L'amitié intemporelle | Ft Donna

Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
Mon regard est rivé sur l'écran de mon PC qui affiche cette page blanche devant laquelle mes pensées s'entremêlaient afin que je puisse pondre la suite de mon récit. Écouteurs aux oreilles avec la musique qui donne le ton du récit en question, une tasse de panaché juste à côté de mon portable, me voilà pianotant à tout allure sur mon clavier. Je laissais mes pensées se déverser sur cette fameuse page blanche qui, bientôt, ne le sera plus tellement. Je prends une gorgée de mon verre de panaché, avant de reporter très vite mon attention sur le clavier. Je ne suis pas écrivaine, mais je ne cache pas une certaine passion que j'ai pour l'écriture et davantage pour la lecture. Il y a maintenant cinq ans, j'ai découvert de manière hasardeuse l'existence des forums rpg. J'y passe la plupart de mon temps libre, c'est une façon pour moi de m'évader lorsque je n'ai clairement rien à faire et que l'ennui me pend au nez. Comme une petite folle, tout en tapotant sur le clavier, je gigote sous le rythme de la musique dont l'ambiance m'emportait au-delà de la réalité ; comme si j'entrais dans un état de transe. Généralement, je me lâche ainsi que quand je suis seule et je le fais que depuis que je vis seule. Avant, toute cette énergie que je dépense à m'amuser de cette façon, n'avait jamais eu l'occasion d'être aussi libre. Je me lève un moment et je me mets à danser comme la petite dingue que je suis, n'hésitant pas à monter sur ma chaise pour mimer la guitare qui donnait le tempo. Je prêtais à peine attention au fait que la prise Jack c'était retiré de son orifice, répondant la musique à travers tout le studio. Mes yeux étaient fermés pour apprécier ce moment, ce moment entre moi et cette mélodie, ainsi que le défoulement totale. La réalité était lointain derrière moi, les soucis d'hier n'avaient plus vraiment d'importance dans mon esprit. Oh oui !

Je récupère ma tasse remplie de ce liquide contenant ce petit pourcent d'alcool, j'ai l'impression d'être enfin une adulte et cela parce que je bois du panaché. Maman ne m'aurait jamais autorisé à boire ça, même si je suis majeure aujourd'hui. Je me rends compte petit à petit de cette liberté acquise ces trois dernières années. Et une fois que le panaché m'ait pseudo monté à la tête, je m'attelle à perfectionner cette féminité que je cache sous des couches de vêtement en déhanchant mes reins à la brésilienne. Je me sentais très féminine, notez tout de même que c'est seulement à mes yeux, si je me filme et que je me regarderais plus tard, j'y verrais un robot tentant de bouger son derrière... Mais quelle horreur. Enfin, peu importe, ce n'est pas comme si je cherchais à danser pour être cool de toute façon. La porte sonne soudainement me faisant perdre l'équilibre pour rencontrer le sol dans un fracas presque sourd. Je me relève avec une légère douleur aux genoux avant de m'empresser d'éteindre la musique. Je me dirige à la suite, à pas de loup vers la porte d'entrée, j'ouvre celle-ci tout doucement à la suite. Entre-ouverte, je passe ma tête dans la petite ouverture afin de surtout cacher le fait que je suis en pyjama. « Oui ? C'est pour quoi ? » Ma voix était toute basse et douce, dévoilant sans difficulté mon inquiétude. On ne sonne jamais chez moi, même pour les colis c'est à moi de me déplacer à la banque. Du coup, je me dis que c'est forcément le voisin qui est là pour la musique. Je m'attarde un moment sur les traits du visage de la personne et quelque chose me tracasse l'esprit. J'ai beau ne pas m'attarder sur les gens qui vivent dans ce bâtiment, mais je suis persuadée de ne l'avoir jamais vu ici. Non, non... Je vis ici depuis trop peu de temps pour me permettre de penser ainsi maintenant.              

