Sujet: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Ven 15 Avr - 0:26
L’amour est un bien étrange sentiment. Il crée en nous des sensations uniques et pourtant si caractéristiques. Une dévotion et une affection indescriptible nous attache à un autre être que nous. Notre centre de gravité s’agrandit pour accueillir un deuxième protagoniste. Un être qui n’est pas lié à nous par le sang ou par l’amitié. Comme c’est étrange. On ne peut ressentir d’aucune autre manière cette impression. Pas même avec notre propre famille. C’est tellement plus que ça. L’être aimé a une telle importance à nos yeux. Notre corps réalise qu’il n’est plus seul. Il y a quelqu’un d’autre. La transition est parfois désastreuse. Une personne trop indépendante pourrait voir ce changement d’état comme une menace pour elle-même. Une personne qui au contraire est dépendante, s’accrocherait à ce nouveau venu beaucoup trop fortement. La chute n’en ai que plus brutale et se relever est difficile pour l’estime. Aimer, c’est un saut dans le vide. Se lancer est toujours terrifiant, on a l’impression de faire la plus grosse erreur de notre existence en voyant le sol se rapprocher dangereusement. Sauf qu’alors on réalise qu’on a un parachute. On l’ouvre et on se sent planer, léger au dessus de toutes nos peurs initiales. Avec un peu de chance le parachute tiendra jusqu’à l’atterrissage. Il faut avoir confiance en la solidité de notre parachute et avoir confiance en nos mains qui s’y accroche. Je n’ai pas eu à faire le grand saut souvent. Une seule fois à vrai dire. Et je me suis cassé la gueule en tombant au sol. Mon parachute s’est percé à mi-chemin et peu importe à quel point je m’accrochais au cordage et je tentais de ralentir ma chute, je n’ai jamais réussi à reprendre le contrôle. Mon corps tout entier à encaisser le choc. Lentement, j’ai cicatrisé. D’abord mes muscles, ensuite ma tête. Je me suis fais une raison et j’ai avancé. Le problème, c’était mon cœur. Il a été le dernier à guérir et je sais depuis pourquoi. Il s’agissait de mon premier amour. Un amour fort, aveugle et impulsif. Un amour qui n’avait pas de réel avenir, mais qui représentait l’espoir de la nouveauté. Il était évident que ce premier saut dans le vide était casse-gueule. Je le sentais au fond de moi en m’approchant du rebord du ravin. Pourtant, je me suis lancé malgré tout. Dire que je regrette serait un peu fort. Mais dire que je reproduirais la même erreur si c’était à refaire, se serait mentir. Si je le pouvais, je m’épargnerais la peine et les souffrances de cette chute. Contrairement à certaines personnes, cela ne m’empêchera pas de replonger si l’occasion se présente à moi. Parce que l’impression de la chute, la sensation d’être vivant que cela procure, voilà ce qui me manque d’être aimé.
Après ma rencontre avec Steven Rogers et Samuel Wilson, j’ai quitté New-York. Y rester aurait été trop risqué vue les circonstances. Je ne pense pas que les autorités en ont réellement après moi. Je pense que ce sont les deux Avengers qui sont d’abord et avant tout dans leur mire. Que je me sois retrouvé à leurs côtés au moment de la tentative du SWAT pour les capturer n’est qu’une vulgaire coïncidence. Toutefois, j’ai suivis le conseil de Captain America et je n’ai pas pris de chance, quittant cette ville pour rentrer chez moi à Foxborough. Toutefois, je décide de modifier mon trajet habituel. Au lieu de me rendre directement à Boston, je m’enfonce dans l’État de New-York pour brouiller les pistes. Je commence par passer une journée dans les Hamptons où j’y dors. Par la suite, je me dirige vers le Comté de Westchester où je me trouve présentement. Je me suis arrêté dans un parc comme n’importe quel autre dans cette région. Il y a beaucoup d’espaces verts ce qui contraste énormément avec le métal et le béton de la grande ville tout proche. J’aime bien cette nature. Je m’y sens comme bercé par un calme que le vent et les odeurs accentuent. Je suis réellement bien. À un tel point que j’en oubli ma fuite. Je dois rentrer chez moi d’ici deux jours pour retourner au travail. Il est aussi important de retrouver ma maison pour mettre un terme à ces vacances mouvementées. Je ne me sens pourtant pas pressé par le temps. Peut-être parce que je suis envoûté par ce paysage ou bien simplement parce que je n’ai pas envie de me dépêcher de rentrer. De retomber dans une routine que je connais si bien à présent. Je ne peux pourtant pas déroger à mes responsabilités. J’en ai conscience, même en laissant le soleil me réchauffer doucement. Je ne compte pas trainer très longtemps. Je désire simplement profiter de ces derniers moments de liberté que je comptais avec regret dans le temps où la fin de l’été s’imposait à mon esprit d’étudiant. J’ai ce même sentiment nostalgique présentement. Un soupire accompagne mes pensées.
