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 In Memorian [Stephen]

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MessageSujet: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptyJeu 19 Mai - 15:05

In Memorian | Stephen ft. T'Challa

Ils avaient insisté pour faire quelque chose, pour lui rendre hommage une dernière fois avant que le corps ne soit rapatrié du côté de sa terre natale, le Wakanda. Après les formalités nécessaires, l’autopsie, la confirmation à travers l’acte de décès et la diffusion du message dans les médias, le corps avait enfin pu être restitué. J’avais demandé à ce qu’il le soit dans un premier temps à l’ambassade du Royaume en plein cœur de New-York. Je ne voulais pas qu’il reste à la morgue au milieu des autres corps. Il ne méritait pas un tel traitement, pas un supplémentaire. Sa façon de mourir était déjà un mauvais en soit. Lui qui avait passé son temps à éviter les conflits meurtriers avait péri à cause d’une personne qui en voulait. T’Chaka avait passé sa vie à éviter de faire couler le sang de son propre peuple, peu importe qu’ils soient ses amis ou ses ennemis. Il trouvait toujours une parade pour que les armes restent rangées à leur place. Juste lui et ses adversaires dans une pièce à discuter pendant de longues heures.

Les wakandiens expatriés, car oui, il y en avait qui avaient choisi de quitter le pays et qui se trouvaient aux Etats-Unis voulaient le voir une dernière fois, lui offrir un dernier hommage avant qu’il ne rejoigne pour de bon le pays. Je devais organiser une veillée funèbre, avec son cercueil exposé au milieu d’une pièce. Il était fait de sorte à ce qu’on ne voit que son visage. Même là, les yeux fermés, il avait l’air de transmettre son calme et sa sagesse aux personnes qui l’entouraient. Le Roi T’Chaka semblait paisible et en accord avec lui-même. J’étais content de voir qu’il n’y avait aucune trace suite à l’explosion qui lui avait coûté la vie. Les employés de l’ambassade avaient transformé la salle de réunion en une salle pour lui rendre hommage, avec le cercueil placé au milieu. Des fleurs ornaient déjà les pieds de la sépulture de mon père, sans doute des ‘’cadeaux’’ de la part des employés ainsi que de ceux qui ne pouvaient pas venir. Des officiels avaient été invités, des hauts-dignitaires ainsi que quelques personnes qui l’avaient côtoyé par le passé.

J’ignorais l’identité de la plupart d’entre eux. A vrai dire, je m’en fichais un peu. Je doutais que la plupart des personnes présentes étaient là que pour s’attirer les bonnes grâces du pouvoir, c’est-à-dire moi. Je ne faisais que serrer des mains, répondre avec un ou deux mots aux paroles qui se voulaient réconfortantes. Je me contentais de rester non loin du cercueil, changeant parfois de place pour me mettre un peu plus loin dans l’obscurité. Je n’étais pas obligé de me trouver là. Je pouvais tout aussi bien continuer ma poursuite du Soldat, toujours en liberté. Mais ma présence était nécessaire. Comme si je voulais le surveiller, comme si je m’attendais à ce qu’un moment ou un autre, il finisse par ouvrir les yeux et se relever, et adresser aux personnes présentes son sourire chaleureux et plein de bon sens. Je soupirais légèrement. Je savais que cela n’arriverait pas, que cela n’arriverait plus du tout. Je fis un bref passage dans le bureau à l’étage alors que les grilles de l’ambassade n’allaient pas tarder à fermer, signe que c’était la fin de tout ce défilé. Je devais remplir les derniers papiers qui allaient entériner définitivement le retour de mon père au pays.

Les papiers remplis, je redescendais dans la salle pour constater qu’il n’y avait plus personne dans la pièce, mis à part une dernière personne avec une allure mystérieuse, presque mystique si je devais le décrire. Il se trouvait non loin du cercueil de mon père. Joignant mes deux mains au niveau de ma taille, je me rendais d’un pas lent dans sa direction.

