Séquelles [Philip & Alek]

Séquelles

Philip Coulson & Alek Young

J’observe les travailleurs remettre en état la structure d’un couloir de l’étage des dortoirs ayant été abimée par l’invasion d’HYDRA. J’ai évidemment plus important à faire. Sauf qu’à chaque fois que je passe à côté des échafauds, je ne peux faire autrement que de m’arrêter et d’observer les travailleurs à l’œuvre. Cela fait quelques semaines à présent qu’HYDRA a été repoussé in extremis. Leur cible était l’agent Kate Bishop, qui a quitté de SHIELD depuis. Cela m’a énormément surpris. Mais après l’avoir vu être possédé par Agony, je peux comprendre qu’elle souhaite se retirer pour retrouver un sens à sa vie. Quelques fois, lorsque je fixe trop longtemps les séquelles de destructions sur les murs, je recommence à entendre le bourdonnement. Après l’explosion que j’ai causée pour stopper Grant et sa bande, il y a eu un bourdonnement qui a persisté dans mon audition durant plusieurs jours. Même si les docteurs me confirmaient que mes tympans étaient en parfaite état, le bruit était bien là. J’ai finis par croire en un effet psychologique causé par le traumatisme de cette situation. Puis, en me réveillant un matin, le bourdonnement avait disparu. Il ne revient me hanter que lorsque je m’attarde trop à réfléchir à l’incident. Alors dans ces cas là, je sais que je dois me changer les idées et retourner au travail. Aujourd’hui, je n’ai pas le temps de me laisser distraire trop longtemps. Je suis convoqué au bureau du Directeur. Cette motivation seule est donc suffisante pour que je cesse mon observation et que je reprenne la route vers son bureau. Je dois emprunter un trajet légèrement différent de la dernière fois, comme une section entière du SHIELD est en reconstruction et donc fermée à la circulation. C’est la section de l’explosion, la plus endommagée donc. Je ne m’en formalise pas trop et je choisis à la place de prendre les escaliers plutôt que l’un des ascenseurs à l’est.

Tout en montant les marches, je me laisse envahir par d’autres pensées. Je n’ai pas revu Philip Coulson depuis un moment. Nous étions ensemble lors de l’attaque et nous avons été soignés simultanément par la suite, dans une partie plus retirée du bâtiment. Nous nous sommes revu deux jours plus tard lors de la réunion du personnel afin de faire le point sur le chao qu’a causé HYDRA en s’introduisant dans notre quartier général. Mais après ce moment, je ne l’ai plus croisé. Je ne pense pas que Natalia ne lui a parlé également. Pas à ma connaissance du moins. J’ai attribué cette absence du paysage de travail au fait qu’il devait superviser la reconstruction. Ainsi que s’occuper des agents tombés au combat. Il doit être celui ayant le plus de peine parmi nous. Pour lui, ses agents sont un peu comme des membres de sa famille. Et en perdre autant et de manière aussi atroce, je n’ose imaginer la sensation. Je saisis donc la raison de son isolement. Mais cela ne m’a pas empêché d’être surpris lorsqu’on me convoque à son bureau alors que rien de spécial ne m’arrive. Je sais que l’équipe scientifique travaille toujours sur mon cas et sur ma puce, mais à ma connaissance, aucun progrès significatif n’a été fait depuis un moment. Surtout que la pluie des gicleurs à incendie sur leurs équipements fragiles a considérablement affectée leurs recherches. Pas seulement celles me concernant. Je ne sais donc absolument pas pourquoi Coulson désire me voir.

Une fois l’étage de son bureau atteint, je longe les couloirs. Au moins désormais que je suis un habitué du QG, je connais les moindres recoins des sections auxquelles je suis autorisé à accéder. Cela me permet ainsi de m’orienter sans problème jusqu’au bon endroit, malgré la série de portes identiques les unes aux autres. Je cogne quelques coups et j’attends qu’on me donne l’autorisation d’entrée. Quelques secondes sont nécessaires pour que je puisse entendre sa voix. Je tourne donc la poignée et j’entre sur le champ. Je suis assez surpris de constater l’éclairage faible de la pièce. Mais, je ne pose pas la question, ne voulant pas me mêler de choses qui ne me regarde pas. Je vois le Directeur assit à son bureau, comme je l’ai déjà vu auparavant le jour où il m’a expliqué qu’il voulait faire de moi un agent. Je demeure toutefois près de la porte, après l’avoir refermée. Je lui fais face, attendant qu’il me donne les instructions à suivre.

