Sujet: I need you to need me | ft. Finn Mar 6 Déc - 18:55
I need you to need me
Fiònnlagh ξ Milo
Les mains au fond de mes poches, le nez enfouis dans mon écharpe, je traverse le froid qui semble s’être posé sur la ville. Armé de mon manteau pour faire face aux assauts de l’hiver, c’est totalement instinctivement que je marche vers un endroit qui hante mes pensées depuis un moment maintenant. Je ne sais pas si j’arriverais à me pardonner un jour ce que j’ai fait ce soir-là. Les images tournent encore dans mon esprit, me réveillent la nuit, m’arrachant larmes et dégout. Je me sens sale, je me sens mal. Suis-je encore quelqu’un de bien ? Ai-je encore le droit de prétendre à ce titre ? J’ai tué un homme. J’ai été couvert de son sang. Je ne lui ai pas donné la moindre chance. J’ai vu les infos, le lendemain. J’ai vu sa famille le pleurer, j’ai vu sa fille qui se retrouve maintenant sans père. Gordon m’a dit de ne pas trop culpabiliser, que c’était un accident. C’en était un. Mais cela excuse-t-il l’acte ? J’en doute. Je me sens sale, si sale. C’est sans doute pour cela que je ne suis pas rentré directement après ma réunion. Je sais que je devrais. Je ne me maîtrise pas encore. Je pourrais très bien partir en fumée au moindre battement de cil et me faire disperser aux quatre vents. Mais j’ai besoin de sortir un peu le nez de chez moi. J’ai besoin de voir autre chose que ma chambre, ma cuisine mon salon. J’ai besoin de me changer un peu les idées. Gwen est pratiquement tout le temps absente. Elle ne rentre que pour dormir quelques heures et repart avant même que je n’ai le temps de lui proposer de faire son petit déjeuner. Un jour, elle va finir par se tuer à la tâche. Je resserre les pans de mon manteau, laissant un nuage blanc s’échapper de mes lèvres alors que je soupire sous le froid environnant. J’évolue en silence dans les rues de New York City, renfonçant mon bonnet sur ma tête, jouissant du piètre anonymat que lui et mon épaisse écharpe me ménagent. J’essaye de me fondre dans la masse, un newyorkais parmi tant d’autres, une goute dans l’océan. Mais certains regards trainent sur moi, des doigts indiscrets se pointent dans ma direction. Sur certain visage, je vois un sourire s’étirer alors qu’ils semblent me reconnaître, sur d’autre je vois le dégout et la colère. Mes bras se resserrent autour de moi, essayant d’étouffer la culpabilité qui m’enserre le cœur. J’ai du mal à supporter les regards. Je fini par abandonner et fixer le sol, laissant mes pas me guider. Je marche vite pour ne pas geler sur place. Mes muscles se chauffent, mon souffle commence à se faire plus rapide. Je commence à avoir doucement chaud alors que mon visage continue de percer l’air froid qui englobe la ville qui ne dort jamais. Pour la première fois de ma vie, je me sens tellement loin de toutes ces personnes qui marchent autour de moi, comme si je n’avais plus le droit d’être parmi eux. Je tire sur mes manches, y cachant mes doigts que le froid engourdit. Quand je relève la tête, je suis devant Central Park. Je ravale la pointe de panique qui monte en moi. Perdre le contrôle ici n’est pas une bonne idée. Je reste un moment devant l’entrée du parc à observer les gens passer, à observer l’entrée de ce dernier. J’en suis donc là ? Condamné à ne plus mettre un pied dans ce parc, hanté par les cauchemars de mon acte ? Je froid reviens, me rappelant mon inactivité. Je prends une profonde inspiration, remplissant mes poumons d’air glacé. J’utilisé cette fraicheur vitalisante pour faire le premier pas, m’avançant pour la première fois depuis ce soir-là dans Central Park. Je ne sais pas si, tout contre moi, mes mains tremblent d’appréhension ou de froid. Je n’en mène tout simplement pas large. Je sais juste que je ne peux pas transformer en monstre ce parc, je ne peux juste pas le laisser devenir ce cauchemar qui agitera mes nuits, comme Kate Bishop l’a été. Je ne veux pas être le lâche qui fuit, le faible qui se cache. On ne peut guérir de ses peurs si on ne les affronte pas, n’est-ce pas ?
