Félicia est en train de garer la voiture dans un coin discret. Je montre ensuite ma feuille à l’américaine, ayant traduit le roumain en anglais :

« Parler Latin : Nom Propre Inversé. Lieu Rencontre Coupé Par Élément TP. Dire Non Pour Oui, Chiffre Pour Non. »

-Nos petits scientifiques emploi le latin, je lui explique. Ils inversent des lettres, ajoutent les symboles chimiques des éléments du tableau périodique un peu partout et leur réponse sont soit « non » soit un « nombre ». Ça fait très nerd tout ça! Le problème c’est que je ne parle pas latin et que ces instructions ne sont qu’une partie du système de cryptage, ça j’en suis certaine.  

Sauf que nous sommes arrivés et même si je perdais des heures à tenter de traduire, passer à l’action serait le mieux à faire pour prévenir une éventuelle fuite de nos scientifiques préférés. Je sors donc de la voiture et j’observe aux alentours. À première vue, il n’y a aucun bâtiment. En m’approchant par contre, je distingue une clôture. Les traces de pneus d’une voiture passée récemment empruntent une barrière qui contraste peu avec le reste de la structure.  

-Si on trouve la voiture, on a une chance de les dénicher eux.

Je porte la main à l’une de mes sacoches et en sort une petite sphère mauve. En l’activant, je déploie mon casque que je dépose sur ma tête. Je me débarrasse de mon par-dessus que je jette sur mon siège dans notre automobile, révélant mon costume de Swordswoman complètement. Je baisse la visière de mon casque et avec elle je peut voir plus loin. Je m’avance un peu vers la clôture, prenant garde de ne pas activer de piège par mégarde. Alors, je vois ce qui ressemble au toit d’une voiture.

-Elle est à onze heures, à une distance de 750m. La végétation la recouvre partiellement.

Je regarde ensuite Félicia à travers ma visière qui cache mon visage, ne laissant visible que ma bouche. J’attends qu’elle soit elle aussi prête pour foncer dans la direction que j’ai indiquée.

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J’approuve d’un hochement de tête la proposition de Félicia de poursuivre le décryptage de leur conversation après en avoir terminé avec la destruction de la base roumaine. Je suis prête à me pencher plus sérieusement sur ce langage étrange, voulant m’assurer qu’il n’y a pas d’autres bases en Europe. S’il y en a ailleurs, j’en parlerais à Dane et aux autres membres de l’Euroforce et je vais les laisser décider de la marche à suivre. Donc, si on choisit ou non de s’impliquer dans cette opération qui nous conduit hors de notre territoire. Enfin bref, je me concentre sur la tâche à accomplir à l’instant. Je suis entièrement vêtue de mon costume et prête à y aller. Félicia m’indique qu’elle est prête également. Nous avançons donc prudemment, vérifiant autant à l’avant qu’à l’arrière. Lorsque nous atteignons enfin la voiture que j’ai vu de loin, nous constatons que c’est bien celle de nos scientifiques. Je me penche pour inspecter l’intérieur alors que ma collègue du moment remarque la présence d’une caméra qui pointe en sens opposé. En suivant cette direction, j’utilise mon casque pour faire le focus. Je remarque quelque chose qui ressemble grandement à un puits. Voilà qui est intéressant. Lorsque je m’apprête à l’indiquer à la détective privée, nous sommes soudain cernés par quatre hommes. Je me saisis de mon épée d’énergie qui s’allume dans toute sa splendeur en un instant. La lumière qu’elle produit semble irriter nos opposants. Je ne suis pas la première à déclencher l’action. Ces hommes génétiquement modifié sont impatients, semble t-il. Ils sont extrêmement agiles et leur force de frappe est impressionnante. Le premier coup que je reçois manque me disloquer l’épaule. Sauf qu’ils semblent se fatiguer rapidement, aussi excellent sont-ils dans l’attaque brute. Je me concentre donc sur un et je parviens à le repousser contre un tronc d’arbre. J’évite sa contre-attaque et je porte ma lame à son ventre, la faisant entrer dans la chair comme dans du beurre. L’énergie se répand dans le corps de l’homme et l’électrocute simultanément. Il finit par s’effondrer en avant lorsque je ressors brusquement mon arme de son ventre. Un à terre. Il n’en reste que trois.

