Comme un coup de griffe [Pv Wolverine]

La tombée de la nuit, c’était le moment de la journée où la plupart des jeunes New-Yorkais commençaient réellement la journée… En plus, en fin de semaine, c’était très souvent la folie. En général, le Wannabee était souvent bondé le week-end, car les jeunes étaient en quête de la moindre boîte de nuit qui était capable de répondre à leurs exigences. Le Wannabee était une boîte de nuit dans un quartier qui n’était pas réputé pour être saint et pourtant, on n’avait pas vraiment de problèmes. De plus, il était également réputé pour être fréquenté par pas mal de mutants… Le genre d’endroit qui permettait à ces personnes de fuir les ennuis quotidiens et de venir prendre du bon temps. Moi, si j’étais ici, ce n’était clairement pas pour prendre du bon temps, mais surtout pour me mettre un peu d’argent en poche, car depuis que j’avais décidé de reprendre ma vie en main, je m’étais trouvée un travail à l’aide d’une amie et c’était une véritable bouffée d’oxygène.

À vrai dire, même si ça m’emmerdait de me retrouver autour de tellement de monde au début, il fallait bien avouer que j’y prenais goût. Cet endroit était un endroit où je pouvais rencontrer des tas de gens et de nouer des liens. Enfin, très souvent, je me retrouvais à discuter avec un mec un peu trop bourré qui me demandait mon numéro. Mais comme le disait parfois certaines serveuses de cet endroit : « c’est le charme d’une boite de nuit, trésor ». Mouais, si elles le disent… Je leur laisse croire ce qu’elles veulent. Moi, je ne trouvais pas cela très charmant, ça me rappelait un peu trop mon passé de prostituée. À vrai dire, un mec un peu trop insistant n’insistait pas très longtemps quand je lui montrais clairement que ça ne m’intéressait pas. Oui, j’étais un peu trop impulsive mais ça, je n’y pouvais rien, c’était, dans mes gènes il paraît, et c’était aussi dans mon conditionnement par HYDRA.

La soirée était bien entamée et je servais les clients derrière le bar. J’avais le coup, désormais, pour les cocktails. Il m’avait fallu du temps avant de mémoriser parfaitement tous les ingrédients pour les nombreux cocktails qu’offrait la boîte de nuit, mais maintenant, c’était clair dans ma tête. Je maîtrisais également le shaker à la perfection ! Une vraie pro.

Et puis… Vint ce type qui entra dans le bar. Mes yeux se posèrent directement sur lui, car il tranchait vraiment avec le reste de la clientèle. Déjà, il semblait un peu plus âgé que la moyenne et son air montrait que ce n’était pas un type à qui il fallait se frotter. Mais au fond de moi, sa tête me disait quelque chose, mais je ne savais pas vraiment pourquoi. Il s’installa sur le côté gauche du bar, il n’y avait personne à cet endroit. Mes yeux se posèrent sur lui et je me dirigeai dans sa direction, en tant que bonne serveuse.

« J’vous sers quelque chose ? » Dis-je en ne le quittant pas des yeux. J’étais quelque peu intriguée par lui. Il fallait dire qu’il tranchait avec le reste. Mais il n’était pas le seul… Moi aussi je tranchais avec le reste des serveuses… Alors que ces dernières optaient pour des talons bien trop hauts et des décolletés aussi grand que le Grand Canyon, j’optais pour quelque chose de plus classique et de moins tape-à-l'œil. Le genre de fille rebelle, vous voyez. Mais je n’y pouvais rien, c’était comme cela… Je ne me voyais pas faire une soirée en talons. Ça, c’était clair et net.

 

Je me retrouvais en face de cet homme, bien trop âgé pour ce genre d’endroit sans pour autant être sénile non plus. Disons qu’il devait certainement avoir passé l’âge des ambiances de boîte de nuit. Mes yeux se posèrent donc sur lui alors que je lui demandais ce qu’il souhaitait à boire. Ce fut un whisky. J’attrapai donc un verre et la bouteille de whisky pour lui servir un verre et lui glisser ce dernier alors qu’il le vidait cul sec avant de m’en redemander un autre. Je penchai doucement ma tête sur le côté pour lui servir à nouveau un verre alors qu’il alluma un cigare. Non, définitivement, il n’était pas comme les gens d’ici. C’est alors qu’il me disait qu’il cherchait une certaine Laura. Mon cœur loupa un battement. Mais qu’est-ce qu’il me voulait ? Je n’en avais aucune idée. Je n’étais pas le genre de femme à avoir des ennuis ou à être demandée… Disons que je vivais ma vie tranquillement sans emmerder le monde. En général, c’était les emmerdes qui venaient à moi, mais j’avais appris à gérer, de toute façon. J’avais l’habitude.