Je m’avance donc dans le parc d’un pas lent et mesuré, comme si à chaque enjambée, n’importe qui pourrait se retourner sur moi, me pointer du doigt, me jeter au visage ce crime qui me bouffe, qui me ronge, qui me rend malade, qui me donne du mal à soutenir mon propre regard. J’évolue lentement dans le parc alors que la nuit jette son drap sur la ville, les alentours devenant plus sombre au fil de ma marche, de ma balade. J’arrive finalement à l’endroit où on eut lieu les événements que je m’efforce d’oublier, de cacher. Il n’y a plus la moindre trace de ce qu’il s’est passé, si ce n’est une fleur abandonnée au pied de l’arbre où je me suis retrouvé recroquevillé, terrorisé par ce que j’avais fait. Je me penche et je la ramasse. Du bout des doigts, j’effleure les pétales. Certaines se détachent. Elle est là depuis au moins une journée complète. Elle n’est pas pour moi. Pourtant, je la fait passer dans les mailles de la laine de mon bonnet. Je m’assurerais que cet endroit restera fleurit. De la même sorte de fleur que celle qui y a été laissé ici dans un premier temps. Peut-être qu’elle avait une signification particulière pour cet homme. C’est le moins que je puisse faire. Je me redresse, la fleur accrochée fermement à mon bonnet. Mon regard balaie les alentours, cherchant inconsciemment quelques passants. On dit que le coupable revient toujours sur les lieux du crime, aujourd’hui, je crois comprendre pourquoi. Peut-être que nous ne sommes tout simplement pas fait pour être des criminels, que notre moral nous pousse à venir exorciser nos propres démons en faisant face à la réalité. Et c’est là que mon regard tombe sur lui. Un homme. Probablement la même tranche d’âge que moi. Ses vêtements ne doivent pas bien le protéger du froid. Il a l’air triste et seul. Je me mords la lèvre alors que mes bras reprennent leur place, se nouant à nouveau devant mon torse, cherchant à conserver ma chaleur. Il me faut quelques secondes à l’observer avant de me lancer. Mes pas se succèdent et sans que je ne m’en rende compte, je me retrouve face à cet inconnu. Ça serait ça, ma seconde chance ? L’univers serait-il en train de me donner une occasion de me racheter. Quelques secondes après avoir capté son attention, je lève les yeux au ciel, ne sachant pas trop comment démarrer la conversation. Alors, je m’assis à ses côtés, mes bras toujours tout contre moi. « Le ciel est magnifique ce soir. Nous allons avoir une journée ensoleillée demain. Ça ne fera pas de mal avec le froid qu’il fait ces derniers temps… » Mon regard quitte le ciel dans lequel on pouvait déjà voir les premières étoiles de la nuit apparaitre. « Je peux vous offrir une boisson chaude ? Vous devez mourir de froid à rester assit ici. »
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Sujet: Re: I need you to need me | ft. Finn Jeu 15 Déc - 20:28
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Sujet: Re: I need you to need me | ft. Finn Jeu 15 Déc - 22:30
I need you to need me
Fiònnlagh ξ Milo
Lorsque je vois la surprise se peindre sur les traits de l’inconnu, je ne sais pas trop comment je me sens. Serait-il en train de mal prendre ma demande ? Ou alors, m’a-t-il reconnu et va-t-il me sortir une remarque cinglante sur mes opinions politiques ? Ce n’est pas improbable. Rien que cette idée me blesse plus que je ne suis prêt à l’admettre. Je sais que c’est le prix à payer mais ne plus être qu’un visage politique que chacun peut se permettre de juger à tout va, cela finit par être fatiguant. Épuisant même. J’aimerais pouvoir me montrer généreux envers quelqu’un sans recevoir des regards surprit ou furieux en retour. Je m’apprête à soupirer et à me relever pour lui présenter des excuses et m’en aller. Après tout, je sais bien qu’il n’est pas évident