« Excusez-moi monsieur, mais je vais vous demander de sortir, les visites ne sont plus autorisées. », dis-je à son attention. Je ne savais pas qui il était, mais sa présence en ces lieux expliquait peut-être une rencontre passée avec T’Chaka. Il avait rencontré tant de personnes, je ne les connaissais pas toutes.

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MessageSujet: Re: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptyMer 25 Mai - 16:34


   
❝In Memorian❞
   T'Challa & Stephen
Mourir n'était que le cycle naturel des choses et Sephen avait accepté cette vérité depuis longtemps. Jeune, il avait eu cette impression qu'il était immortel, que la mort ne viendrait jamais le chercher et qu'il allait vivre au moins cent ans. Beaucoup de jeunes personnes ont cette impression d'éternité, la vieillesse et la fin leur paraissent si loin qu'ils ne parviennent pas à proprement l'imaginer. Pourquoi un jeune chirurgien avec la carrière au mieux qu'elle puisse être aurait-il était une exception à ça ? Oh, il en voyait tous les jours, des vies qui se finissaient bien trop tôt. Mais il ne s'imaginait pas pouvoir en faire partie. La mort, c'était pour les autres.
Et puis il avait eu trente-trois ans et un accident de voiture qui avait failli être mortel. Il s'en était sorti, non pas sans séquelles, mais il avait eu une autre approche de la mort. Elle pouvait survenir partout, n'importe quand, quand on s'y attendait le moins surtout. Elle ne faisait pas de distinction entre les chômeurs et les PDG, entre les riches et les pauvres, entre ceux qui avaient une famille ou non. Elle frappait aveuglément. On dit que l'amour est aveugle. Stephen avait commencé à penser que c'était la faucheuse qui l'était. Elle frappait les gens de sa canne blanche et les faisait partir.

Depuis qu'il était Suprême, la mort était réellement devenue pour les autres. Lui ne vieillissait pas et n'était pas sujet à certaines maladies qui auraient normalement pu l'affecter. Il ne mourrait pas comme les autres, il vivrait peut-être des siècles. Il pouvait toujours être tué, mais rien de naturel ne l’amènerai six pieds sous terre. Les Sorciers Suprêmes étaient condamnés. A mourir violemment. Et avant ça, à voir mourir ceux qu'ils avaient connu.

Lorsque Stephen avait entendu parler de la mort du roi du Wakanda, cela l'avait attristé. Il l'avait rencontré pour la première fois plusieurs décennies auparavant, peu après qu'il ne soit devenu roi. T'Chaka était plus jeune que Stephen de treize ans, mais Stephen commençait à avoir l'habitude de voir mourir avant lui des gens plus jeunes. C'était devenu son fardeau après tout. Le roi n'était pas le premier qu'il voyait mourir, et il serait encore moins le dernier, Stephen pouvait en être sûr. Il n'allait pas souvent aux commémorations, aux veillées funèbres ni même aux enterrements. Il ne s'y sentait pas à sa place. Lui ne mourrait pas ainsi, il trouvait si égoïste d'aller là-bas, de narguer les familles avec la vie qu'il avait en lui. Il trouvait qu'un immortel n'avait pas sa place parmi ceux qui pleuraient un mort, tout simplement.

Pourtant, cette fois, il avait décidé d'y aller. Il voulait rendre ce dernier hommage, parce qu'il connaissait le roi et savait qu'il avait été juste et bon, qu'il avait été pacifiste durant son règne et avait sagement évité les conflits. Stephen admirait ce genre d'homme, mais il admirait encore plus T'Chaka parce qu'il l'avait connu plus jeune. Et puis, il voulait s'assurer qu'il était bien en paix. Parfois les âmes s'accrochait à la toile de la réalité vivante au lieu de passer de l'autre côté de la lumière et Stephen savait que ce n'était pas bon. Une âme qui restait trop longtemps perdait la tête et finissait par en devenir agressive, à ressentir le besoin toujours plus pressant d'être vivant à nouveau. T'Chaka méritait mieux que de devenir ainsi. Alors il voulait être sûr que ce ne serait pas le cas.