En me retournant, je dois éviter d’urgence l’attaque d’un autre adversaire. Je le bloque de justesse mais il réussit à me toucher le bras droit tout de même. Je sens immédiatement une vive douleur à l’endroit où il m’a frappé. Je n’ai pas le temps d’évaluer la blessure. Je continue donc à me battre en faisant abstraction de la souffrance. Lorsque je viens à bout de mon second adversaire, je n’ai d’autre choix que de lui trancher la gorge, ces hommes ne voulant simplement jamais s’arrêter de lutter. Une fois mon opposant également éliminé, je me retourne vers Félicia. Elle semble bien se débrouiller, mais la résistance de ces hommes est phénoménale. Je décide donc de l’aider un peu, ne voyant aucun intérêt à attendre les bras croisés la fin de son combat et d’ainsi perdre un temps précieux. Je profite du fait que l’homme est concentré sur elle pour m’immiscer derrière lui et enfoncer mortellement ma lame dans son dos. Il retombe aux pieds de Félicia alors que je retire l’épée et la ramène à sa forme dormante, aucun autre ennemi n’étant à l’horizon. À l’aide d’une roche que je ramasse au sol, je neutralise la caméra. Je porte alors mon attention à mon bras droit afin d’en inspecter la gravité des blessures :

Gravité de la blessure:

Je peux sentir l’os bien clairement à présent. Je tente donc au possible de cesser de mouvoir mon bras droit, mais si nécessaire, je n’aurais pas le choix d’en avoir usage afin de combattre d’autres ennemis. Il faut avancer.

-On continue, je dis à Félicia. Un peu plus loin dans cette direction (je pointe avec mon bras gauche la dite direction) il semble y avoir un puits ou quelque chose du genre. Allons inspecter.

Je n’attends pas le commentaire de mon allié, j’avance vers le puits, mon bras droit contre mon corps.

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En avançant vers le puits que j’ai localisé, les choses changent drastiquement. Des cris se font entendre aux alentours, nous faisant ralentir notre progression. Je ne sais pas quelle peut être cette nouvelle menace, mais elle est invisible. Jusqu’à ce qu’une ombre face l’aller retour devant nous avant de trébucher juste devant nous. L’homme se relève en un éclair, m’empêchant d’agir afin de le retenir au sol. Il disparaît aussi inexplicablement qu’il est apparu. Je ne me laisse pas plus longtemps retarder. Il cherche visiblement à nous distraire ou nous ralentir et je n’aime pas ça. Il est d’ailleurs probablement en route pour ses patrons afin de leur exposer notre statut. Je n’ai pas envie qu’on leur dise que je suis blessé.

Nous atteignons finalement le puits, toujours escorté par les cris étranges. Puis, au moment d’être à côté, plus un son ne résonne dans la forêt. Je n’ai absolument aucune idée de ce qui se trame ici mais je ne suis pas là pour demeurer à ne rien faire. Je remarque qu’il y a une échelle rouillée au cœur du puits. Je décide de m’y engager afin de descendre. Même si je n’ai qu’un bras, je progresse rapidement sous la détermination. Lorsque je tombe finalement au fond du trou, je ne suis pas surprise par le décor. Un tunnel sombre et humide, comme taillé dans le roc. J’indique à Félicia que la voie est libre et qu’elle peut me rejoindre. En levant les yeux, je suis contente de voir qu’elle ne traîne pas. Une fois à mon niveau, j’allume la lumière de vision sur mon casque qui me permet d’éclairer devant moi. Ma visière s’est naturellement adaptée à la luminosité de ce nouvel environnement, mais ça nous permettra de mieux nous orienter de la sorte. Nous marchons donc le long du tunnel qui est assez large et haut pour nous deux. Je ne sais pas où il mène, mais j’ai ma petite idée.

Lorsqu’on arrive au bout, nous tombons sur une porte. Le mécanisme de verrouillage est numérique, faisant en sorte qu’on ne peut pas le déjouer à la manière classique. En m’approchant pour l’observer un peu plus, je reconnais un lecteur d’emprunte digitale. Ces types ne plaisantent pas avec la sécurité de cet endroit.

-Génial, on ne pourra pas entrer à moins de faire sauter le mécanisme, je grogne.

Alors, un nouveau cri résonne contre les parois du tunnel. Je me retourne vivement, sentant que les ennuis nous on suivit. Visiblement, des ennemis sont à l’entrée du puits et à leur vacarme, je présume qu’ils sont en colère. Bon sang, mais quelle genre de créature peut pousser des cris aussi horribles? Ne me dite pas que ce sont ces scientifiques qui ont altérés des humains pour en faire ces… ces choses toujours invisibles. Le problème c’est qu’on est prit au piège entre l’entrée qu’ils monopolisent désormais et la porte close derrière nous.

-Putain, je lâche en français.

