in hell I'll be in good company | Natalia & Melissa
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Sujet: in hell I'll be in good company | Natalia & Melissa Dim 26 Mar - 17:32
in hell I'll be in good company
- Natalia — Melissa-
I’m gonna tell you something you don’t want to hear.
Elle aime le bruit, les tintements, les sons stridents qui vrillent les sonorités électroniques. Elle danse, le tissu fluide de sa robe chamarrée effleure son corps, ses bras longs comme des oriflammes se lèvent en même temps que ceux de centaines d’inconnus, ses cheveux fouettent l’air autour de son visage en rythme. Elle sourit. A personne en particulier. Elle paraît libre, inaccessible. Elle sourit peu, mais ici elle sourit, elle ne le réalise même pas. Elle est bien. Elle a de l’énergie à dépenser. Elle a besoin par moment de s’isoler loin des complots et des faux semblants. Alors elle vient ici pour danser, pour boire, trouver quelqu’un parfois et disparaître. Il arrive désormais qu’on la reconnaisse. Qu’on la reconnaisse en tant que la nouvelle héroïne Songbird, elle n’est jamais à l’aise quand ça arrive. Elle n’est jamais totalement à l’aise dans la peau de Songbird, dans cette nouvelle vie au grand jour qui lui fait désagréablement remettre en perspective l’ancienne. Mais là elle danse et c’est tout ce qui compte. Les basses qui vibrent jusque dans sa cage thoracique. Elle ne pense à rien et se gorge du son.
Elle pense peut être un peu à Angar, qui lui a fait connaître ce lieu. Ils n’y sont venus qu’une fois et il est mort le lendemain. C’est pour ça qu’elle ferme les yeux, elle ne remarque pas son absence. Ça fait presque deux ans, elle n’est jamais allée sur sa tombe, elle ne sait même pas ou il est enterré. Est ce que quelqu’un a payé pour ses funérailles ? Est-ce qu’il en a seulement eut ? Il n’était personne. Juste un petit criminel tué par un flic trop zélé. L’Amérique a pleuré le flic que ses cris ont tué. Et maintenant elle danse.
L’intensité de la musique diminue et elle en profite pour rejoindre le bar bondé. Une forêt de bras dressés, la CB coincé entre les doigts ou cherchant à récupérer un verre. Derrière le bar ça s’affole dans le plus grand professionnalisme. Elle ne cherche pas à se battre, elle n’est pas pressée. Elle refuse sèchement la proposition d’un type à la chemise auréolé de transpiration et aux cheveux gominés. Il veut lui offrir un verre. Il insiste un peu. Il est bourré. Elle le pousse pour qu’il se recule. Elle a pas envie d’avoir à lui parler et elle peut s’acheter ses propres verres. Une des barmaid la voit, elle lui fait signe d’attendre. Elle sait ce qu’elle boit elle la voit souvent. Elle est mignonne, très tatouée, très occupée aussi. Peut être plus tard. Elle prend son verre, son cuba libre offert par la maison puis repart. Le gominé a déjà trouvé une nouvelle proie aussi bourré que lui.
Et puis c’est là qu’elle la voit. L’espionne la plus célèbre du monde. Melissa n’est pas spécialement paranoïaque, mais quand leurs regards se croisent, elle est certaine à cet instant que c’est pour elle. Game Over. Bien entendu quelqu’un allait finir par leur tomber dessus, ils ne se cachaient même pas. Ils lui avaient envoyé Romanov. Est-ce qu’ils la pensent dangereuse à ce point ? Ce « ils » indéfini provoque dans son esprit tout un tas de scenarii. Chien de faïence sur la piste, elle se remet en mouvement, se détourne mais sans quitter les lieux. Elle ne sait pas ce qu’elle lui veut, pas exactement en tous cas. Elle préfère même ne pas le savoir.
Elle est toutefois un peu intriguée. Il y a plusieurs espaces dans ce club et l’un d’eux et le toit. Melissa a toujours aimé les toits, la hauteur. Un endroit stratégique, un lieu ou elle peut déployer ses ailes si besoin est. Elle monte les escaliers sans se presser. Sur les marches sont étalés quelques victimes de l’alcool et quelques bonnes âmes leur expliquant les vertus magiques de l’eau. Elle passe devant le carré VIP fermé aux communs des mortels par une symbolique corde rouge. Elle continue sa progression, sa main frôlant la rampe métallique, les parois de béton brut sont tapissés d’événements passés et à venir parfois à demi arrachés. Elle pousse la lourde porte métallique marqué, l’air est frais, la musique plus s’harmonise de doux synthé pour un effet retro, il y a un autre bar et des banquettes qu’elle dénigre pour aller se poser sur la margelle de bois de la piscine encore trop froide pour qu’elle n’ait d’autre utilité que la décoration. La brise est froide mais elle s’en moque elle tourne à demi la tête, pour guetter du coin de l’œil son arrivée, prends une gorgée de son cocktail pour tromper l’appréhension, entretenir la nonchalance.
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