School Buddies - Ft Kitty Pryde

J'me sens pas forcément très à l'aise à prendre le bus. On m'a conseillé d'y aller en jet, mais ça n'a jamais vraiment été mon truc. Et puis, ça fait un peu péteux d'arriver dans une propriété privée en garant son avion perso. D'un autre côté, ils le font bien, les X-Men. Ça devrait pas les étonner plus que ça. Mais non, je me retrouve à me déplacer comme le commun des mortels. Parce que oui, dès qu'on sort de New-York, c'est difficile de se balancer avec des toiles. J'ai déjà essayé sur des arbres, ça a pas le même effet. Pas la même rapidité non plus. Faudrait que j'envisage sérieusement de passer le permis, dans ce genre de situation ce serait pratique. Spider-Man qui n'a pas le droit de conduire, quand même des gamins de seize ans peuvent le faire, c'est légèrement la lose. D'un autre côté, si je conduisais en portant le costume, on ne m'arrêterait certainement pas. Ou alors constamment, l'un des deux. Hm. C'est peut-être pas une bonne idée de tester. En tout cas, dans le bus, je ne porte pas le costume, ça c'est certain. Il y a une limite au ridicule que j'accepte de supporter. Être assit dans un car rempli de vieux, en portant ma tenue de super-héros, c'est clairement au delà. Donc je suis en civil.

Ce qui me paraît assez étrange dans cette situation. Ça va être la première fois, il me semble, que je vais à l'institut sans déguisement. Et oui, j'inclus les soirées Halloween, s'il y'a bien une chose pour lesquels ils sont doués les X-Men, c'est organiser des fêtes. Ça vaut le coup d'être un super-héros rien que dans ces moments. Pouvoir participer à ce genre d'événements. Voir Wolverine déguisé en pirate s'énerver sur Cyclope qui a eu la même idée. Mais je m'éloigne du sujet, concentre-toi sur la situation actuelle, Peter. Bus direction Westchester, donc. Si la plupart des X-Men connaissent mon identité secrète -c'est toujours difficile de cacher des choses à une équipe comportant autant de télépathes-, il y'en a tout de même un bon nombre, surtout parmi les plus récents à ne pas savoir qui est Spider-Man. Voilà pourquoi je ressens un étrange sentiment en me retrouvant devant le portail, sans les collants qui m'accompagnent habituellement. J'ai l'impression d'être nu.

Heureusement aujourd'hui je dois retrouver quelqu'un qui la connait, mon identité. Kitty Pryde. Ça fait un sacré moment qu'on s'est pas vu, avec tous les événements récents. Elle a quitté l'université peu avant l'annonce des nouvelles lois. Ce que je comprends, même si c'est difficile à admettre, la situation des mutantes est très différente de la mienne, par exemple. Même en tant que surhumain, je suis clairement avantagé par rapport à eux, aux yeux du monde. Et oui, c'est moi qui dit ça, Spider-Man, le type qui est traité de danger public tous les jours dans la plupart des journaux de New-York. Mais à côté de ce que vivent les mutants, moi je suis dans un monde merveilleux. Bon, merveilleux c'est légèrement exagéré. Disons un monde joli. C'est cool, mais pas trop non plus. Et je pars encore dans tous les sens, à la base je pensais à Kitty. Une bonne amie, depuis pas mal d'années maintenant. Il n'y a pas beaucoup de personnes dans notre business que je connaisse depuis aussi longtemps qu'elle. J'ai commencé tôt, alors forcément je ne traînais pas directement avec les Thor ou Hulk du monde.

Ainsi aujourd'hui je me retrouve chez cette amie, que je n'ai pas vu depuis quelques mois je le répète, à devoir lui parler de trucs pas très marrants. Officiellement, Tony Stark m'a demandé de discuter avec les X-Men. Il y a étonnement peu de contacts entre les différents groupes de super-héros, et moi je suis l'un des rares à bien connaître chaque côté. Il s'agit donc de connaître leur position. Leur position officielle encore une fois. J'me répète, mais tout ça, ça l'est un peu trop pour moi, officiel. J'ai pas l'habitude des missions de négociation. Alors, je ne compte pas juste parler boulot. C'est pas mon genre, beaucoup trop impersonnel. Aujourd'hui il s'agit avant tout de prendre des nouvelles d'une amie. Je sonne à la porte de l'immense bâtiment et on me laisse entrer. Avant de me diriger vers le bureau de la jeune femme. J'y entre en frappant légèrement sur la porte.