Je me retourne vers la porte et je prends avec ma main mobile mon épée. Je l’active et enfonce la lame dans le mécanisme, au risque de le briser pour de bon. Je m’en fiche, je dois tenter de nous séparer de ces créatures. Je plonge plus profondément la lame qui électrocute au passage le métal de la porte. À mon plus grand étonnement, un déclic se fait entendre. Je retire donc l’épée de là et en poussant la porte, elle s’ouvre paresseusement. Nous nous glissons dans la pièce derrière au moment où les ennemis se jettent sur la porte qu’on a à peine le temps de refermer. Le problème c’est que je ne sais pas comment maintenir la porte verrouillée, surtout pas après avoir bousillé le mécanisme avec mon épée. J’applique mon poids sur la porte pour la maintenir fermée sous les coups des créatures de l’autre côté. Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir tenir.

Et ensuite:

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Alors que j’applique mon poids contre la porte, j’entends un déclic familier et c’est un signe qui ne trompe pas. Avant même que Félicia ne me l’explique, je cesse de pousser la porte et elle demeure verrouiller, le mécanisme que j’ai pourtant brisé ou dégradé venant de se réactiver. J’en suis la première surprise. Je me tourne ensuite vers la détective qui me présente un nouvel enjeu face à ce dénouement inattendu : le temps que pourrait tenir la porte sous la violence des coups de ces créatures. Moi aussi j’ignore à quoi nous avons à faire mais j’ai une vision plutôt cauchemardesque et bestiale en tête. Je choisis de ne pas l’exposer, n’ayant pas le temps de discuter longuement de la chose. En me retournant vers la pièce dans laquelle nous sommes donc enfermées, je constate dans un premier temps l’obscurité environnante. S’il s’agissait d’un laboratoire ultrasecret, l’endroit aurait au moins eu un éclairage descend pour travailler, non? De plus, à l’odeur d’humidité et à l’impression de vide camouflé par l’ombre, cela me rappelle d’avantage une grotte qu’autre chose.

-J’ai l’impression que nous ne sommes pas au bon endroit.

Comme pour confirmer ce que je dis, ma voix fait écho contre les parois. J’espère que la porte qui nous sépare des monstres qui font toujours du tapage contre elle n’est pas la seule sortie. Puisque devant nous s’extrait hors de l’obscurité quatre formes humaines, deux hommes et deux femmes. Puis, derrière eux, le même nombre de silhouettes, encore trop enrobés par le noir pour nous permettre de distinguer leur apparence. Y en a-t-il d’autres encore plus profondément dans la pièce? J’en doute pour être honnête, mais pour en être certaine, je réactive la projection de mon casque afin d’éclairer encore plus loin. La lumière traverse la pièce rectangulaire jusqu’à ricocher contre un mur au fond. Ils ne sont donc véritablement que huit devant nous, trois femmes et cinq hommes, dont la lumière leurs faits plisser les yeux, à croire qu’ils n’en ont pas vu souvent récemment. Comme je le craignais, nous sommes dans une pièce sans autre issue que celle derrière nous. Les chaînes le long des murs me rappellent une prison. Je fronce les sourcils.

-Nous ne sommes définitivement pas au bon endroit.

Sous ma voix, les humains s’avancent et je pense que nous ne pourrons pas éviter une bataille. Malgré mon bras blessé, je l’utilise afin de saisir mon épée d’énergie, que je rallume. Je prends également de mon autre main un poignard, que je compte lancer sur une cible à distance afin de m’éviter d’avoir recours trop longtemps au corps à corps. Normalement je n’utilise pas cette tactique, mais étant handicapé de ma main dominante, je dois faire en sorte de ne pas me retrouver en danger de la sorte. Durant un instant, je songe que ces gens ne sont peut-être pas dangereux, qu’ils ne sont que des prisonniers. Alors, j’attends avant de lancer mon attaque, au cas où mon impression serait fondée.

Les ennemis agissent-ils de manière offensive?:

Me prenant par surprise, les huit individus s’élancent sur nous deux. Je n’ai pas le choix d’user de mon instinct et de lancer le poignard qui s’enfonce dans le torse d’un homme à l’avant du groupe. Il tombe comme une mouche et est piétiné par ceux qui le suivaient. Je reste choqué par ce comportement. Mais cela ne m’arrête pas de vouloir les repousser. Je réussis à mettre hors d’état de nuire un individu avant de me rendre compte que je ne peux pas poursuivre avec mon bras droit, c’est trop difficile. Je change donc de main, mais cette action me prive d’une attaque immédiate et à cause de cela, un homme et une femme me saisissent et commencent à me tirer vers le fond de la pièce. J’use de mes pieds pour les déséquilibrer mais cela ne fait rien, ils m’immobilisent stratégiquement afin que le haut de mon corps soit incapable de contre-attaquer. Pourquoi m’éloignent-ils de Félicia? En voyant les chaînes briller sous la lueur de mon casque, je comprends alors. Ils veulent m’attacher et faire de moi une neuvième prisonnière. Je me débats alors un peu plus, mais cela résulte en un violent coup à l’arrière de ma tête qui me fait perdre contact avec la réalité l’espace d’un instant, devenant une véritable poupée de chiffon entre leurs griffes.

