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 Ghosts from the past - ft. Aidan

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MessageSujet: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 14:34



Ghosts from the past
Niall ξ Aidan

Je passe une main dans ma nuque et je soupire longuement. Malgré le fait que je suis doué dans ce boulot, je ne m’étais pas attendu à ce que ce soit autant de tension. De tension et d’attention. Si j’ai rapidement repris l’habitude de me coordonner avec mon ami d’enfance, je devais tout de même copier sa mutation pour arriver à le suivre sur certains de ses mouvements. Et garder une mutation active plusieurs heures durant, ce n’est pas un exercice que j’ai l’habitude de pratiquer. D’habitude, je prends ce dont j’ai besoin et je la relâche aussitôt. Je ne connais pas encore bien les membres de l’équipe, comment ils fonctionnent, la manière dont les rouages sont huilés. Le temps de l’adaptation, j’ai besoin de plus de concentration.

Mais je suis habitué aux actions de groupes. Certes, il nous arrive d’être un peu chaotique à la Confrérie mais dans les missions plus restreintes, avec peu de monde, on arrive facilement à une certaine alchimie. Passer d’une équipe à l’autre n’est pas évident non plus mais bon… Il faut bien vivre. Contre ma jambe rebondit un sac en plastique contenant quelques courses pour le repas du soir et de demain. Depuis que je vis avec Aidan, je dois avouer que l’absence d’élément sucré à tous les repas est un vrai soulagement. Je ne sais pas comment Graham fait pour ne pas être diabétique avec tout le sucre qu’il mange sans arrêt.

« Je suis désolé, je crois qu’il faut encore que je m’ajuste à l’équipe… » J’ai manqué nous faire perdre un bijou important aujourd’hui. En tant que nouveau, je ne devrais pas avoir à faire à des tâches aussi importantes mais le fait est que mon expérience à la Confrérie et le tour de passe-passe qu’on a performé devant lui avec Graham avait convaincu Aidan que je suis un élément fiable qui sait improviser correctement lorsque les choses vont mal. Résultat des courses, un de ses gars avait manqué se faire choper par ma faute. Manqué. J’avais réussi à rattraper le coup en dernière minute. Plus de peur que de mal. Mais depuis, la tension ne quitte plus mes épaules. Peut-être que je m’autoriserais une douche brulante en rentrant, juste pour essayer de me détendre.

Au fil des jours chez Graham et maintenant chez Aidan, j’ai commencé à m’habituer au luxe. Beaucoup trop rapidement à mon gout d’ailleurs. Il y a quelques mois, je vivais à la rue et ne connaissait le plaisir des douches que très occasionnellement. Et je ne parle même pas du concept de vêtements propres ou neufs. Et aujourd’hui, en rentrant d’un boulot un peu stressant parce que nouveau, j’en étais au point où je me disais que je prendrais bien une douche juste pour le plaisir. Ce constat ne manqua pas de me perturber un peu. Les gens changent, c’est une chose logique. Mais quand ais-je arrêter d’économiser le moindre centime en prévision d’un possible lendemain pluvieux ? Je veux dire, cette situation, elle n’est que temporaire. Maintenant que j’ai un emploi stable, je vais pouvoir commencer à chercher après un appartement à moi, à nouveau. Au revoir le luxe, bonjour les factures impayables.

Ma main quitte ma nuque et retombe le long de mon corps avant d’aller se fourrer dans la poche de mon jeans. Je pince les lèvres, ce constat que je fais de plus en plus m’ayant rendu grognon. Je n’aime pas y penser. Les choses sont plus simples lorsque l’on se contente de squatter chez quelqu’un qui ne sait plus quoi faire de son argent et qu’on se limite à l’essentiel. Vivre pour ses convictions. Se limiter à ces responsabilités là et ne pas penser au reste. Laisser le passé où il est, ne pas penser aux responsabilités sociales et sociétales. Juste, essayer de faire tourner le monde juste.

A mes côtés, Graeme commence à s’agiter. Je lance un regard à Aidan. Il ne connait pas encore assez mon chien pour se rendre compte qu’un truc cloche. Ça change de Graham qui a appris à analyser le comportement de ma ‘bestiole’, comme il l’appelle. Je n’ai pas le temps de me pencher pour passer mon bras autour de son cou pour le forcer à rester près de moi que déjà, ce que je craignais arrive. Il file à toute allure vers une ruelle. « Graeme ! » Je siffle pour l’appeler. Je lève les yeux au ciel avant de partir à la poursuite de mon chien, plantant Aidan sur place. « Reviens ici Graeme ! »

Arriver dans la ruelle, je m’immobilise, comprenant ce qui avait fait réagir mon chien. « Jeff ?! » En face de moi, un fantôme du passé. Jeff et moi, on s’est pas mal entraidé lorsque j’étais SDF. Il nous arrivait de partager quand on avait fait une bonne journée et pas l’autre. Lui aussi avait les mains un peu trop légères… A une certaine époque. C’était lui qui m’avait appris à perfectionner mes gestes en tant que pickpocket. D’une quinzaine d’année mon ainé, sur la fin, c’était surtout moi qui l’aidait. La vieillesse et la maladie faisait trembler ses mains, l’empêchant de voler de quoi vivre comme il pouvait le faire à l’époque.

La voir ici, en cet instant, cela me fait un choc. Ce que j’ai été et ce que je suis se percutent violemment et dans ce vieil homme malade mais sincèrement heureux de se faire lécher le visage par une vieille connaissance, je vois le reflet de ma misère passée. Un souvenir pas très agréable mais auquel je ne peux pas tourner le dos. Les yeux pochés par la fatigue et la maladie se posent sur moi et je sens mon cœur se serrer quand je les vois s’illuminer de fierté. Je ne peux m’empêcher de m’avancer vers lui. Pour la mission du jour, on avait enfilé nos costumes. Cela devait lui donner une idée totalement faussée du degré de la réussite de mon retour dans la société.

Je pose un genou au sol, à côté de lui. « Tu as une sale mine mec… C’est quand la dernière fois que tu as mangé ? » Discrètement, je jette un œil à ses mains tremblantes. Je déteste le voir dans cet état. Une vague d’amertume s’empare de moi. Pourquoi une personne aussi généreuse que lui doit-elle finir ses jours ainsi ? Si Graham avait été avec moi, j’aurais été lui retirer une somme d’argent indécente au distributeur le plus proche. Mais ce n’était pas le cas. Je dépose donc le sac de course à côté de lui et je sors mon portefeuille. Jeff ne m’a pas répondu. Comme il le faisait à l’époque, lorsque nous étions tous les deux dans des passes difficiles et que je voulais tout de même partager mes maigres gains du jour avec lui. « Déconne pas Jeff, je te laisse pas dans cet état. »

Durant cet échange, j’oublie totalement mes réflexions déprimantes sur le fait de redevenir totalement indépendant, j’en oublie même la présence d’Aidan dans mon dos. Je sors tout l’argent liquide que j’ai dans mon portefeuille. Je le fourre dans les mains tremblantes du sans-abris qui commence déjà à protester. « Je veux rien savoir, tête de nœud. Avec cet argent, tu vas te payer une nuit à l’hôtel ou tu seras au chaud et où tu pourras profiter du chauffage et de l’eau chaude. Et après, tu iras voir un médecin pour voir s’il peut faire quelque chose pour tes mains. Ok ? » Je jette un œil par-dessus mon épaule. Cela me gêne un peu qu’Aidan assiste à cette scène. J’aimerais rester pour parler un peu plus avec Jeff, échanger, lui expliquer où j’en suis, comment je m’en suis sorti, lui tendre la main comme il m’a tendu la sienne dans mes premières années d’errances. « J’peux pas vraiment rester mais promet moi de prendre soin de toi avec cet argent. »

Malgré la forte odeur, je le prend brièvement dans mes bras avant de me relever et rejoindre Aidan. Volontairement, j’abandonne mon sac de course à ses pieds. Une fois au niveau du blond, je siffle Graeme qui finit lui aussi par me rejoindre à contre cœur, on reprend la marche vers l’appartement de mon ami d’enfance sans un mot. Le silence gênant se poursuit jusqu’à ce que la porte de l’appartement ne se referme derrière nous. « Tu pourras retirer le sac de courses de ma paye. Et je paye le repas de ce soir pour me faire pardonner. Thai, ça te va ? »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 16:35

Ghosts from the past
Niall & Aidan


Je grimace. Je sens une douleur lancinante dans mon genou droit. Marcher toute la journée ne lui a pas plût, on dirait. Je porte une genouillère en permanence afin de maintenir le genou le temps que tout se remette en place. Je jette un regard à Niall, c'est grâce à lui et à la Confrérie si je suis dehors à me plaindre et pas dans une prison avec une puce dans la nuque. Lorsque mon genou a vrillé, Wells a appelé les pompiers et ils m'ont transporté à l'hôpital. J'avais protesté, assurant que tout allait bien alors que mon genou était clairement dans une position humainement peu recommandée. J'avais eu de la chance, les ligaments n'avaient pas lâché. Ils sont simplement distendus.

Un médecin travaillait aux urgences. C'est lui qui me prit en charge. Sur l'instant, je pensais vraiment que j'étais foutu. Avec cette histoire de X1R1, s'il découvrait que j'étais un mutant, j'allais me faire recenser de force. Au lieu de ça, il contacta Niall et nous aida à sortir. Il m'offrit également la genouillère. Malgré mon aversion pour la Confrérie, je n'oublierais pas ce geste de sitôt. C'est principalement pour cette raison que j'ai accepté Niall dans l'organisation. Ça mais aussi parce qu'il savait s'adapter au terrain. Graham et lui m'en avait donné la preuve. Et puis, franchement, ça faisait du bien de se retrouver tous les deux, comme au bon vieux temps. Même si, aujourd'hui, on ne pouvait pas dire qu'il avait brillé. Un peu plus et il nous faisait perdre un bijou d'une valeur de plusieurs millions de dollars et faire prendre un de mes gars. Heureusement pour lui, il avait rattrapé le coup au dernier moment.

« Faut que je passe faire une course, tu viens ? » Évidemment, je ne m'attends pas à un refus de sa part. Cette question était purement rhétorique. S'il voulait rester chez moi, il allait devoir aider un petit peu. Je ne sais pas comment ça se déroulait chez Graham, sans doute des gens s'occupaient de ce genre de corvées à leurs places. Je boite discrètement mais me reprends aussitôt. Il est hors de question que je montre des signes de faiblesse. Surtout devant Niall. Cette blessure ne doit pas m'entraver, et je compte sur ma mutation pour ça. J'ai une réputation à tenir et des concurrents tenaces. Icare doit continuer de faire parler d'elle, ce n'était pas discutable. Stopper les activités ne me viendrait même pas à l'esprit.

J'attrape deux pizzas pour ce soir « Bolognaise et 4 fromages, ça te va ? » et un plat de lasagnes pour le lendemain. On prend plusieurs autres trucs pour remplir les placards. On arrive au rayon animalerie et on rachète de quoi nourrir Graeme et mon chat. Je prends également un collier anti-puces. Je me retourne vers Niall « Désolé vieux mais il risque d'en refiler au chat » Je souris, moqueur « Je peux t'en prendre un, si t'es jaloux ». Je lâche un léger rire. J'adore lui lancer ce genre de piques, rien que pour voir sa tête outrée.

Sur le chemin pour rentrer à l'appartement, je vois bien que Niall est épuisé. Ce genre d'opérations pour les petits nouveaux, ça peut être stressant. Rares sont ceux qui ne pètent pas un plomb au bout de plusieurs missions. « Je suis désolé, je crois qu’il faut encore que je m’ajuste à l’équipe… » « Ça viendra » C'est pas facile, au début. Je sais de quoi je parle. J'ai eu du mal avec le travail d'équipe, au début, pensant égoïstement pouvoir m'en sortir tout seul avec ma mutation. En réalité, c'est bien plus facile à plusieurs. On s'assure les arrières mutuellement et quand on équipe marche bien, on fait des étincelles.

Graeme s'agite. Il a du sentir quelque chose, sûrement un chat errant. Tout à coup, il file comme une flèche vers une ruelle « Graeme ! ». Niall sur ses talons « Reviens ici Graeme ! ». Je m'élance à leur poursuite mais une douleur lancinante me m'arrache un grognement de douleur. « Fais chier » J'avais trop bouger pour aujourd'hui. Je les suis, tentant d'ignorer mon genou qui me hurle de me reposer. Je m'avance dans la ruelle, sombre et humide, je m'attends à les voir revenir bredouille ou alors, avec un Graeme tout content d'avoir couru après un chat. Au lieu de ça, j'entends la voix de Niall « Jeff ?! » Je le vois de dos mais j'entends dans sa voix une légère panique. Je fais deux ou trois pas afin de voir avec qui le brun est en train de parler. Un vieil homme, habillé de vêtements sales et poisseux, est assis sur le sol. Ses mains tremblent et ses gestes sont saccadés. Ce pauvre homme a sûrement Parkinson, c'est fréquent chez les personnes âgées.

« Viens Niall, laisse ce sdf tranquille... » Ma voix n'est qu'un murmure qu'il ne semble pas entendre, il pose un genou à terre « Tu as une sale mine mec… C’est quand la dernière fois que tu as mangé ? » Il le connaît ? Peut-être un ancien ami à lui qui a fini à la rue ? Maintenant que j'y pense, Niall ne m'a rien dit de son passé. Certes, il m'a dit qu'il faisait partie de la Confrérie mais c'est tout. Il pose le sac de courses et sort son porte-feuille. Je le vois sortir tout son argent et le fourrer dans les mains du sdf. Je retiens un cri de protestation. Je veux bien aider les sdf en leur donnant de quoi se nourrir mais de là à leur donner plusieurs centaines de dollars, il y a des limites. « Je veux rien savoir, tête de nœud. Avec cet argent, tu vas te payer une nuit à l’hôtel ou tu seras au chaud et où tu pourras profiter du chauffage et de l’eau chaude. Et après, tu iras voir un médecin pour voir s’il peut faire quelque chose pour tes mains. Ok ? » J'en revenais pas. Tout cet argent partis en fumée. Cette constatation me retournait le cœur. Plusieurs centaines de dollars, c'est ce qu'un pickpocket débutant peut rêver de collecter à la fin d'une journée. D'un autre côté, je me dis que c'est pour la bonne cause mais de l'autre, merde quoi.

Niall prend le sdf dans ses bras avant de revenir vers moi. « Dude, le sac de courses... » Je ne finis pas ma phrase, j'ai compris. Il le laisse délibérément à ce Jeff. Ce devait vraiment être une personne importante pour lui, je ne me souviens pas de la dernière fois où il a été aussi généreux avec quelqu'un. Jamais, je crois. La route jusqu'à l'appartement se fait dans un silence gênant. Je ne sais pas quoi dire, je suis partagé. Ce qu'il a fait pour ce sdf était d'une extrême gentillesse mais de l'autre, on ne peut pas se permettre d'aider tous les chiens errants de New York. A ce rythme là, on allait vite les rejoindre sur les pavés sales des rues.

On entre dans l'appartement. Le chat se rue vers nous pour nous faire la fête. Jusqu'à ce qu'il voit Graeme se mette à fuir vers la terrasse. Je pose le sac de courses restant et je jette un œil dedans. Putain Niall, c'est toi qui portait le sac avec les pizzas. Je pousse un long soupir. J'ouvre le congélateur et prend une poche de glace avant d'aller me vautrer dans le canapé et l'appliquer sur mon genou gonflé. Le froid fait du bien, c'est sûr. Je sens soudain un poids sur le torse. Le Chat est revenu. Finalement calmé de sa petite frayeur. Je lui caresse la tête « Bonjour Le Chat, t'as été sage ? » Je frotte mon nez contre le sien. J'adore cette bête. Tout comme moi, elle n'a pas eu de chance dans la vie.

Finalement, l'angora se couche sur mon torse. Je jette un regard à Niall « Alors comme ça, on connaît tous les sdf de New York ? » Mon ton est plutôt joyeux même si, au fond, c'est une question déguisé. C'est qui ce Jeff ? « Tu pourras retirer le sac de courses de ma paye. Et je paye le repas de ce soir pour me faire pardonner. Thai, ça te va ? » « Il te reste encore de quoi payer le thai pour ce soir après la somme que tu as donné à ce Jeff ? » Je me moque mais au fond, je me pose juste des questions. Ce sdf, ça ne doit pas être n'importe qui pour Niall. Et puis, ils semblaient vraiment proches, comme s'ils avaient fait la guerre ensemble ou alors vécu les pires expériences possibles. Il n'y avait pas à comprendre. Il s'en est passé des choses pendant ces toutes ses années. « Un truc avec du poulet pour moi et un truc au poisson pour Le Chat. Les croquettes étaient avec les pizzas ».

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 17:35



Ghosts from the past
Niall ξ Aidan

« Alors comme ça, on connaît tous les sdf de New York ? » La question sonne amer à mes oreilles. Je retiens une grimace, essayant de chasser les fantômes du passé de mon esprit. Je n’ai envie que d’une seule chose, allé m’enfermer dans ma nouvelle chambre et m’isoler toute la soirée. Je n’ai pas honte d’avoir été SDF aussi longtemps mais je n’aime pas pour autant en parler. Et voir l’état dans lequel Jeff est, ça m’a retourné. Cette fierté qui avait brillé dans son regard quand il m’avait reconnu, qu’il avait remarqué que je postais un costume, ça me retourne encore l’estomac. Jeff avait toujours été comme cela. Malgré sa situation, il pensait avant tout aux autres. Voler pour vivre le rendait malade, il détestait ça. Il ne le faisait que par nécessité. Débutant, je remplissant souvent mieux mes journées que lui parce que je ne prenais pas le temps de cibler mes victimes, que je ne culpabilisais pas de voler quelqu’un pouvant avoir besoin de cet argent pour diverses raisons.

Je retire ma veste et je la jette négligemment sur un fauteuil. Je déteste les costumes. On ne bouge pas bien dedans. Pas assez bien à mon gout du moins. Ma chemise ne tarde pas à suivre le même sort et je fais un crochet par ma chambre pour aller enfiler un t-shirt à l’effigie d’Iron Maiden. J’en profite pour passer un jeans à la place de mon pantalon en toile. Une fois plus à mon aise, je retourne au salon pour y retrouver mon nouveau colocataire. « Il te reste encore de quoi payer le thai pour ce soir après la somme que tu as donné à ce Jeff ? » Je ne peux m’empêcher de grimacer. Je lui ai vraiment tout donné. Il me reste bien sûr mes économies mais, je vais avoir besoin de faire les poches à quelques personnes si je veux pouvoir effectivement lui offrir le repas ce soir. « Je me débrouillerais… » De toute manière, vu à quel point j’ai l’estomac noué, je doute d’avaler quoi que ce soit ce soir…

« Un truc avec du poulet pour moi et un truc au poisson pour Le Chat. Les croquettes étaient avec les pizzas » « C’est noté. » Je ne peux m’empêcher d’être froid et distant avec Aidan. Je n’aime pas quand le monde du passé se percute avec celui du présent. J’ai déjà été suffisamment retourné de le voir revenir dans ma vie, je ne veux pas qu’il sache pour ce qui a bien pu se passer entre mon départ et nos retrouvailles. Il sait pour la Confrérie, c’est déjà bien suffisant à mes yeux.

