Sometimes you just need to lay on the floor and do nothing for 8 hours - ft. Wiwi

Sometimes you just need to lay on
the floor and do nothing for 8 hours

Deadpool ∞ Wiwi

Le vent. C’était à peu près la seule chose qui devait passer entre les deux oreilles du mercenaire. Littéralement. Quelque minute plus tôt, il s’était pris une balle en pleine tête et alors que les sirènes des ambulances et de la police commençaient à hurler dans les rues, Wade reprenait lentement conscience. Putain, l’enfoiré On l’a pas vu venir celle-là. Ça fait un mal de chien bordel ! Si je le retrouve ce bâtard ! Allez facteur auto-guérisseur, il est temps de faire ton taf ! Le corps allongé du mercenaire fut agité d’un léger soubresaut avant qu’un juron grogné ne lui échappe.

Prendre des coups, il savait faire. Il n’en avait pas grand-chose à foutre à vrai dire. Seulement, ça faisait quand même mal. Surtout quand le fameux « Oh oh » était lancé alors qu’un flingue était directement pointé sur le milieu de son front. Une chance, la balle avait traversé le tout, ce qui lui avait permis de plutôt bien cicatriser. Une chance qu’on est aussi difficile à éradiquer que le cancer hein. Chut, on risque d’avoir des problèmes de droits moraux si on joue sur cette pente. Il y a jamais moyen de rire avec toi de toute manière… Une main se leva du corps ravagé de douleur et un doigt se posa à l’endroit où la balle était passé. La chaire n’était pas encore ferme. C’était refermé au moins. Il restait un trou sur son masque, laissant entrevoir sa peau cancéreuse. Le sang avait totalement engorgé le tissu de son masque, le rendant presque aveugle d’un œil. Un nouveau juron lui échappa.

Le corps du mercenaire roula sur le côté. Les sirènes étaient plus proches, lui vrillant les oreilles. Difficilement, il se releva. D’ici une dizaine de minutes, il devrait être sur pied mais il avait toujours un peu de mal à se remettre des tirs en pleine tête. « Si je te retrouve, enfoiré. » La terre tanga un peu et quand il vit des personnes courir vers lui, un peu paniqué, il ne sut trop quoi faire. Ils venaient aussi pour le tuer ? Butes les et on en parle plus. Depuis quand on s’embarrasse de détails du genre ? D’ailleurs, ils sont où nos flingues ? J’sais pas vous mais je me sens un peu groogy moi… « Vos gueules. » grogna le mercenaire.

Cela eut le mérite d’interloquer les ambulanciers. Wade se passa une main sur le visage, il avait l’impression de se remettre d’une mauvaise gueule de bois. Et cette putain de sirène et la lumière bleu du gyrophare qu’il recevait en pleine gueule l’aidait pas beaucoup à se concentré sur ce qu’il se passait autour de lui. Il se pencha et ramassa ses flingues. Ah ! C’est là qu’ils étaient ! Au temps pour moi. Il leva l’arme et tira sur l’ambulance. La sirène mourut en un gargouillis déformé alors que le verre des gyrophares explosait. Il rengaina, ignorant les ambulanciers qui s’étaient figés à distance, ne sachant trop quoi faire. Il appuya sur le bouton de sa ceinture et se téléporta dans son repère le plus proche. Il était plutôt de mauvais poil et n’avait pas envie de jouer au jeu des questions/réponses des ambulanciers ou des policiers. Et surtout, j’y vois que dalle avec ce putain de masque plein de sang !

Il arriva dans le salon d’un petit appartement. Il retira tout de suite son masque. Ici, il savait que ça ne posait pas de problème. Une bouille mécontente étira ses lèvres alors qu’il passa un doigt à travers le trou de son masque. Putain, Al va nous buter pour ça C’est pour ça qu’on est pas chez nous, là tout de suite. Le mercenaire se dirigea vers la salle de bain en chantonnant un petit air connu. Il remplit l’évier d’eau chaude, vida un peu de gel douche dedans et y jeta son masque sans plus de cérémonie. Allez, décante mon mignon. Une chance que mon costume est rouge. Je sais pas comment Batman fait pour laver ses fringues… Mauvais univers mec Mais il a son bat-majordome pour ça non ? Ouais, il me faudrait un bat-majordome On a déjà Al. Un point pour toi.

