These are the days that bind us together - Wong

Clea & Wong 

A peine Clea eut-elle posée sa tête sur son oreiller qu’elle a été assommée par la fatigue et qu’elle a sombré dans un lourd et profond sommeil. C’est une chose extrêmement rare pour la sorcière, de s’endormir ainsi et surtout, aussi longtemps. Presque douze heures à dormir sans ouvrir une paupière ou à bouger, juste allongée dans le lit conjugal, blottie tout contre Stephen. Si grâce à sa magie mais surtout à celle de la pierre du temps, le corps de Clea n’a pas subi les sévices originels dus à l’explosion magique, elle n’en restait pas moins moralement et mentalement exténuée. La journée de la veille avait été un cauchemar ; se retrouver à la merci de ce terroriste -le mot est plutôt juste- en sachant qu’au moindre faux pas de pauvres enfants innocents pouvaient mourir par sa faute… C’a avait été exténuant. Bien qu’ils aient travaillé de concert avec son époux, cela avait mal tourné même si, Dieu merci, aucune mort n’était à déplorer. Pas même dans la rue dévastée par les pouvoirs magiques de Clea. Pourtant, le pire pour elle reste cette horrible sensation qu’elle a ressenti alors qu’elle était à deux doigts de la fausse-couche. Enfin, si Stephen n’était pas arrivé à temps, c’est exactement ce qu’il se serait passé, les jumeaux seraient morts avant même d’être venus au monde et Clea se serait probablement laissée mourir avec eux. Lorsqu’elle ouvre ses yeux dans un sursaut, sa main vient directement trouver son ventre rond avec une certaine angoisse. Elle a soudainement peur d’avoir rêvé la partie où son mari les sauvait tous les trois et qu’elle devra affronter cette sensation de mort en elle. Un soupir de soulagement, Clea peut sentir les mouvements légers des jumeaux ainsi que les battements de coeurs. Ils sont là, ils vont bien, sa fille et son fils sont en sécurité. Pour l’instant. Son bras se pose sur la place vide à côté d’elle, froide. Stephen doit être levé depuis longtemps, Clea ne sait même pas l’heure qu’il est, n’a aucune notion du temps à ce moment précis. Elle passe une main sur son visage tout en se redressant et en repoussant son drap. Sa tête tourne un peu, il y a une migraine sourde qui lui martèle le crâne, chose extrêmement désagréable que la blonde n’a que peu expérimentée dans sa très longue vie. Ses pieds se posent sur le sol, renforcent la sensation de malaise qui empêche Clea de se lever trop rapidement. Encore quelques secondes qu’elle passe à inspirer et expirer profondément avant d’enfin quitter le lit. La sorcière s’approche de la fenêtre pour regarder à l’extérieur, la rue qu’elle a détruite par accident. Celle-ci garde des stigmates évident, ceux que Clea n’a pas eu le temps d’effacer par la magie ; son coeur se serre. Elle sait qu’elle devra sûrement payer pour ce qu’elle a fait, que ça attirera des ennuis à Stephen si ce n’est pas déjà fait. Dire que c’est tout ce qu’elle ne veut pas, lui causer des problèmes, notamment avec son statut. Ses doigts effleurent la cicatrice de la puce toujours brûlante et douloureuse ; même en se conformant à leur loi injuste, elle est une source de soucis. Les larmes lui piquent les yeux, Clea a la vive envie d’éclater en sanglots mais elle les ravale en respirant profondément et longuement.

