The cat, the dog and the damaged - ft. Clint

The cat, the dog & the damaged

Clint Barton ∞ Milo Stevenson

« Non ! … Lucky ! Couché ! »  Je pris mon ton le plus menaçant, fusillant l’animal des yeux. J’adorais ce chien mais lui semblait avoir un souci avec les chats. Et un chat, j’en hébergeais un pour la semaine. J’avais placé le panier de Paprika en hauteur plusieurs heures plus tôt, lorsque Clint m’avait planté sur le pas de ma porte, la laisse à la main avant de s’élancer dans la cage d’escalier, son arc sur son dos. Une mission urgente je suppose. Et il savait que je ne disais jamais non quand il s’agissait de garder un animal chez moi. Je n’avais pas eu le temps de lui dire que, pour une fois, garder Lucky ne m’arrangeait pas vraiment. J’avais donc naïvement espéré qu’en plaçant le chat blessé bien en hauteur, il n’y aurait pas de problème.

Oui, espéré. Parce que depuis que j’avais refermé la porte de mon appartement, Lucky était tout simplement devenu insupportable. Et Paprika qui avait besoin de repos faisait le gros dos en soufflant. J’avais dû enfermer à contre cœur le chien dans ma cuisine. Cependant ce dernier venait de filer et sautait maintenant en bas de l’armoire au-dessus de laquelle j’avais planqué le chat. Donc oui, je fis les gros yeux à l’animal. Et si cela marchait avec les emmerdeurs que je croisais au PC, cela fonctionnait aussi sur les animaux. Le labrador se tourna vers moi et me fit comprendre qu’il avait compris. Je pestai en silence. « C’est pas possible ça. Pire qu’un gosse. Clint t’a-t-il au moins dressé où se contente-t-il de te jeter des morceaux de pizza quand tu as faim ? »

J’attrapai l’animal par son collier et j’allai pour le remettre à la cuisine. En général, quand l’Avenger laissait Lucky à l’un de ses locataires, c’était qu’il partait pour plusieurs jours ou sur une mission dangereuse. Personne ne savait vraiment à l’avance combien de temps il allait devoir garder le chien. On le faisait tout simplement. Je retournai ensuite au salon et je me penchai pour récupérer le cadre que le labrador avait fait tomber dans sa tentative pour attraper Paprika. La vitre s’était brisée. J’allais devoir racheter un cadre. J’allai chercher de quoi ramasser les morceaux de verres et je déposai la photo sur la table basse en attendant. C’était une photo de famille. Maxwell, Gabrielle, Zachary et moi. C’était quelques mois avant les incidents de New York. Nous étions partis en vacance en Europe pour fêter le premier travaille de Zach.

C’est difficile d’avoir cette photo en plein milieu de mon salon mais elle m’aide à ne pas oublier qui est mon véritable ennemi. Une fois les débris à la poubelle, je fis une dernière inspection. Il ne manquerait plus que Lucky ou Paprika ne se blesse sur un bout de verre. Je sortis ensuite mon smarphone pour appeler ma secrétaire au PC. Je lui demandai de se procurer un cadre à photo classique pour moi. Avec mon double emploi, je n’avais pas vraiment le temps de m’occuper de ce genre de choses. Et j’avais un arrangement avec ma voisine. Je gardais ses enfants quand je le pouvais et en échange elle faisait mes courses en même temps que les siennes. Bien entendu, je payais mes courses et elle les siennes. Mais pour la peine, il me semblait indispensable d’en faire un peu plus.

Cette passion pour les animaux pourrait sembler idiote mais, dans le fond, elle servait bien les idées du Parti Collectif. Cela donnait une bonne image du parti. Son Vice-Président faisant des heures supplémentaire dans un mi-temps mal payé juste parce qu’il se soucis des animaux. Les animaux c’est bien, c’est vendeur. Du moins, c’est ce que le chargé de comm avait dit lorsqu’il avait défendu cette passion en face de Scarlett, qui aurait voulu me voir me consacrer uniquement au parti. J’étais en train de raccrocher lorsqu’on toqua à ma porte. Trois heures que Clint m’avait laissé Lucky. Il serait déjà de retour ? Cela avait été rapide pour une fois. Je m’étais déjà préparé à devoir le prendre au travail avec moi demain.

Je me dirigeai vers la porte et je ne pus m’empêcher de couiner lorsque je vis l’état dans lequel était Clint. On aurait dit moi après l’une des raclées qu’avait l’habitude de me foutre Maxwell à l’époque. « Oh mon Dieu Clint. Rentres donc, je vais chercher le désinfectant. » Et j’abandonnai l’Avenger sur le pas de la porte, filant à la salle de bain pour aller chercher mon nécessaire de secours.

