Ma cause avant tout - ft.Wanda

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“ Ma cause avant tout ”

Kassandra sentit sa tête tomber sur son ordinateur. Elle soupira. Elle ne pouvait pas continuer comme ça, ses recherches ne la menaient à rien à part sur la route du sommeil. La mutante ferma son portable et se leva en regardant autour d’elle. Son appartement était rangé, les affaires disposées soigneusement témoignaient qu’elle avait déjà passé son manque de concentration à ranger son environnement, et elle n’avait pas d’autres moyens pour se trouver une excuse. Silence radio du côté de la Confrérie, et elle ne pouvait même pas parler à ses amis ; Niall était Dieu savait où en mission et Mia encore à jouer les agents doubles. C’était ça d’être mutant, on ne pouvait pas être normal avec des amis normaux. Une sortie entre amis : pas de problème, on se retrouve dans le hangar miteux du coin pour aller régler le compte de quelques humains un peu énervés contre les porteurs du gène X. La sortie du samedi soir : espionner quelques politiciens un peu dérangeants pour la Confrérie. Bref, rien d’autre pour tuer le temps.

Si c’était comme ça, Kassandra ferait ce qu’elle savait faire. Espionner les autres, se concentrer sur les émotions, repérer des personnes anti-mutants. La jeune femme enfila une veste et sortit. Elle trouverait bien quelque chose à faire dehors. A commencer par se prendre un milkshake, ça l’inspirait peut-être plus. Dix minutes écoulées et cette bonne chose de faite, la mutante déambulait dans les rues. A présent elle se promenait entre les passants, laissant leurs émotions venir à elles. De l’inquiétude d’une personne pressée, la joie de deux autres, la colère d’un homme en costume… Kassandra s’arrêta, attendit que ce dernier passe et se retourna pour le suivre en prenant ses distances. Elle repoussa les émotions étrangères et se focalisa sur lui. Peut-être venait-elle de trouver un élément intéressant. Son humeur oppressée, son stress, tout ça faisait qu’elle se méfiait. S’il occupait une place importante, dans n’importe quel domaine, il avait forcément une position par rapport au registration act et ce serait toujours bénéfique pour la Confrérie de savoir de quel bord il était. Tout ce qui pouvait permettre à son affiliation d’en savoir un peu plus.

La jeune femme n’avait pas peur d’être sortie pour rien, elle était sûre de trouver quelque chose par les temps qui couraient. Les débats étaient tellement engagés et la société en équilibre que ce ne serait pas compliqué de trouver des ennuis. Elle se concentra encore, fouillant au maximum pour approfondir et comprendre ce qu’il se passait à l’intérieur de cet homme. Soudain le portable de ce dernier sonna. Une vague de peur envahit Kassandra, la peur de l’homme qui semblait avoir le plus grand mal à se contrôler. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait réellement mais elle n’allait pas le laisser comme ça. Aux émotions diffusées, il semblait que le méchant se trouvait de l’autre côté du téléphone et pas en face d’elle comme elle avait pu le croire. Soudain elle comprit, directement. Elle suivait un mutant, et elle ne le savait que trop bien, certains des siens avaient du mal à se dissimuler quand ils appartenaient aux échelons les plus hauts d’une entreprise importante. Kassandra passa d’un comportement offensif au mode protecteur, l’homme n’était plus la cible et apparemment, elle rencontrerait bientôt sa future victime.

Le mutant avançait plein de stress vers un homme en costume qui attendait devant un immeuble d’entreprise. Victime repérée. Et vu l’état du bâtiment derrière, ce n’était pas n’importe quelle entreprise. Après elle n’y connaissait rien. L’autre le regardait d’un air tellement supérieur, qu’elle en fut immédiatement dégoûtée. Et ses émotions… de l’assurance démesurée. Il n’allait pas durer longtemps. La Confrérie l’avait rendu plus sûre d’elle, plus confiante car elle savait qu’elle n’était plus seule, qu’elle avait des gens derrière qui la soutenait. Mais elle était aussi plus méticuleuse, plus préventive. On lui avait apprit à gérer tout ça, l’imprévu et les retournements de situation. Kassandra se mit dans un coin, fit mine de consulter son portable et attendit de voir ce qui allait se passer. Le mutant arriva à hauteur de l’autre et la conversation s’engagea. Quelques mots, puis des menaces… L’humain se doutait des capacités de son interlocuteur et menaçait de lui descendre sa carrière pour ça. Cependant l’échange s’arrêta là. Fier de lui il repartit vers l’immeuble, laissant derrière lui l’homme et sa peur. Elle ignorait quel pouvoir il pouvait détenir mais ça n’avait pas l’air utile pour qu’il se sente si faible face à l’humain. Ou peut-être qu’il n’était pas du tout sûr de lui, qu’il se considérait lui-même comme un monstre. Ce genre de choses était fréquent, et ça avait le don de mettre Kassandra en rogne.