Ce n’est qu’alors qu’elle entend les grattements contre la porte de la chambre, elle relève les yeux, fronce légèrement ses sourcils puis entrouvrir la porte pour voir une petite boule de poils noirs et blancs se jeter à ses pieds. Weasley couine, se serre contre sa maîtresse apparemment peu content d’avoir été séparé aussi longtemps. Un petit sourire vient étirer les lèvres de la jeune femme qui se penche afin de prendre le chiot dans ses bras et l’étreindre doucement. L’animal se calme, posant son museau contre l’épaule de Clea. C’est en tenant ainsi le chien que la blonde quitte la chambre conjugale pour descendre les escaliers. L’air est encore saturé de poussière due au mur effondré lors de la déflagration magique. Ce dernier a été remonté, et Clea ignore si c’est Stephen, Wong ou bien les deux qui ont fait ça, ses souvenirs sont flous. Il n’y a pas beaucoup de bruits, dans le Sanctum et cette absence auditive angoisse légèrement la sorcière. Son époux n’est pas là, Clea ne ressent pas sa magie dans l’air pourtant c’est lui qu’elle aurait aimé voir mais il lui faudrait attendre. Elle repose Weasley sur le sol, part à la recherche de l’unique personne présente entre les murs du Sanctum à savoir Wong. Clea cherche le majordome dans l’immense maison, esquisse un pâle sourire lorsqu’elle finit enfin par lui tomber dessus.

« Bonjour. Dit-elle doucement, le regard un peu fuyant. Je suis désolée pour le mur de la maison, je sais que tu as probablement passé du temps à tout remettre en ordre et je m’en excuse sincèrement. »

Ses doigts entortillent un bout de sa robe de nuit, ses yeux continuent de fuir le regard du majordome comme l’aurait fait une enfant ayant fait une énorme bêtise. C’est un peu ainsi que la sorcière se sent.

  Quand le chat n'est pas là...
Wong&Cléa

Wong n'en revenait pas. La maison était sans dessus dessous, remplit de poussière et de débris avec une odeur de brûlé. Qu'est ce que Stephen avait encore trafiqué pendant qu'il n'était pas là?! Le majordome était juste parti chercher des ingrédients dans d'autres dimensions en passant par les portes de la maison, et cela pour remplir la partie du frigo réservé à Stephen qui avait un régime très spécial et... Nom d'un chien, c'est vrai qu'il était partit un peu plus longtemps que prévu mais là, ça dépensait un peu les bornes. En jetant un oeil dehors, Wong s'était rendu compte qu'une explosion avait touché les rues aux alentours et il avait senti la magie de Stephen sur l'un des mur de la maison. Le pauvre Sanctum Sanctorum était chamboulé, l'asiatique pouvait le sentir. Il allait devoir bichonner la maison pour qu'elle ne leur fasse pas une crise dont elle avait le secret.

D'ailleurs, il n'allait pas manquer d'engueuler Stephen quand il lui tombera dessus. Il y avait une tasse qui trônait dans l'évier de la cuisine et cela signifiait que son meilleur ami était soit dans les parages, soit sortit. L'un ou l'autre, il n'allait pas lui échapper longtemps...
Il se demanda soudainement si les autres habitants de la maison allaient bien. Il eut très vite une première réponse en voyant et entendant surtout Gatsby  débouler dans le couloir alors que ce dernier venait sur salon, là où il avait dût se poser dans un coin et faire une sieste le temps que l'agitation de la maison reprenne.  

-Bon chien, bon chien... Il lui caressa doucement la tête, rassuré de le voir en bonne santé. Où sont les autres, hum?

Evidemment, le chien ne lui répondit pas et se contenta de laisser sa langue pendouiller sur le coté  en appréciant les caresses. Il adorait cette boule de poils qui le suivait généralement partout dans la maison,  ça lui permettait d'avoir de la compagnie pendant qu'il rangeait une énième fois la bibliothèque ou ramassait le bazar que laissait trainer  le Docteur.Wong en profita pour aller dans la cuisine et remplir la gamelle de Gatsby. Il allait devoir trouver Weasley, l'adorable chiot qui avait rejoint la famille il y a peu, afin de lui remplir à lui aussi sa gamelle. Le chien était sûrement avec Cléa: il était comme un poussin qui suivait sa maman à la trace!

Il sortit dans le couloir et en parlant du loup, il entendit quelqu'un dans les escaliers mais il se fit sauter dessus par la mini boule de poils qui lui tourna autour, sûrement avait-il senti les friandises dans sa poche. Depuis que Gatsby était arrivé -et adopté-, Wong avait prit l'habitude de canaliser le débordement d'énergie de leurs amis à quatre pattes avec un peu de dressage et surtout avec l'arme secrète: des biscuits pour chien.

-Doucement, petite pile électrique. Rit un peu le majordome en s'accroupissant, mettant sa main dans sa poche. Assis!