THE CAT, THE DOG & THE DAMAGED

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Le moins qu'on puisse dire, c'est que ma relation avec la pègre organisée locale c'était largement dégradée depuis que je leur avais racheté -un peu par la force- leur immeuble. Enfin, il y avait eu ça, puis cette fille qui était venu tout compliquer. Depuis les choses étaient... Et bien, compliquées. Après tout, j'avais beau être un vengeur, j'étais celui qui n'avait pas de pouvoir. Sans doute le plus fragile d'entre nous. Il n'est pas étonnant qu'ils continuent à me chercher des poux.

Et de mon coté, je m'étais bien gardé de parler de mes petits soucis à mes supers-amis (littéralement, pour le coup). Tout ça ne les concernait pas. C'était mes affaires. Et je n'allais certainement pas leur ramener mes problèmes. Je m'en sortirais très bien par moi même. Comme je l'avais toujours fais.

Enfin, le fait est qu'à cause de cette bande, j'ai encore une fois du quitter précipitamment mon domicile. Et comme je ne savais pas pour combien de temps j'en aurais -ça se terminait parfois pas terriblement bien- j'avais décidé de confier Lucky à un voisin avant de partir, arc sur le dos, sans demander mon reste.

Et la confrontation n'avait pas été de tout repos. Courte mais violente. Une vingtaine de gars contre mon arc et mes flèches. J'avais réussis à m'esquiver de justesse. Ce ne serait pas ce soir que j'obtiendrais justice. Enfin, j'étais tout de même parvenu à en envoyer quelques uns à l’hôpital, et donc dans une cellule juste derrière -j'avais rencardé les flics sur quelques unes de leurs planques.

Mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils m'avaient amochés. Natasha se moquerait très certainement de moi si elle me voyait dans cet état. C'était aussi une des raisons qui me poussais à  lui cacher mes petits soucis. De toute manière, mes blessures n'étaient jamais vraiment graves. J'étais passé près de la mort suffisamment de fois que pour savoir lorsqu'une blessure était vraiment grave. J'avais juste été un peu piétiné et passé à tabac. Rien qu'un peu de repos et que quelques pansements ne sauraient guérir.

C'est donc blessé que j'avais été toquer à la porte de mon voisin. J'aurais pus commencer par aller prendre une douche, histoire que tout ça aie l'air moins méchant mais ça ne me semblait pas vraiment très juste pour Miles à qui j'avais demandé de garder Lucky. J'offris un sourire rassurant quand il ouvrit la porte et laissa échapper une exclamation surprise.

« Oh mon Dieu Clint. Rentres donc, je vais chercher le désinfectant. »

Il ne me laissa pas le loisir de répondre qu'il s'élançait déjà vers la salle de bain. Aussi pénétrais-je dans son appartement pour aller retrouver mon chien. Je m'accroupis devant lui pour être à sa hauteur et le caresser.

« Hey, comment ça va champion ? »

Je continuais de cajoler mon chien, le rassurant lui aussi sur mon état, avant de me relever quand mon voisin fut de retour.

« Ce n'est pas nécessaire Miles. Justes quelques coupures et contusions. Je m'en remettrais très bien. »

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Je farfouillai un bref instant avant de revenir au salon, le retrouvant avec Lucky qui avait visiblement trouvé un moyen de sortir de la cuisine. Je jetai un bref regard inquiet à Paprika et allai fermer la porte d’entrée avant que l’un des deux animaux ne file. Pas que je pense que ce soit le genre de Lucky mais le chat dont je m’occupais n’était clairement pas encore acclimaté à l’appartement. « Ce n'est pas nécessaire Miles. Justes quelques coupures et contusions. Je m'en remettrais très bien. » Appelez ça la fibre paternelle ou tout ce que vous voulez –après tout on ne doit pas avoir plus de dix ans d’écart seulement- mais je lançai un regard sévère à l’Avenger. Je posai la pharmacie bien trop fournie par l’habitude de m’occuper de toute sorte d’animaux sur la table basse et m’assit juste à côté, commençant à sortir pansement, désinfectant et pommades.

« Ne dis pas de conneries et pose tes fesses sur le fauteuil que j’y jette un œil. » Je me surpris moi-même par le ton employé. Plus proche de celui du père que de l’ami. Mais je n’y pouvais rien. Combien de fois ne m’étais-je pas occupé des blessures de Zach ? Casse-cou comme il était, il nous en avait fait des frayeurs lorsqu’il était jeune. Contre toute attente, Clint s’assit en face de moi. Avec un peu d’ouate et d’eau, je commençai par délicatement nettoyer tout ce qui était plaie ouverte. Ce n’était pas très grave. En tant qu’Avenger, il avait sans doute dû en avoir vu d’autre. Cependant, je ne pouvais pas le laisser sortir de chez moi sans m’être assuré qu’il n’y avait aucun risque d’infection. Même sur une petite blessure, ça pouvait être moche.