Je file à la cuisine. Combien de temps pourrais-je lui cacher ces dix années d’errances ? Je ne veux pas de sa pitié mais j’ai aussi le sentiment qu’en faire un secret rends la chose plus dramatique que je ne voudrais qu’elle le soit. J’attrape la bouteille de whisky et deux verres. Je ne sais pas si Aidan en veut mais au pire, il suffira de ramener un verre propre à la cuisine. Je retourne au salon, le visage toujours fermé. « Tu ne devrais pas forcer sur ta jambe. Le médecin a été clair ; repos maximum. » Je me cache derrière une remarque inquiète pour essayer de lui faire penser à autre chose. Je me sers un verre et dépose la bouteille ainsi que le verre vide à portée de main pour mon ami. Je me laisse tomber dans un fauteuil et commence à siroter mon whisky, le regard perdu dans le vague.

« Pour répondre à ta question, je connais beaucoup de SDF de New York. Enfin, j’en ai connu beaucoup. J’sais pas s’ils ont passés l’hiver… » Cette constatation amère me pousse à vider d’une traite mon verre. L’alcool me brule la gorge et, alors que je relève le regard vers mon ami d’enfance. Je n’aime pas parler de cette époque. Depuis que Vind m’a tendu la main et sortit de cet enfer, je n’ai parlé à personne des détails. Maxence est au courant de certaines choses, pas de tout. Même lui n’a eu qu’un descriptif rapide. Peut-être qu’il était temps de vider mon sac… De parler de tout cela à au moins une personne. Des rencontres que j’ai faites, de la manière déplorable dont je vivais, comment j’ai appris à voler. Je soupire et je laisse ma tête retomber en avant. Je me passe une main sur le visage avant de relever la tête et le regard, à la recherche des yeux bruns de mon ami d’enfance.

« J’aime pas parler de cette époque. A vrai dire, je pense pas en avoir jamais parlé en détail à qui que ce soit. Il n’y a qu’une seule personne au courant de la raison qui m’a fait quitter l’Écosse et en dehors de la Confrérie, personne ne sait ce qui m’est arrivé en débarquant à New York. Mais j’pense que t’es en droit de savoir. Même si ça me fait chier de déballer mon sac. » Je me lève et je marche jusqu’à la porte de la terrasse. Je l’ouvre et je sors mon paquet de cigarette de ma poche. Pour affronter la discussion à venir, j’aurais au moins besoin de ça.

Je m’adosse à l’encadrure de la porte ouverte et je m’allume ma clope en espérant qu’il ne me fasse pas une scène parce que je ne suis pas totalement dehors. Je tire sur ma cigarette et ma main repart ensuite à l’extérieur pour ne pas que la fumée ne rentre trop dans le salon. « J’étais livreur de pizza à l’époque. J’vivais comme je pouvais avec ce job de merde. Je comprenais pas bien comment ma mutation marchait et j’avais aucun contrôle dessus. J’étais une vraie éponge. Je copiais tout ce qui passait sans même m’en rendre compte et, pire que tout, je l’utilisais directement sans la moindre maîtrise. Par accident, j’ai tué une cliente à qui je livrais une pizza. J’veux pas en parler plus que nécessaire. C’était moche. C’est tout ce qu’il y a à retenir. J’ai paniqué et j’ai fuis. » Encore aujourd’hui, cette histoire me retourne les tripes. J’ai tué bien des gens depuis. Mais cela n’a jamais été de gaieté de cœur. Et le contact du sang est toujours quelque chose qui m’angoisse et me donne la gerbe. Je ne peux m’empêcher de penser au poumon que j’avais arraché à une X-Woman. Je tire sur ma cigarette comme si ma vie en dépend pour essayer de faire passer ma soudaine nausée, de penser à autre chose qu’au sang chaud et poisseux recouvrant mes mains, gouttant sur le sol avec lenteur.

Je ferme les yeux un bref instant pour essayer de calmer mon cœur qui commence à s’emballer, à paniquer. « J’ai fuis à New York en mettant toutes mes économies dans l’achat du billet. J’suis arrivé ici avec pratiquement rien. De quoi tenir trois jours, tout au plus. La suite est pas dure à deviner. Après une semaine, je dormais déjà à la rue. C’était pas évident au début… d’apprendre à vivre avec pratiquement rien, de compter sur chaque centime, de se trouver un coin pas trop froid ou humide pour dormir. » Je marque une pause pour profiter un peu de ma cigarette mais aussi pour laisser le temps à Aidan d’assimiler l’information. « C’est Jeff qui m’a appris à voler pour vivre. Dans la rue, on se connait un peu tous. De loin pour certains mais on connait à peu près les noms de tout ceux squattant un quartier. J’avais pratiquement plus que la peau sur les os quand il a partagé ses gains du jour avec moi pour la première fois. Il m’a appris à me perfectionner et quand ses mains ne lui ont plus permit de faire rentrer de quoi se maintenir en vie, j’ai pris le relais pour lui à l’époque. »

J’ai la gorge serrée et les mots ont du mal à sortir. La fumée s’échappe de mes poumons et je l’observe s’envoler vers la terrasse, le visage fermé. Je n’aime vraiment pas avoir à reparler de tout ça. Mon regard est tourné vers l’extérieur, je n’ai pas envie de regarder Aidan. Quel que soit l’expression de son visage, je ne veux pas la voir. Je ne veux pas risquer de voir la pitié se peindre sur ses traits. « J’suis resté un truc comme dix ans à la rue. C’est la Confrérie qui m’en a sorti. L’amant de Graham m’a trouvé et m’a ramassé comme si j’étais un chaton à moitié crevé qu’il venait de trouver dans un carton. Il m’a aidé à réintégrer la société, à récupérer un toit au-dessus de ma tête. » Sans conclure mon monologue, je disparais sur la terrasse pour ramasser le cendrier prévu à cet effet qui y est posé. J’y tape ma cendre. Je n’ai pas non plus envie de parler de la suite mais tant que j’y suis… Je suppose que un peu plus ou un peu moi… Autant vider l’intégralité du sac. Je retourne à la porte et là, mon regard est bien obligé de se poser sur le blond. « Je le savais pas à l’époque, mais ça m’a sauvé la vie. Peu de temps après, on m’a diagnostiqué un cancer du poumon déjà bien avancé. Je me suis retrouvé avec psy, médecin, frais de santé. Tout ça sans la moindre couverture médicale. J’en ai parlé à personne. Il n’y avait que Graham qui savait parce qu’il avait hacké mon dossier médical. Mais rassures-toi, depuis que j’ai croisé une X-Woman qui se régénère, ce cancer c’est de l’histoire ancienne. Après tout, grâce à sa mutation je l’ai vu se remettre d’une balle en pleine tête, d’une dans la rate et d’un poumon arraché. Et je me suis remis d’une paralysie due à une défenestration du quatrième étage. Et d’une lacération du bras par un dragon aussi… Sans elle, j’étais probablement mort aussi sur ce coup-là… »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 19:23

Ghosts from the past
Niall & Aidan


Je plisse le nez. Les poils du chat me chatouillent les narines. Je relève la tête vers Niall, se débarrassant de son costume. Il ne devait pas avoir l'habitude d'en porter à la Confrérie, je suppose. Ça faisait cet effet là, au début et après, on finissait par s'y habituer. Je me serais bien changé aussi mais là, je profite simplement d'être allongé avec Le Chat. Ses beaux yeux bleus me rappellent les mers d'Écosse et son pelage argenté est doux comme de la soie. Je tenais à ce chat comme à la prunelle de mes yeux. Cela fait deux ans qu'il vit ici, avec moi. Il y a des jours où je me dis que s'il n'avait pas été là, je crois que j'aurai péter les plombs.

Niall revient vers le salon, une légère grimace sur le visage « Je me débrouillerais… » Je souris et secoue légèrement la tête « Laisse tomber, va. C'est bon. » Je me relève, déposant délicatement Le Chat au sol. Je me dirige vers une table qui fait le coin, grimaçant et priant pour que ma claudication ne se voit pas. Je ne veux pas de regards de pitié et de paroles niaises à base de « Tu dois te reposer » et de « tu dois prendre soin de toi ». Ce genre de phrases m'exaspère. Sur la table trône un vase élégant, gravé d'or et d'argent. Je l'ai volé à une bourgeoise. Je le trouvais joli alors je l'ai gardé. Je retire les fleurs et sors une petit liasse de billets. Je prends 50 dollars et remets le tout en place. Je n'ai pas peur de montrer cette cachette à Niall, j'ai suffisamment confiance en lui pour qu'il ne le répète et surtout, ne le montre à personne. Et si jamais il en manque, je lui botterai le cul.

Je lui plaque l'argent dans la main « C’est noté. ». Tandis qu'il fait un crochet par la cuisine, je disparaît dans ma chambre pour me changer. Les costumes, c'est rigolo cinq minutes mais je commence à me sentir oppressé dans cette chemise. J'enfile un short large, dévoilant mon genou boursouflé. Je grimace, ça fait un mal de chien. J'attrape un T-Shirt à l'effigie de mon film préféré : Matrix. Il y a un chat dessiné avec les lignes de la Matrice et marqué « Déjà vu ».

Je retourne dans le salon, bien plus à l'aise maintenant et retourne à ma place. Je reprends la poche de glace que j'avais déposé sur la table basse le temps de me changer et l'applique sur ma genouillère. « Tu ne devrais pas forcer sur ta jambe. Le médecin a été clair ; repos maximum. »  « T'occupes de pas ça » Le son de ma voix est sec, coupant, presque grinçant. Je n'aime pas ce genre de remarque faussement inquiète. Et puis, il est hors de question que je prenne du repos, j'ai une organisation à faire tourner, des opérations à préparer et des gens à voler. Et c'est certainement pas ce contre-temps qui stoppera mes activités. Plutôt crever la bouche ouverte que de laisser Icare se débrouiller seul.

J'attrape la bouteille de Whisky que Niall a ramené de la cuisine et en avale deux d'affilée avant de reposer ma tête contre l'accoudoir du canapé « Pour répondre à ta question, je connais beaucoup de SDF de New York. Enfin, j’en ai connu beaucoup. J’sais pas s’ils ont passés l’hiver… » Je relève la tête. Ma question a l'air de lui avoir fait remonter pas mal de mauvais souvenirs.  « J’aime pas parler de cette époque. A vrai dire, je pense pas en avoir jamais parlé en détail à qui que ce soit. Il n’y a qu’une seule personne au courant de la raison qui m’a fait quitter l’Écosse et en dehors de la Confrérie, personne ne sait ce qui m’est arrivé en débarquant à New York. Mais j’pense que t’es en droit de savoir. Même si ça me fait chier de déballer mon sac. » Le connaissant, j'en doute pas. Putain de fierté écossaise. Mais je me sens plutôt flatté qu'il ose me raconter son histoire. Après tout ce qu'on a traversé et le sale coup qu'a fait Icare à Graham, je pensais sérieusement que notre amitié était pour de bon enterrée. Il s'adosse à la porte de la terrasse, le corps de part et d'autre du mur et se met à fumer. Je grince légèrement des dents mais je ne dis rien. Il a fait l'effort de se bouger jusque là-haut alors, je souris simplement, attendant la suite.

« J’étais livreur de pizza à l’époque. J’vivais comme je pouvais avec ce job de merde. Je comprenais pas bien comment ma mutation marchait et j’avais aucun contrôle dessus. J’étais une vraie éponge. Je copiais tout ce qui passait sans même m’en rendre compte et, pire que tout, je l’utilisais directement sans la moindre maîtrise. Par accident, j’ai tué une cliente à qui je livrais une pizza. J’veux pas en parler plus que nécessaire. C’était moche. C’est tout ce qu’il y a à retenir. J’ai paniqué et j’ai fuis. » Je ne dis rien, le laissant continuer mais il semble légèrement retourné « J’ai fuis à New York en mettant toutes mes économies dans l’achat du billet. J’suis arrivé ici avec pratiquement rien. De quoi tenir trois jours, tout au plus. La suite est pas dure à deviner. Après une semaine, je dormais déjà à la rue. C’était pas évident au début… d’apprendre à vivre avec pratiquement rien, de compter sur chaque centime, de se trouver un coin pas trop froid ou humide pour dormir. » « Merde... »

« C’est Jeff qui m’a appris à voler pour vivre. Dans la rue, on se connait un peu tous. De loin pour certains mais on connait à peu près les noms de tout ceux squattant un quartier. J’avais pratiquement plus que la peau sur les os quand il a partagé ses gains du jour avec moi pour la première fois. Il m’a appris à me perfectionner et quand ses mains ne lui ont plus permit de faire rentrer de quoi se maintenir en vie, j’ai pris le relais pour lui à l’époque. » Oh, je comprends mieux. D'un coup, je me sens trop con. Je me passe un main dans le cou. J'ai l'impression d'être passé pour un connard sans cœur. Et c'était sûrement le cas. « J’suis resté un truc comme dix ans à la rue. C’est la Confrérie qui m’en a sorti. L’amant de Graham m’a trouvé et m’a ramassé comme si j’étais un chaton à moitié crevé qu’il venait de trouver dans un carton. Il m’a aidé à réintégrer la société, à récupérer un toit au-dessus de ma tête. » « Comment il s'appelle ? » Question dérisoire mais importante à mes yeux. Je le croiserai peut-être un jour, qui sait ? Peut-être qu'ils ne sont pas tous pourris à la Confrérie ? Je chasse cette idée de ma tête. J’abhorre leurs méthodes. Le meurtre et les attentats dans les laboratoires – aussi infâmes soient-ils – font partis dans choses que je me refuse à faire. Certes, j'ai fais flamber l'Unisphère mais j'avais pris soin qu'aucun civil ne soit dans les parages.

Le brun va taper sa cendre dans le cendrier et reviens vers moi, me fixant dans les yeux. « Je le savais pas à l’époque, mais ça m’a sauvé la vie. Peu de temps après, on m’a diagnostiqué un cancer du poumon déjà bien avancé. Je me suis retrouvé avec psy, médecin, frais de santé. Tout ça sans la moindre couverture médicale. J’en ai parlé à personne. Il n’y avait que Graham qui savait parce qu’il avait hacké mon dossier médical. Mais rassures-toi, depuis que j’ai croisé une X-Woman qui se régénère, ce cancer c’est de l’histoire ancienne. Après tout, grâce à sa mutation je l’ai vu se remettre d’une balle en pleine tête, d’une dans la rate et d’un poumon arraché. Et je me suis remis d’une paralysie due à une défenestration du quatrième étage. Et d’une lacération du bras par un dragon aussi… Sans elle, j’étais probablement mort aussi sur ce coup-là… » J'ai du mal à suivre là. « Attends, attends, attends… Quoi ? Des dragons ? Sérieusement ? Comme dans Skyrim ? » Mon jeu vidéo préféré mais ce n'était pas le sujet pour le moment.

« Eh bien, il s'en est passé des choses en 10 ans » Je lâche un petit rire. Niall n'avait jamais réussi à éviter les ennuis. Moi non plus, d'ailleurs. On formait une belle équipe de bras cassés, étant ados. Et regarder nous aujourd'hui. Comme quoi, il y a des choses qui ne changent pas. Je me lève, me resserre un verre et l'avale cul-sec. Je dépose la poche de glace, désormais tiède sur la table basse et me dirige vers le piano. Je m'assois délicatement sur le siège en mousse et m'assure que l'instrument est bien accordé. En passant, je jette un œil au T-Shirt du brun et esquisse un léger sourire. « Iron Maiden, hein ? » Je positionne habilement mes doigts sur les touches et entame Nothing Else Matters de Metallica « Je préfère celle-ci ». Mes mains enchaînent les accords, les notes résonnent dans l'appartement et le son cristallin du piano vibre harmonieusement aux oreilles. Je m'arrête et j'enchaîne immédiatement avec Clubbed to death, la musique de Matrix.

Je lève les yeux vers Niall et, tout en continuant de jouer, je lui demande « Pourquoi avoir voulu rejoindre Icare à la base ? Pourquoi cette organisation en particulier ? » Cette question me brûle les lèvres depuis le début. Il existe beaucoup d'autres groupes de voleurs à New York et je ne compte même pas le nombre d'indépendants. Il était plutôt doué, avec de la patience, il aurait pu percer seul dans le milieu. Finalement, je lui lance un regard moqueur et j'enchaîne avec Fear of the Dark, de Iron Maiden. « Au fait... » Je laisse traîner ma voix « Après-demain, une grosse opération aura lieu. Tu connais L'Incomprable ? C'est un des plus gros diamant du monde. Il fait 407,48 carats et vaut des milliards » J'achève la mélodie « Ça te dit de participer ? » C'est un coup extrêmement dangereux et difficile que je lui propose. D'ordinaire, les nouveaux n'entendraient même pas parler d'une telle opération. Mais Niall, je lui faisais confiance. Je savais que s'il acceptait, il allait tout faire pour réussir. Fierté écossaise, je vous dis.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 21:52



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Niall ξ Aidan

« Attends, attends, attends… Quoi ? Des dragons ? Sérieusement ? Comme dans Skyrim ? » Le cœur lourd d’avoir tout déballé d’un coup, la question totalement décalé du blond me fit un bien fou. Une bouffée d’air frais au milieu de tout ce bordel. Il réussit à m’arracher un sourire. « Je ne sais pas ce qu’est Skyrim mais, oui, un vrai dragon. » Bientôt, c’est son rire que se joint au mien et je sens une vague de reconnaissance grandir en moi. Je vois bien que mon monologue l’a un peu retourné mais il n’y a pas de pitié dans son regard quand il le pose sur moi. Et ça, c’est la seule chose que je pouvais espérer. « Eh bien, il s'en est passé des choses en 10 ans. » Je tire sur ma cigarette, analysant la remarque. C’est vrai… Que de choses s’étant produites… « C’est vrai que j’ai vécu pas mal de choses depuis que je suis à la Confrérie. Je n’ai plus vraiment le temps de m’ennuyer. »

« Iron Maiden, hein ? » Il me faut un moment avant de réaliser qu’il fait allusion à mon t-shirt. Je baisse les yeux pour constater. Quand je relève la tête, Metallica à embaumé la pièce. Je continue à fumer en silence alors que je laisse le piano accompagner le moment. Mes épaules sont tendues, ça en est presque douloureux. Recroiser Jeff et raconter mon passé à Aidan, ça fait beaucoup pour une journée. Mais l’instant a le mérite d’être paisible. Je termine donc ma cigarette en silence, ne voulant pas briser la quiétude du moment. « Pourquoi avoir voulu rejoindre Icare à la base ? Pourquoi cette organisation en particulier ? » Je ne réponds pas tout de suite, je laisse les notes remplir l’espace sonore. J’ai un pied dans le passé et un dans le présent. Je n’ai qu’à moitié entendu mon ami. Après quelques secondes, je me rappelle qu’une question demande généralement une réponse. « Pourquoi pas ? Mon appart’ à cramé et j’ai besoin de fonds pour pouvoir louer un nouvel appartement et arrêter de squatter chez des potes. Ma carrière décollait pas parce que je faisais passer la Confrérie avant et ce n’est clairement pas en jouant les faire valoir pour BlackCat que j’allais me faire un nom. Elle paye bien mais elle ne fait pas assez souvent appel à moi pour que ça soit rentable. Tu es le premier dont j’ai réussi à hacker le numéro de téléphone à vrai dire. Un choix arbitraire plus que motivé par certaines conditions. »

