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 Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen

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MessageSujet: Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen   Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen EmptyMar 15 Nov - 16:16

Clea & Stephen


Ses doigts glissent doucement sur les cicatrices autour de ses yeux. Elle ne peut pas les voir mais Clea peut sentir les irrégularités sur sa peau, certaines descendent sur ses pommettes, touchent ses tempes et tranchent sur la peau pâle de la sorcière. Ses yeux sont maintenant recouverts d’un voile opaque, ont discerne encore un peu le bleu des iris mais ils ne sont plus aussi brillants qu’ils l’étaient. Clea reste reconnaissante, reconnaissante que sa sauveuse soit parvenue à sauver ses yeux malgré l’état déplorable dans lesquels ils étaient lors de son retour sur Terre. La blonde doit énormément à Korra, sans elle, elle serait sûrement longtemps restée sur le trottoir sur lequel elle a atterri. Peut-être serait-elle même morte. Elle passe une main sur la jupe de la robe aimablement prêtée par son amie avant de se lever du lit dans lequel elle a passé les dix derniers jours. Dix jours… Dix longs jours qu’elle est revenue sur Terre mais qu’elle n’a pas pu revoir sa famille. Il faut dire que les premiers temps, Clea était dans un état déplorable, incapable de rester consciente plus de quelques minutes avant de sombrer dans l’inconscience. Dévorée par la fièvre, la douleur et de violents délires, ce n’est que grâce à la dévotion de Korra que Clea a pu s’en sortir. Elle ne s’est que très rarement sentie aussi mal dans toute sa vie et le pire a été d’ouvrir ses paupières… Sur le noir. Tout autour d’elle est devenue noir, et ça lui a brisé le coeur. Aucune certitude que ses yeux se rétabliront un jour, peut-être restera-t-elle une infirme jusqu’à la fin des temps et cette pensée l’avait minée, désespérée. Pendant encore quelques jours, Clea a sombré, s’est renfermée et est restée silencieuse. Puis elle s’est faite une raison mieux vaut ça que morte.
La blonde fait quelques pas dans la pièce, lentement, les bras tendus devant elle mais elle heurte une chaise qui tombe sur le sol, la faisant sursauter. Elle se mord les lèvres, retient un soupir puis se penche pour la ramasser. Clea se demande si elle finira par s’y habituer ou si heurter des objets, des murs, fera parti pendant très longtemps de son quotidien. Korra est partie un peu plus tôt, elle sait déjà que Clea est décidée à rentrer chez elle ; elle n’en peut plus de ne pas être auprès de son époux et de leurs enfants. Elle n’est plus mourante ou trop souffrante pour se déplacer. La seule chose qui continue de lui faire défaut, c’est la magie. Celle-ci ne revient qu’extrêmement lentement et encore aujourd’hui, la sorcière ne peut pas se téléporter ou faire un sort tout simple. Elle a encore besoin de temps.

