[Las Vegas] Branlée d'As et Paire de débiles - Sandwich/Snoop Dog

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Branlée d'As et Paire de débiles

S'il avait décidé de quitter l'institut, Remy restait Remy et partir en faisant une sympathique sauterie avec des chips, des petites saucisses et de la Budweiser était tout sauf digne de lui. A la place, il avait déjà tout organisé pour quitter en beauté et en laissant un joli souvenir de lui. Ses affaires avaient déjà été expédiées pour la plupart et le reste, l'essentiel, tenait dans un petit sac de voyage dans le coffre de la Bentley violet-moche qui avait été repeinte en violet-remy, le violet-remy étant tout à la limite entre la classe, le rose-tepu, la subtilité et la touche personnelle. Cela avait au moins le mérite de le faire se démarquer de ses concurrents sexuels et d'apporter une touche de virilité élégante dans sa conduite sportive. Toujours était-il que sa discussion avec Emma l'avait incité à profiter de cette dernière virée pour mettre les bouchées doubles et, tant qu'à faire, inviter une ô combien charmante jeune femme qu'il avait rencontrée par hasard au détour d'un buisson dans le parc de l'institut. Elle sappelait Don, Donnie, Dana ou quelque chose du genre alors par courtoisie il l'avait appelée chère pour camoufler sa confusion.

Il n'empêchait que, par désespoir, curiosité, sensibilité à son charme légendaire ou parce qu'elle allait troller en mode visiteur du futur, Chère avait fini assise sur le siège passager de sa Bentley violet-remy, en route pour Las Vegas ! La question de savoir combien ça allait coûter n'était pas réellement de mise car - et peut-être cela l'avait-elle convaincue plus que le joli minois de notre cher cajun - Lebeau avait prononcé les mots « C'est moi qui offre ! » comme s'il était vraiment ce jeune et fringant millionnaire nommé Jacques Lamour et qui était une de ses fausses identités. Si on considérait que dépenser le fric d'autrui faisait de vous un millionnaire, alors oui dans ce cas il l'était. Du moins, jusqu'à ce qu'Emma fasse opposition sur sa carte gold premium enregistrée au nom de son entreprise, la Frost International. Les voilà donc parti en road trip sur la route 66 pour un itinéraire de 38het un nombre incalculables d'arrêts à des petits motels. En fait, oui, peut-être que c'était une erreur, une semaine de voyage c'était beaucoup trop alors autant laisser pour cette fois-ci de temps en temps le volant à une femme et prendre des autostoppeurs pour briser la monotonie du trajet.

Une fois arrivés, ils avaient bien entendu pris des chambres dans l'hôtel le plus proche des endroits à fréquenter, avec le plus d'étoiles possibles et le plus de services en extra possibles. Une semaine ça serait déjà pas mal, et Remy espérait qu'ils seraient déjà loin le temps que la comptabilité se rende compte de la fraude. Le Caesar's Palace offrait une vue sympathique sur une reproduction miniature de la Tour Eiffel, sur les piscines-océans, sur la plage artificielle, le boulevard de Santa-Monica et ses innombrables tripots de jeu et boîtes de strip. Remy avait encore plusieurs contacts ici, du temps où il s'était exilé après le massacre des Maraudeurs et son départ de la clique de Sinistre. Ouais, vraiment un sale temps, et si on lui avait dit qu'un jour il reviendrait après une semaine de voyage avec une bonasse, il aurait dit "oh hell bébé, c'est vraiment Las Vegas ça, toujours à revenir avec tes démons". Après tout, sa naissance n'avait pas été prophétisée comme étant celle du Diable Blanc pour rien.

C'est l'esprit légèrement embrumé d'avoir passé 38 heures à se droguer de magie -une technique bien plus élitiste que celle des drogues matérielles, accessible seulement aux vip que sont les magiciens, et probablement trop dangereuses pour ceux à l'esprit sain- que Donna arpentait les couloirs de l’hôtel. Cherchant la suite de son nouveau partenaire mutant. Ils avaient décidé de réserver plusieurs chambres, parce que pourquoi pas après tout, quand on ne paie pas autant faire ce qu'on veut. Le but d'une virée soudaine à Las Vegas n'était clairement pas de dormir, mais au moins si ça devenait nécessaire, ils n'auraient non pas un mais deux mini-bar à piller. Voir une chambre de secours dans laquelle se cacher si le besoin surgissait. Que ce soit la sécurité découvrant que l'identité derrière la carte de crédit est volée, ou un quelconque super-vilain surgissant de nul part pour éliminer nos deux héros, les risques sont grands lorsque l'on est des X-Men criminels en week-end. Les vacances improvisées s'étaient jusque là bien déroulées. Après avoir subitement rencontré Remy, la mutante accepta de l'accompagner vers la côte Ouest. A son époque, Las Vegas servait de camp de concentration, où les signes géants en néons étaient remplacés par des cadavres accrochés aux murs dans un délire très Fallout. Quant aux jeux de hasard, ils n'allaient généralement pas plus loin que la roulette russe organisée par des gardes ennuyés.

Mi-amusée par l'attitude dragueuse-faux-français de son camarade X-Men, mi-intéressée à l'idée de découvrir Vegas avec des fonds illimités, la sorcière suivit Lebeau dans son véhicule. Le road-trip commença par Remy racontant en détail ses épisodes préférés de South Park -choqué de découvrir que sa voisine ne connaissait pas, que la série ne survivrait pas à l'apocalypse- puis s'enchaîna sur de plus classiques jeux de voyage. L'intérêt remonta pendant quelques heures, alors que la voyageuse temporelle expliquait au conducteur comment il mourrait dans son futur, essayant de se remémorer tous les détails. C'était contre un ennemi des X-Men à coup sûr, mais lequel exactement ? Peut-être Apocalypse ou Mr. Sinister. Finalement ils arrivèrent dans la ville du vice, prêts à s'en mettre plein la tronche, du vice, armés d'un faux nom de couple, Duvis. Donna n'ayant pas d'identité à proprement parler -le gouvernement ne reconnait étonnement pas les gens nés dans un univers alternatif- elle n'avait jamais eu l'occasion d'en adopter une fausse. Et si habituellement elle aurait méprisé le beau-gosse charmeur essayant de l'emporter pour un trip purement américain, l'envie de s'amuser différemment l'emporta sur l'aigreur. Lorsque le type en question ouvrit la porte, notre protagoniste entra rapidement, avant de s'installer nonchalamment dans un fauteuil de luxe.
- Il se passe quoi maintenant ? C'est quoi le meilleur truc à faire pour un premier séjour à Vegas ? De quelques gestes magiques rapides, lui permettant de ne pas se lever, la jeune femme attrapa une bière dans le mini-bar à l'autre bout de la pièce. La boisson traversa lentement les airs, dans une utilisation glorieuse de la lévitation. Et que n'approuveraient certainement pas les vieux sorciers relous ayant inventés le sortilège. Ah mais non, c'est Magneto qui te bute, pas Apocalypse ! J'les confond toujours, les couillons mutants, faudrait les prévenir que dans une vingtaine d'années, ils ont le même héritage. Sont connus pour être deux gros branquignols. Du coup évite de trop l'emmerder à l'avenir, ce serait dommage.

» One night in Vegas (Aidan Pàdraig/Niall Southway)