Sujet: Can you save me from myself? -PV Lyra- Mar 10 Mai - 22:14
Lyra & Meredith
« Embrey, vous avez encore cassé le nez d’un suspect… »
« D’un coupable qui vous a offert des aveux sur un plateau d’argent. Il n’a pas les moyens de prendre un véritable avocat et il a agressé des enfants, ce n’est pas défendable. De rien monsieur et bonne soirée. »
Sans attendre de réponse, Meredith attrapa son sac à main et quitta son bureau, laissant son supérieur sur le pallier la bouche ouverte. La jeune femme n’en était plus à sa première bavure mais elle était tellement efficace qu’il était difficile de ne pas excuser ses écarts. De plus, elle avait été recommandée par de hautes figures de Scotland Yard où elle avait toujours fait un sans fautes… Il n’y a que depuis la mort de James que les choses avaient un peu changé : ses méthodes étaient moins classiques, plus agressives. Elle ne supportait plus que des coupables évidents s’en sortent car ils avaient un bon avocat ou un bon alibi, ce n’était pas ça la justice. Au fond, Meredith savait que ce n’était pas bien, que ce n’était pas ce qu’elle voulait défendre en entrant dans la police mais c’est à cause de la naïveté de la justice que James était mort et ce n’était pas défendable non plus.
Tous les psychiatres qu’elle avait vu étaient unanimes : les chocs post-traumatiques pouvaient avoir diverses formes et ils pouvaient durer plus ou moins longtemps. Souvent, il fallait un autre élément pour les amoindrir, un choc positif. Ce n’était pas arrivé, ni à San Francisco ni à New York et ce n’est pas le décès de Toby qui allait calmer sa rage intérieure… L’animal était mort de vieillesse, dans son sommeil, sans souffrir. C’était une belle mort et une belle vie mais ce chien n’était pas juste un animal de compagnie. Il était un cadeau de la part de James, un premier pas vers le travail de parents. Mais c’était peut-être un signe du ciel pou lui dire de passer à autre chose ? Elle n’était pas ici depuis très longtemps après tout, peut-être que cela voulait dire que c’était une nouvelle vie qui l’attendait ici ? L’animal avait été enterré dans les règles, dans un cimetière pour animaux non loin de là. Il lui fallait bien ça pour faire son deuil, et ce même si elle aurait trouvé cela ridicule quelques années plus tôt.
Après un bref passage à la salle de sport puis à son appartement, Merry décida, comme quatre-vingt dix pourcent du temps, de se rendre dans un bar pour passer une partie de la soirée. Depuis près de onze ans, elle ne dormait plus que quelques heures par nuit. Fermer les yeux lui donnait des cauchemars : elle repensait à James, entendait les coups de feu, le voyait tomber sur elle, sentait l’odeur du sang… Tout était encore très clair dans sa mémoire et elle se réveillait en pleurant systématiquement. Un véritable enfer qui ne semblait pas vouloir prendre fin. La jeune femme refusait de prendre des médicaments et ce malgré l’avis de ses médecins. Elle espérait que ça passe tout seul, que les choses changent par elles-mêmes ce qui semblait mal parti…
Habillée discrètement et peu maquillée, Meredith erra un moment dans le Queens avant de trouver un bar qui semblait sympathique. Pas trop plein, pas trop vide, une musique agréable et pas assez forte pour vous briser les tympans. Un endroit idéal pour passer une bonne soirée, seule dans un coin à boire pour oublier. La jeune femme n’aimait pas les lieux trop bruyant ou trop agités, elle ne voulait pas en arriver aux poings ou être embêtée. Il lui fallait juste un peu de compagnie distante pour avoir l’impression d’être normale, d’avoir des amis sans avoir besoin de parler. Car elle n’était plus du tout aussi avenante qu’avant. Sarcastique voire méchante, ses amis se comptaient sur les doigts d’une main et il n’y en avait pas un seul à New York…
« Une bière s’il vous plait. »
Dit-elle le plus gentiment possible en s’installant au bar. Sans réellement regarder la serveuse, elle posa son sac sur le tabouret d’à côté et sorti son livre. Lors de ses insomnies, elle lisait beaucoup, de tout, tout pour ne pas dormir. Une nécessité qui s’était transformée en passion et maintenant elle ne se déplaçait jamais sans lecture. Un moyen aussi d’éviter les conversations pénibles avec les inconnus et surtout les hommes. Non pas qu’elle n’est pas besoin d’eux parfois, elle reste une femme. Mais tomber amoureuse n’est plus envisageable et la plupart des hommes la révulse. Hors de question de devenir lesbienne néanmoins, ce n’est pas la question. C’est juste qu’ils ne sont pas James, personne ne peut être James alors une nuit de temps en temps c’est bien assez.
good vibes.
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Sujet: Re: Can you save me from myself? -PV Lyra- Mer 11 Mai - 1:00
CAN YOU SAVE ME FROM MYSELF ?
J'avais passé la matinée aux urgences, enchaînant les soins sur des personnes bien souvent désagréables. Il me fallait un seul coup d'oeil pour savoir si une personne était bonne ou non. S'ils souffraient physiquement ou psychologiquement. S'ils méritaient une douleur ou non. Je ne me prenait pas pour Dieux en jugeant ainsi, cependant l'Homme m'avait fait tant de mal dans le passé que je prenais le droit de décider qui pouvait jouir de mon pouvoir ou non. J'avais donc usé d'illusion de calme et d'indolore, ce qui m'avait fatigué. J'avais donc fait une longue sieste durant l'après midi. M'éveillant chaque demie-heure à cause des cauchemars récurant. Tirer un trait sur le passé n'était pas si facile que cela. Mon chien-loup grimpa sur le lit, toujours alerté par mes terreurs "nocturnes". Le soleil traversait les fenêtres du loft que j'habitais. Je passe mes doigts dans la douce fourrure d'Anakwa. Il était mon unique lien vers mon passé. J'avais donné le nom de ma tribu à ce chien qui ressemblait en tous points à un loup blanc. Il se couche contre moi et comme à son habitude, pose sa tête sur la mienne. C'était comme s'il savait quand la douleur revenait me saisir de haine et d'angoisse. Une relation mystique et magique que trop peu de gens ne connaissaient pas... Je sais qu'il ne me décevra jamais dans ce monde ou l'on ne peut faire confiance à personne. Je créais alors une illusion autour de moi. Mon lit se retrouvant en pleine forêt, le vent caressant les feuillages.
