2 AM (Alek & Felicia)

Je suis une voleuse, mais je suis aussi détective privé, aussi paradoxal que cela puisse être. Oui, je suis des deux côtés de la loi, mais je crois que c'est ce qui rends la chose aussi excitante. D'un côté, je me prépare à déjouer la loi, en m'amusant à voler des choses pour des clients qui payent toujours très bien, et de l'autre côté, j'essaye de faire en sorte qu'elle soit respectée, ou quelques choses dans ce genre pour contenter des clients qui ne sont pas forcément très riche, mais je n'en fais pas une formalité. Je n'ai pas un compte en banque spécifiquement très remplis, mais j'ai largement de quoi vivre convenablement, et même plus que ça. Mon appartement n'est pas le plus luxueux de la ville, mais il est loin d’être miteux contrairement à beaucoup d'autres. J'y suis depuis un petit paquet d'année, je me suis bien à l'intérieur, mais je sais qu'en jouant avec le feu à voler tout le monde, je risque un jour d'en payer les conséquences. Quand ? Je ne sais pas, mais je ne vais pas pouvoir passer à travers les mailles du filet de façon indéfinie. Surtout avec le registration act, il y a des chances pour que le filet me tombe dessus. Il suffit que j'en parle pour qu'il arrive d'ici peu, ou pas. Mais Alek ne se doutait même pas que j'en étais une, du moins selon ce que je lui disais et qu'il disait puisqu'en parlant des mutants, je ne m'incluais pas dedans. En tout cas, je lui donnais mon avis sur cet acte de rebellion de la part du gouvernement ayant céder au parti collectif. Ce n'est pas parce qu'il était là, que j'allais changer de comportement ou de vie, au contraire, nous ne devions pas céder à cette pression là, ça ne le faisait clairement pas. J'étais même en train de préparer des petites choses pour contrecarrer les plans du parti collectif, peut être qu'Alek pourrait servir. Je réfléchirais à cela plus tard. Pour le moment, même si le courant passait bien, nous n'en étions pas à ce stade là, il ne devait pas se douter de tout ce que je faisais ou était capable de faire. Un jour je lui ferais découvrir mes amis, ou alors simplement une autre facette de ma personnalité, peut être même tout à l'heure qui sait ? Alek voyait qu'en marchant dans les rues de la ville, la fin de notre rencontre se présentait, peu à peu, alors il semblait tenter d'en savoir plus sur moi. La question du logement arriva donc sur la table. Il me posa des questions sur New York. Je souriais à cela.

" Je n'ai pas connu d'autres villes effectivement. Après, en ce qui concerne du prix, ça dépends, c'est variable d'un quartier à un autre tu sais. Manhattan est un quartier huppé, mais à Brooklyn les prix sont plus raisonnables. Je suis détective privée, donc mon travail paye, mais cela dépends parfois des clients. En tout cas, je n'ai pas trop à me plaindre à ce niveau là. Et toi ? Si tu me pose la question, c'est que tu compte peut être t'installer ici ? Peut être parce que tu change de travail ? "

Oui, je revenais à lui, puisque finalement, je ne savais rien à ce niveau là, m'étant intéressée à son pouvoir, plutôt qu'autre chose. Nous marchions donc dans les rues de la ville, et le quartier était très calme en plein milieu de la nuit. Et puis si un agresseur arrivait, il aurait droit à une belle fête, avec Alek et moi. Puis, finalement, il me pose une question qui me laisse échapper un rire dans la nuit. Est ce que j'aime le sport ? Est ce que c'est une façon peu subtil de me proposer d'en faire personnellement avec lui dans mon appartement ? Devais-je le prendre comme ça ? Avait-il cette idée en tête depuis tout ce temps ? Non, en vérité, il n'avait pas gaffe, il n'avait pas de lueur lubrique dans les yeux ou quoique ce soit.

" Je suis une grande sportive, j'ai fait beaucoup de gymnastique étant plus jeune, et régulièrement, j'en fais encore, chez moi. Je cours pas mal, je continue à m'entraîner régulièrement. "

Parce que oui, j'étais tellement efficace, que j'aurais pu être une athlète de haut niveau, si je l'avais voulu mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais, j'avais opté pour une autre voie, différente, plus dangereuse, mais que j'appréciais encore plus. Je n'étais pas agile et rapide pour rien.