Dans son dos, l’alarme du réveil sonne et après l’avoir éteint à tâtons, Clea noue le bandage sur ses yeux afin de cacher les disgracieuses cicatrices. Korra lui a proposé de la raccompagner mais elle avait décliné l’invitation, ne voulant pas déranger plus longtemps la sorcière. A la place, la brune lui avait réservé un taxi vers les onze heures et afin que Clea ne se sente pas perdue, les deux avaient fait plusieurs fois le trajet entre la chambre et le bas de l’immeuble. Peut-être une dizaine de fois, jusqu’à ce que Clea parvienne à le faire sans trop d’hésitations. L’alarme était juste là pour lui rappeler l’heure, il fallait qu’elle parte maintenant, après avoir récupéré les quelques billets laissés sur la table de nuit pour payer le taxi. Dieu que Clea lui en est redevable ! Une main effleurant les murs, elle s’avance dans l’appartement jusqu’à la porte d’entrée « claque la porte » lui avait juste dit Korra, ce qu’elle fit avec précaution. Elle longe le couloir jusqu’à ce que ses doigts rencontrent la porte métallique de l’ascenseur ; elle sait sur quel bouton appuyer. Elle les a comptés avec Korra. Celui pour déverrouiller la porte de l’immeuble. La voilà dehors, entourée par tellement de bruits qu’elle se sent perdue. Un violent sursaut lui fait faire un bond en arrière lorsqu’une main se pose sur son bras. Ce n’est que le chauffeur du taxi, apparemment mis au courant de la « condition » de la blonde et qui la conduit jusqu’au véhicule. Ca la rassure. Elle ne s’était pas trop demandée comment elle ferait, une fois seule en dehors de l’immeuble et elle se rend compte qu’elle aurait été bien désemparée. Après avoir donné l’adresse d’une petite voix, elle ramène ses bras contre sa poitrine et attend en fixant devant elle. Clea n’écoute que vaguement la voix émanant de la radio et qui envahit tout l’habitacle, elle voudrait juste être déjà rentrée. Le trajet lui parait bien trop long et les feux rouges lui font l’effet de faux-espoirs.

Elle est enfin devant la porte d’entrée qu’elle pousse et referme derrière elle. La maison est silencieuse, Clea fait quelques pas avant d’être assaillie par une boule de poils se jetant contre ses jambes en jappant. Weasley se presse contre sa maîtresse, lui tourne autour et Clea esquisse un sourire puis s’agenouille pour le serrer brièvement contre elle. Le chiot n’est plus aussi petit qu’il avait l’habitude d’être, elle caresse encore le museau de l’animal et se redresse. Elle aimerait appeler Stephen mais une boule lui obstrue la gorge, alors elle s’adresse au chien :

« Tu sais où se trouve Stephen, toi ? » Murmure-t-elle, dans l’espoir que lui puisse au moins l’aider.

Weasley jappe, pousse Clea du museau puis passe devant. La sorcière suit les pas de l’animal qui résonnent sur le parquet, le chien va lentement, s’arrêtant sur la première marche des escaliers avant d’en monter deux, s’arrêter, regarder où est Clea puis de nouveau en monter deux, vérifier etc. La main de la blonde tient la rampe, elle va lentement, prenant soin de bien mettre un pied l’un devant l’autre. Ce n’est clairement pas le moment de tomber. Une fois arrivée sur le palier, Weasley la guide encore sur quelques mètres puis s’arrête devant une des portes. Si elle ne peut pas voir, par contre, elle entend très bien et la voix de Stephen lui parvient. Son coeur se serre, sa mâchoire tremble et elle se retient d’éclater en sanglots. Cette fois, il est bien là, juste derrière cette porte et non pas dans une autre dimension, si loin d’elle. La porte est légèrement entrouverte, Clea la pousse doucement pour se faufiler à l’intérieur de la chambre des enfants. Les sanglots lui serrent la gorge ; ils sont là. Ils sont tous les trois là. Stephen, Charles et Luna. Ceux qu’elle a tant espéré revoir un jour ne sont qu’à quelques mètres. Elle ignore s’il l’a vue, peut-être est-il dos à elle ou alors croit-il qu’il hallucine ? Elle n’en sait rien, mais elle arrive à murmurer d’une voix serrée :

« Je… Je suis rentrée. »

Elle est enfin rentrée.

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MessageSujet: Re: Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen   Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen EmptyMar 13 Déc - 14:31