Quand ce fut fait, je commençai à désinfecter avec patience et minutie. « Au moins, cette fois ci, tu n’es pas revenu avec le nez cassé. » Je tendis le bras inutilisé pour me saisir d’un tube de pommade. J’allai ensuite le placer entre les mains du brun. « Tiens, j’utilisais ça sur mes ecchymoses quand j’étais jeune. Et j’avais l’habitude d’en prendre plein la gueule donc quand je te dis que ça aide pas mal, tu peux me croire. » Cela me fit légèrement sourire. « A vrai dire, c’est devenu un remède de famille. Mais garde le tube. Je n’en ai plus vraiment d’utilité. Ce n’est pas comme si je me faisais encore souvent frapper. » Un feulement dans mon dos me sortit de ma tâche et je me retournai pour observer le chat roux sur l’étagère.

Un soupire s’échappa de mes lèvres alors que je retournai aux blessures de mon invité. « Lucky est un sacré veinard. Il s’en est fallu de peu pour que j’aie à m’occuper en plus d’un menkoun qui a un sale caractère. J’aurais eu des soins à faire pour lui aussi sinon. » Je me redressai et posai le désinfectant. « On va laisser respirer dix minutes avant de mettre un pansement là-dessus. Si ce n’est pas indiscret, qui t’a mis dans un état pareil ? » Bien qu’il en parle très peu, j’aimais entendre l’histoire de l’avenger. Pas sur ses supers copains. Non, les siennes. Celles d’un homme normal mais néanmoins exceptionnel qui s’était élevé au même niveau que celui de toute la clique Avenger rien que par sa force de volonté. Cela me laissait indéniablement rêveur.

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« Ne dis pas de conneries et pose tes fesses sur le fauteuil que j’y jette un œil. »

Ok, le ton était sans réplique pour le coup. Je ne pense pas qu'il me laisserait partir sans m'avoir prodiguer les premiers soins. La prochaine fois j'irais prendre une douche avant de venir chercher Lucky. Peut-être que ça m'éviterais la séance de soin comme ça... Ou bien tout simplement ne plus rentrer avec des blessures visibles... Ça marchait aussi.

Je poussais un soupir discret avant d'aller m'asseoir en face de mon voisin et le laissais s'occuper de moi. Je n'aimais pas trop inquiéter les gens alors que je savais pertinemment que tout allait bien. J'étais passer par tellement pire. Quand on est déjà tombé plusieurs fois du haut d'un building, on ne se formalise pas de ce genre de blessures. Et des chutes, j'en avais connus. J'avais même commencé très tôt en fait... Avec une grand roue...

Un silence confortable s'installa alors qu'il nettoyait mes plaies. Miles était le genre de mec avec qui le silence n'était pas une mauvaise chose. Et comme je n'étais généralement pas particulièrement loquace, c'était plutôt cool.

« Au moins, cette fois ci, tu n’es pas revenu avec le nez cassé.
-Hey, ce n'est arrivé qu'une fois ! »

J'attrapais le tube de pommade qu'il me tendis en lui offrant un demi sourire. La vérité c'est que je m'étais déjà cassé le nez plusieurs fois. Comme à peu près chaque os de mon corps. Il y avait eu beaucoup de chutes. Et bien plus de passages à tabac. On ne peut pas espérer être un avengers et s'en tirer sans dommages quand on avait rien d'autre pour se protéger que ses réflexes.

« Tiens, j’utilisais ça sur mes ecchymoses quand j’étais jeune. Et j’avais l’habitude d’en prendre plein la gueule donc quand je te dis que ça aide pas mal, tu peux me croire. A vrai dire, c’est devenu un remède de famille. Mais garde le tube. Je n’en ai plus vraiment d’utilité. Ce n’est pas comme si je me faisais encore souvent frapper.
- Je ne savais pas que t'étais un bagarreur. Et j'ai pas le souvenir non plus que tu m'aie déjà beaucoup parlé de ta famille. »

Un feulement nous interrompis et je me penchais sur le coté, me soustrayant momentanément aux mains attentionnées de mon voisin, pour observer le chat qui de toute évidence n'était pas à l'aise en la présence de mon chien.

« Lucky, laisse donc ce chat tranquille mon vieux. »

Le chien se tourna vers moi, sembla réfléchir quelques instants et finit par s'éloigner doucement pour venir se coucher par terre, pas trop loin de nous.