Il quitta ensuite la salle de bain et alla se servir dans les placards et le frigo. Quand il constata qu’il ne trouvait pas son bonheur, il profita du fait que l’appartement semblait vide pour commander des tacos. Il alla ensuite se vautrer devant la télévision, déjà d’une meilleure humeur. Et si on bossait sur notre prototype de fusil à hamster ... ?

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Un bain. Mon royaume pour un bain. Je suis sûre que Shakespeare ne prendra pas rigueur que j’utilise et modifie ainsi une phrase de Richard III. Au pire, il est mort il y a plus de quatre cents ans (à trois mois près), il ne pourra pas faire grand-chose. Dépitée par les inepties de mon propre cerveau, je me passe une main sur mon visage épuisé. Cette mission au large du Canada aura été tout, sauf une sinécure. Peut-être devins-je trop vieille pour tout cela et qu’il est temps pour moi de me retirer dans Stark Industries ? Petit sourire aux lèvres, je secoue la tête alors qu’assis en face de moi, un vieil homme me regarde avec perplexité. Est-ce mes cernes de deux kilomètres ou le fait que je ris toute seule telle une aliénée mentale ? Sûrement le deux. J’appuie l’arrière de ma tête contre la vitre froide du wagon du métro New-Yorkais. Je me demande pourquoi je me suis entêtée à prendre les transports en commun, à aller me coller à des gens pressés de rentrer chez eux. Comme c’est irritant, toutes ces personnes ! Je croise mes bras contre ma poitrine avec un petit soupir, enfin, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat. Au moins je suis revenue de cette mission saine et sauve. Grâce à Stark. Et son impressionnante armure. Elle est encore plus fascinante de l’intérieur bien qu’elle m’a donné une légère sensation de claustrophobie peu agréable. J’ai survécu aux balles, à une noyade et une hypothermie. Pour sûr que ces trois jours auront été excitants et forts en adrénaline. Dans mes oreilles, résonne les notes de la quatrième symphonie de Beethoven.

« 21st Street - Queensbridge. » Annonce la voix grésillante du chauffeur dans les hauts-parleurs du wagon

Le véhicule freine dans un grincement qui vrille les tympans puis s’immobilise complètement à quai. Je me lève de mon fauteuil, sac accroché à mon épaule et sors de la boite de métal. En quatrième vitesse, je monte les marches afin de retrouver le monde extérieur et rentre légèrement ma tête entre mes épaules alors que le vent glacial me heurte de plein fouet. Que je déteste l’hiver.   Mains rentrées dans les poches de mon manteau, j’augmente le son de mon téléphone pour essayer de me couper un peu plus de l’environnement citadin. Qu’il me tarde de retrouver le calme et la quiétude de mon appartement. Je ne suis pas mécontente de le retrouver après avoir passer quinze jours à squatter chez Daisy à cause de l’inondation interne de mon appartement. Long story. Après plusieurs minutes de marche, j’aperçois enfin la silhouette de brique de mon immeuble alors je presse le pas, compose avec empressement le digicode et m’engouffre dans le hall. La chaleur m’entoure, je soupire de bienêtre avant de vérifier si je n’ai pas de courriers. Oh. Rien que ça ? Je récupère le paquet d’enveloppes que je glisse dans mon sac avant de monter les escaliers. Je n’aime pas cet ascenseur. Il a tendance à se bloquer trop souvent. Après Beethoven, j’ai droit au Bohemian Rhapsody de Queen. Déverrouiller la porte d’entrée. Check. Eviter le chat qui est vautré derrière la porte. Check. Je m’avance dans le couloir, murmurant doucement les paroles de la chanson et ne faisant pas du tout attention à mon environnement. C’est pour cela que lorsque je me rends compte que la télévision est allumée, je sursaute en sortant mon arme de service avant de réaliser que la seule personne pouvant s’incruster chez moi ainsi c’est…

« Wade. » Je souffle entre mes dents.

Je retire mes écouteurs et range mon arme en roulant des yeux.