   
❝Loving can mend your soul,
it's the only thing that i know❞
   Clea & Stephen
Il était une fois, une jeune princesse perdue dans une autre dimension. Elle était la plus belle, la plus forte et la plus courageuse des femmes du royaume, mais elle était aussi au service de son oncle le méchant roi. La pauvre fille n'avait jamais connu autre chose que la tyrannie, elle ne savait pas qu'elle était héritière légitime du royaume. Non, elle ne connaissait que la soumission qu'on lui imposait depuis son plus jeune âge. Un jour, un sorcier vint défier son oncle tyrannique. L'homme ne payait pas de mine, un pauvre humaine qui pensait pouvoir vaincre ce roi si puissant, mais la princesse en tomba inexplicablement et immédiatement amoureuse. Elle décida d'aider l'homme dans son combat, même si cela voulait dire s'attirer les foudres de son oncle. Mais ils ne le détrônèrent pas. Ce jour-là, la magie du roi faiblit et des monstres passèrent le bouclier. Ce fut la magie de la princesse qui fut utiliser pour en ériger un nouveau. Elle était ainsi assurée d'être en sécurité, car sans elle jamais le royaume ne serait plus en sécurité. Vint le temps pour le sorcier de partir. La princesse et lui échangèrent un tendre baiser qui scella leur amour et il repartit dans sa dimension.

Mais le sorcier et la princesse se revirent, plusieurs fois, chacun dans la dimension de l'autre. Ils s'aimaient, vivaient, riaient. La princesse apprenait à ses côtés à utiliser au mieux sa magie, se perfectionnant dans l'espoir d'un jour pouvoir utiliser ses pouvoirs pour aider les autres. C'est que la princesse avait le cœur pur, qui illuminait les autres, et qui ne demandait qu'à aider chacun. Souvent, le sorcier la regardait resplendir et se demandait au plus profond de son être comment si parfaite créature pouvait l'aimer, lui qui n'était qu'un pauvre humaine plein de défauts, lui qui avait causé la mort de tant de personnes par le passé. Un jour, le roi fut détrôné par sa propre sœur, la mère de la princesse. La méchante reine était encore plus cruelle que son prédécesseur, et la princesse commença à mener une révolte parmi le peuple pour les libérer de ses noires intentions. Le sorciers aidait parfois, mais c'était elle qui faisait le plus gros du travail, elle qui prenait son courage à deux mains et qui fourrait ses pieds dans la boue pour aider ceux dans le besoin. Elle réussit à récupérer le trône qui lui revenait de droit et la princesse devint reine. Le sorcier pensa que c'était la fin d'une histoire, qui avait été belle tant qu'elle avait duré. Une princesse pouvait l'aider, mais sûrement une reine trouverai plus beau, plus courageux, plus généreux. Mais à sa grande surprise, le jour-même de son couronnement, la reine lui demanda de l'épouser. Après avoir replacé sur le trône la méchante reine, qui avait promis de faire amende honorable, et elle partit à nouveau dans la dimension de son époux.

La princesse et le sorcière vécurent heureux de nombreuses années. Ils se battaient contre les forces du mal, côte à côte. Parfois, la princesse repartirait quelques temps chez elle pour s'assurer que tout allait bien. Mais toujours elle revenait. Qu'importe le nombre de semaines, de mois ou même d'années. Toujours elle revenait vers son époux. Toujours il se demandait comment il pouvait être digne d'un tel amour qui la faisait revenir vers lui à chaque fois. Et un jour, les deux reçurent un cadeau du ciel. Eux qui n'avaient jamais réussi à avoir le moindre enfant virent arriver dans leur vie un petit prince et un petite princesse, deux adorables bébés qui ravissaient leurs cœurs. Mais la princesse savait que son oncle vivait encore et qu'il allait un jour se venger. Seulement, le bonheur les avait rendus aveugles, elle et son sorcier. Et un jour, sans qu'ils ne puissent rien y faire, l'oncle enleva la princesse. Le sorcier plongea dans une profonde tristesse, mais il ne sombra pas, pas totalement en tout cas. Non, parce qu'au fond de lui il savait. Quoi qu'il arrive, où qu'elle soit, qu'importe que cela prenne des mois et tes années, toujours le sorcier et la princesse se retrouveraient.