« Au fait... Après-demain, une grosse opération aura lieu. Tu connais L'Incomprable ? C'est un des plus gros diamants du monde. Il fait 407,48 carats et vaut des milliards. Ça te dit de participer ? » Le silence cueille la demande et j’en lâche presque ma clope. De surprise mais un peu de colère rentrée. Il me fait la charité là ? Aujourd’hui, j’ai manqué leur faire perdre une somme astronomique d’argent, s’il me demande de les rejoindre sur ce coup, ce n’est pas pour mon excellente performance plus tôt dans la journée. « Te fous pas de moi. J’ai pas besoin de ta charité. » Ma voix sort plus sèche que je ne le voudrais. Soudainement, je regrette de lui avoir confié ce moment de mon passé. J’ai été con de penser que ça ne changerait rien à notre relation, à sa manière de me voir. « J’ai été naze aujourd’hui. Du début à la fin. J’suis pas prêt à partir sur ce genre de missions et tu le sais mieux que moi. »

J’appuie ma tête sur l’encadrure de la porte et j’essaye d’évacuer la colère amère et froide qui m’enserre. Ce n’est pas chose aisée mais j’arrive à contenir l’envie de lui écraser ma cigarette dans l’œil. « Tu vois, c’est pour ça que j’en parle pas. Je ne veux pas de ta pitié bien-pensante ni de ta charité Aidan. Des mecs qui dégustent comme j’ai dégusté, il y en a plein sur cette putain de planète. Il y a des gens, là dehors, qui méritent bien plus ta charité que moi. Des gars comme Jeff qui sont d’une générosité et d’une bonté incroyable malgré qu’ils ont rien. »

Je vais écraser ma cigarette dans le cendrier et je le fais avec un peu plus de violence que prévu. Je reviens au salon et je me laisse tomber dans le fauteuil. De toute façon, il faut crever l’abcès maintenant qu’on a commencé à en parler. « Dude, te voir, toi, me faire la charité pour ce qu’il m’est arrivé par le passé, ça me rends malade. Ca me met suffisamment mal à l’aise de squatter chez toi alors que j’ai à peine de quoi payer ma part des courses, n’en rajoute pas. »

Je me passe une main dans les cheveux. Ok, je passe pour le dernier des cons et des ingrats là. « Te méprends pas, j’suis content que tu proposes. C’est la raison pour laquelle tu le fais que j’aime pas. Ce que j’ai, ce que je gagne, je veux le mériter, je veux que cela vienne de mes compétences, de l’énergie que j’investis dans la chose. Pas que ça me tombe du ciel. Compte tenu de ma situation, c’est clairement un luxe mais la charité, ça m’a toujours donné la gerbe. »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 22:57

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Niall & Aidan


« Je ne sais pas ce qu’est Skyrim mais, oui, un vrai dragon. » Je secoue la tête « Je te préviens, Niall Southway, tu quitteras pas cet appartement sans avoir jouer à ce jeu. » On rit de concert. Je me doute qu'il avait d'autres préoccupations durant ces années que de jouer à des jeux vidéos. Je m'y étais intéressé qu'une fois stable financièrement. Je n'étais pas à jour sur tout mais j'essayais de fourrer mon nez dans toute cette pop culture. Comme pour y faire écho, j'entamais la musique de Matrix. Je lui pose la question sur Icare. C'est vrai, je devais savoir « Pourquoi pas ? Mon appart’ à cramé et j’ai besoin de fonds pour pouvoir louer un nouvel appartement et arrêter de squatter chez des potes. Ma carrière décollait pas parce que je faisais passer la Confrérie avant et ce n’est clairement pas en jouant les faire valoir pour BlackCat que j’allais me faire un nom. Elle paye bien mais elle ne fait pas assez souvent appel à moi pour que ça soit rentable. Tu es le premier dont j’ai réussi à hacker le numéro de téléphone à vrai dire. Un choix arbitraire plus que motivé par certaines conditions. » « Oh, tu connais BlackCat ? Intéressant. C'est vrai qu'elle préfère travailler en solo. Enfin disons qu'elle garde les gros coups pour elle seule. » Oui, je crache sur BlackCat. Nous ne sommes pas réellement en compétition, nous ne boxons pas dans la même catégorie mais eh, c'est la loi du plus fort.

Lorsque je lui propose de bosser sur un gros coup avec moi, l'atmosphère devient glaciale et Niall se crispe. Je lui lance un regard d'incompréhension « Il y a un problème ? Je comprends que ça te fasse flipper mais... » « Te fous pas de moi. J’ai pas besoin de ta charité. » « Hein ? Mais t'es con ou quoi, je te fais pas la charité » Nos voix sont sèches et les répliques cinglantes. « J’ai été naze aujourd’hui. Du début à la fin. J’suis pas prêt à partir sur ce genre de missions et tu le sais mieux que moi. » « C'est vrai qu'aujourd'hui, t'étais pas terrible... » Bien Aidan, bien, ça va lui faire plaisir ça. Oh et puis merde, je suis pas son pote pour lui mentir, lui dire qu'il a été parfait alors qu'au contraire, il a failli tout faire foirer « Cependant, ce jour-là avec Graham, t'as montré que tu savais te démerder. C'est pour ça que je te propose ce job et pour cette raison seulement. Je te fais pas la charité, je te prends pas en pitié. Je te propose juste de participer à un vol, en tant que membre à part entière d'Icare, rien de plus » Tout ce que j'ai dis est la stricte vérité. Seulement, il ne semble pas l'entendre de cette oreilles

« Tu vois, c’est pour ça que j’en parle pas. Je ne veux pas de ta pitié bien-pensante ni de ta charité Aidan. Des mecs qui dégustent comme j’ai dégusté, il y en a plein sur cette putain de planète. Il y a des gens, là dehors, qui méritent bien plus ta charité que moi. Des gars comme Jeff qui sont d’une générosité et d’une bonté incroyable malgré qu’ils ont rien. Dude, te voir, toi, me faire la charité pour ce qu’il m’est arrivé par le passé, ça me rends malade. Ca me met suffisamment mal à l’aise de squatter chez toi alors que j’ai à peine de quoi payer ma part des courses, n’en rajoute pas. Te méprends pas, j’suis content que tu proposes. C’est la raison pour laquelle tu le fais que j’aime pas. Ce que j’ai, ce que je gagne, je veux le mériter, je veux que cela vienne de mes compétences, de l’énergie que j’investis dans la chose. Pas que ça me tombe du ciel. Compte tenu de ma situation, c’est clairement un luxe mais la charité, ça m’a toujours donné la gerbe. » « NIALL ! » Je hausse la voix. C'était pas un coup de sang comme j'ai l'habitude d'en piquer. Non là, je suis vraiment en colère contre lui. « Ecoute toi parler, espèce d'abruti ! Est-ce que tu entends ce que tu dis ? Tu crois que je comprends pas ? Tu crois peut-être que je ne sais pas ce que c'est ? J'ai failli me retrouver à la rue aussi. Si Raph' n'avait pas été là, j'aurai très bien pu te rejoindre sur ton putain de carton. Il ne m'a pas fait la charité, il m'a proposé un job et c'est ce que je suis en train de faire avec toi ! T'es tellement aveuglé par ta putain de fierté que tu ne fais même plus la différence entre la charité et une offre d'emploi. » Je me suis levé, ignorant mon genou douloureux et tout en continuant mon discours, je m'approche, fou de rage « Si tu veux pas bosser sur ce coup, très bien mais après, ne viens pas te plaindre que tu te retrouves à fouiller les poches des petits vieux sur les bancs ou encore à voler les touristes. Je te propose de te faire un nom et toi, tu refuses ? Si tu ne veux pas bosser, si tu ne veux rien tenter, t'as rien à faire ici »

Je claudique jusque la terrasse, je me fous de ce qu'il pense, j'ai besoin de prendre l'air. Je m'accoude sur le rebord et allume une cigarette. Mes dernières paroles étaient violentes mais c'était nécessaire pour le faire réagir. « Niall, je refuse de faire la charité à un ami. Comme je refuserai que tu me la fasses. Il faut que tu ais confiance en tes capacités. Je t'ai vu à l’œuvre tout à l'heure. Tes mains tremblaient. Fatigue musculaire ou juste de l'hésitation ? » Je tire une taffe. Je pense qu'il a copié ma mutation mais l'opération a duré plusieurs heures. Je suis impressionné qu'il ait réussi à tenir aussi longtemps sans faire un malaise ou quelque chose dans ce genre-là. On aurait été bien avec un poids mort sur les bras.

J'écrase ma cigarette. Je jette un dernier regard à Central Park avant de rentrer dans l'appartement et d'attraper les clés de voiture. J'attrape ma veste, un long manteau brun comme un certain docteur d'une certaine série britannique. « Ne m'attends pas pour manger. N'oublie pas de nourrir Le Chat et fais pas le con, ça changera » Cette dernière pique, je m'en voudrais presque de l'avoir sortie mais j'étais trop furieux pour avoir des remords maintenant. Là, tout de suite, j'ai besoin d'un verre. Ou quatre.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 5 Juin - 23:57



Ghosts from the past
Niall ξ Aidan

« NIALL ! » Mon regard furieux se pose sur lui. En silence, j’attends de voir ce qu’il a à dire. Et je n’ai pas à attendre longtemps avant d’avoir ce que je veux. « Ecoute toi parler, espèce d'abruti ! Est-ce que tu entends ce que tu dis ? Tu crois que je comprends pas ? Tu crois peut-être que je ne sais pas ce que c'est ? J'ai failli me retrouver à la rue aussi. Si Raph' n'avait pas été là, j'aurai très bien pu te rejoindre sur ton putain de carton. Il ne m'a pas fait la charité, il m'a proposé un job et c'est ce que je suis en train de faire avec toi ! T'es tellement aveuglé par ta putain de fierté que tu ne fais même plus la différence entre la charité et une offre d'emploi. Si tu veux pas bosser sur ce coup, très bien mais après, ne viens pas te plaindre que tu te retrouves à fouiller les poches des petits vieux sur les bancs ou encore à voler les touristes. Je te propose de te faire un nom et toi, tu refuses ? Si tu ne veux pas bosser, si tu ne veux rien tenter, t'as rien à faire ici. »

Je me masse l’arête du nez en prenant une profonde inspiration pour me retenir de tester lequel de sa tête ou du mur serait le plus solide. Il ne s’en rend même pas compte que ça ne fait pas sens, que, au niveau de l’équipe, je ne suis pas prêt, qu’on ne met pas un nouveau venu sur ce genre de coup. Même entouré d’une équipe ayant l’habitude de travailler ensemble, c’est le meilleur moyen de faire foirer les choses. « Niall, je refuse de faire la charité à un ami. Comme je refuserai que tu me la fasses. Il faut que tu ais confiance en tes capacités. Je t'ai vu à l’œuvre tout à l'heure. Tes mains tremblaient. Fatigue musculaire ou juste de l'hésitation ? » Je ne réponds pas. Je ne veux pas répondre. Je ne veux pas lui avouer que j’arrive pas à suivre, que je suis épuisé et que je ne rêve que d’une douche chaude pour me détendre avant d’aller m’effondrer dans mon lit. Parce que j’ai ma putain de fierté. Mais je me sens à fleur de peau. J’ai trop tiré sur la corde aujourd’hui, je me sens physiquement vidé.

Mais quand je le vois boiter devant moi en prenant sa veste, je me sors les doigts du cul et je me lèvre à sa suite. « Ne m'attends pas pour manger. N'oublie pas de nourrir Le Chat et fais pas le con, ça changera » Je l’attrape par le bras pour lui bloquer sa fuite. « Tu crois aller où là, putain ? » Je le force à se retourner pour me faire face. « Le médecin t’as dit de pas bouger. J’comprends que t’as des responsabilités et tout mais là t’es pas en train de bosser pour Icare alors repose ta putain de jambe ! Et si tu prends pas soin de toi, bordel de merde, je jure que je te menotte à ton putain de lit. »

Tenant toujours fermement son bras avec toute la force qu’il me reste, je le tire jusqu’aux fauteuils où je l’y jette sans ménagement. « Dans un premier temps, tu bouges plus ton cul de ce fauteuil et  je te casse la gueule. Ensuite, arrête de mélanger Icare et Confrérie. Les buts sont pas les même, tout comme mon implication. Je crèverais pour la cause mutante si ça s’avère nécessaire et si mon sacrifice peut nous libérer de l’oppression ou nous faire faire un pas en ce sens. Je doute que je le fasse pour Icare.  Je viens de rejoindre Icare alors que ça fait plus d’une demi-année que je suis à la Confrérie. Ce que tu as vu avec Graham, c’est un putain du duo qui a l’habitude de bosser ensemble. On se connait, on sait ce qu’on peut se permettre avec l’autre et ce qu’il va directement comprendre. On a nos habitudes. Ca fait pas une semaine que j’ai rejoint Icare. J’ai encore aucune putain d’alchimie avec qui que ce soit en dehors de toi. Et toi, je peine à te suivre parce que, bordel, j’ai pas l’habitude de maintenir une mutation copiée pendant des heures !

Ça m’épuise aussi bien physiquement que mentalement. Ça en plus d’un groupe à la dynamique que je ne connais pas, je suis à bout de nerfs là Aidan ! J’ai pas encore les putains d’épaules pour ce job ! Excuse-moi d’avoir pensé que, en tant que Leader du groupe, tu avais du remarqué mes mains tremblantes et tu en avais tiré les putains conclusions qui s’imposaient. Il y a aucun job ou ton employeur t’offre une mission en or alors que tu viens de te vautrer comme un débutant devant lui. Aucun ! Et, bordel, je sais ce que je vaux. Je sais m’infiltrer, gérer des explosifs, tirer à l’arme de poing, je suis un excellent pickpoket et balader les gens. Mais comment veux-tu que je ne perçoive pas ta proposition comme de la putain de charité quand tu me demande ça après que j’ai planté un job simple et à l’instant où j’ai finis de t’expliquer que j’ai passé dix ans à la rue. Je dis pas que je veux pas progresser dans le milieu. Bien sûr que je veux progresser, j’en ai besoin si je veux un jour avoir à nouveau un chez-moi ! Mais bordel, met pas des opérations pareilles en danger sous prétexte que tu veux me donner ma chance. C’est de la putain de folie. J’ai pas de soucis à bosser seul, je le fais depuis des années mais un groupe c’est une autre putain de dynamique Aidan ! J’peux pas assimiler les attitudes et comportement de tout le monde aussi vite ! Laisses moi le temps de m’habituer à tout ça avant de me foutre la pression avec des histoires de plus gros diamants du monde ! »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyLun 6 Juin - 22:30

Ghosts from the past
Niall & Aidan


J'agrippe la poignée, manquant de la disloquer. Putain. C'est dans ce genre de situation où je déteste ma mutation. Je n'ai jamais songé à la refréner, je la laisse agir librement. C'est quelque chose d’inconscient, comme une habitude ou un automatisme. Étant donné mon travail, ce serait stupide de réduire mes capacités. Alors, je laisse mes mains vagabonder comme bon leur semble. Ça marche plutôt bien jusqu'à ce que de fortes émotions, à cet instant précis, la colère, viennent mettre leur grain de sel. Lorsque je tente de garder le contrôle, il y a, disons, des effets secondaires. Mais là tout de suite, j'en ai rien à foutre de péter cette foutu porte ou pas. Il faut que je sorte d'ici, que j'aille prendre l'air.

Fulminant de rage, je n'entends pas Niall se lancer à ma poursuite et je me rends compte de sa présence seulement lorsque je sens sa main enserrer mon bras « Tu crois aller où là, putain ? » « Jusqu'à preuve du contraire, je suis toujours chez moi et j'ai pas de comptes à te rendre ! » Je tente de me dégager mais il m'oblige à lui faire face. Sérieusement, j'ai l'impression d'avoir affaire à mon père « Le médecin t’as dit de pas bouger. J’comprends que t’as des responsabilités et tout mais là t’es pas en train de bosser pour Icare alors repose ta putain de jambe ! Et si tu prends pas soin de toi, bordel de merde, je jure que je te menotte à ton putain de lit. » « Va chier, Niall ! Ma jambe et moi, on t'emmerde » Je lâche un rire mauvais à sa dernière remarque « Si t'as l'intention de me retenir ici, t'as intérêt à prévoir la pile de menottes parce que je vais te les foutre où je pense ! »

Je tente une fois de plus de libérer mon bras, tout en constatant l'échec cuisant de mes menaces. Pire, je me retrouve jeter dans le fauteuil avec toute la délicatesse dont peut faire preuve un Niall en colère. Il commence un putain de monologue qui semble durer une éternité mais je l'écoute attentivement. Il me parle de son implication dans la Confrérie, dans Icare, son duo avec Graham. Il s'étale en long, en large et en travers. Deux choses me sautent aux yeux. Premièrement, il m'avoue être épuisé. Je lâche un petit rire sarcastique mais je ne l'interromps pas. Et deuxièmement, il me dit qu'il n'arrive pas à s'intégrer au groupe. A ces mots, mon sang ne fait qu'un tour et me ponctue son monologue en écrasant mon poing sur sa jolie petite dentition. Il tombe à la renverse et s'écrase sur le sol. Je pose mon genou valide à terre et le chope par le col « Putain mais t'es pas croyable ! Tu crois que c'est un jeu ? Tu crois qu'on fait ça pour s'amuser ? T'es pas là pour pleurnicher mais pour aller sur le terrain et faire ce qu'on te dit. En l'occurrence, ce que JE te dis ! Tu te dis motivé mais écoute-toi parler, t'es qu'un putain de déchet ! Putain Niall, fais des efforts, bordel ! Les erreurs, ça arrive à tout le monde et je t'offre une opportunité de te racheter. Si tu veux pas de ce job, très bien, mais ne t'étonnes pas si tu retournes vivre sur ton putain de carton ! Si t'as pas les couilles d'avancer et de te sortir les doigts du cul, je peux rien faire pour toi ! Putain Niall, arrête de jouer les putains de victimes et assure au moins une fois dans ta vie ! »

Je le repose violemment sur le sol et je me relève. Je m'appuie sur le canapé. Bordel, j'en peux plus, la douleur est insupportable. Je me dirige vers la salle de bain et plus précisément, vers l'armoire à pharmacie. Je lâche une dernière parole à Niall avant de fermer la porte à clé « Tu sais quoi, t'as raison. T'es clairement pas prêt pour ce job. Dorénavant jusqu'à ce que tu trouves ta « putain d'alchimie », tu seras posté à Times Square. » Je m'approche du lavabo et jette un œil dans le miroir qui me fait face. J'ai une tête de déterré. Je me passe un coup d'eau sur le visage. Je frappe du poing contre le mur « Putain, je suis trop con… » Décidément, il ne se passait pas 5 minutes sans que l'on se saute à la gorge. Tellement de choses ont changé depuis Edimbourg. On n'était pratiquement jamais en désaccord, la drogue n'aidant pas forcément non plus. A cette pensée, j'attrape le boîte d'anti-douleurs et en avale un.