— Excusez-moi monsieur, mais je vais vous demander de sortir, les visites ne sont plus autorisées.

Stephen avait ressenti la présence mais n'y avait pas fait plus attention que ça. Il était concentré sur le corps, tentant de chercher la présence de l'âme qui lui était reliée encore quelques temps auparavant. Il n'avait pas trouvé, aussi laissa-t-il donc là sa recherche pour se tourner vers celui qui l'avait rejoint. Il lui trouva quelques traits physiques avec T'Chaka, quelque chose qui indiquait clairement qu'ils étaient tous deux de la même famille. Avait-on souvent dit aux deux hommes, quand ils se tenaient côt à côte, qu'ils se ressemblaient beaucoup physiquement ?

— Bien sûr. Mes excuses, je ne pouvais venir quand il y avait plus de monde. Je ne voulais pas coller une mauvaise réputation sur le dos d'un mort, les gens ne verraient pas tous ma présence d'un bon œil.

Stephen ne savait pas si l'homme le connaissait. Physiquement, il en doutait. Il l'avait vu une fois lorsqu'il était passé au Wakanda et qu'il était encore enfant. Mais les gosses ont la mémoire courte et Stephen n'avait été que de passage, aidant un petit village qui subissait des problèmes magiques depuis quelques temps. On avait failli l'arrêter cette fois-là, avant que le roi n'arrête ses hommes pour dire qu'il le connaissait. Stephen oubliait parfois le concept de frontière, la magie n'en connaissait pas après tout.
Mais peut-être que T'Chaka avait parlé de lui à son fils ? Il ne voyait pas vraiment en quelle occasion il aurait fait ça, mais après tout il ne connaissait pas tant que ça le roi. Il y avait toujours des occasions pour parler de tout ou de tout le monde. Stephen ne sourit pas au nouveau souverain. Il aurait pu faire passer sa compassion ainsi, mais il ne savait que trop bien que ces sourires n'étaient que des grimaces qui dégoûtaient le fils orphelin. Lui-même les avaient subis deux fois et se souvenait du dégoût que cela lui avait inspiré.

— Vous êtes T'Challa, n'est-ce pas ? Le fils de T'Chaka ? Je suis le docteur Stephen Strange. J'ai rencontré votre père à plusieurs occasions.

   
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MessageSujet: Re: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptySam 28 Mai - 12:18

In Memorian | Stephen ft. T'Challa

Mon père allait pouvoir reposer en paix dans les prochains jours. Son extraction au Wakanda n’allait pas tarder, le temps de remplir les derniers papiers concernant le déplacement de sa dépouille dans le royaume qui, jusqu’à cet attentat à Vienne, l’avait vu naître et devenir son Roi. Il était sans doute son plus grand Roi, le plus sage, le plus avisé. Je savais que si je devenais au moins la moitié de ce qu’il était, de ce qu’il représentait à travers le monde et pour mon pays, alors j’en serai plus que content. De ce qu’on avait pu me dire des échos venant du royaume, les « festivités » avaient déjà commencé. Les citoyens fêtaient non pas la mort de T’Chaka, mais sa vie, son œuvre et tout ce qu’il avait fait pour rendre le Wakanda bon à vivre pour son peuple. Le peuple, c’est avant tout pour lui que T’Chaka était roi. Il le faisait passer avant tout, l’écoutait en faisant venir un à un ceux qui avaient des doléances à lui demander. Des heures et des heures passées à discuter avec eux, à essayer d’arranger un conflit entre deux voisins ou encore à faire en sorte que les terres d’un agriculteur soient plus fertiles.

