Did you hear that ? Me neither ft. Lincoln

Quand j’y repense, ça fait longtemps que je n’ai pas fait de mission solo qui vaille vraiment le coup. Après avoir perdu mon temps avec ce Scott Lang, il est grand temps pour Icare de frapper un grand coup. Et puis, c’est la saison des fêtes, l’attention se relâche, c’est le moment parfait. Puisque Niall a décidé de faire sa vie tout seul dans son appartement qui pourrit à vue d’œil, je vais avoir le loisir de choisir la cible que je souhaite sans avoir à subir ses regards interloqués et ses commentaires. Commentaires que je ne prenais jamais en compte, certes mais qui causait toujours des disputes. Au final, Icare est restée très à l’écart durant cette période. Avec l’autre tête de nœud confrériste et beaucoup trop inquiet pour son propre bien, surtout depuis cet accident auquel je préfère ne plus penser, difficile de s’attaquer à de grosses cibles. A croire qu’il voulait retourner fouiller les poches des touristes. Ça le faisait peut-être marrer mais personnellement, ce genre de truc m’ennuie beaucoup. C’est beaucoup trop simple. Où est le challenge ? Où est le frisson ? Et puis, quitte à prendre des risques, autant que ce soit pour la bonne cause. Je n’ai besoin que de quelques doses de vaccins. Juste de quoi protéger Niall, Mouse, Lux et Solus. Ah, et pour moi aussi, cela va de soi.

Je pénètre dans l’enceinte du bâtiment sans trop de difficulté. Je suis passé par les sorties de secours qui sont en général moins bien gardées. J’ai pris le soin de demander à Lux de pirater les caméras de surveillance avant d’entrer et tandis que j’arpente les couloirs déserts, j’enfile mon masque multi-visages. C’est surtout par précaution plutôt qu’autre chose. Je préférerais que cette mission se passe sans problèmes mais on n’est jamais à l’abri.

Le bâtiment est divisé en deux parties, d’un côté les laboratoires et de l’autre, les bureaux. Le tout dispersé sur plusieurs étages avec au centre, ce qui ressemble à un hall d’accueil. Ce que je cherche est au quatrième étage, l’étage expérimental. Niall m’a raconté d’une fois où des mutants étaient retenus dans ce genre de laboratoires mais bon, peu importe ce que je vais trouver, ma priorité est de ramener des vaccins. De toute façon, je ne suis pas ici pour Icare mais plutôt pour une affaire personnelle. Peut-être, si j’ai le temps, je verrais. D’abord, je vole ce dont j’ai besoin et ensuite, on voit pour sauver quatre ou cinq glandus qui n’ont pas su courir assez vite.

Mes pas sont éclairés par les veilleuses orangées au plafond. Je trouve facilement les laboratoires, vides. Rah mais ils ne peuvent pas laisser ça en place pour que des gens comme moi ne passent pas leurs nuits à chercher après, aucun respect, je vous jure. Du coup, je passe en revue chaque table, chaque recoin, rien du tout. Jusqu’à ce que je pousse une porte d’un autre laboratoire un peu à l’écart des autres, à mi-chemin des bureaux. Une odeur répugnante m’agresse les narines que je reconnais que trop bien. C’est l’odeur du sang, du cadavre. J’ai un haut-le-cœur et je fais quelques pas en arrière pour reprendre mon souffle. Putain mais ils foutent quoi dans ces labos ?! Beaucoup de gens collectionnent les cadavres ? Non, je ne crois pas ! Même Solus fait pas ça pourtant, il est clairement un obsédé de la médecine et du progrès. Je fais quelques pas, la tête penchée en avant, à deux doigts de rendre le contenu de mon estomac. Cette odeur me rappelle beaucoup trop de souvenirs que j’avais pourtant tenté d’enfouir loin, très loin dans ma mémoire pour ne plus jamais à avoir à y refaire face. La mort de Niall, la balle de Maisie… Tout ça, j’aurais préféré l’oublier. Pour toujours.

En relevant la tête, j’entends des bruits de pas claquer dans les escaliers que j’ai précédemment empruntés. Et merde ! Presque aussitôt, je file à toute vitesse vers le laboratoire que je n’avais pas encore exploré et je referme immédiatement derrière moi. Je prends à peine le temps de regarder mon environnement. Je remarque ce qui semble être une sorte de salle réfrigérée et sans attendre, je me faufile à l’intérieur. C’est plutôt étroit et je suis cerné par différentes mixtures et morceaux de chairs dont je ne préfère pas savoir la provenance même si je n’ai aucun mal à la deviner. Je respire calmement, essayant de ne pas penser à ce bout de viande inconnue à côté de ma tête. Dehors, j’entends les hommes se déployer et hurler des ordres. Bordel mais qui sont ces gens ? C’est l’armée ? Oh, j’espère que ce n'est pas l’armée. De toute façon, que foutrait l’armée ici ? Ou alors, c’est plus que ça ? Ah, ce serait bien ma veine, ça ! Tomber nez à nez avec une organisation aux intentions plus que douteuses. Mauvais endroit au mauvais moment comme on dit, ouais, c’est des conneries. De toute façon, ils n'ont pas l'air d'être beaucoup mais tout de même... Bon, maintenant, je serre les doigts et les fesses, et je fais plus de bruit. Si ça se trouve, ils vont repartir aussi vite qu’ils sont venus et hop, je pourrai reprendre ma petite exploration tranquillement. Par réflexe, je pose une main sur l'arme de poing cachée à l'intérieur de ma veste. Je ne sais pas si elle va beaucoup me servir mais, juste au cas où, je veux avoir l'opportunité d'en toucher un ou deux...