Sujet: Six feet under. | Yanaël. [DÉFI 5] Mer 20 Avr - 2:25
Yanaël & Bruce
Ce ne fut pas les bruits, ni le goût pâteux de ma bouche qui me tirèrent insensiblement des griffes de mon inconscience, mais le froid. Le froid incommensurable. Difficilement, je parvins à ouvrir les yeux. La lumière était diffuse, les néons clignotant. Je toussotai et tentai de bouger un bras pour me permettre de me redresser. Hors, je découvris, avec horreur, que mon corps tout entier était immobilisé. Avec lenteur, je tentai tout de même de lever la tête. Je ne parvins qu'à distinguer des liens mes liant fermement à une table d'opération. J'étais en blouse d'hôpital, ce qui expliquait le froid mordant. L'endroit n'était pas sale, à proprement parler, il ressemblait à une chambre d'hôpital improvisée. Avais-je commis des dégâts sans m'en souvenir ? M'avait-on enfermé de force ? Je ne me souvenais de rien. D'ailleurs, de quoi me souvenais-je, en réalité ?
Je ne m'étais pas encore présenté aux Avengers, je n'en avais pas encore trouvé l'intérêt. Ou le courage. Cependant je flânais dans les rues du matin au soir, et commençais à en connaître les coins et les recoins comme ma poche. Je songerais à recontacter Tony le premier, cependant, j'avais bien peur que d'autres soucis trottaient dans sa tête qu'un géant vert de retour en ville. Pour l'instant en tout cas. Je menais mes petites investigations personnelles sur le meurtre de Tcha'ka, comme je l'avais promis à son fils à notre dernière entrevue, qui remontait à présent à quelques jours.
Je me souvenais du goût d'un hot-dog rapidement acheté. A la moutarde, pour être précis. Je me souvenais de la nuit qui déclinait. De mon allure de promenade. Personne ne me traquait, j'avais donc commencé à me détendre un peu malgré le bruit, malgré la foule, malgré toutes les actions qui commençaient à s'enchaîner. Je parvenais de mieux en mieux à garder le contrôle sur la nervosité première qui m'avait assailli lors de mon retour en ville.
Je me souvenais de l'étrange sensation dans la base de mon cou. De mes muscles se relâchant entièrement. Du hot-dog qui s'écrasait sur le sol, et de cette sensation étrange. Celle de glisser dans les ténèbres brusquement, sans qu'une seule question ne puisse affluer jusqu'à mon cerveau. Maintenant que mes sens se réveillaient un par un, mes pensées fusaient en tout sens. Je n'essayai pas de me défaire de mes liens et tournai la tête à droite, puis à gauche. Je découvris qu'un autre homme se trouvait étendu là, dans la même situation que moi. Attaché, et en robe d'hôpital. Ce n'était pas donc à cause de Hulk que je me retrouvai ici. Il y avait une autre raison. Laquelle ? Je ne cédai pas à la panique. Il s'agissait d'une réaction inutile, voire puérile en de pareilles circonstances. Je pris une profonde inspiration et tentais de comprendre la situation. M'avait-on retrouvé ? Si oui, qui ? Pourquoi m'attacher ? Était-ce une organisation expérimentale qui tenait à avoir des échantillons de mon sang ? Si tel était le cas, comment avaient-ils fait pour savoir qui j'étais ? Et l'autre homme ? Avait-on besoin de son sang parce qu'il appartenait aux classes des mutants ? Je ne voyais pas d'autres raisons qui pourrait nous relier, lui et moi, à être attaché dans une seule et même pièce.
Des bruits de pas se firent entendre, et j'aperçus la porte du fond s'ouvrir à la volée. Aussitôt, je fermai les yeux, feignant l'inconscience. Je ne tenais pas vraiment à ce que l'on me croit réveiller, que l'on me pose de question... Ou bien à en voir « trop ». Autant ne pas en voir suffisamment dans ce genre de cas. Une voix retentit, furieuse.