de convaincre ceux qui me traitent de radicaliste extrémiste. Il semble tellement plus facile à ces personnes de me catégoriser et de refuser que je suis tout aussi humain qu’eux. Enfin, je ne le suis plus totalement, humain… Au début, cela m’amusait de voir que ces personnes tombaient dans les travers dont ils m’accusaient. Aujourd’hui, il n’y a plus que la lassitude et les soupirs lourds. Cependant, avant que je n’aie le temps d’esquisser le moindre mouvement, l’homme s’active et va chercher quelque chose à l’intérieur de sa veste. J’ai déjà tout vu. Cela ne m’étonnerait qu’à moitié qu’il en sorte un truc à me lancer pour me chasser. Je suppose que je l’ai mérité… Mais pas pour les raisons qu’il a en tête… Je ne bouge donc pas. On fait pénitence comme on le peut, je suppose. Mais c’est une surprise sincère qui étire mes traits quand je vois le petit tableau noir et la craie. En silence, je l’observe tracer sur la surface. Je n’aurais jamais soupçonné que cet homme puisse être muet. Association d'aide pour SDF ? J'ai un appartement, avec un trou dans le toit mais un logement quand même. Ok, muet mais je ne me suis pas trompé. Je dérange effectivement cet homme de par ma présence. Je pince les lèvres derrière mon écharpe alors que je le vois écrire à nouveau, mais de manière beaucoup plus calme Ce serait avec plaisir, mais je ne suis pas très bon pour les conversations. Allez boire sans moi, vous semblez en avoir bien besoin. et là, il me sourit. Je ne pus m’empêcher de me faire la réflexion ; cet homme est beaucoup plus beau avec un sourire pour étirer ses traits. Je cligne des yeux, surprit par mes propres réflexions. Ce n’est pas mon genre de regarder les autres hommes ainsi. Après tout, il n’y a jamais eu que Maxwell dans ma vie. Il y a bien une raison derrière ça. « Je suis désolé que vous ayez mal interprété mes intentions. Je ne vous prenais pas pour un SDF. Qui suis-je pour juger autrui ? Je me suis juste inquiété de votre santé en vous voyant si peu vêtu par ce froid. » Mes bras se resserrent autour de moi et je rentre ma tête dans mes épaules le plus possible, essayant de me protéger tant bien que mal de la soudaine bourrasque. Le froid semble avoir décidé de se glisser jusqu’à l’intérieur des os des passants aujourd’hui. Je ne vois pas d’autres explications. Par contre, le violent frisson de mon inconnu, je ne le manquais pas. S’il est vraiment le premier pas vers le pardon que je pourrais m’accorder à moi-même, il est hors de question de le laisser attraper la mort dans ce parc. Même s’il n’était pas question d’apaiser mes propres démons. « Ne di… n’écrivez pas de bêtises voyons. Vous êtes gelé. Laissez-moi vous payer une boisson chaude. Et si ma compagnie vous dérange vraiment, je vous laisserais tranquille après ça mais je n’aurais pas l’esprit calme à rentrer chez moi en vous laissant comme cela. »
Je me lève et époussette mon pantalon. Je récupère la fleur en fin de vie que j’ai accrochée à mon bonnet et je la donne à l’inconnu. « Vous pouvez me garder ça un instant ? Je reviens tout de suite. Prenez-en soin, elle est importante pour moi. » Pourquoi lui avoir confié la fleur ? Je ne sais pas trop. Peut-être parce que j’ai peur qu’elle se décroche de son perchoir, peut-être parce que j’ai envie de voir cet homme sourire à nouveau. Ou peut-être tout simplement parce qu’elle représente mon crime et qu’il représente un premier pas vers mon rachat. Mais c’est sans lui donner l’occasion de répondre que je me détourne. Je crois qu’il y a un kiosque qui vend des cafés pas trop mauvais dans le coin. Je marche d’un pas vif et rapide. Faire l’aller-retour ne devrait pas être trop long. Reste à savoir si mon inconnu muet sera toujours là ou pas. Quand j’arrive près du kiosque, je constate avec