« Si c'est pour la musique, je vous prie de m'excuser... Je ne recommencerai plus, madame. » Dis-je ainsi, c'était plus fort que moi, la peur au ventre m'y obligeant.

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Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
Mon regard s'écarquille l'espace d'un moment, surprise par la demande si entreprenante de l'inconnue. J'ai toujours su que la plupart des new-yorkais sont des personnes très audacieuses et certaines d'entre-elles ne manque pas d'air. Mais je ne pensais pas être confrontée à une telle situation un jour et du coup, je ne sais pas vraiment quelle réaction emprunter et surtout, j'ignorais quoi dire et quoi faire. Au moins, elle n'était pas présente ici pour la musique et elle m'affirme qu'elle n'est pas non plus l'une de mes voisines, ce qui pose le doute quant à sa présence. Toutefois, le fait qu'elle vienne quand même me voir, moi, a malheureusement attiré ma curiosité. Mon cerveau marchait à toute allure pour savoir qui pourrait bien s'intéresser à moi, mise à part ma mère. Je vois bien certains professeurs de l'université avec qui j'ai une bonne entente, mais pour les gens de mon âge on repassera. Je suis un aimant qui repousse l'amitié et j'y peux rien, les gens ne cherchent pas vraiment à me comprendre... En fait, je reste à leurs yeux et peut-être jusqu'à la fin de mes études la « zerbie ». Mais quoi qu'il en soit, même si elle a des choses à me dire, si elle m'en dit pas plus maintenant même avec toute la bonne foi dont elle peut faire preuve, je ne peux pas la laisser entrer comme ça. Premièrement, c'est bien connu qu'on ne laisse pas entrer un étranger chez soi sans rien connaître de cette personne... Elle pourrait me violer. Enfin, je ne sais pas si des cas de femme qui viole des femmes existent, mais avec l'humanité rien n'est impossible dans le comble de sa cruauté et de sa perversité. C'est Mère qui le dit et elle me le rabâche très souvent dès que je lui en donne l'occasion. Je fais un peu tousser ma gorge pour dégager cette voie orale qui commençait à s'encombrer. « Il va falloir que vous me disiez avant de quel sujet il s'agit. »        

Dis-je, toujours d'une voix si peu confiante et basse, parlant comme si les murs avaient des oreilles. « Mère m'a toujours dit de ne pas parler aux étrangers, je ne peux donc pas me permettre de faire rentrer une personne que je ne connais pas sans une raison vraiment importante. » Rajoutais-je, cette dernière phrase ne donnait vraiment pas l'impression que j'étais majeure, mais plutôt comme si  je vivais toujours comme la petite fille que j'ai été un jour. Il semblerait que ce qu'on m'a inculqué ne veuille pas vraiment se dissiper avec le temps, pourtant quand je suis toute seule, je suis une tout autre personne, plus forte et plus confiante. Normal, me direz-vous, puisque je suis seule justement. Et puis, alors que j'attendais une réponse de la part de la femme, encore une jeune lady, mais dont la politesse m'en incombe de l'appeler « madame », mon alarme téléphonique se mit à sonner tout d'un coup. Je laisse échapper un petit « Oh » avant de regarder ma montre. « Bo... Bon tant pis, entrez quand même et installez-vous où vous voulez, je reviens. » Dis-je en lui ouvrant la porte, lui dévoilant mon pyjama honteux ; un ensemble jaune avec des têtes de lapin dessinées en style Cartoon sans oublier aussi les chaussons en forme de lapin. Je m'empresse à la suite vers ma salle de bain, lui laissant le soin de refermer la porte d'entrée derrière elle. Ce n'est pas m'en genre de faire confiance aussi facilement, sauf quand le choix m'est retiré d'une façon, quelle qu'elle soit. Et dans ce cas si, je préfère respecter comme si ma vie en dépendant, l'heure de mon injection quotidienne d'œstrogène, plutôt que de laisser une gentille dame sur le pallier par méfiance. La porte de ma salle de bain était toutefois verrouillée de l'intérieur afin que l'inconnue ne me surprenne pas à faire l'injection. Je n'aime pas trop qu'on me voit réaliser ça, je trouve que c'est très gênant, surtout que j'ai les jambes à l'air pendant la piqûre.