Une larme coule le long de la joue de Stephen alors qu'il referme doucement le livre dans lequel il a marqué cette histoire. On lui avait suggéré de faire cela, à sa réunion des alcooliques anonymes. Tenir un journal de ses journées, de son passé. Alors il avait tout écrit, la mort de Donna, la mort de ses parents, la mort de Victor, l'accident, la magie, Clea, Wong, Charles, Luna… Tout était dedans, dans un recueil qui faisait des pages et des pages et n'était même pas encore fini. Il ne pouvait pas écrire pour de vrai, pas avec des mains tremblantes comme les siennes, alors il utilisait la magie pour le faire et c'était encore mieux et encore pire à la fois. Mieux parce qu'il se forçait à dicter à voix haute et que cela faisait du bien d'enfin tout laisser sortir. Pire parce qu'il se forçait à dicter à voix haute et que cela faisait du mal de tout ressasser et avouer.

Il tendit la main pour caresser la joue de son fils qui dormait. Luna avait les yeux grands ouverts, tournés vers le plafond. Un parent normal aurait cru que son enfant n'avait juste pas encore la faculté de se concentrer sur une personne, parce que la vision d'un bébé n'était pas encore bonne. Stephen savait que c'était faux. La vision d'un bébé est meilleure que la vue d'un adulte ayant 11/10 à chaque œil. Un bébé voyait les secrets de ce monde. Stephen aussi pouvait voir ces secrets. Ce que sa fille fixait n'était pas le plafond mais un accalaria humelis, une créature magique inoffensive, invisible à l’œil humaine qui ne ressemblait à rien d'autre qu'une énorme boule de barbe à papa toute douce. On voyait souvent cette créature au dessus des berceaux des enfants. Luna tendait les mains vers elle comme si elle voulait caresser son large duvet et Stephen sourit. Quand il voyait ses enfants comme cela, toute envie de boire s'évadait totalement.

« Tu vois Luna, c'est comme ça qu'elle est, ta Maman. Un jour, elle reviendra alors il faut être patient. Et tu verras, quand tu la retrouveras, tu te rendras compte qu'il n'y a personne de plus beau en ce monde. Sauf peut-être ton frère et toi. » Le bébé ne rit pas, elle n'en est pas encore capable, mais elle offre à Stephen un grand sourire, comme si elle le comprenait. Le sorcier ne peut s'empêcher de l'imiter, à ses yeux il n'y a pas plus beau sourire au monde. Il entend un bruit derrière lui et il se retourne, s'attendant à voir Wong. Mais ce n'est pas lui et son cœur rate un battement. Les larmes encore présentes dans ses yeux s'écoulent doucement alors qu'il la regarde de bas en haut. Ce n'est pas elle. Ca ne peut pas être elle. Il ne sent pas sa magie. Il la sentirait si elle était réellement là. Sûrement… Sûrement qu'elle n'est qu'un hallucination produite par le manque d'alcool ? Il n'a pourtant pas l'impression d'avoir arrêté si brusque que cela, il fait bien attention.

Mais sa voix semble si réelle dans ses oreilles qu'il se lève pour vérifier, il veut la toucher. Les hallucinations ne peuvent pas être touchées, non ? « Clea… ? » Sa main touche le bras de la jeune femme. Elle est vraiment là. C'est vraiment elle. Ses yeux ne peuvent se défaire du bandage qui cache ses yeux. Quelqu'un a pris soin d'elle, il ne sait pas qui. Il caresse doucement la joue de sa femme, la gorge serrée par l'émotion. « C'est vraiment toi... » Doucement, ses doigts remonte le long de ses jours, jusqu'au bandeau. Il dépose un baiser fougueux tout en défaisant le bandeau. Il veut voir ce qu'elle a, il veut comprendre, il veut juger les dégâts. Quand il se retrouve face au regard vide et voilé de sa femme, un sanglot ne peut s'empêcher de lui échapper. Il aurait dû tenter de la sauver. Il aurait dû faire plus pour la trouver. Il aurait dû. Il n'est qu'un incapable. Qu'est-ce qu'elle trouve à un crétin comme lui ? « Depuis combien de temps… ? » Il ne demande pas ce qu'il s'est passé. Quoi que ce soit, cela a dû la traumatiser et il ne veut pas raviver trop le souvenir sûrement encore vif. Il pose son front sur le sien, une main caresser doucement ses cheveux. Elle est là. Elle est revenu. Ils se sont retrouvés à nouveau. Parce qu'ils se retrouvent toujours. Mais dans quel état ?