Il semblait être surpris par mes réponses, comme si finalement, il s'attendait à d'autres choses de ma part comme si mon sens de l'observation n'était qu'une qualité comme une autre de ma part, pas forcément ce qui me faisait en partie gagner ma vie. Parce que oui, je ne le connaissais pas encore assez pour lui parler de cette partie interdite de ma vie, du moins interdite pour les personnes comme lui. Même Richard n'avait été mis au courant que récemment, et par la force des choses, sinon, il ne m'aurait vu que sous les traits de Felicia Hardy, détective privée de son état. Je lui parle alors peut être d'un éventuel changement de vie pour lui, mais visiblement, ce n'est pas le cas, il essaye juste de s'intéresser à la ville, parce qu'il est à l'intérieur de la grosse pomme, rien de plus. Mais qui sait ce que le futur nous réserve, n'est ce pas ? Il aimait sa vie à Foxborough, ainsi que son travail, ce que je pouvais comprendre parfaitement. Sans m'en rendre pleinement compte, j'en avais faussement déduit que peut être il voulait venir dans le coin, mais n'ayant pas forcément des moyens conséquents, qu'il ne voulait pas un quartier trop cher. Je ne suis pas une agence immobilière sur patte, mais en fonction de ces moyens, j'aurais pu lui dire si nous aurions pu être voisin ou pas vraiment. Mon appartement faisait partie des quartiers dans la moyenne, disons haute de la ville sans pour autant être trop huppé non plus, ce qu'il me fallait en somme. Alek n'allait donc pas changé de vie dans les jours à venir. Il me parla de sport, et j'occultais la notion de sport de chambre que j'avais envisagée presque de façon immédiate dans ma tête. Pourquoi cela ? Parce que le courant passait bien entre nous et que je pourrais tenter le coup, ça ne me choquait pas, mais il m'était trop sympathique pour ruiner ce début d'amitié, comme si je l'avais déjà condamné à la friend zone. C'était peut être le cas, je ne saurais dire, mais en vérité, dans ma tête, il y avait d'autres hommes à qui je pensais : Richard notamment, et dans une moindre mesure Peter bien entendu, mais c'est compliqué avec lui, encore plus qu'avec Richard. Je n'avais donc pas envie de me casser la tête avec Alek, pas pour le moment. Je lui répondais donc que j'étais une grande sportive, contrairement à lui visiblement. Il travaillait dans le domaine du sport mais n'était pas sportif, bizarre mais après tout, pourquoi pas. Chacun ces passions et le sport était l'une des miennes.

" C'est étonnant de travailler dans le domaine du sport et de ne pas être endurant. Personnellement, je suis capable de courir un marathon, j'ai déjà couru quelques fois celui de la ville dans des temps raisonnables à vrai dire. Faudrait peut être songé à être plus endurant dans ce cas Alek. "

Et je ne pus réprimé un petit sourire. Je ne savais pas s'il y pensait ou pas du tout mais quand je parlais d'endurance, j'osais espérer que ces conquêtes ou sa petite amie n'avait pas un Alek à bout de souffle au bout de deux minutes au lit. Mais je gardais la réflexion plus explicite pour moi bien entendu. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise même s'il n'y avait que nous deux dans le coin. En tout cas, nous sommes presque arrivé. Je réduis le rythme comme pour faire durer cette discussion quelques secondes de plus puis finalement, je m'arrête, et tourne le regard vers la battisse. C'est une maison mitoyenne avec celle des autres. J'ai l'impression qu'il se sent un peu bête, mais cela n'est pas très grave, il me tend sa main droite en guise d'au revoir avant de joindre cela à quelques paroles. Je la saisie et lui sourit.

" Je ne doute pas que nous nous reverrons, tôt ou tard d'ailleurs. Tu sais où me joindre en cas de soucis, je réponds tout le temps présente ou presque. Enfin, j'ose espérer que tu n'auras pas de soucis qui mérite la présence de Felicia Hardy, détective privée cependant. Rentre bien. "

Et ma main se désolidarisait de la sienne. Je commençais à monter les quelques marches qui me séparaient de la porte d'entrée, avant d'y insérer les clés et de me mettre au chaud chez moi. J'aurais pu lui proposer de venir boire quelques choses, mais nous avions déjà bien assez bu. Il savait où j'habitais, ce qui n'était pas donné à tout le monde, une marque de confiance que peu avait aussi rapidement, mais cela s'était fait ainsi. Bizarrement, je ne doutais pas de lui, alors que je le connaissais à peine. Il ne fait pas de doute que nous nous retrouverons plus vite qu'il n'y pense.