Je n'ai pas vraiment honte qu'on devine que je fus un homme qui est devenu à la suite une femme, ce qui me gêne c'est qu'on dise que je suis devenue transsexuelle. Je trouve ça quand même un peu insultant, parce que j'ai changé de sexe pour être une femme, pas pour qu'on dise de moi que je suis un transsexuel. Enfin, bref... Je me comprends. Une fois que l'injection est terminée, je range la seringue et le produit proprement à leur place. J'enfile de nouveau le bas de mon pyjama et je sors de la salle de bains une dizaine de minute plus tard, après y être entrée la première fois. Immédiatement, en entrant dans la salle à manger, je m'excuse envers mon invité... Elle l'était devenue maintenant que je l'avais invité à entrer. « Pardonnez mon impolitesse, je me devais de faire immédiatement une importante chose personnelle... Puis-je vous servir à boire ou peut-être quelques incas ? » Ma façon de parler doit lui paraître étrange et je ne peux pas lui en vouloir pour ça, tout le monde me l'a souvent reproché surtout les New-yorkais. Mais je viens d'une famille très fermée et très traditionnelle, si ma famille possédait toujours sa fortune et son influence dans le monde politique, on aurait pu dire qu'elle faisait encore partie de l'aristocratie.

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Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
Il est vrai que j'avais pris un sérieux risque en laissant entrer cette femme chez moi sans pour autant connaître quoi que ce soit d'elle. Une attitude que ma mère aurait sans aucun doute sévèrement punie d'une manière ou d'une autre. Mais peut-être est-ce avant tout en partie de sa faute si j'ai laissé entrer cette femme. En effet, j'y réfléchissais pendant que j'étais dans la salle de bain et je n'arrive pas vraiment à voir comme cette femme m'aurait trouvé sans l'aide de ma mère qui était la seule à savoir que je vivais ici. Parce que oui, j'ai emménage ici, il y a très peu de temps. Enfin, quoi qu'il en soit, j'ai permis à cette inconnue d'entrer, le mal était fait. Je lui ai proposé de quoi boire et manger pour la tenir à l'aise dans mon petit chez moi, bien modeste qu'emparé à la demeure familiale. Elle accepte, poliment si on veut... C'est étrangement avec un certain enthousiaste que je me dirige vers la cuisine. Réalisant réellement que j'avais une invitée et que je m'apprêtais à lui servir quelques apéritifs comme si c'était une amie. J'en oubliais presque que j'avais laissé entrer une étrangère, la voyant seulement comme une invitée désormais importante... Et chaque personne civilisée sait que l'invité est Roi. Tandis, que je m'en allais regarder ce que je pouvais bien avoir à lui offrir dans mes placards, ce qu'elle me dit à la suite me glaça le sang, me paralysant quelques instants. Je peux sentir la peur par courir le corps comme un courant électrique, malgré tout je reste calme et reprend le contrôle de mon corps. Je sors peu après du placard un paquet de chips et un paquet de cacahuète. Je les verse dans deux bols différents avant de les mettre sur un plateau. Je me retourne à la suite vers la vaisselle où j'attrape une autre tasse, jumelle à celle que j'utilisais déjà. Les deux tasses sont noires, tous deux ayant des stormtroopers des films Star Wars en design.