« Non, ce n'est pas eux ! Qu'est-ce que je vous avais dit ? Nous avons des patients de groupe sanguin A, et tu lis quoi, sur ces foutus documents ?! » un murmure se fit entendre en guise de réponse avant que l'autre ne reprenne. « Oui, exactement ! Et ce n'est pas du A ! J'ai pourtant été extrêmement clair, non ? Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de ces deux guignols ? » « L'un dans l'autre, maintenant qu'on les a sous la main... Je suggère qu'on continue la procédure. » La voix était froide, tranchante. « Mouais. J'ai un business, moi, et je ne tiens pas à le voir réduit en fumée par des erreurs de calculs. Mais soit, c'est vous le conseiller, et jusque là, tout a fonctionné comme sur des roulettes. Je vous fais confiance, dites à Ned de les préparer pour Quatre heures trente. »
Les bruits de pas s'éloignèrent. Je sentis une main se pose au creux de mon cou, sans doute pour prendre le rythme de mon pouls. J'entendis un bruit de scratch : on enlevait le haut de ma robe d'hôpital. Je sentis ensuite la pointe froide d'un objet venir effleurer ma peau en plusieurs endroits précis. J'eus alors la désagréable sensation qu'on marquait mon corps dans l'intention de me découper. Les divers scénarios qui se mirent à germer au fond de mon crâne ne me plaisaient guère. Je fis de mon mieux pour garder une respiration régulière. Je n'avais pas envie que l'on doute de mon faux état de sommeil par dessus le marché.
Quelques minutes plus tard – interminables minutes –, la porte claqua. Je rouvris lentement les yeux et tournai la tête vers mon congénère prisonnier qui, lui aussi, avait été marqué. Je grimaçai. Il s'agissait bel et bien de ce que je redoutais : on nous marquait dans l'intention de nous opérer. Ne panique pas Banner, ne panique pas. Même si une grosse colère serait bienvenue, tu ne peux pas te permettre de faire des dégâts collatéraux. Respire. Bien. Il devait forcément y avoir une solution.... Mais laquelle ?
Sujet: Re: Six feet under. | Yanaël. [DÉFI 5] Mer 20 Avr - 23:00
Six feet under Ft. Bruce
ONE BY ONE. HOLLOW HEROES SEPARATE. AS THEY RUN. YOU'RE SO COLD. KEEP YOUR HAND IN MINE. WISE MEN WONDER WHILE STRONG MEN DIE.
New-York, La Grosse Pomme. Une ville qui ne pouvait pas passée inaperçue avec ses grattes ciels, ses buildings de métal imposants. Au milieu de cette forêt de fer et de béton, tu n’étais rien d’autre qu’une vulgaire petite fourmi. Caché sous tes habits noirs, qui te permettaient de masquer ton visage grâce à la capuche et tes tatouages par les manches longues, tu arpentais les rues de la ville, la découvrant. Combien d’endroit comme celui-ci t’avaient-ils servit de planque ? Tu l’ignorais entièrement. Depuis presque dix ans maintenant, tu fuyais les forces de l’ordre. Après tout, le fugitif que tu étais se trouvait toujours sur les affiches, toujours traqué.
Aujourd’hui, cela faisait seulement quatre heures que tu étais en ville. La mégapole américaine te semblait fade, sans couleur. Avec son architecture pittoresque, ses immenses panneaux publicitaires, tu avais plus l’impression d’être dans une télévision qu’autre chose. Cependant, ce que tu appréciais tu ne pouvais le trouver que dans ce genre d’endroit. Des égoïstes, tout simplement. Uniquement concentré sur leur petite personne, les hommes et les femmes qui t’entouraient ne se préoccupaient pas de toi, ne t’accordaient même pas un regard de biais. Et puis l’immensité de la ville t’offrait tout un tas de cachettes.
L’odeur des hot-dogs te parvenaient, t’alléchant au plus haut point. Bien qu’il fasse encore presque nuit, tu t’arrêtas pour en acheter un. Ketchup et relish, ainsi que des oignons. Parfois tu avais l’impression d’avoir des goûts de femme enceinte, encore heureux que tu n’étais pas tombé sur une mutation te permettant de procréer. Tu n’imaginais pas la tête des infirmières et des médecins en voyant un homme perdre les eaux. Quoi que sans doute que cela aurait été préférable à ta pseudo immortalité. Posséder une régénération cellulaire comme la tienne, une malédiction éternelle. Le genre que tu ne souhaitais pas à tes ennemis.