Il y avait une légende dans mon pays sur le chemin que faisaient les morts, un culte des temps anciens et qui faisait encore parler aujourd’hui à chaque fois qu’un habitant de notre pays fermait les yeux définitivement. Dans notre culture, la mort n’est pas la fin. Pour nous, c’est plutôt un point de départ. Le défunt n’a qu’à tendre les bras et Bast, et Sekhmeth, le guident jusqu’à l’entrée de la Grande Vallée où il résidera à tout jamais. Mon père allait être en paix là-bas, en retrouvant au passage ma chère mère que je n’avais jamais connue. Quand il me parlait d’elle, je pouvais voir une lueur dans ses yeux, une lueur que je n’avais jamais eu devant une femme. Une lumière qui faisait scintiller son regard, et qui n’avait pas besoin d’être traduite par tout un tas de paroles. Certains hommes avaient besoin d’en dire beaucoup sur leur femme pour la décrire, pour dire à quel point elle leur était chère et que sans elle, ils ne seraient rien. T’Chaka l’avait perdu après ma naissance, mais son seul regard témoignait de l’amour qu’il lui avait porté pendant de nombreuses années. Une mère que je n’avais pas connue, mais que j’aimais comme si elle avait été vivante.

Je reprends mes esprits quelque peu éparpillés. L’homme devant la tombe de mon père m’est inconnu. Son visage, sa posture ne me disent pas grand-chose. Il faut dire que mon père a rencontré tout un tas de personnes pendant son très long règne en tant que roi du Wakanda. Des hommes et des femmes qui avaient tous eu un impact sur sa vie. C’est ce qu’il me disait à plusieurs reprises. Que leur impact soit minime, ou au contraire modifie le sens même de ta vie, il y avait toujours matière à faire. Après avoir interpellé cette personne, j’attendais qu’elle dise quoi que ce soit, ou qu’elle s’en aille tout simplement. Je fus tout simplement observé pendant un petit instant. Il avait quelque chose de bizarre, de très particulier. Son aura dégageait quelque de différent comparé aux êtres humains normaux. Je plissais légèrement les yeux, quand le silence fut brisé par cet homme. Visiblement, il connaissait mon père, mais n’avait pas voulu se montrer en public. Etait-il recherché dans le cadre du Registration Act ? J’en doutais fortement, il n’avait pas l’air d’être fou, pas comme Banner qui s’était présenté directement dans mon bureau pour s’entretenir avec moi.

Il me disait s’appeler Stephen Strange. Un nom qui ne sonnait pas directement à moi comme une évidence, mais qui avait le mérite d’éveiller en moi quelques interrogations. Il me disait vaguement quelque chose, mais impossible de me souvenir où j’avais bien pu entendre ce nom. Je réfléchis quelques instants avant ensuite de prendre la parole.

« Le meilleur des hommages est parfois de ne pas se montrer en public. Certains ne sont là que pour se faire bien voir, d’autres pour s’assurer qu’il est véritablement mort. Même s’il était un homme bon et plein de bonnes intentions, il savait qu’il avait aussi des ennemis. »

Et notamment les adorateurs d’un culte interdit dans notre royaume, celui du Gorille Blanc. Des habitants extrémistes de notre royaume pour qui seule la violence importait. Ils voulaient gouvernement depuis un bon nombre d’année, pensant que la seule manière de diriger un pays était par la violence et rien d’autre. Ils allaient sûrement se montrer à nouveau avec la mort de T’Chaka. Un problème que je règlerai avec le plus grand des plaisirs.

« Je suis bien T’Challa. Au risque de vous manquer de respect, je ne me souviens pas de vous, même si votre nom me parait familier. Mon père a rencontré un bon nombre d’individus dans sa vie. Avez-vous fait quelque chose de particulier pour lui ? »

Peut-être qu’en mentionnant le moment de sa rencontre avec lui, je me souviendrai d’une histoire que mon père aurait pu me conter sur ce fameux Stephen Strange.

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MessageSujet: Re: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptyMar 7 Juin - 14:56


   
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   T'Challa & Stephen
— Le meilleur des hommages est parfois de ne pas se montrer en public. Certains ne sont là que pour se faire bien voir, d’autres pour s’assurer qu’il est véritablement mort. Même s’il était un homme bon et plein de bonnes intentions, il savait qu’il avait aussi des ennemis.