Mes yeux s'égare sur une petit boîte posée au fond de l'armoire à pharmacie. Un post-it est collé dessus « NE PAS TOUCHER ». Je me masse le genou et je vais pour l'ouvrir. Je me ravise au dernier moment. Non. Non. Non. J'ai arrêté. Je ne retomberai pas là-dedans. Je m'en suis sorti, je ne vais tout de même pas tout gâcher. Non, c'est hors de question. Je me laisse glisser au sol contre la paroi de la douche, laissant ma jambe douloureuse tendue et l'autre ramenée contre ma poitrine. Pourquoi est-ce que j'en avais gardé ? Je renverse ma tête en arrière. En souvenir, peut-être ? Pour me rappeler à quel point j'étais heureux quand la seule chose dont j'avais à me préoccuper, c'était l'heure à laquelle on devait se retrouver avec Niall pour aller voler dans la pharmacie de sa mère. Il y a pas à dire, je suis qu'un con.

Mon regard tombe sur le tatouage sur mon bras. Une plume. Symbole d'Icare. J'esquisse un sourire. Je me la suis fait tatoué lors de mon entrée à l'organisation. Ce tatouage, c'est Raph' qui me l'a fait. Il m'en a également tatoué un autre lorsqu'il m'a passé les rennes du groupe. Sur toute la surface du dos, je porte les ailes d'Icare. Ça m'a fait un mal de chien. Je n'ai pas la carrure d'un bodybuilder alors l'aiguille tapait directement dans les os. Mais putain ce que j'étais fier. Pour la première fois, on me faisait confiance et bordel, ce que ça faisait du bien. Je pousse un soupir, j'ai peut-être voulu aller trop vite ? C'est vrai, ça ne fait qu'une semaine qu'il vole avec nous. Je l'avais presque oublié. En même temps, je pensais qu'avec son expérience dans le milieu, il savait ce qu'il faisait. Apparemment, je me suis trompé. C'est peut-être une bonne chose qu'il ne participe pas, finalement.

J'entends une bruit sourd. Au début, je pensais que Niall avait juste mis la musique ou s'amusait à tapoter sur le piano mais ensuite, je reconnais Wrong Side of Heaven, ma sonnerie de portable. « Putain, fais chier » Je me relève difficilement. J'ouvre la porte. J'évite soigneusement le regard du brun et me dirige vers ma veste. Les anti-douleurs ont fait effet mais la gêne reste tout de même présente. Je sors mon portable, c'est Hannah, mon bras droit. Je fronce les sourcils, elle ne m'appelle que lorsqu'il y a un problèmes dans les opérations. Je lâche un juron et je décroche « Ouais Hannah, qu'est-ce qui se passe ? » « Notre informateur pour le vol d'après-demain s'est fait descendre par les gardes du proprio. Désolée Monsieur » « Annuler tout, on remballe. Hannah, tu connais la procédure, je te laisse t'en occuper. » Je raccroche rageusement et fais voler le portable à travers la pièce « Putain ! ». Je passe ma main dans mes cheveux, grommelant insultes sur insultes et attrape la bouteille de Whisky avant de rejoindre mon ami d'enfance sur la terrasse. Je souffle « Journée de merde... ». J'avale deux grosses gorgées d'alcool avant d'en proposer, machinalement, à Niall « Tu vas être content, il n'y a plus d'opération. Mon gars s'est fait prendre et ils l'ont buté. Le vol est annulé, retour case départ, fin de la partie »

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyLun 6 Juin - 23:59



Ghosts from the past
Niall ξ Aidan

Sans que je ne le vois venir, je me mange son poing en plein visage. La surprise aidant, je me retrouve au sol, la mâchoire douloureuse. Je me la masse alors que mon regard se repose sur mon ami d’enfance. Putain, mais ça lui arrive d’écouter ce qu’on lui dit, cette tête de nœud ou c’est trop dur d’écouter le point de vue d’autrui pour lui ? Dire que j’ai essayé de désamorcer aimablement le conflit. « Putain mais t'es pas croyable ! Tu crois que c'est un jeu ? Tu crois qu'on fait ça pour s'amuser ? T'es pas là pour pleurnicher mais pour aller sur le terrain et faire ce qu'on te dit. En l'occurrence, ce que JE te dis ! Tu te dis motivé mais écoute-toi parler, t'es qu'un putain de déchet ! Putain Niall, fais des efforts, bordel ! Les erreurs, ça arrive à tout le monde et je t'offre une opportunité de te racheter. Si tu veux pas de ce job, très bien, mais ne t'étonnes pas si tu retournes vivre sur ton putain de carton ! Si t'as pas les couilles d'avancer et de te sortir les doigts du cul, je peux rien faire pour toi ! Putain Niall, arrête de jouer les putains de victimes et assure au moins une fois dans ta vie ! »

Il me maintient par le col, tout près de son visage. Et la chose la plus intelligente que je trouve à faire, c’est de lui cracher à la gueule. Il y a une différence entre se victimiser et garder les pieds sur terre. Je suis nouveau à Icare. Il ne me fera pas croire qu’il offre une mission pareille à tous ses nouveaux. « A combien de nouveaux venus t’as proposé ce genre de missions hein ? Laisse-moi deviner. Aucun. Parce que c’est de la putain de folie, bordel ! » Il me jette au sol plus qu’il ne me lâche et je me masse à nouveau la mâchoire. Il n’y est pas allé de main morte ce con… Une chance, comparativement à se faire lacérer le bras par un dragon, la douleur est plutôt supportable. « Tu sais quoi, t'as raison. T'es clairement pas prêt pour ce job. Dorénavant jusqu'à ce que tu trouves ta ‘putain d'alchimie’, tu seras posté à Times Square. » « Parfait ! » Mais quel con ! Il ne se rends même pas compte que, en plus d’être vexé qu’il me fasse la charité, j’essaye de le protéger là ? Parce que tu ne veux pas avoir un électron instable dans ce genre de missions. Parce qu’un pas de travers peut tout faire foirer, parce qu’il est plus sécuritaire de n’avoir que des personnes habituées à travailler ensemble sur le terrain. Mais bordel, depuis combien de temps il fait se job pour ne même pas se rendre compte de l’erreur que ça serait de me mettre sur ce putain de coup ?

Et putain, le voilà enfermé dans sa salle de bain comme une pré-adolescente s’étant engueulée avec sa mère sur la taille de sa jupe. Je me relève et je jette un regard noir à la porte. Peut-être vaudrait-il mieux que je ne traine pas trop ici si je ne veux pas détruire ce qu’on essaye de se reconstruire après s’être si longtemps perdu de vue. Je me lève et je vais faire un tour rapide à la cuisine où je ramasse Graeme qui était partit se cacher dans un coin de meubles. Il panique toujours lorsqu’il entends des cris.

Je vais m’asseoir à ses côtés et je le caresse. Le carrelage est frais et ainsi assit au sol à ses côtés, j’ai presque l’impression d’être de retour quelques mois en arrière. Je le gratte derrière les oreilles et il se redresse pour fourrer sa truffe humide dans mon cou. J’observe la cuisine luxueuse autour de nous. Quand est-ce que les choses ont commencées à devenir aussi difficiles ? « Qu’est-ce qu’il nous est arrivé tous les deux ? » Chassez le naturel, il revient au galop. Depuis combien de temps n’ai-je plus parlé ainsi à Graeme ? Comme si j’attendais réellement une réponse ? Mais le fait est là… Je passe d’un penthouse à une maison plus qu’au-dessus de mes moyens… Ca n’est pas moi. Rien de tout cela ne m’appartient. Je suis tout autant SDF que je ne l’ai été par le passé. Tout ce qui a changé, c’est la qualité de mon squat.

Je lâche un soupire de fin du monde et je prends la gueule de Graeme en coupe. « Toi qui vis avec une tête de nœud au comme moi au quotidien… Je fais quoi maintenant ? » J’attends un instant une réponse qui ne vient jamais. Je soupire à nouveau et je relâche mon chien. Je me relève pour me rendre au salon. Je crois qu’un peu de whisky ne me ferait pas de mal là tout de suite. Mais quand j’arrive devant la bouteille, je n’ai pas le cœur de m’en saisir. Parce que, cette bouteille, c’est Aidan qui l’a acheté. Et que je culpabilise bien assez de squatter chez lui. Je m’en détourne donc et je me rabats sur la cigarette. Après tout, ce n’est pas comme si cela allait me tuer, mes poumons sont comme neufs.

Sauf que cette fois ci, je me fais pas chier à attendre d’être dehors, j’allume ma clope directement au milieu du salon et je m’en vais la finir sur la terrasse, Graeme sur mes talons. Allongé sur une sorte de banc en bois, je fume en observant les nuages passer. Mon husky a posé sa tête sur mon ventre, comme il le faisait souvent à l’époque. Je sens son regard posé sur moi mais il y a longtemps maintenant que cela ne me dérange plus. D’une main distraite, je le gratouille derrière les oreilles. Pour essayer de calmer ma colère et ma déception, je laisse mon esprit vagabonder mais j’en reviens toujours à cette putain d’Icare. Lorsqu’un téléphone sonne, je ne réagis pas. Après tout, j’suis assigné à Time Square non ? Et j’suis en colère contre Aidan. Donc il peut aller se faire foutre pour que je lui amène gentiment son téléphone pour soulager sa jambe. Il a l’air de tellement aimer la douleur qu’elle lui prodigue de toute manière. Qu’il se démerde avec. Crétin arrogant et buté.

J’entends vaguement sa voix à travers la porte de verre qui sépare le salon et la terrasse. Je n’essaye pas d’écouter aux portes. Ce qui me fait tourner la tête, c’est l’insulte criée. J’ai tout juste le temps de voir le téléphone voler à travers la pièce pour s’écraser contre un mur. Je connais un technopathe qui serait furieux de voir ça. Il ramasse la bouteille de whisky et me rejoint à l’extérieur. Je ne bouge pas, m’allumant même une nouvelle cigarette. « Tu vas être content, il n'y a plus d'opération. Mon gars s'est fait prendre et ils l'ont buté. Le vol est annulé, retour case départ, fin de la partie » Je ferme les yeux pour essayer d’étouffer la nouvelle vague de colère qui monte en moi. Allez Niall, essaye de penser comme Graham. En général on se débrouille bien pour mettre les choses à plat tous les deux.

« Parce que tu crois vraiment que ce genre de nouvelles me fait plaisir ? » Je suis plutôt fier de moi, il n’y a pas d’animosité dans ma voix bien que j’ai envie de lui dévisser le cou. Je me redresse et m’installe en tailleur pour pouvoir lui faire face. « Je suis peut-être fraichement membre d’Icare mais je fais des efforts pour apprendre à connaître l’équipe. Et même si on tombait en désaccords sur le bien-fondé de ma présence sur cette mission, c’était une grosse opportunité pour Icare. C’est globalement pour cela que je trouve que je n’ai pas encore ma place sur ce genre d’opération. Ce sera plus que probablement le cas plus tard mais tu ne peux pas mettre un gars en rodage sur ce genre de coups. »

Je tire sur ma cigarette et je bloque la fumée quelques instant dans mes poumons avant de la relâcher. En silence, j’observe les volutes blancs se disperser dans l’air. « Et la mort d’un de tes hommes n’a rien de réjouissant. Quand une équipe est soudée, les pertes sont toujours difficiles à vivre. » Cette fois ci, je ne peux retenir l’amertume dans ma voix. Je ne peux m’empêcher de penser à cette mission sauvetage catastrophique quand la Confrérie est venue me chercher dans le sous-sol des X-Men justement parce qu’ils ne voulaient pas me perdre. Bon, je me doute que l’initiative venait surtout de Marian, Vind et Graham mais quand on voit le résultat, j’aurais peut-être mieux fait de rester dans ce sous-sol… « Je suis désolé pour ta perte. » Percevant un peu de surprise dans son regard, je ne peux retenir un reniflement sarcastique. « Quoi ? C’pas parce que je roule pour la Confrérie que j’ai pas d’âme. Oui, il m’est arrivé de tuer, plusieurs fois même mais jamais sans raisons… A part cette fois-là… A Édimbourg. » Je lui tends mon paquet de clopes, lui en proposant silencieusement de fumer avec moi. « Qui s’est fait chopé ? Et par qui ? » J’essaye de rendre la question la plus innocente possible. En travail de groupe, je ne suis clairement pas prêt. Mais si je peux venger une perte en solitaire, je ne vais pas me gêner.
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyMar 7 Juin - 23:57

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Niall & Aidan


Je m'adosse au mur, affichant mentalement la liste des membres et des assignations. Les noms défilent dans ma tête. Soudain, je m'arrête. Mon sang se glace d'effroi. Oh non, ne me dîtes pas… Marc. C'était Marc qui était assigné auprès du proprio de L'Incomparable. J'ai des nausées. Non, c'était pas possible, il n'était pas mort. Pas lui. N'importe qui mais pas lui. On avait fait tous les coups possibles et imaginables et, de plus, il était la personne en qui j'avais le plus confiance. Peut-être plus qu'à Niall. Je ne veux pas y croire. Si je retrouve ce putain de salaud, je l'égorgerai vif, lui et toute sa famille. Connaissant ces enfoirés de connards pleins aux as, il a déjà du quitter le pays, emportant le bijou avec lui. Il a le sang de Marc sur les mains. Je le trouverai et je l'étoufferai avec son putain de diamant.

Je ferme les yeux et respire profondément, pas question de craquer. J'attrape la bouteille de Whisky, je vais en avoir besoin et je rejoint le brun dehors sur la terrasse. Je m'installe en tailleur, laissant mon genou avec la genouillère tendu et je lance une remarque sarcastique à Niall, éternelle défense. Je ne fais pas vraiment attention à ce que je dis, c'était surtout pour détourner l'attention. Le Chat s'approche délicatement de moi et s'installe dans mon giron. Je lui grattouille la tête, tentant de retrouver un semblant de calme malgré les envies de meurtres qui me tordent les entrailles. « Parce que tu crois vraiment que ce genre de nouvelles me fait plaisir ? Je suis peut-être fraichement membre d’Icare mais je fais des efforts pour apprendre à connaître l’équipe. Et même si on tombait en désaccords sur le bien-fondé de ma présence sur cette mission, c’était une grosse opportunité pour Icare. C’est globalement pour cela que je trouve que je n’ai pas encore ma place sur ce genre d’opération. Ce sera plus que probablement le cas plus tard mais tu ne peux pas mettre un gars en rodage sur ce genre de coups. » Je secoue affirmativement la tête, en silence. J'avale encore une gorgée de Whisky, repoussant la tête du Chat qui veut lui aussi goûter un petit peu du liquide doré.

Je lève la tête. Au loin, on peut apercevoir Central Park. Des silhouettes brunes s'agitent autour des arbres verdoyants. Les nuages, flocons blancs dans le ciel bleu azur dessinent personnages et autres figures imaginaires. La fumée de Niall vient se mélanger à ce tableau, brouillant la scène. Cette vision serait presque apaisante. Je ne montre rien à Niall, évidemment. Il n'a pas à savoir. Après tout, il ne le connaissant sûrement pas. Ou peut-être simplement de vue. Comment pourrait-il être attristé ? « Je suis désolé pour ta perte. » Je détourne le regard vers lui, profondément surpris. Je suis mauvaise langue, apparemment.  « Quoi ? C’pas parce que je roule pour la Confrérie que j’ai pas d’âme. Oui, il m’est arrivé de tuer, plusieurs fois même mais jamais sans raisons… A part cette fois-là… A Édimbourg. » « C'était pas ta faute » Je lui réponds d'une voix sèche mais pas agressive. Je refoule toute cette colère, tout ce chagrin, ne laissant paraître qu'une froide impassibilité.

Il me tend son paquet de clopes. J'en prends une et le remercie silencieusement. J'évite soigneusement de cracher ma fumée sur Le Chat. Pas la peine de lui refiler un cancer ou je ne sais trop quoi à cette pauvre bête. « Qui s’est fait chopé ? Et par qui ? » Je trésaille. « Marc Isaac, père de famille avec deux petites filles, Rose et Amy, et accessoirement, l'un des plus fidèles et des plus compétents membre d'Icare. » Je marque une pause « Il était assigné auprès du proprio de L'Incomparable afin de préparer le terrain et... » Ma voix se brise. Je me racle la gorge « On est pratiquement entré ensemble dans le groupe et on s'est tout de suite bien entendu. On a fait toutes sortes de missions, du simple vol à l'arraché au casse le plus audacieux. » Je souris tristement « Marc était le seul à qui je faisais assez confiance pour l'envoyer sur ce genre de mission. Gagner la confiance des autres gardes et du proprio en peu de temps et s'assurer que les alarmes sont débranchées lorsqu'on arrive. »

Je caresse la tête du Chat et pose ma tête sur la sienne et je tourne la tête vers Niall « C'est ce genre de boulot que je ne te confierai pas, pour l'instant. » Il n'y avait aucune animosité dans ma voix, juste de la sincérité et une profonde lassitude, mêlé à un sentiment de vengeance. « Je vais retrouver ce salaud et je lui ferai payer » Malgré mon apparente détermination, au fond de moi, je sais que je ne pourrais jamais mettre ma menace à exécution. Cet enfoiré a déjà du rejoindre l'Europe ou l'Asie à l'heure qu'il est. C'était trop tard. Ce profond sentiment de frustration me fait serrer les dents. Je finis ma cigarette et jette le mégot dans le cendrier. Je lui lance un petit sourire moqueur « On change de sujet. Parle moi de la Confrérie. Vous faites d'autres trucs mis à part de faire péter des laboratoires ? » Détournement d'attention. Technique de base de tout bon escroc. J'ai besoin de me changer les idées. Et puis, je suis curieux. Après tout, mon meilleur ami d'enfance et maintenant coloc fait partie de ce groupe alors j'ai bien le droit de savoir de quoi ça retourne réellement.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyMer 8 Juin - 2:20



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Niall ξ Aidan

« Marc Isaac, père de famille avec deux petites filles, Rose et Amy, et accessoirement, l'un des plus fidèles et des plus compétents membre d'Icare. » Putain, c’est moche ça. Je tapote son épaule en signe de soutiens. Je ne sais pas trop quoi dire. Je ne connaissais Marc que de vue. On avait vaguement parlé un jour. Ça m’avait l’air d’être un mec bien et droit dans ses bottes. Je ne savais pas qu’il avait une famille. Pourtant, peut-être pas autant qu’Aidan, je mesure le poids de la perte. Parce que c’est toujours un coup à encaisser pour une équipe, surtout que je ne pensais pas connaître un mort au sein d’Icare alors que du côté de la Confrérie, beaucoup plus offensive, on a toujours réussit à s’en sortir aux derniers moments. « Il était assigné auprès du proprio de L'Incomparable afin de préparer le terrain et... » Je serre doucement l’épaule d’Aidan. Le geste est ridicule mais je n’ai jamais été quelqu’un de très tactile. A part avec mes plans culs… Et Aidan ne rentre clairement pas dans ce tableau-là.

En silence, je l’écoute me raconter son arrivée dans le groupe aux côtés de Marc, leur confiance mutuelle. Quelque chose en moi me titille, me dérange. Je suis vraiment un mec dégueulasse pour ressentir de la jalousie auprès de cet homme qui vient de décéder. Il est mort putain. Et moi je suis là, comme un con à jalouser la confiance qu’Aidan et lui ont pu partager. Parce que cette confiance, c’était moi qui l’avait avant. Entre nous, c’était à la vie à la mort. Jamais l’un sans l’autre. Et on a tout fout en l’air, on a brisé ce lien sans la moindre once de respect. Et si je suis tout de même content d’apprendre qu’il a trouvé quelqu’un d’autre en qui placer sa confiance en mon absence, l’amertume de me savoir remplaçable me fait pincer les lèvres et me serre la gorge. « C'est ce genre de boulot que je ne te confierai pas, pour l'instant. » Le coup fatal. Il ne dit pas ça dans le but de me vexer ou de me blesser. Il est simplement honnête. Mais ça fait mal à entendre. J’aurais préféré qu’il me frappe à nouveau en plein visage. Ça aurait sans doute été moins douloureux et plus facile à encaisser.