-Vous avez demandé à me voir, Directeur Coulson? Je lui demande avec politesse.

J’ose ensuite me rapprocher de trois pas, afin de mieux le voir dans la légère pénombre. Je ne m’approche toutefois pas davantage. J’attends qu’il me le demande pour m’assoir en face de lui.

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Philip Coulson & Alek Young

L’atmosphère anormalement sombre de la pièce me met la puce à l’oreille. En plus de la toux importante de Coulson à mon entrée dans son bureau. Je ne passe aucun commentaire à ce sujet pour ne pas paraître indiscret, surtout pas devant mon supérieur. Mais j’ai un pincement au cœur, comme un pressentiment de ce qui est sur le point d’arrivée. Je découvre dans l’obscurité la silhouette de Philip. Je pourrais jurer de par sa posture que quelque chose ne va pas. L’insonorisation de la pièce fait en sorte que parvient à mes oreilles une respiration anormalement bruyante, comme si les poumons du Directeur étaient obstrués. Étant donné que je refuse de penser au pire, j’en conclue en une grippe. Après avoir déployé autant d’énergie pour reconstruire le SHIELD, cela a du l’épuiser au point où il a attrapé quelque chose. Cela expliquerait la toux. Mais à quoi bon faire de tels scénarios alors que je ne sais même pas ce que je fais ici. Coulson commence par me demander comment je vais. Sa voix est d’un timbre différent, mais je soutiens toujours naïvement l’hypothèse de la grippe.

-Je vais bien, merci. Dis-je en prenant place à la chaise, comme il me le désigne.

Mon inquiétude grandit de façon importante lorsque le Directeur m’apprend qu’il m’a fait venir à son bureau dans l’espoir de l’aider. Par la suite, il est prit d’une quinte de toux violente et il doit boire afin de calmer sa gorge. Je dois me faire violence afin de ne pas me lever et de me précipiter près de lui pour lui porter assistance. Je rejette de plus en plus la thèse de la grippe. Il y a définitivement quelque chose de plus grave qui le met en aussi mauvaise état. J’attends donc calmement sur ma chaise, les muscles crispés afin de les contenir de bouger pour agir. Je fixe la silhouette partiellement ombragée de Coulson dans l’espoir d’une suite. Il réussit à reprendre son souffle et à faire taire sa toux et je retiens alors ma respiration lorsque je le sens sur le point de s’exprimer à nouveau. D’abord, je n’entends pas les trois mots qu’il prononce. Puis, en les repassant dans ma tête, j’en comprends finalement la portée. Le Directeur me demande de l’aider à guérir. Il ajoute un « peut-être », probablement puisqu’il ne sait pas si je peux l’aider. Je suis capable de guérir toutes les conditions du corps, y compris la maladie. Donc je ne vois pas pourquoi cela me serait impossible aujourd’hui. Sentant qu’il me fixe, je m’empresse de lui répondre quelque chose.

-Évidemment, Directeur Coulson. Par contre, comme vous le savez, pour que je puisse tenter de vous guérir, j’ai besoin d’un contact.

Je me lève donc lentement de ma chaise. Je contourne le bureau sous la supervision de son regard et je m’approche afin d’être juste à côté. De cette manière, je distingue mieux son corps, malgré l’ombre de la pièce. Je vois la souffrance sur son visage, mais aucune autre blessure physique ne me semble visible à l’inspection visuelle. Comme ce n’est pas de mon ressort de savoir exactement ce qui le trouble, juste de lui porter assistance, je ne lui demande pas ce qu’il a. Sauf que j’ai une vague idée de l’origine de son mal. Son épaule. La balle qu’il a reçue. C’est le point déclencheur, cela me semble évident alors que je suis tout près. Je tends ma main afin qu’il s’en saisisse le moment venu. Je vais lui laisser initier le contact, ne souhaitant en rien le brusquer dans sa condition. Par contre avant qu’il me touche, je préfère lui parler des risques minimes que cela implique.

-Pour ne pas prendre de chance, je vais vous administrez la dose maximale d’énergie. Il est donc possible que vous sentiez des picotements dans votre corps, mais ce n’est pas dangereux. L’effet est instantané normalement, donc vous allez immédiatement le sentir si ça fonctionne ou pas. Comme je vais déployer une grande quantité de mon pouvoir d’un coup, il se peut que cela m’étourdisse et que je tombe à genoux. Ne vous en faites pas, c’est seulement le contrechoc. Il n’y a pas de danger ni pour moi, ni pour vous.

