Titanic ; new version. ✖ Graham

Graham & Willow

Ô céleste, céleste nuit ! N’y-a-t-il pas mieux que la quiétude et la douceur de son lit après une journée de labeur ? Je ne connais pas meilleur moyen pour reposer mon cerveau épuisé après avoir passé la journée à tenter d’expliquer à des idiots comment utiliser un ordinateur. J’ignore pourquoi j’ai eu la bonté d’aider le couple de septuagénaires de l’étage du dessous avec leur ordinateur. L’on me dira trop magnanime, je crois que Steven Rogers commence à déteindre sur moi. J’espère au moins que cette action purement philanthropique m’ouvrira les portes du paradis une fois mon heure venue. Sinon… C’est une véritable arnaque, toute cette histoire. Oh wait. Ca l’est forcément. D’un geste gracieux et plein d’élégance, je me laisse tomber à plat ventre sur le matelas de mon lit. Je suis encore à moitié habillée. Ou à moitié nue. Tout dépend du point de vu. Une créature velue, chaude et possédant des griffes vient prendre place sur ma tête, juste à l’arrière de mon crâne avec, comme but ultime, celui de m’étouffer dans mon oreiller.

« Damn Newton ! » Je marmonne contre mon coussin.

L’animal, nullement effrayé, se met à ronronner violemment. Si vous voulez une comparaison des plus élégantes, un vibromasseur n’en ferait pas autant ! Je lève brusquement ma tête, le chat gris feule dans un sursaut avant d’abandonner mon crâne et quitter la chambre comme il est venu. D’un mouvement un peu mou, je retire mon soutien-gorge afin de me libérer de l’étau de tissus et de baleines qui, on ne le dira jamais assez, est un instrument de torture. La couette est rabattue. Je baille à m’en décrocher la mâchoire. Voilà l’instant que j’attendais depuis si longtemps, le moment de mettre mes neurones surexcités au repos. Mode veille activé.

Un brouhaha violent. Une chute mortelle -j’exagère à peine- et une eau glacée. Les fesses maintenant sur le sol, je regarde autour de moi, ébaubie. Where the fuck am I ? Me serais-je téléportée le 14 avril 1912, date du naufrage du Titanic ? Vais-je bientôt entendre « My heart will go on » de Céline Dion ? Pourtant non, je ne suis pas dans une cabine de première classe ou au fin fond du navire, là où logeait la populace. Il ne s’agit que de ma chambre. Ma bonne vieille chambre aux murs bleus, au parquet légèrement gondolé et recouvert de cinq bons centimètres d’eau. Wait. Dans un bond, je me relève ; j’ai de l’eau presque jusqu’aux chevilles. Et froide, bien sûr. Je sautille sur place quelques instants avant de partir à l’aventure : dans mon couloir et jusqu’à la salle de bain. Où ma baignoire a décidé de se transformer en chutes du Niagara avec, en prime, gerbe d’eau des plus artistiques ! Je ne me souviens pas d’avoir mis le bouchon dans la baignoire. Un coup du chat, pour sûr. Avant que mon appartement ne se transforme en piscine privée, il faudrait que je coupe l’arrivée d’eau. Qui est… Nulle part. Non, sans rire. J’ignore ce qui est passé par la tête de l’architecte, peut-être dois-je trouver une carte qui me mènera au Saint-Graal aka l’arrivée d’eau. Merde. Le chat est en équilibre sur une étagère, il ne cesse feuler tel un tigre miniature, devant toute l’eau. Oui, moi aussi, j’ai bien envie de feuler. A défaut de pouvoir couper l’eau, j’ai la présence d’esprit de couper le courant avant de terminer comme un certain chanteur français : grillé. Armée d’une lampe torche ainsi que de ma caisse à outils, je suis bien décidée à réparer cette canalisation. Allons, j’ai un doctorat en robotique ! Je n’ai certes jamais fait ça mais je suis sûre que c’est ultra simple.

Worst idea ever.

Mes plans étaient pourtant géniaux. Tellement géniaux que ça ne pouvait pas s’appliquer à de maudits tuyaux vieux et fatigués. Mon QI exceptionnel est vraiment un blaireau, par moment. Vous vous souvenez de ma baignoire et de sa gerbe d’eau ? Parfait. Maintenant étendez ça à mon lavabo de salle de bain. Ainsi qu’une canalisation sortie de je ne sais où. Peut-être celle du voisin. Aucune idée mais j’aimerais bien dire deux mots à l’architecte. Vraiment. Le chat, surexcité par l’ambiance aquatique, a jailli pour me voler ma lampe torche. Me voilà donc à courir après un stupide félin dans un appartement sombre et, submergé. La chute est rude, mes pieds se sont pris dans un quelconque objet et je m’étale de ton mon long dans l’eau. Je vous jure que si je mets la main sur Newton, je le noie. Il est temps d’appeler à l’aide. Pensez-vous que cela relève d’un urgence pour les Avengers ? Mmmmh. Pas certaine. Trempée des pieds à la tête, je pars à la recherche de mon téléphone en priant pour que celui-ci ne soit pas malencontreusement tombé dans l’eau. Hallelujah, Dieu existe peut-être ! Mon répertoire défile : Wade. Haha non. Si je lui demande de venir, il ne déguerpira pas du planché pendant au moins trois semaines. Minimum. Felicia. Pas certaine qu’elle puisse m’aider. Wanda ? Non plus. Graham. Oh. Il est trois heures du matin. Why not ? J’appuie sur le numéro, le bip bip retentit.

« Bien le bonjour, mon cher compatriote. Je suis fort navrée de vous réveiller à une heure aussi tardive mais… Par le plus grand des hasards, serais-tu un expert en tuyauterie ? En tout bien tout honneur, bien sûr. Car vois-tu, mon appartement s’est transformé en piscine et j’hésite à mettre la bande originale de Titanic pour me mettre dans l’ambiance. »

Peut-être est-ce un peu trop pour une personne qui vient de se réveiller. Qu’y puis-je ?

« Je te promets pierreries et bijoux si tu deviens mon preu chevalier. Ou mon Jack. Anyway. Si tu veux me rejoindre dans mon naufrage, il te faudra utiliser l’escaliers de secours, dehors et passer par la fenêtre de ma chambre. N’ai crainte, mon terrible père n’est point là. Je te remercie, Roméo et je t’attends avec la plus grande impatience ! »

… Damn brain. Quand je vous dis, que j’ai besoin de le reposer. Le coup de fil est terminé. Je n’ai plus qu’à attendre mon sauveur. Va-t-il venir ? Bien sûr. Il n’oserait tout de même pas m’abandonner alors que ma vie en dépend. Toujours cette exagération, oui, je sais. J’ai mon côté mélodramatique. On frappe à une vitre. A tâtons, je me dirige dans ma chambre et tire les rideaux pour ouvrir la fenêtre. Chichement vêtue d’une culotte et d’un débardeur trempé. Oui, cela m’est sorti de la tête.

« J’espère que tu as pris ton maillot de bain. Si jamais quelque chose te mord, ce n’est que Newton, transformé en piranha. Et oui, je compte m’habiller. Fais attention à ta tête. On n’a pas idée d’être aussi grand. Et merci d’être venu aussi vite. »

TITANIC ; NEW VERSION

graham johnson ∞ Willow Greene

Ça avait été une soirée tranquille. Comme il en arrive peut finalement. Je m'étais vautré bien comme il faut dans le sofa avec tout ce qu'il fallait pour se sustenter durant une soirée Netflix. Des oréos, quelques chips, un gros paquet de marshmallow et un énorme milk shake au chocolat. Comme ça je n'avais pas à bouger de la soirée. Mon tout nouveau coloc n'était pas là, sans doute en train d'arpenter la ville à faire dieu seul savait quoi. Mais je n'étais pas sa mère, donc je lui fichais la paix, bien que je m'inquiète pour lui. 

La soirée s'écoula doucement, rythmée par les épisode de ma série du moment et mes changements de positions dans le canapé, tous plus étranges les unes que les autres d'ailleurs. Je ne pense pas que je suis fais pour m'installer comme tout le monde... 

La soirée avait donc atteint son terme et vers minuit, j'éteignais la télévision dans un sursaut de responsabilité. Et Niall n'était toujours pas rentré... Je me levais, me vautrant au passage. Je grognais une insulte à moi même avant de me remettre sur mes pieds et de m'étirer, me rendant dans ma chambre ou je me laissais tomber dans mon lit tout habillé. Si la soirée avait été tranquille, la journée avait quant à elle été chargée de rebondissement. C'est donc avec un bonheur non feint que je me laissais glissé dans les bras de Morphée.

Je me réveillais en sursaut quand 'Boris the Spider' des Who résonna à fond dans ma chambre. Encore à moitié endormis, je tâtonnais pour trouver l'objet du délit : mon téléphone portable. Je fronçais les sourcils. Peut être Niall qui avait des soucis. Je ne pris même pas la peine de vérifier le nom qui s'affichait sur mon écran que je décrochais en même temps que je roulais sur le dos. 

« Bien le bonjour, mon cher compatriote. Je suis fort navrée de vous réveiller à une heure aussi tardive mais… Par le plus grand des hasards, serais-tu un expert en tuyauterie ? En tout bien tout honneur, bien sûr. Car vois-tu, mon appartement s’est transformé en piscine et j’hésite à mettre la bande originale de Titanic pour me mettre dans l’ambiance. » 

Je fronçais les sourcils et lançait en regard ensommeillé à mon téléphone. J'avais réussis à identifier Willow. Ça c'était certain. Mais je n'avais rien compris à ce qu'elle avait débité. Une histoire d'honneur de tuyauterie... Et de piscine ambiance Titanic... Ouai, c'était pas une mauvaise idée quand on y réfléchissait un peu en fait... 

« Je te promets pierreries et bijoux si tu deviens mon preu chevalier. Ou mon Jack. Anyway. Si tu veux me rejoindre dans mon naufrage, il te faudra utiliser l’escalier de secours, dehors et passer par la fenêtre de ma chambre. N’ai crainte, mon terrible père n’est point là. Je te remercie, Roméo et je t’attends avec la plus grande impatience ! » 

Déjà un peu plus réveiller, je compris cette fois ci qu'elle avait besoin d'aide. Et par le plus grand des miracle, j'avais aussi enregistré la partie sur l'escalier de secours. Je marmonnais un son qui aurait pus ressembler à « j'arrive » si je n'avais pas encore été à moitié endormis.