Le chiot, tout intelligent qu'il était, obéit bien sagement, avec la queue qui s'agitait et une bouille adorable qui attendrit rapidement l'assistant magique avant lui donna la friandise. Un pli d'inquiétude se fit sur son front quand il vit, en se redressant, Cléa s'approcher de lui après être descendu des escaliers.

« Bonjour. Je suis désolée pour le mur de la maison, je sais que tu as probablement passé du temps à tout remettre en ordre et je m’en excuse sincèrement. »

Et en la voyant aussi... Embarrassée, gênée et honteuse, Wong comprit tout de suite que la personne qui avait  produit ce chantier dans la maison et l'extérieur n'était pas son meilleur ami mais la femme de ce dernier.  L'assistant lui en avait voulu d'être parti  sans prévenir et laissant Stephen en plan. Pendant vingts ans, c'était lui, qui ramassait le Sorcier Suprême de la Terre à la petite cuillère. Certes, Stephen se donnait toujours à fond dans ses combats et Wong faisait son travail en l'assistant, le soignant  mais... Parfois il s'était demandé si il ne se laissait pas aller pour une autre raison qui faisait froid dans le dos du majordome. Heureusement, elle était revenue et après quelques jours de distance, elle et ce dernier avait renoué amicalement le contact.

-Tu vas bien? Les bébés? Stephen? Lui demanda  doucement Wong, ne voulant pas la brusquer. Je vais te faire quelque chose à  manger.

Elle semblait à deux doigts de fondre en larmes, un peu de douceur chocolaté et le ventre plein devraient lui faire du bien. Il verrait plu tard  pour la maison.

©D0oul

Clea & Wong 

Les yeux baissés vers le sol et ses doigts entortillant la robe de nuit blanche, Clea se sent comme une gamine qui aurait fait une bêtise. C’est le cas, d’ailleurs. Elle ignore que Wong vient tout juste de rentrer au Sanctum, elle ne sait pas ce qui a bien pu se passer entre les murs de la maison tout le temps où elle se reposait. Peut-être serait-ce mieux que la sorcière retourne s’allonge, cela pourrait atténuer la migraine qui ne cesse de marteler son crâne depuis qu’elle a ouvert ses paupières. La dernière fois qu’elle a eu aussi mal à la tête, c’était… Oh bien avant qu’elle ne s’en retourne dans sa dimension afin de combattre Dormammu ; c’est pour dire ! Plus de vingt ans sans qu’elle ne ressente les effets négatifs d’une migraine, d’un trop-plein d’énergie et d’une fatigue aussi intense. Elle inspire et expire doucement après s’être excusée, ne sait pas trop à quoi s’attendre. Si ça avait été Stephen, qui avait fait un tel bazar, il est certain que Wong ne se serait pas gêné pour l’engueuler en bonne et due forme avant de toute ranger. Clea n’a que très rarement mis une telle pagaille dans le Sanctum. En fait, c’est probablement la première fois que cela lui arrive… Sans compter la rue. Ca aussi, elle a envie d’oublier. Oublier le chaos encore trop présent à l’extérieur du Sanctum ainsi que les conséquences qui risquent de tomber d’ici peu de temps.

« Tu vas bien? Les bébés? Stephen?
-Oui, on va tous bien. Dit doucement Clea. Grâce à Stephen… Il n’est pas là, il a dû sortir, je suppose. Je ne sais pas trop, je dormais…
-Je vais te faire quelque chose à manger. »

