2 AM (Alek & Felicia)

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Je regarde les glaçons fondre dans mon verre tout en frottant machinalement mon avant-bras. Ce truc fait un mal de chien! Il pourrait prévenir lorsqu’ils vous font signer la décharge : « Attention, risque de souffrance atroce si vous grattez le site d’implantation ». Je crois que je vais finir par me faire une infection à force de toucher. Je me force une fois de plus à opter ma main de là et à prendre plutôt mon verre avec. Je porte le contenue froid à mes lèvres en espérant que ça me change les idées.

New-York est une belle ville. Je n’étais jamais venu avant aujourd’hui. En tant que touriste je veux dire. Mais, je ne suis pas là pour rester. Tout est tellement vaste, géant et intimidant. J’ai envi de retrouver le confort et la simplicité de Foxborough. Mais bon, au moins il y a de la vie ici. Ce n’est pas les activités, bars, restaurants et nombreux divertissements qui manquent ici. De quoi ne jamais s’ennuyer. Pourtant, à voir la tête de plusieurs buveurs, cette ville est comme toutes les autres à ce niveau là. C’est triste, je trouve. Ah, mais non! Pourquoi je suis encore après ce foutu bras! S’il y aurait du football à l’immense télévision dans le coin du mur, au moins je pourrais me concentrer là-dessus. Bonne chance pour ne pas que je me réveille en pleine nuit à ma chambre d’hôtel non pas à cause du bruit des voisins, mais parce que je me suis mis le bras en sang. Si seulement mon pouvoir pouvait fonctionner sur moi, ça serait très commode en ce moment. Ce n’est pas la première fois que je dis ça. Je me souviens l’avoir ardemment désiré lorsque je me suis cassé la gueule (et la jambe) en vélo à l’âge de huit ans. Je me suis pris toute une débarque et bon Dieu que j’avais pleuré. Au moins j’avais fais rire mes frères. Mais non, ça ne fonctionne pas comme ça. Mon corps est incompatible avec l’énergie que je produis, je dois absolument la donner aux autres. Aller, juste un peu! Juste pour faire arrêter les démangeaisons! Foutu puce GPS!

Je me commande un deuxième verre pour tenter de faire passer ma frustration avec l’alcool. Ça n’a pas marché très fort jusqu’à maintenant, mais c’est mieux que de ne rien tenter du tout. Je regarde ma montre. Tiens, il est deux heures du matin. Je m’améliore. D’ordinaire je suis déjà crevé à cette là, même lorsqu’on faisait la fête tous ensemble après un match. Une fois, je me suis fais traiter de grand-mère par le coach de 62 ans. Si c’est la puce qui me garde réveillé, voilà déjà un truc positif venant d’elle. À moins que ce ne soit la montée d’adrénaline que j’ai eu quand j’ai aperçu l’aiguille qui servait à l’implanter? Un des deux. La soirée est donc encore jeune avant que je ne tombe par terre. Et à en croire la splendide femme qui viens d’entrer dans le bar, ça va en s’améliorant. Je souris malgré moi.

" Récemment recensé à ce que je vois. "

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J’ai toujours trouvé les blondes attirantes. Je n’ai pas d’explication à cela. Juste que j’aime ce qu’elle dégage. Une confiance à toutes épreuves, je dirais. C’est dur à définir. Celle qui vient d’entrer dans le bar à immédiatement attirer mon regard à cause de ça. Elle a pénétré la pièce comme un rayon de lumière vous crève les yeux entre les rideaux de la chambre le matin. Je me suis retourné par instinct et le spectacle qu’elle m’offre en m’ignorant complètement me fait sourire encore un peu plus bêtement. Je la regarde se déplacer vers une table, attirer par le signe d’une des femmes qui y est assises. À leur excitation, je pourrais en déduire bien des choses, mais tous ces scénarios impliquent de rentrer seul à mon hôtel. Elle ne voudra pas m’accorder la moindre seconde. Je porte donc mon verre à mes lèvres.

Je l’entends avant de remarquer sa présence. Sous l’effet de sa voix, je me retourne sur une femme brune ayant pris place à mon côté et se commandant un verre. Je ne réponds pas au début, parce que je dois rembobiner mon cerveau pour me rappeler ce qu’elle m’a demandé. Je n’ai pas assez bu pour ne plus avoir toute ma tête, je vous rassure. C’est simplement que j’étais distrait et dans ces cas là, il faut éviter de me révéler des confidences importantes parce que je ne vais rien retenir! Par chance, l’écho de sa question me revient sans que j’aie à lui demander de me la répéter. Ça aurait mal paru si je l’avais fait, il me semble. Je réagis alors à ce que sous-entends ces mots. Une légère surprise est lisible sur mes traits. Puis, je me ressaisis pour profiter de cette ouverture sur le sujet :

-Je ne suis pas très discret, c’est vrai. Je dis en la regardant dans les yeux. Mais bon, ce truc essai à tout prix d’être mémorable. Déjà que l’injection est douloureux.

Je prends une gorgée de mon verre, le finissant du coup. Je poursuis par la suite après avoir avalé :

-Et sans anesthésie, en plus. Je suis sur que le gouvernement n’avait plus de budget pour ça. Ou bien il cherche absolument à nous punir d’être nous.

Je fixe le vide à ces dernières paroles. Je me suis longtemps hait parce que je n’étais pas normal comme les autres. Mon pouvoir étant constamment à avoir à l’esprit pour éviter de me rendre malade avec une surdose d’énergie, j’ai passé la majorité de ma vie dans l’angoisse et le stress. Dans la peur aussi. J’avais peur de faire une grave erreur de calcul et de finalement me faire exploser. C’est à force de travailler sur moi que j’ai finis par acquérir ma maîtrise actuelle. Je ne dis pas que j’ai un contrôle parfait! Non, ça ne me sera surement jamais possible. Tout simplement parce que je suis l’esclave de mon pouvoir. Même s’il n’est pas mortel pour les autres (heureusement!), je peux toujours me faire crever si je ne fais pas gaffe. Un enfant de six ans ne devrait pas vivre avec la mort comme meilleure amie. C’est malsain. Je me défige en réalisant que la jeune femme n’est pas partie durant mes brèves rêveries. Je la regarde en souriant chaleureusement :

-Désolé, c’était déprimant ça! Je ris. Je suis Alek.

Je lui tends une main en ne perdant pas une miette de mon sourire. Je n’ai plus une seule pensée pour la blonde assise à la table dans le fond du bar. Malgré ses rires puissants qui résonnent par-dessus les bruits ambiants. Toute mon attention est sur cette femme qui sait pour une raison que j’ignore qui je suis. Oh et l’alcool ne doit pas être à négliger dans cette histoire! Il me donne une assurance que je n’aurais probablement pas eu dans un contexte de sobriété. Voilà un facteur qui ne sera pas à ignorer durant cette conversation.

" Enchantée, moi c'est Felicia. En tout cas, peut être que vous n'auriez pas du vous faire recenser, cela vous aurez éviter des démangeaisons. "

" Ainsi donc vous possédez une capacité bien spécifique Alek ? "

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Le contact de sa peau lorsqu’elle me serre la main me rappelle alors que je n’ai pas relâché d’énergie depuis mon arrivé à New-York. Il y a toujours eu une distraction ou un petit quelque chose qui m’en empêchais. Du genre d’une foule qui me regardait caresser un arbre. L’énergie n’est pas visible à l’œil nu, mais je sais pour me l’avoir fait dire à de nombreuses reprises, que ce n’est pas agréable. Pas douloureux, mais comme un genre de choc électrique qui vous saisit. De ce fait, je ne peux jamais être subtil. Même avec un arbre qui, sous l’effet de ma décharge, va se mettre à pousser d’un coup. C’est minime comme croissance, mais ça agite l’ensemble de la plante et ça attire aussi les soupçons. Tout ça pour dire que oui, j’ai un soucie en ce moment qui ne va devenir dangereux que dans plus ou moins quarante huit heures. Avec de la chance, je vais me trouver un chat errant en rentrant à l’hôtel et je vais pouvoir lui glisser de l’énergie en douce.

Je ris à nouveau lorsqu’elle me dit que je n’aurais pas du me faire recenser, cela m’aurais évité bien des peines. Je tente de focuser sur la première partie de sa phrase, sur son nom. Sauf que l’idée de lui raconter toute la vérité sur l’origine de mon recensement me démange. Je finis par ravaler cette envie et je me concentre de secouer la tête et de lui répondre :

-C’est une longue histoire.

Oui, je sais. Ça ne me protègera pas d’un éventuellement bombardement de questions de sa part. Si elle veut le faire, je vais surement lui donner quelques infos sans grande valeur pour calmer sa curiosité. Mais la vraie raison, ça je ne veux pas la lui dire. J’en suis comme gêné à vrai dire, parce que j’ai peur qu’elle ne comprenne pas. Qu’elle interprète de la faiblesse là où pour moi c’est du courage. Non, ce n’est pas une bonne idée d’aller sur ce terrain là. Pas temps que je n’aurais pas inventé une excuse digne de ce nom à dire à la place.

