Not strong enough [Clint & Alek]

Not strong enough

Clinton F. Barton & Alek Young

Cinq heures du matin. Habituellement, je suis profondément endormi à cette heure. Sauf que depuis deux jours, je suis préoccupé. Je me suis mis à songer à mon avenir, à ce qu’il va advenir de moi à moyen et long terme. Dois-je m’en faire pour cela? Combien de temps je vais être contraint au QG du SHIELD avant de retrouver ma liberté? Est-ce qu’un jour je vais de nouveau être libre? Pas que c’est une préoccupation supérieure aux autres en ce moment. Seulement, je ne veux pas qu’un jour on m’annonce que je vais finir ma vie comme ça. Je suis bien ici, là n’est pas la question. La question est que ce n’est pas une façon de vivre que d’être caché quelque part parce qu’on a décidé d’aider à faire fuir des gens qu’on jugeait justes. Pour cela, on me considère comme un fugitif, un mutant s’opposant au gouvernement. N’ai-je pas été parmi les premiers à accepter l’implantation de la puce GPS? Je trouve la situation révoltante.

Je donne un premier coup dans le punching bag devant moi. Mauvaise idée. Le sac bouge à peine et ma main résonne d’une immense douleur. Je secoue ma main en grognant. Je ne suis même pas capable de frapper dans un objet inanimé sans me faire mal. Et après, je suis sensé être capable de prendre soin de moi-même face à toutes les obstacles sur ma route afin de récupérer ma liberté. Le SHIELD a promis de m’aider, mais je ne cesse de me sentir comme un boulet. Autant pour eux en ce moment que pour Captain America à New-York lorsqu’on affrontait le SWAT. Je ne suis tout simplement pas assez fort pour me battre comme lui, comme les Avengers, comme n’importe qui d’autre. Je suis faible. Je peux pourtant rendre les autres tellement puissants. Pourquoi pas moi? Juste une fois j’aimerais sentir mon énergie rendre mes muscles suffisamment solides pour me défendre convenablement. C’est un rêve qui ne sera jamais réalité.

Je frappe une seconde fois dans le punching bag. Cette fois, j’ai positionné mon corps plus droit et plus ancré au sol. J’ai tenté de frapper avec plus de précision et avec mon poing mieux fermé. Ça n’apporte aucune amélioration, mon coup fait souffrir mes jointures au point de me faire grimacer. Ok. Comment je suis sensé m’entraîner dans ces conditions? Je fixe l’objet suspendu au plafond. Je le scrute longtemps comme si l’évidence de son secret allait me frapper en plein visage. Je renonce en ne comprenant toujours pas comment m’y prendre pour frapper sans souffrir. Ce genre d’entraînement n’est peut-être tout simplement pas fait pour moi. Je soupire et repousse le punching bag dans un geste de mauvais perdant. L’objet remue à peine. Je choisis de le fuir plutôt que le confronter davantage. En me retournant pour quitter le gymnase, je vois un homme qui se tient dans l’entrée de la pièce. Depuis combien de temps est-il là? Surtout, a-t-il assisté à ma lamentable tentative d’entraînement? À son regard, je ne pourrais pas dire. Je préfère ne pas savoir.

-Bonjour, je lui dis finalement en commençant à trouver le silence gênant.

J’aimerais bien quitter, repartir dans la chambre que le SHIELD m’a attribué à mon arrivée et m’y enfermer un bon moment pour me morfondre sur comment faible je suis. Sauf que le regard de cet homme me paralyse. Je me sens intimidé certes, mais surtout jugé. Il a définitivement assisté à ma confrontation avec le punching bag. En tant qu’agent du SHIELD, il doit être découragé de me voir ainsi simplement présent dans la pièce où les agents de haut niveau s’entraînent. Je ne mérite même pas d’y entrer. Pourquoi diable est-ce que ça fait partie des sections à lesquelles j’ai accès? Oui, j’imagine pour rester actif et faire des activités physiques comme je suis enfermé ici pour probablement longtemps. Toutefois, n’étant absolument pas sportif, je n’en aurais pas fait de cas de ne pas avoir pu venir ici. J’ai simplement été curieux de voir à quoi la salle d’entraînement ressemblait et voilà que je tombe sur un agent surentraîné qui ne ferait qu’une bouchée de ma misérable personne dans un combat au corps à corps.