Je raccrochais et roulais sur le coté, me laissant choir de mon lit pour rencontrer le sol de ma chambre sans aucune douceur. Ouai voilà, j'étais déjà un peu plus réveillé la... Je me mis d'abord à quatre pattes, puis sur deux. Un petit tour à la salle de bain pour me passer un peu d'eau sur le visage histoire de me réveiller, puis dans ma penderie pour m'habiller et j'étais près.

En passant dans mon salon le mot Titanic me revint en mémoire et je fis un détour pour attraper le DVD du film que je glissais dans la poche de ma veste. Au moins, si elle m'avait demander de lui prêter le film, je l'aurais avec moi. Même si je voyais mal pourquoi elle aurait besoin de Titanic à trois heures du matin. 

Je descendis au garage et grimpais dans ma Porsche avant de me mettre en route. Autant dire qu'en chemin je ne pris pas forcement garde à respecter les limitations de vitesses. J'arrivais donc plutôt rapidement chez la jeune femme et me mit en devoir de rejoindre son appartement depuis l'escalier de secours, comme elle me l'avait indiqué. 

Une fois en haut, je tentais d'ouvrir la fenêtre mais elle était fermée. Alors je toquais dessus. On avait pas idée de me demander de me bouger le cul à 3 heure du mat pour prêter un DVD et ne même pas ouvrir la fenêtre pour me laisser rentrer. 

« J’espère que tu as pris ton maillot de bain. Si jamais quelque chose te mord, ce n’est que Newton, transformé en piranha. Et oui, je compte m’habiller. Fais attention à ta tête. On n’a pas idée d’être aussi grand. Et merci d’être venu aussi vite. » 

Je clignais plusieurs fois des yeux dans le vide, essayant de comprendre ce qu'elle me racontait. Quoi ? J'ai mal compris et on va à la piscine ambiance Titanic c'est ça ? Je me glissais donc comme je pouvais par l'étroite fenêtre, un sourire au lèvre malgré mon air perplexe. Bien sur, je me vautrais bien comme il faut.

Lorsque j'atterris au sol je fus accueillis par de l'eau glaciale. Je laissais échapper un petit cri de surprise par franchement viril, je l'avoue, et me relevais le plus rapidement possible. Trop tard, j'étais déjà trempé bien sur. Je secouais les bras pour essayer de dégager le plus d'eau possible de ma veste.

« Mais qu'est ce qui se passe ici ? T'essaye de te la jouer Titanic ou quoi ? Ooooh, c'est ça alors ton projet de piscine ambiance Titanic ? Soit c'est ça soit t'as un sérieux soucis de plomberie. »

Mouai, quelque chose me dit que c'est plutôt une histoire de plomberie tout ça. Je lui envoyais un large sourire, finalement pas aussi embêté que ça par le fait d'être trempé. Ouai, faisait un peu froid mais bon... C'était pas la mort quoi. Au moins j'étais pleinement réveillé.

« Tu aurais pus me le dire directement au téléphone tu sais ? Je serais venus quand même. Donc, dis moi tout. Qu'est ce qui se passe ? »

Graham & Willow

Oh alors c’est bien vrai, les gens dorment réellement à trois heures du matin ! Je veux pour preuve la tête perplexe de Graham, de l’autre côté de ma fenêtre. Il aura été drôlement rapide… D’un côté, monsieur conduit une Porsche alors forcément, comparé à la vieille Twingo des voisins… La vitre est relevée et durant quelques instants, je me demande si mon ami réussira à pénétrer dans l’appartement par cette mince ouverture. Autant je n’aurais pas le moindre souci du haut de mon mètre cinquante-cinq, autant j’ai peur que Graham soit à peine un peu plus embêté.

« J’espère que tu as pris ton maillot de bain. Si jamais quelque chose te mord, ce n’est que Newton, transformé en piranha. Et oui, je compte m’habiller. Fais attention à ta tête. On n’a pas idée d’être aussi grand. Et merci d’être venu aussi vite. »

Sa tête. Peut-être n’a-t-il pas compris mes allusions au téléphone. Enfin ! Elles étaient pourtant si claires et précises, je ne comprends pas comment il peut en être autrement. Peut-être Willow, que si tu avais pris en note l’heure à laquelle tu as téléphoné à ce pauvre Graham et intégré dans ton équation, tu aurais compris qu’il y a une heure pour faire des traits d’humeur. Et à trois heure passé, ce n’est vraiment plus le moment de se montrer subtile. Un air perplexe sur les traits, voilà le brun qui tente d’entrer dans ma chambre en se contorsionnant dans tous les sens. Un sourire amusé vient étirer mes lèvres ; voilà au moins une chose qui vient égayer ma soirée : voir Graham se remuer comme un ver à cause d’une fenêtre trop petite. Je n’oublierai jamais cet instant.

« Oh non, ne mets pas ta jambe comme ça tu vas… »

Tomber ? Oui, c’est exactement ce que je comptais dire. Le fourbe de Graham ne m’a pas laissé le temps de terminer ma phrase, le voilà déjà sur le sol submergé. Une main posée devant ma bouche, je ne peux m’empêcher de pouffer de rire, le petit cri qui a accompagné la chute de monsieur n’en était que plus amusant. Damn, les hommes, de nos jours, ce n’est plus ce que c’était !

« Mais qu'est ce qui se passe ici ? T'essaye de te la jouer Titanic ou quoi ?
-Oui parfaitement, c’est mon plus grand rêve que de transformer mon appartement en réplique du Titanic. Je réponds, légèrement narquoise.
-Ooooh, c'est ça alors ton projet de piscine ambiance Titanic ? Soit c'est ça soit t'as un sérieux soucis de plomberie.
-Damn, je suis époustouflée par ton sens de déduction. Sherlock Holmes n’a qu’à bien se tenir. »

Je roule des yeux, ris doucement puis, ayant repéré grâce à la lumière venant du lampadaire, enfile le jean posé sur le dossier de mon fauteuil de lecture. Je sautille à pied joint dans l’eau, tentant d’enfiler le vêtement à même ma peau mouillée.

« Tu aurais pus me le dire directement au téléphone tu sais ? Je serais venus quand même. Donc, dis moi tout. Qu'est ce qui se passe ?
-Oui, c’est ce que je me suis dit lorsque j’ai découvert ton visage surpris. Je n’y ai pas pensé. L’on mettra ça sur le coup de la fatigue, d’accord ? »

Win ! J’ai réussi à mettre mon pantalon et ce, sans chuter dans l’eau glacée.

« Le mieux serait que je te montre le problème. Tu vas voir, c’est absolument génialissime. Par contre, fais attention, j’ai coupé le courant et le chat s’est emparé de ma lampe torche. Alors si tu vois une lueur sous-marine, c’est la lampe. Prêt ? Oh quelle question, bien sûr que non ! »

En temps que propriétaire des lieux, c’est à moi qu’advient la charge d’ouvrir la marche. Le couloir, bien que plutôt petit, me parait interminable et ce, à cause de l’eau glacée qui entrave légèrement mes mouvements. A ce rythme, je pourrais peut-être me retrouver avec de l’eau jusqu’au plafond, comme dans les dessins animés. D’ailleurs, Newton et ma lampe font une apparition éclair et j’ai la présence d’esprit d’attraper le sac-à-puces pour lui reprendre mon précieux.

« Stupide chat. Si jamais tu cherches un chat, je te propose Newton. Il est gentil mais vraiment débile. »

On se retrouve devant la porte de la salle de bain. Fermée. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour contenir un maximum l’eau et… N’ose même pas imaginer le niveau qu’elle a atteint à l’intérieur de la pièce close. Je pose ma main sur la poignée, tourne la tête vers Graham.

« J’ignore absolument ce qu’il se passera lorsque j’ouvrirai cette porte. Probablement qu’un ras-de-marée nous submergera et nous emportera au large de mon salon. God help us. »

Amen.

La porte s’ouvre, l’eau se déverse et se répand dans l’appartement. Ce n’était pas un ras-de-marée, mais pas loin. Je me suis retrouvée pendant quelques instants avec de l’eau jusqu’aux fesses et j’ai été incapable de retenir un cri de surprise. L’eau est particulièrement froide, d’accord ? Dans la salle de bain, évier, baignoire et canalisation inconnue n’en finissent pas de recracher des gerbes d’eau que j’éclaire avec ma lampe.

« Je me suis réveillée il y a une heure, le sol était déjà tapissé d’eau mais pas grand-chose, cinq centimètres. J’ai essayé de régler le problème mais en fait… Ca n’a fait qu’empirer. Au départ, il n’y avait que la baignoire. L’évier ainsi que cette canalisation qui vient de je ne sais où, se sont rajoutés. »

Je montre tour à tour la baignoire, l’évier et la canalisation avant de me passer une main dans mes cheveux humides

« J’ai essayé de couper l’arrivée d’eau ou plutôt de trouver où elle se trouve et crois-le ou non, mais celle-ci est introuvable. Je marque une pause. Dis-moi que tu y connais quelque chose en plomberie. Et si non, on peut toujours chanter « my heart will go on » en grimpant sur la table du salon. »

C’est une proposition comme une autre. Même si à choisir, je préférerais qu’il puisse m’aider à régler mon souci. On aura tout le temps de chanter après.

TITANIC ; NEW VERSION

graham johnson ∞ Willow Greene

Je relevais le menton, me drapant dans ma fierté humide alors que j'ignorais ses répliques narquoises. Je laissais juste échapper un petit « jalouse »  alors qu'elle enfilait un jeans. Bon, maintenant que j'étais pleinement réveillé, je ne me gênais pas pour mater bien sur. Même si j'avais voulus, je ne pense pas que j'aurais pus m'en empêcher en fait... Son haut trempé ne laissait pas vraiment place à l'imagination et je pouvais donc voir très clairement qu'elle ne portait pas de soutien gorge. Et la voilà qui se mettait à sautiller !

Je tournais les yeux vivement quand son regard remonta sur moi, sifflotant d'un air pas du tout innocent, les main enfoncées dans mes poches trempées et shootant l'air que rien dans l'eau glaciale qui recouvrait le sol en grande quantité, l'éclaboussant par accident au passage. 