Je m'éveillais alors à quinze heures. Je pris une bonne douche puis m'habillais de mon éternelle couleur préférée. Le rouge. Une robe. Puis je coiffais mes longs cheveux blonds. Il était l'heure d'ouvrir mon bar. Je sortis de la rue en grignotant un donuts acheté sur le chemin puis ouvrais le bar. Allumant la musique de fond qui passait de la musique tantôt celte, tantôt indienne et quelques fois d'un style oriental. La décoration du bar était zen, entre la couleur blanche et noirs des meubles avec des touches rouges. Un style légèrement asiatique et indien. Le soir arrivait plus tôt que prévu, et une femme arriva au bar. "Une bière s'il vous plaît" Je lui souris puis lui sert une bière fraîche. En lui tendant sur le comptoir, je frôlais ses doigts sans faire attention. Un frisson glacial me parcourt la colonne vertébrale face aux quelques images du passé que j'avais pu voir. De la tristesse. De la solitude. Je la fixais un instant puis lui projetais une illusion de calme et de sérénité. Presque avec un soupçon de bonheur. J'y était peut-être aller un peu fort.
— Tout va bien ?
Demandais je en souriant, l'observant être un peu déstabilisée.
(c) antaryon
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Sujet: Re: Can you save me from myself? -PV Lyra- Jeu 12 Mai - 23:05
Lyra & Meredith
L’ambiance dans le bar était vraiment unique et, dans ce décor, on pouvait presque sentir l’encens. En règle générale, Meredith optait toujours pour des pubs, sûrement dans une sorte de nostalgie morbide… Pourquoi avait-elle changé ses habitudes ? Pourquoi avait-elle décidé d’entrer dans ce bar qui n’avait absolument rien d’ordinaire ? Le destin peut-être ou n’importe quoi qui puisse veiller sur nous. Une façon comme une autre de lui dire qu’il était temps de changer les choses, de sortir de ce néfaste train train quotidien.
Installée sur son tabouret, le livre en main, Merry ne réalisa même pas que la jeune serveuse avait frôlé sa main en lui donnant sa bière. Il y a longtemps qu’elle ne faisait plus attention à se genre de détails, aux autres, aux gens. A quoi bon de toute façon ? L’être humain ne pouvait apporter que colère et tristesse, elle avait comprit depuis longtemps qu’il n’y avait plus rien à en tirer… Seulement cette fois n’était pas comme toutes les autres. Il ne s’agissait pas d’un contact insignifiant et inutile. Son cœur se mit à battre plus vite et il y eu comme une décharge électrique dans tous ses muscles. Un vieux souvenir, un sentiment oublié, une once de bonheur. C’était tellement étrange, soudain. Le visage de Merry se transforma complètement, passant d’une froideur sibérienne à un sourire chaleureux, un de ceux qui lui avait valut son surnom…
Étrangement, elle ne se posa pas de question, ne chercha pas à savoir si c’était la musique, l’ambiance ou une substance illicite dans les conduits d’aération. Plus rien ne comptait à part son cœur qui battait de nouveau comme avant. C’était comme si la glace qui s’était formait à l’intérieur était entrain de fondre sous l’effet d’une canicule inattendue. Le sentiment était si fort qu’elle en eu presque les larmes aux yeux, serrant fortement sa main contre le verre frais. Au loin, elle entendit une petite voix, celle de la serveuse qui s’inquiétait peut-être de la voir fixer le bar comme ça, avec son sourire étrange. Depuis combien de temps n’avait-elle pas sourit ainsi, avec cette candeur et cette honnêteté ?
Bien sûr, elle souriait à son frère parfois, un sourire franc et bienfaiteur mais… Jamais sans un petit morceau d’amertume. Là, il n’y avait plus rien, plus rien que du bonheur et une étourdissante sérénité. Pas de plaisanterie, pas de sourire mesquin, juste un calme Olympien et le bonheur. Il lui fallut un petit moment pour pouvoir répondre à la jeune femme. Quelques minutes peut-être, le tout accompagné d’une gorgée. Il lui semblait avoir perdu pied et le liquide frais la ramena à la réalité. Pour la première fois depuis son arrivée, elle posa enfin son regard sur la petite blondinette qui lui faisait face. Un petit bout de femme souriante.
« Oui je… Oui désolée, un vieux souvenir vient de me revenir. »
Dit-elle simplement, ne sachant pas comment expliquer cela autrement. Que dire de plus ? Sans compter qu’on la prendrait pour folle si on entendait ce qui se passait réellement dans sa tête à ce moment là.
« C’est votre bar ? »
Demanda-t-elle ensuite, cherchant à sortir de ses pensées pour revenir sur terre. Non pas que la tristesse lui manque, mais son esprit était redevenu un peu plus clair et les choses commençaient à devenir bizarres bien que toujours aussi agréables. D’un geste un peu plus vif qu’escompté, elle rangea son livre dans son sac, comme décidé à ne plus se fier à ses amis imaginaires.