La mutante avança vers son confrère et lui mit une main sur l’épaule. C’était parfait, l’autre était tellement retourné qu’elle pouvait sans problème prendre le contrôle de ses émotions. Alors l’empathe envoya en lui un sentiment d’assurance, pour l’encourager et chassa cette sensation de solitude qu’il avait. De tout ce qu’elle avait pu ressentir, du panel immense et divers d’émotions qu’elle avait pu rencontrer, c’était la solitude d’un mutant qu’elle détestait le plus. Peut-être parce que ça lui rappelait à quel point elle s’était sentie seule. Kassandra lui sourit.

- Ne vous en faites pas, je vais lui expliquer les choses, c’est mon travail.

L’autre hocha à peine la tête tellement il semblait dépassé par la situation mais il semblait comprendre qu’elle était comme lui. Il aurait voulu protester mais elle ne lui en laissa pas le temps et suivit l’humain. Cependant ce dernier contourna le bâtiment au lieu d’entrer dedans. A la vue du paquet de cigarettes qu’il sortit de sa poche, il allait s’en griller une au calme. Tant mieux, il facilitait les choses à l’empathe qui souriait déjà de son triomphe. Généralement il ne fallait pas grand-chose, juste remettre les pendules à l’heure en montrant qui gérait la situation et qui devait s’écraser devant l’autre. Elle se retourna une dernière fois pour s’assurer qu’ils étaient bel et bien seuls et agrippa sa lime à ongle dans sa poche.

- Besoin de se détendre un peu après avoir foutu la merde ? demanda-t-elle directement.

L’autre la dévisagea, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Enfin à peine.

- Ca t’amuse de menacer des pauvres gens comme ça ? Tu flippes tellement devant eux que tu t’attaques aux plus faibles… Ce n’est pas très courageux tout ça.

L’homme hocha la tête d’un air suffisant. Ca y était, il venait de capter pourquoi elle était là. Et il n’était pas prêt de l’oublier.

Kassandra Klein & Wanda Maximoff
Ma cause avant tout

Brooklyn était un quartier que j’appréciais beaucoup. J’aimais venir y passer du temps et me relaxer afin de ne penser à rien. Ça me permettait de me décontracter entre plusieurs entraînements au QG des Avengers. Il fallait bien avouer que le Captain n’y allait pas de main morte avec moi, il voulait que je sois l’une des meilleures. Avec le don que je possédais, je pouvais tout à fait l’être. Je sentais bien qu’il mettait beaucoup d’espoirs en moi et c’était très stressant, car j’avais vraiment peur de le décevoir. Alors oui, j’étais à deux cents pour cent à chaque fois, me surpassant, allant même au-delà de ce que mon physique me permettait. Je voulais devenir un excellent élément de l’équipe, je voulais que l’on puisse compter sur moi, mais pour cela, il fallait que je maîtrise totalement mes pouvoirs afin qu’ils ne soient plus un danger pour autrui. Ça, c’était la partie la plus difficile du travail. Mes pouvoirs étaient puissants, ils étaient donc un atout extrêmement utile. Mais parfois, ils pouvaient être un danger pour les personnes qui m’entouraient, mais également pour moi-même. Depuis que j’étais chez les Avengers, je trouvais que j’avais fait pas mal d’efforts.

Je marchais calmement dans la rue, mains dans les poches, regardant à droite et à gauche. Mes yeux viraient de temps en temps sur une vitrine ou une autre afin de voir les belles choses qui pouvaient s’y trouver, tout en esquivant les personnes parfois un peu trop pressées qui se trouvaient dans cette ville. Trois New-Yorkais sur cinq adoptaient la démarche rapide et c’était parfois difficile de les éviter lorsque l’on n’était pas rodé à cela. Cette ville ne s’arrêtait jamais, c’était dingue… Je n’avais jamais vu cela ailleurs. Mais j’aimais beaucoup cette ville, elle était tout ce que je n’avais jamais connu en Europe de l’Est. Et puis, j’avais trouvé une nouvelle famille chez les Avengers, j’appréciais beaucoup chaque membre de cette équipe. Malgré ce que j’avais pu faire lorsque j’étais avec Ultron, ils ne m’avaient pas rejeté et ils m’avaient accepté dans leur équipe.