J'attrape deux bouteilles de panaché dont je décapsule très vite la première pour verser son liquide dans la tasse de mon invité. Pour finir, je reviens enfin vers la salle à manger où je dépose silencieusement le plateau sur la table. « Je vous en prie, servez-vous... C'est votre tasse ! » Dis-je en lui indiquant les bols et sa tasse. Je décapsule à la suite l'autre bouteille de panaché pour me servir à mon tour. Ma tasse en main, assise sur une chaise que j'ai apportée entre-temps, mes yeux se posent longuement sur cette femme, comme cherchant à lire en elle sans succès. « Qui êtes-vous et comment pouvez-vous en savoir tant sur moi ? Est-ce ma mère qui vous envoie ? » Le ton de ma voix n'était pas menaçant, bien trop pitoyable pour cela, mais on pouvait sentir que j'étais sur la défensive. Même si elle prétend, ne pas être du Partie Collectif, rencontrer une personne qui en sait tant sur vous par un moyen que vous ignorez, a de quoi être très inquiétant. Et puis, je ne sais rien d'elle, ce qui est injuste en soi. Je me sens tellement petite, mais être en face d'elle me rend en plus ridiculement minuscule. Je prends une gorgée de mon panaché, je me rends compte que je ne lui ai même pas dit quelle boisson je lui avais servie où demander si elle en buvait. En fait, toutes mes pensées sont accaparées par le sujet et puis, il y a encore sa bouteille de panaché à moitié rempli à côté de sa tasse. « Pardonnez mon inquiétude, j'ai tout fait comme il faut pour cacher ma capacité et que lorsque le don se manifeste personne ne s'en rend vraiment compte. C'est pourquoi je suis surprise que vous ayez connaissance de ma capacité, voire même de mon existence. » M'expliquais-je soudainement, mes yeux fixant les jolis iris de cette inconnue. « Mais je crois, que j'ai déjà la réponse à ma dernière question précédente ; ce n'est pas ma mère qui vous envoie. J'ai été stupide de poser cette question, c'est même évident. »

Je me lève posant la tasse sur la table basse, je croise les bras et me dirige vers la fenêtre avant de poursuivre. « Mère ne fait que très peu confiance aux gens, la seule raison pour laquelle elle vous aurait indiqué où je vis, si c'est le cas, c'est qu'elle vous aurait pris pour une camarade de classe... Si elle avait eu connaissance de votre intention à l'égard de mon don, elle vous aurait donné de fausses pistes. » Je me retourne à nouveau vers elle, la regardant d'un regard toujours plus intrigué. « Vous disiez étudier le temps et c'est ce qui vous amène, ce point m'intrigue considérablement. Pourquoi moi et pas ma mère dont le don est plus avancé et plus complexe que le mien ? Est-ce que, on se serait connu auparavant ? » Demandais-je finalement, elle me donne vraiment le sentiment que nous partageons un lien qui pourtant m'échappe. Peut-être l'ai-je déjà rencontré, mais je n'en ai pas le souvenir parce que j'étais probablement trop petite...  

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Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
Elle m'explique que si, entre autre, elle devait me dire la vérité, je ne la croirais probablement pas. Il est vrai que je suis une personne qui tant à rester réaliste et cherche toujours une explication logique à tout. L'inconnue a toujours été effrayant pour moi, c'est donc pourquoi moi et le surnaturel - genre l'idée de la magie ou l'existence d'un Dieu ou plusieurs - ne marchons pas dans le même sens. Pour que le tout-puissant est une existence à mes yeux, il faudrait que son existence soit logique. Mais ne vous méprenez pas, même si on avait la preuve que Dieu existe, je n'aurais pas foi en lui pour autant, et simplement parce qu'il m'aurait fait tel que je suis à ma naissance. Toutefois, je ne pense pas avoir l'esprit fermé pour autant, quoi qu'elle ait  à me révéler je tenterai d'être compréhensible. Et puis, peu après, Donna me confirme en effet ma théorie concernant le fait qu'elle avait fait preuve d'une quelconque forme de sournoiserie pour piéger ma mère. De mon côté, je fus quelque peu intrigue par son attitude. Pourquoi s'intéressait-elle à moi et non pas à ma mère ? Je lui pose justement la question et sa réponse qui me parvient assez vite, a de quoi me donner le sourire. Une réponse qui ne me surprend pas tellement, j'en rirais presque ouvertement si je n'avais pas une certaine retenue. Je l'observe un moment, intérieurement je suis persuadée de ne pas la connaître, mais il y a cette aisance en elle qui m'inspire un lien entre moi et elle. C'est un sentiment vraiment étrange, pas si désagréable, mais qui reste assez frustrant tant je n'arrive pas à mettre la main dessus. Mais en même temps, je n'ai jamais su être à l'aise avec tout ce qui touche les sentiments, émotions ou relations. C'est un monde qui me reste inconnu et l'inconnu m'effraie. « Je peux comprendre, Mère est quelque peu étrange. » Je ne disais pas cela méchamment, j'étalais juste un fait qui s'avère véridique au vu du comportement de ma mère...