déplaisir que je vais devoir attendre un peu avant d’être servit. Je ne peux m’empêcher de me retourner. Je ne vois plus les escaliers où il était assis d’ici. Sera-t-il toujours là à mon retour ? Je me mords la lèvre. Mais à quoi tu es en train de jouer, Milo ? On pourrait presque croire que tu es en train de draguer cet homme. Je fourre mes mains dans mes poches avec une légère humeur. Je ne devrais pas… Je le sais parfaitement, je ne peux pas aider tout le monde. A moi seul, je ne peux pas aider toutes les personnes en difficulté à New York. Mais c’est plus fort que moi… Et puis… Aujourd’hui, dans ces circonstances… Cela s’avère plutôt justifié non ? Un léger rire moqueur m’échappe. Wells m’accuserait encore d’être trop gentil, trop naïf. C’est un homme bien mais il n’a jamais eu de cesse de me répéter que ma gentillesse me perdra. Peut-être a-t-il raison. Mais je préfère vivre dans un monde illusoire ou tout est possible avec un peu de bonne volonté et où les gens ne sont pas fondamentalement mauvais que d’ouvrir les yeux sur ce que mon ex-mari appelle ‘la réalité du monde’. Je préfère largement ma vision personnelle des choses. Je commande deux cafés, mes introspections ayant au moins eu l’avantage de faire passer le temps. Je dépose quelques dollars sur le comptoir et je ne tarde pas à recevoir deux gobelets fumants. Ça ne sera clairement pas le meilleur des cafés de ma vie mais au moins, cela va nous tenir chaud. D’un pas tout aussi vif, je retourne sur mes pas, retournant dans ce coin du parc où j’ai laissé mon inconnu muet. Lorsque j’arrive sur les marches, un large sourire me monte aux lèvres alors que je constate que lui et ma fleur sont toujours là. Je m’approche, ralentissant légèrement au fil de ma marche. Finalement, je m’assis à nouveau à côté de lui et je lui tends l’un des deux gobelets. « Tenez, cela va vous réchauffer un peu. »
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Sujet: Re: I need you to need me | ft. Finn Ven 16 Déc - 6:18
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Sujet: Re: I need you to need me | ft. Finn Dim 18 Déc - 18:32
I need you to need me
Fiònnlagh ξ Milo
Le café est échangé contre ma fleur. Vu son état, j’aimerais éviter de me la balader trop longtemps. Je la pose délicatement sur les marches après avoir repris ma place aux côtés de l’inconnu. Entre nous deux, je la dépose avec délicatesse pour pouvoir prendre à deux mains mon propre gobelet. Je le rapproche de mon visage, profitant des vapeurs du café pour me réchauffer le bout du nez qui commence à se faire trop froid pour moi. Du coin de l’œil, j’observe la réaction de mon inconnu grincheux. Un sourire me monte aux lèvres alors que je vois un bonheur simple et sincère étirer ses traits. Ce genre d’expressions… Elles font parties de celles que j’aime le plus voir. Si simple et pourtant si rare. J’aime voir qu’un homme puisse encore ressentir ce genre d’émotions pour un simple café offert. Ça me donne du baume au cœur. Il est rare de croiser des personnes encore capable d’apprécier les petites choses et de les savourer. Je bois une gorgée du liquide chaud et grimace légèrement alors qu’il semble me bruler la gorge. Je crois que je vais attendre un peu pour le boire. La différence de température est trop grande et à part me bruler la langue, je ne vais rien en faire dans cet état-là. Quand l’inconnu se tourne vers moi pour me lancer un sourire sincère, je ressens quelque chose de chaud et d’agréable dans ma poitrine. Et cela n’a rien à voir avec le café. Pour la première fois depuis l’incident, j’ai l’impression de me retrouver. C’est ça que je veux faire de ma vie. Je ne veux amener un sourire sur le visage des gens, les rendre heureux, faire une différence en bien. Il doit bien y avoir