Un très vague sourire étire les lèvres de la blonde bien que ses yeux restent larmoyants. Elle n’a pas faim, se sent même légèrement nauséeuse mais comme elle ne souhaite pas inquiéter le majordome, Clea préfère ne rien dire et se contente d’un vague hochement de tête avant de suivre Wong. Weasley est sur les talons de sa maîtresse, ne laissant surtout pas un petit mètre les séparer ; imaginez que quelque chose arrive ?! Le chiot se souvient toujours des explosions, de l’homme menaçant avec ses biscuits pour chien dont l’animal n’avait pas voulu. Qu’il revienne pour s’en prendre à sa maîtresse et il lui fera la peau, ou il lui montrera ses crocs pas encore acérés. Une chose est certaine, tout jeune, le chien est déjà d’une fidélité extrême à la sorcière qui se penche sur lui pour le récupérer une seconde fois dans ses bras. Le chiot glapit de contentement pour déposer son museau sur l’épaule de sa maîtresse ; il regarde Gatsby qui les suit également. Si à une époque le Sanctum avait pu sembler vide aux Strange ainsi qu’à Wong, ce n’est plus le cas et l’arrivée des jumeaux ne fera que rajouter un peu plus de vie entre les murs de l’étrange demeure. Clea s’assied sur l’une des chaises de la cuisine, reposant Weasley à terre qui se couche sous la table, aux pieds de Clea et contre Gatsby. Les yeux bleus de la blonde observent avec attention les faits et gestes du majordome ; elle n’a toujours pas décroché un mot. Elle se souvient lors de son retour qu’il y avait une légère tension entre eux, Wong avait de toute façon toutes les raisons d’en vouloir à la sorcière pour avoir abandonner Stephen pendant vingt ans. Mais bien heureusement, l’entente est revenue bien vite.

« Aurais-tu quelque chose pour la migraine ? Je… J’ai l’impression que mon crâne va exploser. » Demande doucement Clea.

Il est plutôt rare que Clea souffre de quoi que ce soit. Les effets de la magie ne sont pas les mêmes sur elle et sur Stephen, notamment car elle n’est pas humaine et à part de la fatigue qui peut des fois se faire ressentir, elle a beaucoup de chance à ce propos. Mais ce mal de crâne. Elle ne sait pas trop s’il ne s’agit pas plutôt d’un symptôme de son inquiétude grandissante, de cette boule à l’estomac qui l’empêche de respirer correctement. Elle a peur. Sa magie est en alerte, Clea craint que Trevor ne refasse surface, plus sanguinaire que jamais. Elle se mordille les lèvres, l’Index de sa main droite entortille nerveusement une mèche claire tandis que son autre main est posée contre son ventre tendu.

« Quelqu’un est venu, un peu plus tôt… Un homme que Stephen a fait enfermer il y a plusieurs années. Il m’a menacée de faire exploser des bombes dans des garderies si je ne lui obéissais pas au doigt et à l’oeil. Commence Clea, les yeux rivés sur son ventre. Stephen le savait, je l’avais prévenu mais je l’ai convaincu de ne pas venir, qu’il s’occupe des bombes pendant que j’occupais l’homme. Sauf que ça a mal tourné… J’ai essayé de le stopper mais… »

Elle pousse un soupir, secoue doucement sa tête de gauche à droite avant de passer une main sur son visage fatiguée.

« Je ne voulais pas faire ça, détruire la moitié de la rue… Ce n’est même pas moi qui ai fait ça, pas directement. Elle désigne son ventre. Ils ont utilisé ma magie à mon insu mais ils ne voulaient pas faire tous ces dégâts ; ils ont fait ça pour me protéger. J’aurais dû écouter Stephen, par ma faute des personnes ont été blessées, une partie de la rue est en cendres et je vais attirer des ennuis à Stephen. »

Ses yeux sont larmoyants, elle se mord l’intérieur de ses joues pour ne pas éclater en sanglots.

  Quand le chat n'est pas là...
Wong&Cléa

Wong fut rassuré de savoir que toute la famille allait bien. Stephen, il le ramassait souvent à la petite cuillère mais jamais il ne s'habituait à ça, et se serait pire si il arrivait quoi se soit à leurs boules de poils ou à Cléa et aux bébés. Il mit du lait à chauffer dans une casserole pour faire un chocolat chaud, depuis que Cléa avait découvert cette boisson ,elle en buvait tout le temps. Peut-être même plus que du thé, alors Wong lui en fit un volontiers pendant que les chiens s'installaient tranquillement, l'un contre l'autre, près de la femme de son meilleur ami.

-Aurais-tu quelque chose pour la migraine ? Je… J’ai l’impression que mon crâne va exploser. 