   
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MessageSujet: Re: Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen   Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen EmptyMar 13 Déc - 18:26

Clea & Stephen


Le silence règne dans la chambre des enfants ; aucun bruit ne vient le perturber, comme si la maison toute entière s’était décidée à donner cette étrange sensation. Où est-il ? Clea ne le sait pas, rien ne lui permet de le savoir. Tout ce qu’elle peut faire, c’est attendre, les bras un peu ballants et le coeur bâtant à tout rompre. Si elle le pouvait, Clea se jetterait dans les bras de son époux mais le noir qui l’entoure l’en empêche. Le parquet grince enfin, les pas de Stephen résonnent dans la chambre et elle retient son souffle. Que va-t-il penser ? Se pourrait-il qu’il soit en colère qu’elle n’ait pas pu rentrer plus tôt ? Tant de sentiments contradictoires s’entremêlent, c’est pourtant idiot. Elle sait pertinemment qu’il ne va pas réagir négativement, la situation n’est clairement pas la même qu’il y a quelques mois, lorsqu’elle est revenue comme une fleur après vingt ans d’absence. Incapable d’articuler le moindre mot, elle se contente d’hocher légèrement de la tête. Sa mâchoire tremble légèrement sous le coup de l’émotion, elle est à deux doigts d’éclater en sanglots et elle se crispe légèrement lorsqu’elle sent les doigts de Stephen qui glisse sur son visage, sûrement pour venir rejoindre le bandeau cachant ses yeux. Clea aimerait le stopper mais il ne lui en laisse pas l’occasion, ses lèvres se posent contre les siennes et la blonde n’a plus le coeur à protester. Cela fait trop longtemps. Ces quelques semaines lui ont semblé être une éternité. Plus longues encore que les vint ans qu’ils ont passé loin de l’autre. De toute façon, elle ne pourra pas vivre indéfiniment avec le bandage, si ? Elle lui rend son baiser, le prolonge autant qu’elle le peut, sûrement pour retarder l’inévitable. Sauf qu’elle ne peut pas y couper, elle sent le bandeau qui se défait, bientôt ses yeux se retrouvent à la vue de Stephen et son estomac se noue ; le sanglot ne fait qu’augmenter le poids qui pèse dans sa poitrine. Immédiatement, la sorcière baisse la tête, lassant ses longs cheveux lui tomber sur le visage dans l’espoir de cacher ses pupilles inexpressives. Clea ne peut que les imaginer, ce blanc qui recouvre presque toute la totalité de ses pupilles autrefois bleues ; les cicatrice qui marquent sa peau. D’un certain côté, Clea est contente de ne pas pouvoir se voir, elle n’a pas besoin de ça pour se sentir misérable.

« Depuis combien de temps… ?
-Je ne sais pas trop… Une semaine… Peut-être plus. Je n’avais pas vraiment la notion du temps… »

Doit-elle préciser que sa magie n’est plus là ? Non. Elle ne doute pas que Stephen a senti son absence et cela lui fait tellement étrange de ne pas la sentir réagir à celle de son époux… C’est comme si il lui manquait quelque chose. Comme si une partie d’elle lui a été arraché et c’est un peu le cas. Tout ce qu’elle espère, c’est que celle-ci revienne au plus vite ; elle n’aime pas se sentir aussi vulnérable, aussi… Humaine. Les larmes lui montent aux yeux, Clea tente de les ravaler mais finit par éclater en sanglots. La sorcière vint cacher son visage dans le creux du cou de Stephen, ses bras passent autour de lui pour se serrer contre son époux.