Mais après le speech que je lui ai vendu sur le fait que je suis encore en rodage au sein d’Icare, je me vois mal m’offusquer de vive voix d’une telle remarque. Parce que, pour moi non plus, il n’est plus la personne en qui j’aurais aveuglement conscience, à qui je confierais ma vie dans la moindre hésitation. Cette personne prend maintenant les traits d’un certain technopathe insupportable. Le temps change les choses. C’est juste parfois plus difficile à accepter que d’autres. « Je vais retrouver ce salaud et je lui ferai payer » Ah… Là, je vais peut-être pouvoir faire quelque chose. Faire payer des gens riches pour leur comportement de merde, j’ai observé Graham faire ça un nombre incalculable de fois. « On change de sujet. Parle-moi de la Confrérie. Vous faites d'autres trucs mis à part de faire péter des laboratoires ? » Classique. Détourner l’attention pour ne plus parler de ce qui est le réel problème. En un sens, j’admire la manière dont il prend la chose. Si jamais il arrivait malheur à Vind, Graham ou Marian, je serais probablement brisé et aveuglé par la colère. Et probablement déjà en chemin pour venger ma perte. J’ose espérer qu’Aidan n’est pas aussi tête brulée que moi.

Alors je lui accorde sans trop rechigner le détournement d’attention. Après tout, si je peux un peu atténuer la peine, ne serait-ce que quelques instants, je serais un bien mauvais amis de ne pas le faire. « Hey ! Ce laboratoire faisait des expériences illégales sur le génome X. J’ai vu les otages qu’ils utilisaient comme sujet d’expériences, j’ai lu les rapports d’études, j’ai vu les schémas et effleuré l’inhumanité de ces scientifiques du bout des doigts pendant qu’on posait le C4. La méthode est peut-être extrême mais c’est la plus efficace pour lutter contre ces sociétés se camouflant derrière d’autres activités pour nous étudier comme des putains d’animaux. » Malgré mes propos, je lance un léger sourire fier à mon ami. Parce que oui, malgré l’horreur de la chose, je suis fier d’avoir sauvé tous ces mutants qui n’avaient rien demandé à personne. « On n’est pas si mauvais que ça tu sais. Ce n’est pas forcément parce qu’elle ne se voit pas que la guerre n’a pas déjà commencé. L’oppression des mutants, ça ne date pas d’hier. Et le pacifisme ne fait pas vraiment ses preuves. Il faut parfois accepter de se salir les mains pour le bien du plus grand nombre. C’est, en gros, ce qu’on fait. J’ai des confrères plus radicaux que d’autres mais globalement, on est conscient que la manière douce nous mène droit au mur. Il suffit de voir que les sapiens ont passé cette foutue loi du Registration Act que pour le comprendre. J’ai cru comprendre que t’es pas recensé non plus. C’est que, au fond, ça doit te retourner les tripes autant qu’à moi d’aller te faire poser une puce dans la nuque en attendant bien sagement que le gouvernement décide qu’on est plus gérable et ne nous traque pour de bon. »

Bon, je ne suis pas vraiment sûr que ça soit le sujet de conversation le plus funky au monde mais le débat a le mérite d’être riche et de nourrir la réflexion. « Sinon, au niveau de nos actions… En dehors des laboratoires qui explosent… On a un plan en préparation pour le moment. Si ça marche, on pourra peut-être arriver à proposer des puces pirates pour contourner le RA. Mais pour ça, Vind, l’amant de Graham, et moi, on doit passer par la case recensement et scandale politique. Bien sûr, tu gardes l’info pour toi. Je pense pas me tromper en supposant que tu ferais partie des gens heureux d’avoir une puce pirate sur la nuque. » J’écrase ma cigarette dans le cendrier et je relâche ma dernière bouffée de fumée. « Souvent, les missions comportent des risques. Mais si on ne le fait pas, je vois pas qui le fera à notre place. Après coup, je me rends compte que mon cancer m’a poussé à accepter des missions beaucoup plus dangereuses que ce à quoi j’étais habitué. Je suppose que, d’une manière ou d’une autre, je cherchais à rendre ma mort utile. Mais c’est plus au gout du jour. Mais on fait aussi des choses n’impliquant pas de morts ou de violence. Par exemple, tu ne fais pas plus pacifiste que Graham. Il a une sainte horreur de la violence. A côté de la Confrérie, c’est un hacktiviste connu sous le pseudonyme de Chipset. Il s’acharne à donner des nouvelles identités aux mutants qui n’ont pas d’autres solutions que de fuir leur famille, leurs proches. Il en accompagne un maximum dans le processus. C’est lui qui m’a fait mes papier américains d’ailleurs et je… »

Soudain, une sorte de flash. Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt ? Je dégaine mon téléphone. Et tapote furieusement sur l’écran tactile.
NIALL  (+1 (917) 242 - 9476)
Le 08/06/2016 à 15:21
Dude, j'ai un service à te demander. Victime innocente à venger, je suppose que ça te parle ? Il faudrait que tu me trouve le compte bancaire du mec qui possède "L'incomparable", c'est un diamants. Le plus gros du monde ou une connerie dans le genre. Tu serais t'assurer que ce connard fasse un don très très généreux à l'une de tes oeuvres caritatives écrans ? Bloque l'argent, j'aimerais reverser une partie de la somme à la famille du gars qu'il a fait buter. Il avait une femme et deux filles.

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J’envoie sans plus attendre le message à Graham et sans un mot pour Aidan. J’hésite à lui en parler. Je ne sais pas comment il le prendrait. Peut-être veut-il se faire vengeance lui-même mais je suis membre d’Icare aussi maintenant. Et je plains l’idiot qui essayera de s’en prendre à leurs membres. Parce que, contrairement à eux, je ne suis pas qu’une petite frappe qui fait les poches des gens. Mon CV est beaucoup plus riche que cela et mes connaissances nombreuses. Les services, ça se négocie toujours. « Je crois que je peux venger Marc et m’arranger pour que sa famille touche une somme confortable pour ne pas à avoir à se tracasser avec l’argent. »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyJeu 9 Juin - 0:20

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Niall & Aidan


Je me fige lorsque je sens sa main sur mon épaule. Des souvenirs de ce jour chez Graham me reviennent en mémoire. Soudain, je me sens mal à l'aise. Cette proximité me rappelle la scène qu'on a du jouer et le souvenir de sa main sur mes hanches me gêne profondément. C'est mon meilleur ami d'enfance et… Arg, je veux plus y penser. C'est trop malsain. Et dire qu'on a du joué ça devant des gens. Et bien, en plus ! Fallait que ce soit crédible sinon, on se serait fait choper. Le seul bon point a tiré de cette expérience, c'est que nous voir nous rouler des pelles à du pas mal faire chier la diva.

Comment en est-on arrivé là ? Non, ne répondez pas, c'est rhétorique. Je sais très bien comment on a tout foutu en l'air. Niall est partie en cure de désintox, mes parents ont rejoint les États-Unis et disons qu'on a pris des chemins très différents. Les années ne nous ont pas fait de cadeaux. On est presque devenu des étrangers. Alors certes, il crèche chez moi mais ça n'empêche pas le malaise de s'installer. Cette gêne qui flotte irasciblement dans l'air et qui ne cesse de nous marteler à quel point les choses ont mal tourné, à quel point elles ne seront plus jamais comme avant.

Tout en parlant de Marc, bouillonnant de rage, je ressentais un certain malaise et même du dégoût. J'en m'en veux d'avoir ainsi remplacer Niall. On était inséparable, jamais l'un sans l'autre. Si l'un avait des problèmes, l'autre accourait aussitôt. Quand on arrivait en ville, tout le monde changeait de trottoir. Je sens que ma remarque l'a blessé. J'ai envie de me frapper la tête contre les murs. Je suis Délicatesse, enchanté !

Je change de sujet, m'énerver tout de suite est inutile mais le jour où il remet un pays aux États-Unis, je peux vous assurer qu'il va regretter de ne pas avoir vendu son diamant plus tôt. « Hey ! Ce laboratoire faisait des expériences illégales sur le génome X. J’ai vu les otages qu’ils utilisaient comme sujet d’expériences, j’ai lu les rapports d’études, j’ai vu les schémas et effleuré l’inhumanité de ces scientifiques du bout des doigts pendant qu’on posait le C4. La méthode est peut-être extrême mais c’est la plus efficace pour lutter contre ces sociétés se camouflant derrière d’autres activités pour nous étudier comme des putains d’animaux. » Il me sourit fièrement. Je sens la colère monté en moi mais pour une fois, pas contre la Confrérie. Non, cette fois, c'est contre ces putains de laboratoires illégaux. Cependant, les méthodes de la Confrérie sont vraiment extrêmes. Je veux dire, faire sauter des buildings, c'est sûrement pas la réponse à toute cette histoire. Je ne me mettrais pas en travers de leur chemin non plus. Je ne cautionne pas leurs actions mais, en même temps, secrètement, je les admire. Je me dis qu'il en existe au moins qui ose se bouger pour faire avancer les choses.

« On n’est pas si mauvais que ça tu sais. Ce n’est pas forcément parce qu’elle ne se voit pas que la guerre n’a pas déjà commencé. L’oppression des mutants, ça ne date pas d’hier. Et le pacifisme ne fait pas vraiment ses preuves. Il faut parfois accepter de se salir les mains pour le bien du plus grand nombre. C’est, en gros, ce qu’on fait. J’ai des confrères plus radicaux que d’autres mais globalement, on est conscient que la manière douce nous mène droit au mur. Il suffit de voir que les sapiens ont passé cette foutue loi du Registration Act que pour le comprendre. J’ai cru comprendre que t’es pas recensé non plus. C’est que, au fond, ça doit te retourner les tripes autant qu’à moi d’aller te faire poser une puce dans la nuque en attendant bien sagement que le gouvernement décide qu’on est plus gérable et ne nous traque pour de bon. » Je lâche un rire sarcastique. Il a tout à fait raison. Mais pas entièrement. Évidemment, je refuse qu'on me puce comme un chien, ça va de soi. Il est hors de question que ces enfoirés mettent en place leurs foutus plans de puçage et de surveillance. Et c'est le deuxième point qui m'importe particulièrement. Je suis un criminel, enfin… Non, un criminel, disons les choses comme elles sont. Ce serait stupide de ma part de permettre à la police de me tracer. Un voleur qui se fait suivre à la trace, c'est comme un pêcheur qui pêche dans une mare à sec. C'est complètement con, en effet.

« Sinon, au niveau de nos actions… En dehors des laboratoires qui explosent… On a un plan en préparation pour le moment. Si ça marche, on pourra peut-être arriver à proposer des puces pirates pour contourner le RA. Mais pour ça, Vind, l’amant de Graham, et moi, on doit passer par la case recensement et scandale politique. Bien sûr, tu gardes l’info pour toi. Je pense pas me tromper en supposant que tu ferais partie des gens heureux d’avoir une puce pirate sur la nuque. » J'esquisse un large sourire « Non, bien sûr Niall, dès ce soir, je file tout droit au commissariat le plus proche pour te dénoncer » Je secoue la tête en riant. Il n'y a pas à dire, ça m'avait manqué. Ce genre de piques gamines, c'était quelque chose que je faisais souvent et avec Niall, c'est toujours très drôle.

« Souvent, les missions comportent des risques. Mais si on ne le fait pas, je vois pas qui le fera à notre place. Après coup, je me rends compte que mon cancer m’a poussé à accepter des missions beaucoup plus dangereuses que ce à quoi j’étais habitué. Je suppose que, d’une manière ou d’une autre, je cherchais à rendre ma mort utile. Mais c’est plus au gout du jour. Mais on fait aussi des choses n’impliquant pas de morts ou de violence. Par exemple, tu ne fais pas plus pacifiste que Graham. Il a une sainte horreur de la violence. A côté de la Confrérie, c’est un hacktiviste connu sous le pseudonyme de Chipset. Il s’acharne à donner des nouvelles identités aux mutants qui n’ont pas d’autres solutions que de fuir leur famille, leurs proches. Il en accompagne un maximum dans le processus. C’est lui qui m’a fait mes papier américains d’ailleurs et je… » « Je ne savais pas, je l'imaginais pas aussi altruiste, ta diva... » Je suspend ma phrase et tente de regarder par-dessus son épaule. Il tape rapidement sur son portable. « Je crois que je peux venger Marc et m’arranger pour que sa famille touche une somme confortable pour ne pas à avoir à se tracasser avec l’argent. » « C'est pas ce qui le ramènera » Ma voix est cinglante, pleine d'amertume. Je veux faire payer personnellement à Louis Glick sa putain d'erreur. Il a le sang de Marc sur les mains et quand je le retrouverai, je m'assurerai que son diamant soit tellement enfoncé dans son putain de crâne qu'il sera enterré avec. Mes rêves de vengeance ne sont qu'une illusion, je le sais. Mais si Niall peut soulager la famille, c'est une bonne chose. « Mais merci… J'apprécie le geste ». La tension redescend. Je sens soudain toute la fatigue de la journée me peser sur les épaules, et le décès de Marc n'aide pas. J'ai du mal à me rendre compte pour l'instant. Je serre les dents. Et dire que sa famille ne pourra même pas le pleurer convenablement. A l'heure qu'il est, ces enculés ont du jeté son cadavre dans l'océan ou alors, ils l'ont tout simplement détruit. Plus que du chagrin, c'est un profond sentiment de haine qui m'habite.

Je me relève, m'appuyant sur la balustrade pour m'aider à me mettre debout, et je vais pour m'appuyer sur le rebord qui fait face à Central Park. J'observe la vie en contre-bas. Les enfants qui jouent avec les canards, le vent qui fait bruisser les feuilles et le soleil qui se couche lentement, teintant le ciel de ces couleurs si caractéristiques. Cette scène m'apporte un sentiment de sérénité, de calme intérieur. Vue d'ici, la vie semble se dérouler au ralenti, comme un film, image par image.

Je finis par me détacher de cette vision et je fais face à mon ami d'enfance « Bon, le thai ne va pas se commander tout seul. Je ou tu les appelles ? » Je dis ça d'une voix enjoué, faisant croire à un regain d'énergie. J'arbore un large sourire, heureux, en apparence. Sauf qu'en réalité, j'ai qu'une envie, c'est d'aller m'allonger et de ne plus penser à cette journée de merde. Je suis vraiment secoué et rien que l'idée de devoir encore jouer la comédie pendant quelques heures me démoralise. Mais bon, je fais bonne figure. Après tout, c'est ce que font les escrocs. Ils mentent. « Finalement, je suis pas chaud pour un truc au poulet. Je vais plutôt essayer le bœuf. Et toi, tu prends quoi ? » Je fais quelque pas et j'avance précautionneusement vers son chien, ne sachant pas trop quelle réaction le chien va adopter « Et lui, tu lui as prévu quelque chose ? » C'est vrai, je ne me souviens pas avoir racheter quelque chose pour Graeme. A part le collier anti-puces… Qui est dans l'autre sac. Fais chier. « Je crois qu'il reste du jambon dans le frigo mais je suis pas sûr. En fait, je suis pas sûr qu'il reste quoi que ce soit » Je ris doucement. Ce jeu devient lassant, vivement qu'on en finisse.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyJeu 9 Juin - 1:18



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Niall ξ Aidan

« C'est pas ce qui le ramènera. Mais merci… J'apprécie le geste. » « Peut-être pas. Mais je peux m’arranger pour que ce connard fasse don de toute sa fortune à une meilleure cause. Ce qui l’emmerdera plus qu’un peu si tu veux mon avis. » Il suffit de le regarder pour voir la tension dans ses épaules, son visage fermé, ses yeux qui hurlent le deuil. Je me sens si inutile en cet instant. Peut-être qu’il n’y a pas deux semaines, cela faisait dix ans que nous ne nous étions plus vu mais, bordel, Aidan est et restera Aidan. J’aurais été au bout du monde avec lui à une certaine époque. Et même si le temps nous a changé, a rajouté le poids de nos erreurs dans nos bagages, au fond, quelque part, on est toujours ces deux gamins inconscients qui volions de quoi se défoncer dans une pharmacie. Une belle brochette de crétins. Des sans-avenirs que certains disaient. Et pourtant… Aujourd’hui, Aidan est à la tête d’un groupe de voleur influant sur New York et je milite pour la cause mutante.

Et même si mon ami est actuellement totalement retourné, je trouve un certain réconfort à l’idée que, dans le fond, ces deux crétins défoncés sont toujours là. On a partagé beaucoup par le passé. Et ce n’est pas le genre de choses que les années peuvent ternir. Le voir dans cet état, ça me fait mal. Je déteste encore plus le fait de ne pas pouvoir faire plus pour le soutenir. Tout fraichement de retour dans sa vie que je suis, je manque de prises, de connaissances de son quotidien. Je ne bouge pas quand il va observer la vue. Je garde juste un œil sur lui. Juste au cas où. Pas que je le pense suicidaire. Mais je préfère rester prudent. Je ne me pourrais pas me le pardonner s’il lui arrive quelque chose alors que je suis là. Je joue nerveusement avec mes mains, pas trop sûr de ce dont Aidan a besoin en ce moment. Bordel… Je suis un putain d’handicapé social. Je n’ai aucune idée de comment bien faire les choses, comment lui montrer que je suis là s’il a besoin de vider son sac, que je ne vais pas le juger. Vu nos engueulades de la journée, je parie d’avance qu’il va le prendre de travers. Alors je cherche en silence une formulation qui m’a l’air correct. Chier… Le tact c’est tellement pas mon truc…

« Bon, le thai ne va pas se commander tout seul. Je ou tu les appelles ? » Quelque chose se brise en moi alors que je le vois se forcer à sourire. Le tableau est presque parfait, je peux presque avaler le mensonge. Mais la détresse dans ses yeux est réelle. « Finalement, je suis pas chaud pour un truc au poulet. Je vais plutôt essayer le bœuf. Et toi, tu prends quoi ? » Je sens quelque chose se briser en moi alors que je le vois se forcer à garder les apparences en l’état. Je n’aime pas le voir se faire du mal comme cela. Surtout que, il fut une époque, il aurait partagé sa souffrance avec moi, il m’aurait laissé l’aider, il aurait vidé son sac. « Et lui, tu lui as prévu quelque chose ? » Que puis-je faire pour l’aider ? Lorsque j’avais été moi-même dans ce genre de détresse… Comment Graham a géré la chose ? Je repense au jour où j’ai été obligé d’emménager chez lui. Je déteste penser à cette journée. Mais aujourd’hui, cela va peut-être me servir à quelque chose. Maxence avait été génial. Mais c’est un psychologue et quelqu’un ayant beaucoup de tact. Je ne suis pas capable de m’en sortir aussi bien que lui avec les mots. Graham m’avait fait un milkshake et quelque chose de tangible à quoi me raccrocher. L’image de moi, accrocher à Maxence, pleurant en silence me revient en mémoire. C’est con à dire mais, malgré ma fierté blessée, cela m’avait fait du bien.

