Tu brûlais de me parler non? ft. Aidan et Maxwell

Tu brûlais de me parler, non ?

Maxwell & Aidan

« Exposition spéciale : Maisie Southway « De la réalité à la peinture, il n'y a qu'un battement de cil » » Les mots meurt les uns après les autres dans ma gorge tandis que j'essaye tant bien que mal de lire ce prospectus. Maisie Southway… Voilà un nom que je n'avais plus rencontré depuis… Depuis l'Écosse. Mon chez-moi où j'ai été lamentablement arraché à cause de mon père. Je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir. Je suis parti, comme un lâche, n'osant même pas la regarder dans les yeux une dernière fois pour lui dire. Non. J'ai préféré fuir. Je me dégoûte. Et dire que j'ai osé faire une scène à Niall parce que lui aussi, était parti sans dire au revoir. Peut-être sera-t-elle présente ? Ce serait peut-être le bon moment pour m'expliquer. Et pour lui dire quoi ? J'ai aucune excuse. Ça ne ferait que retourner le couteau dans la plaie.

Deux jours passent. Deux jours où je me morfond sur mon canapé à fumer. J'ai demandé à mon bras droit de me remplacer. Deux jours à peser le pour et le contre : y aller ou ne pas y aller. Le combat ou la fuite. La courage ou la peur. Le héros ou le lâche. Pendant ces deux jours, j'ai opté pour la deuxième solution. Et puis, dans un sursaut, j'attrape mon téléphone et me décide à contacter Max, le directeur de la galerie d'art où se déroule l'exposition.



Je regrette aussitôt ma décision. D'un côté, j'espère qu'elle sera là. Histoire de mettre tout ça au clair une bonne fois pour toute. De l'autre, je n'ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir lui dire une fois que je l'aurai en face de moi. Si c'est le cas. Peut-être qu'elle ne sera pas là, qui sait ? « Fais chier ». La connaissant, je vais passer un sale quart d'heure. Je souffle un bon coup. Ça suffit. Il est temps d'en finir avec tout ça. Je dois m'expliquer avec elle. Lui dire que je suis désolé, que je suis un connard d'égoïste et que je suis désolé.

Mon téléphone sonne. C'est Max, il me dit que je peux passer tout de suite. J'attrape mon trench, j'allume une cigarette et je me dirige vers ma voiture. J'ouvre la portière mais au dernier moment, je me ravise. Le trafic est dense, aujourd'hui, j'irai bien plus vite à pieds. Je fume deux cigarettes avant de finalement arriver devant la galerie d'art. L'intérieur est bondé de gens huppés, d'artistes en herbes et de mécènes charitables. Bien sûr, nous avons aussi les milliardaires snobs qui sont fiers d'acheter des toiles à exposer aux yeux de tous. Même si la peinture est affreuse, non, ils vont l'acheter parce que c'est à la mode et que l'artiste est connu. En parlant d'artiste, je cherche du coin de l’œil Maisie, essayant de la repérer parmi la foule. Même si, après toutes ses années, elle a sûrement changée. Malheureusement, pas un signe d'elle à l'horizon. Je finis par entrer, me faufilant entre les gens jusqu'à l'ascenseur qui mène tout droit au bureau de Max. J'arrive devant la porte de son bureau, je prends une grande inspiration et je toque.

« Oui, entrez. » J’entrouvre la porte et j'aperçois Max. « Hey Max ! » Il me tend un verre de Whisky. Je repère la bouteille du coin de l’œil. Écossais, hein ? Je souris légèrement « Quelle bonne surprise Aidan. Comment vas tu ces temps ci ? Tu voulais me parler de l'exposition Southway, il me semble ? » « Super et toi ? Les affaires marchent bien, à ce que je vois. » Je trempe mes lèvres dans le liquide doré et avale une gorgée. Max se moquait pas de moi, il est excellent. Je me crispe légèrement à sa question, plus question de reculer. « Oui, en effet. Pour tout te dire, je trouve les toiles absolument magnifiques et je voulais savoir s'il était possible… Tu sais… De rencontrer l'artiste ? » Je préfère lui cacher mes véritables raisons. Pas par manque de confiance, juste, c'était quelque chose de plutôt intime et je voulais que ça reste entre Maisie et moi.