« Je te l’ai dit je ne sais combien de fois : j’ai horreur quand tu fais ça. Damn it. » Fais-je tout en laissant tomber mon sac sur le sol et en retirant manteau puis écharpe.

J’ai bien l’impression que je peux m’asseoir sur ma soirée tranquille en tête-à-tête avec moi-même. Et Newton. Je pourrais très bien mettre l’intrus à la porte mais je suis bien trop magnanime pour faire ça. Je me pince l’arrête de mon nez avant d’hausser les épaules. Je ne sais pas pourquoi je m’entête à essayer de lui faire comprendre que l’on ne pénètre pas ainsi chez les gens. Ca ne marche pas.

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« Je te l’ai dit je ne sais combien de fois : j’ai horreur quand tu fais ça. Damn it. » Elle est pas contente, on va encore prendre cher… Tu crois qu’elle nous donnerait encore la fessée ? J’adore quand elle fait ça. Le mercenaire releva la tête vers la propriétaire des lieux. Bien sûr, il savait à quel point il pouvait l’énerver lorsqu’il s’invitait chez elle. Mais ce n’était pas non plus comme si elle cherchait souvent à prendre des nouvelles de lui. Donc, ça compensait un peu. Cela ne l’empêcha pas de lui lancer un large sourire et d’agiter les mains en l’air. Position purement ridicule si on prend en compte le fait qu’il était vautré sur le dos dans le canapé et que sur ses gants se trouvait encore sang et même un morceau de cervelle ou deux. « Surpriiiise ! » cria-t-il d’un ton totalement convaincu.

Les mains du mercenaire retombèrent sur le sofa et il fit mine de retourner à son programme tv. Enfin… pas tout à fait. Pas que ce documentaire sur la reproduction des bonobos ne soient pas intéressant mais il avait juste allumé la tv pour avoir un bruit de fond et pour se moquer de la voix monocorde du présentateur. Dans les faits, il observait intensément le canon de son pistolet. « Tu crois qu’il serait possible de créer un fusil à hamster ? Ça serait cool. Un fusil qui tire pas des balles mais des putains de hamster. Ça fait mal un hamster en colère. » Je t’ai déjà dis que tu pourrais avoir des ennuis avec la SPA pour ça. Tu sais bien qu’il nous entends mais qu’il nous écoute uniquement quand ça l’arrange.

Wade leva les pieds et posa ses grosses bottes sur le dossier du fauteuil sans la moindre gêne, comme s’il avait été dans le taudis dégueulasse qu’il habitait. Pourquoi changer d’attitude après tout ? Chez Willow c’était… c’était juste chez Willow. Un peu comme une source d’énergie. Un autre endroit comme chez lui où il pouvait se balader sans son masque. A la différence que, contrairement à Al, Willow n’est ni une vieille acariâtre avec beaucoup trop de répartie, ni aveugle. C’était rare les gens qui acceptaient son physique tel qu’il était. Et ça faisait du bien de ne pas avoir à payer pour coucher.

Mais malgré cet état de fait, le mercenaire se sentait toujours un peu nu sans son masque. Même ici, il ne le retirait en général que dans leurs moments intimes. Il avait beau jouer les fiers qui se fout pas mal de tout, il était bel et bien mal à l’aise avec cette partie de son physique. Juste celle-là. Le reste est parfaitement fonctionnel et plutôt imposant. Je pense qu’on devrait monter le rating de ce sujet. C’est vrai que si on continue à faire des sous-entendus vaseux, l’auteure va finir par nous censurer aux plus jeunes.

Le mercenaire releva son regard de son canon, faisant une petite moue triste à la propriétaire des lieux. « Un enfoiré m’a foutu une balle en pleine tête. J’ai dû faire au plus proche. Soit pas trop méchante avec moi ? » La tête à l’envers pendant du fauteuil, il regardait la jeune femme avec son petit air larmoyant exagéré à l’extrême. Il lâcha son arme sur son ventre et tendit les bras vers son plan c… son am… vers Willow. « J’aurais bien besoin d’un petit bisous de roploplo un et roploplo deux. » La classe de cet homme… Elle va définitivement nous botter le cul… Je parie sur 4 minute de facteur auto-guérisseur pour s’en remettre. Je m’estimerais déjà heureux s’il elle ne nous tire pas une balle entre les deux yeux… Nan, elle ferait pas ça. Elle tient trop à son canap’.

