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 Don't make me a target •• Clint

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Anonymous

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Don't make me a target •• Clint Empty
MessageSujet: Don't make me a target •• Clint   Don't make me a target •• Clint EmptyMar 30 Aoû - 23:35



Don't make me a target
ft Clinton F. Barton; Broadway - NYC



«  Hawke, on manque de lait. Et tant que t’y es, ramène une boîte de muffins myrtilles et double-choco. »

Marian réagit à la seconde quand son collègue et supérieur lui indique l’arrière-boutique où se trouve la chambre froide et les produits en question. Cela fait quelques jours qu’elle travaille ici à mi-temps, plus particulièrement en après-midi et soirée, lorsque l’affluence du café est moindre. Bien sûr, elle s’est servie de sa fausse identité pour se faire embaucher, tout comme pour prendre son appartement. De faux papiers, et surtout le masque multi-visages, l’ont bien aidé à ébaucher cette mascarade de vie. Le plus dur, ce fut de s’habituer à se faire appeler par un autre prénom que le sien. Au début, il y avait quelques secondes de flottement, de silence, avant qu’elle ne se frappe mentalement : «  Ah, oui, Hawke, c’est moi. » Désormais, c’est plus facile. Elle répond à ce sobriquet comme elle répond à Marian, Mari, ou encore Aguona. C’est devenu, en quelques jours, quelques semaines, comme une seconde peau. Heureusement, il le fallait bien. Rien que pour son bien-être mental, ne supportant pas de passer son temps à se cacher ou fuir. Elle a besoin de bouger un tant soit peu, Marian, alors elle a pris ce petit job. Ce n’est pas quelque chose qui rapporte, mais c’est bien suffisant, surtout vu qu’elle avait eu la présence d’esprit de retirer ses économies de son compte en banque avant que… Avant que tout ne dérape.

C’est presque avec bonheur que la brune, cheveux relevés en queue haute, entre dans la chambre froide de l’établissement. Le mois de juillet est relativement chaud cette année, et il n’est pas rare que la climatisation décide de tomber en panne au pire moment. Tirant sur le col de son chemisier blanc, elle balaye de ses faux yeux bleus la petite pièce réfrigérée pour finalement mettre la main sur un pack de lait et les boites de muffins demandés.
De retour derrière le comptoir, elle lance une bouteille lactée à son collègue qui la remercie et met le reste au frais avant de déballer les viennoiseries. Ces dernières trouvent leur place dans la vitrine jouxtant la caisse, entre les beignets et les petites tartes au fruit. Bosser ici pour quelqu’un d’aussi gourmand que Marian relève du masochisme mais en fin de service, il n’est pas rare qu’elle soit autorisée à prendre dans les produits qui ne seront plus qualifiés de « frais » le lendemain.

L’après-midi touche à sa fin, et il n’y a que quelques touristes japonais dans la salle, puis un couple de New-Yorkais et une vieille dame qui vient quasiment tous les jours. Profitant de cet instant relativement calme, Marian redresse les manches de son chemisier, s’arme d’un torchon et d’un nettoyant en spray pour astiquer les tables de libres. Alors que la brune s’occupe d’une table près de l’entrée, son collègue passe près d’elle pour sortir en pause cigarette. Il s’arrête un instant pour l’observer et lui demande, presque sur le ton de la confidence :

«  Dis, Hawke… Cela fait maintenant un moment que tu bosses ici, et je suis curieux.. Il s’est passé quoi ? » souffle le jeune homme en désignant le bras de la brune de sa main qui tient sa cigarette encore éteinte.
«  Hein ? » fait mine de ne pas comprendre Marian au premier abord, avant de baisser brièvement les yeux sur les cicatrices ornant son avant-bras. «  Oh, ça, ce n’est rien. Une mauvaise aventure avec un chien dans un parc quand j’étais plus jeune. Il en voulait un peu trop à mon hot-dog je crois, » ajoute la jeune femme avec un rire désinvolte.  
Son collègue lui offre un regard plein de compassion avant de reprendre : «  J’en ai pour cinq minutes. »
«  Prends ton temps, j’vais essayer de ne pas faire couler la boîte en ton absence ! » raille Marian gentiment en se détournant pour revenir derrière le comptoir.

Si elle reste souriante, la curiosité de son collègue a réveillé pas mal de questions et d’inquiétudes au fond de la mutante. Ses pensées sont tournées entièrement vers Kate alors qu’elle nettoie les tasses et assiettes à dessert laissés par les touristes asiatiques. Coïncidence de merde par-dessus le marché. Elle n’a pas de nouvelle de la brune depuis leur mésaventure du mois de mai. Pas un signe, pas un texto. Encore moins une visite. Elle n’arrive même pas à lui en vouloir, pour ce qu’il s’est passé, pour Agony. Ce n’est pas de sa faute. En revanche, elle culpabilise. Jamais elle n’aurait dû entraîner la jeune fille dans une aventure comme celle-là. Le seul « avantage » qu’elle en tirait, c’était d’avoir pu assister à ce qui rongeait Kate et s’emparait d’elle. Sans cela, elle ne l’aurait sans doute jamais su. Qu’est devenu Kate depuis ces derniers mois ? Que fait-elle ? Où est-elle ?

«  …wke ? Hawke, tu m’entends ? »
Marian sursaute en coupant l’eau du robinet, son collègue l’ayant rejoint sans qu’elle ne s’en rende compte. «  Pardon, j’étais ailleurs, » s’excuse la brune en s’essuyant les mains.
« T’étais sur la lune ouais… Un client vient de s’asseoir, tu le prends ?  »
« J’y vole, capitaine, » lance avec un entrain forcé la jeune femme, pensant sur le coup : «  Ne me parle plus jamais de la Lune, pitié. »

Sur ces mots, Marian contourne le comptoir en se saisissant d’un calepin de commande et d’un stylo. Beaucoup de cafés ont maintenant de quoi prendre les commandes avec un appareil électronique mais ici, on aime bien le style rétro du calepin. En plus, ça ne risque pas de tomber en panne.
Arrivée à hauteur du client, la jeune femme baisse les yeux sur le carnet pour noter le numéro de la table machinalement.

« Bonsoir, que puis-je faire pour vous ? » s’enquit Marian en glissant ensuite le regard vers l’homme. Il lui faut quelques secondes pour faire repartir son cœur qui vient de s’arrêter dans sa cage thoracique en reconnaissant Clint. Si elle reste de marbre, elle ne peut s’empêcher de déglutir avant de sourire de façon commerciale. C’est une surprise qu’elle ne s’attendait pas à avoir ainsi. Et puis, il s’agit de Clint : elle pourrait porter un sac en papier sur la tête qu’il saurait qu’elle se trouve en dessous. Mais pour l'instant, elle n'avait pas d'autres choix que de jouer le jeu, même si elle finissait de bosser dans une heure. Il fallait au moins que sa couverture tienne jusque là. Au moins pour son collègue. Mine de rien, elle s'est un peu attaché à cet endroit, à ces gens, où elle peut évoluer de façon presque normale.
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Don't make me a target •• Clint
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