-Hum, je vous laisse l’espace, je dois retourner à ma chambre.

Je dis ça, mais je ne bouge pas d’un poil. L’autre est dans mon chemin. Pour partir, je dois le contourner. Et étrangement, je n’ai pas trop envie de m’approcher de lui. Ce n’est pas de la peur, c’est de la honte. J’ai honte qu’il sache désormais à quel point je suis lamentable et que je ne sais même pas comment frapper un vulgaire punching bag  sans pleurnicher.

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Clinton F. Barton & Alek Young

Partir et lui laisser la place me semblait la chose à faire. Je ne méritais pas d’être là. Je n’avais pas besoin qu’on me le rappelle, je l’avais réalisé par moi-même assez pitoyablement. Sauf que je croise son regard et je ne bronche pas. Il me semble froid, mais pas haineux. Il n’est pas mon ennemi, il est peut-être juste frustré par ma personne. Par comment lamentable je suis. Sauf que ce n’est pas des insultes qu’il me lance en s’approchant. Il me donne un conseil technique. Il me dit que je dois protéger mes mains, surtout en prenant en compte ma totale inexpérience. Je baisse mes yeux sur mes mains. Certes, mes jointures sont enflées et j’ai toujours une douleur qui persiste dans mes doigts à la suite des coups donnés. Il a raison, je n’ai même pas songé à les protéger. Il se dirige vers un casier, signe qu’il connait cette salle davantage que moi. Il en ressort des bandages qu’il me lance. Je les attrape du premier coup sans me couvrir encore plus de ridicule, ce qui me soulage. Je garde le tissu dans mes mains, hésitant à couvrir ces dernières avec. Il m’observe et me demande de m’exécuter. Voilà ce que je voulais éviter. Je m’apprêtais à lui dire merci et repartir. Mais il me demande de me protéger les mains et qu’ensuite il va m’enseigner comment frapper. Je ne voulais pas monopoliser de son temps. Je devrais retourner dans ma chambre et ne plus faire d’histoire avec mes performances du jour. Sauf que ses paroles avaient davantage l’intonation d’un ordre que d’une option. Je déroule donc le bandage et commence à me l’appliquer soigneusement autour de la main gauche. Je m’assure de ne pas faire le tout trop serré pour limiter mes mouvements. En refermant ma main en un poing, puis en l’ouvrant toute grande, je suis satisfait par l’installation du bandage. Je passe donc en vitesse à la main droite, un peu plus difficile à faire que l’autre. Une fois la tâche accomplis, je reporte mon attention sur l’agent. Il a bougé, migrant vers le centre de la pièce. Sous nos pieds, il y a un tapis amortissant les chocs. Je me rapproche donc lentement vers lui, la nervosité montant en moi à un rythme effréné. Une fois en face de lui, je remarque qu’il n’a pas protégé ses mains lui-même. Les siennes doivent être si solides que la douleur ne les empêche pas de frapper l’ennemi et de causer ainsi de sérieux dommages. Il doit avoir l’habitude des combats, d’endurer des coups. Je le regarde, attendant ses instructions.