« Je crois qu'il reste du jambon dans le frigo mais je suis pas sûr. En fait, je suis pas sûr qu'il reste quoi que ce soit » Son rire sonne creux à mes oreilles. C’est douloureux à entendre. Je me lève et je m’installe face à lui. Mon regard cherche le sien. « Bro… » Depuis combien de temps ne l’ai-je plus appelé ainsi ? Cela me ramène bien des années en arrière. « … je ne sais pas à quoi tu es en train de jouer mais… C’est moi. C’est Niall. Je ne vais pas te juger, me moquer ou te laisser en plan. A l’époque, on partageait tout. » Sur une impulsion, je l’attrape par les épaules et je le tire à moi pour l’étreindre doucement mais fermement. « J’imagine pas l’horreur que tu es en train de vivre. Je deviendrais fou si ça arrivait à quelqu’un de la Confrérie ou à toi. Tu n’as pas à feindre quoi que ce soit quand nous sommes seuls Aidan. Comme par le passé, j’suis là pour t’aider à te relever quand tu trébuches. Alors, pitié, ne joue pas le jeu des faux sourires avec moi. Ca me brise le cœur de te voir dans cet état. »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyJeu 9 Juin - 21:54

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Niall & Aidan


De qui je me moque ? A quoi je joue ? Mon sourire n'est plus qu'une façade qui s'effrite lentement. Niall n'est pas stupide, il me connaît trop bien. Je ne doute pas un seul instant qu'il m'a démasqué. Malgré cela, je continue, tentant jusqu'au bout de sauver les apparences. Je n'ai pas envie d'en parler, je ne veux pas partager ce chagrin qui me bouffe les entrailles, je ne veux pas lui imposer ça. A une certaine époque, je lui aurai dis, j'aurai déjà craqué depuis longtemps. Lui aussi, d'ailleurs. Toutes ces années ont érodé notre amitié et ce lien indéfectible qui existait entre nous. On partageait tout et on était inséparable. Ah ! Regardez nous aujourd'hui, deux inconnus communiquant à peine. Et malheureusement, ce n'est pas ce soir que ça changera, je n'ai pas l'intention de d'exhiber mes cicatrices. Non, pas ce soir, pas maintenant et pas devant lui. Je refuse. Ma putain de fierté m'en empêche, je ne m’effondrerai pas.

Tandis que mon rire résonne dans l'air, creux et insipide, mon cœur se brise. Ma gorge se serre mais je ne céderai pas. « Bro… » Ce mot me fait l'effet d'une claque. Depuis quand ne l'ai-je pas entendu ? Ce surnom fait remonter de doux souvenirs d'Écosse. La brise marine fouettant les côtes escarpées, amenant avec elle les senteurs de la mer. « … je ne sais pas à quoi tu es en train de jouer mais… C’est moi. C’est Niall. Je ne vais pas te juger, me moquer ou te laisser en plan. A l’époque, on partageait tout. » Je sens ma carapace tomber en pièces, se désagréger au fil de ses paroles. Cette sincérité fraternelle me touche, me ramène en arrière. Je me sens à nouveau adolescent, insouciant et stupide comme je l'étais autrefois. Comme on l'était.

Je lève les yeux vers lui, je serais presque tenté de me laisser aller mais je serre les dents. Je ne veux pas lâcher prise maintenant, pas après avoir tenu aussi longtemps. Mon jeu est percé à jour mais je continue de bluffer, affichant un semblant de bonne humeur. Je me hurle intérieurement de tenir bon, que ce sera bientôt terminé mais Niall me prend dans ses bras. « J’imagine pas l’horreur que tu es en train de vivre. Je deviendrais fou si ça arrivait à quelqu’un de la Confrérie ou à toi. Tu n’as pas à feindre quoi que ce soit quand nous sommes seuls Aidan. Comme par le passé, j’suis là pour t’aider à te relever quand tu trébuches. Alors, pitié, ne joue pas le jeu des faux sourires avec moi. Ca me brise le cœur de te voir dans cet état. » Ces derniers mots m'achèvent. Je n'ai pas la force de me braquer, pas la force de m'extirper de son étreinte. Je suis épuisé, fatigué. Ma volonté de résister n'est plus qu'un murmure, un souffle, remplacé par la lassitude et l'abandon.

Et je craque.

Les larmes coulent à flots, en silence. Ma fierté en prend un sacré coup, mon ego blessé se rebelle, mon orgueil m'ordonne de me ressaisir, de remettre mon masque de plâtre mais je ne fais rien. Je suis à bout de souffle. Je me contente d'extérioriser toute cette colère, cette rage, cette haine, ce chagrin par un flot de larmes. Marc était plus qu'un simple membre d'Icare. La confiance mutuelle qu'on s'accordait touchait presque du doigt celle que j'entretenais avec Niall, à l'époque. Il avait été là dans les moments difficiles, on se serrait les coudes et cet enfoiré l'a abattu comme un chien. La frustration me retourne l'estomac. Mon impuissance me rend fou. Marc méritait mieux que ça.

Collé contre le torse de Niall, je me laisse aller. J'ai l'impression de voir toute ma dignité partir en fumée, me laissant, telle une petite chose fragile. Je m'en veux. Je m'en veux d'être aussi lâche, aussi fragile, aussi faible. Au lieu de pleurer, je devrais partir en croisade afin de retrouver ce salaud. Au lieu de pleurer, je devrais agir, je devrais me révolter, m'indigner. Cette aigreur étouffe les sanglots, formant une boule irritante et amère dans ma gorge. Je ne dis rien, fermant les yeux le temps de retrouver un semblant de calme. Impossible « Je ne veux pas seulement l'emmerder. Je veux lui prendre et détruire la moindre chose à laquelle il tient. » J'écume de rage. « Putain, j'arrive pas à y croire » Je tente de retenir une nouvelle vague de larmes mais c'est peine perdue. Elles roulent toute seule sur mes joues tandis que ma colère se consume et s'évapore dans l'air.

On reste de longues minutes ainsi. La gêne que je ressentais tout à l'heure n'a plus sa place dans ce torrent de haine, de frustration et de douleur. J'ai pas la force, ni l'envie, ni le courage de m'indigner et de le repousser. Je veux juste oublier. « Le pire dans cette histoire, c'est que sa famille ne pourra même pas le pleurer dignement ». Pas de corps. Juste une phrase, trois mots : Il est mort. Il n'y aura pas de procès. Sa femme et ses enfants se recueilleront sur une tombe vide. Et ils m'en tiendront pour responsable. Je ne peux pas leur en vouloir. Je me tiens aussi pour responsable. Je suis rongé par le remord et la culpabilité.

Mon regard se pose sur mon ami d'enfance. J'ai les yeux boursouflés et la vue brouillée. Je dois vraiment être dans un sale état « Je suis désolé de t'infliger ça ». Je m'étais juré de le laisser en dehors de ça. Je m'étais juré de ne pas craquer, de ne pas me briser devant lui mais, une fois de plus, j'avais foiré. Il n'avait pas à subir ça. Je tente une nouvelle fois de détourner l'attention « Tu devrais peut-être appeler le resto thai avant que ça ferme ». Je peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. Je suis obligé de changer de sujet, j'ai déjà beaucoup trop exposé mes faiblesses. Je veux me  dégager de son emprise. Je me sens ridicule. Je voudrais tenter une nouvelle fois de sauver les apparences. Mais c'était inutile. Mes plaies étaient à vif et ma carapace n'était plus que poussières. Je déteste être celui qu'on plaint, je déteste être la brebis galeuse du groupe et mes peines ne concernent que moi. Mais pour une fois, rien qu'une seule, je m'autorise cet instant, cette étreinte avec mon ami d'enfance.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyVen 10 Juin - 1:55



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Niall ξ Aidan

Les premiers soubresauts se font sentir rapidement, et je laisse Aidan craquer dans mes bras, se laisser aller à son chagrin. Silencieusement, je reprends cette place qui a si longtemps été la mienne. Mon regard se perd dans le lointain alors que j’essaye de ne pas penser à la dernière fois où j’ai vu ce genre de scène. J’étais à la place d’Aidan, c’était moi qui venais de perdre quelque chose. Ma gorge est nouée. Je déteste voir mon ami dans cet état, je répugne le souvenir qui semble vouloir me hanter pour la soirée, l’écho de mes propres moments de douleurs. Maxence m’avait laissé pleurer dans ses bras pratiquement sans un mot. Il avait attendu que je me calme. C’est probablement ce qu’il est plus sage de faire ici. D’une main, je caresse doucement le dos de mon ami d’enfance. Cela n’apaisera pas la douleur mais un geste de réconfort tout simple peut faire parfois tellement de bien. Je me souviens du soulagement que cela a été quand je me suis rendu compte que je n’étais pas seul, ce jour là où j’ai craqué devant Maxence et Graham.

Mais, malgré tout cela, je préfère le savoir honnête avec moi. Je préfère le voir extérioriser plutôt que de me donner du sourire de façade, comme si j’étais un putain d’étranger. Je suis un enfoiré. Un égoïste, un opportuniste. Je me donne le sentiment de profiter de sa perte pour tenter vainement de récupéré ce que l’on a perdu. Si j’ai bien compris, ils étaient proches tous les deux, ils partageaient plus qu’une complicité. C’était le gars qui avait pris ma place, tout comme Graham à partiellement prit la sienne pour moi. Et comme un putain d’opportuniste, je profite de son deuil pour retrouver cette place de confiance auprès du blond. Je me dégoute un peu. Mais le fait qu’il ai vraiment besoin d’un pillier sur lequel s’appuyer me déculpabilise un peu… Un peu.

Son dos vouté, son front contre mon torse, ses mains agrippant mon t-shirt, ses larmes le trempant, je ne pense pas l’avoir vu un jour aussi mal. Pas même lors d’un bad trip quelconque. Doucement les sanglots se calment mais je sais que ce n’est pas finit. Pour ça, on a toujours été pareil. On s’en est toujours mit plein la gueule à cause de nos fiertés personnelles, on a toujours retenus nos larmes parce que ‘pleurer c’est pour les faibles’. Ce n’était que la première vague qui venait de passer. Il y reviendra. Je ne relâche donc pas mon étreinte, gardant sa chaleur tout contre mon torse, comme si mes bras pouvaient le protéger de la souffrance du monde. Quelque part, j’aimerais que ce soit le cas. Je ne suis pas proche de beaucoup de monde. Mais pour ces personnes, … Je serais capable de tellement de choses pour elles. Pour être sûr qu’elles aillent bien, pour les protéger, pour ne pas qu’elles souffrent. J’ai conscience d’une chose. Je suis un homme riche. Parce que toutes ces personnes pour qui j’irais au bout du monde sont une plus grande richesse que tous les biens matériels que je ne pourrais jamais amasser. Si seulement je pouvais tous les protéger de ce genre de souffrances.

Mon téléphone vibre dans ma poche mais je n’y prête pas attention. Ça doit être Graham qui me répond. J’aurais tout le temps du monde pour y jeter un œil par la suite. Ce n’est pas vraiment le moment pour jeter un œil à son téléphone. Même si cela peut venger Marc. « Je ne veux pas seulement l'emmerder. Je veux lui prendre et détruire la moindre chose à laquelle il tient. Putain, j'arrive pas à y croire. » Et voilà… Comme prévu, le retour des larmes. Je me sens paumé, comme un gars devant désamorcer une bombe mais sans le moindre manuel ou la moindre connaissance dans le sujet. Je suis le roi pour mettre les pieds dans le pat, pour vexer sans le vouloir. Alors je ne dis rien. Je laisse le silence consumer le moment. Instinctivement, ma main caresse son dos, se voulant apaisante. « Le pire dans cette histoire, c'est que sa famille ne pourra même pas le pleurer dignement » Je pince les lèvres. Que voulez-vous répondre à cela ? Oui, cette situation est horrible, oui c’est intenable. C’est triste à crever. Il n’y a rien de positif dans tout cela, il n’y a rien que je puisse dire pour le réconforter parce que oui, sa famille va enterrer un cercueil vide, elle ne saura jamais ce qu’il est advenu du corps. Et c’est dégueulasse. Mais ce sont aussi les risques du métier. On ne fait pas ce genre de boulot en pensant que cela n’arrivera jamais. On le sait tous, chaque mission peut être la dernière. Et comme Icare, à force de voler trop près du soleil, on finit tous par y perdre nos plumes. Ensuite il ne reste plus que la longue chute vers l’enfer. Pour nous comme pour nos proches.

Mais lui balancer ça à la gueule serait plutôt rude. Alors je ferme la mienne et je me contente de compatir physiquement. Je passe une main dans ses cheveux, le regard toujours perdu vers l’horizon. Il a les cheveux vachement doux… Je ne me souvenais pas de cela… « Je suis désolé de t'infliger ça » Sa voix me ramène à la réalité. J’ai vraiment fait un aparté sur ses cheveux alors qu’il est dans cet état ?! Je suis vraiment le dernier des gros connards. Mon regard retombe sur le sien. Ses yeux sont rouges, gonflés. Ses joues aussi sont rougies par l’émotion, des sillons humides y traces leur route. « Tu n’as pas à t’excuser. Tu en ferais autant pour moi. Et je serais probablement bien plus difficile à gérer que toi. » « Tu devrais peut-être appeler le resto thai avant que ça ferme » Encore un détournement d’attention. Classique. Il ne peut juste pas s’en empêcher n’est-ce pas ? Je lui ébouriffe les cheveux et, d’une main, je le pousse vers l’intérieur, relâchant enfin mon étreinte.

« Je m’en charge. File prendre une douche bien chaude, ça te fera du bien. Du bœuf pour toi et du poisson pour Le Chat, c’est ça ? » J’ouvre la porte qui mène au salon et je le pousse à l’intérieur dans plus de cérémonie. Je vais ensuite faire un tour rapide de la terrasse pour ramasser la bouteille de whisky. Graeme sur les talons, je rejoins l’intérieur de l’habitation. J’observe mon ami disparaitre à la salle de bain et, une fois que j’entends l’eau couler, je m’autorise un soupire de fin du monde. Je ne sais vraiment pas gérer ce genre de situations. Et je ne le saurais probablement jamais. Je sors mon téléphone de ma poche pour constater la réponse de Graham. Parfait. Je tapote rapidement une réponse avant de passer commande au thai le plus proche. Je fais au plus simple et je commande trois plats. Un pour Aidan, un pour Le Chat et un pour Graeme. Avec les événements de la journée, j’ai l’estomac trop noué que pour avaler quoi que ce soit. Quand je raccroche, mes mains tremblent un peu. La fatigue de la journée. Je me sens lessivé. La mission du jour avait déjà été éprouvante pour moi. Rajouter à cela des retrouvailles déchirantes, un vidage de sac en règle, une dispute et un ami en deuil à gérer, cela commence à faire beaucoup.

Je m’effondre dans le fauteuil, m’y allongeant de tout mon long. Je soupire d’aise cette fois ci. Je m’autorise à fermer les yeux. Les bruits lointains de la douche me bercent par leur monotonie et avant que je n’ai le temps de me rendre compte que je suis en train de m’assoupir, je me suis déjà endormi. Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, une odeur de cuisine embaume les lieux. Je me redresse maladroitement, l’esprit encore embrumés par le sommeil et les membres encore gourds. Une fois assis, je passe une main sur mon visage. Je me relève et je fini par trouver Aidan à la cuisine. « Pardon, je me suis assoupi. Je te dois combien pour le repas ? »Je brule de lui poser la question mais je ne lui demande pas s’il va un peu mieux. Cela me rendait dingue quand Graham passait son temps à se renseigner sur mon état psychologique. Je ne vais pas imposer cela à Aidan. Cela risquerait de finir avec me tête faisant la rencontre d’un mur. Et je tiens à garder mon nez en l’état. Du coup, naïvement, j’essaye la solution du faire-comme-si-de-rien et attendre qu’il vienne m’en parler de lui-même. Mais si Aidan est toujours comme moi sur ce genre de choses, je risque d’attendre longtemps… Je suppose que je verrais bien comment les choses se passent.
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyVen 10 Juin - 23:34

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Niall & Aidan


« Tu n’as pas à t’excuser. Tu en ferais autant pour moi. Et je serais probablement bien plus difficile à gérer que toi. » Évidemment que j'en ferais de même pour toi. Comme au bon vieux temps mais malgré son affirmation, je ne peux m'empêcher de me sentir gêné oppressant. Je me sens mal d'exposer ainsi mon deuil devant Niall. Si les rôles avaient été inversés, je suppose que lui aussi, n'aurait pas voulu se briser ainsi devant moi. Je me sens vulnérable et j'ai horreur de ce sentiment. Je tente de reprendre la maîtrise de mes émotions. Je savais que ça pouvait arriver, on est jamais à l'abri d'une erreur et la moindre faute est fatale sur ce genre de missions. Si Marc n'avait pas été tué, il aurait sûrement fini ses jours en prison. Ou pire. Cependant, même si je m'y étais préparé, le choc a été trop violent, trop impitoyable. Il ébouriffe mes cheveux. Ce geste emporte toutes mes pensées morbides. Je pousse un cri de protestation « Eeeeh ! » Je les remets en place « Touche pas à ça, c'est mon arme de séduction massive ». Je ris franchement, l'espace d'un instant, j'ai l'impression de retomber en enfance, l'esprit clair et insouciant. Et puis, la réalité me revient en pleine face, comme une gifle. Mon sourire s'efface et mon regard retrouve sa lueur terne et sableuse.

« Je m’en charge. File prendre une douche bien chaude, ça te fera du bien. Du bœuf pour toi et du poisson pour Le Chat, c’est ça ? » « Ouep, t'as tout compris » Il me pousse à l'intérieur. Je me dirige d'un pas lent vers la salle de bain, jetant un dernier coup d’œil à Niall avant de fermer la porte. Je me déshabille et je rentre dans la douche. L'eau chaude qui ruisselle sur ma peau me fait un bien fou. Je me serai presque assoupi, adossé contre la paroi, les yeux fermés, savourant l'instant. Je me lave le visage, tentant d'effacer toutes les traces visibles de mon craquage psychologique. J'ai envie de me taper la tête contre les murs. Putain, j'ai vraiment pleurer devant Niall ? Ugh, je me dégoûte. Ma fierté en a pris un sacré coup. J'ai qu'une envie, c'est d'enfouir ma tête dans un trou comme une autruche et de rester comme ça pendant plusieurs années. Au moins le temps que tout ça soit oublié.

Je tourne la tête vers la petite armée de bouteilles de gels douches et de shampoings soigneusement alignés. Il y a ceux de Niall et les miens. J'en verse une petite noisette dans ma main et j'ébouriffe mes cheveux, formant une belle mousse blanche qui me tombe sur le visage. J'entends sonner à la porte mais je ne bouge pas. Niall va y aller, c'est lui le plus près. Je tends l'oreille et la sonnette continue de devenir folle. J'étouffe un juron, il fait chier quand même. Je noue négligemment une serviette autour de ma taille et sort en trombe pour aller ouvrir au livreur. Ah merde, j'ai filé l'argent pour le thai au brun. Je cours vers le canapé où il est avachi, profondément endormi. Je glisse subtilement ma main dans sa poche pour reprendre les billets et je retourne ouvrir au livreur.