Je me retourne vers le bar avec l’intension de me commander autre chose. Peut-être un verre moins alcoolisé, juste pour ne pas me ridiculiser devant elle si je me retrouve à danser sur une table à cause de l’effet de l’eau de vie. C’est alors que je fais signe au barman qu’elle me surprend à nouveau. L’homme s’approche et je ne trouve rien de mieux à dire qu’une bière. Il s’en va me la chercher et je me retourne alors vers Felicia. Elle sait pour la puce et est aussi au courant pour le pouvoir qui va avec. Évidemment, puisque c’est dans tous les médias. Mais quand même, j’en suis bouche bée. Je la fixe un moment pour tenter de saisir l’intention derrière sa question. De la simple curiosité, j’imagine. Je souris alors. C’est plus fort que moi. Avant, je n’aurais jamais osé donner la moindre indice de qui je suis réellement. J’ai passé trente ans à le cacher, même à ma famille. Mais à présent, les choses ont changés. Je me suis dévoilé au monde en me faisait implanter ce truc. J’ai supporté le questionnaire d’admission, l’examen physique exigé, les regards méprisant des humains durant tout le processus et finalement l’injection. J’ai accepté tout ça dans le but d’enfin être entièrement moi-même. La question à savoir si je m’accepte plus maintenant et si pour l’instant je regrette mon choix, je ne saurais dire. C’est encore trop tôt j’imagine. Sauf qu’il est l’heure parfaite pour un peu de confidence sur ma mutation :

-On peut dire ça. J’ai la capacité d’agir sur les gens, mais pas que. Je vous en ferais bien une démonstration, mais je ne voudrais pas vous faire peur.

Je reçois ma bière et je donne un généreux pourboire au barman. Il me remercie et je lui fais un signe de la tête comme quoi ça me fait plaisir. Je goûte au liquide ambré et ça me permet de me calmer un peu. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis nerveux d’un coup. Je n’ai jamais agit de la sorte. Offrir de me donner en spectacle pour une jolie dame. Ça me fait transpirer subitement.

" Cela tombe bien, j'aime les longues histoires. "

" Je ne suis pas une femme qui a facilement peur Alek. Vous agissez donc sur les gens, mais de quelle manière, je crains de ne pas avoir pleinement saisie le sens de ces agissements. Mais si vous voulez m'impressionner, peut être pourriez vous tenter d'utiliser votre capacité sur moi effectivement. "

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Elle aime les longues histoires. Est-ce que ça doit vraiment me surprendre? J’aurais du me taire et laisser ça aller, donc je me contente de grimacer. Je ne veux pas la vexer, mais si j’ai à raconter cette histoire, je préfère le faire dans un autre contexte qu’en plein milieu d’un bar à deux heures du matin. Peut-être si nous nous revoyons. Voilà que je recommence à me projeter dans le futur. Rien ne prouve que cette conversation soit concluante au point d’une deuxième rencontre. Ce n’est pas non plus ce que je recherche à tout prix. Ça ne serait pas à rechigner si effectivement il se passe un truc entre nous, mais ce n’est pas le but de mes sourires ou de mes paroles. Je suis juste heureux d’être avec une si belle et si intrigante compagne dans ma beuverie matinale. Très matinale. Je laisse donc couler, beaucoup plus intéressé par son attitude face à mon avertissement. Elle n’a aucune idée de ce que j’arrive à accomplir. Et pourtant, elle affirme ne pas avoir peur et se porte même volontaire. Elle est effectivement d’une bravoure louable. Je lui souris, m’attendant à cette réaction de sa part. Je voulais la rendre curieuse de mon pouvoir, pas lui dire si facilement. En lui faisant vivre l’expérience, je suis sur qu’elle va comprendre pourquoi il était nécessaire de me recenser :

-J’imagine que le meilleur moyen pour vous de saisir mon pourvoir, c’est d’effectivement vous le faire vivre.

Je lui tends une main. Je ne la force pas, sachant que plusieurs personnes détestent les contacts physiques surprises. Mon pouvoir ne fonctionne que via un touché de ma part. Il n’est pas nécessaire d’avoir un peau à peau, l’énergie pouvant traverser sans difficulté les vêtements. Mais ça donne plus de sensations lorsque le contact est direct. Une fois que j’ai sa main, je l’emprisonne délicatement dans la mienne. Je sers un peu. Ce n’est pas nécessaire, mais je veux faire durée le suspense pour vraiment la faire sursauter au moment opportun. Je la regarde dans les yeux :

-Tu vois, si ta main était blessée, j’aurais le pouvoir de refermer la plaie. Si plutôt, elle serait paralysée, je pourrais lui redonner sa mobilité. Si ta main avait besoin qu’être endurcit pour résister à une lame de couteau par exemple, j’ai le pouvoir de la rendre aussi solide que nécessaire.

Sans prévenir, je lui envois une décharge d’énergie. Rien de bien grave, mais suffisant pour la saisir. Comme un choc électrique. Certaines personnes réagissent mal et sont si désorientées qu’elles perdent connaissance. Je lui sers donc fortement la main après coup pour la retenir si elle a un moment de faiblesse. Je ne voudrais surtout pas devoir justifier à l’ensemble des gens réunis pourquoi une femme vient de s’évanouir à mon contact. Mais, en général, les gens ne font que sursauter subitement et ils se ressaisissent sans trop comprendre pourquoi ils sentent si revigorer et gonfler à bloc. Je scrute les traits de Felicia pour anticiper sa réaction. Je veux voir à quel point elle est forte comme elle le prétend.

" Vous êtes donc une sorte de pile électrique pour les autres, c'est ça ? Parce que j'ai sentie comme une sorte de courant électrique parcourant ma main. Si vous vous concentrez bien, vous pouvez donc agir plus spécifiquement sur une zone spécifique, c'est fascinant. "

" En tout cas, je constate que le courant passe bien entre nous. Désolé, on a du souvent vous faire la blague, mais je trouvais qu'elle était appropriée dans la circonstance. "

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Je relâche sa main en regardant son petit sursaut avec un sourire. Je ne me moque pas d’elle, ça n’a rien à voir. J’aime simplement la tête des gens lorsque je leur transmets mon pouvoir. Ça en révèle beaucoup sur leur nature. Les personnes qui réagissent le plus sont souvent les plus excessives ou nerveuses. La réaction de Felicia fut tout en douceur et en calme. Ça me donne donc beaucoup d’indications sur son caractère. Parce qu’on ne peut pas mentir sur nos réactions instinctives, même en étant le meilleur menteur du monde. C’est une chose que j’ai apprise à force d’utiliser mon pouvoir sur une multitude de gens différents. Il n’y a rien de plus honnête que la spontanéité d’un comportement. J’hoche donc la tête positivement en entendant les déductions de la jeune femme. Elle a compris le principe et ça me soulage étrangement. J’avais peur de réellement l’effrayer avec ce que j’arrive à accomplir. Puis, je ne peux m’empêcher de rire à sa blague. Je dois avouer qu’elle est bien envoyée. Effectivement, le courant passe entre nous et le sourire que je lui fais après coup est une preuve de plus. Je me sens prêt à poursuivre mon plan diabolique sur elle. Ça n’a rien de méchant, je vous rassure. Mais ça risque de vraiment lui foutre la trouille cette fois. Je me redresse donc le dos bien droit et la regarde dans les yeux :

-La démonstration n’est pas terminée, je dis.

Je me mets alors à regarder partout, me tortillant sur ma chaise pour scruter la pièce de fond en comble. Il ne sera pas évident de trouver ce que je recherche, surtout que nous sommes dans un bar. Endroit où cette chose n’a pas grand utilité et n’est même pas recommander. Je ne peux pas non plus tout bonnement le demander au barman, il appellerait la police sur le champ. Non, je dois faire preuve d’un peu d’inventivité pour trouver un équivalent à l’objet. Il y a toujours mes clés dans mes poches. Ou encore de nombreux bouts de papiers un peu partout. Mais rien d’assez tranchant à mon goût. Je localise alors une chose pouvant remplacer aisément un couteau (à condition de ne pas avoir de steak à trancher). Je n’ai besoin que du pointu de l’objet un bref instant, rien de très affuté. Juste pour pouvoir prouver mon point. Je me penche donc vers Felicia pour lui chuchoter :

-Je reviens dans un instant.

Je me lève ensuite tout bonnement et marche nonchalamment en direction des tables de billards et des machines à jouer. J’ai de la chance, les seuls utilisateurs de cette zone de divertissement sont agglomérés autour de la table des filles de tout à l’heure. La belle blonde se fait aller joyeusement la poitrine, ce qui est une distraction parfaite pour moi. J’en profite pour subtiliser un dard de sur la cible au mur et je reviens vers le bar avec la même démarche naturelle (mais un peu plus vite). Je reprends place près de Felicia et je lui prends la même main que toute à l’heure. Je ne lui demande pas la permission cette fois. J’enfonce la pointe métallique du dard dans sa paume. Je la fais glisser sur sa peau. Puis, je retire mon couteau improvisé et libère sa main.