Un comportement qui la rend extrêmement difficile à aborder. Cela n'explique toutefois pas comment cette femme du nom de Donna Redford est au courant de l'existence de ma capacité. Il doit y avoir une explication et je ne cache pas m'envie de la connaître. Lorsqu'elle reprend une gorgée de panaché, j'en fais de même avec ma propre tasse, restant toutefois près de la fenêtre. Je souris de nouveau à l'idée que j'avais une invitée et que je la servais comme si on se connaissait, ce qui est vrai que dans un sens ; elle me connaît, mais moi j'ignore qui elle est. Même si je connais désormais son nom et prénom, son histoire reste flou. Elle prend les quelques biscuits à sa disposition, puis soudainement me dévoile et m'explique enfin la vérité. Je reste un moment silencieuse, la bouche à moitié entre-ouverte, mon cerveau analysant encore les dernières informations. J'étais obligée de me demander si elle se moquait de moi, mais malgré son comportement, cela me paraîtrait peu logique. Tous les éléments sont réunis pour ne pas mettre en doute ses dires ; le fait qu'elle me connaissance et moi pas, mais surtout à cause du fait qu'elle connaisse la nature de mon don alors que c'est impossible. Je m'approche d'elle jusqu'à son niveau, puis sans me soucier du reste je lui pince délicatement sa joue droite, l'étirant. « Fascinant, il y a dû avoir une séparation de ses molécules afin que son code génétique soit sauvegardé à travers l'espace-temps et synthétisé dans le passé... Autrement, si elle avait cherché à revenir dans le passé par une autre forme et manière, cela aurait eu un effet sur son état physique théoriquement... Par exemple, si elle n'est qu'un embryon aujourd'hui, elle serait donc revenue à cet état d'embryon. Ou peut-être a-t-elle cet âge et cette apparence là aujourd'hui et que dans son futur elle est plus vieille. »

Commençais-je à chuchoter à moi-même, ne me rendant pas compte que je pensais à voix haute, partant dans un homologue et oubliant totalement que j'étais en train de tripoter la joue de mon invité. « Par H.G Wells, vous êtes un paradoxe mademoiselle, mais votre existence pourrait donner certaine réponse à la façon dont je pourrais utiliser mon pouvoir. » Puis, la dernière phrase de Donna me revient en mémoire, ce qui me submergea soudainement d'émotion. « Aviez-vous dit, amie ? »  

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Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
J'avoue que je suis actuellement bien trop excitée par ce que j'ai entendu de la bouche de Miss Donna Redford, mais je n'ai pas vraiment de raison de mettre en doute ses dires. Surtout que dans mon cas, la capacité à remonter le temps semble toucher ma lignée et on peut le voir juste, si déjà en remonte à mère. Mais c'est d'autant plus impression de rencontrer un autre voyageur temporelle qui semble provenir d'un futur qui semble, rien qu'à sa manière d'en parler, assez lointain. Parce que, oui, soyons franches... Ami ou pas ami, il me faudrait des années avant de confier à quelqu'un que je suis une mutante et que j'ai la capacité d'agir sur la quatrième dimension qui est le temps... Et encore, pas sûr que je le révèle pour garantir une future amitié naissante, j'imagine qu'il aurait fallu une situation grave pour que j'aie été poussée à lui dévoiler mes secrets. Du coup, l'intuition et la réflexion me poussent à penser qu'elle vient d'un futur assez lointain ou un futur proche mais avec une situation désastreuse qui m'aurait poussé à me confier à elle. Oh mon dieu, j'espère que je ne vais pas me faire kidnapper sous peu... J'ai encore tellement chose à faire, comme avoir mon Master, puis mon Doctorat et trouver un boulot qui me convient. Mais du coup, la question concerne évidemment Donna... Comment vais-je la rencontré du coup ? En fait, j'ai bien trop peur de poser la question à cause de l'effet papillon, maman m'a déjà confié que simple petit changer avait tendance à empirer une situation de manière très dramatique. Prenons l'exemple de l'arrière grand-père de votre amie, disons votre meilleure amie, votre sœur d'âme carrément... Vous remontez assez loin dans le temps où vous rencontrez un jeune homme, vous êtes perdu alors vous lui demandez seulement votre chemin que le jeune va vous indiquer gentiment avant que vous vous en allez en le remerciant...