« Oui, c’est ce que je me suis dit lorsque j’ai découvert ton visage surpris. Je n’y ai pas pensé. L’on mettra ça sur le coup de la fatigue, d’accord ?  » 

Je pris un air faussement offusqué, pressé de détourner la conversation de mon petit show privé intempestif. 

« On mets ça sur le compte de rien du tout oui ! Fallait être plus claire au téléphone. Tu fais toujours des emphases super élaborée. C'est pas parce que je suis anglais que je comprends tout ce qui sort de ta bouche tu sais ? Mais t'es mignonne alors je te pardonne !
- Le mieux serait que je te montre le problème. Tu vas voir, c’est absolument génialissime. Par contre, fais attention, j’ai coupé le courant et le chat s’est emparé de ma lampe torche. Alors si tu vois une lueur sous-marine, c’est la lampe. Prêt ? Oh quelle question, bien sûr que non ! 
-Ton chat, c'était pas sensé être devenu un piranha ? A moins qu'il ait muté entre temps et ne soit devenu une Baudroie abyssale ? Pas très profond pour un poisson des abysse ! »

Je la laissais donc passer devant, la suivant dans la pénombre et luttant pour me déplacer avec l'eau qui était déjà bien assez haute comme ça à mon goût. Note que ça ouvrait une toute nouvelle perspective : la piscine en appartement ! Ca pourrait être cool non, d'ouvrir une piscine qui ressemblerait à un appart ! Peut-être même que pour les plongeurs, il pourrait y avoir des étages entièrement inondés en profondeur ! Et ils pourraient même organiser des courses de chasse au trésor dedans ! Je suis sur que ça aurait beaucoup de succès.

Puis soudain, sans prévenir, un bref éclat de lumière et la jeune femme devant moi plonge comme un héron fondant sur sa proie et ressortit de l'eau une boule de poil détrempée qui dirigea vers moi un faisceau lumineux de l'enfer, m'éblouissant au passage. 

« Naaaan ! Pas la Baudroie abyssale ! J'avoue tout ! »

Je papillonnais des yeux comme mon hôtesse récupérait sa lampe torche et la pointait ailleurs qu'en plein dans mon visage.

« Stupide chat. Si jamais tu cherches un chat, je te propose Newton. Il est gentil mais vraiment débile.
-Attends, je suis perdu là. C'est un chat ou un poisson ?
-J’ignore absolument ce qu’il se passera lorsque j’ouvrirai cette porte. Probablement qu’un ras-de-marée nous submergera et nous emportera au large de mon salon. God help us.  » 

Un large sourire au lèvre, je lui réponds avec un salut militaire, tentant également de faire claquer mes chaussure l'une contre l'autre, ne parvenant qu'à m'éclabousser davantage les jambes. Bien sur c'était juste avant que je ne me planque juste derrière la jeune femme. Ainsi, je parviendrais peut-être à éviter le plus gros du flot. Ouai, l'espoir fait vivre comme on dit.

Enfin, c'était pas la mort non plus hein. Quand elle a ouvert la porte, c'était un peu comme au parc aquatique. J'avais tout de même posé ma main dans le dos de la jeune femme pour être sur que le courant soudain ne la déstabilise pas. Je ne pus en revanche m'empêcher de glousser quand j'entendis son petit cri tout à fait charmant. Je me penchais à son oreille, un large sourire aux lèvres.

« Je ne dirais rien à propos de ton cri si tu ne dis rien à propos du mien. Deal Greene ? »

Puis après ça, je la laisse tout de même m'expliquer le problème en me la fermant bien gentiment. Après tout, si je voulais l'aider à enrayer cette invasion de flotte, il fallait bien que je sache de quoi il retourne non ? Je la contournais pendant qu'elle parlait et lui prit la lampe torche des main, la pointant sur les objets rebelles alors que je m'en approchais pour évaluer les dégats.

« J’ai essayé de couper l’arrivée d’eau ou plutôt de trouver où elle se trouve et crois-le ou non, mais celle-ci est introuvable. Dis-moi que tu y connais quelque chose en plomberie. Et si non, on peut toujours chanter « my heart will go on » en grimpant sur la table du salon. » 

Je ne peux pas m'empêcher de rire à nouveau, le faisceau de la lampe allant de haut en bas au rythme de mon rire. Je me tourne vers elle en prenant garde à ne pas l'aveugler. 

« Et tu veux que je t'appelle Rose aussi peut-être ? Sans façon, je préfère jouer au docteur. Mais une fois que tout ça sera réparé. »

Je fis ensuite demi tour pour explorer un peu la salle de bain de la demoiselle, essayant de repérer cette fameuse canalisation qui venait d'on ne sais ou.

« Et puis on dit que t'es un génie hein... Qu'est ce que t'as fais à ces pauvres tuyaux! Tu les as massacrés les pauvres ! Je devrais pouvoir rafistoler ça avec un systhème D en attendant, mais il faudra que tu contacte un plombier au plus vite. Mais ça attendra demain matin, en pleine nuit ils sont ronchons en général et te refourguent tout en bas de leurs carnet de visite, derrière Huguette, la mamie qui a le robinet qui fuit. Bref, il va falloir qu'on coupe l'eau. D'ailleurs en parlant de ça... »

Je me retournais à nouveau vers elle, un large sourire amusé au lèvre. 

« Comme partout, l'arrivée d'eau doit être à la cave petit génie. Surtout pour un immeuble d'appartement. Si le bâtiment est pas trop vieux, on devrait pouvoir couper juste l'eau de chez toi, sinon il faudra couper celle de tout l'immeuble. Partante ? »

Graham & Willow

Quand bien même je savais à peu près ce qu’il allait se passer lorsque la porte s’ouvrirait, je n’ai pas pu m’empêcher de pousser un petit cri sous la stupeur. Peut-être ai-je sous-estimé la capacité de ma salle de bain à contenir de l’eau, en cas d’inondation dans la pièce. C’est bon à savoir, pour la prochaine fois. Enfin, je ne veux pas que cela se reproduise, bien sûr mais au moins… Oh dear. Pourquoi a-t-il fallu que cela arrive la nuit, alors que mon cerveau travaille au ralenti ? Je ne suis qu’humaine, après tout. Dans mon dos, je peux sentir la main de Graham qui, a sans doute pensé que je n’étais pas capable de tenir sur mes jambes. Pfeuh. Que nenni. D’accord, il a plutôt eu raison car j’ai largement basculé vers l’arrière sous l’effet de la vague déferlante comme un tsunami (cela faisait longtemps que je n’avais pas exagéré).

« Je ne dirais rien à propos de ton cri si tu ne dis rien à propos du mien. Deal Greene ? Dit-il à mon oreille.
-Pfeuh. … Deal. » Je réponds avant d’entrer dans la salle de bain.

J’ai une réputation à tenir. Tout comme lui. Alors passons sous silence nos instants de faiblesse respectif et faisons comme s’il ne s’était jamais rien passé. En public, tout du moins. Comment pouvez-vous me demander d’oublier un sujet de taquinerie ? C’est bien trop difficile ! Anyway. Maintenant que monsieur m’a pris la lampe des mains, je lui explique mon souci en détail. Enfin mes. C’aurait pu rester « un » mais… Oh la vie n’est jamais facile ! Et la chance n’est pas de mon côté. Finalement, peut-être aurais-je dû contacter Wanda, elle aurait pu m’aider grâce à son pouvoir. Oui, voilà une façon bien inutile d’utiliser un don pareil. Mais eh, ça peut toujours servir, non ?

« Dis-moi que tu y connais quelque chose en plomberie. Et si non, on peut toujours chanter « my heart will go on » en grimpant sur la table du salon.
-Et tu veux que je t'appelle Rose aussi peut-être ?
-Oh oui, ça a toujours été mon rêve, je ne te l’ai pas dit ? Fais-je en battant des cils.
-Sans façon, je préfère jouer au docteur. Mais une fois que tout ça sera réparé.
-Quel dommage… Je réponds, du tac-au-tac. Je comptais te demander de me dessiner comme une de tes filles françaises… Mais le docteur aussi, c’est pas mal. Je veux bien faire un effort pour toi. »

J’accompagne ma dernière phrase d’un sourire légèrement charmeur avant que nous en revenions à moins amusant et émoustillant : mes soucis de plomberie. Je l’observe qui vogue dans la pièce, jusqu’à la canalisation inconnue. Non mais je vous jure, elle ne rejoint rien. Elle a juste explosé à travers le mur. Et faisant un trou dans ma cloison, du coup.

« Et puis on dit que t'es un génie hein... Qu'est ce que t'as fais à ces pauvres tuyaux ! Tu les as massacrés les pauvres !
-Gnagnagna. Quelle répartie. Mon idée était géniale. Juste trop géniale pour les tuyaux qui datent de l’ante-Christ. Voilà tout ! J’avais calculé la pression de l’eau mais j’avais pas pris en considération que les tuyaux étaient aussi abîmés de base.
-Je devrais pouvoir rafistoler ça avec un systhème D en attendant, mais il faudra que tu contacte un plombier au plus vite. Mais ça attendra demain matin, en pleine nuit ils sont ronchons en général et te refourguent tout en bas de leurs carnet de visite, derrière Huguette, la mamie qui a le robinet qui fuit. Bref, il va falloir qu'on coupe l'eau. D'ailleurs en parlant de ça… »

Damn, je sens que je vais apprendre un truc tellement évident que je ne vais pas apprécier de l’entendre.

« Comme partout, l'arrivée d'eau doit être à la cave petit génie. Surtout pour un immeuble d’appartement. »

Je le savais. Je me passe une main sur le visage, dépitée de ma propre stupidité. Comment n’ai-je pas pu y penser de suite ? A la place, je suis partie dans des supputations improbables et ne pouvant qu’être émises par mon cerveau.