Je le regarde dans les yeux, en silence. Je cherche à déceler de l’hésitation qui pourrait me faire changer d’avis. Il n’y a aucune peur dans les yeux de cet homme, seulement une détermination à toutes épreuves. Je lui souris donc pour le rassurer.

-Quand vous êtes prêts, prenez ma main.

L’échange sera presque automatique au contact de ma peau donc il doit s’assurer d’avoir une bonne prise au cas où il sursauterait sous l’effet de l’énergie qui s’infiltre dans son corps. Par contre, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet.

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Philip Coulson & Alek Young

Le contact de la main froide de Coulson dans la mienne réveille mes sens. Ma mutation s’active aussitôt, comme elle le fait toujours d’instinct. La transmission se passe à un rythme soutenue, me demandant beaucoup de concentration puisque je dois décupler la dose d’énergie à donner. Le tout ne dure pas très longtemps, mais je sens la saturation s’atteindre et mes genoux flancher au même moment. Je me sens tomber au sol sans être en mesure d’empêcher l’inévitable. Nos mains se lâchent, la transmission complétée avec succès. J’ai de la difficulté à retrouver ma respiration. Je peine à faire entrer de l’air durant plusieurs secondes jusqu’à sentir la main de Coulson sur mon épaule. Mes voies respiratoires s’ouvrent afin de me permettre de reprendre mon souffle. Fixant le sol, toujours sur mes genoux, le contrechoc commence déjà à faiblir. On me parle et je relève la tête vers la voix. C’est Philip. Évidemment, qui ça pourrait être d’autre. Je tends vers lui une autre main et je me sers de son aide pour revenir sur mes pieds. Je le regarde dans les yeux, voyant immédiatement la différence. Il a retrouvé sa vitalité, il semble tel que je l’ai connu la première fois. Le constater me fait sourire alors que de mon côté je suis presque entièrement remis de l’utilisation excessive de mon pouvoir. Je n’ai aucun regret, surtout pas en voyant le résultat obtenu. Cela me fait plaisir d’avoir permis à Phil de cesser de souffrir inutilement. Il n’a certainement pas besoin de ça en plus de tout le reste. Mon sourire perdure alors que je me décide à lui répondre.

-Je vais bien, monsieur. Le contrechoc est parfois violent, mais c’est normal. Content de vous voir à nouveau vous-même.

Une sonnerie de téléphone résonne soudainement. Je suis aussitôt attiré par le bureau du Directeur. Sauf que l’appareil téléphonique sur son bureau n’est pas l’auteur de ce bruit. Je plonge ensuite la main dans la poche de mon pantalon. Il s’agit d’un téléphone que le SHIELD me fournis. Je reconnais le numéro et je décroche, après m’avoir excusé auprès de Coulson. Je m’éloigne afin de parler plus discrètement, bien que je n’aie rien à cacher. Je ne veux simplement pas paraître impoli en conversant juste devant mon patron. La personne au bout du téléphone est l’un des scientifiques du laboratoire où l’on étudie mon pouvoir. Je suis curieux de découvrir pourquoi il me contacte si soudainement. Sa voix est un peu paniquée et je lui laisse le temps nécessaire pour qu’il trouve les bons mots. Ce qu’il m’apprend me désarçonne. Je me tourne lentement vers Philip, mes yeux qui s’écarquillent à mesure qu’on m’apprend ce que cela implique en tant que mutant. Il ne me dit pas ce que je dois faire, me priant seulement de rester où je suis le temps qu’on planifie une quarantaine. Je raccroche, toujours sans avoir dit un mot. Je me mets à songer à ce récent contact physique avec le Directeur. Combien de personne j’ai également mise en danger en les exposants de la sorte? Je me dois de prévenir mon supérieur de ce soudain rebondissement. En levant sur Philip des yeux honteux, je racle ma gorge avant de finalement lui expliquer ce qui se passe.

-J’ai une mauvaise nouvelle. Il y a une possibilité pour que je vienne de vous exposez sans le vouloir au virus X1R1. Le labo a détecté dans ma plus récente prise de sang que je suis porteur de la maladie. Je… Je ne sais pas quoi dire. Je suis désolé, monsieur.