Jusqu'à là, il n'y a pas de problème pensez vous, seulement c'est faux... A cause du fait que le jeune homme vous a indiqué le chemin, il a raté de peu son bus qui allait le mener à un rendez-vous très important avec la femme dont il se serait épris. Ce rendez-vous était décisive, c'est ce qui allait unir les deux personnages. Retour à votre époque, vous constatez que votre meilleure amie n'a jamais existé, pire encore, vous ne le constatez pas, car vous ne l'avez jamais connu. En fait, lentement la présence de Donna commence à poser un certain doute dans mon cœur, si elle vient du futur, sa présence pourrait continuellement influencer nos rapports, elle pourrait même annuler notre rencontre avec sa version d'aujourd'hui. Je l'écoute m'expliquer qu'elle est venue ici abord d'une machine à voyager dans le temps. Je comprends alors que dans son cas, elle a remonté le temps sans subir les conséquences physiquement et psychologique d'un rajeunissement. Elle m'explique à la suite qu'elle étudie toutes les techniques probablement liées au temps, je fus à nouveau surprise par ses dires. « Magie ? » Là j'avoue être très confuse, elle veut dire quoi par magie ? Un tour de passe-passe ? Puis le sujet bifurque vers notre lien et c'est au même moment que je ressens une peur terrible. Peu avant qu'elle termine sa phrase, je me redresse en agitant les bras en chantonnant « lalala » pour ne rien entendre. « Il ne faut rien me dire, chaque information que j'entendrais pourrais influencer ton époque, c'est trop dangereux... » Et puis, je m'arrête, me rendant compte que j'ai entendu quand même un truc qui me fit rougir. « Moi, je suis cool tu dis ? » Demandais-je avec un sourire digne d'une petite fille qui rencontre son idole. C'est la première fois que j'entends ça de moi, que je suis cool... Bah oui, tout le monde pense que j'ai un look de mémé, que je suis une sainte-nitouche, que je parle comme une directrice de pensionnat  et j'en passe...    

Je me tapote les joues, très gênée histoire surtout de retirer mon sourire. « Je veux bien t'expliquer... Mais en retour, apprends-moi la magie si tu l'étudies... » Ai-je dit sur le ton de l'humour. Et par magie, je pensais aux tours de passe-passe, parce que c'est forcément des tours de passe-passe d'en elle me parle.  