« Si le bâtiment est pas trop vieux, on devrait pouvoir couper juste l'eau de chez toi, sinon il faudra couper celle de tout l'immeuble. Partante ?
-Damn tu as raison sur toute la ligne. Et maintenant que tu en parles, le concierge m’a montré cet endroit. Comme quoi, être un génie ne résout pas tout. Par contre. Je me souviens que tout se trouve dans un local verrouillé. »

Tu t’en souviens, Willow ? Tu te souviens comme tu te retenais de bailler lorsque le vieux concierge à la voix chevrotante t’expliquait tout ? Tu regrettes, maintenant, de n’avoir pas prêté attention au vieil homme ? Oui.

« Mais je peux crocheter les verrous. Un jeu d’enfant. »

Oh. Peut-être qu’une fille normale et bien sous toutes les coutures n’est pas censée savoir crocheter des serrures.

« J’avais de charmants camarades de classe qui m’enfermaient dans les placards. C’est sur le terrain qu’on apprend le plus. Bien. Allons-y Alonso ? »

Je tends la main pour qu’il me rende la lampe torche. Je n’ai même pas menti. Je n’ai pas eu besoin d’attendre d’entrer dans au MI6 ou faire partie du Shield pour apprendre à déverrouiller des portes. On m’enfermait réellement dans des placards. Après on se demande pourquoi j’ai des problèmes, je devrais être un intéressant sujet d’analyse pour un psychanalyste. Une fois la lampe de nouveau en ma possession, nous allons quitter la salle de bain quand… Quelque chose explose. Déformation professionnelle, je me jette sur Graham pour le protéger d’un danger imminent. Nous tombons tous les deux dans l’eau, moi sur lui ; la lampe torche volant à travers la pièce. Et note à moi-même, toujours porter un soutien-gorge. Je regarde mon ami, clignant des paupières en silence, le temps de me remettre de mes émotions. Causées par une nouvelle canalisation  s’étant décidé d’exploser. Au plafond. I mean. Seriously ?

« Okay. Il est temps de couper l’eau. On va passer par l’escalier de secours. Je ne tiens pas à ce que toute l’eau se répande dans le hall et dans les escaliers. Déjà que je vais casquer pour réparer l’appartement alors si en plus je dois payer pour les parties communes. Mmmmh. Tu veux peut-être te relever ? Dommage, tu me tenais chaud. »

Clin d’oeil. Je retrouve une position verticale et tends ma main à Graham pour l’aider à se remettre sur ses pieds. La lampe est récupérée, mes clefs sont dans la poche de mon jean et nous nous retrouvons de nouveau dans ma chambre. J’ai eu la présence d’esprit d’enfiler une paire de tongs qui flottait sur l’eau, au grès du courant et j’enjambe la première la fenêtre avec aisance. Je suis petite, moi !

« Allez, dépêche-toi un peu, Johnson. Il fait froid, dehors ! Oh et fais attention à ne pas tomber cette fois-ci. Pardon, je me tais et te laisse te concentrer. »

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graham johnson ∞ Willow Greene

Je laissais un petit rire couler hors de mes lèvres alors qu'elle se passait la main sur le visage, atterrée. Soyons bien clair, je ne me moquais pas d'elle. C'était plus le genre de rire affectueux qu'on peu avoir quand on voit un chiot faire une cabriole. Et je me rends compte que cette comparaison est assez peu flatteuse finalement. Heureusement qu'elle n'en saura jamais rien...

C'était souvent le problème avec les génies, ils se compliquaient la vie sur des bêtises et passaient souvent à coté des solutions les plus simple. L'état de la salle de bain en témoignait d'ailleurs... Je me tournais à nouveau vers les tuyaux. Ils étaient dans un salle état. Peut-être vaudrait-il mieux que je n'y touche pas moi même, que je laisse le plombier faire. C'est ce qu'on fera si on peut couper l'eau chez elle uniquement. Mais si on doit priver tout l'immeuble d'eau, ça risque d'être plus compliqué...

«Damn tu as raison sur toute la ligne. Et maintenant que tu en parles, le concierge m’a montré cet endroit. Comme quoi, être un génie ne résout pas tout. Par contre. Je me souviens que tout se trouve dans un local verrouillé. Mais je peux crocheter les verrous. Un jeu d’enfant.  » 

Je me tournais vivement vers elle, un sourcil haussé dans la plus parfaite incrédulité. Elle ? Crocheter un verrou ? Note que, vu ce qu'elle avait fait à ses tuyaux, je ne devrais peut-être pas sous estimer ses capacités de destruction. 

« J’avais de charmants camarades de classe qui m’enfermaient dans les placards. C’est sur le terrain qu’on apprend le plus. Bien. Allons-y Alonso ? » 

Je fus à nouveau secouer d'un rire, tout comme le faisceau de la lampe torche. Ça expliquait tout en fait. Et je n'avais aucun mal à m'imaginer que certains gosses stupides l'aient enfermé à plusieurs reprise dans un placard. Cette fille m'étonnera toujours...

« Tu fais bien de préciser, encore un peu et je me serais fais des films tout seul sur toi en criminelle de grande envergure. Ou mieux ! Escroc en col blanc ! »

Elle me tends la main et je résiste de justesse à l'envie de la lui serrer en retour et lui donne juste sagement la lampe. Puis, tout se passe très vite et pour dire vrai, sur le moment j'ai pas vraiment saisis. J'ai juste entendus une sorte de craquement sinistre au dessus de nous puis je me suis retrouvé couché par terre alors que des trombes d'eau nous tombaient dessus, mon hôtesse juste au dessus de moi.

Je cligne des yeux, le temps de prendre conscience de ce qu'il vient de se passer. Ouai, encore une canalisation qui explose... Mais c'est qu'il date de Mathusalem cet appart ou quoi ? Ce que j'arrivais moins à m'expliquer c'était le tacle en bonne et due forme auquel j'avais eus droit. 

« Okay. Il est temps de couper l’eau. On va passer par l’escalier de secours. Je ne tiens pas à ce que toute l’eau se répande dans le hall et dans les escaliers. Déjà que je vais casquer pour réparer l’appartement alors si en plus je dois payer pour les parties communes. Mmmmh. Tu veux peut-être te relever ? Dommage, tu me tenais chaud. »

Et sur ses entrefaites, elle se relève, me tendant la main pour m'aider à me lever à mon tour. Je suis tenté de la tirer vers moi pour la faire tomber mais encore une fois je refrène mes pulsions. Après tout, tout ça devient vraiment critique. Il devient urgent de couper l'eau cette fois...

« C'est triste que tu ais bougé si vite, j'étais bien aussi. Mais t'as raison, j'veux pas finir façon Di Caprio. » 

J'attrapais donc la main qu'elle me tendais et ni une ni deux, j'étais sur mes pieds. Je secouais un peu les bras, pour évacuer au moins un peu d'eau de mes vêtement, parce que là, ça pesait super lourd ! Pendant que j'observais Willow ramasser la lampe torche, je m'ébouriffais les cheveux en souriant. 

Je lui emboîte le pas quand elle se dirige à nouveau vers la fenêtre. C'est vrai qu'il serait mal venu d'ouvrir la porte de son appartement maintenant. Enfin, sauf si on voulait faire un peu de surf dans le couloir... Ce qui était une idée à explorer en soit... C'était pas tout les jours qu'on avait une telle occasion quoi... 

« Allez, dépêche-toi un peu, Johnson. Il fait froid, dehors ! Oh et fais attention à ne pas tomber cette fois-ci. Pardon, je me tais et te laisse te concentrer. » 

Je lui envoyais un regard amusé et tentais à nouveau de me glisser par l'étroite fenêtre. Mis à part que je me coinçais le pied droit trois fois dans la manœuvre, ce fut une bien plus grande réussite qu'à l'aller. 

« Quel idée d'avoir des fenêtre aussi étroites aussi ?Waaaaa ! Ça caille ! »

Je me frottais les bras avec énergie, ne parvenant finalement qu'à presser un peu d'eau glaciale sur mes mains. Ce qui était en soit plutôt contre productif... Au moins ici on pouvait profiter de l’éclairage de rue... Je pris donc la tête, descendant les escaliers de secours quatre à quatre pour essayer de me tenir un peu chaud. 

Une fois en bas, je continuais de sautiller sur place et jetais un regard à ma voiture. Mince. Si je rentrais trempé comme ça, je risquais d’abîmer les sièges... D'un autre coté, j'avais les moyens de les faire remplacer donc bon... C'était pas si grave que ça finalement.

Le temps pour moi de me faire cette petite digression mentale que la jeune femme était à nouveau à mes cotés. On se mit donc en route vers la porte principale, le squick squick de mes chausses trempées résonnant dans la rue. 

« T'as pas oublié tes clefs au moins ? Parce que sinon va te falloir tout un équipement de plongée pour les retrouver et je crois bien que le magasin est fermé. »

Graham & Willow

Il est presque quatre heures du matin, au mois de janvier et je suis dehors, en tong et trempée jusqu’aux os. Enfin je veux dire, où est le problème, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme s’il faisait un froid pas possible et qu’en plus de ça, il menace sévèrement de neiger. Oh, au pire, j’attraperai une pneumonie. Graham aussi. Et nous serons deux idiots, malades, parce que nous avons eu la brillante idée de sortir avec des vêtements mouillés. Je croise mes bras contre ma poitrine, me dandine d’un pied sur l’autre en essayant de me réchauffer. A chaque expiration, une épaisse buée argentée s’échappe d’entre mes lèvres. Et la grande perche qui met un temps fou à sortir de ma chambre. Il essaie une première fois. Echoue. Je roule des yeux, un sourire amusé tout de même sur les lèvres.

« Allez, dépêche-toi un peu, Johnson. Il fait froid, dehors ! Oh et fais attention à ne pas tomber cette fois-ci. Pardon, je me tais et te laisse te concentrer. » Je lui dis taquine.

Ce dernier lève les yeux vers moi, me gratifie d’un regard amusé puis tente à nouveau sa chance. Nouvel échec. Damn ! A ce rythme-là, nous ne serons jamais en bas avant que mon appartement ne se retrouve submergé jusqu’au plafond. Son corps forme des angles étranges, son pied droit refuse de coopérer et je désespère de le voir hors de mon appartement un jour. Qui sait, peut-être qu’à l’aube, monsieur aura réussi à se tordre comme il faut.

« Quel idée d'avoir des fenêtre aussi étroites aussi ?
-Mes fenêtre sont à la bonne taille. C’est toi, qui es trop grand, voilà tout. » Je réponds en haussant des épaules.