Je vais poser tout ça à la cuisine, une douce odeur de cuisine et d'aliments exotiques embaument l'appartement. Tandis que je sors les plats du sac, j'entends Niall qui se réveille « Pardon, je me suis assoupi. Je te dois combien pour le repas ? » « Laisse tomber, c'est réglé » J'amène les plats sur le comptoir « T'as pris quoi toi ? ». J'affiche un sourire de façade, toujours. Je vais mieux qu'avant. Le choc de la perte est un bruit sourd, constant et gras, que je parviens à camoufler sous cet air joyeux mais une seule contrariété et je risque de sombrer encore une fois. Je siffle et je vois le félin se faufiler entre mes jambes en miaulant. Je lui pose le plat de poisson à l'écart sur le sol pour éviter qu'on lui marche dessus. Je n'ai pas faim. Soudain, une révélation. Putain, je suis encore à poil, les cheveux pleins de mousse avec juste une serviette nouée autour de la taille. Bordel de merde ! Je me passe une main dans le cou et je sors d'une voix pressante, légèrement hésitante « Hum… Je vais finir de me doucher. Commence à manger ».

Je me rince les cheveux et je finis de me laver. Je ris tout seul, j'ose même pas imaginer la tête du livreur quand il a du me voir débarquer presque à poil. Bon, je ris pas trop fort sinon Niall va croire que j'ai complètement péter les plombs et que je suis devenu fou à me marrer tout seul. Je me rhabille et je retourne à la cuisine. La douche m'a un peu ouvert l'appétit. J'attrape mon plat. Il a une couleur bizarre… Mais ça sent bon « Faut que je t'avoue un truc, j'ai jamais mangé thai de ma vie » Je reluque de tous les côtés ce truc à base de bœuf. Merde, je savais que j'aurai du prendre le poulet. Je jette un œil au Chat, il se régale donc je suppose que ça ne doit pas être mauvais. Je prends une bouchée « Oh putain, c'est dégueulasse ». J'ai un fou rire. La pression, sans doute, cumulée à la fatigue et voilà que je commence à rire à plein poumon. Ce truc est infâme, je sais pas comment on peut avaler une chose pareille. Je savais que les couleurs bizarres, ça annonçait rien de bon. Bah, j'avais raison. C'est pas bon. Je jette un regard à Niall, ayant un mal fou à reprendre mon calme « Et toi, c'est comment ? »

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptySam 11 Juin - 1:14



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« Laisse tomber, c'est réglé. T'as pris quoi toi ? » Je ne percute pas tout de suite. A vrai dire, je suis un peu perdu dans la contemplation du blond. Je n’avais pas percuté tout de suite en arrivant dans la cuisine mais… Il est pratiquement nu. Je cligne des yeux à plusieurs reprises. J’ai l’impression d’être dans un mauvais porno. Ou alors, je dors encore et je suis en train de commencer un rêve érotique ? Il faut bien dire les choses telles qu’elles le sont ; malgré sa carrure de gringalet, Aidan est vraiment pas mal foutu. Mon regard suit le chemin d’une goutte qui coule derrière son oreille, poursuivant sa course dans sa nuque, glissant le long de sa clavicule. Elle se glisse dans les creux de ses pectoraux avant de se perdre sur son ventre musclé et de, enfin, se faire avaler par la serviette qui le serre la taille. Hum… C’est moi où il fait chaud ici ? Je me force à remonter mon regard. Ses cheveux pleins de savon collent à son visage, terminant le tableau érotique se jouant devant moi. Bordel Niall, c’est Aidan, tu devrais pas réagir comme ça face à lui. « Hum… Je vais finir de me doucher. Commence à manger » Je marmonne quelque chose d’intelligible. Je m’efface de l’encadrure de la porte et je le laisse passer. Mes joues chauffes un peu. Putain, faites qu’il n’ait pas remarqué mon état. Pour dire ce qu’il en est… Je n’ai plus été intime avec qui que ce soit depuis un moment et Aidan est loin d’être désagréable à regarder.

L’odeur de son gel douche me chatouille les narines et je ferme les yeux alors qu’il me dépasse pour de bon. Stop Niall. Arrête ça. Il s’agit d’Aidan. Ton meilleur ami d’enfance. Tu ne peux pas sérieusement te sentir à l’étroit dans ton pantalon parce que tu l’as vu pratiquement nu et totalement trempé ! Heureusement pour moi, la porte de la salle de bain se referme et j’entends à nouveau l’eau de la douche couler. Je me déteste putain. Je ne suis qu’un animal. On parle de mon ami d’enfance là. Je le considérais comme un frère à une époque. Je vais me passer un peu d’eau froide sur le visage à l’évier de la cuisine, espérant que cela refroidirait mes ardeurs. C’est une douche froide qu’il me faudrait là. Je passe mes mains humides dans mes cheveux et je jure à voix haute. Je m’insulte, je me traite de tous les noms.

J’essaye de me changer les idées, de ne pas penser à cette goutte se perdant sur la peau d’Aidan, sur ce corps que seul une serviette séparait de la nudité. J’ouvre le plat que j’ai commandé pour mon chien et je vais le vider dans sa gamelle. Il ne faut pas à longtemps à Graeme pour être présent et commencer à manger. Je caresse un bref instant mon chien et je repense aux événements marquants de la journée. Aux événements qui font que cela n’a aucun sens de physiquement réagir face au corps d’Aidan. Adossé au mur, je me repasse les événements de la journée, les yeux fermés. Je n’en suis même pas encore arrivé à Jeff que, déjà, les choses sont… retournées en ordre. « Faut que je t'avoue un truc, j'ai jamais mangé thai de ma vie » Faites qu’il est habillé. Tout concentré que j’étais, je ne l’ai pas entendu arriver. Je suis frustré du désir non assouvit mais, lorsque j’ouvre les yeux, je ne peux m’empêcher d’être soulagé. Il est habillé. C’est déjà ça.

Je sens le poids de la culpabilité me peser lourdement sur les épaules alors que je lui sers un sourire qui n’est qu’à moitié naturel. « Sérieusement ? Comment tu as fait pour vivre aussi longtemps à Manhattan sans jamais manger thai ? Même moi qui était à la rue, je mangeais thai au moins une fois par mois. » Je l’observe goutter et je ne peux m’empêcher de rire en voyant son visage se tordre de dégout. Cela n’enlève pas le poids de la culpabilité mais ça a le mérite de l’alléger. « Oh putain, c'est dégueulasse » Son rire se joint au mien. Ils ne sont pas totalement sincères, l’un comme l’autre sont nerveux. Dormir un peu m’a fait du bien mais je suis tellement fatigué. Si Aidan ne venait pas d’apprendre la mort d’un proche, je serais sans doute déjà au fond de mon lit à me traiter de crétin pour avoir été attiré par mon ami d’enfance.

Je me décolle du mur et je le rejoins. J’attrape sa fourchette et je lui vol un morceau de bœuf. « Et toi, c'est comment ? » Je prends le temps d’avaler avant de lui répondre. « Je mange pas ce soir. J’ai l’estomac totalement retourné depuis qu’on a croisé Jeff. C’est pas si mauvais que ça ton truc. Enfin, c’est mangeable quoi. » Je lui ébouriffe une nouvelle fois les cheveux. Ces derniers étant encore humide, ma main me revient couverte d’eau. « On voit bien que t’as jamais vraiment eu faim hein… » La remarque pourrais paraitre auto-apitoyante mais il n’en est rien. Je la lance avec un sourire taquin. « Il me reste de quoi faire des mac’n’cheese dans ma partie du frigo et mes placards si tu veux. On partagera les restes de ton thai entre Le Chat et Graeme. »

Mon regard accroche ses lèvres et, du bout du pouce, je vais recueillir un peu de sauce qui en dépasse. Tout obnubilé que je suis par ses lèvres, je ne me rends pas compte que je lèche mon pouce alors que je vais jusqu’au dit frigo pour sortir de quoi cuisiner ce plat basique et si cher à la culture américaine. Et de quoi me servir un verre d’eau aussi. Bien que je pense que j’aurai plutôt besoin d’une cuite au whisky en ce moment… Je prépare une casserole d’eau et je la mets à bouillir. Je suis loin d’être un chef en cuisine. A vrai dire, je suis vraiment nul en cuisine. Mes compétences culinaires se résument aux mac’n’cheese et aux toasts au fromage. Le reste, je le foire presque systématiquement. Il y a toujours un morceau pas cuit, cru ou cramé… quand je ne foire pas mes assaisonnement en oubliant le sel ou le poivre, voir, dans le pire des cas, en vidant le pot de sel par erreur sur ma viande.

Alors que mes mains s’activent à préparer la casserole, je cherche un sujet de conversation. Je ne veux pas parler de Jeff ou de mon passé, Marc est un sujet sensible, tout comme Icare. J’aimerais lui parler de l’opération démolition que je viens de lancer auprès de Graham mais je ne veux pas le mêler à ça. Il n’a eu de cesse de répéter qu’il ne cautionnait pas les méthodes de la Confrérie. Je ne veux pas que par colère ou besoin de vengeance il n’ait à déroger à ses principes. Alors je le fais à sa place. Il sera toujours temps de le lui dire une fois que ce sera fait. Les gens ayant encore une moralité de nos jours, ça se fait rare. Ce serait criminel de tuer cela chez Aidan, de le laisser se salir les mains à cause de l’aveuglement de la colère. Alors je lui souris lorsque je me tourne vers lui. « Je me demandais… C’est quoi le truc que tu as mentionné tout à l’heure quand j’ai parlé de dragon ? » Cela met toujours Graham de bonne humeur quand il me fait découvrir les années de cinéma que j’ai raté. Je suppose que laisser Aidan faire ma culture pourrait lui faire plaisir aussi et lui remonter le moral…
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 12 Juin - 1:53

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Niall & Aidan


Il me sourit. J'arque un sourcil devant son visage décomposé. Je meurs d'envie de lui si quelque chose ne va pas. Il ne s'est pourtant rien passé. Je veux dire, la seule chose qui pourrait peut-être arriver, c'est que Graeme lui marche sur le pied. Et encore, le chien est tranquillement en train de manger. Il semble vraiment retourné. Ma curiosité prend le dessus « Tout va bien ? ». Je vais m'asseoir tandis que je coiffe mes cheveux vers l'arrière. J'aime pas sentir l'eau me dégouliner sur le visage. Je continue de le dévisager « Il y a un problème ? ». C'est étrange ce changement de comportement en si peu de temps. Je crois que c'est la première fois que je le vois aussi perturbé. Je porte ma fourchette à la bouche « Sérieusement ? Comment tu as fait pour vivre aussi longtemps à Manhattan sans jamais manger thai ? Même moi qui était à la rue, je mangeais thai au moins une fois par mois. » C'était ça qui le gênait autant ? Ma réflexion ne se porte pas plus loin. Les saveurs immondes qui m'inondent les papilles m'empêchent de me concentrer sur autre chose que sur ça. Tout va mal. La cuisson, le sucré/salé est super mal dosé et bordel, ça arrache la bouche tellement c'est épicé. D'habitude, j'aime bien ce qui est relevé mais là, ils ont juste foutu les piments tels quels et bon appétit.  

Je le vois s'avancer vers moi. J'ai tellement ri que j'ai des larmes aux coins des yeux. Je souffle un bon coup tandis que Niall me pique ma fourchette et qu'il goûte un bout de bœuf « Je mange pas ce soir. J’ai l’estomac totalement retourné depuis qu’on a croisé Jeff. C’est pas si mauvais que ça ton truc. Enfin, c’est mangeable quoi. » « Tu plaisantes ? C'est infââââââme… AH, touche pas mes cheveux ! » Je proteste contre sa main qui vient mettre le dawa dans mes cheveux. « On voit bien que t’as jamais vraiment eu faim hein… » « C'est petit ça » « Il me reste de quoi faire des mac’n’cheese dans ma partie du frigo et mes placards si tu veux. On partagera les restes de ton thai entre Le Chat et Graeme. » J'acquiesce.

Je vois sa main approcher de mon visage. Instinctivement, je me recule. Je me recule jusqu'à un point où si je vais plus loin, je vais me retrouver le cul par terre. Je vais une sorte de grimace bizarre tandis qu'il enlève le reste de sauce qu'il me reste au coin de la bouche. Je lui jette un regard soupçonneux « Euh… Merci, bro ». Ok. C'était inattendu. Je ne m'attendais pas à ça. Je sais pas trop quelle réaction adopter. Cette soudaine proximité avec mon ami d'enfance me met plutôt mal à l'aise. Je veux dire, il y a un peu moins d'une heure, je craquais dans ses bras. Mettez-vous à ma place deux secondes.

Je me tourne sur ma chaise afin de le regarder cuisiner. Je suis curieux. J'ai toujours adoré faire la cuisine. C'est une activité que je trouve relaxante. Si je devais citer le plat que je préfère faire, ce serait les pizzas. Tout simplement. C'est pratique, c'est facile, c'est pas cher et les possibilités sont infinies. Tout ce que j'aime. Je saute de ma chaise et je vais m'adosser contre le frigo pour pouvoir jeter un œil par-dessus son épaule. Je regarde ses mains s'activer, préparant l'eau à bouillir. Je lui lance une petit pique taquine « Je savais pas qu'on apprenait à cuisiner à la rue » Si ça pouvait sembler méchant, mon ton ne contenait aucune animosité. Au contraire, je souriais. Ce genre de blagues est à double tranchant. Certaines personnes le prennent extrêmement mal, à chaque fois. Mais avec Niall, on se connaît depuis si longtemps qu'on sait quand l'autre est sincère ou pas. Là, je m'attends à une réponse cinglante du même acabit. Je serais sûrement déçu s'il s'offusque. Ou pire, s'il laisse couler.

L'eau commence à bouillir et il se tourne vers moi « Je me demandais… C’est quoi le truc que tu as mentionné tout à l’heure quand j’ai parlé de dragon ? » J'ai un moment de blanc. Merde, j'ai dis quoi déjà tout à l'heure ? Je retrace notre discussion et… « Oh, tu veux parler de Skyrim ? C'est un jeu vidéo vachement cool où tu peux tuer des gens, buter des dragons, aider des demoiselles en détresse, brûler des ours mais où t'as pas le droit de tuer les poulets… Et les enfants sont intouchables » Quand j'ai découvert qu'on ne pouvait pas tuer les enfants, j'étais franchement frustré. Jusqu'à présent, le jeu m'avait offert une liberté presque totale et là, il me refusait le meurtre de gosse sans défense. Une putain de déception. « Tu as des quêtes à accomplir. La principale et toutes celles annexes. T'as vraiment une grande liberté de jeu. C'est un monde ouvert où tout, ou presque, est possible. Je l'ai sur mon PC, tu pourras y jouer, si tu veux » Parler de Skyrim m'a vraiment remonté le moral. Je ne compte plus le nombre d'heures que j'ai passé dessus, à parcourir Bordeciel en long, en large, en travers et en diagonale. Malheureusement, je n'ai pas réussi à arriver au bout de la quête principale. Il y a tellement à faire et, il faut l'avouer, les quêtes annexes consistant à aller cueillir des fleurs sont quand même vachement plus intéressantes.

Mon regard est attiré vers l'eau, désormais en ébullition « Je crois que ton eau est prête ». Je le laisse s'occuper de la casserole tandis que je retourne à notre sujet de conversation précédent « Skyrim est vraiment bien mais il y a tellement d'autres jeux que tu dois absolument essayer au moins une fois. Mass Effect le premier. C'est un RPG où tu es le commandant d'un vaisseau spatial et, suivant les choix que tu fais dans le jeu, la fin sera différente. » Je me décolle du frigo et je vais me servir un verre d'eau « Après, dans ce style là, il y a aussi Undertale. Suivant tes choix, le jeu va prendre telle ou telle tournure. » Je vide complètement mon verre. J'arrive pas à me débarrasser du goût dégueulasse du plat thai « Après, je t'avouerai que si le jeu a de jolies musiques, c'est un plus et c'est trois là ont vraiment des OSTs de fous » Je finis par m'arrêter de parler. Il ne faut vraiment pas me lancer sur ce sujet là sinon, on est parti pour des heures. Je m'appuie contre le comptoir, la réalité des choses reprenant peu à peu le dessus. Parler d'autre chose m'a vraiment fait du bien mais la seule chose que je demande, c'est une bonne nuit de sommeil.

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyDim 12 Juin - 14:49



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« Je savais pas qu'on apprenait à cuisiner à la rue » Je lève un sourcil et je lui coule un regard. J’ai du mal à retenir le début de demi-sourire qui étire le coin de mes lèvres. « Je savais pas que la tenue officielle d’Icare c’était la serviette nouée autour de la taille. Belles jambes d’ailleurs. Et je te rappelle que ça fait plus d’une demi-année que je ne suis plus à la rue. » Bon, la vérité, c’est que je suis effectivement terriblement mauvais en cuisine mais ça, je suppose qu’il ne tardera pas à s’en rendre compte. Au moins, je sais faire les mac’n’cheese. Ils ne sont pas parfaits non plus mais au moins, ils sont mangeables. « Oh, tu veux parler de Skyrim ? C'est un jeu vidéo vachement cool où tu peux tuer des gens, buter des dragons, aider des demoiselles en détresse, brûler des ours mais où t'as pas le droit de tuer les poulets… Et les enfants sont intouchables » Je lève un nouveau un sourcil. Au moins, la diversion semble fonctionner. Je le sais maintenant ; pour ce genre de chose, il fonctionne sur le même principe que Graham. Tu veux le distraire, laisse le te parler de sa culture et fait semblant de t’y intéresser sincèrement. Ça lui fait plaisir et ça ne coute pas grand-chose à part de longues heures d’ennuis.

Par contre, son discourt me fait un peu tiquer. A l’entendre parler, on pourrait le prendre pour un parfait psychopathe. Je veux bien qu’il y a une différence entre le virtuel et le réel mais à l’entendre, on croirait qu’interdire le massacre d’enfant était quand même quelque chose de vachement dommage. Et dire qu’il se permet de critiquer la Confrérie alors que, virtuellement, il se permet visiblement des choses bien pire que ce que vous faisons. Juste… pour s’amuser. Franchement, les jeux vidéo, ça me dépasse. « Tu as des quêtes à accomplir. La principale et toutes celles annexes. T'as vraiment une grande liberté de jeu. C'est un monde ouvert où tout, ou presque, est possible. Je l'ai sur mon PC, tu pourras y jouer, si tu veux » Je m’en passerais mais je suppose que ça serait une bonne chose pour lui faire un peu oublier les événements récents. Je retiens un soupire de fin du monde de justesse. « C’est dingue, ça me fait penser au monde réel… » Je lâche ma remarque avec un petit ricanement. Je n’ai pas pour but de le vexer, juste de le taquiner.

L’eau bouille et je ne tarde pas trop avant d’y jeter les macaronis. Pendant ce temps, je sors des placards le mélange d’épices déshydratés sensé imiter le gout et la texture du fromage une fois mélangé à du lait chauffé. « Skyrim est vraiment bien mais il y a tellement d'autres jeux que tu dois absolument essayer au moins une fois. Mass Effect le premier. C'est un RPG où tu es le commandant d'un vaisseau spatial et, suivant les choix que tu fais dans le jeu, la fin sera différente. Après, dans ce style là, il y a aussi Undertale. Suivant tes choix, le jeu va prendre telle ou telle tournure. Après, je t'avouerai que si le jeu a de jolies musiques, c'est un plus et c'est trois là ont vraiment des OSTs de fous. » Wha, j’ai l’impression que j’ai quitté Graham le cinéphile pour débarquer chez Aidan le gamer. Et je ne sais pas trop comment je me sens vis-à-vis de cette information. J’aurais espéré pouvoir fuir ces longues soirées à rester vautrer dans le fauteuil en attendant que ça se passe. J’ai toujours eu du mal à comprendre l’intérêt qu’ils ont tous pour tous ces univers fictifs alors que la réalité est là, à portée de main et qu’elle ne demande que nous pour la modifier. Je préfère être le héros de ma propre histoire que de m’enfermer dans un monde virtuel sous prétexte que, là-bas, je peux me permettre d’être le dernier des enfoirés sans que cela n’ait d’incidence sur ma vie.