Tandis que j'attends impatiemment sa réponse, j'entends des mouvements de foule, des gens qui s'affolent, des cris. Je regarde Max avec une certaine incompréhension « T'as prévu quelque chose en particulier, en bas ? ». Le brouhaha se fait plus insistant. Je finis mon verre d'une traite et je le repose sur la table. Je commence à faire les cents pas dans le bureau quand l'alarme incendie se déclenche « C'est quoi ce bordel ? »

Tu brûlais de me parler, non ?

Maxwell & Aidan

Je m'en doutais. Max n'est pas idiot. Je ne me suis jamais vraiment intéressé à l'art. Je trouve ça joli, c'est sûr, je suis pas insensible à ce point mais je n'avais jamais demandé à rencontrer des artistes avant aujourd'hui. Son sourcil arqué n'a rien pour me rassurer. J'espère vraiment qu'il ne demandera pas plus de détails. C'est déjà suffisamment difficile comme ça, pas la peine d'en rajouter une couche.

Il me répondit que je pourrais la rencontrer. A sa réponse, mon cœur rata un battement. Principalement parce que je redoute ma confrontation avec Maisie mais aussi à cause de l'alarme incendie qui me fit sursauter, camouflant la brouhaha monstrueux qu'on entendait depuis quelques minutes. « Merde. » Je le suis du regard aller jusqu'à son bureau pour prendre son téléphone dans son tiroir. C'est pas bon, ça. « Ce n'est pas le jour du test incendie, et au vue du tohu-bohu en bas, je dirais que la solution la plus simple est souvent la meilleure. » Je sors mon téléphone portable pour appeler les pompiers quand une main se pose dans mon dos et me traîne vers la porte « Il y a un escalier de secours au bout du couloir je pense, on peut... Et merde, les toiles ! » Je lui attrape le bras « Oh non non non non non, je te vois venir, tu vas descendre pour chercher les toiles. Flash News, c'est hors de question ! » Il me montre les escaliers « Passe par l'escalier de secours, je descends pour sauver un maximum de toiles. » Je lui attrape le bras « C'est quoi ton problème ? T'as assuré, non ? Alors, tu laisses tomber et tu viens avec moi ».

Il ne m'écoute pas et ouvre la porte des escaliers menant au rez-de-chaussée. Lorsque la porte s'ouvrit, les flammes s’engouffrèrent vers l'ouverture et mirent feu à la manche de Max. « Merde » Un extincteur ? Je parcours la pièce du regard, il n'y en a pas. Fais chier, c'est pas obligatoire, normalement ? Ok, j'ai pas le choix. Je retourne dans le bureau de Max et fouille dans les tiroirs à la recherche d'une paire de ciseaux ou de n'importe quoi de coupant. Trouvé. J'écarte les lames et je file vers Max « Donne-moi ton bras, Wells ! » J'attrape sa manche en feu et je découpe la partie enflammée, misant sur sa mutation pour réussir tout ça sans me cramer les mains derrière. Je jette le bout de tissu carbonisé au loin et je choppe Wells par la chemise « Allez, maintenant, t'arrêtes de te prendre pour un héros et tu viens avec moi ».  

Je l'entraîne avec moi vers les escaliers de secours « Laisse tomber les toiles, le plus important, c'est de pas finir brûlés vifs et encore asphyxiés » Justement, en parlant d'asphyxie, l'air commence lentement à s'épaissir et ma respiration se fait plus difficile. « Va falloir se dépêcher, Wells »

Est-ce qu'Aidan s'est brûlé la main ?:

Tu brûlais de me parler, non ?

Maxwell & Aidan

Dans ma précipitation, j'avais oublié les règles que je m'étais imposé quand j'étais en compagnie d'humains. Passer pour quelqu'un de normal. Seulement, j'avais eu peur pour Max et j'avais laissé ma mutation faire son travail. J'espérais de tout cœur que Wells ne me poserait aucune question sur le pourquoi du comment. Je n'avais pas envie de briser cette amitié. J'ignorais la réaction que pourrait avoir Wells s'il apprenait. Et s'il me rejetait ? Et s'il prévenait les autorités ? Les questions se bousculaient dans ma tête. Je n'avais pas honte d'être un mutant. Non. Pas le moins du monde. J'avais juste… Pas envie d'être rejeté pour quelque chose que je n'avais pas choisi. Certes, j'en étais fier. Certes, c'était un atout considérable dans mon travail. Mais si les gens apprenaient que j'avais bâti toute mon organisation sur ma mutation, c'était foutu. Icare était foutue. J'étais foutu.