Oui, Stephen connaissait le genre de gars qui se faisaient uniquement bien voir. Il avait vécu assez d'enterrement et de veillées funéraires pour savoir que si vous aviez un minimum d'influence sur le monde, beaucoup des personnes présentes pour votre mise en terre ou vous rendre hommage n'étaient là que pour y être vus. Profitant de la mort d'un homme et de la peine des proches pour se faire encore et toujours bien voir. Comportement exécrable que jamais Stephen ne parviendrait à comprendre. Qu'il ne parviendrait plus à comprendre du moins. Il avait été un de ces rapaces un jour, même s'il n'avait pas été friand de l'exposition donnée par les enterrements. Un médecin faisait toujours déplacé auprès d'un mort. On le pointait du doigt et chuchotait sur son passage, s'interrogeant sur ses capacités. S'il était à cet enterrement, c'est qu'il n'avait pas su sauver la personne, non ? Ce n'était pas une très bonne publicité et à l'époque Stephen ne prenait que le meilleur, que la crème, que ce qui le ferait décoller. Comme cette époque était loin…

— Oui, j'en ai entendu parler. Même les meilleurs des hommes ne peuvent que se faire des ennemis et c'est certainement encore plus vrai lorsqu'on est roi. Les gens ont toujours tendance à ne pas être d'accord avec les décisions, fussent-elles les meilleures. C'est ainsi qu'est l'homme. Au moins le roi T'Chaka aura su rester intègre et fidèle à ses idées.

C'était ainsi que Stephen se souvenait le plus de loin, en homme qui ne dérogeait pas à ses idées même si les gens pouvaient être en désaccord avec elles. Il ne se souvenait que trop bien des préjugés dont il avait été victime au Wakanda, où l'on aimait pas trop les américains blancs à l'époque. Peut-être encore maintenant, il n'en savait rien, mais le pays avait toujours été dans une politique isolationniste et T'Chaka avait enfin fait bougé les choses, avait compris que la réussite n'était ni dans l’isolationnisme ni dans la mondialisation, mais dans le parfait équilibre entre les deux. Voilà sûrement pourquoi Stephen avait été autorisé sur le territoire, une preuve de cette nouvelle politique qu'il avait décidé de mener. Du moins Stephen le pensait. Il n'était pas très bon en politique et avait vu passer l'évolution du monde et de ses mentalités, avait vécu les changements et s'y perdait parfois.

— Je suis bien T’Challa. Au risque de vous manquer de respect, je ne me souviens pas de vous, même si votre nom me parait familier. Mon père a rencontré un bon nombre d’individus dans sa vie. Avez-vous fait quelque chose de particulier pour lui ?

Stephen sourit en coin, mentalement seulement pour ne pas manquer de respect. Non, cela ne l'étonnait pas que T'Challa ne le connaisse pas. Peu de monde le connaissait finalement, même dans son propre pays. Être Sorcier Suprême était un titre prestigieux qui ne vous valait aucune reconnaissance. Au contraire, vous étiez le plus souvent dans l'ombre, à sauver des vies sans même que les gens le sachent. Parfois les plus concernés le savaient. Parfois on venait le chercher. Mais on retenait rarement son nom. On oubliait encore plus que la magie existait, qu'elle régissait le monde. C'était plus facile pour tout le monde.