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Adieu le calme, adieu la solitude, adieu tout ce que j’avais prévu pour occuper ma soirée ! Car oui, avec Wade dans les pattes, je sais d’avance que je n’aurais pas le havre de paix dont j’ai cruellement besoin. Qu’est-ce qui me retient de le mettre dehors d’un coup de pied aux fesses ? Rien. Je ne le ferai pas et cet idiot le sait parfaitement. Il me sourit, je le fusille du regard. Regard qui dévie sur ses mains. Qui s’agitent. Il agite ses mains dégueulasses. Ses mains qu’il a dû laisser traîner partout. Mon estomac se noue, je me mords l’intérieur des joues. Ai-je déjà dit à quel point je suis maniaque ? Eh bien laissez-moi vous le rappeler : je suis une manique. Ca peut parfois aller à la limite de l’obsession. Et voir ses gants ensanglantés avec des morceaux qui semblent être de la cervelle heurter mon canapé… Neuf, qui plus est.

« Tes mains, bon sang ! C’est pas possible, tu pouvais pas retirer tes gants dégueulasses ?? Tu vas salir mon canapé. »

Ce qui, n’a pas l’air de le déranger outre-mesure. Ce mec est un peu sans-gêne. Il rentre chez moi alors que je ne suis pas là, fait comme s’il se trouvait dans son appartement et sans que cela ne lui pose de problèmes. Damn, je savais que je n’aurais jamais dû cautionner ça dès le début. Bon travail Willow. Je suis une bonne samaritaine, que voulez-vous, je tiens à aller au Paradis. Et si avec ça je n’y vais pas, ils vont entendre parler du pays. Si est-il que le Paradis existe. Ca reste à prouver. Mais je divague. Je jette un bref coup d’oeil à la télévision allumée, fronce les sourcils, perplexe. Non pas que les documentaires animaliers ne sont pas intéressants mais… Euhm.

«Tu crois qu’il serait possible de créer un fusil à hamster ? Ça serait cool. Un fusil qui tire pas des balles mais des putains de hamster. Ça fait mal un hamster en colère.
-Un fusil à… Sérieusement ? Je me passe une main sur le visage. Je ne voudrais pas briser tes rêves mais j’ai bien peur que ton hamster, en atteignant sa cible, ne soit réduit en bouillie. Voir même avant. Donc c’est juste dégueulasse. Et pourquoi diable veux-tu… Oh non, je n’ai rien demandé. »

Pourquoi. Voilà une question pas vraiment indispensable, j’ai peur que ce cher Wade ne part dans des digressions qui pourraient durer très longtemps. Et pour que le coup, je ne suis ni d’humeur ni vraiment intéressée par son projet complètement loufoque. Je suis des yeux ses jambes, je retiens mon souffle. Il pose ses pieds sur le dossier du canapé. Ses chaussures sales. Je serre les poings. Je le sens, l’énervement qui monte en moi, très rapidement.

« Un enfoiré m’a foutu une balle en pleine tête. J’ai dû faire au plus proche. Soit pas trop méchante avec moi ?
-Même si tu t’étais trouvé à l’autre bout de la ville, tu aurais rappliqué ici. Et l’excuse de la balle ne marche pas avec moi. T’as eu une mauvaise journée, comme tout le monde. »

D’accord, pour une personne normale, une balle dans le crâne serait problématique. Pas pour Wade. Du coup, je prends ça pour un problème comme un autre. Le voilà qui tend ses bras vers moi. Ses mains dégueulasses.

« J’aurais bien besoin d’un petit bisous de roploplo un et roploplo deux. »

Je. Vais. Le. Tuer. Là maintenant de suite. Je n’ai qu’à sortir mon arme et lui faire subir la même chose qu’un autre, un peu plus tôt. Ca ne le tuera pas mais ça me fera un bien fou, j’en suis sûre ! Seulement voilà. Mes murs sont fraichement repeints, mon canapé est neuf, il est hors de question qu’il vienne tout saloper avec son sang et sa cervelle. Alors au lieu de me munir de mon pistolet, j’attrape un coussin et commence à le frapper à la tête le plus fort possible. Ca ne fait pas mal. Ca calme juste mes nerfs.