-Des questions?, je demande en lui désignant sa main parfaitement intacte que le dard n’a même pas été en mesure de transpercé.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Son pouvoir me fascine véritablement. Il était comme une pile électrique sur patte, mais visiblement, il était plus que ça même. Enfin, c'est ce que je comprenais. Je ne savais pas ce qu'il avait pensé de ma réaction quand à ce qu'il avait fait, parce qu'il m'avait comme transmis de l'énergie ou un truc dans le genre, au niveau de ma main. Je lui lance une petit blague à laquelle il ne se refuse pas de rire. Je pense qu'on a déjà du la lui faire, du moins, ça me parait logique, enfin à ceux et celles à qui il a montré ces capacités. Il me dit alors que la démonstration n'est pas terminée. Mon regard se fait surpris. Que va-t-il donc se passer ? Que va-t-il donc me faire de plus ? Je ne sais pas, mais je n'ai pas peur, si cela était véritablement dangereux pour moi, il ne se serait pas amuser à montrer ce dont il était capable, n'est ce pas ? Oui, c'est ce que je pense en tout cas. Il m'intrigue, plus que de raisons, même si je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre quoique, ne me l'a-t-il pas dit précédemment ? Il semble chercher quelques choses du regard mais ne trouve pas ce qu'il désire puis finalement, il se penche vers moi pour me dire qu'il revient tout de suite. Il a du trouver ce qu'il fallait, tout du moins, peut être qu'il n'a plus qu'à aller le chercher, je le suppose en tout cas. Il se lève et je le vois se diriger vers les tables de billards qu'il y a dans le coin. Que va-t-il donc me trouver pour m'impressionner ? Je le vois aller prendre une petite fléchette du jeu qui y corresponds. Que va-t-il faire avec ça ? Je n'en sais rien, mais ça me fait déjà sourire parce qu'il revient vers moi, un peu plus vite qu'il n'est partie. Il me reprends la main et plante la fléchette dans ma main, sauf que cela ne se produit pas. Elle ne s'enfonce pas dans ma chair, rien de cela ne se produit parce qu'il a agit sur ma peau, du moins, je le suppose. Il me demande alors si j'ai des questions, et oui, j'en ai quelques unes.

" Effectivement, j'en ai quelques unes. Comment cela se fait-il que ma peau soit plus résistante ? Elle est remplie d'énergie ou quelques choses comme ça ? Il serait donc possible de faire cela sur l'ensemble de mon corps ? Pure supposition bien entendu. Du coup, la peau devient résistante jusqu'à quel point ? Si jamais je me prends une balle dans la main, est ce que cela peut transpercer ? "

Et je m'arrêtais là pour le moment, mais j'étais presque certaine qu'en fonction de ces réponses, j'aurais d'autres questions qui me viendront, c'était logique. Il faut dire qu'il avait réussi à piquer ma curiosité comme rarement. Je ne savais pas s'il avait une quelconque affiliation, mais un homme comme ça dans ces rangs est un atout non négligeable.

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Je ris devant tant de questions. Je ne sais pas pourquoi je suis aussi honnête avec elle, pourquoi je lui révèle tout à mon sujet. Mais ça me soulage énormément de le faire. Surtout de la voir réagir aussi positivement et d’être à ce point curieuse à mon propos. Ça ne m’est jamais arrivé d’être suffisamment intéressant pour qu’on me bombarde de questions. Ça me faire plaisir de l’être pour elle. Je cache le dard dans la poche de veston afin de ne pas attirer les regards sur nous et je me concentre ensuite sur Felicia. Je liste dans ma tête ses questions, afin de ne pas en oublier et d’y répondre en ordre. Je réfléchis à une réponse claire pour chacune, mais je doute toujours de mes paroles au moment d’ouvrir la bouche. Je me lance donc en essayant de répondre au mieux. Dans le pire, elle pourra toujours me demander des précisions. C’est en prenant une grande inspiration que j’explique :

-On va y aller en ordre. Donc, ta peau est plus résistante puisque mon pouvoir consiste principalement en le renforcement temporaire d’un être. Donc, en gros, j’arrive à rendre la personne endurante physiquement et capable de faire face à ses faiblesses, dont les blessures et les maladies. Ça fonctionne sur tous les êtres vivants, dont les animaux et les plantes. Oui, ta main est remplie de mon énergie. C’est ce que je produis et que je transmets via un contact physique. J’en contrôle la production et la quantité injectée chez un autre être vivant. Plus j’en transmets, plus la personne devient forte. Tu as raison de dire que ça ne s’applique pas que localement. J’ai utilisé ta main comme exemple, mais si je t’avais envoyé une dose d’énergie généralisée, tu aurais vu l’ensemble de ton corps protégé des blessures. Pour ce qui est du degré de résistance que je crée, c’est variable. Oui, je peux rendre résistant aux balles de fusil, mais il faut que je déploie une grande quantité d’énergie pour y arriver. Tout dépend vraiment de ce facteur, de combien je donne à la personne. C’est aussi déterminant du temps de résistance, puisque l’effet est toujours temporaire. Ça varie de quelques minutes à environ quarante-huit heures. Hum, je pense avoir fait le tour de tes questions. Est-ce que tu en as d’autres?

J’essaie de réfléchir à d’autres détails que je pourrais lui révéler sur mon don, mais je n’en vois pas vraiment. À part bien sur quelques points techniques pas vraiment intéressant sur mon temps de production d’énergie ou encore mon temps de récupération. Quoique ce dernier détail pourrait être pertinent à savoir pour elle. Je lui dis donc après une nouvelle gorgée de mon verre :

-Oh et ça m’épuise de produire de l’énergie. Ce n’est pas illimité. Lorsque j’en donne trop à quelqu’un ou à plusieurs personnes dans un intervalle trop rapproché, ça me rend très fatigué. Ce n’est pas ma propre énergie vitale que je donne, c’est une autre différente de la mienne. Ça ne peut pas me tuer j’imagine, quoique je ne veux pas tester. Sauf que le processus de production lui utile ma propre énergie. C’est comme respirer : c’est un mécanisme naturelle et sans interruption qui vous prend un peu de votre énergie à chaque fois. Ne t’inquiète pas, il m’en reste encore suffisamment pour que je tienne malgré ma petite intervention sur ta main.

Je réfléchis tout en lui disant cela. Je n’ai jamais poussé mon pouvoir jusqu’à l’épuisement complet. J’ai déjà exagéré pour voir ce que ça faisais, souvent même. Mais j’ai toujours arrêté par peur de ce qui pourrait arriver. Cela me donne une idée sur ma prochaine révélation à lui faire :

-Fait intéressant, si je ne transmets pas mon énergie à un autre être vivant, je meurs. C’est un beau cadeau empoisonné, tu ne trouves pas?

Je lui souris et bois une grande gorgée de bière. Oui, j’ai bien faillit mourir souvent à cause de cet aspect de mon pouvoir. J’en veux encore à mon corps de me faire ça.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Il m'intriguait, trop, ce n'était pas normal, son pouvoir pouvait-il agir sur ma curiosité ? Pouvait-il simplement l'aiguiser ? Sans doute que non, mais c'était bien la première fois que je rencontrais un mutant capable de ce genre de choses, alors forcément, ma curiosité était bien présente, un peu trop. Pourtant, je vous promets, je n'ai pas posée toutes les questions qui me sont passées par la tête. Il en rit, mais visiblement, il ne va rien me cacher ou presque. Se sentirait-il en confiance avec moi alors que pourtant on ne se connait pas ? Je pourrais être une potentielle ennemie, n'est ce pas ? Je pourrais profiter de tout cela pour l'avoir dans ces points faibles. Mais là, j'ai comme l'impression d'avoir rater ma vocation, qu'au lieu d'être voleuse et détective privée, j'aurais pu être une journaliste pleine d'enthousiasme. C'est une corde que je pourrais ajouter à mon arc cependant. En tout cas, je le vois ranger la fléchette dans sa veste, tout en réfléchissant à comment bien m'expliquer tout ce que je demande. Et il ouvre la bouche pour tout m'expliquer, de façon aussi convenable que possible. Et cela était très clair pour ma part. J'avais bien compris de quoi il s'agissait. Ma main serait donc résistante pour encore quelques heures sans doute, et si jamais cela pouvait s'appliquer à l’entièreté de mon corps. Je me disais que cela pourrait être vraiment bien à exploiter durant certains vols, ou d'autres actions dangereuses que je pourrais être amenée à accomplir. Mais je ne le connaissais pas, je n'allais lui demander de rendre ma peau invulnérable pour un petit vol que j'avais prévu de commettre demain. En tout cas, je retenais ces capacités, en cas de besoin, je pourrais lui demander des petits services, sauf s'il avait une affiliation particulière bien entendu. C'était un mutant recensé, il faisait partie de la minorité, alors peut être que c'était son affiliation qui lui avait demandé une telle chose, à moins que cela ne soit juste qu'une initiative de sa part. Cela serait mal venu dans la conversation. Il me demanda alors si j'avais d'autres questions.

" Et du coup, si mon corps est remplis de l'énergie que tu produis, je pourrais par exemple faire une chute de plusieurs mètres sans gravité ? Genre, si je chute du cinquième étage, je pourrais en ressortir indemne ? "

Je savais toujours retomber sur mes pattes, mais du cinquième étage, ça risquait de faire mal, alors si mon corps était remplis de l'énergie qu'il produisait, ça pourrait peut être le faire. Puis, il me donne d'autres détails intéressants. Il répond à des questions que je n'ai pas encore posée, que je n'ai pas posé ouvertement en tout cas. Ainsi il produisait de l'énergie en même temps que sa respiration, tout du moins, c'était dans la même veine, cela se faisait automatiquement ou presque. Donc ça le fatiguait à un moment ou un autre, dépendant également de la dose qu'il donnait aux êtres vivants qui recevait son trop plein en quelques sortes. Parce que s'il n'en donnait pas un peu, il risquait la surcharge à un moment ou un autre.