Tu ne t’arrêtas pas pour manger ton hot-dog, le dévorant à peine l’avais-tu acheté, continuant ta marche. Le seul pouvoir que tu appréciais, ta technopathie. Bien que chiante par ses conséquences, elle te permettait tout de même d’avoir un max d’argent sur toi. Ce qui te laissait le droit de te payer un hôtel, certes miteux, mais qui ne posait pas de question. Et aussi t’acheter ce que tu désirais, bien que n’étant pas matérialiste par ta situation actuelle, tu ne te plaindrais pas de manquer de nourritures et de vêtement. Tu avais plus de chance que certains.
Or, en ce jour étrange, tu aurais préféré de loin avoir un don de voyance. Alors que tu sortais d’une ruelle, tournant le dos à une caravane, tu entendis la porte s’ouvrir. Normalement, tu ne baissais pas ta garde, or, aujourd’hui était différent. Tu avais laissé tes deux lames à ta chambre de motel, ne prenant avec toi que ton canif au cas où. Tu sentis une piqure dans ton cou et ton premier réflexe fut de te retourner, mais le noir t’envahis. Tu sentis tes jambes t’abandonner, ces traitresses, et puis ton corps percuter le sol de béton.
La première fois que tu te réveillas, se fut dans une camionnette. Tu sentais le sol vrombir sous ton corps, les liens t’attachants te coupant presque la respiration. La bouche pâteuse, tu sentais ton sang chauffer dans tes veines, tes forces êtres faibles. Clairement, ton corps était en train de combattre quelque chose, mais quoi ? Tu entendis une voix qui te sembla étouffée et lointaine avant qu’une nouvelle piqure te soie administrée. Tu grognas et sombras de nouveau dans l’inconscient. Tu ne faisais aucun rêve, comme quoi la drogue que l’on t’avait donnée était puissante.
Lorsque tu t’éveillas la seconde fois, ce fut encore plus dans les brumes. Combien de temps avais-tu dormis ? Tu l’ignorais, mais tu avais carrément la tête dans le cul, ton esprit dans le cirage, comme si tu avais pris une cuite de trop. La bouche pâteuse, tu avais envie de vomir ton dernier repas. Allongé sur quelque chose de froid, tu te focalisas dessus avant de te mordre violement la langue. La douleur et le goût du sang achevèrent de t’éveiller. Tes yeux d’azurs s’ouvrirent d’un seul coup, aveuglé que tu fus, tu les refermas. Faisant un décompte jusqu’à vingt, tu les rouvris plus lentement.
La première chose à la quel tu pensas fut; glauque. Oh, certes, tu avais vu et fait pire, cependant la pièce ne t’inspirait pas confiance. Loin d’avoir peur, de toute façon impossible de te tuer, tu ne pus retenir un bâillement. Foutu merde dans ton sang, tu allais sans doute sommeiller encore une demi-heure bientôt. Cependant, avant de t’endormir naturellement, tu pus réaliser que tu étais seul. Sous tes yeux bleus, la dernière image que tu eu était un cœur battant artificiellement dans un contenant de plastique. Le tien ? Non, impossible. Tu dormirais profondément pour plusieurs jours.
Quand finalement tu t’éveillas enfin, des voix te parvinrent, disant que vous n’étiez pas les bons. Tu tiquas, ainsi il y avait quelqu’un d’autre avec toi ? Tu faillis soupirer en attendant les mecs dirent que tu n’étais pas A… en effet, tu étais du groupe sanguin le plus rare ! En plus d’être maudit, tu avais hérité de cette merde. Que dire de plus ? Tu fis semblant de dormir, pas difficile en étant toujours à moitié dans le cirage. Néanmoins, tu finis par entrouvrir un œil en attenant ton homologue de situation merdique parler.
Tournant lentement la tête vers lui, tu réalisas que vous étiez tous les deux attachés. Génial, tout cela allait finir dans une séance de BDSM ?
- « Comment ne pas l’être avec le bouquant qu’ils font ? » murmuras-tu en bâillant silencieusement. « T’es qui ? » Tu espérais silencieusement que ce type ne serait pas de la police, sinon tu étais encore plus dans la merde. Redressant la tête, tu regardas les liens. « Eh merde… Je ne peux pas atteindre mon canif attaché comme ça. T’as un truc pour nous détacher avant que ces types nous éviscèrent complètement ? Pas que chez moi ça repoussera pas, mais disons que je ne tiens pas à passer les prochains moi dans les bras de Morphée… »
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