Je dois tout de même préciser que Graham fait bien trente centimètres de plus que moi… Largement ! Je suis à chaque fois obligée de lever le nez afin de le regarder dans les yeux. Quoi que là de suite, je n’ai pas besoin. Oh, j’ai parlé trop vite. Le voilà qui se tient maintenant devant moi, prenant conscience du froid glacial à l’extérieur.

« Waaaaa ! Ça caille !
-Mais non voyons, tu délires, il fait une chaleur tropicale. » Dis-je narquoise.

Sans me donner le temps de dire plus, Graham s’élance dans les escaliers à la vitesse de la lumière. Il a un net avantage sur moi : ses grandes jambes. Il va enjamber quatre marches tandis que je pourrai n’en sauter que deux. Alors je me presse derrière-lui, ne tenant pas plus que cela à rester dehors encore longtemps. Vu la température, nous allons nous transformer en esquimau glacé dans quelques minutes. Les escaliers métalliques grincent sous nos pas, je fais attention à ne pas glisser à cause de mes tongs mouillées. Si l’on m’avait dit que cette nuit, au lieu de dormir, je me retrouverais à descendre l’escalier de secours, en tongs et trempée, je n’y aurais pas cru. Comme prédit, Graham est le premier à rejoindre le bitume froid, sautillant sur place tel un adorable pingouin. Damn, ce garçon est tout de même trop mignon quand il s’y met. Je passe à côté de lui, sans m’arrêter.

« Tu prends racine, Johnson ? Hop hop hop, il fait un froid de canard, je ne reste pas dehors une minute de plus !
-T'as pas oublié tes clefs au moins ? Parce que sinon va te falloir tout un équipement de plongée pour les retrouver et je crois bien que le magasin est fermé.
-Non non, elles sont dans la poche de mon jean.» Je fais, en tirant les fameuses clefs de la poche arrière de mon pantalon.

Nous pressons le pas afin de rejoindre l’entrée de l’immeuble et, après avoir tapé le digicode, nous pénétrons dans le hall, plongé dans le noir. On peut entendre nos pas qui couinent sur le carrelage de l’entrée et nous laissons derrière-nous des petites flaques d’eau. Le concierge sera heureux, en se réveillant. La porte de la cave est juste au fond, j’allume la lumière des escaliers et nous descendons au sous-sol… Où il fait un froid de dingue.

« Je déteste l’hiver. » Je marmonne entre mes dents que je ne peux m’empêcher de claquer.

Le sous-sol. Bien. Local d’arrivée d’eau… Oh juste là ! Et effectivement, le local est fermé par un gros cadenas. Avec la lampe torche, je l’observe de plus près, la marque, la serrure puis, récupère la petite épingle que j’ai eu la présence d’esprit de glisser dans ma poche, avec les clefs. Je la tords, l’enfile dans le serrure et en tout juste dix secondes, un léger clic retentit et le cadenas s’ouvre.

« Si jamais je veux me reconvertir, j’ai trouvé ma voie ! Je dis sur le ton de la plaisanterie et en ouvrant le local. Bien bien bien. Alors, chaque rangée correspond à un étage donc… Rangée 4. Appartement… 8. »

Je tourne la petite poignée. Ou plutôt, j’essaie. Mais celle-ci ne bouge pas d’un centimètre, malgré le fait que j’y mette toute ma force.

« Essaie donc, toi qui es grand, beau et fort ! »

Un pas sur le côté, je laisse la place à Graham qui… Y arrive avec une facilité déconcertante.

« … Damn, tu es plus fort que je ne le pensais. Quel homme, Graham, quel homme ! »

Léger haussement de sourcils rempli de sous-entendus et nous refermons le local. Il nous faut maintenant refaire le même parcours en sens inverse et cette fois, j’emboite le pas à mon ami. Je vais vite, il me tarde de rentrer pour régler ce stupide problème et dormir. Un jour. Mais voilà, le carrelage est mouillé, mes tongs aussi et tout le monde sait que l’adhésion des tongs n’est pas ce qu’il y a de mieux au monde alors… Je glisse. Je me vois partir en avant mais par chance deux bras forts et habiles me rattrapent avant que je ne vienne heurter le sol. Ou plutôt, deux mains. Posées contre ma poitrine. Oh great. Awkward. Just a tinny bit.

« Tes réflexes sont excellents, Graham. Et non pas que ce soit désagréable mais tout de même, Johnson. »

Tout de même, Johnson.

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graham johnson ∞ Willow Greene

Elle n'aurait pas pu avoir sa fuite d'eau en plein mois d’août ? Quand j'aurais effectivement put enfiler un maillot de bain pour aller patauger dans son appartement ? Non, il avait fallut que se soit en plein mois de janvier. Enfin bon, ça ferait une chouette histoire à raconter. Et puis, hormis le tissus mouillé et le froid qui me transperçait, je m'amusais bien. Willow avait toujours été quelqu'un d'amusant. 

« Tu prends racine, Johnson ? Hop hop hop, il fait un froid de canard, je ne reste pas dehors une minute de plus ! » 

Je lui emboîtais donc le pas avec un sourire, riant alors qu'elle sortait ses clefs de sa poche. Bon point pour elle. C'était toujours ce genre de petits détails débiles qu'on avait tendance à oublier. Et puis, le sort semblait vouloir s'acharner sur la jeune femme ce soir. Ça ne m'aurait pas étonné si ses précieuses clefs avaient décidées de partir en balade dans les fonds marin. Mais bon, mon extraordinaire présence avait du renverser la vapeur. 

Lorsqu'on arriva devant la porte du bâtiment, j’eus envie de me taper la tête contre le mur. Un boîtier électronique. En somme, rien à faire des clefs, elle aurait put rentrer si elle ne les avait pas eu, tout comme moi en fait. D'ailleurs, j'avais amorcé mon geste mais décida de me raviser à la dernière seconde, camouflant mon mouvement en passant ma main dans mes cheveux toujours mouillés. 

« Je déteste l’hiver. 
- Moooh, dis pas des choses comme ça ! C'est cool l'hiver ! On peut faire des batailles de boule de neige, se pelotonner sous un plaid avec un chocolat chaud, aller patiner ! C'est la saison des fêtes et des célébrations en tout genre ! L'hiver c'est bien ! » 

Au cour de ma tirade, j'avais passé mon bras autour de ses épaules et l'avait attirée à moi alors que nous continuions de marcher, cote à cote. Deux corps frigorifié qui essaient de se tenir un tant soit peu chaud. Oulà... Tout ça pouvait sacrément déraper quand on y réfléchissait un peu en fait... Je détournais le regard et la laissais s'éloigner alors que nous arrivions devant une petite porte qui devait être l'arrivée d'eau. 

Je m'écarte un peu, parce que j'avais noté que je lui bouchais la lumière, et l'observait faire son petit manège. J'étais pour le moins impressionné. Ce fut bref, rapide et surtout efficace. Voilà qui pourrait m'être bien utile. Parce que tant qu'il y avait de la technologie, ça ne me posait aucun soucis mais les trucs plus techniques comme ça... Disons que je me serais sans doute charcuté le doigt tout seul avec l'épingle et que j'aurais trouvé le moyen de choper le Tetanos en prime quoi... 

« Waaaah, faudra que tu m’apprenne ça ! C'est trop la classe ! 
- Si jamais je veux me reconvertir, j’ai trouvé ma voie !Bien bien bien. Alors, chaque rangée correspond à un étage donc… Rangée 4. Appartement… 8.  »

Je me rapproche d'elle, curieux. Elle semble en difficulté avec la poignée, et je n'ai pas vraiment besoin qu'une nouvelle catastrophe ne lui tombe dessus. Mais elle s'écarte bien vite pour me laisser la place, aussi je hausse un sourcil, surpris.

« Essaie donc, toi qui es grand, beau et fort ! » 

Un large sourire étira mes traits alors que j'attrapais la poignée dans un geste solennel. 

« Enfin quelqu'un qui me reconnaît à ma jute valeur ! Même si c'est juste parce que tu as besoin de moi, j'accepte ce compliment volontiers, et sache que ça sera retenu et répété de nombreuses fois. »

Un mouvement un peu appuyé plus tard, la poignée était tournée et je glissais un regard pas impressionné à la jeune femme. Elle n'avait donc pas de force à ce point ? 

« … Damn, tu es plus fort que je ne le pensais. Quel homme, Graham, quel homme !
-Tu veux me faire croire que la nana qui m'a taclé un peu plus tôt dans sa salle de bain n'avait pas assez de force pour tourner cette poignée ? Com on ! Mais sinon, tu peux continuer à me complimenter, j'adore ça. » 

Puis nous remontons. Et autant dire que Willow semblait pressée. Je comprenne qu'elle veuille régler ça au plus vite mais... Elle allait quand même pas aller se recoucher dans son lit trempé, si ? Enfin, je veux dire, la plupart de ses affaire sont bonnes à jeter maintenant. Elle devrait sans doute refaire aussi toute son installation électrique et remplacer tout ses appareil électroniques...

Puis en face de moi un mouvement et tout s’enchaîne rapidement. Je suis moi même surpris de réagir aussi vite pour le coup. Alors que ma jeune amie semblait partie pour un rendez vous avec le carrelage, je la retins de justesse, la redressant d'un même mouvement sur ses deux pieds. 

« Tes réflexes sont excellents, Graham. Et non pas que ce soit désagréable mais tout de même, Johnson. » 

Il y eut comme un blanc ou j'essayais de comprendre ce qu'il se passait, la tenant toujours plus ou moins contre moi. Puis je baissais mon regard sur elle, comprenant doucement ou mes mains se trouvaient. Ses seins... Je l'avais rattrapé par les seins... Sérieusement ? Je ne pus m'empêcher de resserrer légèrement mes mains pour tâter sa poitrine alors que ma bouche s'ouvrait en un O confus. Et elle ne portait toujours pas de soutien gorge. Je la relâchais aussitôt avec délicatesse, me grattant l'arrière de la nuque.