" Vous risquez de mourir ? Comment le savez-vous ? Je veux dire, votre capacité est quand même originale, comment savez-vous que vous risquez de mourir si vous ne vous déchargez pas sur quelqu'un ? Vous risquez d'exploser de l'intérieur ? "

Je devais avouer être curieuse de savoir cela. De toute évidence, il n'était jamais mort, mais peut être se sentait-il mal à ne pas se décharger sur quelqu'un d'autres, du coup, il pense mourir s'il ne le fait pas. Je buvais donc une gorgée de ma boisson, tout en lui souriant, le regard interrogateur.

by NYXBANANA

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J’aime cette façon qu’elle a à me regarder lorsqu’elle me questionne. Je n’ai pas l’habitude d’être vue. Je passe pour un fantôme la plupart du temps, ou comme un casse-pied lorsque je réagis anxieusement à une situation donnée. Parce que j’avais cette habitude à toujours vouloir protéger les gens. Je n’ai plus de contact avec mes amis d’enfance à cause de ça, je crois. Ils ont finit par se lasser de mes conseils, de mon obsession à s’assurer qu’ils vont bien. Ça devient énervant de fréquenter une personne qui passe son temps à vous questionnez sur votre état. J’en ai conscience. Mais je ne le contrôle pas. En cet instant, alors que Felicia me regarde avec cette étincelle de curiosité, je me sens à nouveau investie de la mission de protéger. Je le fais avec des inconnus, mais j’aime (sérieusement, j’aime littéralement ça!) le faire avec les personnes avec lesquelles j’ai une affinité. Un lien particulier. Même banal. Une personne qui se soucie de moi, un tout petit peu étant suffisant. J’ignorais si un tel désir existait chez elle, mais son regard me laissait croire que oui. Je devais me faire des idées. Fort probablement. Qui se soucierait d’un mutant idiot qui passe son temps à vouloir se sacrifier pour les autres alors qu’il n’a pas l’étoffe d’un héros? Je ne suis pas digne d’en être un. Parce que si je l’étais, je n’aurais pas tout le temps peur de ce que les autres peuvent pensée de moi.

Elle me décrit une situation intéressante. Je n’ai jamais renforcit une personne afin de la faire résister à une chute de cinq étages. Toutefois, si j’offre à cette personne fictive une « couverture complète », c’est-à-dire la dose maximale que je peux transmettre à quelqu’un avant d’affecter sa santé, je pense que ça pourrait fonctionner. Mon pouvoir n’est pas létal à proprement dit. Seulement, comme n’importe quoi dans la vie, une trop grande exposition d’un coup risque de rendre malade, voir de tuer la personne que je veux aider. C’est différent d’une espèce à l’autre. Pour les humains, j’ai l’habitude de gérer la dose. Sauf qu’encore là, certains individus sont plus résistants aux effets d’une overdose énergétique. Dont les mutants. Je réalise que j’ai répondu à la question uniquement dans ma tête, alors je souris et m’empresse de rectifier la situation :

-À mon avis oui, avec la bonne quantité d’énergie, tu pourrais survivre à une telle chute sans problème. Par contre, j’aimerais que tu n’insistes pas pour tester cette théorie stp.

Je ris doucement, espérant que sa curiosité ne deviendra pas assez forte pour nécessité un exemple de cet envergure. Je n’aime pas pousser une vie de la sorte. Peu importe l’espèce, lors de mes expériences passés, j’essayais le moins possible de provoquer des situations périlleuses pour constater les résultats. Je l’ai fait, bien évidemment. Mais rarement et toujours en m’imposant certaines limites morales. Du genre, ne jamais enfermer une personne dans un bâtiment en flamme ou ne pas rouler sur un chat avec voiture juste pour voir s’il survivrait. J’ai un vrai malaise à aller aussi loin. Elle insiste ensuite pour que je lui parle de l’aspect mortel de mon propre pouvoir. Pourquoi me faisait-il cela? Et comment je peux le savoir, puisque de toute évidence de n’en suis jamais mort. Je ressens le besoin de me pencher un peu vers elle et de baisser le ton pour lui parler. Comme pour rendre ma future confession plus intime. Elle l’était, puisque je ne l’ai jamais dit à qui que se soit avant maintenant :

-Mon pouvoir s’est manifesté très jeune. J’avais six ans lorsqu’on a du m’hospitalisé d’urgence. Une mystérieuse maladie était en train de me tuer. Instinctivement, j’ai compris que c’était mon pouvoir et que si je ne m’en libérais pas, ça allait m’achever. C’était comme si mes organes internes étaient lentement comprimés. J’avais mal partout. Ma tête était si lourde. Ma respiration difficile, un peu comme si mes poumons étaient devenus beaucoup trop petits répondre aux besoins de pour mon corps. C’est lent, mais ça me tue vraiment. Je le sens. Je ne me suis jamais laissé retomber aussi bas. C’est faux, j’y ai été contraint une autre fois dans ma vie. Je ne sais pas si j’aurais finis par exploser, mais ça m’aurait surement empoisonné jusqu’à me faire suffoquer. À chaque instant, je le sens. À mesure que l’énergie que je produis s’accumule en moi. Le seul moment agréable de ce pouvoir c’est la sensation juste après avoir donné de l’énergie. C’est une vraie délivrance. C’est comme si ma tête émergeais de l’eau pour inspirer de l’air pure.

Durant mon discours, j’attrape doucement la main de Felicia. Je m’amuse à caresser la zone imprégner d’énergie. Je ne la regarde plus dans les yeux d’ailleurs. J’ai la tête baissé sur sa main. Je suis à nouveau perdu dans mes pensées. Des souvenirs de ses moments où la surdose d’énergie me donnait des douleurs physiques intenses. Il y en a tellement de ces moments. Au moins un à tous les mois. Et ça n’arrêtera que je jour où je vais mourir.

2 AM

feat. Felicia & Alek

J'en souris, j'en ris presque, mais je n'avais jamais rencontré ce type de pouvoir auparavant, pourtant, j'ai croisé pas mal de mutants durant mon existence, croyez-moi. Je sais souvent à quoi m'attendre, mais lui, il avait un pouvoir particulier, vraiment original. Je laissais d'ailleurs mon esprit s'en aller à de douces divagations, de doux fantasmes par rapport aux possibilités qu'il pouvait m'offrir. Mais je suppose que c'est comme tout. Au début quand on découvre nos capacités, qu'on apprends à les appréhender et qu'au bout d'un certain temps on en a une certaine maîtrise qu'on ne s'en amuse plus vraiment. Je sais que j'ai mis du temps avant de me rendre compte que j'étais véritablement un chat noir, mais bon, dans mon cas, c'est un peu particulier. Il serait donc capable de me donner assez d'énergie, de m'entourer d'assez d'énergie pour faire une chute de plusieurs étages sans gravité aucune. Je ne voyais que des bons côtés pour moi, et cela me donnait le sourire, soudain je pensais que peut être le corps pourrait ne pas supporter toute cette énergie justement. Il me fit sourire alors lorsqu'il me dit qu'il n'aimerait pas que je teste cette théorie.

" Rassure-toi, je ne faisais que supposer, je n'ai pas l'intention de me jeter d'un cinquième étage, même si cela me tente un peu. Mais du coup, tout le monde serait capable de supporter la charge énergétique pour faire cette chute ? Il n'est pas possible de faire une sorte d'overdose ? "

Oui, encore une question, mais ce serait probablement la dernière à ce sujet, du moins en théorie. Il s'approcha alors de moi pour me dire que son pouvoir avait failli le tuer lorsqu'il l'a découvert vers l'âge de six ans. C'était fou, l'énergie qu'il produisait semblait prendre de la place physique dans son corps, compriment ces organes et tout. Il n'exploserait donc pas, ce serait plutôt une implosion de l'intérieur vu comme il me le décrivait. Du coup, d'autres questions me venaient. Devrais-je les lui poser ? Je n'en savais trop rien, mais je ne pouvais pas rester sans réponse.

" Et du coup, tu t'es libéré de l'énergie que tu avais dans ton corps à l'hôpital ? Sur un médecin, une infirmière ? Une plante qu'il y avait dans la salle d'attente ? En tout cas, c'est un pouvoir véritablement fascinant, je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un qui le possédait, du moins, pas de cette façon là. "

Parce que je connaissais Wanda qui produisait une sorte d'énergie elle aussi même si cela n'est pas vraiment dans le même genre. En tout cas, je me demandais vraiment trop de choses à propos de ces capacités hors du commun. Je ne savais pas s'il avait compris que j'étais une mutante moi aussi mais ça n'avait pas guère d'importance finalement. Je souriais alors qu'il avait repris ma main.