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Annie  & Donna
La vie prend son sens dans la souffrance
Donna Redford a de quoi être un personnage assez troublant pour venir chez moi et prétendre venir du futur. Cependant, j'imagine qu'il doit aussi me manquer quelques cases pour croire sans brancher à son histoire. Ou peut-être, est-ce parce que j'ai envie de la connaître davantage que je me trouve si ouverte d'esprit. Je dois avouer qu'elle a ce petit quelque chose qui me plaît dans sa façon d'être, je la trouve adorable. Malgré ces quelque moment de provocation qui arrive à me voler quelques sourires timides, je sens en elle une agréable gentillesse. D'ailleurs, je crois que j'ai inconsciemment ressenti cette gentillesse en elle dès que je l'ai vu, c'est probablement la raison pour laquelle je l'ai laissé entrer si aisément. Et puis, je ne sais pas, c'est probablement le genre de personne avec qui je m'entendrais bien. Après, mon jugement est probablement lié à mon affecte actuelle, étant donné que je l'apprécie déjà un peu beaucoup, je suis probablement trop partial. Du coup, elle était présente pour en savoir plus sur ma capacité, c'est la raison de sa venue. Avant d'engager quoi que ce soit j'ai d'abord cherché à avoir des réponses aux questions que je me posais la concernant. C'est ainsi qu'elle me révéla ses origines troublantes, en plus du fait que je suis apparemment une « meuf » cool, moi... Elle m'expliqua alors qu'elle étudie les voyages temporels sous toutes ses formes ; mutations, sciences et magies. Par simple sarcasme, je lui ai donc demandé de m'apprendre la magie si elle voulait que je lui en apprenne sur ma capacité, songeant qu'elle se moquait probablement de moi. C'est alors qu'elle me répondit sérieusement, suivi d'un exemple qui me fit légèrement froid dans le dos tant je ne m'attendais pas à ce que je voyais. Elle prononça dans une langue étrange un vers, une langue que je n'ai jamais entendue auparavant. Était en train de m'illustrer la langue Démonique dont elle venait de me parler ?
       
Cette lueur qui parcourra sa main, mes yeux ne s'en détachaient pas. « Oh mon dieu » Chuchotai-je toujours en fixant ce qui ne pouvait être. « La magie existe, évidemment qu'elle existe, pourquoi elle n'existerait pas ? C'est une science qui nous échappe, voilà tout, son existence n'a probablement rien d'irrationnelle au final... Oui, oui. C'est forcément ça, il y a forcément une explication tout à fait logique à son existence. » Voilà que je recommence à baragouiner seul, comme si une entité était en train de me répondre à côté. Mon regard bifurque vers les yeux de Donna. « Pardon, je crois que je pensais à voix haute. » Je reprends une bref inspiration, pour faire redescendre l'espèce de tension qui avait soudainement grandi dans mon cœur. J'ai pris une nouvelle gorgée de mon panaché et bu d'un trait ce qu'il en restait. Toujours sous le choc de la nouvelle qui remet en cause ma compréhension du monde, je n'avais pas senti que le goût du panaché avait changé. Toutefois, ma gorge semblait comme brûler et par réflexe je me suis mise à tousser. « Mais qu'est-ce que... » Je restais silencieuse un moment, en observant ma tasse... « Okey, je suis prête à lire tous les livres que tu veux, je serai ta meilleure disciple, Shishō  ! » Maintenant, je suis forcée de la prendre au sérieux quoi qu'elle dise, son histoire, je n'ai vraiment pas de raison de la mettre en doute. Évidemment, que j'ai envie de lui faire confiance, c'est d'ailleurs pourquoi je veux croire à son histoire, mais j'ai l'intuition qu'elle me dit la vérité. Ce qui veut dire qu'elle est vraiment mon amie. Et l'idée que ce soit vraiment le cas, je prends vraiment conscience de la valeur de ses mots. Mes yeux s'humidifient comme si j'étais sur le point de verser des larmes. Je reprends une inspiration pour tenter de me calmer intérieurement, lorsqu'à son tour, elle me demande de lui montrer un exemple de ce que je peux faire.

Je lui sourie, avant de lui tendre ma main. Lorsque je sens la pomme de sa main contre la mienne, je balance ma tasse en l'air. Quand celle-ci arriva au point où la gravité la rappelle vers le sol, sa course ralentit grandement jusqu'à se stopper dans les airs. « J'altère le temps sans être infectée par celui-ci et tous ceux qui sont en contact direct avec moi, ne le sont pas non plus. » Je mets ma main juste en dessous de la tasse figée et la rattrape lorsque le temps reprit son écoulement normal.  

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