J’arrivais au détour d’une ruelle et je pus voir un homme et une femme dans cette dernière. Mes yeux se posèrent sur cette jeune femme qui portait un objet qui semblait tranchant en main. Sans hésiter une seule seconde, de peur que quelque chose de mal arrive, je tournai les talons pour me diriger vers ces deux personnes. « Euh… Tout va bien ? » Demandais-je. Je ne voulais pas me permettre d’attaquer si cela n’était pas nécessaire. Au pire, je me trompais totalement et ils allaient me prendre pour une folle de venir les interrompre comme cela. Mais je préférais en avoir le cœur net, car mon instinct me disait de me méfier de tout ceci. J’arrivais donc à hauteur de la jeune femme et du jeune homme, attendant que ces derniers réagissent et que je sache sur quel pied danser. Mais quelque chose me disait que j’avais bien fait de venir jusqu’ici. New York était une grande ville et par extension, elle n’était pas à l’abri du crime, malheureusement. Il y avait des meurtres, chaque jour. Il fallait faire avec, mais si je pouvais éviter une potentielle agression, j’allais faire mon travail d’Avenger.

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“ Ma cause avant tout ”

Kassandra s’approcha d’un pas mais l’homme ne bougea pas. Derrière son apparence arrogante il semblait réfléchir à la situation, ou plutôt au pouvoir qu’elle pouvait détenir. Pauvre idiot. Soit les humains étaient effrayés face aux mutants, soient ils étaient arrogants et se sentaient supérieurs. Elle préférait ceux qui les craignaient, c’était un peu plus divertissant quand elle les regardait se cacher derrière des prétextes comme cette loi stupide qui faisait débat en ce moment. Enfin, c’était une façon de parler parce qu’au fond elle les détestait autant. La jeune femme savait bien qu’il y avait quelques humains, bien que rares, qui acceptaient les mutants voire même qui les aidaient. Mais c’était surtout une espérance car en réalité, elle n’en avait jamais vu.

A ce moment là, l’un comme l’autre étaient conscients que si elle avait eu une mutation offensive elle s’en serait déjà servie pour l’intimider ; même un humain était lucide sur ce point. Or la seule offensive qu’elle présentait actuellement était la lime à ongles trafiquée en arme qu’elle tenait dans sa main. Mais l’empathie l’avait rendue plus réfléchie et moins brute dans la préméditation de ses actes. Elle agirait avec ses talents de manipulatrice. Il fallait juste qu’elle se donne les moyens d’atteindre les émotions de l’autre et avec un peu de chance, elle n’aurait pas à avoir recourt à la violence physique. Ainsi allait une mission de plus pour Kassandra jusqu’à ce que tout à coup, une voix les stoppa.

- Euh… Tout va bien ?

Kassandra se retourna vivement. Elle n’avait pas vu la jeune femme aux longs cheveux sombres qui venait d’arriver. Depuis combien de temps était-elle là ? La mutante n’en savait rien. L’une comme l’autre semblaient perplexe, ne sachant pas vraiment comment réagir. L’empathe dû prendre une seconde pour se calmer puis inspecta immédiatement les émotions de la nouvelle arrivante, feuilletant comme dans un livre chaque page qu’elle pourrait exploiter pour reprendre la situation à son avantage. Elle s’en voulait de ne pas avoir fait attention aux possibles sentiments étrangers qui pouvaient lui arriver, tellement elle avait été focalisée sur l’humain et sa mission réussie d’avance. La fouillant mentalement du mieux qu’elle pu, Kassandra tenta de comprendre pourquoi elle était là et pourquoi elle venait se mêler de ses affaires.

La jeune femme sentit avec agacement que l’autre avait des moyens qui faisaient qu’elle ne craignait pas le danger. Et aussi qu’elle cherchait à comprendre ce qu’il se passait, avec l’intention d’intervenir en cas de besoin. Ce qui l’énervait le plus et qu’elle ne comprenait pas, c’était qu’elle semblait être une mutante aussi. L’humain, qu’elle avait presque oublié, s’avança vers la brune comme un appel à l’aide. Il avait décidé de chercher un moyen, n’importe quel moyen, pour se sortir de là et sa réaction ne fit qu’énerver Kassandra d’avantage. Elle n’aimait pas les complications, elle détestait ça mais se serait une grossière erreur d’ignorer l’élément perturbateur. L’empathe soupira en rangeant sa lime à ongles.

