The Kid
Je me souviens a peine de la voix de ma mère. Son cris est un mélange de chaos et de distorsion. Sa main sur mon épaule, ses yeux en panique. Le hurlement du vent englobe la scène, absorbant avec lui la silhouette de mon père, mes yeux sont embrumé. Je ne comprends pas. Elle me dit de tenir Alex. De ne pas le lâcher. Elle nous dit qu'elle nous aime. Je ne l'entend pas. La fumée se répand tout autour de l'avion.
Je vois des flammes par les hublots. Sur l'aile, le moteur produit un vacarme impossible. Tout ça me pétrifie. Je sens mon corps se raidir. Devenir pierre.
Le vent s'engouffre de nouveau dans l'appareil par la porte que ma mère ouvre. Elle semble si calme, si prête. Alors que je ne peux rien faire. Alors que je n'ai aucune réaction. Elle m'accroche un parachute sur le dos. Je ne réagis toujours pas. Elle nous prends dans ces bras. J'essaie de me rappeler le parfum de ses cheveux... Je n'ai qu'une odeur de cendre en tête.
Et puis je sens le vide. Autour de moi. Autour de mon frère. Je le tiens toujours aussi fort. Mes bras se sont solidifié autour de lui. Des pleurs, je le sens a travers tout ces bruits assourdissant. Son incompréhension doit être inconcevable. Je serre encore plus fort. Le ciel est bleu, il fait contraste avec l'appareille noir et rouge qui s'enfonce lentement de plus en plus bas. Mes yeux sont rivé sur l'appareil. Je ne vois personne d'autre sauter hors du véhicule. J'attends. Tire sur la corde. Toujours personne.
Et puis il explose.
Et puis... Du rouge. Partout autour de moi. Partout jusqu'à ce qu'il n'y ai que du noir.
The Student
Des longues journées. Pénible par moment. Mon regard ce perdant par-delà les carreaux vitré du manoir. Charles me rappelant aux cours avec un
"Scott" bien placé. Je me souviens de chaque leçon qu'il m'a apprise. De chaque lecture. De chaque monologue interminable. Je me souviens qu'il m'est ramené de si loin. Physiquement et mentalement. Les blessures qu'il a su épongé.
J'en oublie les cours normaux. Les camarades de classe que j'avais avant. J'en oublie presque que je suis différent. J'en oublie les moments où je me sentais impuissant et inutile. J'en oublie que j'ai peur.
Je le copie. J'apprends à me faire écouter. J'apprends à être patient avec les autres, comme il l'a été pour moi. J'apprends à n'utiliser la force qu'en dernier recours. J'apprends qu'ils ne sont pas une menace. J'apprends qu'ils ont peur de nous, comme nous avons peur d'eux. J'apprends à pensé par moi-même, à grandir sans lui. J'apprends à apprendre.
Il me dit que je suis en sécurité ici. Qu'il prendras soin de moi, de nous. Qu'ils ne laisseras plus rien nous arrivé.
Le Manoir et ma jeunesse, la seule que j'ai vraiment vécue selon moi, sont des mémoires qui ressurgissent quand je me sens seul. Elles viennent apaiser les nuits où je ne trouve pas le sommeil, ou je cherche des réponses. Je repense au visage qui me côtoyait. Aux sourires. Aux moments où nous n'étions pas existants pour les gens normaux.
Aux moments où nous étions les plus libres.
Et puis je me rappelle que j'y ai perdu un frère. Et je me pose encore plus de questions.
The Leader
J'ai toujours essayé d'être ... Essayer de faire les bons choix. Pour moi et pour mon équipe. De les protéger autant que possible, de leur faire croire à un futur meilleur. De les encourager vers un avenir sans guerre, sans cris, sans peur. Un avenir normal. Où chaque mutant pourrait vivre sans avoir un dédain envers sa différence. Où nos enfants serait en sécurité, loin du fardeau que nous portons.
J'ai toujours jugé mes actions, juger mon jugement, demandé conseil a mon mentor. J'ai toujours cherché à faire ce qui était juste.