— Vous ne me manquez pas de respect, je peux vous l'assurer. Je ne m'attendais pas spécialement à ce que vous vous souveniez de moi ou de mon nom. J'ai en effet aidé votre père. Je suis un sorcier, voyez-vous. Votre père était tout juste roi quand je l'ai rencontré. Il participait à un congrès mondial, mais la salle s'était révélée hantée. J'étais intervenu pour qu'ils ne soient pas dérangés par les présences. Oh la plupart m'ont traité d'imposteur, mais votre père s'était simplement montré reconnaissant de ce que j'avais fait pour ces hommes politiques. (Un soucis quotidien pour un sorcier. Personne ne le prenait au sérieux, tout le monde criait au faux et quand ce n'était pas le cas ils se réfugiaient dans leurs religieux et le traitaient de démon.)Je l'ai revu quelques années plus tard, vous n'étiez qu'un petit garçon à l'époque. J'avais passé la frontière du Wakanda sans autorisation, trop concentré à chasser un Eloko à la frontière avec le Kenya. Si vous connaissez les mythes, vous devez savoir qu'ils sont vicieux et il ennuyait un village. Je l'ai chassé uniquement pour me rendre compte qu'il avait migré pour hanter un autre village, cette fois au Wakanda. Je suis maladroit sur les frontières, j'ai tendance à les oublier et je me suis fait prendre. Votre père m'a reconnu et m'a laisser libre de m'occuper de l'Eloko, sans me punir comme il l'aurait fallu.

Stephen ne peut retenir un petit sourire en se remémorant la chose. Il l'avait échappé belle, le Wakanda traitait assez mal les étrangers qui passaient les frontières sans autorisation. Il avait eu de la chance d'avoir déjà connu le roi avant ça, il en était absolument conscient, encore qu'il aurait pu se sauver d'une simple téléportation mais il préférait rester en bon terme avec les dirigeants.

   
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MessageSujet: Re: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptyMar 14 Juin - 21:14

In Memorian | Stephen ft. T'Challa

A entendre ce dénommé Stephen Strange, il semblait en savoir beaucoup sur mon père. Plus que je ne le croyais. Si je connaissais la plupart des connaissances de mon père, certaines restaient pour le moins plutôt obscures. Des personnes rencontrées au fil des années, au fur et à mesure que son règne s’étendait dans le temps. Un mot résonna à mon oreille maintenant que j’y repensais. Il se disait être un docteur. Quel genre de docteur ? Son allure me laissait penser qu’il ne devait pas en être un traditionnel, du genre à écouter les battements du cœur avec son stéthoscope. Son côté mystique, étrange, presque surnaturel ne devait rien au fruit du hasard. J’en apprendrais peut être un peu plus une fois que la conversation serait un peu plus lancée. Des comtes de mon père, je n’avais retenu que peu de choses, ceux-ci se concentrant essentiellement sur comment il parvenait à régler les conflits sans lever les armes. Il le savait très bien, mais continuait à les réciter, espérant que je parvienne à suivre cette voie pacifique plutôt que d’emprunter un chemin semé d’embuches.

Ses ennemis se délectaient probablement de sa mort, fêtant celui qu’ils détestaient par-dessus tout. Je me demandais comment on pouvait détester un homme aussi humble, aussi bon, aussi respectueux des autres que T’Chaka. Monsieur Strange avait raison à son sujet : il avait su rester intègre et fidèle à ses idées. Une qualité bien trop rare dans notre monde aujourd’hui, à l’heure ou la trahison faisait partie intégrante des mœurs des êtres humains. Si je devais désigner son seul échec ? Je n’en voyais aucun. Non pas que je ne veuille pas en trouver, mais je n’ai pas souvenir d’une erreur de sa part.

« Il est parti sans voir que le fruit de son travail allait être récompensé. L’ouverture du Wakanda aux autres pays. Il en rêvait depuis des années, travaillait d’arrache-pied pour convaincre ses détracteurs du bienfondé de sa décision. »

Dans un premier temps, j’avais pensé à un attentat de la part d’un de ses opposants du Wakanda, et notamment Ulysses Klaw, Man-Ape ou encore le Loup Blanc, mon grand-frère adoptif qui a été banni du royaume. Que des noms susceptibles d’en vouloir à mon père. Je me trompais lourdement en apprenant que le responsable était le Soldat de l’Hiver. Une quête qui ne me menait nulle part pour le moment, surtout depuis la course-poursuite à Bucarest. Je remarquais le sourire en coin de mon interlocuteur après ma question. Visiblement, il avait bien fait quelque chose pour lui. Et en l’écoutant, c’était pour lui, mais également dans son pays, dans mon pays, le royaume du Wakanda. J’avais une première réponse à mes interrogations en apprenant qu’il était un sorcier. Mais alors pourquoi se présentait-il sous le nom de Docteur ? J’imagine que les magiciens et autres sorciers aiment bien avoir un petit terme à ajouter à leur identité. Je me retiens de lui poser la question, préférant le laisser continuer son récit.