Wong se détourna de sa casserole et de sa poêle, alors qu'il avait l'intention de faire des oeufs aux bacons. Cléa ne lui demandait jamais de médicament ou quoi se soit de la sorte, grâce à son sang elle était beaucoup moins affecté par les effets de la magie que son époux. Il sortit d'un tiroir une plaquette de cachet mais à vrai dire il avait un doute que ça fonctionne avec  elle, il préféra se rabattre sur un thé de sa confection.

-Je te fais ça. Fit-il en arrêtant le feu sous la casserole de lait, changeant pour de l'eau.

-Quelqu’un est venu, un peu plus tôt… Un homme que Stephen a fait enfermer il y a plusieurs années. Il m’a menacée de faire exploser des bombes dans des garderies si je ne lui obéissais pas au doigt et à l’oeil..

Wong mit les feuilles de thé en même temps que de l'écouter, et au fur et à mesure que Cléa parlait, il se tendit. Des types qui ne tournaient pas rond, ils en avaient déjà tous rentré mais celui-là... Il avait l'air d'être un vrai fou dangereux.

- Stephen le savait, je l’avais prévenu mais je l’ai convaincu de ne pas venir, qu’il s’occupe des bombes pendant que j’occupais l’homme. Sauf que ça a mal tourné… J’ai essayé de le stopper mais… 

Wong posa la tasse fumante devant elle alors qu'elle avait l'air exténuée alors qu'il fronça des sourcils quand elle parla des bébés et de l'explosion de magie qu'ils avaient provoqués.

-Ils sont le fruit de deux grands sorciers, c'est normal qu'ils aient une puissance assez ...incontrôlables dans un moment de stress et d'inquiétude pareil. Ils t'ont protégé autant que tu les protèges , tu n'as pas à te blâmer pour ça. Dit l'assistant magique qui se retourna vers sa poêle pour casser les oeufs dedans avec le bacon. Je parie que Stephen est parti soigner les blessés et la rue ce n'est que du béton, ça se répare. Tu sais, je crois qu'il s'en moque d'avoir des ennuis: sa femme et ses enfants vont bien. C'est le plus important. La maison aurait pu complètement exploser qu'il en aurait rien eut à faire tant que vous allez tous les trois bien.

Pendant que les oeufs cuisait, il posa une main compatissante sur l'épaule de son amie,  Wong ne préférait pas imaginer l'état de son meilleur ami si il arrivait quoi que se soit à son épouse et aux jumeaux.  Ça serait un désastreux...

-L'homme, reprit-il doucement, tu m'as dit que Stephen l'avait enfermé il y a quelques années. Il t'a dit autre chose? Il a des pouvoirs? À quoi ressemble-t-il?

©D0oul

Clea & Wong 

Encore une fois, Clea est à deux doigts de fondre en larmes mais elle s’y refuse. Elle essuie les viles gouttes d’eau qui perlent au coin de ses yeux et prend une grande inspiration. A ses pieds, Gatsby a relevé ses oreilles avant de se redresser pour venir poser son museau sur la cuisse de Clea, ses yeux levés vers elle. Doucement, elle caresse la crâne de l’animal qui est vite rejoint par un Weasley un peu trop jaloux, debout sur ses pattes arrières et couinant en tentant de se faire une place sur la cuisse de sa maîtresse. L’animal est un poil possessif, il lui arrive de bouder lorsque Clea est un peu trop longtemps avec Stephen à son goût. Ce qui fait plus rire qu’autre chose. Du bout de son index, elle tapote la truffe humide du chiot puis reporte son attention sur Wong qui venait tout juste de déposer la tasse de thé devant elle. Ses doigts entourent l’objet, apprécient la chaleur qui émane de la boisson ainsi que l’odeur rassurante. Elle ne sait pas trop si cela aura un effet sur sa migraine mais cela a au moins le mérite de l’apaiser.