Adopter une position de combat est la première des choses. Je tente d’imiter la sienne, mais mon corps n’est pas aussi prompt à obéir à ce genre de commandement. Je positionne donc mes membres dans l’espace, solidifiant mes muscles dans leur orientation par la suite afin de résister à un éventuel coup. Sauf que je sais que je n’ai pas la force pour le faire. Si je me compare à cet homme, j’ai l’air d’un enfant. Je tente toutefois de chasser cette constatation de mon esprit pour ne pas me laisser distraire. Lorsqu’il teste la solidité de ma position, il constate en même temps que moi que je suis faible et qu’un simple coup me fait perdre ma posture. Je ne veux pas me décourager, mais il y a des évidences dans la vie qui parfois vous frappe si fort que vous ne pouvez pas en faire abstraction aussi facilement. Je ne fais pas le poids. Même s’il tente de me montrer comment faire, mon corps n’est pas assez résistant pour supporter l’exercice. Je baisse alors ma garde, découragé par mon état physique. Ainsi complètement exposé, je ne peux rien contre le coup qui me projette au sol. L’air est complètement expulsé de mes poumons et ma tête cogne durement contre mon crâne. Mon corps entier tombe à la renverse et une plainte douloureuse sort de ma gorge. Je garde les yeux fermés, le temps de ressentir dans chacun de mes nerfs l’éclair de douleur. Je finis par m’en remettre, mais pas assez rapidement à mon goût. J’ignore où il m’a frappé exactement, mais j’ai mal absolument partout. Comment c’est possible un tel phénomène? Je retrouve une respiration normal et me remet péniblement debout. Je cligne des yeux en tentant de chasser les points noirs de mon champ de vision. Je viens de mordre la poussière et je n’ai même pas compris comment. Je vois l’agent qui est toujours là, sans avoir pourtant bougé, il me semble. Je sens que je vais le regretter, mais je refuse de recevoir un second coup pareil. Je me remets donc en position de combat, durcissant mes muscles tremblant. Je tente de cacher de mes traits la douleur qui parsème toujours les fibres de mon corps. Je pense qu’il a compris depuis un moment que je suis incompétent. Je tiens toutefois à donner l’impression que je ne suis pas une cause perdue. Bien que depuis que je me suis retrouvé au sol si facilement, je ne vois plus d’espoir à réussir cet exercice la tête haute. Juste un coup. Un simple petit coup réussi de ma part et je serais satisfais. Sentant l’impatience grandir en moi, je cesse de réfléchir. Je tente de le frapper dans le ventre. Ma jointure n’est même pas proche de toucher sa cible lorsque mon coup est arrêté. Je me fige alors, sentant que je vais regretter mon audace. Et cette fois encore plus brutalement que la première fois.

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Ma frappe est aisément bloquée par Hawkeye et à cet instant précis, je sais que je suis dans la merde. Ma respiration cesse, anticipant le désastre. Il bloque mon bras, me déséquilibrant habillement en frappant l’arrière de mon genou. Mon corps n’a pas la force nécessaire pour résister à un tel enchaînement. Je me retrouve à sa merci en un rien de temps. Il m’empêche d’exécuter le moindre mouvement. Je songe un instant à lutter, mais la force qu’il déploie pour me maintenir ainsi me fait renoncer à l’idée. Il doit s’attendre à ce que je lutte contre lui. Sauf que la surprise de l’action et la soudaine douleur dans mon bras et mon dos me tétanise. Je me concentre donc sur la seule chose que je suis toujours en mesure de contrôler : c'est-à-dire ma respiration. Je tente de ne pas paniquer. De ne pas lui montrer plus de faiblesse que je ne lui en révèle déjà. Je sais qu’il voit tous mes défauts. Que mon incompétence au combat transparaît un peu plus à mesure que nous nous confrontons. Il ne pouvait pas trouver une meilleure manière de le déterminer qu’en testant mes compétences. Compétences qui se limitent à bien peu de choses, je dois dire. Je sais que je ne suis pas en forme, que mes muscles manquent de forces. Je n’ai jamais eu à employer mon corps comme une arme. Mon pouvoir ne m’a pas aidé à m’orienter dans cette perspective. Tout simplement parce que je suis un donneur d’énergie. Je guéris les autres. Pourquoi une personne de la sorte aurait besoin d’être formé à l’art du combat? En fait, ce n’est que maintenant que cela à du sens. Alors que Clint est en train de me faire goûter le plancher tout en m’arrachant une douleur atroce à l’épaule. Je suis d’ailleurs sur le point de craquer alors qu’il serre un peu plus fort, m’expliquant verbalement certains de mes défauts. Je ferme les yeux fortement, priant pour qu’il soit clément et me laisse aller avant que des larmes ne coulent de mes yeux.