- Non ça ne va pas, répondit-elle enfin. Cet homme a décidé de s’en prendre à un mutant et je ne le laisserais pas faire.

Au moins avait-elle clairement expliqué ses intentions en ce qui concernait l’humain. Elle n’avait rien à cacher de toute façon. Elle devait faire preuve de patience, les choses ne se déroulaient pas toujours comme prévu et c’était une bonne chose d’un côté, car elle apprenait d’avantage. Restait à savoir si l’arrivante était mutante ou non et de son côté ou non.

Kassandra Klein & Wanda Maximoff
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La tension était bien présente entre cet homme et cette jeune femme. Je pouvais le sentir au travers de tout mon être. Quelque chose n’allait pas ici et j’avais eu raison d’intervenir. Ce n’était peut-être pas mes oignons, mais tant pis. Je ne pouvais laisser faire, car sinon, je ne méritais certainement pas ma place chez les Avengers. Une place dans cette équipe se méritait chaque jour que Dieu faisait et je me donnais à deux cents pour cent afin de mériter cette confiance que Captain America m’avait donnée. Je m’étais donc arrêtée dans cette ruelle et j’avais dévisagé la jeune femme, car c’était elle qui semblait être le souci. Alors que je la scrutais, je sentis quelque chose de particulier dans mon corps, comme si elle voulait fouiller dans mon esprit ou que sais-je. C’était quelque chose que je pouvais ressentir, car moi-même, je pouvais fouiller dans l’esprit des gens même si je le faisais qu’en cas d’extrême nécessité. C’est alors que cette jeune femme me disait que ça n’allait pas, car cet homme semblait s’en être pris à un mutant. Il est vrai que les mutants étaient parfois traités comme des monstres, mais cela venait principalement parce qu’ils avaient peur de nous, ils ne pouvaient pas nous comprendre. Depuis ma naissance, personne n’arrivait à me comprendre totalement, sauf mon frère jumeau.

« Et vous comptiez l’attaquer avec cette arme que vous cachez ? » Oui, je l’avais vue. Les femmes trouvaient parfois plein d’astuces pour se protéger des hommes. C’était quelque chose de tout à fait normal, à vrai dire. Certains hommes pouvaient être dangereux vis-à-vis des demoiselles et je pouvais comprendre que l’on veuille se défendre. Mais cette arme-là n’avait rien de conventionnel. Ça n’avait rien à voir avec la bombe lacrymogène. « Et je vous demanderais d’arrêter de fouiller dans ma tête. » Dis-je en la regardant dans les yeux. Elle ne devait certainement pas s’attendre à ce que je puisse être capable de ressentir des choses pareilles, mais mon pouvoir était grand. Bien trop grand, d’ailleurs, pour que je puisse le contrôler totalement. Il me faisait peur parfois, mais j’apprenais à me gérer grâce aux entrainements chez les Avengers.

« Agir comme vous le faites ne va qu’alimenter cette peur qu’ont les êtres normaux des mutants. Voulez-vous que l’on entende dans les gros titres qu’une mutante a assassiné froidement un individu ? C’est avec des actes comme celui-ci qu’ils vont nous pourchasser. »

J’avais dit volontairement « nous », car il était utile que je dise clairement que j’étais une mutante à cette jeune femme afin qu’elle sache à qui elle avait à faire. Je ne bougeais pas d’un pouce, attendant de voir la réaction de la jeune femme ou encore de cet homme. Parfois, je pouvais en vouloir que les êtres normaux nous dénigrent mais il ne me viendrait certainement pas à l’idée de vouloir les blesser volontairement.

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A ses paroles, la jeune femme en face sembla réagir intérieurement au quart de tour. Aïe, ça s’annonçait mal pour Kassandra. Apparemment et d’après ce qu’elle pouvait sentir de son interlocutrice, cette dernière avait aussi des convictions fortes à faire passer avant tout. Elle dévisagea l’empathe avant que quelque chose qui lui échappa se passe à l’intérieur d’elle ; une réflexion interne qu’elle jamais encore ressentit jusqu’à présent. Encore une nouveauté dont elle aurait pu se passer aujourd’hui… Kassandra commençait à être énervée par tout ça, même si elle avait décidé de faire preuve de patience au début, toutes ces choses qui lui échappaient à présent lui donnait envie de tout laisser tomber et de s’en aller sans plus de formalités. Cependant elle avait promis à l’autre mutant qu’elle arrangerait les choses, c’était son rôle à la Confrérie et elle se voyait mal raconter aux autres qu’elle avait tournée les talons face à la première difficulté qui se présentait depuis qu’elle avait entamé ses missions.

La jeune femme sembla réfléchir encore un instant avant de demander plus fermement si elle comptait l’attaquer avec son arme. Kassandra s’apprêta à ouvrir la bouche pour répondre quand tout à coup son interlocutrice lui fit remarquer d’arrêter de fouiller sa tête. L’empathe resta stoïque quelques instants, déconcertée par cette vérité soudaine, énervée par cette accusation injuste et assurée que c’était bien une mutante à laquelle elle avait affaire. Comment ne pas lui hurler qu’elle subissait de plein fouet toute émotion extérieure ? Certes elle tournait ça à son avantage en les attirant encore plus à elle mais ce n’était que pour mieux les tenir à distance… Elle laissa tomber, ça n’aurait servi à rien de s’énerver plus. Si l’autre avait une once de compréhension pour les mutations qui concernaient la psychologie elle pouvait comprendre son point de vue. Cependant, si elle ne semblait pas disposée à réfléchir sur ça, elle comprenait apparemment mieux les problèmes entre humains et mutants et lança le débat qui mettait toujours Kassandra sur la défensive quand il ne semblait pas être en sa faveur.

- Ca ne ferait que prouver plus au monde ce que les mutants sont réellement, ricana l’homme.

Kassandra tourna la tête vers lui. Elle avait presque oublié qu’il était encore là lui… Alors la confrère reporta brusquement son attention sur la mutante. Elle voulait débattre ce sujet… elles débattraient donc ce sujet.

- Voyons je ne comptais pas l’attaquer s’il ne ripostait pas, fit-elle d’un air sarcastique. Et je veux bien arrêter de fouiller en vous, cependant je ne peux pas arrêter de ressentir vos émotions, c’est le fléau de ma mutation vous voyez... Par contre je ne peux pas rester de marbre face à cet individu qui menace à tout bout de champ son pauvre employé sous prétexte qu’il a muté… ! Je ne veux pas l’assassiner, seulement lui faire comprendre comment respecter les mutants. Ne vous inquiétez pas, ces attardés génétiques n’ont pas besoin de prétextes comme ça pour nous pourchasser car ils le font déjà très bien et sans motif. Ils auront toujours peur parce que leur petit esprit bien carré et habitué à leur train train scientifique ne tolérera jamais la mutation. Voilà pourquoi je m’énerve et pourquoi j’agresse ces gens. Parce qu’ils nous agressent constamment !

Kassandra se rendit compte qu’elle avait haussé la voix inconsciemment. L’humain à côté commençait à la craindre, elle le sentait. Elle soupira pour tenter de se calmer. Ce sujet la mettait toujours dans une colère folle, sans doute parce qu’il lui rappelait son isolement passé, son pouvoir qu’elle avait dû cacher en entendant les humains cracher sur les mutants, cette haine qui la frappait de plein fouet alors qu’elle était encore trop jeune pour la supporter. Et le fait qu’elle avait toujours craint la réaction de ses propres parent si un jour ils apprenaient ce qu’elle était vraiment. Tout ça ne faisait que faire ressortir la douleur qu’elle peinait à enfouir. Et de fait, elle était encore plus en colère.

Kassandra Klein & Wanda Maximoff
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Cette jeune femme semblait avoir des idées très précises et semblait également vouloir les montrer à cet individu qu’elle menaçait. Je pouvais bien croire que cet homme n’était pas un saint, mais l’attaquer ou lui faire peur n’allait que renforcer cette haine que les humains avaient déjà à l’encontre des mutants. Mes yeux ne quittaient pas la mutante, car je ne savais pas du tout de quoi elle était capable et je voulais à tout prix garder un œil concentré sur elle afin d’éviter les problèmes. De temps en temps, mes yeux dérivaient, également sur l’homme sur qui la jeune femme avait jeté sa violence. Je penchai légèrement ma tête sur le côté tout en écoutant la jeune femme parler. Elle avait raison, sur certains points. Je pouvais tout à fait la comprendre, mais sa manière n’était certainement pas celle qui allait préserver la race mutante. De plus, cette jeune femme semblait être capable de ressentir les émotions d’autrui, un don qui devait être très difficile à vivre au quotidien, j’en étais persuadée.

« Je peux comprendre vos motivations. Mais cela ne va engendrer que de la haine vis-à-vis des mutants. Je pense qu’il y en a déjà assez comme cela. » Je voyais déjà assez de déferlement de haine sur les mutants dans la presse ou sur Internet. Je ne voulais pas que chaque prétexte soit utile pour dénigrer les personnes qui possédaient un don particulier grâce à la mutation d’un gène. Je fis un pas en avant tout en regardant la demoiselle qui était capable de ressentir les émotions. Elle devait bien ressentir que je n’avais pas peur d’elle, c’était certain. J’avais confiance en mes capacités pour l’arrêter. Mon entraînement au sein des Avengers m’a permis de m’améliorer à ce niveau-là. J’ai beaucoup plus confiance en moi qu’à l’époque et j’en suis bien heureuse.

« Et que comptez-vous faire, maintenant ? » Demandais-je à la jeune femme. Comptait-elle s’en prendre à cet homme, même en ma présence ? Car elle n’était certainement pas bête, elle savait que j’allais agir en conséquence et que je n’allais certainement pas la laisser faire. Mes pouvoirs avaient la possibilité de l’arrêter, mais je ne voulais pas en venir à cela. Je ne voulais pas la blesser pour la simple et bonne raison que je n’aimais pas cela lorsque l’on pouvait l’éviter. Mais parfois, on ne me laissait pas le choix d’utiliser mes dons. « Car je ne vous laisserai pas faire du mal à cet homme. » Ajoutais-je afin qu’elle comprenne bien que je n’étais pas ici pour faire de la figuration et que je comptais bien l’arrêter si cela était nécessaire.

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La femme en face d’elle compatissait. Kassandra fit la grimace. Alors pourquoi une situation aussi simple était compliquée par des paroles aussi futiles ? Si simple et pourtant impossible. Elle ressentait bien de la part de l’autre qu’elle avait une compassion pour la difficulté de sa mutation. Mais ça la mettait hors d’elle. C’était comme lui répondre « oui mais non », ça n’avait pas de sens aux yeux de l’autrichienne. Et puis, comment pouvait-elle faire maintenant ? Elle se débattait dans une confusion ridicule qui la menaçait à chaque instant un peu plus.

- Je peux comprendre vos motivations. Mais cela ne va engendrer que de la haine vis-à-vis des mutants. Je pense qu’il y en a déjà assez comme cela.

L’empathe ricana. C’était beau à entendre comme ça. Ca semblait presque simple… Mais franchement, d’où tenait-elle de tels propos ? Où l’avait-on formée pour lui mettre ce genre de chose dans le crâne ? Le pays des Bisounours existait-il là d’où elle venait ? Ou peut-être avait-elle tout simplement un si grand désespoir face à la situation des humains et des mutants, qu’elle avait choisi de croire au Père Noël plutôt que d’assumer la dure vérité. Et si la violente envie de charger contre elle avait traversé chaque nerf de Kassandra, cette dernière n’en fit rien. L’autre ne craignait aucunement une attaque. Pourquoi ? Quel pouvoir pouvait-elle bien détenir de si exceptionnel ? Encore une vague de rage qui la traversa, bien qu’au fond elle n’avait peut-être pas envie de savoir. Une petite démonstration se retournerait contre elle.

- Et que comptez-vous faire, maintenant ? Car je ne vous laisserai pas faire du mal à cet homme.

Ce qu’elle comptait faire ? Kassandra sentit un sourire s’étirer sur ses lèvres. Deux solutions s’imposaient à elle. Enfin les deux seules choses simples qui se montraient. La jeune femme tourna la tête vers l’humain et lui lança un regard assassin. Elle ne manquerait pas de revenir si jamais il venait à recommencer, elle n’allait pas le perdre de vue, quitte à ramener quelques confrères plus tard pour lui faire sa fête.

Kassandra aurait pu tenter une déstabilisation émotionnelle pour s’emparer des émotions de la mutante face à elle. Cependant son esprit était trop fermé, trop sûr pour pouvoir tenter une faille perdue d’avance, l’empathe avait bien trop d’expérience pour s’y risquer. Elle se retint de lâcher une plainte et lança un regard noir à la mutante toujours en face d’elle, la mâchoire serrée.

Alors, sans laisser le temps à qui que ce soit de réagir, elle tourna les talons et détala en courant. Soupirant, Kassandra rejoint la foule dans la rue d’à côté et fit mine de marcher comme si de rien n’était. Elle ne voulait même pas se retourner, elle voulait fuir et garder sa rage au fond d’elle.

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