« Lucky est un sacré veinard. Il s’en est fallu de peu pour que j’aie à m’occuper en plus d’un menkoun qui a un sale caractère. J’aurais eu des soins à faire pour lui aussi sinon. On va laisser respirer dix minutes avant de mettre un pansement là-dessus. Si ce n’est pas indiscret, qui t’a mis dans un état pareil ?  »

Je laissais échappé un petit rire malgré moi. Ce pauvre Lucky était bel et bien chanceux.

« J'espère qu'il ne t'as pas causer trop de soucis. »

Puis je coulais un regard à une de mes blessure, nettoyée et désinfectée. Du bon travail. Une longue douche aurait suffit aussi... Je relevais le regard pour croiser celui de Milo.

« La bande de voyou qui fout la merde dans le quartier. Eux et moi on s'aime pas des masses. Ça date entre autre du moment ou j'ai racheté l'immeuble. Mais c'est surtout que se sont des jeunes cons et des vieux cons bossant ensemble. J'espère bien finir par en venir à bout. »

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« J'espère qu'il ne t'as pas causé trop de soucis. » Je haussai les épaules avec un bref sourire. « J’ai beau avoir de l’expérience avec les animaux, ce chien ne semble obéir qu’à toi. Avec quoi tu as acheté son obéissance ? Si je dois encore le garder à l’avenir, cela m’aiderait à avoir un autre chat planqué en haut de mon armoire. » Je me frottais les mains. Elles sentaient le désinfectant maintenant. Je me relevai alors que mon voisin me racontait son histoire. « La bande de voyou qui fout la merde dans le quartier. Eux et moi on s'aime pas des masses. Ça date entre autre du moment où j'ai racheté l'immeuble. Mais c'est surtout que ce sont des jeunes cons et des vieux cons bossant ensemble. J'espère bien finir par en venir à bout. » J’haussai un sourcil. Je me disais bien que ce quartier n’était pas vraiment le meilleur endroit pour vivre. Mais bon, à l’époque, trouver un loyer aussi raisonnable qu’ici, cela m’avait sauvé la mise. Pas que Maxwell voulait me voir à la rue mais il a toujours été très pragmatique quant à ce qui est à lui et ce qui ne l’est pas. C’est en partie ce qui fait son charme après tout.

« Je vais nous faire du café et pas question de t’esquiver cette fois où je recommence à ramener des animaux potentiellement dangereux chez moi. » Lâchai-je sur le ton de la plaisanterie alors que je me rendis à la cuisine. Je lançai la senseo avant de sortir des biscuit de mon placard. Je les gardais en général pour les enfants de la voisine pour quand je les gardais mais ça me paraissait être une bonne idée. Le temps de mettre le tout sur une assiette, le café fut prêt. Je retournai ensuite au salon armé de mes deux tasses et de ma petite assiette. Je déposai le tout sur la table basse. « Si tu veux, j’ai quelques relations en politique. Je pourrais voir s’il y a quelque chose que je puisse faire pour cette bande. Après tout, j’habite aussi dans ce quartier. »

Je me rassis sur le fauteuil cette fois ci. Mon regard tomba sur la photo dont Lucky avait cassé le cadre plus tôt. Mes mains s’enroulèrent autour de ma tasse alors que j’humais l’odeur âcre du café. « Eh oui. On dirait pas mais quand j’étais jeune, j’en ai pris plus que pour mon compte. Mes parents avaient pas l’argent pour m’envoyer faire des études alors je trainais dans les bars, j’essayais de me faire des relations pour me trouver un travail malgré mon jeune âge. » Sans le vouloir, je sentis un sourire me monter aux lèvres et ma voix s’adoucir. « Je me battais toujours avec le même gars. Et à chaque fois, il me foutait au tapis. La seule fois où c’est moi qui l’ait mis KO, il s’est méchamment cogné à une table. J’ai paniqué, j’ai appelé les secours. » Mon regard disparu dans ma tasse de café. Je la regardais sans vraiment la voir, les scènes de mon passé se rejouant dans mon esprit.

« Un ans plus tard, on emménageait ensemble. On a vécu un sacré long moment ensemble. On a eu deux enfants, on s’est marié quand c’est devenu légal et on a divorcé un peu avant que j’arrive ici. » Je pris une grande inspiration en fermant les yeux. « Mais bon, je suis sûr que tu n’as pas envie d’entendre ces histoire déprimantes. » Je déposai ma tasse sur la table et me retournai vers lui. « Montre-moi ça que je vois si on peut déjà mettre un pansement dessus. »

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« J’ai beau avoir de l’expérience avec les animaux, ce chien ne semble obéir qu’à toi. Avec quoi tu as acheté son obéissance ? Si je dois encore le garder à l’avenir, cela m’aiderait à avoir un autre chat planqué en haut de mon armoire. »

Je ne répondis pas, un sourire étirant doucement mes traits. Quand on sauvais un animal de la mort, je suppose qu'il était normal que le dit animal vous témoigne une forme ou l'autre de respect. Lucky, lui, était devenu  mon partenaire du quotidien. Sans doute le seul être vivant de qui j'acceptais de l'aide sans rechigner. Mais dire que j'étais la seule personne à qui il obéissait était faux. Kate occupait le second poste avec panache. Enfin, second poste. On pourrait même dire que c'est moi qui l'occupe, ce second poste, vu à quel point ils s'entendent bien ces deux là.

« Je vais nous faire du café et pas question de t’esquiver cette fois où je recommence à ramener des animaux potentiellement dangereux chez moi. »

Toujours un sourire aux lèvres, je l'observais s'éloigner. Et oui, la tentation était grande. Je savais pertinemment que cette menace n'en était pas une. Mais, même si j'en profitais pour filer à l'anglaise, Miles était capable de me poursuivre jusque chez moi avec son armée de bandages et de rameuter tout l'immeuble avec lui. Et un voisin inquiet, c'était déjà amplement suffisant à mon goût.

Je me contentais donc de caresser distraitement mon chien alors que j'observais un peu le salon de l'apprenti vétérinaire. Mon regard tomba sur la photo posée sur la table. Elle affichait la parfaite petite famille. Et à part la fille, les autres ne me disaient strictement rien. Je détournais poliment le regard alors que j'entendis Milo revenir de la cuisine.

« Si tu veux, j’ai quelques relations en politique. Je pourrais voir s’il y a quelque chose que je puisse faire pour cette bande. Après tout, j’habite aussi dans ce quartier.
- Ne te dérange donc pas pour ça. J'en viendrais bien à bout un jour ou l'autre. Et puis, il faudrait de sacrés relation que pour arriver à faire changer les choses dans le coin.
- Eh oui. On dirait pas mais quand j’étais jeune, j’en ai pris plus que pour mon compte. Mes parents avaient pas l’argent pour m’envoyer faire des études alors je traînais dans les bars, j’essayais de me faire des relations pour me trouver un travail malgré mon jeune âge. Je me battais toujours avec le même gars. Et à chaque fois, il me foutait au tapis. La seule fois où c’est moi qui l’ait mis KO, il s’est méchamment cogné à une table. J’ai paniqué, j’ai appelé les secours. Un ans plus tard, on emménageait ensemble. On a vécu un sacré long moment ensemble. On a eu deux enfants, on s’est marié quand c’est devenu légal et on a divorcé un peu avant que j’arrive ici. Mais bon, je suis sûr que tu n’as pas envie d’entendre ces histoire déprimantes. Montre-moi ça que je vois si on peut déjà mettre un pansement dessus.   »

Pendant toute son explication, je m'étais tus. Par respect mais aussi pas curiosité. Je m'étais soudainement rendu compte que je ne connaissais pas cet homme qui vivait à quelques portes de la mienne. Je me tournais un peu pour lui laisser l'accès à mon bras.

« Et bien, c'est une sacré histoire. Je n'appellerais pas ça une histoire déprimante. Si vous avez été heureux le temps que vous étiez ensemble, c'est une belle histoire. Les belles histoires ne se finissent pas toujours bien. Et je suis presque sur que mon ex femme te dirais la même chose. »

Il y eu comme un blanc, quelques secondes de flottement ou je me penchais pour récupérer ma tasse de café avant de reprendre la parole.

« Je suis désolé, c'est peut-être un sujet sensible. Et je suis sans doute le dernier des gars avec qui tu voudrais en parler mais... C'est à cause de ton divorce que je n’ai jamais vu que ta fille dans les parages ? Ton fils s'est rangé du coté de son autre père ? »

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Méticuleusement, je sortis un rouleau de Gaze et je commençai à enrouler le bras de mon voisin. Ça devrait aller avec ça. La blessure n’était pas grave mais je n’aimais pas savoir que des gens que j’appréciais risquaient des infections. Et j’aimais encore moins cela si je pouvais y faire quelque chose. « Eh bien, c'est une sacré histoire. Je n'appellerais pas ça une histoire déprimante. Si vous avez été heureux le temps que vous étiez ensemble, c'est une belle histoire. Les belles histoires ne se finissent pas toujours bien. Et je suis presque sûr que mon ex-femme te dirait la même chose. » Je levai un sourcil en relevant le regard vers lui. J’ignorais qu’il avait été marié. En même temps, je suppose que, même lorsqu’on est un Avenger, on a droit à une vie privée. Sauf si on s’appelle Tony Stark mais cet idiot a toujours prit un malin plaisir à afficher la totalité de sa vie privée dans les tabloïds de seconde zone. Ce qui est amusant, c’est que la presse plus sérieuse finissait de remplir le tableau de l’Iron Man. Cette surmédiatisation avait tendance à me faire oublier que d’autres Avengers, comme Clint, avaient une vie privée beaucoup plus… privée.

« Je suis désolé, c'est peut-être un sujet sensible. Et je suis sans doute le dernier des gars avec qui tu voudrais en parler mais... C'est à cause de ton divorce que je n’ai jamais vu que ta fille dans les parages ? Ton fils s'est rangé du côté de son autre père ? » Mes mains s’immobilisèrent autour du bras de Clint. Je me redressai pour de bon et jetai un bref regard à la photo placée sur la table basse un peu plus tôt. C’est vrai que si j’avais voulu éviter des questions auxquelles il est encore douloureux de répondre, j’aurais dû l’écarter le temps de recevoir mon invité.

Je passai ma langue sur mes lèvres avant de retourner à ma tâche, cherchant à m’occuper pour cacher mon trouble. « C’est en effet un sujet sensible. Mais ce serait plutôt l’inverse en fait. C’est parce que tu n’as jamais vu Zachary que j’ai divorcé. » Il y eut un nouveau blanc pendant lequel je me penchais pour attraper les crochets qui serviraient à tenir le bandage bien serré. Sans doute que Clint essayait de comprendre ce que cela signifiait. « Zach était policier. On a pris cette photo juste après qu’il ait été accepté en tant que nouvelle recrue dans un commissariat  de Manhattan. On était partit en vacance pour fêter ça. Et quelques mois après ça, il est mort dans l’exercice de ses fonctions lors de l’Attaque de New York. »

Comme toujours, je m’étais assombri. J’avais placé le crochet d’une main rendue agile par l’habitude. Pas besoin de préciser de quelle attaque de New York je parlais. Il semblait évident que c’était l’attaque… Avec un grand A. J’attrapai les pansements alors que je me faisais la réflexion que cela sonnait un peu trop comme un reproche. Après tout, Clint avait été présent lors de l’attaque et avait fait son possible pour protéger les civils. Tout comme Zach. Je suppose que, pour la suite, cela avait été une question de chance… et d’expérience. Je pinçai un bref instant les lèvres, essayant de repartir sur autre chose, sur un sujet peut-être moins miné. « Mais je ne savais pas que tu avais été marié aussi. Cela fait longtemps que vous vous êtes séparés ? » Bon, ce n’était peut-être pas le sujet le plus sécurisé du monde mais c’était déjà mieux que de parler de la météo ou de la première idiotie qui me passait par la tête.

Je déballai le pansement et allai l’appliquer sur sa tempe blessée. Au moins, cela ne saignait pas trop. Confus au milieu de mes émotions, je devais au moins constater qu’il ne me jugeait pas pour avoir fait une partie de ma vie avec un homme. Décidément, plus j’en apprenais sur Clint, au plus il correspondait au profil du vrai héro.

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De toute évidence, je n'aurais pas du aborder le sujet du fils. Ses mains s'étaient figées et je pouvais lire toute la douleur du monde dans ses yeux. Je regrettais immédiatement d'avoir poser cette question. Mais avant que je n'aie pus ouvrir la bouche pour m'excuser, il avait reprit la parole.

« C’est en effet un sujet sensible. Mais ce serait plutôt l’inverse en fait. C’est parce que tu n’as jamais vu Zachary que j’ai divorcé... Zach était policier. On a pris cette photo juste après qu’il ait été accepté en tant que nouvelle recrue dans un commissariat  de Manhattan. On était partit en vacance pour fêter ça. Et quelques mois après ça, il est mort dans l’exercice de ses fonctions lors de l’Attaque de New York.  »

Pendant le premier blanc, j'avais réfléchis à ce que cette phrase pouvait bien dire. Il avait divorcé parce qu'il ne voyait plus son fils ? Il y avait plusieurs scénarios possibles, mais lorsqu'il reprit la parole je compris très vite ou il voulait en venir. Son fils était mort. Pendant l'attaque de New York. Attaque que j'avais contribué à orchestrer. A l'époque, j'étais sous l'influence de Loki certes, mais j'avais ma part de responsabilité. Peut-être que si j'avais été plus fort...

Je ressentais l'irrésistible besoin de m'excuser auprès de lui. Je ne savais pas trop pourquoi d'ailleurs. Sans doute parce que je ne m'étais pas encore entièrement pardonné moi même. Lorsque Natasha m'avait extrait à l'emprise du bâtard à corne et de son sceptre à la con, j'avais pus commencer à faire les choses bien. Mais ça n'effaçais certainement pas tout ce que j'avais fais sous contrôle mental, ni leurs conséquences.

« Je suis désolé... »

Et ce n'était pas un 'je suis désolé' comme on présente ses condoléances. C'était le genre de désolé que l'on prononce quand on se sent coupable et que l'on a quelque chose à se faire pardonner. Mais il ne me laissa pas le temps de m'épancher beaucoup plus avant de reprendre la parole, changeant de sujet. Et je n'allais très certainement pas lui en vouloir ni même le relever.

« Mais je ne savais pas que tu avais été marié aussi. Cela fait longtemps que vous vous êtes séparés ? »

Je suppose que les questions sur Bobbi n'étaient que justice. Et très sincèrement, je me voyais mal prendre la poudre d'escampette maintenant. Je levais les yeux aux plafond, réfléchissant à depuis combien de temps exactement Bobbi et moi avions divorcé.

« Ouai, ça fait un moment maintenant. D'un autre coté, on s'est marié 9 jours après s'être rencontré... Mais si elle n'avait pas fait une fausse couche, je suppose qu'on serait toujours ensemble... »

Mon regard se perdit un instant dans ma tasse de café avant que je n'en boive une nouvelle gorgée.

« Mais on est resté en bon terme malgré tout. En même temps, vu le nombre de fois ou elle m'a sauvé les fesses et moi les siennes, l'inverse serait un comble. »

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Les condoléances de Clint me tournaient en tête. Et quelque part, je m’en voulais d’avoir dit les choses ainsi. Ce n’était pas lui que je blâmais pour la mort de mon fils. Je ne suis pas au courant de toute l’histoire mais avant qu’il n’y ait toutes ces saloperies de mutants et de surhumains, on n’aurait jamais pu penser que New York puisse être attaqué par des extra-terrestres. A part dans les films de science-fiction. Et encore, ce même là, c’était plutôt difficile à accepter. Et où en sommes-nous aujourd’hui ? Des supers soldats congelés depuis la seconde guerre mondiale qui reviennent d’on ne sait trop où, sans la moindre ride, des scientifiques qui se transforment en monstre au QI proche du petit pois et à la peau verte pour peu qu’on le contrarie, le millionnaire excentrique devenu à moitié robot, des personnes qui se mettent à faire des choses insensées comme contrôler le feu ou l’eau. Non, le monde ne tournait plus rond.

Avant tout cela, personne n’aurait accepté aussi facilement que des putains d’aliens attaquent la ville. Et la place centrale de cette ridicule et sordide pièce de théâtre ? La tour Stark. Bien sûr. Non, ce n’était pas la faute de Clint, c’était la faute de tous ces nons-humains qui l’entouraient et que mon voisin appelait des amis. Mais je ne pouvais très certainement pas lui dire les choses comme cela. Alors je me contentai d’accepter ses excuses avec un sourire triste et forcé. Encore un signe qu’il est probablement le plus humain des Avengers. Aussi bien physiquement que mentalement. « Ouais, ça fait un moment maintenant. D'un autre côté, on s'est marié 9 jours après s'être rencontré... Mais si elle n'avait pas fait une fausse couche, je suppose qu'on serait toujours ensemble... »

Et voilà, le moment était passé. Je bus une gorgée de café, prenant la mesure des choses. Encore un mariage qui tombe à l’eau à cause de la perte d’un enfant… Même si je suppose qu’une fausse couche ne se vit pas de la même manière que la perte d’un enfant qui entrait dans la vie d’adulte. « Mais on est resté en bon terme malgré tout. En même temps, vu le nombre de fois où elle m'a sauvé les fesses et moi les siennes, l'inverse serait un comble. » Je fermai les yeux et reposai la tasse sur la table. Donc, ce n’était pas aussi catastrophique que mon mariage à moi.