«C’EST PAS POSSIBLE. TU VAS ME FAIRE L’HONNEUR DE RETIRER TES PUTAINS DE CHAUSSURES ET DE GANTS DÉGUEULASSES. »

Je le frappe une dernière fois avant d’arrêter. Ca va mieux. Je dépose le coussin sur le fauteuil, à sa place initiale, au centimètre près. J’ouvre ensuite le tiroir de ma commode à la recherche de mon portable « civil », juste pour checker mes messages… Et voir si Seth n’aurait pas annulé notre rendez-vous de demain. Rien. Parfait. J’esquisse un petit sourire, satisfaite et je dépose le téléphone sur le meuble puis me tourne vers Wade.

« Bien. Etant d’humeur magnanime, j’accepte ta présence sous mon toit ce soir. Mais si tu ne retires pas gants et chaussures, je te fais sauter la cervelle. Et tu sais que je le ferai si je suis énervée. »

Je ramasse mon manteau, que j’ai, négligemment laissé tomber sur le sol du salon au lieu de le ranger dans la penderie. Ce que je fais de suite, avec mon écharpe. Puis je retire mes chaussures dans la foulée.

« Tu as l’autorisation de faire ce que tu veux. Tant que tu ne fous pas le bordel. Que tu ne casses rien. En gros, tu vas être mignon et être sage comme une image. Tout ce que je veux, c’est pouvoir prendre un bain en paix et dormir. J’ai un rendez-vous demain alors autant te dire que j’aimerais avoir une tête présentable. »

Je vais me diriger vers la porte mais je m’arrête et me tourne vers Wade.

« D’ailleurs. Il va falloir qu’on revoit ce bordel de squattage intempestif. Je suis au début d’une relation et j’aimerais qu’elle aboutisse quelque part. J’ai pas franchement envie qu’il te trouve ici, un beau jour. Je t’aime bien, t’es aussi adorable qu’un hamster de Tchernobyl mais je suis pas certaine qu’il t’apprécie des masses. »

Techniquement, je suis au début d’une mission. Et d’une relation en même temps. Officiellement. Oh damn, cette situation est d’un compliqué. Avoir un squatteur n’aide pas.

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Sa bouche s’ouvrit en un ‘oh’ muet exagéré quand il vit le coussin arriver sur lui. Il se mangea le premier coup, puis le second et ne fit pas vraiment quoi que ce soit pour éviter le reste. Après tout, ce n’était qu’un oreiller… Il en avait vu des plus sales aujourd’hui même. « C’EST PAS POSSIBLE. TU VAS ME FAIRE L’HONNEUR DE RETIRER TES PUTAINS DE CHAUSSURES ET DE GANTS DÉGUEULASSES. » Dégueulasse, elle y va un peu fort… Cette fois où on était venu squatter après avoir passé la journée dans les égouts, là on était vraiment dégueulasse… Aaah, que de bons souvenirs… T’appelle ça un bon souvenir ? On a pué la merde pendant deux jours après ça. Parce que, dans le fond, sa Wiwi, il y tenait, il jeta un coup d’œil interloqué à ses chaussures. Dégueulasses étaient un terme un peu fort à ses yeux. Sale oui mais bon…

Et uniquement parce que c’était Willow, il consentit à déposer ses chaussures sur le sol. Et alors qu’elle partit faire il ne savait trop quoi, il retira docilement ses gants. Docilement ? J’ai jamais été docile ! Elle peut pas me mater en me gueulant un peu dessus la Wiwi ! Je suis Deadpool ! Le grand mercenaire qui fait trembler le monde entier ! Même Captain America ! Si si ! Je t’ai déjà dit que c’est parce que tu l’énerves qu’il tremble quand t’es là… Et pourtant, le mercenaire avait déjà enlevé ses gants qui reposaient sur ses genoux lorsque la brune releva la tête de son téléphone, reportant son attention sur lui. « Bien. Etant d’humeur magnanime, j’accepte ta présence sous mon toit ce soir. Mais si tu ne retires pas gants et chaussures, je te fais sauter la cervelle. Et tu sais que je le ferai si je suis énervée. »