« Tu me crois si je te dis que j'ai pas fais exprès. ? Aussi puis je te rappeler qu'il y a peu tu viens de dire à quel point j'étais beau grand et fort? T'es pas fâchée hein ? »

Je pris les devant alors qu'on se dirigeait à nouveau vers la sortie, lui ouvrant la porte comme le gentleman que j'étais. Un large sourire aux lèvres. Le jour ou j'aurais honte de mes acte n'était pas encore venu. Il ne viendrait probablement jamais. En tout cas pour pour ce genre de choses.

« Hey par contre miss, tu vas évacuer comment l'eau que t'as là haut ? Parce qu'il y en a un sacré paquet ! Enfin, je m'inquiète pas trop pour ça à vrai dire, t'es un petit génie. Ce qui m'inquiète plus en revanche c'est l'endroit ou tu va dormir. Tout est trempé, ton matelas compris... Je vais peut être t'épater mais dans mon infinie bonté, tu peux crécher chez moi si tu veux »

Graham & Willow

Dans la vie, il y a toujours des moments où l’on se retrouve dans une situation particulièrement gênante. Un peu comme celle dans laquelle nous nous retrouvons à l’instant, Graham et moi. Son geste était pourtant rempli de bonnes intentions. Non en fait, c’était uniquement une bonne intention : celle de m’éviter d’aller m’étaler sur le carrelage et me casser un bras. Parce que vous comprenez, il y a eu assez de casse comme ça ce soir. Je vais devoir changer tout ce qu’il y a dans mon appartement -ou presque- pas la peine en plus d’ajouter une facture pour une hospitalisation en plus. Je vais sûrement finir SDF d’ici la fin de la soirée, si l’on pouvait m’éviter de sombrer dans la drogue et l’alcool. Quoi que comme ça, je serais comme le restant de ma famille. Anyway. Tout cela pour dire que dans son geste de bonté, Graham n’a pas calculé où il posait ses mains car au lieu de m’agripper… Je ne sais pas, les bras, les épaules ou autre, il empoigne ma poitrine. Le point positif est qu’ainsi, je ne suis pas tombée et qu’il m’a maintenue sur mes deux pieds. Le point négatif ? Techniquement, il n’y en a pas vraiment. A part le très léger embarras sur le moment qui, disparait bien vite. Il en faut plus que cela pour me choquer/me gêner.

« Tes réflexes sont excellents, Graham. Et non pas que ce soit désagréable mais tout de même, Johnson. »

Silence. N’aurait-il donc pas remarqué où ses grandes mains sont posées ? Apparemment non. Je ne bouge pas, ne tente pas d’amorcer un mouvement afin de me dégager de cette étreinte particulière. Etant dans mon dos, je ne suis pas en la mesure de voir le visage de Graham qui, à n’en pas douter, doit être épique ! D’une patience infinie, j’observe la pièce des yeux ; oh, la voisine du dessous a mal refermée sa boite aux lettres, la serrure n’est pas revenue à la verticale. Il faudrait sérieusement changer le tapis devant la loge du concierge, il est dans un état pitoyable. Voilà ce qu’on aurait. Wow. Je fronce mes sourcils, vient-il réellement de resserrer ses doigts sur ma poitrine ? Que cherche-t-il à vérifier ? Que je ne porte rien en dessous de mon débardeur trempé ? Il ne va pas être déçu. Je me racle très légèrement la gorge et mon ami me libère. Aussitôt, je me retourne vers lui alors qu’il se gratte la tête ; un sourire amusé étire mes lèvres.

« Tu me crois si je te dis que j'ai pas fais exprès. ? Aussi puis je te rappeler qu'il y a peu tu viens de dire à quel point j'étais beau grand et fort? T'es pas fâchée hein ?
-Fâchée, moi ? Pourquoi le serais-je ? Grâce à toi, j’ai largement moins froid. » Je réponds avec un petit clin d’oeil et un sourire en coin.

C’est la vérité. Ma température interne a très légèrement augmentée, ce qui, est très loin d’être désagréable. Nous ne perdons pas plus de temps et nous nous dirigeons vers la porte d’entrée, laquelle Graham ouvre, tel le gentleman qu’il est. Ou alors souhaite-t-il juste profiter encore un peu de la chaleur du hall d’entrée avant de regagner la rue glacée. Je le comprends.

« Hey par contre miss, tu vas évacuer comment l'eau que t'as là haut ? Parce qu'il y en a un sacré paquet !
-Oh, je vais bien trouver quelque chose.
-Enfin, je m'inquiète pas trop pour ça à vrai dire, t'es un petit génie. Ce qui m'inquiète plus en revanche c'est l'endroit ou tu va dormir. Tout est trempé, ton matelas compris... Je vais peut être t'épater mais dans mon infinie bonté, tu peux crécher chez moi si tu veux. »

Je ne peux pas m’empêcher d’esquisser un petit sourire amusé alors que nous regagnons l’escalier de secours. Nous sommes de plus en plus rapides ! Le froid, très peu pour nous, finalement.

« Dormir ? C’est pour les faibles ! Je lance sur le ton de la plaisanterie. C’est gentil de ta part, vraiment, mais ça me gêne. Je t’ai déjà réveillé en plein milieu de la nuit pour venir m’aider, je ne vais pas en plus m’imposer chez toi. »

Je suis anglaise. Il y a certaines choses qui m’embarrassent, tout de même. Comme celles d’être de trop. D’autant que si j’ai bien compris Niall est chez Graham et je n’imagine pas la tête qu’il risquerait de tirer en me trouvant chez Graham/lui.  Oh. Ooooh. Rien que ça, ça me donnerait envie d’accepter la proposition du brun. Niall Southway et moi-même avons ce que nous pouvons appeler une non-histoire d’amour. On a essayé, pourtant mais nous n’y arrivons pas, nous ne sommes pas faits pour nous entendre. Puis il est louche. Mon instinct me hurle que cet individu n’est pas du tout clair et sachez qu’il ne se trompe jamais. Ou presque jamais. Nous revoilà devant ma fenêtre ouverte, je jette un coup d’oeil à l’eau glacée qui nous y attend et pousse un soupir.

« Bon eh bien, quand faut y aller… »

Faut y aller. Je pénètre dans mon appartement et retiens de pousser un petit cri à l’eau de l’eau vraiment glacée. Pire que la première fois. Il est temps de virer l’eau. Cerveau, met-toi en marche, de suite. Armée de ma lampe torche, je me précipite -aussi vite que possible à cause de l’eau qui entrave mes mouvements- jusque dans la salle de bain pour vérifier que l’eau ne coule plus et miracle ! C’est terminé. Mais j’ai toujours de l’eau jusqu’en haut des cuisses. Un peu partout, certains de mes objets flottent dans l’appartement et je peux entendre mon chat qui patauge dans l’eau. N’est-il pas censé ne pas aimer l’eau, celui-ci ? Derrière-moi, j’entends Graham mais je continue de tourner en rond, tel un poisson rouge. Je sens qu’il va parler alors je lève la main pour lui intimer de ne rien faire. Je réfléchis, dude.

« Okay. J’ai une idée. Ca peut marcher. Ca va marcher. Je vais avoir besoin de toi et de ta grande taille. En haut du placard dans le couloir, tu trouveras mon aspirateur, il a été épargné par l’eau. Tu vas l’attraper et surtout. Surtout. Ne le fais pas tomber dans l’eau. Ensuite tu me rejoins dans la cuisine, d’accord ? Okay allons-y Alonso. »

Je n'attends pas vraiment sa réponse et disparais dans la cuisine après avoir récupéré ma boite à outils. Dieu merci, j’ai la présence d’esprit de ranger tout ce qui est rallonges et compagnies dans une boite en plastique hermétiquement fermée. Donc, c’est sauf. Parfait. Tout comme le niveau de l’eau n’a pas atteint le haut de ma table de cuisine. J’ai bien fait, finalement, d’en prendre une aussi haute. Sur ces entrefaites, Graham arrive avec l’aspirateur qu’il dépose sur ma table. Je m’empresse de le retourner et profitant du fait que Graham m’éclaire à l’aide de la lampe torche, ouvre le ventre de la bête.

« Bien. Mon idée est simple, à défaut d’avoir une pompe, on va utiliser l’aspirateur. Ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas fini de t’expliquer. Je vais augmenter sa puissance et en bas de chez moi, ils font des travaux, on va récupérer un de leurs tuyaux en plastique et le relier aux égouts. Je branche l’aspirateur sur la borne électrique et… Oui d’accord, ça sonne largement mieux dans ma tête. Mais ça va marcher. Ce sera juste un peu long. D’après mes calculs, cela va prendre entre deux à trois heures pour tout vider. »

Si temps est que ça marche. Mais si. Je suis géniale, d’accord ?

« Tu peux t’installer sur le plan de travail à côté, ça t’évitera de patauger dans cette eau glacée et s’il pouvait y en avoir au moins un de nous deux à ne pas tomber en hypothermie, ce serait utile. Oh et… Je relève mes yeux vers lui. Si jamais ta proposition de me prêter ton canapé pour la nuit tient toujours, j’accepte. Puis un t-shirt aussi, éventuellement. Tous mes vêtements sont trempés. »

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graham johnson ∞ Willow Greene

Nous regagnons l'extérieur et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire hypothermie, le froid nous englobe comme une mère emmitouflerait son mouflet à la patinoire. Je frisonne doucement alors que je laisser passer Willow devant dans les escaliers. Certaines habitudes ont la vie dures et puis, la vue n'est pas trop désagréable d'ici.

« Dormir ? C’est pour les faibles ! C’est gentil de ta part, vraiment, mais ça me gêne. Je t’ai déjà réveillé en plein milieu de la nuit pour venir m’aider, je ne vais pas en plus m’imposer chez toi.
-Bah ! Foutaises ! Je rentre de toute façon chez moi après ça. Que tu m'accompagne ou pas n'y changera rien. Et puis j'ai suffisamment de place pour t’accueillir. Quel genre de gentleman je serais si je te laissais dans ton appartement tout trempé hein ? Puis entre anglais sur une terre inhospitalière, il faut bien s'entraider. »

Je chasse l'air de ma main pour appuyer mon discours. Sincèrement. Je vis dans un Penthouse. Si je ne peux pas y inviter quelques amis de temps à autre pour frimer, à quoi bon ? Ouai, par contre il reste le soucis colocataire... Lui et la jeune femme ne parvenaient pas à s'entendre. Ce qui était quelque part très bizarre... Mais bon... Je suppose que c'est encore un de ces mystère de la vie auquel seul Sherlock Holmes serait habilité à répondre. J'espérais juste qu'on aurait pas à se la jouer bunny hill demain matin...