J'ai mené les X-Men avec le plus grand soin possible, j'ai même réussis à "comprendre" une bête. Un animal vicieux et incontrôlable. Un être que je pensais totalement contraire à moi. J'ai appris à diriger le peu qu'il me laissait. À lui faire confiance. À croire en lui malgré les regards qu'il jetait a Jean. J'ai appris de lui, et des autres.
Je me demande toujours pourquoi ils me suivaient. Croyaient-ils en moi ou croyaient-ils en Charles ? Avaient-ils le choix ?
Si seulement ils savaient le genre de question que je posais. M'aurait-il fait confiance? Un Leader qui se questionne.
Charles se pose-y-il se genre de Question.
The Convict
J'ai fait la bonne chose. Si ? J'ai beau être derrière des "barreaux", je suis certains que j'ai fait le bon choix. Tout est noir depuis des semaines autour de moi. Des mois ? Je ne sais plus. Le temps passe étrangement quand on n'a plus l'usage de ces yeux. J'ai fait le bon choix. Ce n'est pas une question. Je ne pouvais pas rien faire. Je ne pouvais pas les regarder les emmener loin de nous. Loin de notre famille. Des enfants. Seuls. Perdus. Des enfants qui ne comprennent déjà pas pourquoi tout cela leur arrive. Pourquoi le sort s'acharne sur eux. Je vois leurs visages quelques fois dans la noirceur. Je ne pouvais pas obéir au Professeur. Pas cette fois-ci. C'était trop.
J'ai vue rouge la journée ou la RA est venue au Manoir. Le jour qu'ils ont essayer d'embarquer de force des jeunes mutants. Il les traitait comme des objets, des armes. Des dangers pour la populace. Après tout ce qu'ils ont vécue, ce qu'ils vivent aux quotidiens.
Ils ne pouvaient pas leur faire ça.
Ils ne pouvaient pas les détruire ainsi.
Ils ne pouvaient pas leur retirer le premier semblant de paix dans leurs vies.
J'ai vu rouge. Et puis j'ai vu noir. Beaucoup de noir.
Je me suis réveillé, toujours dans le noir, derrière des barreaux. Un masque sur mon visage. Chargé pour divers crimes que je ne reconnais pas. Je défendais simplement ma famille. Je n'ai jamais voulu faire mal aux hommes. Je n'ai jamais voulu aider les schismes qui nous séparent d'eux.
Ils ne m'ont pas laissé le choix.
The Man
Je suis assis sur mon lit. En sueur. Je repasse ma vie en boucle depuis près de trois heures. Je me questionne sur chacun de mes actes. Sur mes moments de faiblesse. Sur mon passage sur le RAFT. Je me sens encore derrière ces barreaux, encore dans le noir, malgré les semaines qui me séparent de ma libération. La RA à été démantelé. Je suis libre.
Physiquement.
La nuit est mourante et je ne trouve toujours pas sommeil. Je n'ai toujours pas repris mes occupations passées. Je regarde les élèves passés dans les corridors. Certains me disent merci. D'autre m'ignore.
Je m'entretiens avec Charles de temps en temps. Il me parle. Je ne l'écoute pas vraiment. Je lui en veux. Pas pour ce que j'ai fait ou pour le temps que j'ai perdue. Je lui en veux de ne pas tenir sa promesse. Il le sait. Je sens ses doigts dans ma tête, je l'ai toujours sentie et ne lui ais jamais refusé ma tête. J'ai toujours été honnête avec lui. Toujours été près à l'écouter. À le suivre. Et puis il m'a donné un ordre que je ne pouvais pas suivre. Qu'il savait que je ne pourrais pas suivre. Qu'aucun de nous ne pourraient suivre.
Les méthodes d'Erik ne sont pas les bonnes.
Celles de Charles ne sont pas convenables.
J'évite de le regarder durant nos réunions. J'évite de croiser son regard.
Je quitte la salle, toujours de plus en plus en colère contre lui. Toujours de plus en plus incertain de tout ce qu'il m'a appris. De la possibilité de paix.
Je le sens qui se retire de mon esprit. Me laissant finalement seul dans ma chambre. Il s'en fait toujours pour moi. Je ressens sa peine face à la distance qui nous sépare. Les murs semblent plus sombres qu'avant.
Le manoir n'est plus chez moi.