« Je t’avoue que je suis plutôt loin de tous ces univers culturels… Ça me dépasse un peu de t’entendre parler de tout cela comme si c’était une chose exceptionnelle que nos choix influences le cours de notre vie. Et de savoir que tu critiques les méthodes de la Confrérie alors que ça a l’air de t’emmerder de pas pouvoir buter des gamins à la pelle dans un jeu vidéo. Mais si ça peut te faire plaisir, ouais, j’essayerais bien… » Je mélange un coup les pates en train de cuir et jette un œil à leur texture. Ce n’est pas encore bon. Je suppose que la conversation va continuer encore un peu… Allez, tu vas arriver à te sortir ce torse nu de la tête Niall. Sérieusement, il va pas falloir que je tarde à trouver un mec à mettre dans mon lit. Ça commence à être grave là. Au souvenir de ma réaction face à sa presque nudité de tout à l’heure, je me tends à nouveau. Je suis fatigué et ma mutation mit à vif, je ressens plus que jamais le bourdonnement qu’émet Aidan, celle de sa mutation. Cette fois ci je ne peux retenir mon soupire exaspéré. J’ai juste envie de prendre de la distance pour me reposer et que ce bourdonnement infernal s’arrête mais je ne peux pas le laisser seul maintenant non plus. Je me passe une main sur le visage, me massant les tempes au passage. « Mais pas ce soir, je suis trop fatigué pour ça. » Et ma mutation commence à faire n’importe quoi tellement j’ai tiré sur la corde avec elle. Mais cela, je ne l’avouerais pas à voix haute, même s’il s’agit d’Aidan. Il reste mon employeur après tout… Je ne voudrais pas qu’il ne finisse par me virer en se disant que, finalement, je ne suis pas si utile que ça si une journée de travail me met dans cet état. « Mais te regarder jouer, pourquoi pas. » C’est plus passif et ça continuera de lui changer les idées. Pour ce qui est du bourdonnement, je suppose que j’attendrais juste encore une heure ou deux avant d’aller m’effondrer dans mon lit.
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyLun 13 Juin - 0:38

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Niall & Aidan


Attention, 1, 2, et… « Je savais pas que la tenue officielle d’Icare c’était la serviette nouée autour de la taille. Belles jambes d’ailleurs. Et je te rappelle que ça fait plus d’une demi-année que je ne suis plus à la rue. » Yes ! J'arbore un large sourire « Bien sûr que si, c'est comme ça qu'on distrait nos cibles. On se fout tous à poil et on danse la macarena » Je lâche un rire franc. Ce genre de vannes m'avait franchement manqué. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu ce genre d'échanges avec quelqu'un. 10 ans, en fait. Certes, on s'entendait bien avec Marc mais ça restait strictement professionnel. Il y a vraiment qu'avec cette tête de nœud que je peux me permettre ce genre de blagues sans risquer de le vexer ou de le mettre mal à l'aise.

Lorsqu'on me lance sur le sujet des jeux vidéos, je perds vite toute notion du temps, je pourrais en parler pendant des heures. Il y a tellement de choses à dire, tellement à voir, tellement à expérimenter. Mais bon, je ne suis pas dupe, je pense bien que Niall en a un peu rien à carrer. Après tout, il avait sûrement mieux à faire pendant ces 10 années que de buter des dragons et de sauver des galaxies. Je suppose qu'ils n'ont pas de PC gamer dans la rue et que les cartons ne captent pas la wifi.

Je le vois tiquer quand je lui parle des enfants immortels dans Skyrim. Quoi ? C'est ultra frustrant ! On peut tuer des gardes, des hommes, des femmes, des vieux, des poulets mais pas les enfants. M'enfin, ce n'est pas la fin du monde non plus hein, tuer ou non les enfants n'a absolument aucun impact sur le plaisir de jouer. Je l'entends ricaner « C’est dingue, ça me fait penser au monde réel… » J'esquisse un sourire en coin et je lui donne une petite tape sur l'épaule « Te moque pas Southway » On rit de concert. Bordel, ça fait du bien !

« Je t’avoue que je suis plutôt loin de tous ces univers culturels… Ça me dépasse un peu de t’entendre parler de tout cela comme si c’était une chose exceptionnelle que nos choix influences le cours de notre vie. Et de savoir que tu critiques les méthodes de la Confrérie alors que ça a l’air de t’emmerder de pas pouvoir buter des gamins à la pelle dans un jeu vidéo. Mais si ça peut te faire plaisir, ouais, j’essayerais bien… » « C'est qu'un jeu, Niall. Faut faire la différence entre le monde réel et le monde fictif. Regarde tous ces gamins qui jouent à des jeux de guerre, c'est pas pour ça qu'ils deviennent des terroristes » Ok, c'est un peu facile mais l'idée y est. « C'est pas parce que je peux pas buter des gamins dans Skyrim que je vais le faire dans la vraie vie pour assouvir mes pulsions meurtrières. ». Je fronce les sourcils quand il mentionne la Confrérie, qu'est-ce que ça vient foutre là ? Cependant, je laisse tomber pour ce soir, j'ai pas la force, ni l'envie de relancer le débat. De toute façon, il sait très bien ce que j'en pense.

Je jette un œil à son plat. Wow, ça a une texture plutôt bizarre quand même. Je suppose que c'est parce que ce n'est pas encore cuit. Enfin, j'espère que c'est ça. Je l'entends pousser un énorme soupir exaspéré. J'arque un sourcil. Quoi ? « Il y a un problème ? » J'essaye de prendre une voix posée, calme mais l'inquiétude transparaît un peu. Il est bizarre depuis que je suis revenu de la douche, il a du se passer quelque chose. « Mais pas ce soir, je suis trop fatigué pour ça. Mais te regarder jouer, pourquoi pas. » Oh. C'était juste de la fatigue ? Je me désespère. Depuis qu'il est revenu, je guette le moindre de ses moments de fatigue, de faiblesses ou juste d'anxiété. Pour le travail, d'abord mais aussi parce que ça fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu, j'ai pas envie de le revoir disparaître, s'évaporer de ma vie. Encore une fois. Je pousse un long soupir, une profonde fatigue me pèse d'un coup sur les épaules. Je baille bruyamment, oubliant presque je ne suis plus tout seul « Non, pas ce soir »

Mon regard se reporte vers la casserole « Je crois que ton truc est cuit ». Comme pour faire écho à mes paroles, le fromage fait une petite bulle qui explose au ralenti. Oh, ça me fait penser. Je ne lui ai pas demandé mais « Et toi ? Tu t'es découvert de nouvelles passions durant ces 10 ans ? » C'est vrai, on a parlé de moi et de mon amour pour les jeux vidéos mais lui, qu'est-ce qu'il aime ?

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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyLun 13 Juin - 1:29



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« Je crois que ton truc est cuit » Je retire les mac’n’cheese du feu et je sors un bol où j’y vide le contenu. Ouais, ça tire une sale gueule. Comme souvent lorsque je cuisine. Je lui lance un nouveau sourire. « Mon truc ? Tu vas pas me faire croire que, après avoir vécu aussi longtemps sur le sol américain, t’as jamais gouté aux mac’n’cheese non plus ? Mec, c’est la base de l’alimentation du pauvre. Ou des enfants. » Je lui tends le bol de macaronis que j’échange contre son verre d’eau. Je le termine d’une traite. « Et toi ? Tu t'es découvert de nouvelles passions durant ces 10 ans ? » Je ne peux retenir un ricanement mauvais. Effectivement, on ne vit plus vraiment dans le même monde Aidan et moi. Je n’aime pas du tout ce genre de phrase qui me le rappelle.

Des passions ? Je n’ai jamais eu le temps d’en développer ou même d’en avoir. Ensuite il y a eu la Confrérie, alors que je devais péniblement maintenir des revenus en tant que voleur du dimanche pour vivre. Et alors que j’avais atteint un quotidien pas trop dégueulasse, tout était parti en fumée. Entre les boulots pour me refaire un capital de base pour me louer à nouveau un appartement, la chimio que je veux rembourser à Maxence, la Confrérie et tout le bordel qu’a créé le Registration Act, je ne vois pas trop quand j’aurais pu avoir le temps de m’intéresser à quelque chose. Du coup, pour masquer ma soudaine vulnérabilité, j’utilise l’humour. « J’adore faire péter les immeubles au C4 et me battre réellement contre des dragons. Un vrai plaisir au quotidien. Ca maintien en forme et je n’en suis absolument jamais ressortit à moitié mort et avec un bras totalement lacéré. Tu devrais tester à l’occasion. On se sent vivant après ça. » Et surtout coupable à en mourir. Une chance que Loki a répondu aux prières de Vind sinon je serais sans doute mort ce jour-là. Mais inquiéter Aidan avec le niveau de danger de mes activités n’est peut-être pas la meilleures des idées du monde.

Je fais mine d’aller caresser mon chien à l’autre bout de la pièce pour m’éloigner u bourdonnement qu’émet le blond. Cette sensation va finir par me rendre fou si ça continue. J’espère rapidement m’adapter à tout ce bordel… L’espace d’un instant, j’hésite à couper sa mutation. En général, cela n’étouffe pas totalement le bourdonnement mais ça le minimise suffisamment que pour que ce soit moins étouffant pour moi. Mais deux choses m’en empêchent… La première est que, si je suis dans cet état, c’est bel et bien parce que, à la base, j’ai trop utilisé ma mutation. Ensuite, je n’en ai jamais parlé à Aidan. Je n’en ai jamais vu l’intérêt. Ce n’est pas un mensonge en soit… Je ne lui ai jamais dit que ma seule aptitude était de copier les mutations des autres. Il se contrôle assez mal, il finira par remarquer que quelque chose cloche si j’étouffe sa mutation. Et je ne veux pas me disputer avec lui ce soir. « Nan, plus sérieusement, pas de nouvelles passions en vue. J’ai pas vraiment eu le temps pour ça. Entre la difficulté à subvenir à ses besoins lorsqu’on est un voleur que personne ne connait qui refuse de prendre des contrats impliquant de la drogue et mon entrainement pour la Confrérie, j’ai été plutôt occupé. »

Je ris légèrement alors que je m’assis à côté de Graeme. Ma main se perd dans son pelage et je reporte mon regard sur mon ami. « Si, il y a bien eut une ou deux passions passagères. Et qu’est-ce que c’était bon au pieu avec eux. Mais jamais rien qui dure. Difficile d’avoir une vraie relation stable quand on bosse pour qui je bosse et qu’en plus on vol pour payer les factures. Ça fait beaucoup de secrets à garder. Pas de quoi établir une relation saine. » Graeme se couche sur mes jambes sans plus de cérémonie, sa truffe se posant sur ma cuisse. Je pose ma main sur sa tête, jouant avec ses poils du bout des doigts de manière machinale. « Et toi ? Une madame Pàdraig dont je n’ai pas encore connaissance ? Toujours hétéro ? »
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MessageSujet: Re: Ghosts from the past - ft. Aidan   Ghosts from the past - ft. Aidan EmptyMar 14 Juin - 0:34

Ghosts from the past
Niall & Aidan


« Mon truc ? Tu vas pas me faire croire que, après avoir vécu aussi longtemps sur le sol américain, t’as jamais gouté aux mac’n’cheese non plus ? Mec, c’est la base de l’alimentation du pauvre. Ou des enfants. » Je me plaque une main sur la visage en riant « Si, bien sûr mais ils avaient pas cette tête là » Il me tends le bol. J'attrape ma fourchette et je mange à même le plat, trop flemmard pour sortir une assiette. J'ai été plutôt mauvaise langue. Visuellement, c'est très moche mais au goût, ça passe. De toute façon, ce ne sera jamais pire que le truc thai dégueulasse au bœuf. Je rajoute un peu de sel. Ouais, c'est meilleur comme ça. J'aime bien manger salés, je crois que ça vient de mon addiction aux chips et aux trucs saturés en graisse. Eh ouais, vu ma carrure de boxeur poids lourd, on pourrait pas le croire mais ouep, je mange très souvent ce que les médias appellent péjorativement « junk food ». Alors ok, c'est pas bon pour les artères, bla bla bla mais de toute façon, avec le boulot que je fais, je serais sûrement mort dans moins de 10 ans. Ou infirme. Ou les deux, au choix. Alors, autant en profiter.

Je l'entends ricaner quand je lui demande s'il a des passions. Je roule des yeux et pousse un soupir. Je me sens con, il a pas du avoir beaucoup de temps pour se trouver des passions durant ces dix dernières années. Je suppose qu'il a eu une vie bien remplie. Je reprends une bouchée de mac'n'cheese. « J’adore faire péter les immeubles au C4 et me battre réellement contre des dragons. Un vrai plaisir au quotidien. Ca maintien en forme et je n’en suis absolument jamais ressortit à moitié mort et avec un bras totalement lacéré. Tu devrais tester à l’occasion. On se sent vivant après ça. » Je manque de m'étrangler. « Mouais, c'est très gentil de proposer mais après délibération avec moi-même, nous avons décidé de refuser. C'est pas que ça me plairait pas de me battre contre des dragons et de faire péter des immeubles mais je préfère voler les petites vieilles et les touristes ». Quand les gens pensent voleur, ils voient directement les pickpockets et encore les mecs qui volent à l'arraché mais il n'y a pas que ça. Au début, quand tu es tout en bas de l'échelle, si, c'est ce que tu fais 90 % du temps mais dès que tu commences à monter en grade, les choses deviennent beaucoup plus intéressantes.

Je joue un petit peu avec les pâtes, faisant des petits dessins avec le fromage avant de manger « Nan, plus sérieusement, pas de nouvelles passions en vue. J’ai pas vraiment eu le temps pour ça. Entre la difficulté à subvenir à ses besoins lorsqu’on est un voleur que personne ne connait qui refuse de prendre des contrats impliquant de la drogue et mon entrainement pour la Confrérie, j’ai été plutôt occupé. » Je me crispe un peu quand j'entends le nom de la Confrérie. Décidément, cette organisation m'intrigue. Je sais ce que les médias en pensent, je sais ce que les gens en pensent, je sais ce que le gouvernement veut qu'on en pense mais quand je vois Niall, je peux pas me dire qu'elle est aussi mauvaise qu'on le prétend. Enfin si, ils font quand même péter des immeubles et ils se battent avec des dragons mais au fond, ils pensent le faire pour la bonne cause. Cependant, est-ce que la fin justifie les moyens ? Franchement, j'en sais rien. Je suis mitigé. D'un côté, je me dis qu'ils sont les seuls à se bouger pour la cause mutante. De l'autre, ma mutation est tellement insignifiante que j'ai du mal à me considérer comme un mutant à part entière. C'est vrai, entre un mec qui balance des boules de feu, l'autre qui se transforme en dragon ou encore un qui contrôle le métal. A côté, je pourrais passer pour un humain qui est juste habile de ses mains.

« Si, il y a bien eut une ou deux passions passagères. Et qu’est-ce que c’était bon au pieu avec eux. Mais jamais rien qui dure. Difficile d’avoir une vraie relation stable quand on bosse pour qui je bosse et qu’en plus on vol pour payer les factures. Ça fait beaucoup de secrets à garder. Pas de quoi établir une relation saine. » Je ne l'écoute pas, je me replonge instantanément dans mes pensées. Malgré l'aboutissant de ma réflexion, le RA lui, ne fait pas de différence. T'es un sur-humain, on te puce, point barre. Peu importe si t'es une menace ou pas. Peu importe ton potentiel de destruction, on te recense et on te bute en cas de problèmes. Sympa. C'est dans ce sens où je ne peux m'empêcher de rejoindre les idées de la Confrérie. Ils veulent que ça change, c'est bien, mais est-ce une raison pour se déclarer une guerre ouverte ? J'en suis moins sûr. Et si jamais ça devait arriver, je pense sérieusement que je ne prendrais pas parti. J'observerais de loin, en attendant de voir qui meurt le premier. Après, si vraiment je devais choisir un côté, je pencherais pour la Confrérie mais ce ne serait pas de gaieté de cœur. Même si je sais qu'il ne sont pas tous des terroristes, ils en font partie, point. C'est-à-dire qu'ils tolèrent leurs actes.

« Et toi ? Une madame Pàdraig dont je n’ai pas encore connaissance ? Toujours hétéro ? » Cette fois-ci, sa voix me sort de ma torpeur, ne m'étant même pas rendu compte que j'avais pratiquement vidé le plat, et je m'étrangle littéralement quand il parle d' « Une madame Pàdraig ». Oh bordel ! Vu le ton de sa voix, je suppose qu'il n'est pas au courant. Oh putain, faites qu'il soit pas au courant pour Maisie. Si c'était le cas, je pense qu'il m'aurait déjà fracassé le nez et les dents mais bon, on ne sait jamais. Je tente de reprendre contenance, ne sachant plus où me mettre. Fais chier, je dois déjà être tout rouge. Je me racle la gorge et je renifle bruyamment. « Ouep, toujours hétéro » Je tente un petit rire pour essayer de masquer ma gêne évidente. Putain et ça se dit un escroc hors-pair. Je suis foutu, je suis grillé à des kilomètres là. Et merde, il va me poser des questions, il va finir par être au courant pour sa sœur et moi. Ok, ça date de l'époque où Niall était en cure mais désintox ou pas, il va me démonter la mâchoire s'il l'apprend. Je me ressaisis et j'affiche un sourire. J'ai les joues qui chauffent. Ça y est, je suis grillé. « Pareil, une ou deux passions passagères mais avec mon boulot à Icare, c'est pas facile d'avoir une relation stable ». Joli rattrapage mais mon visage rouge écarlate me trahis. Putain, je suis ridicule, reprends-toi, bordel ! Il va falloir que je lui dise pour notre relation en Écosse, même si, si je peux éviter le sujet, ce serait cool. Je dépose le plat dans le lave-vaisselle, tentant tant bien que mal de cacher cette rougeur. « Bon, c'était pas dégueulasse ton truc mais tu devrais faire attention à l'assaisonnement » Hum hum, expert en cuisine, bonjour ! Allez, avec un peu de chance, et des prières, beaucoup de prières, il va laisser tomber le sujet des amours pour râler à propos de la cuisine ou, dans le meilleur des cas, aller se coucher. Intérieurement, je croise les doigts. J'ai pas envie d'aborder le sujet Maisie ce soir.

Cependant, je ne peux pas quitter la cuisine en premier, ou tenter une esquive avec une excuse bidon, il aurait la confirmation qu'il y a bien un truc qui cloche. Bon, de toute façon, foutu pour foutu. Je me passe un coup d'eau sur les mains et je me dirige vers ma chambre « Je tiens plus debout moi, tu éteindras les lumières et... Bon, tu connais la routine. A demain » Je ponctue ma phrase avec un bâillement tout en lui faisant un petit signe de la main pour dire « Allez, me suis pas, tchao ! ». J'arrive au milieu de la chambre et je pousse un soupir d'exaspération. Putain, plus suspect, tu meurs.

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