« Je t’aime, tu m’as tellement manqué… Vous m’avez tellement manqué. J’ai cru que je n’arriverais jamais à revenir, à vous retrouver. »

Les larmes dégoulinent le long de son visage, les sanglots secouent ses épaules, tout son corps tremble et ce même après que Stephen soit venu entourer Clea de ses bras. Elle a juste besoin de pleurer. De laisser la pression retomber, de se débarrasser de ce poids qui continue de peser sur son coeur. Il lui fait plusieurs minutes pour retrouver son calme mais elle reste encore là, entre les bras de son époux. La sorcière a presque peur qu’il ne disparaisse si elle se détache de lui, que tout ceci ne soit juste qu’une vile hallucination et qu’elle s’éveillera bientôt dans sa morne cellule, seule. Pourtant le décor ne change pas lorsqu’elle relève la tête et s’écarte très légèrement de Stephen. Il est toujours là, elle peut sentir la chaleur de ses bras, entendre sa respiration régulière. Les mains de Clea tremblent légèrement alors qu’elle les approche du visage de Stephen afin, du bout de ses doigts, caresser chaque traits. Elle effleure son front, descend lentement sur ses tempes, glisse sur les petits plus au coin des yeux sombres de Stephen. Son index passe sur l’arrête de son nez avant de tomber sur ses lèvres, sur la barbe épaisse qui recouvre une partie de son visage. Elle le connait par coeur, ses traits sont profondément ancrés dans sa mémoire, rien ne peut les lui faire oublier. Sa tête à elle est baissée, encore une fois, toujours avec cette optique de cacher la vue de ses yeux à son époux.

« Tu n’as pas à t’en vouloir, Stephen, rien n’est de ta faute… Personne ne pouvait me trouver, pas même toi, pas même en y mettant toute ton énergie ou toute ta magie. Les seuls qui auraient pu un jour le faire sont nos enfants ; nous étions tous deux impuissants. »

Clea presse doucement ses lèvres contre celles de Stephen dans un tendre baiser. Elle ne veut pas qu’il continue à se sentir responsable, à s’en vouloir alors qu’il n’était pas en mesure de l’aider ; il ne l’aurait jamais été. Pourtant Clea sait qu’il se blâmera, peu importe ce qu’elle lui dira pour l’apaiser, une partie de lui ne cessera jamais de le faire. Parce qu’il est comme ça, il ne sait pas se pardonner ses erreurs, il en porte le poids, constamment. La sorcière hésite. Est-ce une bonne idée qu’elle lui raconte tout ? Lui avouer que pendant ces semaines de captivité Clea pouvait l’entendre ? Sentir tout ce qu’il sentait ? Lui avouer combien elle a souffert lorsqu’il s’est remis à boire ou encore la torture que cela a été d’entendre ses pleurs et ses cris ? Non. Elle n’aime pas lui mentir mais savoir que la vérité pourrait le rendre malade lui brise la coeur. Peut-être ne lui posera-t-il pas de questions. Et si elle le fait, elle restera vague, inventera autre chose. Il n’a pas besoin de savoir. De toute façon, ses tergiversions sont coupées courts par du bruit dans le dos de Stephen. Luna. Toujours aussi éveillée et babillant joyeusement à côté de son frère endormi. Le coeur de Clea semble éclater, pendant quelques instants elle en a presque oublié la présence de ses enfants dans la même pièce. Mais maintenant… Maintenant elle brûle de pouvoir les tenir dans ses bras.