Au fur et à mesure que les mots formaient son histoire, je commençais à me rappeler vaguement d’un récit de mon père concernant les esprits au Wakanda, et notamment celui que mentionnait le Docteur Strange, à savoir Eloko. Un esprit malin et vicieux qui selon la légende ennuyait les villages dans lesquels il passait. Et subitement, un jour, il avait disparu. Les gens racontaient que la Providence avait décidé de les aider en le chassant définitivement. Ils ne mentionnaient pas que cette personne était blanche, les occidentaux étant mal vus à l’époque, considérés comme des perturbateurs et des dangers pour le calme de la population. J’aurais très bien pu ne pas le croire et le forcer à partir, mais je n’en avais pas envie. Mon père ne racontait pas de mensonges, et cet homme ne semblait pas le faire non plus. Et puis mon père avait aidé un tas d’individus qui s’étaient égarés sur nos terres. Il savait se montrer reconnaissant. Pour la première fois de notre discussion, je lâchais un léger sourire en coin.

« Les gens ont tendances à dénigrer ce qu’ils ne comprennent pas. La magie, les rites, les cultes et tout ce qui attrait aux sciences occultes. Elles sont souvent incomprises par les non-initiés. » commençais-je par dire au sorcier debout en face de moi. « Mon père m’a comté tellement d’histoires pendant mon enfance…je ne saurais plus me les rappeler. » Je m’arrêtais une nouvelle fois, détournant ma tête pour poser mon regard sur la dépouille en paix de mon père.  « Il savait se montrer généreux quand un individu lui rendait un service, qu’il le veuille ou non d’ailleurs. Vous n’êtes pas maladroits. Comme vous le dites, on a tendance à oublier les frontières, elles sont minces, invisibles et il est facile de les chevaucher. Les passer est une chose, les respecter en est une autre. »

Je reportais mon regard sur Stephen Strange. Une question me tarauda l’esprit. Forcément, s’il possédait des pouvoirs, je me devais de savoir son ressenti sur la loi en cours.

« Est-ce que les lois de la magie sont les mêmes que celles des mortels ? Je veux dire par là…devez-vous respecter les lois comme un humain normal ? »

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MessageSujet: Re: In Memorian [Stephen]   In Memorian [Stephen] EmptyVen 1 Juil - 18:47


   
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— Il est parti sans voir que le fruit de son travail allait être récompensé. L’ouverture du Wakanda aux autres pays. Il en rêvait depuis des années, travaillait d’arrache-pied pour convaincre ses détracteurs du bienfondé de sa décision.

Ouvrir le Wakanda au monde était un exploit, il fallait bien l'avouer.  Le peuple avait toujours été dans une option isolationniste, loin de tout. Non pas qu'ils aient eu tort, ils étaient parvenus à être l'un des pays les plus avancés technologiquement au monde sans même aller piocher d'idées chez les voisins, un véritable exploits selon beaucoup d'experts. Tout le monde pensait qu'il était impossible de se développer sans prendre une part active dans la mondialisation mais le Wakanda avait prouvé à tout le monde que c'était faux, qu'on pouvait. Ils étaient riches et avancés. Intérieurement. Car c'était les relations avec l'extérieur qui posaient problème, le Wakanda avait sa propre échelle qui ne correspondait pas au reste du monde. C'était cela que T'Chaka avait tant voulu faire, rétablir le Wakanda sur une échelle commune pour que la fierté du pays ne soit pas seulement d'ordre interne, mais aussi quelque chose qui rayonnerait à l'échelle internationale. Qui les rendrait fiers d'être quelque chose non seulement de grandiose en soi, mais aussi grandiose en comparaison avec le reste.

