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 La ballade des gens heureux - ft. Chloé

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MessageSujet: La ballade des gens heureux - ft. Chloé   La ballade des gens heureux - ft. Chloé EmptyMar 19 Avr - 21:39


La ballade des gens heureux
Chloé & Arsène
« Vous exagérez Baudelaire ! » hurlait le directeur d’une compagnie de stockage en ligne. Arsène lui tournait le dos, prêt à appuyer sur le bouton de l’ascenseur pour l’appeler. Il souriait en coin, autant dire qu’il avait sans doute réussi son chantage. « Ça veut dire que vous êtes prêt à accéder à ma requête ? » dit-il en sifflant. Il était assez fier de lui, la semaine semblait bien commencer, puis qu’il ne restait plus que cette agence pour effacer les des images d’une intervention du SHIELD en Asie du Sud-Est. Il aurait pu aller à l’agence du pays, mais autant se rendre au siège social qui était à Times Square, rien de bien compliqué. Toujours moins que de prendre l’avion, le taxi, c’était plus facile. Le chargé de communication pour le SHIELD se retourna, papiers sous le bras, parka sur l’épaule, Arsène avait un flegme anglais alors qu’il était français de souche. Autant dire qu’être agent pour le SHIELD n’était pas des plus faciles, mais on grandissait rapidement. Quoi qu’on en dise, c’était un agent surentraîné, qui savait se battre et parler tout en réfléchissant rapidement. Arsène quoi. Ceux qui l’ont toujours connu vous diront qu’il n’a pas changé. Et dans le fond ce n’est pas fondamentalement faux, toujours le nez dans ses bouquins, toujours bloqué sentimentalement et profondément affecté par son départ de France, le meurtre de sa famille. En bref, il n’avait pas changé, même son accent français se ressentait dans ses phrases en américain. « On peut négocier, Monsieur Baudelaire. » Il sourit en coin, se retournant sur le directeur de la multinationale. « Toujours, à moins que vous comptiez toujours voir la totalité de vos comptes clients nettoyer par nos soins. » Il semblait heureux, mais dans le fond, il voulait être grave plus sérieux. Maudite anomalie psychologique… Mais il s’était accommodé avec le temps de toute façon, il n’avait pas le choix.

❖ ❖ ❖

« Heureux que vous ayez trouvé la bonne solution. » Arsène souriait alors qu’il rentrait dans l’ascenseur tant espéré. Il avait passé une bonne partie de la matinée à négocier la situation et la solution était apparue toute simple, Arsène avait donné les adresse MAC et IP des détenteurs d’informations compromettantes et il n’était parti qu’au moment où la dernière vidéo avait été effacée par ses soins sur l’ordinateur du PDG de cette entreprise. Peut-être aurait-il des réclamations, mais il s’en fichait bien ce n’était pas son problème. Il avait effectué sa mission. Si bien qu’il téléphona durant la descente de l’engin. « Oui, Agent 79… Oui, tout a été effacé. Par mes soins Hawkes. » Il raccrochait aussi subitement qu’il avait appelé, les portes s’ouvrant sur le rez-de-chaussée de l’immeuble d’entreprises. Tant de Multinationales étaient situées ici. Tant de frics en outre. Arsène le savait et s’il était resté en France, il aurait peut-être loupé une grosse opportunité. Entre You Tube, l’écriture, la radio, il était une célébrité notoire et appréciée par la population. Quelque chose qu’il n’aimait pas trop, si bien que son livre allait être traduit en espagnol et en russe le mois prochain. Il avait déjà deux langues entre le français et l’anglais, alors ajouter quelques pays où la lecture serait possible, il allait sans doute être sous pression. Mais tant pis, finalement c’est l’adrénaline qui le faisait vivre et respirer, parce qu’il était né pour être sur le terrain que derrière un bureau. Sortant, il se cacha les yeux du soleil en sortant ses lunettes, il n’aimait pas ça… La luminosité, il avait tellement l’habitude de vivre dans le noir des heures durant pour écrire ou bien pour imaginer un plan d’action pour une mission du SHIELD, pour éviter au monde de connaître le pire. C’était ça son job de toute façon et il avait bien fait de partir… Peu importe ce que les autres avaient dit.

Dehors, il aurait pu penser à autre chose qu’à elle. Qu’à leur dispute, la dernière. Il n’arrivait pas à se concentrer sur autre chose pourtant. La rouquine était hors d’elle. Elle était jolie quand elle s’énervait de toute façon, mais cette fois, c’était contre lui, pas contre un jeu ou bien une personne à son boulot. Elle lui manquait, c’était normal. Il étouffa un rire, alors qu’il aurait dû étouffer un sanglot. Arsène n’était vraiment pas comme les autres et ça le désolait… Trop de désolation pour sa simple personne. Des jours durant, parfois, il n’en pouvait plus de lui, avait envie de trouver un traitement pour pouvoir être comme les autres. Mettre de vraies émotions sur ses pensées. Pouvoir trouver une utilité à l’attirance corporelle, rend heureux une femme. Reprendre contact avec Chloé… Et pourtant, il n’arrivait pas à faire tout ça. Pas encore, comme bloqué par une force invisible. Sans doute son boulot, c’était compliqué d’être l’amante d’un agent du SHIELD… Ou d’un écrivain célèbre… Il le savait, c’était peut-être pour ça. Était-elle bien à Paris ? Sans lui ? Peut-être après tout, elle ne l’avait pas contacté. Elle en avait peut-être assez de lui de toute façon. La tornade rousse. Il eut un sourire, pour une fois quelque chose qui collait avec ce qu’il ressentait. Passant en revue la foule qui se faisait plus dense, le repas de midi approchant, il se demandait comme tout le monde ce qu’il pourrait manger cette fois. Le nez en l’air, il ignorait les personnes qui le bousculaient, avec une allégresse bien à lui. Combien de ces personnes étaient des surhumains ? Depuis la loi, ils devaient sans doute bien se cacher, mais les gens ne pouvaient pas s’arrêter de vivre. Alors, il devait y en avoir quand même quelques-uns, un pour cent peut-être.

Il fixa l’autre côté de la rue alors qu’il était à attendre le vers pour le passage piéton, il lui semblait reconnaître quelqu’un. La chevelure rousse, les yeux bleus. Devant lui, séparé par une route de goudron. Il baissa ses lunettes pour être certain que c’était elle. Une expression de surprise. Qu’importe les voitures, le français passa entre les gouttes à coup de klaxons et d’insultes qu’il comprenait trop bien. Il prit les poignets de celle qu’il pensait être la Française, sous le regard de romantique lycéennes et sous l’œil curieux de certains. Arsène n’était même pas certain que c’était elle. Loin de la route, plus près de Central Park. « C’est bien toi ? » demandait-il dans son français natal.

Emi Burton
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