" Cela te fait quelques choses de toucher cette main remplie de ton énergie ou c'est juste un réflexe comme ça ? "

Et je riais de cette question parce qu'il semblait ne pas s'en être rendu compte, tout du moins pas vraiment. Enfin, c'est ce que j'avais cru voir, il semblait comme perdu dans ces pensées, perdu dans le mal que lui faisait subir son pouvoir. Je me demandais si je ne pouvais faire jouer les probabilités pour que son pouvoir se déverse sur quelques choses d'inhumain, enfin, sur un bureau ou quelques choses comme ça. Je souriais à cette idée, parce que vraiment, elle n'était pas très judicieuse, quoique, ça pourrait être drôle, non ?

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L’esprit de Felicia est vif. Elle comprend les choses toute suite. Je n’ai pas à lui expliquer plusieurs fois où durant longtemps. Elle assimile mes paroles et poursuit la production de questions comme si je l’intéressais vraiment. Je commence à réellement croire que c’est le cas. Même s’il persiste encore ce doute en moi quand à la véritable raison de sa présence près de moi. J’avais toujours ce sentiment que si je cessais de lui dire des choses intéressantes, qu’elle va se lever et partir voir ailleurs. Ça me perturbe d’ailleurs un instant, juste assez pour que sa question sur l’effet d’une trop grande quantité de mon pouvoir me prenne de court :

-Une overdose? Je me surprends, puisqu’elle fait écho à mes pensées. Oui, c’est une possibilité. Ça fait partie des choses que je voulais prévenir lors de l’entraînement que j’ai développé étant jeune. Ne pas donner plus que le corps ne peut supporter. Plus je pratiquais, plus j’arrivais à saisir le concept. Ça a prit des années de perfectionnement par contre.

Toute une vie plutôt. J’ai travaillé toute ma vie pour atteindre ma maîtrise actuelle. Rien n’est encore parfait, il y a toujours des détails que je devrais perfectionner et des acquis que je dois m’assurer de consolider. Mais, l’essentiel est là. J’ai une connaissance parfaite de ce que je peux faire ou ne peux pas faire. J’en ai fais du chemin depuis ce moment où j’ai bien faillit mourir à cause que j’ignorais ce qu’il y avait dans mon corps. Elle se demande alors à qui j’ai transmis mon pourvoir pour la première fois, lors de mes six ans. Je souris à cette image et je lui dis, toujours un peu distrait :

-Sur ma mère. Elle était endormie à mon chevet lorsque j’ai compris ce que je devais faire pour arrêter le mal.

C’est à cause de cet instant avec ma mère que j’ai eu le sentiment toute mon existence qu’elle savait que j’étais spécial. Même si elle ne m’en a pas fait mention une seule fois. Ou bien que moi je lui en parle. Nous avions comme convenu ce jour là que le mieux serait de faire comme si de rien n’était. Que j’avais simplement guéris de façon miraculeuse et qu’à présent j’étais un petit garçon en parfaite santé. À moins qu’elle sentait que c’était la seule façon de me protéger du monde extérieur. Mon pouvoir peut inspirer la convoitise. Je ne suis pas assez naïf pour ne pas m’en rendre compte. Mais j’aime croire que les gens veulent me côtoyé pour moi. Pas pour ce que je pourrais faire pour eux. J’ose croire en ce moment que Felicia sera ce genre de personne si nous restons en contact. Une amie, si je peux l’oser. J’ai vraiment besoin de ça.

Je n’avais pas réalisé ma distraction. Elle me ramène à l’ordre poliment et je réalise comment je suis accroché à sa main. Je ris avec elle, puis la relâche et me redresse sur ma chaise. Je la regarde un instant dans les yeux en m’excusant du regard, puis trouve un brin de réconfort dans uns nouvelle gorgée d’alcool. Je jette un nouveau coup d’œil à sa main que j’ai tenté de couper il y a peu et lui dit :

-Désolé. J’ai tendance à retourner vers cette énergie qui me tue lorsque je suis distrait. C’est que, vois-tu, je la sens courir sous la peau. Elle s’active pour rendre la main solide et résistante. J’arrive à le percevoir et même si souvent je regrette d’avoir un pouvoir aussi… aussi « handicapant » disons, je ne peux m’empêcher de trouver ça magnifique.

Je détourne le regard pour ne pas qu’elle me trouve ridicule. Après tout le mal que je viens de dire sur mon pouvoir et après les nombreux défauts que je lui ai nommé ouvertement, je ne déteste pas ma mutation au fond. J’aurais aimé que ça ne tente pas de me tuer en permanence mais hey, ça fait partie de qui je suis! Donc, je n’ai pas le choix de vivre avec. Je plonge la main dans ma poche de veston, me souvenant de la présence de la fléchette. Ça me donne une idée :

-On se fait une partie? Je lui demande, en plaçant le dard dans sa main.

2 AM

feat. Felicia & Alek

J'avais quelqu'un de véritablement original en face de moi, c'était rare, alors j'en profitais, peut être un peu trop d'ailleurs, mais il n'y a pas de mal à se faire plaisir, n'est ce pas ? Alors, je posais des questions, encore, et encore pour le moment, comme si cela était naturel, comme si cela devait se faire, comme si c'était véritablement le moment. Il faut dire que j'avais fait le premier pas, comme ça vers lui, mais je n'aurais jamais pensé que cette rencontre prendrait cette tournure là, ce n'était cependant pas pour me déplaire. Je pensais donc qu'il était techniquement possible de faire une overdose non ? Comme pour un trop plein de drogue, un trop plein d'énergie pourrait être nocif pour celui qui la reçoit, n'est ce pas ? Cela me paraissait logique, possible, plausible en tout cas, vu ce qu'il m'avait dit jusque là. Il me le confirma, me disant ce que cela était toujours en cours de perfectionnement, autrement dit, il n'avait peut être pas testé toutes les limites que son pouvoir avait, mais parfois, c'est mieux ainsi, pour le bien de tous. Je pense que s'il tuait quelqu'un de cette façon, il s'en voudrait. Cela aurait pu se produire dans sa jeunesse. Je ne suis jamais allé à l'Institut, mais je le connais. Certains pouvoirs sont importants, les pyromanes et autres pouvoirs de ce genre peuvent engendré pas mal de pertes si c'est mal maîtrisé. De toute façon, pour devenir habile dans un domaine ou pour bien maîtriser ces capacités, l'entrainement est ce qu'il y a de mieux à faire. Comment croyez-vous que je suis aussi agile et rapide ? Comment pensez-vous que je sais si bien me battre ? Comment suis-je devenue l'une des meilleures voleuses de la ville ? L'entrainement mes chers, l'entrainement, il n'y a que ça de vrai. Je n'insistais donc pas sur cet aspect qui me paraissait être limpide et terriblement logique. Je lui demandais donc qui avait été la victime de sa première fois, et visiblement, c'était sa mère qui en avait subit les frais, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. En effet, si elle dormait, elle n'a pas du s'en rendre compte, ou alors, elle n'a rien dit, je ne saurais vraiment, mais une mère peut faire tellement de choses pour son enfant. En tout cas, sa manière de me "caresser" la main pourrait être révélatrice de quelques choses de plus que ça de sa part, mais je pense qu'il est attiré par sa propre énergie. Je le lui demande alors gentiment, et c'est ce qu'il me confirme, pour ainsi dire, pas que ce soit déplaisant, mais on ne se connait pas plus que ça pour le moment, même si j'en ai appris à son sujet en peu de temps. Nous ne sommes pas encore ce que l'on peut appeler des amis, même si je ne doute pas que nous resterons en contact après cette soirée. C'est "drôle" qu'il soit attiré de cette façon par cette énergie qu'il trouve belle. Moi quand je regarde ma main, je vois simplement ma main, rien de plus même si je pourrais visiblement m'amuser à frapper sur à peu près n'importe quoi sans le sentir ou presque, vu qu'elle restera invulnérable durant encore un paquet certain de minutes. En tout cas, je n'ai plus de questions pour le moment. Mais si j'en sais beaucoup sur lui, il ne sait pas grand chose sur moi. Cela tombe bien, il me propose une partie de fléchettes, ce qui m'amuse déjà, je vais le battre avec une facilité déconcertante, je le sais.

" Faisons une petite partie. Je te parie une bière que je te bas facilement. "

Et un petit regard espiègle apparait sur mon visage. J'avais cette impression qu'on se connaissait depuis déjà un petit moment alors que pourtant ce n'était pas le cas. Le courant passait bien, autrement que par l'intermédiaire de ma main énergisée. Je me rendais donc en direction de la cible et je prenais les fléchettes avec un embout vert et noir. Lui, il garderait les autres, celles avec un peu de rouge. Que la partie commence. Je commençais donc par une première fléchettes. Il allait falloir que je me chauffe un peu avant de viser comme il fallait.

" Une première partie pour s'échauffer et après, on commencera les choses sérieuses, cela te convient ? "

Et même si cela ne lui convenait pas, j'avais fixé cette règle et il ne pourrait rien y redire. Moi, je jouais un peu ma princesse là, mais ce n'était pas grand chose quand même.