un moyen de faire les choses bien pour tout le monde, n’est-ce pas ? Il doit bien y avoir un moyen pour contourner les erreurs de notre système, pour revoir les habitudes générales, pour offrir à tout le monde un endroit paisible ou vivre. Je me berce d’illusion mais j’aime y croire. Après les quelques secondes d’agréable surprise, je réponds à son sourire, tout heureux de m’être tourné vers cet homme. Cela me fait déjà du bien. Je ne me fais pas d’illusion. Offrir un café à un inconnu ne pardonne pas ce que j’ai fait. Rien ne pourra jamais le pardonner. Je reste un meurtrier malgré tout. Néanmoins, cela m’aide à passer au-dessus. Peut-être même qu’à force de bonnes actions au quotidien, j’arriverais à vivre avec ce poids sur ma conscience. Qui sait… Je reprends une gorgée de café pour essayer de chasser mes pensées noires quand mon inconnu attrape son ardoise. Je m’attends à le voir écrire quelque chose dessus mais il me la tend déjà. Il avait préparé sa question. C'est quoi votre nom ? Une nouvelle surprise s’installe sur mon visage. Mon nom ? Il est rare qu’on me le demande. Ceux qui ne me connaissaient pas déjà on apprit à reconnaitre mon visage suite au kidnapping dont j’ai été victime. Mon visage a été surmédiatisé. Difficile de supporter les regards pleins de pitiés et de condescendances de mon voisinage, les doigts pointés au magasin, les rictus mauvais lors de mes balades citadines.
Je vais pour lui répondre quand un mouvement attire mon attention et mon regard. Je sens mon regard pétiller d’émerveillement alors que je vois le furet sortir de la nuque de l’inconnu, probablement caché sous sa veste tout ce temps. C’est plus fort que moi, dès que je vois un animal, je me transforme en boule de guimauve prête à le gagatiser jusqu’à ce que mort s’en suive. J’observe l’animal se ruer vers le gobelet de café et esquisse un petit mouvement d’esquive quand mon inconnu sursaute en se rendant compte de la présence de son ami poilu. Je n’ai pas spécialement envie de me retrouver couvert de café brulant par cette température. Par contre, quand je le vois essayer de cacher l’animal comme si de rien n’était, je ne peux retenir un léger rire. J’observe la scène touchante d’un animal et de son maître se chamaillant gentiment, le nez dans mon propre café. Mon sourire ne quitte plus mes lèvres alors que j’essayais de faire un effort pour ne pas dévisager la scène, ne les regardant qu’en coin. Cet homme est décidément riche en surprises. J’ai envie d’en apprendre plus sur lui, de pousser ma démarche plus loin qu’un simple café offert. Mais soudain, l’inconnu se lève et me fit signe d’attendre. Soudainement, c’est moi qui me retrouve seul sur les marches. Pire qu’un enfant quand il s’agit d’animaux, je dépose mon gobelet et je présente mes doigts au furet pour qu’il puisse sentir mon odeur et ne pas se sentir trop intimidé quand je ne pourrais plus résister à la tentation d’essayer de le caresser. L’animal s’était recroquevillé autour du gobelet de son maître, le défendant farouchement alors que je m’approche avec la simple idée de le caresser. Ne voulant pas lui faire peur ou le faire fuir, je n’insiste cependant pas. Je pose ma main sur le sol froid à côté de lui l’air que rien dans le but de l’habituer à ma présence. Peut-être qu’une fois son maître de retour, il me laissera approcher. Pendant ce temps, je laisse mon regard vagabonder dans le parc. Je baisse les yeux alors que je sens une légère douleur dans le doigt. Je vois le dit furet en train de le mordiller. Il s’agit plus d’une mise en garde qu’une attaque. Je retire donc ma main, la récupérant pour moi sous les couinements victorieux de l’animal. Cela m’arrache un sourire. Un lien fort doit l’unir à son maître pour qu’il défende ainsi sa propriété.