— Les gens ont tendances à dénigrer ce qu’ils ne comprennent pas. La magie, les rites, les cultes et tout ce qui attrait aux sciences occultes. Elles sont souvent incomprises par les non-initiés. Mon père m’a comté tellement d’histoires pendant mon enfance…je ne saurais plus me les rappeler. Il savait se montrer généreux quand un individu lui rendait un service, qu’il le veuille ou non d’ailleurs. Vous n’êtes pas maladroits. Comme vous le dites, on a tendance à oublier les frontières, elles sont minces, invisibles et il est facile de les chevaucher. Les passer est une chose, les respecter en est une autre.

Stephen sourit un peu. Il peut reconnaître T'Chaka dans ce jeune homme, pas seulement dans son visage mais aussi dans ses paroles. Voilà un fils qui avait correctement enregistré les enseignements de son père et les appliquait, on ne pouvait dire le contraire. Stephen espérait seulement qu'en tant que roi il saurait se détacher des paroles du paternel. Il avait pu être de bon conseil mais ce n'était plus loin sur le trône. Il n'était plus là et ce serait à lui, au nouveau roi, de faire ce qu'il fallait pour régner correctement, en prenant des décisions qui n'appartenaient qu'à lui. Mais il était tôt, trop tôt pour s'inquiéter vraiment de cela, si inquiétude il y avait à avoir. Il n'était pas un roi en ce moment, pas encore. Il en avait le titre mais il restait pour l'instant un gosse qui venait de perdre son père. Et comme tout les enfants du monde qui vivaient un deuil, il se répétait les phrases dites par son père, tentait de se souvenir des moindres moments passés avec lui.

— Mon propre père n'aurait pas compris ce que je fais à l'heure actuelle. Il était… je ne peux pas dire de la vieille école parce que c'était normal pour l'époque. Mais il aurait pris ma magie pour une hérésie. Ou peut-être pas d'ailleurs, je ne saurais jamais. Il est mort bien avant que je ne sois sorcier. Je ne suis même pas allé le voir dans ses derniers jours, je n'ai même pas été à son enterrement. Je ne l'avais plus vu depuis des années… Je sais que cela ne consolera pas votre perte, rien ne le peut. Mais vous au moins, vous serez resté proche de lui jusqu'à la fin.

Les cris de Victor raisonnaient encore aux oreilles de Stephen chaque fois qu'il pensait à la mort de son père. Il aurait pu le soigner, au moins essayer, comme le médecin qu'il était. Payer pour des soins avec sa fortune, tenter quelque chose. Il n'avait rien fait. Il ne l'avait pas vu depuis la mort de sa mère, et il n'avait rien fait. C'était un regret qu'il avait tous les jours et que T'Challa au moins n'aurait pas à supporter. Ça ne ferait pas passer le deuil, mais ça pourrait l'alléger.

— Est-ce que les lois de la magie sont les mêmes que celles des mortels ? Je veux dire par là…devez-vous respecter les lois comme un humain normal ?
— Vous me demandez si je suis recensé, n'est-ce pas ? Oui je le suis, mais c'est compliqué. Les lois de la magie… Elles n'appartiennent qu'à la magie. Si l'on sauve une personne de la mort, une autre mourra en échange. On peut la sacrifier nous-même, ou la magie s'en chargera pour nous au hasard. Si l'on utilise un sort, la puissance magique se retournera contre nous. Fatigue, faiblesse, vieillissement précaire… La magie a toujours un prix, différent selon le type de sort. Mais cela ne nous libère pas des lois des hommes. Si une loi nous dit que nous devons nous recenser et qu'on ne le fait pas, nous sommes des criminels. Et je suis le sorcier suprême. Je n'ai pas le droit de contester les lois des hommes, ce ne sont pas mes affaires. N'importe quel autre sorcier ferait comme bon lui semble en tant qu'homme. Mais pas moi. Je surveille et protège les lois magiques. Les lois des hommes ne sont pas mes affaires.

   
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