Finalement, il me relâche. Mon corps tombe sous son poids, toujours criant sous la douleur de la clef de bras. Au bout de quelques secondes, la souffrance s’estompe et je parviens à respirer plus librement. Toutefois, lorsque j’initie de bouger le bras dont il s’est servi pour me piéger, je réalise que j’ai toujours mal à cet endroit. Comme une brûlure, les muscles ayant tellement été étirés subitement qu’à présent ils peinent à reprendre leur position d’origine. L’homme ne me laisse pas de répit. Il m’ordonne de me relever. Il utilise l’argument de Captain America et je n’aime pas trop ça. Il vient de toucher une corde sensible. C’est à cause du désastre de mon incompétence devant Steve Rogers que j’ai accepté de rejoindre le SHIELD, en espérant qu’ils allaient faire de moi quelqu’un étant vraiment capable d’aider. Sauf qu’aussi difficile est ce commentaire sur mon moral, je n’arrive pas à me relever aussi facilement. Il vient de me causer une sérieuse souffrance et je sais que ce n’est même pas le pire qu’il peut faire à quelqu’un. Je me répète donc plusieurs fois des encouragements dans ma tête pour parvenir à surmonter la douleur et à retrouver une position debout. Face à lui, je suis à présent à bout de souffle, couvert de sueur et rouge comme une tomate. Je peux me voir brièvement du coin de l’œil dans un miroir du fond de la salle. Sauf que je ne veux pas me regarder alors que je suis si misérable. Je reprends une position de combat, grimaçant au passage à cause de mon bras blessé. Je remarque alors un petit étourdissement dans ma vision. En clignant des yeux plusieurs fois, cette sensation disparaît momentanément.

Stupidement, je compte dans ma tête jusqu’à trois avant d’avancer vers lui pour attaquer à nouveau. Je tente de ne rien laisser paraître dans mon visage ou dans mon corps. Je bouge vraiment à la dernière seconde. Mes muscles me résistent à cause de leur récent traitement, mais je les ignore du mieux que je le peux. Je vise le haut de son corps avec mon poing droit. Comme je l’anticipe, il me bloque facilement. Alors, de ma main libre, je propulse un poing encore plus haut visant son menton.

Alek réussit-il son coup?:

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Tenter la feinte était risqué. Surtout en sachant à qui j’avais à faire. Et le risque se révèle une réalité lorsque je ratte. Il évite habilement mon enchaînement avant de me tirer brusquement dans sa direction. Je sens mon corps en entier être conduit inévitablement dans le sens qu’il m’impose, sans moyen de stopper le mouvement. Je vois au dernier instant son poing qui se dresse solidement à la hauteur de mon front. J’ai le réflexe de fermer les yeux une seconde avant que ses jointures ne se cognent à mon crâne. Le coup projette ma tête vers l’arrière et me désoriente instantanément. Mes oreilles se bouchent et ma vision demeure dans l’obscurité malgré mes paupières qui se sont ouvertes sous le choc. Je perds connaissance l’espace de quelques secondes, suffisamment longtemps pour que je m’écrase à nouveau sur le tapis d’entraînement. Je reviens à moi avec une vision embrouillée et une tête si lourde. Si le coup initial à été modéré et ne m’a causé qu’une vive douleur, le contrecoup que viens d’encaisser mon cerveau en se cognant à l’arrière de mon crâne est le pire. Je sens presque l’ecchymose se former sur mon cerveau et ça me fait un mal de chien. Clint revient vers moi avec une serviette alors que je suis toujours couché sur le dos à fixer le plafond. Qu’est-ce qui m’a pris de croire que ça pouvait devenir ma vie? Je ne sais pas comment frapper, ni même comment encaisser des coups. Je ne mérite pas vraiment qu’on consacre du temps à m’entraîner. Pourtant, l’homme me donne des conseils. Je tourne ma tête dans sa direction, malgré l’étourdissement que cela me cause. Je l’écoute et j’arrive à assimiler malgré les circonstances. Je ne sais pas si je vais me rappeler de tout cela plus tard, mais je suis surpris qu’il me juge suffisamment valable pour m’enseigner comment m’améliorer. Je ne sais pas quoi en penser. Je croyais qu’il me détestait et qu’il ne voulait que m’humilier pour que je me décourage totalement. Honnêtement, il était sur le point de réussir avant de m’offrir cette serviette et de me donner des commentaires constructifs. Je ne sais plus quoi penser de lui désormais. Il termine son monologue en me disant de me remettre, que nous allons reprendre pour voir si j’ai bien assimilé ce qu’il vient de me dire. Je ne réagis d’abord pas, ne sachant pas vraiment moi-même ce après quoi j’attends. En fait, je fixe toujours le plafond sans bouger, tentant de mettre de l’ordre dans mes pensées éparpillées par mon cerveau oedématié.