Finalement, le dit propriétaire revient sous les couinements de joie de l’animal. Il est tellement adorable. Je sens mon cœur fondre face au comportement de la petite boule de poils. Je n’arrive pas à détacher mon regard du furet alors que son maître lui dépose un hot dog pour repas. Je l’observe mangé, totalement charmé par le comportement de l’animal. Je rougis lorsque je me rends compte que cela doit faire quelques secondes maintenant que l’homme me tendait un paquet de cacahuètes caramélisées. Avec un petit remerciement et une excuse, je plonge ma main dans le petit sachet, en attrapant deux ou trois au passage. Grignotant la friandise du bout des lèvres, mon regard retombe sur l’animal. Connaissez un taxidermiste ? Je voudrais effrayer ce furet pour l'éduquer... Alors que le lit l’écriteaux, je suis pris d’un léger rire. Par respect, je ne réponds pas alors qu’il est en train d’écrire. Ça serait un peu comme couper la parole à quelqu’un non ? Alors, c'est quoi votre nom, Mr Je-Ne-Vous-Prennais-Pas-Pour-Un-SDF ? Je me sens rougir un peu plus alors que je me rends compte que je n’ai pas répondu à sa question tout à l’heure. J’ai tellement été distrait par son furet que j’en ai carrément oublié ma nouvelle connaissance. « Ne dites pas de bêtises, concernant votre furet. Cet animal tient à vous, cela se voit. » Je tente à nouveau ma chance, approchant ma main de l’animal. Cette fois ci, je parviens à caresser la fourrure du rongeur. C’est idiot mais ce genre de petits gestes m’apporte tellement de plaisir et de réconfort. Je ne sais pas ce que je ferais sans la présence de Gouda chez moi, d’ailleurs. « C’est rare de voir un lien aussi fort entre un maître et son animal de nos jours. Et vous pouvez me croire, j’ai travaillé dans un refuge pour animaux pendant de longues années. Une telle complicité, ça fait plaisir à voir. » J’oublie totalement mon café, mon attention étant maintenant totalement portée sur le petit animal. Rapidement, je coupe un morceau du hot dog pour le laisser au creux de ma main que je laisse reposer sur le sol. C’est plus fort que moi. Quand je croise un animal, je me sens obligé de créer un lien avec lui. Je reste ainsi, attendant que le furet finisse son repas et vienne s’intéressé au morceau que je viens de lui laisser de côté. « Je m’appelle Milo. » De ma main libre, je récupère mon café et en bois une gorgée, savourant son amertume. « Et vous, comment puis-je vous appeler, tous les deux ? » Je souris à l’homme mais, au fond de moi, j’espère sincèrement qu’il ne fasse pas le lien entre moi et le Parti Collectif. Pour une fois, j’aimerais juste être un homme qui agit de manière désintéressée parce qu’il en a envie, pas un politicien qui fait de bonnes actions soi-disant pour s’attirer les bonnes faveurs des médias. Ne pas être jugé à cause de mon travail, de mon combat quotidien, c’est agréable. C’est rafraichissant. Et, plus que tout, cela me laisse entrevoir un possible futur où je pourrais arriver à vivre avec le poids de mes actes sans me sentir écrasé par ces derniers. Je sursaute légèrement quand je sens les moustaches du furet me caresser la paume, la chatouillant doucement. Mon regard retombe sur l’animal qui est en train de vérifier la qualité de la nourriture qui repose dans ma main. Jugeant cela correct, il le ramasse pour aller le manger plus loin, hors de portée de cette main étrangère. Cela me fait rire légèrement. « C’est qu’il est prudent. » Ma main retrouve la chaleur du gobelet de café. Dans le silence de la nuit naissante, j’apprécie tout particulièrement ce moment d’échange simple avec un inconnu. C’est chose rare à New York. Pourtant cela me fait tellement de bien que je ne peux que m’interroger sur la raison qui me pousse à ne pas faire cela plus souvent. Je laisse mes doigts se réchauffer doucement et une fois chose faite, je repose mon café pour récupérer ma fleur et retirer mon bonnet. Je commence sans un mot à l’attacher plus solidement à la laine tressée. Dans mon souvenir, la fleur me sentait plus abimée par le temps. Sans doute que le contact de cet inconnu me rend plus optimiste…
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Sujet: Re: I need you to need me | ft. Finn Lun 27 Mar - 20:14
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I need you to need me | ft. Finn
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