Heureusement, il ne posa aucune question. Il devait être en état de choc, sûrement. Bien. C'était une bonne chose. On allait pouvoir déguerpir vite d'ici et oublier toute cette histoire.

« -Je... Oui, je te suis. Merci. » Le son de sa voix me tira de mes pensées. Je fus surpris de sa réponse. Premièrement, il avait finalement accepté de me suivre.. Je me voyais déjà l'assommer pour le sortir de force de ce bâtiment en flammes. Je n'allais quand même pas me plaindre. Il me suivait et c'était une bonne chose. Et ensuite, il me remercia. Là encore, c'était une chose dont je n'avais pas l'habitude. D'ordinaire, on me traitait de connard, d'égoïste ou encore d'enfoiré. J'esquissai un sourire, c'était agréable pour une fois, d'être remercié en toute sincérité. D'un autre côté, je venais de lui sauver la vie donc s'il ne m'avait pas dit merci, je pense que je l'aurai vraiment mal pris.

« Je ne sais pas si qui que se soit sait qu'on est là haut. Pour l'instant, il faut considérer qu'on est seul responsable de notre destin. Si l'escalier de secours est un cul de sac, il faudra se montrer créatif je suppose. » « Dans le doute, appelle les pompiers et préviens-les qu'on est coincé en haut » Comme si le Destin avait décidé de le prendre au pied de la lettre, lorsque j'ouvris les porte afin d'emprunter la sortie de secours, je manquai de me prendre un retour de flammes. J'eus à peine le temps de me reculer et de refermer la porte. La fumée qui s'était engouffrée chargea l'air et empoisonna l'atmosphère. J'eus un quinte de toux, mes poumons menaçant d'être expulsés et un haut-le-cœur me souleva l'estomac. On devait sortir d'ici au plus vite.

Je me dirigeai vers une fenêtre et jetai un œil en contrebas. Les murs étaient escarpés, les prises nombreuses et en bas se trouvait une poubelle remplie de sacs mais qui malheureusement, se trouvait trop loin. Cependant, on était quand même au premier étage et tomber de cette hauteur pourrait avoir des répercussions catastrophiques. J'analysai la situation. Avec un peu de chance et deux ou trois bleus, je devrais arriver à descendre en bas sans trop de problèmes. Merci les cours d'escalade ! Par contre, je m'inquiétais pour Max. Serait-il capable de faire de même ? J'en doutais fortement. Il n'avait pas l'air d'être un homme de terrain. Et malheureusement, personne ne pouvait assurer sa descente ou le rattraper au cas où. S'il tombait, je ne donnais pas cher de sa peau. Je devais prendre une décision et vite. Je fus pris d'une nouvelle quinte de toux, ma gorge me brûlait et ma vue se brouillait. Tant pis, je ne pouvais pas rester planté là. J'ouvris la fenêtre et je fis signe à Wells de me rejoindre.

« Ecoute Wells, voilà ce qu'on va faire. On va descendre jusqu'en bas en s'accrochant au mur. » Je m'assis sur le rebord « Seulement, tu es tout seul sur ce coup. Je ne pourrais pas assurer ta descente. Je vais y aller en premier. Regarde bien et essaye de mémoriser la place des prises. » J'essayais de garder une voix assurée et ferme mais au fond de moi, j'avais la trouille. Je n'étais absolument pas sûr de moi. Je ne savais même pas si j'arriverais à descendre en bas sans encombre. Je ris légèrement, j'aurais l'air malin si je me casse quelque chose alors que je jouais au héros depuis tout à l'heure. Je lui souris toutefois, malgré la peur qui me serrait l'estomac et ma toux qui menaçait de me faire lâcher prise.

Je descendis assez facilement jusqu'à environ la moitié du parcours. Là, je jetais un œil au sol pour savoir à peu près combien il me restait à parcourir et la pierre sur laquelle mon pied droit s'appuyait céda. « Oh put... » Je glissai le long de la paroi, mon torse s'effritait littéralement contre les pierres usées. Ça faisait un mal de chien. Et je tombais ! Je tentai de me rattraper avec mes mains mais les prises ne faisaient de plus en plus rares. Au final, je ne parvins pas à cesser ma descente, seulement à ralentir ma chute. Tout à coup, mes pieds touchèrent le sol et une violente douleur irradia ma jambe.

Les conséquences de sa chute: