It's always the wrong way, so you get your car and drive - ft. Graham

IT’S ALWAYS THE WRONG WAY, SO YOU
GET YOUR CAR AND DRIVE

Graham Johnson ∞ Niall Southway

J’ajustai en silence mon uniforme. Pile à ma taille. En même temps, c’était moi qui m’étais occupé de les voler à l’aéroport. Costume de la sécurité. Avec ça et les badges volés que Graham nous a magnétisé, il y a peu d’endroit auxquels nous n’avons pas accès dans cet aéroport. Et pour juste, ce qui nous intéresse, c’est une partie où les passagers ne sont pas sensé pouvoir se rendre. Ce soir doit arriver l’une des seules copies d’une avancé scientifique qui devrait permettre d’annihiler les mutations. Saloperie d’humains. Toujours à vouloir maîtriser ce qu’ils ne sont pas. Une valise, dedans un échantillon du produit et un ordinateur sécurisé contenant la formule. Normalement, ce serait le seul endroit où cette formule est gardée. Il s’agit d’un achat. Le vendeur n’est pas sensé en garder copie et l’acheteur… Eh bien, ma foi, il faut choper la marchandise avant lui.

C’est pour cela que nous étions là. Même si ça ne plaisait pas à Graham, j’avais tenu à être armé. On ne sait jamais comment ce genre d’histoire tourne et ce n’est pas deux technopathes qui allaient arriver à se défendre. Je jetai un œil à mon collègue et sans un mot, nous nous dirigeâmes vers le tarmac. Il y a plusieurs jours, le technopathe était venu poser des mouchards pour se renseigner sur le jour et l’heure de l’atterrissage de cet avion qui nous intéresse tant. Nous avions un peu d’avance. Mieux valait ne pas être en retard.

Le passage en zone travailleur se fit sans soucis. Et lorsqu’on arriva enfin dehors, je pris une grande respiration. Pas le droit à l’échec cette fois ci. C’est le moment le plus simple pour récupérer la formule. On se dirigea vers une voiture que Graham avait laissée sur place il y a quelques jours. Il l’avait un peu caché, ce qui explique qu’elle soit toujours là aujourd’hui. Devant le véhicule, je retirai ma veste de vigile et ouvrit la portière. J’attrapai les deux petits sacs et en lançait un à mon collègue. Ils contenaient des costumes. Dans ce genre d’évènements on faisait toujours plus confiance aux gars en costumes qu’à ceux qui ressemblent à des vigiles de bas étage.

Une fois le changement de vêtement effectué, on se glissa à l’intérieur du véhicule. Je laissais le soin de conduire à Graham. Je n’ai pas mon permis et je n’ai plus roulé depuis que j’ai quitté l’Écosse. Et on ne roule pas vraiment du même côté-là bas et ici. Graham a bien fait quelques tentatives d’apprentissage mais sur les routes, ça ne va vraiment pas. Ma conduite est trop nerveuse. Je me débrouille bien quand il s’agit d’aller vite et de ne pas s’arrêter. C’est avec les freins que j’ai du mal. J’ajustai la cravate que je venais d’enfiler, soupirant pour évacuer la tension qui naissait dans mes épaules. Allez, tout va bien se passer Niall. L’avion atterris, on ‘prend soin’ du colis pour des mesures de sécurité et on met les voiles avec quand ils ne regardent pas. Graham efface tout ce qu’il y a sur le disque dur, on détruit l’échantillon et on se casse. Oui, ça devrait être un jeu d’enfant. « Bon, il va falloir y aller si on ne veut pas manquer le coche. » J’ouvris la boite à gant et en sortit deux badges d’une société spécialisé dans ce genre d’événements et de la sécurité. Je tendis le sien à Graham avant de glisser mon badge dans la poche arrière de ma veste. Espérons que pour une fois, les choses se passent comme prévues.

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graham johnson ∞ Niall Southway

Je tirais sur la manche trop longue de mon costume de vigile en faisant la grimace. Je sais bien que Niall avait fait avec ce qu'il pouvait mais mes vêtements étaient trop grands, je flottais dedans. Et au delà du fait que ça ne m'allait pas du tout -ce qui est déjà assez grave en soit- je risquais de me faire repérer par la vraie sécurité de l'aéroport. C'est donc en boudant que je suivis mon collègue au travers les portes sécurisées, un sourire fier me glissant tout de même sur les lèvres lorsque la machine valida nos cartes et nous ouvrit les accès.

Aujourd'hui on traitait encore de la menace sérum anti-mutant. S'il y avait bien une chose qu'on ne pouvait pas laisser faire, c'était ça. Je les voyais bien proposer le vaccin comme tel dans un premier temps mais il ne faudrait pas longtemps pour qu'ils en fassent une arme contre nous. Parce qu'ils ont peur de ce que nous sommes capable de faire. Il était donc primordial de récupérer la formule avant l'acheteur. Les expéditions punitives envers le fabricant pourraient attendre un peu. Mais je les vois bien faire une fausse manœuvre en bourse qui leur coûtera très cher...

Nous arpentions les couloirs en silence, concentré sur notre mission. Il serait catastrophique qu'on se fasse épingler avant d'avoir pu récupérer le sérum. Je coulais un regard vers mon ami et fit à nouveau la grimace en notant la présence de l'arme à feu qu'il portait. J'étais moi même équipé du même modèle, je le sentais frotter contre ma cuisse. Mais je détestais les armes. Je me servirais en priorité du pistolet taser de mon holster...

Une porte plus loin, nous étions dehors, au grand air sur le tarmac. Toujours en silence, on se mit en route pour la voiture que j'avais planqué plus tôt. Je glissais ma main dans ma poche pour frôler mon téléphone. Nous étions en avance. Un sourire franc étira mes lèvres lorsque, une fois sur place, mon  comparse me donna un nouveau costume.

« Viens voir papa... »

Je retirais rapidement la veste trop large et sautillait maladroitement pour retirer mon pantalon. Quelques acrobaties plus tard, j'étais changé. Et je ne m'étais même pas vautré cette fois ci ! Un exploit ! Cette mission allait bien se passer, je le sentais bien !

Je grimpais donc avec enthousiasme à la place du conducteur et tournais la clef avec impatience, bouclant ma ceinture et lançant des regard impatients à mon colocataire qui tardait à grimper dans le véhicule.

« Bon, il va falloir y aller si on ne veut pas manquer le coche.
-Je n'attends que toi mon cher. »

Et aussitôt, je mis les gaz, me rendant au point de rendez-vous. Je fus tenter d'y aller à fond mais ça n'aurait pas vraiment collé à l'image de pro de la sécu qu'on essaie de se donner. J'attrapais d'une main mon badge, pendant que l'autre se chargeait du volant. Quelques instants plus tard, la voiture s’immobilisait sur place. J'envoyais un clin d’œil à Niall avant de sortir de la voiture

« Que le show commence »

Quand mon pied toucha à nouveau le tarmac, je me forçais en une expression sérieuse et très sure de moi. Il me manquait juste les lunettes de soleil et le neurolaser et on aurait pu me confondre avec un men in black !

Je réajustais ma cravate et m'avançais vers l'avion qui avait déjà atterris et dont la porte s'ouvrait. Je jetais un regard sur le coté pour m'assurer que mon ami ne m'avait pas laissé tout seul et je fus rassurer de le trouver à mes cotés, la mine aussi sérieuse que moi.

« J'espère juste qu'il vont nous filer les trucs sans faire d'histoire. »

Après lui avoir soufflé mes inquiétudes, je rejoins les hommes d'affaires qui descendaient de l'avion, me dirigeant vers celui qui portait un attaché case. Je sortis mon badge et le lui présentait

« Nous sommes ici pour récupérer le colis.
-Avez vous le code de confirmation ? »

Ah oui, le code ! Je l'avais craqué en espionnant leurs échanges de mail (qui envoie encore des infos aussi importantes par mail, je vous jure ? C'est comme s'ils voulaient qu'on les vole). Je glissais donc ma main dans ma poche pour en sortir mon téléphone qui affichait les fameux codes.

« Les voici. Et le vôtre ? »

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Graham Johnson ∞ Niall Southway

Tout se passait bien. Je laissais le social à Graham. Peut-être pas la meilleure idée du monde que de laisser une diva s’occuper des babillages mais s’il le fallait, j’étais prêt à jouer le bon et le mauvais flic. Je le laissai donc faire son show. Il ne m’en a jamais fait part, mais je suis persuadé que cela l’amuse d’agiter ainsi des papiers qu’il sait pertinemment faux, qui ont été hackés. Et je ne peux pas l’en blâmer, cela donne un sentiment de puissance, de supériorité. Et j’aime le faire aussi. Tendre une fausse identité, inventer un beau bobard et regarder le monde le gober. A chaque fois je me disais, s’ils savaient… S’ils savaient que derrière ce beau costume se tenait un ancien clochard. L’une de ces vermines qu’ils regardent avec dédain quand ils passent à côté dans la rue. Aujourd’hui, le dédain est dans mon regard. C’est mon tour de juger. Alors oui, j’appréciais de regarder mon partenaire faire son petit numéro à chaque fois. Cela remettait les pendules à l’heure. Le monde semblait tourner un poil plus rond lorsque je le voyais se moquer ainsi d’eux sans qu’ils ne remarquent rien.

Mais aujourd’hui, j’étais plutôt joueur. « Les voici. Et le vôtre ? » L’inconnu sembla troublé par la demande. Le bruit assourdissant d’un avion atterrissant plus loin perdit le son de la voix de l’étranger. Lorsque le bruit se calma, je compris qu’il était en train de se confondre en excuse. Retenant mon sourire amusé, je fis un pas en avant, rejoignant mon partenaire sur le devant de la scène. « C’est pour ça que je voulais pas de ce contrat Mitch. On se fait chier avec des mesures de sécurité et le client n’est jamais capable de les suivre. Ca me rappelle à chaque fois cette foutue affaire Wellington. » Je lançai un regard furieux à Graham. Le connaissant il allait rentrer dans le jeu. Notre pigeon du jour semblait déjà à fond dedans. « Il s’est passé quoi ? Si c’est pas indiscret bien sur… » Se précipita-t-il de compléter.

Mon regard froid retomba sur lui. Et il parait que j’étais doué pour mettre les gens mal à l’aise d’un regard. « Ce qu’il s’est passé c’est que j’me suis pris une balle dans le cul et que vous me gavez tous à engager des pros de la sécurité et à penser que vous faites mieux notre travail que nous. La mallette. On s’en charge, on se fait payer et on se revoit plus. Fin de l’histoire. Les pros, c’est nous. Laissez-nous faire notre job. » Je le vis hésiter. Puis finalement, il me tendit l’attaché-case. Je n’hésitai pas une seconde et m’en saisit. Je me retournai et me dirigeai vers la voiture sans un au revoir. Le rôle du mauvais flic hein… Au loin, je voyais une autre voiture arriver. La vraie sécurité ? Comment ? On s’était arrangé pour qu’ils soient coincés à l’entrée de la zone sécurisée de l’aéroport en rendant leur badge inactif et en les retirant de la base de données. Et ils roulaient trop vite que pour simplement se rendre sur le lieu de rendez-vous.

L’air que rien, je pressai le pas. J’ouvris la portière et me retournai pour jeter un œil à Graham. « Magne-toi, Mitch » Il se retourna et il remarqua la voiture, encore loin derrière moi. Je ne sais pas si j’ai bien vu mais je pense qu’il a pâlit un peu. Je brulais de l’insulter, de l’intimer à se grouiller plus vite que cela. Et pour ne pas perdre de temps, je jetai l’attaché-case sur la banquette arrière et allai m’installer derrière le volant. Chose totalement inhabituelle vu que, je cite, je conduis comme « un putain de barge qui n’a pas connaissance de la pédale de frein ». Je démarrai la voiture, prêt à mettre les voiles le plus vite possible.

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J'avais toujours aimé les missions d'infiltration. Enfin, surtout celles qui me permettait d'exprimer mon coté diva. Déjà à l'ordinaire, je me pavanais sans vraiment me soucier des conséquences à long terme. Mais dans ces situations précises, je m'en fichais carrément. Tant que la mission était menée à bien, j'étais libre d'attirer l'attention sur moi et de faire tout ce qu'il me chantait. Parce que, pour que ça aie des conséquences, il fallait qu'on se fasse attraper. Et même si c'était le cas, toutes les prisons fonctionnent avec des systèmes électroniques... Aucune ne pourrait me retenir très longtemps. J'ai sans doute pas encore le niveau pour une prison de haute sécurité mais hey ! Si jamais ça arrive, j'aurais tout le temps de m’entraîner hein !

Je fis la moue en notant l'air troublé du 'client'. Quoi ? Il n'avait pas reçus de code ? Je m'étais planté ? Je posais mes mains sur mes hanches et commençait à tapoter du pied. Fichu avions, je comprenait rien à ce qu'il racontait. Mais au moins ma main était toute proche de mon pistolet taser... Je pourrais réagir vite si jamais j'avais fais une grosse boulette. Je m'apprêtais à sérieusement paniquer quand mon partenaire vint à mon secours. Ce que je pouvais l'aimer parfois !

« C’est pour ça que je voulais pas de ce contrat Mitch. On se fait chier avec des mesures de sécurité et le client n’est jamais capable de les suivre. Ça me rappelle à chaque fois cette foutue affaire Wellington. »

Je l'aimais déjà beaucoup moins... Il m'avait appelé Mitch ! Moi ! C'était quoi ce choix de prénom complètement pourris ? Je plains ses futur gosses ! Je lui répondis avec un regard boudeur, bien qu'au fond de mes prunelles dansait sans doute la promesse d'une prochaine vengeance. Enfin... Au moins il n'avait pas choisis de m’appeler Lester... Il n'était toujours pas au courant mais je n'étais pas sur que j'aurais pu garder mon calme s'il m'avait appelé avec ce prénom.

« Il s’est passé quoi ? Si c’est pas indiscret bien sur…
- Ce qu’il s’est passé c’est que j’me suis pris une balle dans le cul et que vous me gavez tous à engager des pros de la sécurité et à penser que vous faites mieux notre travail que nous. La mallette. On s’en charge, on se fait payer et on se revoit plus. Fin de l’histoire. Les pros, c’est nous. Laissez-nous faire notre job. »

Je roulais des yeux alors que Niall récupérait l'attaché-case. Il fallait toujours qu'il en fasse des caisses décidément. Mauvaise foi ? Moi ? Totalement assumée. D'un autre coté, je ne me suis jamais défendu d'être une diva... Je m'avançais vers le client alors que mon confrère faisait demi tour, parlant assez fort pour qu'il m'entende.

« Veuillez pardonner ses manière à Eustache. Il est un peu bourru mais c'est un bon gars. On s'occupe de votre mallette, n'ayez crainte.
- Euuh... Oui, je comprends... Encore désolé.
- Ne soyez pas si retourné, vous avez fait une erreur, ça arrive à tout le monde
- Magne-toi, Mitch
- Ouai, j'arrive Eustache, ça va, y a pas le feu ! »

Et je pivotais sur mes talons pour lui faire face. Il était très clair que c'était bel et bien la voiture de la sécurité que l'on voyait arriver au loin. Quoi ? Pourquoi ? Comment ? J'avais merdé ? Je restais bloqué un moment, a essayé de comprendre ce qui avait foiré. Puis le bruit de la portière qui claque attira mon attention. Hey ! Il allait pas se barrer sans moi quand même !

Je fis un petit signe de la main au mec qui nous avait filé la mallette avant de me mettre à courir vers la voiture. Le temps qu'ils comprennent, on aurait déjà mis les voiles. Il ne me fallut pas longtemps pour être au niveau de la voiture et de voir que mon coloc avait prit la place derrière le volant. Ok, on était tous mort...

Au moins, ça me laissait l'opportunité d'essayer un truc que j'avais toujours voulu faire : glisser sur le capot d'une voiture en pleine course poursuite. Je m'élançais donc et à ma grande surprise ou grâce à l’appui divin de je ne sais quel dieu qui devait m'avoir à la bonne : j'y parvins. Seul soucis : j'étais tellement fier et content de moi que j'en oubliais l’atterrissage, me vautrant sur le sol. Mais j'avais l'habitude de me planter comme ça. Je me relevais rapidement, grognant sur ma cheville douloureuse avant d'ouvrir la portière et de me laisser tomber sur le siège passager, refermant aussi vite.

« J'espère que tu sais ce que tu fais, sinon on est tout les deux mort. »

Je me penchais en avant et posais ma main sur la radio, mettant la musique en route à fond les ballons alors que la voiture démarrait sur les chapeaux de roues. Je tournais la tête pour rencontrer le regard inquisiteur de Niall. 'Holding out for a Hero' résonnant dans l'habitacle de la voiture.

« Quoi ? Ça me permet de me concentrer. Les yeux sur le tarmac mon vieux ! Les yeux sur le tarmac ! T'es sur que tu veux pas me laisser le volant ? Sinon le frein, c'est la pédale du milieu hein... »

Je sifflais et me penchais en avant pour masser ma cheville avec précaution.

« Merde... J'me suis fais super mal »

Je me redressais et attrapais mon téléphone, faisant défiler rapidement les différents plans de sorties.

« Si les malabars ont passé la sécurité aussi rapidement, il faudra qu'on utilise le plan C pour évacuer. Ils savent probablement qu'ils ont des intrus à l'intérieur. »

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Graham Johnson ∞ Niall Southway

« Ouai, j'arrive Eustache, ça va, y a pas le feu ! » Eustache ? Réellement ? Bon, ok, ‘Mitch’, c’était pas terrible non plus comme choix de nom mais bon… C’est quand même pas si horrible que Eustache quand même… Le moteur ronronnait déjà lorsque Graham se mit à courir vers moi. Je levai les yeux au ciel. Putain de diva. Et alors que j’avais soigné ma sortie pour être suffisamment désagréable que pour que le gars soit heureux de nous voir partir, il venait de tout foutre en l’air avec ces petits coucous. J’avais oublié à quel point il avait besoin d’être le centre de l’attention. Comment j’avais pu oublier cela ?

Le summum du ridicule, ce fut juste après le visage de mort imminente qu’il me fit en me voyant derrière le volant. Bon ok. Il est possible que je cale en faisant du 100 kilomètres heure. Et il est possible que ça nous tue. Ou nous foute dans la merde. Mais ça allait aller. Hein ? Enfin bref, le summum du ridicule. La glissade. Je fus étonne de le voir réussir son cou du premier coup. Et ça aurait presque été classe. Presque. Je soupirai en le voyant se manger le tarmac sur le cul. C’était trop beau pour être vrai. « J'espère que tu sais ce que tu fais, sinon on est tous les deux mort. » J’allai lui lancer une répartie cinglante quand cette foutue chanson se mit à raisonner dans l’habitacle. Putain de diva.

Je démarrai pour de bon, le moteur vrombissant sur les notes légères et pleines d’espoir de ‘Holding out for a Hero’, les roues crissant sur le tarmac rajoutant à la scène un arrière-goût de série policière américaine. Avec le goût du drama et de la mise en scène de Graham, j’avais l’impression de vivre ma vie dans un poste de télévision au quotidien. Même les petits déjeunés semblaient tout droit sortis de l’univers purement démonstratif et ostentatoire du cinéma.

Je lui coulais un regard blasé, lui intimant silencieusement d’arrêter ses conneries. Déjà que l’Amérique n’était pas mon choix de vie numéro un, je n’avais pas besoin d’avoir le sentiment d’être dans un mauvais téléfilm. « Quoi ? Ça me permet de me concentrer. Les yeux sur le tarmac mon vieux ! Les yeux sur le tarmac ! T'es sur que tu veux pas me laisser le volant ? Sinon le frein, c'est la pédale du milieu hein... » Puis il commença à se plaindre et je me concentrai sur ma conduite. Un coup d’œil dans le rétroviseur m’apprit qu’on était poursuivi. « Si les malabars ont passé la sécurité aussi rapidement, il faudra qu'on utilise le plan C pour évacuer. Ils savent probablement qu'ils ont des intrus à l'intérieur. »

Plan C… Plan C… Plan C… On avait vraiment un plan C ? Putain, impossible de m’en souvenir. Déjà, à rouler aussi vite ici, on va pas tarder à avoir les flics au cul. Faut donc trouver une sortie. Rapidement. On filait sur le tarmac, droit devant nous. « M’en souviens pas. On va improviser. S’ils arrosent, penche-toi. Ce serait con que tu te prennes une balle perdue. Commence à effacer les données. Si c’est la mallette qu’ils veulent, on peut la leur donner. Sans aucune information dedans. Merde ! »

Devant nous, l’océan. Je ne pouvais pas vraiment foncer dedans et espérer qu’on s’en sorte. J’aurais eu Asper avec moi, je l’aurais peut-être tenté. Et encore. « Accroches-toi. » Je déteste la pédale de frein. C’est pour cela que j’utilisais plutôt de frein à main dans un demi-tour seulement à demi-contrôlé. Les pneus crissèrent à nouveau. Dans ma manœuvre, j’aperçu un avion en pleine descente dans notre direction. Merde. Merde, merde, merde. Et c’est moi qui ai le volant. Si la voiture des gars qu’on avait devancés n’était pas en train de nous foncer dessus, j’aurais échangé ma place avec Graham. Mais qu’est ce qui m’a pris de m’installer derrière le volant ?

A l’arrêt, j’attendis que la voiture noire qui nous suivait s’arrête à son tour, à une cinquantaine de mètres devant nous. Ce que cette chanson pouvait être agaçante ! Dos à l’océan, face au danger, j’observai les gars en costumes noirs et portant des lunettes noires sortir du véhicule. Ils y voyaient quelque chose avec ça ? On croirait voir les Blues Brothers. « Penches-toi. Maintenant ! » Alors que l’es gars étaient à deux mètres de leur caisse, braquant leurs armes sur nous, je relâchai le frein à main et accélérai, visant l’un des deux troubles fêtes. Il eut tout juste le temps de bondir sur le côté pour éviter que je ne le renverse. Un peu de temps de gagné.

Des coups de feu avaient été tirés. Le pare-brise était endommagé du côté de mon partenaire. « Chipset ?! Tu vas bien ? Putain, dis-moi un truc ! J’ai besoin d’une sortie ! Et vite ! » Le bruit perçant d’un avion entamant sa descente commença à passer au-dessus de cette foutue chanson qui tournait encore. « Chip ?! » Un coup d’œil dans le rétroviseur me permis de voir l’avion en train de descendre derrière nous. Le prochain embranchement était un peu loin. Il allait falloir être rapide. Il ne saurait pas remonter maintenant pour éviter l’atterrissage. Génial.

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Très sincèrement, j'hésitais à boucler ma ceinture. D'un coté, on aurait sans doute à quitter la voiture très rapidement, et la ceinture ne ferait que me ralentir. De l'autre, si je passais au travers le pare brise, il n'y aurait plus de course poursuite du tout... Je lançais un regard en coin à mon partenaire, agrippé au volant de la voiture. Et allez savoir pourquoi, je décidais de lui faire confiance sur ce coup. Je me contentais de m'agripper fermement à ma portière, me tournant sur mon siège pour observer la voiture qui nous suivait.

« M’en souviens pas. On va improviser. S’ils arrosent, penche-toi. Ce serait con que tu te prennes une balle perdue. Commence à effacer les données. Si c’est la mallette qu’ils veulent, on peut la leur donner. Sans aucune information dedans. Merde ! Accroches-toi. »

Je me retournais vers lui avec un air boudeur. Enfin, c'était juste avant qu'il ne se lance dans un dérapage pas contrôlé du tout. Je m'étais fermement agrippé à ma chère porte en priant pour ne pas y passer, regrettant déjà à moitié de lui avoir fait confiance et de ne pas avoir enfiler ma ceinture de sécurité. Puis on resta un instant à l'arrêt, et j'en profitais pour me mettre au boulot, galvanisé par l'adrénaline, le cœur battant à fond après cette expérience de mort imminente.

« Ça irait plus vite si tu nous secouait pas comme un régime de banane ! »

Et je lâchais à contre cœur ma portière pour ouvrir la mallette et en tirer la clef usb hautement sécurisée. Je la saisis à pleine main, me concentrant pour en effacer les données le plus rapidement possible. Elle était sécurisée, mais j'avais les pass. Ça ne devrait prendre qu'une poignée de minutes...

« Penches-toi. Maintenant ! »

Je ne saurais dire si c'est son ton qui m'a fait réagir ou mon instinct mais j'obéis, la clef toujours fermement serrée dans ma main, alors que notre véhicule repartait à fond de balle. Quelque part au milieu du processus, mon cerveau avait finit par enregistré ce qu'il c'était passé et je restais bien baissé, tentant de me concentrer pour effacer les données.

« Chipset ?! Tu vas bien ? Putain, dis-moi un truc ! J’ai besoin d’une sortie ! Et vite ! Chip ?!  »

Je me redressais, brandissant la clef usb avec fierté.

« Je vais bien ! Les données sont pratiquement effacées et je... Hein? »

Il y avait un truc bizarre. Mon esprit mit quelques secondes à percuter que c'était bien du sang qui avait coulé le long de mon bras gauche jusqu'à la main qui tenait fermement les informations qu'on était venu détruire. Je m'étais pris une balle ? Mais je n'avais rien sentis... Comment est ce que c'était possible.

Je gesticulais sur mon siège, observant l'habitacle à la recherche d'un impact de balle. Balle que je trouvais fichée dans mon siège. Se faisant, je ne pus bien sur manquer l'énorme avion qui n’apprêtais à nous atterrir dessus. Génial.

« Oublie les freins, mets la gomme ! » Je me retournais à nouveau pour croiser le regard du pilote. « Je vais bien! Je sens rien du tout ! Mais si tu continue à me regarder avec cet air de merlan frit, on va être très très morts tout les deux dans pas si longtemps que ça ! »

Et je me penchais vers lui, appuyant sur sa jambe droite autant que je pus pour le faire accélérer.

« Compte pas sur moi pour te faire un plan à la Reservoir Dogs, si je devais être un de leur escrocs, je serais certainement pas monsieur Orange. Roule ma poule ! »

Et je me remis à ma place, serrant un peu plus la clef dans ma main, me concentrant pour effacer les dernières données encore présentes dessus.

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« Je vais bien ! Les données sont pratiquement effacées et je... Hein? » L’avion dans notre dos, je fonçais à toute allure, tout droit. Je m’autorisais à coup d’œil vers mon meilleur ami pour voir un peu ce qu’il se passait. Je frémis en voyant le sang. Merde. Il avait été touché. Cela me déstabilisa plus que j’aurais bien voulu l’admettre. C’était un peu ma faute. Si je conduisais mieux, on n’en serait sans doute pas là. Putain. Je ne sais pas qui sont ces gars mais ils vont le payer cher. Le bruit de l’avion derrière et au-dessus de nous commença à se faire insupportable tellement il était fort. D’une main distraite, je montai le son de la musique pour essayer en vain de le couvrir. Nos regards se croisèrent. Il avait l’air d’aller bien. Mais je fulminais. Je vais les embrocher vivant ces deux enfoirés. « Oublie les freins, mets la gomme ! Je vais bien! Je sens rien du tout ! Mais si tu continues à me regarder avec cet air de merlan frit, on va être très très morts tous les deux dans pas si longtemps que ça ! » « Tu sais bien que j’ai jamais su utiliser cette merde. »

Et la situation devint encore plus étrange quand il se pencha pour appuyer sur ma jambe, forçant l’accélération. Mes yeux retournèrent sur le tarmac et ma main sur le levier de vitesse. « Compte pas sur moi pour te faire un plan à la Reservoir Dogs, si je devais être un de leur escrocs, je serais certainement pas monsieur Orange. Roule ma poule ! » Il se remit en place et je lâchai un soupire pour essayer d’évacuer mon surplus de colère. Je commençai à dévier sur la droite. L’idéal serait d’arriver à mettre l’avion entre eux et nous. Mais je reste réaliste. On n’ira sans doute pas assez vite. Donc autant essayer de contourner. « Bordel, Reservoir quoi ? Tu peux te les garder tes oranges ! Tu commences à délirer Chip. »

Je me mordillai les lèvres. Un nouveau regard vers mon partenaire. Je commençai à bouillir de colère. Je voulais vengeance. « Fais chier… J’peux pas les laisser s’en tirer après c’qu’ils t’ont fait Chipset. » Le seul regret était de ne pas avoir de mutant au pouvoir destructeur sous la main. Ou ne serait-ce que Pyro. Rien qu’avec lui dans le coin, j’aurais pu arranger un petit quelque chose pour griller ces deux salopards. Le frein à main me démangeait à nouveau. Mais c’étaient des professionnels… Je tirais bien mais sans plus. Ils auraient tôt fait de nous en tirer une en pleine tête avant que je n’arrive à en toucher un. Je poussai un long soupire. Fais chier. Je déteste fuir quand j’ai besoin d’en découdre.

Je grognais en appuyant à nouveau sur l’accélérateur. Il était maintenant pratiquement impossible de communiquer entre nous tellement le son de l’avion était fort. Je grimaçai en m’empêchant de me boucher les oreilles. Juste à gauche de la voiture, on avait droit à assister en direct à un atterrissage rendu un peu chaotique par notre présence. Ok, on va avoir toute la sécurité de l’aéroport au cul maintenant. « Sortie ! Il nous faut une sortie Chipset ! » Criais-je le plus fort que je pu en sa direction alors que je voyais déjà, au loin, des voitures de sécurité démarrer du terminal. On allait pas faire long feu à ce rythme. Je jurai à nouveau, continuant dans la même direction, espérant qu’il y ai un grillage un peu fragile par lequel on puisse passer pour sortir de se traquenard.

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graham johnson ∞ Niall Southway

Cette mission n'était pas sensée être si dangereuse. C'est un peu comme si on vous envoyait cueillir des fleurs et que quelque part en chemin vous tombiez sur le grand méchant loup, Ultron et Scarlett Connely réunit. Non pas que je n'ai pas envie d'en découdre avec eux, surtout avec le grand méchant loup en fait, mais quand on m'envoyait cueillir des fleurs... Bah j'étais équipé et mentalement préparé pour cueillir des fleurs quoi. Pas me battre à mort avec une harpie, une boite de conserve et une boule de poil. Enfin, vous avez compris l'idée... Cette mission avait largement déparée, comme en témoignait le sang qui coulait le long de mon bras. A ce stade, j'avais pris pleinement conscience de ma blessure et à ce titre, commençait à en sentir les effets. Un regard au pilote de la voiture m'apprit qu'il fulminait.

« Bordel, Reservoir quoi ? Tu peux te les garder tes oranges ! Tu commences à délirer Chip. Fais chier… J’peux pas les laisser s’en tirer après c’qu’ils t’ont fait Chipset.  »

Je clignais plusieurs fois des yeux, abasourdis. Mon état était-il si grave que ça ? C'était sans doute en grande partie du à l'adrénaline qui me courait dans les veines, mais hormis une douleur grandissante dans l'épaule, je me sentais bien. Étais ce juste l'esprit vengeur de Niall qui s'exprimait ou bien avais je été sérieusement touché ? Je tournais la tête pour étudier mon épaule. Il y avait pas mal de sang effectivement... Mais j'avais comme la sensation que je serait beaucoup plus mal si mon épaule avait été traversée par une balle.

Mais trêve de blabla. Je ne me sentais pas partir vers la grande lumière et j'avais des choses plus importantes à gérer. Je fronçais les sourcils alors que je faisais de mon mieux pour me concentrer sur cette fichue clef usb.

« Sortie ! Il nous faut une sortie Chipset ! »

Je lançais au Cheater un regard en biais. La lourde sensation que tout reposait sur moi m'étreint à nouveau. Je peinais largement à me concentrer suffisamment que pour effacer les dernières données à cause de mon épaule qui me faisait finalement souffrir. Et je devais également trouver un itinéraire pour nous sortir de là... Je délaissais un instant la clef pour me connecter à mon téléphone. J'avais des plans dessus.

« Continue vers le nord. Il doit y avoir un passage par là... Mais il faudra les tenir à distance d'ici là... Je... Tu peux faire un détour vers l'ouest dans cent mètres environs et... »

La panique se mêla doucement à l’excitation et je sentis le contrôle me glisser entre les doigts comme si j'avais essayer d'y retenir du sable. Il ne fallut pas longtemps avant que la radio ne tressaute, que les différents phares de la voitures se mettent à clignoter, les essuies glace à s'enclencher et le toit ouvrant à s'ouvrir et se fermer à répétition. Abasourdis, je posais plusieurs fois ma main valide sur le tableau de bords pour tenter de calmer le jeu. En vain.

« Je... Niall ! Je ne contrôle plus rien ! »

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Graham Johnson ∞ Niall Southway

« Continue vers le nord. Il doit y avoir un passage par là... Mais il faudra les tenir à distance d'ici là... Je... Tu peux faire un détour vers l'ouest dans cent mètres environs et... Je... Niall ! Je ne contrôle plus rien ! » Allons bon… Il ne manquait plus que cela. Encore un peu et j’allais perdre le contrôle du véhicule sous la pression. Graham était blessé et hors course, j’étais au volant d’une voiture, un avion était sur le point de nous atterrir dessus, on avait des gardes du corps spécialisés au cul et je ne parle même pas de la sécurité de l’aéroport. Ca puait la merde. Ca puait la grosse merde. En plus, à cette vitesse, avec le toi ouvrant qui jouait à s’ouvrir et se fermer, respirer devenait difficile. L’air s’engouffrait de manière anarchique dans l’habitacle. Cela combiné aux essuie-glaces fou, je n’étais pas loin de perdre le contrôle du véhicule. Et à cette vitesse, ça serait très probablement fatal.

« Calmes toi bordel ! Tu vas finir par nous buter à ce rythme ! » Mouais… on repassera pour la diplomatie mais il n’était pas le seul de nous deux à être sous pression. Et merde… c’était par où l’ouest ? Je tournai sèchement le volant. Les pneux crissèrent à nouveau sur le tarmac et la voiture patina un peu avant de reprendre sa route avec un tournant sec vers la droite. Le véhicule fut un peu plus secoué par une traversé sur un petit parterre d’herbe avant de retrouver une bonne adhérence sur le tarmac. Derrière nous, j’entendis le crissement des pneus de l’avion qui atterrissait enfin. Un problème de moins déjà.

Je jetai un coup d’œil dans mon rétroviseur pour constater qu’on n’avait absolument pas lâché nos poursuivants. Quoi que, l’avions avait atterrit entre nous et certains d’entre eux. C’était déjà cela de prit. Mes yeux fouillaient les pistes d’atterrissage, cherchant une sortie, une échappatoire. Là, tout de suite, j’aurais aimé être avec Pyro, Dragur ou Mystique. On aurait eu plus de possibilité de fuite. Parce que, dans le fond, je ne suis qu’une carte blanche. Inutile lorsque je suis seul.

Manquant de temps et la panique n’aidant pas, je filai droit sur une clôture. Je n’ai aucune idée de ce à quoi ça allait servir mais, bordel, il fallait bien que je fasse quelque chose avec Chipset qui était totalement out. Et par je ne sais trop quel putain de miracle, je la vis au loin. L’un de ces petites barrières rouges ridicules. Un poste d’entré pour véhicule. Sans que je ne m’en rende compte, j’appuyai un peu plus sur l’accélérateur. Ce ne fut plus qu’une question de seconde avant que je ne défonce la barrière au prix d’un choc un peu violent.

Liberté. Enfin. On était sorti de ce putain de traquenard. Mais mon soulagement ne fut que de courte durée. En effet, faites le calcul… Je ne sais pas bien à quelle vitesse nous allions mais je rappelle que j’ai tendance à oublier que le frein, ça existe sur une voiture. Et là, je venais de nous parachuter à la sortie de l’aéroport Kennedy. Je vous le donne en mille, je vous le donne en cent, je suis sortis du côté eau, pas du côté terre. Normalement, il aurait fallu tourner tout de suite. Je tirai sur le frein à main comme un fou mais ce ne fut pas suffisant. Avec le dérapage, la voiture partie en tonneau et notre fameuse course poursuite s’acheva avec un gros ‘plouf’.

Sonné par le choc, je cherchai ma ceinture du bout des doigts. Lentement, j’arrivai à la détacher. Le véhicule était déjà en train de sombrer dans l’eau alors que j’entendais les sirènes filées au-dessus de nous. Apparemment, ils ne nous ont pas vus nous planter dans l’eau. Je ne sais pas bien si c’est une bonne ou une très mauvaise chose…

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graham johnson ∞ Niall Southway

Si j'avais cru qu'on était dans la merde avant, je m'étais trompé. Perdre le contrôle était juste la pire des chose qui pouvait nous arriver. Et pour couronner le tout, j'avais du mal à respirer, sans doute autant que mon comparse. Il n'aurait jamais du prendre ce fichu volant, c'est moi qui vous le dis...

« Calmes toi bordel ! Tu vas finir par nous buter à ce rythme !
-Bien, sur. Il suffisait de demander ! Laisse moi juste aller chercher mon tapis de yoga ! »

La remarque sarcastique qui avait franchis mes lèvres ne m'empêcha cependant pas de fermer les yeux, toujours fermement cramponné à ma portière, pour essayer de réguler ma respiration et de refouler les émotions perturbatrices.

J'encaissais donc sans broncher les secousses du véhicule, concentré pour me calmer. Ce qui n'était pas franchement une réussite. En même temps, allez vous calmer les nerfs dans une voiture lancée à fond de balle, avec des poursuivants armé et une épaule blessée.

D'ailleurs, il fallait que je sache si cette blessure était grave ou non. Parce qu'avec toute l'adrénaline que je me mangeais, c'était franchement difficile à estimer. Je commençais à étudier mon épaule droite avec attention, écartant précautionneusement le tissus déchiré gorgé de sang qui recouvrait la blessure.

Un éraflure ! C'était juste une putain d’éraflure ! La balle m'avait juste frôlée !  Un peu plus sur la gauche et j'aurais eu une belle bastos dans l'épaule. Et là, j'aurais dégusté. Je pense même que j'aurais pus me la jouer Monsieur Orange. Enfin, sauf la partie ou Monsieur White lui tire dans la tête...

On heurta violemment la barrière rouge et blanche qui signifiait qu'on pourrait s'en sortir au moment ou je me tournais vers mon ami avec un sourire aux lèvres.

« Ma blessure n'est pas grave ! On va tout les deux s'en tirer ! »

Mais je fus à moitié interrompu par son dérapage et le tonneau qui s'en suivit. Et comme, bien sur, j'avais décidé de ne pas mettre ma ceinture de sécurité, ce qui s'en suivit fut très flou pour moi. Je fais juste que j'ai quitté mon siège et valdingué un peu partout dans l'habitacle.

Il me fallut d'ailleurs un moment pour comprendre ce qu'il venait de se passer quand tout s'arrêta. Je papillonnais des yeux. Très largement sonné, j'avais toutes les peines du monde à comprendre. Et ma jambe me faisait à nouveau mal. Enfin, plus mal que le reste.

« Niall... Qu'est c'qui c'est passé? »

Un regard vers l’extérieur m'appris que nous sombrions dans l'eau. Enfin, aurait pus me l'apprendre si je n'avais pas eu les idées aussi confuses. La bonne nouvelle, c'est que le matériel électronique avait arrêter de déconner.

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Graham Johnson ∞ Niall Southway

Je passai une main sur mon crâne. Chier, j’avais pris un mauvais coup pendant qu’on faisait un tonneau. Et j’étais encore bien trop engourdit que pour réellement paniquer. Sinon, je serais en panique totale. Maintenant libéré de ma ceinture de sécurité, je voyais le niveau de l’eau monter autour de la voiture. Le cliquetis de ma ceinture passé, je m’écrasai sur le toit. Parce que, pour simplifier les choses, on était à l’envers. Après un bref moment absolument pas glorieux ou je tentais de me remettre à l’endroit dans ce petit habitacle. Force était de constaté que la voiture était déjà en train de se remplir d’eau. Et qu’on était tous les deux un peu sonné. « Niall... Qu'est c'qui c'est passé? »

Je grondai en cherchant une sortie, une issue. « J’étais derrière un volant, voilà ce qu’il s’est passé. » Je tentai d’ouvrir une portière mais la pression était déjà trop forte autour de la voiture pour que ce soit faisable. Cher partenaire, il est temps de paniquer. Je clignai des yeux, essayant de me force à me concentrer sur ce qu’il se passait autour de moi. C’était difficile de rester concentrer plus de deux minutes sur la même chose. J’ai décidément dû prendre un mauvais coup.

Je grondai à nouveau et trouvai un appui dans le véhicule comme je le pu. Le pare-brise était déjà attaqué par une balle qui l’avait transpercé. Il devrait pouvoir être éjectable non ? Je commençai à frapper dessus avec mes jambes, qui avaient plus de forces que mes bras. Après quelques essais, Graham se joignit à moi. Le niveau de l’eau dans la voiture commençait à être critique lorsque l’on réussit enfin à faire exploser la vitre. Je retins de justesse un cris de victoire, l’air était trop précieux que pour être gaspillé.

L’eau se déversa tel un torrent dans la voiture, finissant de la remplir. Je me pris la chose en plein visage. L’eau de mer me brula les yeux. Un peu de sang flottait autour de nous. Je me retournai et d’une pulsion dans les jambes, je sortis du véhicule. J’attendis mon partenaire pour être sûr de ne pas l’abandonner derrière. Et après ce qui me sembla être une éternité, on arriva enfin à la surface. Une mission facile, mon cul ouais. Comment les choses avaient-elles pu déraper ainsi ? L’air me fit mal aux poumons lorsque je pus à nouveau les remplir. Mais une fois que ce fut fait, je jurai en frappant l’eau de la main. Il y eut un blanc le temps que l’on trouve un moyen de rejoindre le visage. Et lorsque l’on fut enfin tous les deux définitivement hors de danger, je ne pus retenir un rire nerveux. Bon, maintenant, il allait falloir rentrer chez nous ou au QG. Et dans cet état, on allait très certainement attirer l’attention… Mais au moins, nous étions en vie. Après tout, c’était le plus important.  « Me laisse plus jamais conduire en mission mec… » plaisantai-je en un petit rire, lui tapotant l’épaule. Je me mis ensuite en route. On avait un peu de marche à faire avant de trouver un civil auquel je pourrais voler le téléphone pour appeler quelqu’un de confiance pour nous ramasser.