« Bon eh bien, quand faut y aller… »

Je retint une grimace amusée en notant que nous étions déjà en haut et que l'épreuve de la fenêtre m'attendait à nouveau. Avec la participation d'une étendue d'eau glacée de l'autre coté... Et le niveau de l'eau est encore plus haut que quand nous sommes sortit... Normal finalement, puisque ça à continuer à coulé le temps qu'on coupe l'arrivée d'eau...

J'observe la fine créature devant moi se glisser sans mal par la fenêtre pour atterrir dans son appartement plus qu'humide. Je décide d'essayer une nouvelle approche et de commencer par faire passer le bas de mon corps en premier. Après quelques gesticulations pour la forme, j'arrive sur mes deux pieds dans la chambre. Miracle ! Quelqu'un à finalement entendu mes prières ! Un sourire fier étire mes traits,  bien que la morsure de l'eau glacée soit tout sauf agréable.

Ma mine réjouie se tarie un peu en notant que Willow n'a pas été témoin de l'exploit. Je la rejoins lentement, histoire de ne pas créer de remous et de me mouiller encore plus, un air mi amusé mi boudeur collé au visage. J'allais prendre la parole pour lui faire remarquer que je ne m'étais pas vautré cette fois ci mais une main levée avec l'énergie d'un commandant me coupe dans mon élan.

« Okay. J’ai une idée. Ca peut marcher. Ca va marcher. Je vais avoir besoin de toi et de ta grande taille. En haut du placard dans le couloir, tu trouveras mon aspirateur, il a été épargné par l’eau. Tu vas l’attraper et surtout. Surtout. Ne le fais pas tomber dans l’eau. Ensuite tu me rejoins dans la cuisine, d’accord ? Okay allons-y Alonso.
-Comme si c'était mon genre de faire tomber des trucs... Bon... Placard du couloir, aspirateuuuuur »

Je me retourne en chantonnant un air qui me trottait en tête depuis un moment et me dirige vers le placard. Il ne me faut pas trop longtemps pour le trouver. Je me mets sur la pointe des pieds pour mieux voir et l'attrape délicatement avant de le tirer vers moi. Un peu trop délicatement... Je rattrape de justesse l'appareil avant qu'il ne tombe à l'eau. C'était moins une. Je jette un coup d'oeil vers la cuisine, priant pour que la jeune femme n'ai pas été témoin de la scène -ce qui ne serait pas étonnant finalement- mais il semblerait que mon karma me fasse une fleur.

Je retourne donc prudemment à la cuisine en portant l'aspirateur à hauteur de poitrine, juste histoire d'être sur. Willow était en train de tripoter avec des boites en plastiques et des cables. Ne sachant pas vraiment quoi faire de ces infos, je dépose mon précieux butin sur la table haute, à l’abri de l'eau. Puis je ramasse la lampe torche pour aller l'éclairer. Parce qu'on y voyait fichtrement rien par ici. Et pour être honnête, je n'avais absolument aucune idée de ce qu'elle pouvait bien avoir en tête. Mais bon, d'un autre coté, elle réfléchit comme un ingénieur civil donc ce n'est pas très étonnant.

« Bien. Mon idée est simple, à défaut d’avoir une pompe, on va utiliser l’aspirateur. Ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas fini de t’expliquer. Je vais augmenter sa puissance et en bas de chez moi, ils font des travaux, on va récupérer un de leurs tuyaux en plastique et le relier aux égouts. Je branche l’aspirateur sur la borne électrique et… Oui d’accord, ça sonne largement mieux dans ma tête. Mais ça va marcher. Ce sera juste un peu long. D’après mes calculs, cela va prendre entre deux à trois heures pour tout vider. Tu peux t’installer sur le plan de travail à côté, ça t’évitera de patauger dans cette eau glacée et s’il pouvait y en avoir au moins un de nous deux à ne pas tomber en hypothermie, ce serait utile. Oh et… Si jamais ta proposition de me prêter ton canapé pour la nuit tient toujours, j’accepte. Puis un t-shirt aussi, éventuellement. Tous mes vêtements sont trempés.  »

Je lui réponds avec un regard pas impressionné et un peu sceptique. Par contre, je ne me le fais pas dire deux fois pour m'installer sur la plan de travail, m'extirpant de l'eau comme je pouvais avec mon pantalon qui pesait deux tonnes cinq.

« Tu es sur que tu ne veux pas plutôt que j'aille m'occuper de cette histoire de tuyaux ? Comme je suis beau grand et fort, ça ne sera pas très difficile pour moi. Mais maintenant, je te laisse tout ce qui est technique bien sur. »

Je gigotais pour m'installer en tailleur, agrippant la jonction de mes mollets avec mes mains.

« Pour ce qui est du canapé, c'est avec plaisir, chère compatriote. Et je dois bien avoir un t shirt ou l'autre que je pourrais te prêter. Je crois qu'une de mes conquête faisait à peu près ta taille. Elle a forcement du oublier des trucs chez moi. »

Par contre, si elle pensait dormir dans le sofa, elle se mettait le doigt dans l’œil. Elle prendrait mon lit. Il ne serait pas dit que Graham Johnson était un mauvais hôte ! Mais je préférais lui garder la surprise pour plus tard, sinon elle risquait de se rétracter et ne pas oser 's'imposer' chez moi. Ca serait plus pratique aussi avec Niall. Il serait sans doute moins choqué de me trouver demain matin dormant sur le canapé que Willow.

« Alors petit génie ? Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ? »

Graham & Willow

Parfait. Tout est absolument parfait. Mon plan est juste génial parce que eh ! Toutes mes idées le sont. Ou presque. A quelques exceptions près, d’accord ? Je vous dis qu’avec une canalisation neuve, mon plan pour réparer ma fuite aurait parfaitement fonctionné. Quelle idée de ne pas avoir remis à neuf les tuyaux, aussi, vu le prix des appartements, c’aurait été la moindre des choses. Enfin. Au moins, je vais pouvoir refaire la décoration, je commençais à être fatiguée des murs gris. J’ai besoin de changement. Oui, j’ai repeint il y a trois mois. Oui je change régulièrement la peinture. Je m’ennuie facilement de mon environnement. J’ai besoin d’être stimulée et changer la couleur des murs ainsi que la disposition des meubles m’aide à supporter la monotonie de l’existence humaine. Et je n’ai pas besoin de consulter un spécialiste, je vous remercie d’y avoir pensé.

« Tu es sur que tu ne veux pas plutôt que j'aille m'occuper de cette histoire de tuyaux ?
-Oui.
-Comme je suis beau grand et fort, ça ne sera pas très difficile pour moi.
-Oh damn, je n’aurais jamais dû dire ça. Tu vas me le rabâcher à chaque fois que l’on se verra. Et sinon, toi tu restes là, à me sertir de lumière, mon cher ! Car si tu pars, à part tenir la lampe entre mes dents, je ne vois pas comment je vais faire. … Il faut que je m’achète une lampe frontale, pour la prochaine fois. Enfin je veux dire. Tu as compris. »

Non pas que je souhaite voir un pareil incident se reproduire. Pas dans mon appartement, en tout cas. Mais il faut avouer que c’est plutôt amusant. C’est froid, mes murs sont imbibés d’eau, mon parquet va être gondolé et je vais devoir casquer pour payer les réparations mais tout de même… Mon appartement s’est transformé en piscine géante et si ça n’avait pas été le moins de janvier, c’aurait pu être l’idée du siècle pour l’été. Tout le monde sait à quel point le climat de la ville de New-York est insupportable en été. Je jette un coup d’oeil à mon compagnon, installé sur le plan de travail, en tailleur. Il ressemble à un chat mouillé. Un peu comme… Newton. Qui nage dans la cuisine sans même nous accorder un regard. Ce matou a des réactions extrêmement étranges. On s’est plutôt bien trouvé, au final.

« Pour ce qui est du canapé, c'est avec plaisir, chère compatriote. Et je dois bien avoir un t shirt ou l'autre que je pourrais te prêter. Je crois qu'une de mes conquête faisait à peu près ta taille. Elle a forcement du oublier des trucs chez moi.
-Merci beaucoup. J'apprécie le geste et te promets que ce n’est que pour une nuit ! Je lui réponds avec un sourire. Une de tes conquêtes ? Mais quelle vie dissolue vis-tu ? Me voilà tout simplement choquée, moi qui pensais tes moeurs irréprochables. »

Je ris, me trouvant absolument pas crédible lorsque je dis cela. Je replonge le nez dans mon aspirateur, encore quelques branchements et je crois que ce sera bon.

« Alors petit génie ? Qu'est ce que je peux faire pour t'aider ?
-Oh mais ta présence m’est déjà d’une grande aide. Comme tu es grand et beau, tu fais un peu la potiche dont toute personne a besoin, à un moment ou un autre dans sa vie. Tu sais, comme les jolies filles dans les jeux télévisés qui font de la figuration en bikini. Tu es ma grande blonde plantureuse. »

Petit clin d’oeil, je termine d’augmenter la puissance de l’aspirateur puis referme le couvercle et le dépose dans la boite hermétique avec mes câbles. Juste en cas.

« Bien. Maintenant on va s’occuper des tuyaux. Il me suffira de le relier à l’aspirateur puis le brancher au compteur électrique juste en bas de l’immeuble. Je te donne l’immense tache de t’occuper de transporter le matériel. Ne le fais surtout pas tomber dans l’eau. Si tu le fais, je te noie et je n’aurai pas de mal, crois-moi ! »

Sur ce, je fourre la caisse en plastique à mon ami qui a quitté son îlot de fortune. En retour, j’ai récupéré la lampe et j’éclaire notre chemin jusque dans ma chambre qui se déroule sans encombres. Une fois devant la fenêtre et avant de l’ouvrir pour affronter le froid terrible de ce mois de janvier 2016, je me tourne vers mon coéquipier :

« Vu que tu es grand beau et fort, tu t’occupes de récupérer deux des tuyaux et de les ramener ici. Je m’occupe du compteur électrique et de tout relier. Deal ? »

Je passe la première puis récupère la boite qu’il me tend afin de lui faciliter le passage. … Mais c’est qu’il deviendrait bon ! J’esquisse un sourire amusé en posant la caisse sur le sol enneigé de l’escalier de service.