« Moi, j’m’en fou. Mais avec votre cigare, là, vous risquez d’emmerder du monde. » Dis-je en désignant son cigare. Moi, franchement, je m’en fichais, mais cela allait ennuyer les autres et d’autres serveuses allaient probablement lui faire la remarque. Moi, je ne voulais pas qu’il ait d’ennuis, d’autant plus que le fait qu’il me cherchait m’intriguait. « Laura, c’est moi… Qu’est-ce que vous me voulez ? » Demandais-je d’une voix plutôt froide, sur la défensive. C’était une réaction parfaitement normale face à cette situation particulière. C’était la première fois qu’un inconnu de ce genre venait jusqu’au bar pour me demander. « Je doute que ça soit mon talent pour les cocktails. Votre truc, c’est le whisky, visiblement. » Dis-je en désignant le verre qui se trouvait entre nous deux. Mais bon, trêve des plaisanteries, je voulais savoir ce qu’il me voulait. J’espérais qu’il ne cherchait pas les emmerdes, car je savais comment recevoir et en général, ça ne faisait pas plaisir.  

Je croisai les bras, sans rien dire. Je n’aimais pas ne pas savoir et il allait devoir répondre à mes questions, c’était une chose inévitable. Je n’étais pas du genre à lâcher le morceau et je pense qu’il l’avait compris avec les quelques mots que je venais d’échanger avec lui. De toute façon, j’arrivais très souvent à obtenir les informations que je voulais. J’espérais ne pas devoir hausser le ton, c’est tout. Tout ce que j’espérais, c’était simplement que les ennuis ne venaient pas à moi. Depuis ma rencontre avec Poor, il n’y avait plus eu d’incident… Personne n’était venu me chercher les emmerdes et je n’avais tué personne depuis cette nuit-là. J’espérais que cela allait continuer… J’essayais de retenir tout ce que Poor m’avait dit mais contenir mes pulsions était bien plus difficile que je n’aurais pu l’imaginer.  

 

Visiblement, ce type semblait exaspéré de devoir écraser son cigare. Mais bon, ce sont les règles. Et s’il voulait fumer, il n’avait qu’à aller dehors… Au pire, j’aurais mis son whisky dans un gobelet. Après tout, j’imagine qu’il n’était pas là pour profiter d’un bon whisky de trente ans d’âge dans de bonnes conditions. Non, ce genre d’endroit, ce n’était pas pour rechercher l’arôme subtil qui se cachait dans le whisky, mais pour boire et faire la fête, comme le savait fait les jeunes. Mais bon, ce type n’avait clairement pas le profil pour se retrouver ici. Je fis un signe à la serveuse qui était venue demander au client d’éteindre son cigare de nous lâcher un peu. Elle ne voyait pas que je gérais la situation ? Quelle conne. Bref. Il obéit sans trop rechigner, ne voulant visiblement pas causer de problèmes. Tant mieux, je ne voulais pas m’énerver sur ce type. C’est alors que ce type vint me parler de Poor et des X-Men. En effet, la rouquine m’en avait parlé. Je lui fis un petit signe de la tête pour lui faire signe que jusque-là, je suivais.

En tout cas, il attirait quelque peu mon attention, car ce n’était clairement pas le péquenot du coin qui venait juste me taper la causette. Non, il était lié à une personne que j’avais rencontrée il y a peu. Et c’est là que mon cœur loupa un, voire deux battements. Il me disait que Poor lui avait tout balancé. C’est là que je me saisis du bord du bar, le serrant de toutes mes forces. Putain, je ne pouvais définitivement faire confiance à personne ! Pourquoi elle avait tout balancé ? Je pensais qu’elle garderait ça pour elle. Peut-être pensait-elle que ça ne me causerait pas de problèmes, mais je n’aimais pas que mes petits secrets se retrouvent dans la tête d’inconnus pour qui je ne connaissais même pas le prénom. Je n’avais clairement pas l’avantage de la situation. Je fis donc mine de rester calme et de ne pas sourciller, car il me tendit une jolie perche en me proposant de discuter de ça, mais dans un autre endroit. Tu vas sans doute le regretter, mon vieux, car je ne risque pas d’être tendre avec toi.