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Je souris lorsqu’elle propose de parier une bière. Elle ignore que je ne suis pas doué pour ce genre de jeux (ou sports). Et que par-dessus tout, je ne suis absolument pas compétitif. Je l’accompagne jusqu’à l’air où se trouve les cibles et les tables de billards. Je ne dis rien, mais je me retiens de rire devant cette situation. Devant ma future défaite. J’attrape les fléchettes rouges et noirs et je les regarde un instant. Felicia me propose de commencer par un petit échauffement et je dois avouer que ça ne sera pas de trop. Je la laisse débuter l’exercice et j’observe sa technique. Elle mise toujours dans le mile et j’ai beau l’observer, je ne pense pas pouvoir arriver à reproduire ses mouvements assez fidèlement pour réussir un bon coup. Lorsque vient mon tour de m’élancer, je m’avance devant la cible et hésite avant de lancer ma première fléchette. Je fixe un instant le rond au mur et me positionne. Je ressens de la pression à avoir son regard sur moi, en plus de probablement celui de quelques curieux dans le bar. Par chance que je n’ai pas à ce point envie de gagner. Je m’exécute pour le lancer. Ce n’est pas si mal. La pointe se plante dans le rond le plus externe, vers le bas de la cible. Je tente ensuite de viser plus haut. Merde, trop haut, j’ai presque atteint le mur. Je rate complètement le coup suivant, touchant le bois protecteur autour de la cible. Mes deux autres essaies sont pas trop mal, bien que mon coup le plus près reste entre le cercle externe et celui interne. Je me retourne pour lui sourire. Ça ne se présage pas bien pour moi. Je décide de monter les enchères quand même :

-Le perdant offre deux bières au gagnant.

Notre échauffement terminé, il est à présent temps de calculer le pointage. Je laisse la jeune femme débuter et chacun calcul dans sa tête son propre pointage. Il est évident qu’elle mène dès le premier coup. Je ne lui en veux pas, je suis même content de la voir aussi douée à ce genre d’exercice. Elle a une très bonne technique et beaucoup de précision. Je me retiens même d’applaudir lors d’un coup particulièrement impressionnant. Je lui fais une expression approbatrice et admirative à la place. Je me sens perdre, acceptant le tout comme un jeu. N’ayant pas de mal à avouer ma défaite imminente. Finalement, après la partie terminée, je fais signe au barman de donner son prix au vainqueur.

-Il faut croire que tu es trop douée à ça, je la complimente en reprenant l’une de mes fléchettes enfoncée dans la cible. C’était vraiment impressionnant de te voir aller.

Si l’envie lui vient de refaire une partie, ce sera avec plaisir. Sauf que je ne voudrais pas qu’elle s’ennui avec un joueur aussi nulle que moi. Il y a surement un type dans ce bar qui s’aura être un meilleur défi pour elle que moi. Un coup d’œil à la pièce me fait sursauter. Il n’y a presque plus personne dans le bar. Nous ne sommes que cinq en faite, en nous comptant nous deux et le barman. Même le groupe de femmes ayant attiré mon œil tout à l’heure s’est volatilisé. Je me retourne vers Felicia, toujours avec le même étonnement sur le visage :

-Je n’ai pas remarqué le bar se vider. Le temps a passé vite.

Je suis toujours un peu confus par cette situation. Je m’approche du comptoir, à notre emplacement précédent, justement où le barman à déposer la première bière de la gagnante. Je n’ose regarder l’heure qu’il ait. J’imagine suffisamment tard (tôt en fait) pour que même les vieux habitués de bars rentrent chez eux. Pourtant, je n’ai pas envie de repartir à mon hôtel. Je suis étrangement encore bien réveillé et pas trop embrumé par l’alcool prise depuis le début de la soirée. Je tiens bon. Mais, jusqu’à quand? Et puis, je commençais à m’inquiéter pour elle dans cette histoire. J’ai monopolisé son temps plusieurs heures durant, j’espère qu’elle n’est pas trop épuisée. Je suis sur qu’elle ne m’en voudra pas si je la revigore avec un peu d’énergie si elle ne peut plus tenir. Juste le temps de prendre ses deux bières pariées.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Nous allons donc nous amuser avec ces petites fléchettes. Je propose un échauffement cependant. Je sais que ça ira bien pour moi mais pour lui, je sais que ça ira mal, et je n'aurais peut être même pas à abuser des probabilités pour cela, pas le moins du monde même. C'est en vérité pour cela que j'ai demandé une première partie d'échauffement. J'ai réussi à bien viser, comme souvent, je suis assez précise dans ce domaine. Alek lui ne semble pas très doué au contraire. Cela me fait gentiment sourire, surtout qu'il augmente les enchères à deux bières, comme si finalement, il avait fait exprès d'être aussi mauvais. Il ne semble pas calculateur, mais je vous avoue que cette hypothèse m'a traversée l'esprit, comme si finalement, il voulait une nouvelle fois m'impressionner en étant plus fort que je ne le pensais aux fléchettes.

" Va pour deux bières alors. J'espère que tu ne dis pas ça pour me soûler au moins. "

Bien entendu, il m'en faudrait plus que deux bières pour que je sois dans le mal, mais quand même. Et la partie s'engage donc, et comme lors de la partie d'échauffement, je l'emporte assez facilement. Je me fais plaisir sur sa dernière fléchette cependant, elle prend une trajectoire bizarre et se fiche en dehors de la cible. J'en souris, mais lui semble plutôt impressionné par ma précision. Il faut dire que je suis une combattante, je sais comment lancer un objet, en particulier une fléchette. Alek me le fait savoir.

" Ce n'est pas si difficile que ça, il faut juste un peu d'entraînement. Si tu le fais, tu progresseras. Après, je peux te donner des cours. "

J'avais aussi envie d'ajouter qu'il n'était pas obligé de faire exprès d'être mauvais à ce jeu, mais il ne semblait pas le faire, il était sincère comme depuis le début de notre rencontre. On nous apporte alors deux bières. Je suis grande seigneur, et je lui dis d'en boire une.

" Allez sans rancune, à notre santé. "

Puis, finalement nous nous rendons compte presque en même temps que le bar est à présent presque vide, je dis bien presque, puisque nous sommes encore là. Il reste un couple dans un coin, et le barman. Vu l'heure, j'ai envie de dire que c'est normal. Le bar devrait être officiellement fermé mais le barman ne nous a pas viré pour autant. Il m'en fait donc la remarque ce qui me fait sourire.

" Le temps passe toujours plus vite quand on est en bonne compagnie. "

C'est surtout qu'il est l'heure de la fermeture et que tout le monde a plié bagage vers d'autres lieux qu'ici, des appartements plus privés sans doute, ou alors carrément une boite de nuit. Je n'ai pas envie d'aller dans un lieu comme celui-ci, sauf si le jeune homme à mes côtés m'invite, mais j'ai un doute la dessus. Je ne suis pas plus fatiguée que ça de toute façon, mais je pense qu'après cette bière, il sera temps de rentrer, ce sera mieux comme ça.

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Je ne peux contenir mon sourire lorsqu’elle me soupçonne de vouloir la saouler. À vrai dire, je n’avais même pas réfléchit à cette possibilité. Comme souvent, j’ai agis avec un intérêt noble et amical en tête, sans réaliser qu’il pourrait y avoir des conséquences. Heureusement, elle ne le prend pas mal. Surtout qu’elle devait se douter qu’elle allait gagner. Elle a donc accepté mon enchère en connaissance de cause. À sa proposition de me donner des cours particuliers pour améliorer mes compétences au lancé de dards, je ne suis pas convaincu que ça donnera grand-chose :

-Je suis une cause perdue, je lui ai dis en voyant l’une de mes fléchettes ratés complètement la cible.

Mais, ça ne me dérange pas du tout. Je prends le tout légèrement et j’apprécie son geste de m’offrir la seconde bière qu’elle a remporté. Nous trinquons à sa victoire et je bois un peu de mon verre. Un coup d’œil au barman derrière son comptoir m’indique que ce sera la dernière consommation. Il semble ranger de la vaisselle. Puis, je l’observe se diriger vers sa caisse et l’ouvrir, comme pour en compter le contenu. Il est définitivement sur le point de fermer le bar. Le couple à l’autre bout de la pièce passe les portes de sorties au moment où mon regard est attiré par Felicia. Le temps passe effectivement vite en bonne compagnie, mais parfois trop vite. Je n’ai même pas eu le temps d’en apprendre sur elle. Toute notre conversation n’a été que centré sur moi. Je me trouve égocentrique d’un seul coup. Elle ne m’a pas arrêté dans ma démarche, me posant toujours plus de questions. La conversation n’a donc été qu’en sens unique et c’est un peu dommage. Je me sens pressé de terminer ma bière lorsque le barman disparait dans la réserve. Il doit avoir hâte de nous voir filer. Sauf qu’il y a une question qui me trotte dans la tête depuis que je sais que je n’ai plus de temps :

-Qu’est-ce que tu fais après? Je demande, innocemment. Je veux dire, je pourrais te raccompagner jusqu’à chez toi. À moins que tu en as marre de m’entendre te casser les oreilles avec ma vie.