En relevant la tête, je constate une silhouette enrobée par la lumière. Ses cheveux blonds rayonnent comme d’eux-mêmes et ses épaules sont baignés de soleil. Je m’attarde à cette vision qui me semble si belle en cet instant. Il s’agit d’une jeune femme magnifique qui progresse dans ma direction. Comme je suis dans le chemin piétonnier, assis à un banc, il n’est pas étonnant que ces pas suivent la route toute tracée. Je ne peux m’empêcher toutefois de me dire qu’elle vient vers moi. Lorsqu’elle passe devant moi, je baisse la tête. Je ne souhaite pas l’effrayer avec mon regard scrutateur. Je regrette toutefois ce geste. Si nos yeux s’étaient croisés, m’aurait-elle adressé un sourire? Je fixe le sol légèrement humide en me demandant si je fais bien d’avoir ce genre de réflexions. Un coup de vent violent courbe ma posture. Je relève la tête en percevant une agitation devant moi. Un bout de tissu danse un instant avant de s’écraser au sol juste à mes pieds. Je me penche pour le ramasser et reconnais le foulard que portait la jeune femme un instant à peine. En relevant mon regard dans la direction que je l’ai vu prendre, je la constate qui s’approche cette fois véritablement de moi. Pas de doute avec ses yeux bleus sur mon être que je tiens dans la main son foulard fugueur. Je me lève donc du banc et fait à peine trois pas qu’elle me rejoint. Je lui tends le tissu en lui souriant comme je le ferais avec n’importe qui :
-Il n’est pas sale, je l’ai intercepté avant qu’il n’atteigne un trou d’eau, je lui dis sans vraiment réfléchir avant de le faire.
Maintenant que j’ai l’opportunité de la regarder de plus près, je constate à quel point elle est belle. Son visage est si doux, si délicat et pâle. Mes yeux le détail sans que je les contrôle. Je me sens absorbé par la perfection de ses traits et je perçois un instant le précipice se dessiner devant moi. Mon sourire s’agrandit lorsqu’elle saisit le foulard. L’image est encore trop floue pour que je me jette dans le vide. Toutefois, quelque chose me dit que cette vision ne disparaîtra pas. Elle s’éclaircit déjà à chaque nouvelle seconde que je passe à l’admirer. Serais-ce possible qu’elle représente ce nouvel espoir pour moi? Comme quoi un simple coup de vent peut complètement changer les choses.
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Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Dim 24 Avr - 15:33
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Elle reposa lentement sa tête contre l'écorce de l'arbre, laissant la chaleur du soleil qui filtrait à travers le feuillage réchauffait la peau blanche de ses bras. Comme toujours, le parc était peu fréquenté, et lui permettait de s'isoler pour penser, loin des autres et de leur agitation. L'Amérique était décidément bien différente de l'Europe. A cette pensée, elle soupira un peu, et laissa reposer son menton sur ses genoux. Elle devait se l'avouer, elle était un peu mélancolique. Le calme de la nature, la vraie, lui manquait. Le silence des forêts du Nord. Le ciel continuellement bleu. Les aurores boréales, rares, mais qui toujours la faisaient rêver. Elle fut tirée de sa rêverie par le chant des oiseaux qui s'étaient posés dans une branche plus haute que la sienne. Oui, Alva, mutante non-recensée, aimait grimper aux arbres, même à l'âge de 22 ans. Se rapprocher du ciel. Par jeu, elle commença à leur répondre en sifflant, avant de soupirer à nouveau. Elle avait toujours eu du mal à se concentrer longtemps sur une seule chose. TDAH, ou Trouble de l'Attention avec Hyperactivité. Ce qui contrastait avec sa nature impassible. Elle avait simplement dû apprendre à camoufler et à enterrer profondément ses envies de gigoter, jusqu'au moment où elle ne tenait plus, et courait se réfugier dans la nature. Comme maintenant. Seulement, à présent, elle n'avait plus de comptes à rendre à personne. Enfin, sauf si elle disparaissait pour très longtemps, dans ce cas elle se ferait remonter les bretelles à l'Institut. Mais elle n'avait ni parents ni grands-parents pour garder un œil sur elle. Et après quelques années passées à se débrouiller par elle-même, elle avait eu du mal à se réhabituer à avoir une autorité au-dessus d'elle, ou même des gens qui se soucieraient de savoir si elle serait toujours en vie le lendemain matin. Ce n'était pas un mauvais sentiment, au contraire, mais on pouvait vite y devenir accro. Elle décida de descendre précautionneusement de l'arbre, et se mit à marcher sur le chemin de gravier, enfonçant les mains dans les poches de sa veste. Elle réalisa qu'elle n'avait jamais été amoureuse. Jamais. Ce sentiment lui avait été étranger toute sa vie. Sauf ce petit quelque chose qu'elle avait cru ressentir pour Sig, mais ce n'était rien. A présent, ça n'était plus rien. Elle ne savait pas ce que son amie était devenue, et quelque part, elle s'en moquait. Toujours était qu'elle n'avait jamais laissé quelqu'un s'approcher assez près de son cœur pour qu'elle en tombe amoureuse. Elle n'était tombée amoureuse dans aucune langue, et ce n'était pas dans ses projets. Elle ne cherchait pas son autre moitié, parce qu'elle n'était la moitié de rien. Elle était une personne entière, et elle n'avait besoin de... Le foulard qu'elle portait au cou s'envola soudainement dans une bourrasque qu'elle n'avait pas senti venir. "Fæn !" murmura-t-elle. Elle se retourna pour chercher du regard où ce maudit foulard avait bien pu s'envoler, quand son regard s'arrêta sur l'homme qui s'était penché pour le ramasser. Perdue dans ses pensées, elle ne l'avait même pas remarqué, assis silencieusement sur un banc. Elle profita du fait que son regard soit dirigé vers le sol pour l'observer plus en détail. Il lui paraissait grand, bien bâti, avec des cheveux bruns, et la peau assez mate, en tout cas plus que la sienne, ce qui n'était pas très compliqué. Sa peau semblait capter les rayons du soleil. Elle resta paralysée en le voyant, ayant l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais sans en être certaine. Jusqu'à ce qu'elle mette le doigt sur ce qui la gênait. Il ressemblait un peu à ce que Joachim aurait pu devenir si il n'était pas mort à 17 ans. Elle secoua la tête, chassant l'idée de son esprit. Impossible. "Il n’est pas sale, je l’ai intercepté avant qu’il n’atteigne un trou d’eau." lui dit-il, souriant. Elle cligna plusieurs fois des yeux, avant de reprendre ses esprits, et de saisir délicatement le foulard. Elle effleura par erreur ses doigts, et sentit une petite décharge d'électricité statique, ce qui lui fit retirer sa main plus brutalement qu'elle ne l'aurait voulu. Consciente qu'elle avait probablement l'air d'une folle, avec ses cheveux ébouriffés, ses grands yeux bleus délavés et ses manières étranges. Elle esquissa un sourire, et voulut le remercier, mais elle était tellement déstabilisée qu'elle en perdit son anglais : "Takk... Jeg betyr... Fæn ! Merci beaucoup." Quand elle arriva enfin à repasser à l'anglais, elle eut un accent norvégien qu'elle n'avait jamais eu. Elle eut envie de se frapper. Pas capable de parler, alors que sa voix était son seul pouvoir. "Merci," répéta-t-elle, "Je peux vraiment être distraite parfois, excusez-moi." Enfin, elle ne l'avait pas vouvoyé, puisque cela n'existait pas en anglais, malheureusement, mais elle l'avait pensé très fort.
Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Dim 24 Avr - 17:15
Cette jeune femme est vraiment très belle. Mes yeux ne se lassent pas de l’admirer. Ma tête me dit d’arrêter pourtant. Que c’est inapproprié de fixer ainsi les gens, qu’on les connaît ou pas. Sauf que je ne parviens pas à m’ordonner de détourner le regard. De même bifurquer ailleurs. Et c’est vraiment très étrange tout cela. Une force plus puissante que ma volonté contrôle mes actes en ce moment. Même si ça devrait m’inquiéter, je me sens bien dans cette position. J’aime avoir l’opportunité de graver son visage dans ma mémoire. Ça me semble même une nécessité tellement cette rencontre est fortuite. Je sens que je pourrais la perdre à tout instant. Qu’en un battement de cils, elle reparte d’où elle vient et que jamais je ne puisse la recroiser un jour. Je m’accroche donc à cette opportunité de la voir. Espérant dans un coin de ma tête que cette rencontre perdure longtemps.
Elle saisit le foulard et frôle l’un de mes doigts. Une décharge électrique nous traverse et elle retire sa main brusquement. Je sursaute également, mais laissant échappé un petit rire par la suite. Ce n’est rien de bien grave, juste un peu d’électricité statique. Elle semble toutefois déstabilisée par le phénomène ou par autre chose. Elle commence alors à s’exprimer en une autre langue qui m’est inconnue et j’en suis désarçonné. Comprend-t-elle seulement l’anglais? Je n’ai pas le temps de m’en soucier puisqu’elle termine sa phrase par un remerciement que je saisis très bien malgré son accent. Mon sourire s’agrandit alors. Le geste a été tout naturel, elle n’a pas à me remercier pour si peu. Sauf qu’elle reprend, cette fois en atténuant l’accent de sa diction. Sa prononciation des mots continue tout de même à me fasciner. Je me demande de quel pays elle peut venir pour avoir un parler aussi charmant. Elle m’informe qu’elle est parfois vraiment distraite et termine en s’excusant. Voilà le genre de réplique que j’ai l’habitude de dire moi-même, étant un tel distrait dans la vie. Je laisse n’importe quel bruit ou détail me faire perdre ma concentration. Quelques fois je me demande vraiment comment j’ai réussi à terminer l’université avec une incompétence aussi flagrante à écouter un professeur.
-Ne vous excusez pas voyons, ce sont des choses qui arrive. Et puis, je vous comprends à ce niveau-là, je suis très facile à déconcentrer.
Je dis cela en souriant puisque j’ai appris à accepter comment je suis. Peut-être que c’est un déficit de l’attention, je ne sais pas puisqu’on ne m’a jamais diagnostiqué comme tel. Mais les symptômes sont parlants. Je suis donc le mieux placé pour comprendre ce genre de phénomène et comment ça peut vous pourrir la vie quelques fois. Il y a beaucoup trop d’exemples qui se bousculent dans ma tête pour en nommer un seul, mais disons seulement que lorsque j’étais enfant je suis déjà rentré dans un mur de plein fouet une fois parce que je me suis laissé distraire par quelque chose. Je n’ai pas eu le nez cassé, mais j’ai saigné et j’ai pleuré. Mon plus grand frère s’est moqué de moi, je me souviens très bien. Ce n’est pas un souvenir agréable.
-Quelle langue avez-vous utilisez au juste? Je demande en faisant référence à ses paroles autres que l’anglais. Je ne la connais pas, mais elle est très belle.