À peine ai-je terminé mon intervention que le propre téléphone du Directeur résonne. Ça doit être le laboratoire qui veut prévenir Coulson de la situation et lui demander la marche à suivre. Cela est une première à ma connaissance. Le X1R1 qui s’incruste au sein même du QG du SHIELD. Et par un porteur asymptomatique en plus. Le labo ne doit pas savoir que je suis dans la même pièce et que je viens de tout dire à Phil… On ne sait d’ailleurs pas que je l’ai peut-être contaminé involontairement en voulant le sauver. Je n’en reviens pas, c’est presque une plaisanterie. Je l’ai soulagé d’une souffrance pour lui en engendrer une nouvelle bien plus effrayante. Je baisse les yeux, très gêné par cette situation. Je demeure éloigné de Philip, ne voulant pas risquer sa santé davantage.

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Philip Coulson & Alek Young

Réaliser que je venais d’exposer mon supérieur à un tel danger sans le savoir me rend malade. Je suis dégoûté par mon propre corps, qui porte un virus qui est mortel pour les autres autour de moi. J’ai en permanence le souci de mon prochain à l’esprit et voilà que ma vision de la chose vient de changer quant à mon rôle de soignant. Présentement, je ne suis pas du tout un aidant, mais bien une menace pour les non-mutants. Je songe à mon petit séjour à l’extérieur de la base, grâce à l’amélioration de mon bracelet qui bloque les ondes de la puce GPS du RA. J’ai été en contact avec de nombreuses surfaces, j’ai été à proximité d’un grand nombre de new-yorkais. Mais le pire, c’est que j’ai touché à Gabrielle. Je viens peut-être de la condamnée à mort avec mes actes irréfléchis. Si seulement j’avais su! Philip me rassure immédiatement à ce propos. Le voir aussi calme et serein face à cette situation me rassure beaucoup. Il ne semble pas m’en vouloir et je suis tellement reconnaissant de ce comportement qu’il adopte. Je n’aurais pas été capable de le supporter s’il m’avait crucifié sur la place publique. Son propre téléphone sonne et je lui fais un signe de la tête lorsqu’il s’excuse pour répondre. Je me doute bien que se sont les scientifiques qui lui apprennent la nouvelle. Je demeure immobile et silencieux, tentant de ne pas écouter ce qu’il dit. Mais c’est difficile de ne pas le faire. J’apprends de la sorte ce qu’il compte faire de moi et je n’en suis pas choqué. S’il n’avait pas lui-même proposé la quarantaine, je l’aurais exigé de mon côté. Puisque sinon j’aurais eu trop peur de contaminé plus de monde. Le Directeur raccroche et se tourne vers moi. Je lui offre un léger sourire. Malgré la situation, je reste moi-même et le voir ainsi porter attention à moi provoque ce rictus sur mon visage. Je trouve délicat de sa part d’ainsi m’expliquer ce qu’il vient de dire à un autre. Il semble soucieux de mon état mental quant à cette décision et je me dépêche de le rassurer à ce propos.

-Je comprends parfaitement, monsieur. Je ne souhaite pas exposer davantage de personne à ce virus et je suis même ravi de pouvoir offrir mon sang pour tenter de trouver un remède à la maladie. Je n’ai donc aucune objection à être en quarantaine le temps nécessaire. C’est pour le bien des autres.

Le SHIELD a déjà suffisamment souffert avec la récente attaque d’HYDRA. Je ne vais pas en plus contribuer à affaiblir davantage nos rangs. Je me dois d’agir tel qu’on me le demande, qui est le choix le plus responsable pour le bien de tous. Alors que j’attends qu’on vienne me chercher pour m’emmener en quarantaine, je me mets à songer à toutes les personnes que j’ai fréquentées récemment au QG. Un nom revient sans cesse à mon esprit, à mon plus grand regret. Brisant le silence, je décide de l’exposer à Coulson, même si son intention de base était déjà de dépister chaque agent.

-Je pense qu’il y a de très fortes chances que j’aie contaminé l’agent Romanoff. Nous nous sommes entraînés ensemble encore hier, monsieur. C’est la personne avec qui je passe le plus de temps, comme vous vous en doutez.

Mon expression est triste. Je ne souhaitais pas causer autant de mal. Je déteste être à l’origine de tout ça. C’est contre ma nature de ne pas offrir le bien et le soulagement autour de moi. Si ça se trouve, Natalia est en mission au loin sans possibilité de la rejoindre et avec un grave risque de tomber malade. Si personne ne peut l’aider et qu’elle succombe au X1R1, je vais m’en vouloir pour le reste de mes jours.