« C’est une bonne chose. Pas que ça ait dû se finir entre vous, mais que vous soyez resté en bon terme. Je croise encore mon ex-mari pour le boulot et ce n’est pas évident tous les jours. Je l’aime encore mais rien que le voir me déchire le cœur. Notre fils lui ressemblait tellement. Son portrait craché au même âge. » Il y eut un nouveau silence un peu gênant. Je pris une grande inspiration et reprit ma tasse de café. « Mais tu n’as pas à t’excuser. Tu étais là-bas pour faire la même chose que lui. A une échelle différente mais l’idée et la volonté était la même. Cela ne me le ramènera pas mais au moins, mon fils est mort en héros pour protéger le peuple. Et même si je préférerais qu’il se soit concentré sur le fait de sauver sa propre vie, je suis fier de mon fils et de ce qu’il a accompli. »

Je lui lançai un sourire, cette fois ci sincère. Je n’avais vraiment aucune animosité envers lui. Sinon je n’aurais pas vécu si longtemps dans son immeuble. Pas alors que je suis devenu vice-président entre temps et que, par extension, mon salaire à sérieusement augmenté. C’est vrai que le luxe de ma vie passée me manque parfois mais je préférais la chaleur humaine de cet immeuble à la solitude du luxe dans lequel je pourrais vivre. Et puis, cet argent ne sera pas perdu. Lorsque je ne serais plus là, il reviendra à Gabrielle. C’est tout ce qui importe pour moi. Qu’elle soit à l’abri du besoin et qu’elle soit heureuse. « Ton ex-femme… Elle est du gabarit de Captain America, Iron Man et toute la clique ou elle est plutôt comme toi ? Simple humaine mais exceptionnelle par ses aptitudes ? »

THE CAT, THE DOG & THE DAMAGED

Clint Barton ∞ Milo Stevenson

« C’est une bonne chose. Pas que ça ait dû se finir entre vous, mais que vous soyez resté en bon terme. Je croise encore mon ex-mari pour le boulot et ce n’est pas évident tous les jours. Je l’aime encore mais rien que le voir me déchire le cœur. Notre fils lui ressemblait tellement. Son portrait craché au même âge. Mais tu n’as pas à t’excuser. Tu étais là-bas pour faire la même chose que lui. A une échelle différente mais l’idée et la volonté était la même. Cela ne me le ramènera pas mais au moins, mon fils est mort en héros pour protéger le peuple. Et même si je préférerais qu’il se soit concentré sur le fait de sauver sa propre vie, je suis fier de mon fils et de ce qu’il a accompli. »

Je répondis à son sourire en souriant à mon tour. Mais ce n'était pas quelques mots qui gommeraient ma culpabilité. Il y avait finalement assez peu de gens qui savaient que j'avais été compromis, que j'avais eu un rôle à jouer dans les événements de l'attaque de New York. Fury c'était arrangé pour que ça reste en petit comité. Et avec la chute du SHIELD entre temps, mon secret était en sécurité. Alors je faisais comme pour tout le reste, je l'enfouissais profondément et j'évitais d'en parler. Mais je ne pense pas pouvoir un jour me déculpabiliser par rapport à ce qu'il c'est passé ce jour là. Enfin, peut-être bien que si, en le faisant payer à ce bâtard cornu.

« J'ai pourtant la sensation que je te dois des excuses. Cette histoire de dingue... On aurait du faire évacuer tout le monde, policier inclus. »

Il était vrai qu'ils avaient été d'un grand secours pour gérer la foule. Mais beaucoup d'entre eux y avaient laisser leur peaux, tout comme le fils de Miles. Demander à des gens -même des flics- de s'opposer à ce genre de trucs... Ils avaient déjà eu bien du mérite de ne pas paniquer à la simple vue des aliens...

« Ton ex-femme… Elle est du gabarit de Captain America, Iron Man et toute la clique ou elle est plutôt comme toi ? Simple humaine mais exceptionnelle par ses aptitudes ? »

Un sourire amusé se dessina finalement sur mon visage grognon. Je n'aimais pas reparler des événements de NY. Et c'est vrai qu'on était en droit de se demander si mes compagnes avaient des supers pouvoirs. Ce n'était pas vraiment un critère pour moi, aussi je n'y prêtais pas attention.

« Elle est comme moi. Je ne dirais pas que je suis exceptionnel. Elle, elle l'est. Moi je suis juste un pauvre gars avec un arc qui essaie de rendre son quartier un peu plus calme. »

Je lui envoyais un clin d’œil avant de me lever, profitant du mouvement pour étirer doucement mes muscles endoloris. Lucky qui avait déjà compris, c'était levé et se tenait à coté de moi.

« D'ailleurs, le pauvre gars avec un arc vas aller se reposer. Je leur ais mis la misère, mais ils me l'ont bien rendu. Merci pour Lucky, pour les soins et pour le café en tout cas. On se voit au prochain barbecue ? »

Un signe de main plus tard, je me retrouvais à nouveau dans le couloir, mais cette fois ci avec mon chien et des bandages supplémentaire. Sans compter la crème que Miles m'avait offert. Il ne me fallut pas longtemps avant de rentrer chez moi et d'aller m'effondrer tout habillé dans mon lit, vaincu par la fatigue et confiant quant à fait que Lucky veillerait sur moi pendant mon sommeil.