Je pose la question parce que je trouvais que cette langue sonnait agréable à mon oreille et je voulais lui souligner. Peut-être est-ce la voix de la jeune femme qui l’embellie au point que je trouve ce langage magnifique. Ou bien c’est simplement parce que c’est une langue chantée plaisante à n’importe quelle oreille étrangère. Je ne saurais dire. Cela m’intrigue, voilà qui est certain. Comme son premier réflexe a été de parler en cette langue, cela me confirme également d’une certaine manière qu’elle n’est pas une américaine native. En apprendre plus sur elle est comme devenu une évidence pour moi alors que mes yeux poursuivent leur exploration de ses traits. Elle ne le verra peut-être pas du même avis, me prenant pour un homme trop curieux. Nous sommes deux inconnus après tout, rien ne nous oblige à converser plus longtemps. Mais justement, j’ai envi de briser cette réalité et que nous ne soyons plus étranger l’un à l’autre. Est-ce irréaliste?
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Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Jeu 5 Mai - 18:10
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Elle se sentit vraiment idiote. Mélanger ses mots, mélanger ses langues, mélanger ses facettes et ses identités, des erreurs qu'elle avait jurer ne plus commettre si elle voulait rester anonyme. Elle paraissait toujours étrange à ces Américains monolingues, mono-culturels. Elle aurait voulu que tout redevienne comme avant. Seulement voilà, c'était impossible, et il fallait absolument qu'elle cesse de vivre dans le passé. Et le présent, pour le moment, c'était ce beau et charismatique inconnu qui la scrutait minutieusement. "Ne vous excusez pas voyons, ce sont des choses qui arrive. Et puis, je vous comprends à ce niveau-là, je suis très facile à déconcentrer." Il sourit, et Alva sent une pression quitter ses épaules. Il ne se formalise pas de son comportement étrange. A moins que... "Quelle langue avez-vous utilisez au juste? Je ne la connais pas, mais elle est très belle." Non, tout allait bien. Il était simplement curieux. Elle rougit un peu du compliment, parce qu'on ne cessait jamais d'être fière de ses origines et de sa culture. Même si elle l'avait quitté depuis plusieurs années, Alva n'avait jamais cessé de chérir son pays, le berceau de son enfance et de ses plus beaux souvenirs. "C'est... c'est du norvégien, normal que vous ne l'ayez jamais entendue. Et merci. Pour avoir dit qu'elle était belle, je veux dire." Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, vu ce qu'elle avait dit en norvégien. Les quelques mots qu'elle avait prononcés signifiaient simplement "Merci. Je veux dire... Merde". Rien de très poétique. Mais c'est vrai qu'elle avait souvent entendu dire que le norvégien était une belle langue, parce qu'elle "chantait" à l'oreille des étrangers. Pour elle, c'était différent. Le norvégien était sa langue maternelle, celle qui parlait à son cœur. Ses sentiments les plus forts avaient été causés par des mots prononcés en norvégien. Cette langue la ramenait à son enfance, au sourire de sa mère, aux larmes de ses grands-parents en apprenant sa mort. Chaque mot prononcé en norvégien avait plus de sens, plus de portée, que tous les autres ensemble. Sa langue aurait toujours une place spéciale dans son cœur. Mais à force de rester debout, ses jambes commençaient à fatiguer et elle fit signe à l'homme d'aller s'asseoir sur le banc. Elle avait remarqué sa façon de la dévisager, et elle était intriguée. pourquoi s'intéressait-il à elle ? Il lui semblait dans son regard qu'il la trouvait belle, mais elle ne pouvait pas en être sûre et certaine. Mais avant de se diriger vers le banc, elle s'avança plus près de lui, et lui tendit la main: "Je m'appelle... je m'appelle Alva." Elle aurait soudainement voulu se maudire. Sortir son véritable prénom, sans connaître son interlocuteur, c'était stupide. Elle ne le faisait jamais. Au début, elle ne l'avait même pas révélé au Professeur Xavier, pourtant digne de confiance. Elle fut prise d'un horrible doute. Et si il faisait partie des services secrets ? Et qu'elle était recherchée ? Elle devait être prête à affronter cette éventualité. Pourtant, quelque chose la forçait à être honnête avec cet homme dont elle ne connaissait pas le nom. Quand soudain elle eut une idée. Elle s'assit tranquillement sur le banc. "Alors, dites-moi quel est votre nom." Une phrase innocente. mais pleine de sens pour elle. Ses yeux s'éclaircirent imperceptiblement, et sa voix suivit son chemin jusqu'à l'oreille de l'homme. Elle n'avait qu'à laisser son pouvoir agir, et elle saurait précisément qui était cet homme.
Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Ven 6 Mai - 3:38
À nouveau, mon sourire se fit tout grand lorsqu'elle me révéla le nom de la langue qu'elle a utilisé instinctivement il y a un instant. Je suis soudain curieux d'en entendre plus. De voir jusqu'où la beauté ressentie dans cette langue va. Sauf que je ne peux pas lui demander une telle chose. Si elle s'exprime davantage en Norvégien, je ne vais rien y comprendre. Je choisis donc de taire ce désir, gardant secrètement espoir qu'elle s'échappe à nouveau devant moi et que d'autres mots chantés de cette façon me soit révélés. Je souris également en réponse à son merci. J'ai fais ce commentaire parce que je pensais vraiment que la langue utilisée m'était agréable. Je n'avais aucune intention de reconnaissance. Toutefois, ça me fait chaud que cœur que je lui ai fais plaisir du coup. Elle m'indique alors le banc sur lequel j'étais assis il n'y a pas si longtemps. Pourquoi pas. Je la rejoins dans son mouvement de nous en approcher. Toutefois, je m'arrête lorsqu'elle se tourne vers moi et me tend une main très formellement. Elle m'apprend que son nom est Alva. Un prénom que je n'avais jamais entendu avant. Probablement du Norvégien également. Je me demande ce qu'il peut bien signifier, si effectivement il a une signification particulière en sa langue.