J’ose espérer qu’elle me laisse cette chance de terminer notre conversation sur un sujet un peu différent que mon pouvoir. Sauf que je ne me fais pas d’illusions. Il est très tôt dans la journée du lendemain et j’aurais déjà du être couché depuis des heures. Ce n’est pas dans mes habitudes de veiller aussi tard. Sauf que c’est plus fort que moi, je dois au moins savoir pourquoi elle trouve que je suis si intéressant. Je termine ma bière et dépose le verre sur le comptoir. Nous y sommes, la fin de notre virée dans ce bar. Mais, peut-être le début de quelque chose de mieux. Si Felicia est intéressée, je pourrais lui dire dans quel hôtel je loge. Histoire de pouvoir se voir si elle a d’autres questions à mon sujet. Je suis nerveux d’un coup, pourquoi j’ai cet arrière pensé que quelque chose de plus pourrait arriver si je lui fais le coup de l’hôtel? Ce n’est peut-être pas une si bonne idée en fin de compte. Nous avons trop bu et il nous manque trop de sommeil pour avoir un sujet suffisamment clair. C’est peut-être mieux que je garde mes distances.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Bien sur qu'il ne voulait pas me soûler, du moins je le pensais. Je l'aurais vu venir avant si c'était le cas, bien entendu. En tout cas, s'il m'avait impressionné par son pouvoir, il n'était pas bon aux fléchettes. Et ceci n'avait rien à voir avec moi ou presque, je peux vous le garantir, il n'y avait que sur la dernière que j'avais forcé le trait, rien de plus sur les autres, comme quoi le naturel est parfois bizarre. Il faut dire que je suis une athlète, que je m’entraîne régulièrement, pas vraiment aux fléchettes mais je parle ici en général bien entendu. Je n'ai pas vraiment le temps de m'ennuyer si vous voyez ce que je veux dire, parce que mine de rien, entre les entraînements sportifs, mon travail de détective privée et celui de voleuse, j'avais de quoi faire. Pourtant ce soir, je ne faisais rien de tout cela, j'étais simplement Felicia Hardy qui avait réussi à trouver une perle rare à travers le commun des mortels de notre société en la personne d'Alek. Je lui propose donc des cours, mais visiblement, c'est une cause perdue ce qui me fait sourire.

" Je ne pense pas que cela existe vraiment. Les causes perdues, je n'en ai jamais croisées encore, pourtant, j'ai croisé pas mal de cas intéressants. "

Et ceci que cela doit dans le cas de mon travail de détective privé, ou lors de cambriolages bien orchestrés. En tout cas, je lui offre la deuxième bière, nous trinquons à ma victoire, et visiblement, ce sera notre dernier verre vu l'heure très tardive. Le pauvre barman doit vouloir se reposer sans doute, du moins, c'est ce que je pense, ça me parait logique. Ce ne sera pas lui qui sera là à l'ouverture de toute façon, mais quand même. Le couple qui était encore là s'en est allé, il ne reste plus que nous et Alek me demande alors ce que je fais après. Vu l'heure, j'hésite entre enfilé mon costume de Black Cat pour voir ce qui pourrait se passer dans les rues, et me rendre dans mes appartements pour dormir un peu. Demain, je n'ai officiellement rien de prévu, c'est pour ça que je me suis permise de venir ici ce soir. Mais je reste disponible pour d'éventuels clients. De toute façon, s'ils appellent sur le fixe du cabinet, les appels au bout de deux coups sont redirigés vers mon portable, et en général, il réussit à me réveiller, sauf si je suis vraiment trop en train de dormir, ce qui arrive parfois. Je suis assez flexible dans mes horaires et très souvent disponible, donc personne ne m'en tient rigueur, ou presque. Il y a toujours quelques mécontents. Il me propose donc de me ramener chez moi. Serait-il de confiance pour que je l'emmène non loin de chez moi ? Je juge que oui. C'est peut être rapide, mais je ne vois pas ce que j'aurais à craindre de sa personne à vrai dire.

" Je pense que cette option est tout à fait possible oui. Je suis de toute façon pas si loin que ça d'ici. "

Cela lui donnera peut être l'occasion d'en savoir un peu plus sur moi, puisque nous n'avons parler que de lui, ou presque depuis le début de notre rencontre. Il faut dire qu'il est bavard et que je n'ai pas hésité à lui poser tout un tas de questions par rapport à ces capacités. En tout cas, nous terminons rapidement nos bières et les posons directement sur le comptoir pour que le barman puisse les laver. Nous le saluons brièvement et nous franchissons cette porte de sortie.

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Je lui ai simplement souris lorsqu’elle me l’a dit, mais lorsque nous sommes enfin dehors, je me mets à réfléchir à son commentaire sur les causes perdues. Elle ne semble pas me considérer comme en étant une aux fléchettes. Mais étrangement, je sens que ça s’appliquais à davantage de moi. J’interprète le tout comme si elle ne voulait plus que je me rabaisse et me considère comme une personne qui ne peut pas être aidé et apprécié. Il est vrai que j’ai toute ma vie refusé de laisser une personne se mêler de mon pouvoir. Sauf pour Loki. Ce n’est que très récemment, avec la décision de me faire implanter de plein gré la puce GPS, que je me suis ouvert au monde à ce sujet là. Que j’ai accepté que les gens jugent mes capacités. Les paroles de Felicia me réconfortent. Elle a croisé apparemment plusieurs personnes qui lui ont semblé intéressantes. J’ose croire que je suis dans cette catégorie. Je souris pour moi-même avant de me forcer à sortir de ma tête trop pensante. Je la laisse me diriger dans la bonne direction. Ne pas avoir à réfléchir à la destination me permet d’occupé mon esprit par des questions à lui poser. C’est son tour de subir un petit interrogatoire. Elle doit s’y attendre d’ailleurs, puisqu’elle a accepté qu’une pie comme moi l’accompagne jusqu’à chez elle. Je choisis d’y aller avec une première question peut conventionnelle, mais que je meurs d’envie de lui poser depuis le premier regard qu’elle a posé sur moi :

-Pourquoi es-tu si intéressé par moi? Je veux dire, oui j’ai un pouvoir hors du commun, mais il y a forcément autre chose? Surtout que tu n’as absolument pas été surprise que je me révèle être un mutant. Tu en connais d’autres?

Ok, ça fait deux questions. L’une ayant amené l’autre. Mais comme elle habite tout près elle m’a dit, je n’ai pas autant de temps que je voudrais. Je dois regrouper un peu. L’air n’est pas trop froid. Je m’attendais à pire. Surtout pour un mois de février. Il ne fait pas non plus chaud, à cause de ce petit vent, je dirais. Mais, c’est supportable avec ma veste et mon foulard comme gardien de ma chaleur. L’obscurité de la rue est aussi bien dissipée par les nombreux réverbères et sources de lumières. Cela me permet d’observer assez clairement les différents bâtiments que nous croisons au fil de nos pas. Tout est tellement calme. New-York la nuit est vraiment fascinante. On ne pourrait pas s’attendre à ça pour un quartier aussi achalandé que Time Square. Nous croisons des personnes de temps à autres ce qui m’étonne vue l’heure, mais elles sont comme nous : emmitouflées dans leur veste, marchant paisiblement. Cela me fait encore plus apprécier ce moment. Malgré la fatigue qui commence lentement à s’emparer de moi, je me sens bien.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Ainsi c'est donc ce qu'il avait le plus envie de savoir : pourquoi je m'étais intéressé à lui, et pas à un autre. Cela me fit sourire alors que nous allions en direction de mon appartement. Je pensais qu'il aurait peut être d'autres questions sur moi, puisque de toute évidence, ce petit trajet serait l'occasion pour lui d'en savoir plus sur moi. Je ne serais sans doute pas aussi loquace que lui, je resterais plus mystérieuse, comme pour entretenir l'intérêt qu'il portera à ma petite personne. Je sais que son chemin ce soir s'arrêtera aux portes de mon appartement, ça n'ira pas plus loin, mais si c'est un premier contact réussi, le second sera différent, par son contenu, par bien des choses, j'en suis presque persuadée. Serait-il un atout de choc pour un cambriolage ? Oui, mais cela est bien trop tôt pour en parler. Je ne le connais pas assez pour lui faire confiance si rapidement. Je lui souris, et je lui révèle alors le pourquoi je l'ai accosté ce soir.

" Je t'ai observé plusieurs minutes avant de t'aborder dans ce bar. J'ai vu que tu n'arrêtais pas de te gratter, de façon frénétique, à cause de la puce GPS que l'on t'avait implanté. Je me suis dis que tu étais un mutant fraîchement recensé, mais je n'aurais pas pu savoir que ton pouvoir était si attractif. Je connais de nombreux mutants oui, j'en côtoie régulièrement à vrai dire, la majorité n'étant pas recensé d'ailleurs. Alors je n'ai pas été étonné quand tu m'as confirmé que tu étais l'un d'entre eux. "

Remarquez que je ne m'inclus pas dans le lot des mutants. Va-t-il penser que je n'en suis pas une ? Va-t-il quand même tenter de me poser ouvertement la question ? Je ne sais pas à vrai dire, mais Alek est quelqu'un de sensé, de réfléchi, il saura poser les bonnes questions pour en savoir plus sur moi. Je me suis donc pour le moment contentée de répondre strictement à ces questions, sans partir dans un trop long monologue. Peut être que je pourrais le faire s'il pose les bonnes questions. C'était peut être mal, mais je m'amusais un peu avec lui, et puis, nous resterons en contact, c'était une obligation. Je lui donnerais ma carte de visite avec mon numéro perso au verso, histoire que ça ne soit pas trop impersonnel, voyez-vous.

by NYXBANANA

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Je me doutais bien que gratter le site d’implantation avec autant d’acharnement n’était pas le geste le plus normal qui soit. Mais de là à me trahir à ce point, je ne l’aurais jamais prédis. Je me souviens de sa première réplique lorsqu’elle m’a abordé. De son assurance sur mon recensement. Je me rappelle de son regard. C’est évident qu’elle ne pouvait pas avoir la surprise d’apprendre pour ma mutation. J’ai du la déstabiliser lorsqu’elle a apprit en quoi elle consistait puisqu’elle n’est pas commune. Mais si elle connaît autant de mes semblables comme elle dit, ce n’est pas étonnant qu’elle ait l’habitude de ce que nous sommes. Je souris simplement à ses paroles, hochant la tête devant sa réponse.