Cela fit sourire le mercenaire. Son visage abimé se tordit dans un grand sourire, qui fut accompagné d’un petit rire. Si même le canapé n’était pas suffisant que pour lui épargner une balle en pleine tête, c’est qu’il avait vraiment dû aller trop loin. Bien qu’il ne comprenne pas en quoi ses gants et ses chaussures étaient un problème. « Eh bien, c’est vachement cool de ta part. J’ai pas du tout envie de m’en prendre une seconde en pleine poire aujourd’hui. » On devrait mettre nos gants à tremper avec notre masque ? J’avais oublié ce détail tiens. Elle peut pas vraiment nous faire mal pour avoir nettoyé… Si ?

« Tu as l’autorisation de faire ce que tu veux. Tant que tu ne fous pas le bordel. Que tu ne casses rien. En gros, tu vas être mignon et être sage comme une image. Tout ce que je veux, c’est pouvoir prendre un bain en paix et dormir. J’ai un rendez-vous demain alors autant te dire que j’aimerais avoir une tête présentable. » Ah bah tiens, vu qu’elle en parle… « Au fait, à propos de… » « D’ailleurs. Il va falloir qu’on revoit ce bordel de squattage intempestif. Je suis au début d’une relation et j’aimerais qu’elle aboutisse quelque part. J’ai pas franchement envie qu’il te trouve ici, un beau jour. Je t’aime bien, t’es aussi adorable qu’un hamster de Tchernobyl mais je suis pas certaine qu’il t’apprécie des masses. » Et alors que le mercenaire pensait la mettre en garde à propos de la mélasse de sang et de cervelle qui devait s’être accumulé dans l’évier de sa salle de bain, il oublia totalement sa bonne volonté lorsque le mot ‘hamster’ fut prononcé. Et aussi cette histoire de relation.

« Pourtant c’est cool les hamsters. C’est petit, ça peut être foutrement méchant. C’est des putains de tueurs en fait les hamsters. Sauf si tu leur met un bonnet de noel, là ce sont des mignons putains de tueurs. C’est pas pareil, il y a une petite différence. Je devrais mettre des bonnets de noël aux hamsters que je suis en train de dresser pour mon shotgun à hamster. Mais c’est plutôt con un hamster tu voix… Ils refusent de rentrer dans le canon donc faut le bourrer un peu. Et c’est là qu’ils mordent. Du coup, je me dis que c’est vachement cool comme arme mais que c’est aussi vachement douloureux à charger. Mais une ceinture de hamster, ce serait totalement swag nan ? Moi je trouve… Mais… Attends… T’es en train de te caser ? Et nos soirées squattages et jambes en l’air alors ?! » Je me demandais combien de temps avant que ça arrive à son cerveau… En un coup, tu parles plus en nous ? Pas sur ce coup, nan… Oh ça va vous deux hein ! Elle parlait de hamster ! C’est normal que j’ai été distrait ! La fourbe manipulatrice !

Le mercenaire se retourna et s’agenouilla sur le fauteuil, face au dossier. Il y posa ses bras et regarda la brune, profondément surpris et choqué. Enfin, pas que ça le surprenne que Willow puisse avoir une relation avec quelqu’un d’autre mais il n’y avait en fait jamais réellement pensé. Il se voyait déjà recommencer à payer pour ce qui semblait si naturel avec sa Wiwi. C’est décidé, on va saboter cette relation. Si elle s’en rends compte, c’est pas une balle en pleine tête qu’on va se prendre. Ce sera pire. Hey ! C’est notre vie sexuelle qu’elle menace là ! « Tu vas m’abandonner toi aussi ? » demanda-t-il, un petit sanglot dans la voix. Cabotin… Hey ! J’essaye de sauver les meubles en la faisant de sentir coupable ! Laisse-moi tester avant de parler de sabotage ! Parce qu’un bon sabotage sans dynamite, c’est pas un bon sabotage. Et notre gars à dynamite, il veut plus m’en vendre.Si tu avais pas testé la marchandise dans sa planque, on en serait pas là niveau dynamite.