Je saisis tout bonnement sa main tendu en ma direction et je la regarde, ouvrant la bouche pour me nommer moi-même. Hors, quelque chose m'arrête. Je ne comprends pas immédiatement ce que c'est. En fait, je ne réfléchis plus vraiment. Je ne la vois plus devant moi. Je ne sens plus sa main dans la mienne. En tournant la tête, je la retrouve. Elle a prit place sur le banc, mais moi je suis demeuré debout. Pourquoi? Je suis comme dans l'attente de quelque chose. Sauf que je n'ai pas la moindre idée de quoi. Je vois ses lèvres se mouvoir et je les regarde en saisissant ce qu'elle m'ordonne. Même si j'aurais pu juré que mes oreilles ne perçoivent plus aucun son soudainement, mon cerveau saisit instantanément le message. Je ressens le besoin impératif de lui révéler mon identité. Sans la moindre hésitation, ma bouche prononce les deux mots :
-Alek Young.
Ma réponse résonne sourdement à mes oreilles. Je reste inexpressif les secondes qui suivent avant de retrouver mes esprits. Je constate alors que je suis debout et elle non. Je m'empresse donc de la rejoindre. Elle a du prendre place sur le banc il y a peine une seconde puisque je ne l'ai pas vu faire. Je recommence à lui sourire. Il me semble que je ne me suis pas présenté, du moins, je n'en ai pas le souvenir en lui ayant serré si brièvement la main :
-Je suis Alek. Enchanté, Alva.
Le vent s'agite de nouveau et je lève les yeux pour observer les branches se mouvoir furieusement sous l'agitation de l'air. Le temps n'est pas friquet pour autant. Un peu, mais c'est supportable. Je ramène mon attention sur Alva quelques instants après une inspection des alentours. Elle est toujours aussi belle et rayonnante à mes yeux. Ça me fait plaisir qu'elle accepte de bien vouloir passer un peu de temps avec moi. La compagnie des gens me manque depuis un certain temps. Je me sens souvent seul dans ma maison de Foxborough. Même entouré de gens, je ne cesse d'avoir ce sentiment que je suis pourtant sans réelle compagnie. Alva me semble une femme douce et gentille à première vue. Un peu gênée et maladroite, mais je ne lui en veux absolument pas. Ça lui donne même un certain charme qui incite mon sourire à ne jamais quitter mon visage. Étrange d'être si à l'aise avec une parfaite inconnue. Justement, j'ai envie d'en apprendre plus à son sujet, si elle me le permet bien sûr. Je ne lui en voudrais pas si elle n'entre pas dans des détails personnels. Mais quelques simples informations supplémentaires sur elle suffirait à faire mon bonheur :
-Vous êtes Norvégienne donc? Je lui demande. Vous êtes ici en vacances?
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Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Sam 14 Mai - 15:08
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"Alek Young." Sa voix résonna dans le parc dont le silence devint soudain assourdissant. Elle voyait dans ses yeux que son don avait fonctionné, à nouveau. Puis suivit un moment de désorientation. Cela pouvait arriver. Les gens réagissaient tous différemment à la perte de leur volonté. "Je suis Alek. Enchanté, Alva." Elle se retint de lever un sourcil. Il n'avait pas réalisé qu'il avait parlé, et avait oublié ? Ça, ça n'était pas arrivé souvent à Alva. Mais après tout, son pouvoir évoluait sans cesse. Elle chassa la pensée, et reporta son attention sur Alek, qui s'assit à côté d'elle, laissant tout de même un espace entre eux. Elle ne détestait pas la promiscuité avec autrui, cela la mettait seulement mal à l'aise, tant qu'elle ne les connaissait pas bien. La reine des glaces. Qu'est-ce qui lui arrivait tout à coup ? Ce n'était pas son habitude de parler à des étrangers comme ça. Ce n'était pas son habitude de parler tout court. Alva avait toujours été une fille un peu réservée, distante. Oui, elle avait eu sa période populaire, où elle était plus ou moins au centre de l'attention, mais elle était passée maître dans l'art de paraître dire beaucoup alors qu'elle ne disait pas grand chose. "Vous êtes Norvégienne donc? Je lui demande. Vous êtes ici en vacances?" Elle ne put s'empêcher de rire, un rire pur et vrai. Ce rire qu'elle n'avait pas fait entendre depuis longtemps. De même qu'elle ne parlait pas tant que ça, elle n'exprimait pas non plus ses émotions. Du moins, pas de manière ostentatoire. Ne pas attirer l'attention sur elle. Ne pas sortir du lot. rester anonyme. Pour vivre mieux, vivons cacher. Elle ressentait presque physiquement le besoin de dire la vérité, de parler, sans conséquences. Elle ne le reverrait probablement jamais, grands comme étaient les Etats-Unis. Et puis, elle pouvait encore bouger, partir, découvrir le reste du monde. Elle pouvait essayer de disséminer le secret qu'était Alva Eiriksdotter à travers le monde, en commençant par Alek Young. Savoir que quelqu'un saurait la vérité. Un fragment de la vérité. Imaginer qu'on se souviendrait d'elle. C'était un sentiment réconfortant. "Oui, je suis norvégienne. Mais je ne suis pas en vacances. Ou alors... de très longues vacances..." Elle s'interrompit. De très longues vacances ? Difficile de faire plus loin de la vérité de ce qu'elle avait vécu. Elle avait été en cavale, arrêtée par la police, elle avait "emprunté" des choses sans les rendre, elle avait sauvé la vie de civiles anonymes, elle avait tabassé des gens. Elle avait vécu. "Ca fait longtemps que j'ai quitté la Norvège. Je vis dans une sorte de pensionnat, ici dans le Compté de Westchester depuis plusieurs années." Un petit indice qu'un mutant saisirait directement. Presque tous connaissaient l'existence et l'adresse de l'Institut Xavier. Il y avait peu de chances qu'Alek en soit un, mais elle pouvait toujours tenter ses chance. Elle se cala plus confortablement contre le dossier du banc, allongeant ses jambes, et s'étirant les bras. Elle restait tout de même sur ses gardes. Le vent se mit à souffler dans les branches des arbres, le bruissement des feuilles créant une mélodie à ses oreilles. Elle fixa son regard au-delà de l'horizon avant de reprendre: "Et vous, vous êtes de l'état de New-York ?"
Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Sam 14 Mai - 22:49
Son rire a pour effet d’alléger mon cœur. Il est toutefois si surprenant, si spontané que je ne parviens qu’à sourire. Habituellement, je suis réceptif à ce genre de chose. J’ai le rire facile et je réponds tel un écho à une personne rieuse. Mais cette fois, je me suis laissé distraire et je n’ai pu y répondre qu’avec un sourire. Ce n’est pas plus mal. De la sorte, j’ai pu observer sa réaction pleinement et me laisser surprendre par l’authenticité de son rire. Je me sens bien de la voir ainsi plus à l’aise. Suffisamment du moins pour adopter des réactions naturelles en ma présence, comme ce rire. Elle me révèle alors qu’elle est effectivement Norvégienne. De plus, comme je le pensais, elle n’est pas ici en vacances. D’après ce que je comprends, elle a élu domicile aux États-Unis. Ce n’est pas une mauvaise chose. Sauf que son réflexe de parler sa langue maternelle me revient à l’esprit. Sa culture est encore profondément ancrée en elle. Aucune raison pour qu’elle disparaisse avec un simple déménagement. Toutefois, les gens qui résident longtemps à un endroit finissent par adoptés ou du moins saisir les mœurs et coutumes du lieu en question. Alva n’est donc peut-être pas encore habitué aux Américains. Ou bien je me fourvoie et me répondre en Norvégien n’a été qu’une réaction de surprise. Ce que je peux comprendre. Certaines habitudes sont dures à perdre. Elle m’apprend ensuite qu’elle vit non loin d’ici dans une sorte de pensionnat. Tout de suite, je me rappelle d’un détail concernant l’endroit où je me trouve. Le Comté de Westchester accueil l’Institut Xavier, il me semble. Ferait-elle référence à cela? Elle ne l’a pas explicitement nommé. Toutefois, je peux comprendre qu’elle cache son identité mutante avec la plus récente loi. Je suis bien placé pour saisir ce que le gouvernement est capable de faire contre ceux qui leur résiste. J’ai entendu parler de l’Institut Xavier entre les branches. Personne n’est encore venu me proposer de m’y joindre. Je connais quelques individus qui y sont liés par contre. Il y a toujours cette possibilité qu’un jour on m’en fasse la proposition et ce jour là, je ne saurais quoi dire. Si on me le proposait maintenant, je refuserais fort probablement, en raison de mon nouveau statut de fugitif. D’ailleurs, je n’agis absolument pas comme un en ce moment. Je prends le tout très relaxe, me permettant de m’arrêter pour parler à une jolie fille. L’urgence de la situation n’a plus sa place dans mon esprit et pourtant elle le devrait. Je me remets droit et la regarde un instant :
-Oui, je connais ce pensionnat. On m’en a déjà parlé.
Je ne sais pas vraiment quoi lui dire de plus. Dois-je en conclure qu’elle est mutante? Ça non plus elle ne me l’a pas dit. Dois-je de mon côté lui apprendre que j’en suis un aussi? Qui doit faire le premier pas? Est-ce vraiment nécessaire de le faire? Je suis indécis. Sa prochaine question me permet de me reprendre un peu. Je ne suis certes pas originaire de New-York ou de son État. Je suis bel et bien Américain, mais d’un endroit plus à l’est que l’endroit où nous sommes présentement.
-Non, je viens du Maine en fait. Toutefois, j’habite pas très loin de Boston depuis quelques années. Je suis ici parce que je suis en vacances justement.
Ce qui est vrai. Je suis toujours en théorie en vacances même si elles tirent à leur fin. Je n’en ai pas profité. Je n’ai fait que des bêtises. Je me suis fais recensé, d’abord. J’ai traîné dans les rues de New-York. J’ai finis par me faire intercepter par Captain America en personne et les choses ont dégénérés au point que maintenant je suis recherché par le SWAT pour être complice de l’évasion du Avenger. Donc non, je ne pense pas que ce furent de très belles vacances. Sauf que ça, Alva n’a pas à le savoir, je pense. Si un jour nous nous revoyons et bien peut-être qu’elle aura entendu parler de ce qu’on m’accuse et qu’elle sera déçu de moi. Ou pas. La déception implique un certain attachement et des attentes face à une personne. Je connais à peine cette femme, donc comment prétendre qu’elle ressent ce genre de sentiment pour moi. Voilà que je me fais des idées.
-Sauf que je n’ai jamais quitté l’Amérique, je lui révèle. J’aimerais bien visiter l’Europe un jour.