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Philip Coulson & Alek Young

Le Directeur est l’une des seules personnes que je connais à toujours réussir à me rassurer. Peu importe la situation et sa gravité, il a ce don sur moi. Je le suis donc sans rouspéter, plus serein maintenant que je sais qu’il va porter une attention rapide à mon professeure de combat. Je ne souhaite que le meilleur pour Natasha et je regrette vraiment d’avoir ainsi mis sa vie en danger sans le savoir. Nous marchons en silence le long des couloirs, gardant une distance raisonnable entre nous deux. Je ne prends pas vraiment la peine de mémoriser le trajet emprunté, perdu dans mes pensées. Je ne relève la tête que lorsque nous arrivons à destination aux bouts de quelques minutes de marche. Je le regarde avec le bien peu d’assurance que je suis capable en ce moment lorsqu’il me rassure une fois de plus. Il ouvre la porte et nous entrons tout les deux dans la pièce préparée afin d’être complètement stérile. Un mur de plastique s’étend devant nous, ce que je devine être l’endroit où l’on compte m’installer pour la quarantaine. Nous sommes présentement dans la sorte d’air de transition, afin de permettre à mes futurs visiteurs et aux médecins d’enfiler une combinaison avant d’entrer me voir. Je fronce les sourcils, mais sans plus. Je jette un ultime regard à Philip, lui souriant pour le remercier de m’avoir accompagné jusqu’ici. Je m’approche ensuite des médecins qui me regarde à travers leur combinaison. Je suis un peu gêné lorsqu’on me demande de retirer mes vêtements. On doit moi-même me rendre stérile avant d’entrer dans ma nouvelle chambre. J’obtempère à chacune de leur demande, bien que gênante. Je songe au SHIELD. Je le fais pour le bien de tous.

31 jours plus tard

Malgré mon isolement, on me tient au courant des progrès quant à la recherche de l’antidote. Je suis surpris lorsque l’un des scientifiques chargés de prendre les prélèvements de sang quotidien sur moi m’apprend qu’ils ont une piste solide. Qu’elle implique ma mutation. On ne me donne pas plus de détails, mais je devine qu’ils tentent de renverser la toxicité naturelle de l’énergie guérisseur que mon corps produit pour que ma mutation marche en quelque sorte sur moi cette fois. Je ne sais pas si s’est possible, mais je croise les doigts. J’ai des visites régulières. C’est surtout des scientifiques ou des médecins, mais parfois se sont des collègues agents. On me permet de transmettre mon énergie aussi souvent que nécessaire et cela contribue à me rendre calme et coopératif. J’ai également droit à des divertissements numériques presque infinis. Durant le mois qui passe, on refuse catégoriquement de me dire qui d’autres a été affecté par le X1R1 au sein du QG. Cela me rend nerveux de ne pas savoir. Mais bon, je comprends aussi pourquoi on m’épargne de la sorte. Je me concentre donc sur moi, ce qui est une première. Pour ne pas perdre la main, je continue les exercices physiques, bien que je n’aie personne pour pratiquer avec moi. J’évite de penser à cela, me contentant de kicker dans le vide. Le temps peu paraître long par moment, mais il y a tellement d’agitation de l’autre côté du mur de plastique et on s’approche de moi si fréquemment que je ne me sens jamais vraiment seul. Même la nuit, alors que je fixe le plafond, je sais qu’on me regarde via la caméra de ma chambre d’isolement. Étrangement, ça me rassure. Le trente-et-unième jour de quarantaine, je suis surpris que personne ne vienne me réveiller le matin pour prendre ma prise de sang. Je me lève par moi-même, fixant l’horloge avec surprise. Qu’est-ce qui explique ce changement? J’attends donc patiemment, très nerveux. Finalement, il y a du mouvement de l’autre côté du plastique. Je me redresse sur mon lit et je tente de faire disparaître mon inquiétude. Une personne en combinaison traverse le mur et s’approche de moi. Cela me prend toujours un moment pour distinguer de qui il s’agit, à cause du casque qui gêne ma vision du visage de mon visiteur. Lorsque je reconnais le Directeur alors qu’il est en face de moi, je me retiens de me lever pour le questionner. Je demeure assis sur mon lit, observant Coulson un instant.

-Bonjour, monsieur. J’espère que tout va bien?

Ma voix trahit mon état d’âme. Le Directeur est l’un des seuls que je sais ne pas avoir contracté le X1R1 en ma présence et cela me soulage à chaque fois que je croise son regard. Mais en ce moment, je suis animé par une panique sans nom que ce simple fait n’apaise guère.