Elle s’est complètement détachée de Stephen, le contourne et s’avance lentement vers le berceau. Clea sait à peu près où il est, vu le nombre d’heures qu’elle a pu passer dans cette pièce depuis la naissance des jumeaux. Ses mains entrent en contact avec le bois du berceau, Luna s’agite un peu plus à l’intérieur mais Clea hésite. Elle n’y voit pas, elle a peur de faire mal aux bébés, de ne pas être capable de s’en occuper comme avant. La blonde prend une rapide inspiration, se penche et délicatement, prend sa fille entre ses bras. Si pendant deux secondes ses gestes ne sont pas assurés, tout lui revient, instinctivement. Elle serre doucement l’enfant contre son coeur, dépose des baisers sur les boucles brunes tandis que de nouvelles larmes naissent au coin de ses yeux.

« Ssshhh… Berce-t-elle Luna. Oui je suis de retour et je ne repartirai pas, je te le promets… Je vous le promets à tous les trois. »

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MessageSujet: Re: Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen   Loving can mend your soul, it's the only thing that I know ✖ Stephen EmptySam 31 Déc - 11:30


   
❝Loving can mend your soul,
it's the only thing that i know❞
   Clea & Stephen
Une semaine. Était-ce le temps qui s'était écoulé pour elle, perdue dans une autre dimension, ou avait-elle été victime de ce supplice au milieu de sa séquestration ? Il ne veut pas y penser mais il ne peut pas s'en empêcher. Il voit dans sa tête sa femme hurlant alors qu'on lui verse une sorte d'acide sur les yeux, hurlant à l'aide, hurlant pour son époux, hurlant pour qu'on la sauve. Et lui ? Lui, il n'a pas réussi à aller l'aider et la sauver. Non, il s'est contenté de rester sur Terre à boire et ne même pas s'occuper de ses enfants. Il avait tenté de la trouver, pourtant, mais il n'avait pas tenté assez parce qu'il n'avait pas réussi. Il aurait dû pouvoir, mais il comprends maintenant pourquoi. Cela n'avait pas été sa présence qu'il avait recherché mais sa magie. Et le moins que l'on puisse dire en cet instant précis, c'est que la magie de Clea n'est pas vraiment présente. Si elle n'a plus sa magie, il lui était impossible de la trouver en utilisant cette techniquement. Oh, bien sûr, il aurait pu trouver d'autres méthodes, chercher son âme ou son essence. Mais jusqu'à ce qu'elle arrive, il n'aurait pas pu imaginer une seule seconde que la magie de Clea, cette magie qu'il avait lié à la sienne toutes ces années auparavant, puisse avoir disparu.

Sa femme fond en sanglot dans ses bras et il la presse doucement contre son torse. Sa main passe doucement dans ses cheveux neige et il lui embrasse doucement le front avant de coller le sien contre celui de sa femme. Il lui fait un petit sourire, lui montre la joie qu'il a de la revoir. « Chérie, ne dis pas n'importe quoi devant les enfants. Je leur ai expliqué qui nous sommes, tu sais. Ils savent. Ils savent que peu importe les événements, peu importe les obstacles, nous nous retrouverons toujours. Parce qu'on s'est toujours retrouvés, non ? » C'est vrai, ils n'avait jamais réussi à rester totalement loin de l'autre et quand bien même les années avaient pu les séparer, il n'avait fallut que quelques instants pour que les choses redeviennent comme avant, pour que la colère de Stephen fonde, pour que la peur de Clea s'enterre, pour qu'ils ne fassent à nouveau plus qu'un. Doucement, il prend la main gauche de sa femme. Les alliances magiques s'entrechoquent doucement et il murmure à son oreille « Même si un millier d'univers séparent les porteurs, ils ne peuvent être séparés. Nous sommes ensemble en un souhait, comme cela doit être. » Il lui sourit et passe le bras autour de ses hanches, dépose un tendre baiser sur ses lèvres. Ils ne sont qu'un. Ils ne font qu'un. Une seule et même âme en deux corps séparés. Toujours à un battement de cœur de distance. « C'est notre destinée... »