Le vieux continent est une destination parfaitement légitime. Remplis d’histoires et de merveilles. Il est vrai que j’aurais envie d’y faire un tour un jour. Sauf que dans ma situation actuelle, ce n’est peut-être pas souhaitable. Je dois me faire tranquille, éviter d’attirer trop l’attention, le temps que les choses passent. Si elles passent un jour. Ce que je doute. Mes soucies finissent par me rattraper et mes yeux quittent mon interlocutrice pour se perdre dans le vide. Un voile d’anxiété les couvre et je perds momentanément ma joie de vivre. Mon regard est soucieux. Je songe un instant à demander à Alva de l’aide afin de me réfugier à l’Institut Xavier. Sauf que je rejette rapidement cette idée. Avec la puce GPS toujours dans ma nuque, je ne peux pas risquer d’exposer ainsi tous les autres mutants du pensionnat. Je ne suis pas égoïste à ce point. Je ne veux pas non plus mettre inutilement en danger Alva. Ma simple présence à ses côtés est peut-être compromettante pour elle. Faut-il que je reparte alors? Je n’en ai pas envie. Sauf que je n’ose imaginer ce qu’on pourrait lui faire si on la capture à cause de moi.
-Je pense que je devrais y aller, je finis par lui dire en la regardant dans les yeux. C’est compliqué, mais je crois que je ne devrais pas rester aussi près de l’Institut Xavier.
Je me lève, un nœud dans estomac. J’aimerais lui expliquer, mais comment trouver les mots?
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Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Sam 21 Mai - 16:42
hooked on a feeling
"Oui, je connais ce pensionnat. On m’en a déjà parlé." Bingo, il avait mordu à l'hameçon. Elle se retint de se mordre la lève, un des tiques qu'elle avait auparavant, lorsqu'elle arrivait à ses fins. Il en avait entendu parler. Il était donc probablement un mutant. Ou du moins un "super". Car très peu de gens connaissaient ce pensionnat, il restait mystérieux pour beaucoup. "Non, je viens du Maine en fait. Toutefois, j’habite pas très loin de Boston depuis quelques années. Je suis ici parce que je suis en vacances justement." Elle hocha la tête, avant qu'il continue: "Sauf que je n’ai jamais quitté l’Amérique. J’aimerais bien visiter l’Europe un jour." Elle se retint de hausser un sourcil, et resta impassible. Oui, pour elle qui avait sillonné l'Europe, c'était étrange. Ces Américains qui restaient dans leur pays. Evidemment, il était gigantesque, mais la plupart des Européens aimaient partir à l'étranger. Aimaient découvrir d'autres cultures. Enfin, c'était l'impression qu'elle avait eu dans ses 17 ans de vie là-bas. Ce continent qui l'avait vu naître lui manquait terriblement, et elle eut un petit sourire triste, qu'elle ne chercha pas à réprimer. Elle avait l'impression qu'elle pourrait rester assise sur ce banc, à parler avec cet inconnu, pardon, avec Alek, pour toujours. Elle ne s'était pas sentie aussi détendue depuis longtemps. En même temps, en général, sa survie dépendait de sa capacité à réagir vite, la tête froide. Mais ce jour-là, elle pouvait se laisser aller à simplement penser et sourire. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de se poser des questions sur Alek. Elle était comme ça, son esprit était incapable de rester au repos plus de quelques instants. La survie, encore une fois. Si il était bien un mutant, comme elle le pensait, pourquoi ne vivait-il pas à l'Institut ? Elle y vivait depuis plusieurs années, et ne l'avait jamais vu. Il était aussi plus âgé qu'elle, il y avait peut-être été, mais l'avait quitté. Peut-être pour fonder une famille ? Mais elle n'avait jamais entendu parler de lui non plus. Cela la perturbait. L'interrompant dans sa réflexion, Alek Young se leva tout en déclarant : "Je pense que je devrais y aller. C’est compliqué, mais je crois que je ne devrais pas rester aussi près de l’Institut Xavier." Là, elle était prise par surprise. Elle haussa les sourcils. Il paraissait plus que pressé. Elle repassa mentalement ses paroles dans sa tête pour mieux les décrypter. Compliqué ? Était-il en mauvais terme avec le Professeur Xavier, ou un autre responsable à l'Institut. S'était-il attiré des ennuies ? Ou peut-être... Elle se retint de frissonner. Il pouvait être un criminel. Elle se ressaisit rapidement. Elle était parfaitement en mesure de se défendre dans ce cas, vu l'effet qu'avaient ses pouvoirs sur lui. De plus, jusqu'à maintenant, il s'était montré amical, et n'avait pas montré le moindre signe d'animosité. Elle se détendit. Mais elle ne pouvait pas le laisser partir. Elle était bien trop intrigué par cet inconnu-un-peu-connu-désormais qui ne voulait pas rester près de l'Institut Xavier. Alva se leva à la suite d'Alek et, plus par impulsivité que par nécessité, elle attrapa sa main, et le retint avant qu'il ne s'éloigne. Par un petit mouvement du poignet, elle le fit tourner son visage vers elle, et plantant son regard bleu dans le sien, elle articula distinctement : "Explique-moi pourquoi tu ne veux pas rester près de l'Institut." Comme à chaque fois qu'elle utilisait son pouvoir en se concentrant, ses yeux devinrent encore plus claires, la couleur de ses iris se rapprochant de plus en plus du blanc, tout en gardant une teinte bleutée. Sans s'inquiéter du souvenir qu'il en garderait, puisqu'il réagissait à ses pouvoirs en oubliant, elle le fit se rasseoir sur le banc, sans trop le brusquer, avant de reprendre, sans utiliser son pouvoir : "Tu n'as rien à craindre de moi. Enfin, je pense... C'est juste que... Je ne comprends pas pourquoi tu as si peur de rester." Ainsi, en s'expliquant, elle ne passerait pas pour la grande méchante qui usait de ses pouvoirs à tort et à travers.
Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek] Lun 23 Mai - 16:31
Le contact de sa main dans la mienne me fit frissonner. Je me fige un instant dans mon élan. Je baisse les yeux sur nos mains unis. Puis, lorsque finalement je les relève pour apercevoir son visage près du mien, je me sens à nouveau pris d’un grand trouble. Toute mon attention est portée sur ses yeux, puis ses lèvres qui prononcent des mots. Je ne les entends pas à proprement dit, mais je les sens agir sur mon être avec une infinie clarté. Je sais ce qu’elle exige de moi. Une réponse se forme dans mon esprit et je suis incapable de la retenir, aussi dangereuse elle peut être pour moi. Je ne ressens étrangement plus le besoin de lui cacher cette information. Je veux juste lui dire la vérité. Avec une voix dénudée d’émotion, je lui dis tout en regardant dans ses yeux bleus :
-Je suis un mutant recensé recherché pour avoir aidé Captain America et Falcon à fuir les autorités. Je dois me cacher avant que le SWAT ne me localise avec la puce GPS. Si je me retrouve en présence d’autres mutants lorsque cela va arriver, le gouvernement va s’en saisir aussitôt.
Une fois mes explications délivrées, je me sens un peu moins confus. Je retrouve graduellement ma volonté et en clignant des yeux, je réalise que je suis de nouveau sur le banc aux côtés d’Alva. Je ne me souviens pas pourtant d’avoir entrepris ce geste. Je n’ai pas vraiment le temps de m’attarder à cette réflexion puisque sa main toujours dans la mienne me perturbe trop. Je baisse les yeux vers le sol, ignorant comment réagir autrement. Je ne ramène mon attention sur Alva qu’au moment où des paroles sortent de sa bouche. Je suis un peu déboussolé, je dois dire. Elle ne saisit pas mon désir si urgent de partir et je ne le comprends pas moi-même. Sauf que je sais qu’il est né d’un sentiment de la protéger elle et les autres mutants et je n’ai pas pu faire autrement que de m’y sentir immédiatement interpellé. J’ai probablement réagit trop promptement, inquiétant ainsi inutilement la Norvégienne. Sauf que je n’ai pas réussis à me contenir sur le coup, l’urgence de la situation emplissant tout mon être. À présent que je suis de retour sur ce banc et que le contact de la peau d’Alva est toujours présent, il me semble plus sage de ne plus réagir aussi impulsivement à mes craintes.
-Ce n’est pas parce que j’ai peur de toi que j’ai besoin de partir, je lui explique doucement. C’est juste que j’aie peur de te faire du mal avec ma situation actuelle. J’ai des ennuies. Rien qui ne devrait t’inquiéter puisque je vais m’assurer que tu restes en dehors de ça. Je te le promets.
Mes paroles mes semblent peu convaincantes. Peu rassurantes. Elles sont teintées d’énormément d’anxiété et sonnent horribles à mes oreilles. Je persiste par contre à garder un contact visuel avec elle. Je veux qu’elle me fasse confiance et accepte de me laisser m’éloigner. Même si je ne veux pas, il le faudra tôt ou tard. Pour sa propre sécurité. Je ne peux pas l’impliquer égoïstement dans ce conflit juste parce qu’elle me plaint beaucoup. Ce n’est pas juste.
-On peut garder contact, je lui propose en serrant un peu plus fort sa main. Dès que la situation sera rétablir, je te contacterais et je pourrais tout t’expliquer. Mais pour l’instant, j’ai peur pour ta sécurité si je reste.
Mes mots sont un peu mieux, mais demeurent toujours incertains. Une part de moi est en conflit avec l’autre. L’une veut rester et l’autre veut partir. La lutte est féroce. Elle est perceptible non seulement dans ma voix, mais aussi sur mon visage. Je suis déchiré par l’émotion. Je me sens toutefois très faible dans cette situation. Je sais que je vais craquer si elle me demande malgré tout de rester. Un seul mot de sa part et toute cette lutte disparaîtra. Je souhaite toutefois avoir réussi à toucher sa moralité suffisamment pour qu’elle saisisse l’urgence du conflit dans lequel je suis embourbé. J’aimerais tellement qu’il en soit autrement. Que ma liberté soit totale et que je la laisse me conduire à l’Institut Xavier pour enfin visiter les lieux. Qui sait, j’aurais pu réellement m’y plaire et me poser dans ses murs. Cela aurait pu être la famille que je recherche depuis si longtemps. Sauf que ma situation actuelle ne me le permet guère. Qui sait ce qui arrivera aux X-Men si je me retrouve dans leur enceinte et que le gouvernement arrive ainsi à les localiser. Je m’en voudrais toute ma vie pour avoir contribué à les attraper tous. Je m’en voudrais d’autant plus de faire cela à quelqu’un d’aussi cher à mon cœur qu’Alva. Mes yeux se baissent une fois de plus. Je suis à présent incapable de la regarder en face. J’ai trop honte du risque auquel je l’expose.
-Si ils t’attrapent, je m’en voudrais toute ma vie, je murmure alors.
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Sujet: Re: La naissance d'un sentiment [Alva & Alek]