« Ils sont le fruit de deux grands sorciers, c'est normal qu'ils aient une puissance assez ...incontrôlables dans un moment de stress et d'inquiétude pareil. Ils t'ont protégé autant que tu les protèges , tu n'as pas à te blâmer pour ça.
-Je sais… C’est juste que je n’aime pas lorsque ma magie m’échappe, j’ai l’impression d’être revenue à l’époque où j’étais encore la disciple de Stephen et pour être honnête, je déteste ça. Mais le pire c’est que j’aurais pu tuer quelqu’un ou eux auraient pu mourir. Je suis passée à deux doigts de la fausse-couche… Si Stephen n’était pas arrivé à temps, je les aurais perdus…. »

Elle resserre son étreinte autour de la tasse chaude. Les souvenirs envahissent son esprit, cette douleur lancinante qui lui déchirait le ventre et ce sang brûlant qui dégoulinait le long de ses jambes. Clea se souvient de cette sensation terrible, de son impuissance alors qu’elle ne pouvait rien à faire à part sentir la vie de ses bébés lui glisser entre les doigts. Un long frisson d’effroi parcourt sa colonne vertébrale. Dieu si elle les avait véritablement perdus… Non, elle en serait morte de chagrin. Elle secoue doucement sa tête pour chasser ces pensées néfastes puis porte la tasse à ses lèvres afin de boire quelques gorgées du breuvage odorant. Peut-être que le thé de Wong fera des miracles sur l’effroyable migraine qui ne cesse de marteler le crâne de la magicienne.

« Je parie que Stephen est parti soigner les blessés et la rue ce n'est que du béton, ça se répare. Tu sais, je crois qu'il s'en moque d'avoir des ennuis: sa femme et ses enfants vont bien. C'est le plus important. La maison aurait pu complètement exploser qu'il en aurait rien eut à faire tant que vous allez tous les trois bien.
-Tu as raison, bien sûr que tu as raison. Mais… Avec son rang, la situation politique… Je veux vraiment faire profil bas mais je crois que c’est mal parti… »

Inconsciemment, la main de Clea vient se poser contre sa nuque, à l’endroit où est placée sa puce. Comme d’habitude, la plaie est chaude, douloureuse et Clea se demande encore combien de temps celle-ci va pouvoir rester en place… Ou plutôt, dans combien de temps Clea va la retirer avant de devenir folle. Le majordome des Strange sait pertinemment à quel point la blonde ne parvient pas à s’habituer à l’objet électronique, il était d’ailleurs le seul à savoir que la jeune femme allait se faire recenser. Elle esquisse un petit sourire lorsqu’il pose sa main sur son épaule. Non, vraiment, Clea se demande ce qu’ils feraient sans la précieuse présence de l’homme.

« L'homme, tu m'as dit que Stephen l'avait enfermé il y a quelques années. Il t'a dit autre chose? Il a des pouvoirs? À quoi ressemble-t-il?
-Non, il n’a pas été très bavard… A vrai dire, je l’ai découvert en fouinant son esprit. C’est une sorte de… Je ne sais pas trop. Un humain modifié par des scientifiques ? Quelque chose comme ça… Il a croisé le chemin de Stephen il y a une quarantaine d’années. Honnêtement, je pense qu’il pourrait parvenir à s’entendre avec mon oncle. Répond Clea dans une grimace. Sois prudent, s’il te plaît. Il veut se venger de ce que je lui ai fait… Il est capable de tout pour parvenir à ses fins alors par pitié, Wong, sois prudent. »

S’il devait en plus arriver quoi que ce soit à Wong par sa faute… Oh Clea ne se le pardonnerait jamais. Elle pousse un soupir, boit encore un peu de thé qui, contre toute attente, a un effet positif. La magicienne peut sentir sa migraine se calmer petit-à-petit et c’est un véritable soulagement. Elle s’est souvent demandée comment son époux peut supporter les effets secondaires de sa magie, tous les maux que cela lui apporte tandis qu’elle, à côté, n’a qu’un peu de fatigue. Parfois, Clea aimerait pouvoir l’aider à porter son fardeau, être capable de partager ses maux et ne plus le voir se rendre malade à cause d’une utilisation trop poussée de la magie. Avec de la chance, leurs enfants seront comme elle et ne souffriront pas comme leur père.

« Les jumeaux n’aiment pas trop le thé et ils me font te dire qu’ils préfèrent le chocolat. Elle rit un peu en secouant la tête. Ce sont déjà des enfants exigeants, je suis vraiment désolée Wong. »