« Wow. Mais depuis quand fais-tu preuve d’une si grande souplesse ? Me voilà impressionnée, Johnson. Non vraiment ! Ca c’est que j’appelle un homme, un vrai. »

Haussement de sourcils remplie de sous-entendus, je ris avant de récupérer une très longue rallonge électrique et de descendre les marches métalliques à toute vitesse. Il fait froid, il neige et je ne tiens pas à rester 107 ans dehors à faire des branchements. Je me retrouve devant le compteur, sous clef, bien évidemment. Pour la seconde fois de la soirée, je crochète une serrure avec la plus grande aisance. Quand j’étais gosse, il m’est arrivé de m’entraîner à faire ça sur toutes les serrures que je pouvais trouver. Pas vraiment l’occupation la plus appropriée à une gamine mais c’est extrêmement utile et ça me sert encore aujourd’hui. Surtout aujourd’hui. J’ai eu la présence d’esprit de prendre des gants de ménage en caoutchouc, encore emballés, donc secs. Je ne tiens pas non plus à m’électrocuter. Je les enfile puis commence à démonter ma rallonge le plus vite possible pour ensuite la rattacher au compteur. En courant, je refais le chemin inverse, croisant Graham sur le chemin.

« Nous sommes plus rapides que la lumière ! »

Sans se vanter. On est déjà en haut, au niveau de ma fenêtre et c’est avec assurance que je relie un premier tuyau ramené par Graham à mon aspirateur ; celui-là aspirera l’eau. Je balance le bout libre dans l’eau. L’autre tuyau s’occupera d’évacuer l’eau dans les égouts. Branchement de l’aspirateur. Je regarde Graham.

« C’est l’instant de vérité. » Je lui fais, d’un ton grave.

Je l’allume. Celui-ci fait un bruit monstre mais, en me penchant par-dessus la rambarde, je peux voir l’eau qui s’évacue droit dans les égouts. Je suis un génie.

« Tu peux l’admettre, je suis parfaitement géniale ! »

TITANIC ; NEW VERSION

graham johnson ∞ Willow Greene

« Oh damn, je n’aurais jamais dû dire ça. Tu vas me le rabâcher à chaque fois que l’on se verra. Et sinon, toi tu restes là, à me sertir de lumière, mon cher ! Car si tu pars, à part tenir la lampe entre mes dents, je ne vois pas comment je vais faire. … Il faut que je m’achète une lampe frontale, pour la prochaine fois. Enfin je veux dire. Tu as compris. »

Un rire amusé coula hors de mes lèvres alors que je me penchais un peu en avant pour offrir à mon amie une meilleure lumière.

« Ne dis pas ça, tu as enfin ouvert les yeux, c'est bien. Assez étrangement, peu de gens veulent bien avouer la grandeur incroyable de mon être... »

Je m'agitais un peu dans de grand geste théâtraux pour désigner ma personne. Enfin, autant que je le pouvais sur mon petit îlot de sécurité. Mais bon, jouer les divas c'était bien beau mais dans mon geste, j'avais écarté la lumière du travail de Willow. Un « oups » plus tard, je pointais à nouveau le faisceau lumineux sur elle, me forçant à ne pas trop bouger.

Ne pas trop bouger pour moi, c'était gesticuler maladroitement et changer de position toutes les trente secondes. Et pourtant je vous jure que j'essayais ! Rester sur place dans le calme, c'est juste pas ma nature il faut croire.

« Une de tes conquêtes ? Mais quelle vie dissolue vis-tu ? Me voilà tout simplement choquée, moi qui pensais tes moeurs irréprochables. »

Je ris avec elle, me composant une mine faussement outrée bien qu'elle ne puisse pas la voir puisque je suis dans son dos.

« Hey, t'es peut-être pas sensible à mes charmes mais je suis un adonis moi Madame ! Je dirais même que je suis irrésistible. T'es juste pas fichue comme tout le monde pour parvenir à me résister. J'vois que ça. »

Je l'écoutais me dire ce que je pouvais faire pour aider. C'est à dire rester là, attendre et bien orienter la lumière. En somme, tout ce à quoi j'avais échoué depuis tout à l'heure. Pas très grave. En composant mon numéro plus tôt dans la soirée, elle avait du se douter que ça terminerait plus ou moins comme ça non ?

« Je suis bien meilleur que n'importe laquelle de ces potiche, t'as du bol ! Puis si t'as un bikini à me prêter je pourrais incarner pleinement mon rôle ! Enfin, c'est pas sur que je passe la nuit mais au moins j'aurais été fantastique ! 
-Bien. Maintenant on va s’occuper des tuyaux. Il me suffira de le relier à l’aspirateur puis le brancher au compteur électrique juste en bas de l’immeuble. Je te donne l’immense tache de t’occuper de transporter le matériel. Ne le fais surtout pas tomber dans l’eau. Si tu le fais, je te noie et je n’aurai pas de mal, crois-moi !
-Comme si c'était mon genre de tout ficher à l'eau ! Puis je te signale que vus notre différence de gabarit, ça m'étonnerais vraiment que tu y parvienne. Tu peux pas savoir tout ce que je suis prêt à faire pour vivre ma chérie.»

L'image mentale de la jeune femme en train de tenter de me noyer dans son appartement me traversa l'esprit et je gloussais alors que je descendais du plan de travail pour à nouveau faire la rencontre de l'eau gelée. J'envoie un clin d’œil à la jeune femme alors qu'elle me charge de la caisse et reprends sa lampe torche. On marche en silence jusqu'à la porte : un exploit pour moi. Pour tout dire, j'étais concentré sur mon fardeau, me montrant prudent au possible.

Toutes ces précautions risquèrent de voler en éclats quand je sentis un truc glisser autour de ma jambe gauche. J'avais sursauté et donné un grand coup de pied dans l'eau, envoyant un peu plus loin une boule sombre et poilue.

« Ah ! Ton chat m'a fait la peur de ma vie ! Tu lui as donc pas appris que se frotter contre les gens comme ça c'était super flippant ?
-Vu que tu es grand beau et fort, tu t’occupes de récupérer deux des tuyaux et de les ramener ici. Je m’occupe du compteur électrique et de tout relier. Deal ?
-Roger that, Captain ! »

Je cale la boite contre mon flanc pour pouvoir mimer un salut militaire de l'autre. Très vite, la fenêtre est ouverte, Willow s'y glisse, je lui tends la précieuse boite et passe à mon tour. A ma grande surprise, ça se passe super bien cette fois et j'arrive dehors en un seul morceau, sans même m'être planté. Du coup je fais un petit mouvement pour appuyé l'exploit « Tadaaaaaa »

« Wow. Mais depuis quand fais-tu preuve d’une si grande souplesse ? Me voilà impressionnée, Johnson. Non vraiment ! Ca c’est que j’appelle un homme, un vrai. »

Je lui envoie un sourire charmeur alors que son air à elle ne laissais en aucun cas place au doute quant à l'interprétation possible de ses propos.

« Si tu savais toute la souplesse dont je suis capable de faire preuve. Un vrai athlète ! Je m'en tire pas mal en endurance aussi. »

Puis sur ces entrefaites on se met en route. Enfin, on dévale les escaliers et on part chacun dans notre direction quoi. C'est implicite, mais on était tout les deux d'accord pour ne pas traîner dehors plus que de raison avec ce temps. Puis courir, ça réchauffe. Et plus que tout, je peux enfin bouger ! Bonheur intense !

J'arrive donc rapidement à l'endroit ou les tuyaux sont rangés et j'en charge deux sur mon épaule comme je peux avant de repartir en sens inverse. Ouai, ce plan était scabreux. J'avais pas fait deux mètre que j'en avais déjà fichus un par terre.

Quelques changements de tactiques plus tard, je rejoignais les escaliers au pas de course. J’enchaînais tout de suite avec les escaliers en ralentissant à peine le rythme, le regard concentré sur les marches pour m'éviter un accident fatal. Parce que 'décédé en tentant d'empêcher un inondation au quatrième étage' ça le faisait vraiment pas comme épitaphe.

« Nous sommes plus rapides que la lumière !
-Oui enfin, pas pour tout hein »

Un clin d’œil plus tard, je récupérais la lampe et m'appliquait à nouveau à éclairer mon amie alors qu'elle faisait des branchements. Quelques roulements de tambours plus tard, on était tout le deux penché par dessus la rambarde à observer l'eau s'évacuer dans les égouts.

« Tu peux l’admettre, je suis parfaitement géniale !
-Un vrai petit génie ! »

Heureux qu'on y soit parvenu, j'attrape la jeune femme par les hanches et la soulève de terre (enfin, des escaliers de secours quoi) et tourne sur moi même une fois avant de la reposer.

« Ca fait un bruit dingue par contre ton truc. Donc soit t'as une dent contre tes voisins et ont part en laissant tout ça en plan, soit on attends sagement que ton appart se soit vidé et on le coupe. Dans les deux cas, j'vais attendre dans ma voiture. La ou y a de la musique et du chauffage ! »

Et sur ce, je lui confie à nouveau la lampe de poche -sait-on jamais qu'elle ait des trucs à ramasser chez elle hein- et redescends pour la troisième fois les escaliers. Par un miracle quelconque, j'arrive en bas en un seul morceau. Il ne me fallut donc pas beaucoup plus de temps que pour m'élancer vers ma très chère Porsche.

Une fois arrivée devant je m'arrête un instant. J'avais les clefs dans la poche de mon pantalon au moment ou je me suis vautré dans l'eau. Enfin, l'un des moments ou je me suis vautré dans l'eau... Donc elle est très probablement fichue. Je grommelais vaguement quelque chose à propos de l'incompatibilité de l'eau et de l'électronique avant d'ouvrir la porte conducteur aussi naturellement que si je ne l'avais pas verrouillée en arrivant, enclenchant déjà le chauffage alors même que je n'étais pas encore rentré dedans. Je jetais un œil vers l'escalier de secours pour voir la jeune femme arrivée vers moi.

« Je savais bien que tu ne pouvais pas me résister. »