Alors que j'attends tranquillement dans le couloir, après avoir vu que la pièce était vide, j'me souviens d'un article, lu il y a quelques jours. Bon c'était dans le torchon dirigé par mon employeur, alors je ne vais pas tout croire à cent pourcent, c'est certain. Cependant, il y avait tout de même quelques éléments à retenir. Une bataille à l'institut. Entre la Confrérie et les X-Men, si on peut croire les journalistes. On est pas mal similaire au final, dans les deux groupes de super-héros. Constamment attaqués, toujours plongés dans le combat, mais on se relève et on se tient prêt à défendre. Ce qui rend encore plus dérangeante la situation actuelle. Dans l'article, c'était très clair, les X-Men et la Confrérie étaient toutes deux des organisations criminelles, au même rang. De dangereux mutants à arrêter le plus rapidement possible. C'est triste que même aujourd'hui, des héros totalement dignes des Avengers soient toujours vus comme ça. Donc, en regardant les murs du bâtiment, je me dis qu'il en a sans doute vu autant que la tour qui nous sert de QG. Et, surtout, qu'au train où vont les choses, il va continuer d'en voir pendant longtemps. J'ai beau défendre le camp du gouvernement, je suis pas dupe. Je sais que se recenser, ou même la puce, ça ne va pas soudainement stopper la haine. Mais c'est, je crois, un moyen de limiter les dégâts et on en a définitivement besoin.

C'est finalement la X-Men que j'attends qui me coupe dans mes pensées politiques. Je lui souris alors qu'elle m'appelle, revoir une amie dans ces temps de disputes, c'est toujours agréable. Avec la division des groupes, y'en a que je n'ai pas croisé depuis des semaines. Faudrait que je me trouve plus de connaissances lambdas, en ce moment c'est pas pratique de ne fréquenter que des surhumains.
« J'espère que tu n'as pas trop attendu. J'avais besoin de ma dose de caféine, et rester assise, c'est chiant à la longue. » Je comprends à fond. Ce qui ne devrait pas trop étonner de la part d'un type passant son temps à bondir partout dans New-York.
- Pas de problèmes, je respecte le café, tu dois te souvenir que c'est la seule chose me permettant de tenir la journée, après une nuit dans les bas-fonds de Manhattan. Dans n'importe quel autre contexte, c'est le genre d'affirmation qui doit surprendre. Le milieu bizarre dans lequel on travail la rend habituelle. Kitty ouvre la porte, en me disant d'entrer, et je m'exécute. En me permettant de m'asseoir sur l'une des chaises en face du bureau. Tu vas bien ? Ça fait vraiment longtemps, depuis la dernière fois. C'est ma première réflexion, pas très original, je l'admet. Puis je me rends compte de la situation. Assez étrange en fait, par rapport à nos rencontres d'autrefois à l'Institut. Ça fait bizarre de te voir comme ça, dans ton bureau, j'ai l'impression que juste hier t'étais une élève. Et soudainement, X-Men de ton côté, Avengers pour moi, on est vachement vieux !

Je reste pour l'instant sur un ton humoristique. En sachant que plus tard, on devra parler de choses plus sérieuses. C'est pas un plan ou quoi que ce soit, c'est moi, je dis tout le temps des blagues. Ça doit être pathologique, j'serais incapable de m'en empêcher. C'est marrant parce que justement, maintenant qu'on est adultes, qu'on a des positions beaucoup plus importantes, tout est soudainement devenu bien plus sérieux. On se retrouve à devoir parler de lois, à réfléchir beaucoup plus qu'à l'époque.
- Professeur Katherine Pryde... Ça te plaît d'être revenue à l'Institut ?