Puis, au bout d’une longue minute d’inaction, je cligne des yeux et je commence à me relever. Je m’assois d’abord et je me remets sur mes deux pieds avec précaution. Je n’ai pas de hauts de cœur, ce qui est bon signe. Le contraire aurait pu indiquer une commotion cérébrale. Je peux toujours en avoir une mais dont les symptômes se manifestent plus tardivement, mais pour l’instant je semble ok et c’est ce qui m’importe. Je me retrouve donc à nouveau face à Clint, beaucoup plus amoché qu’au départ toutefois. Je sens en ce moment même la peau de mon front gonflée et se réchauffée à mesure que la marque de son poing s’imprègne. Je vais définitivement avoir une belle ecchymose à cet endroit. Clint m’a conseillé de viser une même articulation à plusieurs reprises. Comment je suis supposé faire cela? Ce n’est pas comme s’il va volontiers me laisser faire. Je dois trouver une façon de le déjouer durant le processus. Et si je le faisais tomber au sol pour y arriver? Je ne pense pas qu’Hawkeye est du genre à se laisser renverser par terre sans réagir. D’une manière ou d’une autre, je vais me prendre des coups. À en juger par ma très grande résistance physique, il va me déjouer avant même que j’ai eu la chance d’enchaîner sur le second coup. Plus j’y réfléchis et plus j’ai mal à la tête. Je ne suis pas assez entraîner et habile pour réussir ce qu’il me demande, voilà la seule et unique conclusion censée que j’arrive à formuler en ce moment. Pendant ce temps, je n’ai toujours pas bougé et il doit se demander ce que j’attends. À vrai dire, je me le demande aussi. À présent que je sais qu’il peut me faire aussi mal, j’ai comme la crainte de l’attaquer sans avoir un bon plan stratégique. J’ai bien une idée, mais elle est complètement stupide et je risque de me faire botter le cul encore plus durement par la suite. Mais tant pis, je ne sais pas quoi faire d’autre pour lui prouver que j’ai vraiment de la valeur pour le SHIELD. Que je ne suis pas là par hasard. Je soupire donc en sentant que je vais vraiment le regretter.

-Je ne sais pas comment appliquer ce que tu m’as enseigné sans échouer lamentablement. En fait, il n’y a qu’une chose que je maîtrise vraiment et qui me rend utile sur un champ de bataille.

Sans prévenir, je lui attrape la main et je lui transmets une vague d’énergie. Je n’y vais pas doucement dans la transmission à cause de la précipitation, faisant en sorte qu’il va probablement sursauter un peu en sentant ses forces décuplés subitement. Je le lâche une fois le transfert complet et je recule de deux pas, manquant tomber à la renverse. Ouf, je suis plus faible que je pensais en ce moment, puisqu’un simple transfert de routine est venu puiser dans mon énergie à moi. Je le regarde ensuite, ne tardant pas à lui expliquer :

-Je suis un mutant capable de renforcir et de guérir les autres. C’est ce que je viens de faire avec toi. Si j’avais un revolver entre les mains et que je te visais avec en ce moment, les balles ne te feraient aucun dommage. Et non, je ne peux pas utiliser cet avantage sur moi. Ça ne marche que sur les autres. Je ne suis pas fais pour être un combattant, je suis un support né. Mais, je veux bien qu’on me montre comment me défendre. Puisque justement je suis un peu démunie à ce niveau là.

Je termine de reprendre mon souffle et je jette un regard curieux sur lui. Voilà un étrange revirement de situation que de le rendre encore plus fort qu’il ne l’est déjà, mais je voulais qu’il comprenne.

-Je guéris aussi les anciennes cicatrices et blessures, si jamais tu en avais par le plus grand des hasards.

J’ose un sourire, afin de lui prouver que je ne me moque pas de lui. L’étendu de mon pouvoir de guérison est impressionnant. La seule chose que je ne peux pas faire en fait c’est ramener des gens à la vie.