Il la laisse toucher son visage, frissonne un peu sous la caresse de ses doigts. Elle explore ses traits et il se sent mal à l'aise. Les gens l'ont toujours trouvé beau, mais l'avis des autres ne suffit pas toujours pour amener la confiance en soi chez quelqu'un. Rarement Stephen s'était plaint de son physique, mais rarement on avait dépendu d'eux pour se faire une idée de ce à quoi il ressemblait. Si l'on devait lui demander, il avait la figure un peu trop barbue et piquante, le nez trop gros, des poches disgracieuses sous les yeux et les lèvres trop définies. Clea n'avait jamais rien dit, elle avait toujours trouvé que son mari était le plus beau des maris. Peut-être qu'elle avait déjà été un peu aveugle même en étant voyante ? Peut-être que maintenant, elle allait se rendre compte de tout ces défauts. Mais elle ne dit rien, elle continue en silence. Il a envie de briser le silence. Il a envie de lui dire ce qu'il a vécu sans elle, il a envie de lui parler de son alcoolémie, de la lavette qu'il avait été durant son absence, du fait que leurs enfants, leurs si mignons petit bébés tout près d'eux dans leurs berceaux, étaient la seule chose qui avaient pu lui faire ramener les pieds sur terre. Il a envie de lui parler de Donna, des rêves inconstants qu'il avait fait et dont elle était le principal sujet. Parce que tout revenait toujours à Donna. La première qu'il n'avait pas pu sauver. Et chaque fois qu'il échouait, il revoyait sa main tenter de saisir celle de sa sœur sans y arriver.

Mais il ne dit rien. Il ne dit rien parce que Clea le dédouane, comme elle fait toujours. Elle lui refuse souvent son incompétence, elle sait qu'il la voit mais ne veut jamais qu'il la contemple. Inutile, dit-elle. Pas de sa faute, un coup du destin. Mais il sait que c'est de sa faute. Parce qu'à l'origine, il y avait un sorcier qui pensait pouvoir vaincre un roi maléfique. A l'origine, il y avait cet homme qui savait reporter des batailles, mais ne gagnait jamais la guerre. Il était un perdant. Et ceci était sa punition. Mais il ne peut rien dire, parce que Clea se détourne de lui pour partir voir la petite Luna qui babille près d'eux. Il n'a pas envie de ternir ses retrouvailles avec ses enfants. Elle ne le mérite pas. Alors il la regarde retrouver leur fille, lui sourire et l'embrasser. Et même au travers l'opaque de ses yeux aveugle, il peut voir l'amour qu'elle lui porte. A côté, Charles s'éveille doucement et Stephen lâche un petit rire. Sacré Charles. Capable de s'endormir sur son biberon, mais quand il faut faire des câlins il a un sixième sens qui le fait se réveiller instantanément pour en profiter. Il prend le garçon dans ses bras et le berce doucement. « Ne promets rien. » Il a l'air brusque, il l'est, mais il se rend compte que ce qu'elle dit… ce qu'elle dit ne sert à rien. « Ne promets rien parce que tu sais que c'est faux. Toi et moi, on peut disparaître à tout moment, qui sait pour combien de temps. C'est déjà arrivé, ça arrivera à nouveau. On ne devrait pas leur mentir. » Il caresse la petite bouille de son fils qui se pelotonne doucement contre lui, cherchant le plus de proximité possible avec son papa. Il sourit et dépose un baiser sur ses cheveux d'argent. « Non, ne leur mentons pas. Ils doivent savoir que Papa et Maman font des choses dangereuses, et que oui ils peuvent être amenés à disparaître mais qu'ils ne le veulent pas. Ce sont les enfants de deux Sorciers Suprêmes, chérie. Et en tant que tels, peut-être que la solution n'ai pas de tout leur cacher. Peut-être que nous devons les élever en accord avec ce que nous sommes. Ne pas leur dire que le sorcier et la princesse ne disparaîtrons jamais. Mais leur apprendre qu'ils reviendront toujours. »

   
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