Serais-ce un trafic de frites que voilà ?

Felicia Hardy & Adelynn Duquesne

Je tombe au sol lorsqu’on me relâche subitement. Le choc que cela provoque sur mon corps est suffisant pour me faire reprendre mes esprits. Je réalise alors que nos ennemis sont attaqués par ces créatures bestiales étranges qui ont tentés de nous manger un peu plus tôt. Mais qu’est-ce qui se passe à la fin? J’ai perdu le contact avec la réalité au moment où la porte a lâché sous leurs coups on dirait et à présent ils nous offrent une porte de sortie. Je me mets à genoux, me dépêchant afin de ne pas être la prochaine que ces créatures attaquent. Je vois Félicia près de la porte. Je me force à me relever, manquant de tomber à la renverse à cause de l’étourdissement toujours présent dans mon crâne, secondaire au coup qu’on m’a porté. Je cours du mieux que je le peux compte tenu des circonstances, rejoignant difficilement mon alliée. Alors, d’un commun accord, nous nous élançons hors de cette pièce. Une fois le cadre de la grosse porte passée, il faudrait songer à la fermer. Mais, va-t-elle à nouveau être de notre côté et permettre de garder les bêtes encore une fois séparées de nous?

La porte se verrouille t-elle une autre fois?:

Si le premier dé est non, est-ce que l'échelle résiste au poids des créatures?:

Le déclic de la porte me rassure un bref instant. Alors, je décide de poursuivre notre cadence rapide afin d’atteindre l’échelle. Cette fois, je fais signe à Félicia de passer devant, étant plus lente à cause de la condition de mon bras. Finalement, c’est à mon tour de grimper et je n’ose même pas un regard derrière moi, n’entendant aucun son qui indique que la porte n’aurait pas tenue. Une fois à l’air libre, je retire mon casque et je me permets de souffler un instant, ma vision encore un peu instable à cause du coup à ma tête. J’espère juste qu’on ne m’a pas infligé une commotion cérébrale au passage. Je retrouve une respiration régulière et je lève mon regard sur Félicia.

-Qu’est-ce qu’on fait à présent?

Je lui demande puisque je n’en ai aucune idée à présent. Je tiens de ma main gauche mon autre bras blessée. Je pense que nous avons perdu la trace de nos sympathiques scientifiques à en croire la voiture qui n’est à présent plus là dans les buissons. Tous portent à croire qu’on a voulu nous conduire dans un piège en nous menant ici. Ou sinon, on cherchait à se débarrasser de nous de la sorte. On pourrait retourner en ville pour chercher davantage ou alors fouiller un peu plus ici, mais j’ai bien l’impression que ça va nous prendre un moment avant de trouver une piste solide. Pour ce qui est du message à décrypter, qui nous garantie qu’il est fiable à présent que nous avons été mené en bateau une fois? Je soupire  bruyamment, sachant ce que je compte faire de mon côté.

-J’ai besoin de m’occuper de ma blessure. Je ne compte pas lâcher l’affaire et laisser ces scientifiques nous échapper, mais dans mon état actuel, je ne suis pas très utile. Je ne te retiens pas, tu peux poursuivre dès maintenant les recherches. Mais saches que si tu as besoin de moi, je vais rester dans les parages.

Je la regarde avec des yeux frustrés. Je ne souhaite pas donner l’impression que je suis faible ou encore que je ne veux pas en finir avec cette histoire. Mais honnêtement, si je ne m’assure pas au minimum de faire quelque chose avec mon bras, qui sait si la prochaine fois on aura autant de chance? J’attends la réaction de Félicia, prête à lui donner mon numéro de téléphone sécurisé si jamais elle accepte de me laisser être sa partenaire face à cette menace commune à intercepter. Si non, tant pis, je vais retourner à l’avion de l’Euroforce, me soigner et repartir pour un tour. Dans ma condition actuelle, je ne suis bonne qu’à offrir une proie de choix à mes ennemis et je n’aime pas ça.