-Normalement, je suis assez discret, je lui dis en fixant devant nous. Mais il faut croire que je ne pouvais pas berner un œil comme le tiens.

Avec ses connaissances sur les mutants et sur la Registration Act aussi, elle représente une source d’information pour moi qui m’est coupé de ce monde jusqu’à tout récemment. Je ne vais pas pousser mon interrogatoire dans ce sens par contre. Je n’ai pas assez de temps pour ça. Je choisis plutôt de poursuivre avec des questions auxquels je me sens particulièrement concerné. Je n’aurais jamais pu faire un agent de police, tout simplement parce que je suis nul pour découvrir ce qui est vraiment utile. Je m’attarde sur des détails anodins. Je leur accorde une importance démesurée. Je suis aussi trop attaché au niveau émotionnel pour questionner objectivement. Mais bon, ce n’est pas comme si je voulais lui soutirer des informations, je veux seulement lui parler jusqu’à atteindre sa résidence et, si possible, en apprendre plus sur elle. J’y vais donc selon ce que je pense être important pour moi :

-Tu côtoie beaucoup de mutants, alors. Ça veut dire que tu les apprécies? Tu n’as jamais eu peur d’eux ou eu des doutes sur ta place près d’eux? Ils t’ont accepté et tu les as accepté de ton côté? Ça doit être merveilleux si c’est le cas, de vivre avec une communauté comme ça.

Je rêve un peu là. Je suis resté avec les humains toute ma vie. Je n’ai jamais osé me mêler à d’autres mutants lorsque j’en avais l’occasion. Ce qu’ils représentent c’est une diversité et une richesse unique au monde. Leur pouvoir les différencie les uns des autres et les définis d’avantage que ce que les gens pense. Moi, mon pouvoir ne pourrait pas me correspondre davantage. Il est moi et je suis lui. J’ignore si c’est comme ça pour tous les mutants. J’en connais trop peu pour le savoir. Est-ce que tous les pouvoirs sont un reflet de son hôte, une extension de sa personnalité? J’ose croire que oui. Il me semble que ça serait tellement plus logique. Une mutation c’est comme avec les yeux bleus, c’est une part de nous et une définition de notre personne.

-Il faudrait que tu me fasses rencontrer tes amis, je lui dis en souriant.

J’ai vraiment envie de rencontrer plus de gens comme moi. Juste pour vérifier cette théorie selon laquelle le pouvoir est une définition de son possesseur. J’ignore si Felicia arriverait à me faire suffisamment confiance pour que je les rencontre, malgré que la plupart ne soit pas recensé. Je ne veux pas les mettre en danger. Je veux juste avoir des réponses.

2 AM

feat. Felicia & Alek

Il s'était trahi en se grattant de façon un peu trop prononcée, mais il faut dire que mon sens de l'observation est plutôt bon. Si je n'y avait pas prêté plus que cela attention, sans doute n'aurais-je rien vu, mais manque de chance, ou pas, selon ce que vous préférez, je l'avais observé suffisamment de temps pour lui poser cette question, même si je ne savais pas s'il allait véritablement me répondre. Mais il l'avait fait avec enthousiasme, et dans le détail, comme si finalement, on se connaissait depuis longtemps alors que ce n'est pas le cas puis ce soir était notre première rencontre et sans doute pas la dernière. Il me dit donc qu'habituellement il est assez discret ce qui me fait sourire. Il ne pouvait pas berner un oeil comme le mien, et il avait sans doute raison en grande partie.

" C'est vrai que j'ai un bon sens de l'observation, encore faut-il le mettre en oeuvre. J'aurais très bien pu passer à côté de cela. "

Mais je ne l'avais pas fait, comme si au final, cela était tout à fait normal, ou presque en tout cas. Je souriais, j'aurais pu lui dire alors que si j'étais si observatrice, c'était parce que je suis détective privée et que j'accorde toujours de l'importance à ce qui semble être un détail dans un premier temps. Il opte donc pour une conversation sur les mutants. Il ne semble pas se douter que je fasse partie de ce groupe, simplement que je les apprécie à leur juste valeur. Pourtant ces questions me font penser à un monde un peu trop idyllique voyez-vous. Ce n'est pas aussi simple que cela, bien au contraire. Je souris à ces remarques cependant.

" Ce n'est pas aussi simple que cela, mais le registration act ne va pas me faire changer par rapport à mes amis, ce que je sais d'eux, ce que l'on connait des uns des autres. Les mutants ne sont pas dangereux pour la plupart, c'est dommage que le parti collectif veuille ficher ceux-ci parce que quelques uns ont fait des choses mauvaises. Il ne sert à rien de mettre tous ces oeufs dans le même panier. "

Il avait donc mon avis sur les mutants en général, et cet acte d'enregistrement les concernant, nous concernant. Alek avait fait ce choix, soit, moi, j'avais fait l'inverse, et si jamais je devais me faire recenser de force, je le ferais, je n'avais pas grand chose à perdre en fin de compte mais tant que je pouvais conserver ma liberté, il en serait mieux ainsi. Sa dernière réplique me fit alors d'avantage sourire, il voulait rencontrer mes amis, certains de mes amis, mais ça ne serait pas pour tout de suite, ou alors cela sera un concours de circonstances. Peut être connait-il déjà certains de mes amis d'ailleurs. New York est une grande ville mais on ne sait jamais.

" Pourquoi pas oui, on pourra faire ça, un de ces jours Alek. "

Mais je ne précisais pas de quel jour je parlais, tout ça pour lui dire que cette idée restait dans un coin de ma tête, prochainement. Il était sympathique, et je ne vois pas pourquoi cela changerait mais n'allons pas trop vite en besogne, voulez-vous.

by NYXBANANA

Invité Invité

Je lui souris. Elle a vraiment le dont de me faire sourire. Pour de simples choses, comme suite à des blagues. Ça me fait du bien d’être en présence d’une personne qui à cet effet sur moi. Elle a raison qu’en à son talent pour l’observation. Si on ne sait pas mettre à profit convenablement ce genre de don, on n’obtient pas grand-chose. Elle a décidément trouvé comment garder son œil aiguisé en toutes circonstances. Même maintenant, elle doit m’observer avec le même intérêt qu’au début, sauf que nos occasionnels passages dans l’ombre de la nuit me cachent bien souvent les traits de son visage. Je les retrouve dès que nous passons sous un réverbère, mais cela reste un bref instant avant de replonger dans le flou encore. Plus nous nous éloignons de Time Square et plus le décor s’assombrit. Nous arrivons à des quartiers résidentiels endormis et cela me rappelle que la fin de notre rencontre approche à chaque pas.

Je la regarde lorsqu’elle me révèle son opinion des mutants. Je suis heureux qu’elle pense de la sorte. Qu’elle ne laissera rien ni personne briser son lien avec ses amis de ma race. Cela prouve qu’elle est loyale. C’est une qualité que j’apprécie chez les autres. Il existe tellement de gens qui ne le sont pas et qui trahissent tellement aisément. Cela me désespère. Je reste silencieux un instant. Mes réflexions n’ont que peu de sens, allant du coq à l’âne. Mais, je reste bien éveillé lorsqu’elle approuve de me faire rencontrer ses amis. Cela me fait sourire de bonheur, une fois de plus. J’ai déjà hâte à ce moment, bien que j’ignore comment agir ou quoi leur dire. J’improviserai donc une fois face à la situation. Pour l’instant, je dois rendre le temps qui me reste avec elle productif. Poursuivons avec les questions :

-Tu dois habiter New-York depuis un moment, j’imagine. Comment s’est de vivre dans une aussi grande ville? Est-ce que c’est cher? Je présume que oui. Alors, tu dois avoir un travail très payant?

Je ne sais pas du tout ce qu’elle fait dans la vie, mais je sais qu’elle y excelle. Peu importe ce que c’est. Elle est du genre à réussir tout et en brillant. Je ne m’inquiète donc pas pour elle. Non, je pose la question parce que c’est tellement différent de Foxborough où je réside et même de Boston où je passe beaucoup de temps à cause de mon propre travail de physiothérapeute pour une équipe de football professionnel. Cela me fait penser à une question assez inusitée et probablement pas très significative. Je me laisse tenter par elle et choisit de la poser quand même, au risque de la faire rire :

-Tu aimes le sport?

J’avoue que c’est assez général. Mais, justement, je veux que ça le sois. Je ne veux pas lui imposer une discipline sportive à particulier. Cela lui permettra de me dire ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas parmi la liste de sports qui existe. Je ne sais pas pourquoi, mais avec son corps, j’aurais dit la gymnastique. Sauf que je garde ça pour moi, ne voulant pas l’influencer avec mes perceptions ridicules.

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