«D’accord. Attendez-moi dans la ruelle, sur la gauche en sortant de la boîte. » Dis-je à ce type avant de tourner les talons et de m’approcher d’une des serveuses en lui expliquant que j’avais besoin de prendre l’air quelques minutes, d’aller fumer une clope. Bon, en fait, je ne fumais pas, mais elle ne le savait pas. Je sortis donc et je pris la direction de cette fameuse ruelle, la même où j’avais croisé Poor et où j’avais tailladé des dealeurs. Je vis ce type, adossé à un mur et qui en avait visiblement profité pour sortir son cigare. Je m’approchai de lui avant de le saisir par la gorge avec ma main gauche et de pointer ma main droite en face de lui, sortant mes deux griffes en Adamantium. « T’es qui est qu’est-ce que tu me veux ? » Je vous avais dit que j’étais un ange et que j’étais du genre diplomate et sociale ? Non ? Bah, c’est normal, car je ne l’étais pas du tout. « T’as dix secondes pour me répondre ou je risque de tacher ta veste. » Je n’aimais pas que l’on débarque et que l’on me dise connaître des choses sur moi… Des choses qui ne devaient pas s’ébruiter, d’ailleurs.  

 

J’étais sortie et j’avais déboulé sur lui comme une furie en le menaçant de mes griffes en direction de son visage. Il avait également sorti ses griffes, mettant fin à mes soupçons. Son petit sourire n’avait qu’un seul effet : m’énerver encore plus. Il n’avait pas peur et je pouvais le comprendre car moi non plus, je n’avais pas peur. Nous étions similaires, lui et moi, ce qui ne manqua pas de me faire comprendre. Mes yeux se posèrent sur ses griffes dirigés dans ma direction avant de poser mes yeux sur lui. Il m’expliquait donc que Poor lui avait parlé de moi en expliquant les similitudes qu’il y avait entre lui et moi. Il ne semblait pas vouloir se battre, il voulait plutôt me donner une chance d’aller à cet Institut dont Poor m’avait déjà parlé afin de m’aider, probablement. Je le regardais dans les yeux, le regard toujours aussi noir. Même si Poor avait été gentille en me proposant une place là-bas, je n’avais pas l’intention d’accepter.

« J’en ai rien à faire de ton Institut. » Dis-je en le regardant toujours. « J’ai vécu un putain d’enfer à cause de ton caractère de merde. » Dis-je d’un ton très glacial en venant me saisir à nouveau de sa gorge avec ma main. J’avais vécu un enfer, c’était clair, et tout ceci était de sa faute… Il n’avait aucune idée du bordel qu’il avait laissé lors de son passage pour le Projet X… Il n’avait pas pu imaginer ce que l’on avait essayé de faire après son passage… Vingt-trois clones pour arriver à ce résultat… A moi. Une vie gâchée à tuer pour le compte d’une tierce personne. Bon, j’étais jeune… Mais mon enfance et mon adolescence ne furent pas très roses. « Tout ça, c’est de ta faute ! » Je sentais cette rancœur, cette haine grimper petit à petit en moi telle le feu qui jaillissait. C’est alors que je tendis mon autre main où mes griffes étaient sorties pour l’attaquer. Purement et simplement. J’avais besoin d’extérioriser toute cette colère, toute cette haine qui s’était éprises de moi durant toutes ces années, cherchant le responsable de tous mes malheurs. Il y avait eu HYDRA et il y avait eu lui… Ce Logan… Cet homme aux griffes d’Adamantium qui était la raison de ma présence en ce monde. Sans lui, je ne serais pas là et ça serait peut-être mieux. Je m’en fichais des conséquences à ce moment-là… J’avais juste besoin qu’il comprenne l’enfer que j’avais vécu et il allait le sentir passer !