[DEFI] SPACE, FINAL FRONTIER •• KATE

Space, final frontier
 

Combien de temps cela faisait-il ? Impossible de le savoir. Son téléphone était déjà presque déchargé quand elle était arrivé là et elle n'avait pas de montre. Aucun moyen réel de savoir l'heure. C'était terrifiant. Être seule comme ça, au milieu d'inconnus que l'on ne comprend pas. Sans savoir depuis combien de temps on est là. Sans savoir non plus combien de temps on va encore être là. Si on va même pouvoir partir. Enfin, elle avait eu une piste pendant un moment. Mais ce moyen lui avait été volé et elle ne savait où chercher. L'endroit était grand et elle était un peu sortie, ce n'était pas mieux dehors. Heureusement pour elle, l'air était respirable.

Au début, elle avait été vraiment perdue. Elle avait tenté de se fier à la position du soleil pour connaître le temps qui passait mais… La planète avait deux soleils. Si elle avait encore eu quelques doutes, à partir de ce moment il n'y en avait plus à avoir. Elle n'était plus sur Terre. Elle était… ailleurs. Ça l'avait fait flipper, tout comme les extra-terrestres la faisaient tout aussi flipper. Elle avait commencé à faire des repérages. Les grosses patates qui ressemblaient aux sontariens de Doctor Who, il fallait les éviter. Ils avaient souvent un comportement violent. D'ailleurs elle avait commencé à utiliser ses connaissances SF pour tenter de trouver des noms d'espèces. C'était sûrement pas les vrais mais ça lui permettait au moins de ne pas perdre le cap.

Elle avait commencé par « emprunter » un capuchon qui traînait. Elle avait vite remarqué que ses vêtements ne passaient pas inaperçus. D'ailleurs elle avait aussi laissé tombé son blouson et son gros pull. Si à New York les températures étaient fraîches, ici ça avait plutôt tendance à être l'inverse. Et elle passait bien plus inaperçu sans. Elle ne savait pas si les gens d'ici étaient xénophobes ou avaient juste une dent contre les terriens mais les gens de ce coin avaient assez tendance à la poursuivre pour x ou y raison.

Après un certain temps, trois nuits de ce monde pour être précis, Kate avait repérer du grabuge qui n'était pas causé par elle-même pour une fois. Cela l'avait intriguée et elle s'était positionnée sur un promontoire un peu en hauteur pour observer. Sa vue très précise avait clairement été un atout dans cette situation, permettant de repérer les possibles dangers à l'avance. Le cœur de la jeune Bishop fit des bonds quand, depuis l'endroit où elle était, elle avait reconnu la personne qui était poursuivie. Marian. La jeune mutante qui prenait quelques cours avec Clint et que Kate s'amusait à taquiner. Bien qu'elle s'inquiéta de savoir Marian dans cet endroit, elle fut surtout soulagée de savoir qu'elle n'était pas seule et qu'un visage connu était aussi présent.

Kate descendit rapidement de son promontoire pour filer dans les rues. Si ce type attrapait la jeune mutante, qui sait ce qu'il allait lui faire. Ce n'était pas une race que Kate avait remarqué comme pacifique. Ce n'était pas non plus la plus belliqueuse mais ce type-là avait l'air parti dans sa lancée. Kate passa de rue en rue, prenant de petits raccourcis qu'elle avait appris à connaître durant ces quelques… jours ? Plus ? Pas le temps de penser à ça.

Elle attrapa Marian quand celle-ci passa près d'elle, l’entraînant dans une ruelle sombre et lui plaquant une main sur la bouche. Elle glissa à son oreille :

— Ne bouge pas !

L'extra-terrestre qui la pourchassait semblait ne pas avoir remarqué que la jeune mutante avait disparu dans la ruelle. Kate le suivit des yeux alors qu'il s'éloignait. C'était dingue que comme les aliens pouvaient être aussi cons que les humains, franchement. Maria s'échappa assez brutalement de la poigne de la jeune archère, visiblement énervée.

— Eh bien, merci. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur et qui se trouve sous cette capuche ?

Kate vérifia que personne ne les regardait. Une seule humaine c'était déjà pas mal mais deux au même endroit ? Non. Sûrement beaucoup trop. Heureusement personne n'avait sembler les repérer. Elle retira dans sa cape presque théâtralement, presque comme Ewan McGregor dans la prélogie.

— C'est moi, Marian. Ca va, tu n'as rien ? Ces machins peuvent être de vraies brutes enfin… Pour ce que j'en sais.

Elle regarda Marian de la tête aux pieds. Vu l'accoutrement, elle revenait d'une séance de sport ou un truc comme ça quand elle était arrivée ici. Est-ce qu'elle s'était entraînée avec Clint ? Est-ce que celui-ci avait remarqué sa disparition à elle ? Combien de temps s'était-il passé ? Est-ce que les autres avaient même conscience qu'elle avait disparu ? Tant de questions qu'elle aurait pu poser mais à la place elle préféra dire :

— On devrait bouger, il pourrait comprendre que tu lui as échappé dans une ruelle. Suis-moi. J'ai repéré un coin plutôt tranquille en hauteur y a quelques heures.

Et à vrai dire, Kate n'attends pas vraiment de réponse. Elle met son capuchon sur la tête de son amie bien plus voyante qu'elle-même. Si le débardeur-jean n'est pas la mode sur cette planète, ça reste quand même plus discret que le survêt pétant. Elle prit la main de Marian pour l’entraîner sans demander son reste. Une autre présence humaine lui permettait d'avoir l'air forte, de cacher qu'à l'intérieur elle était morte de peur. Elle avait passé la première journée planquée. Avoir quelqu'un d'autre avec elle l'aidait à faire un peu plus la fière.

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La main de Marian dans la sienne avait quelque chose de vraiment rassurant. C'était presque comme si Kate se rendait enfin compte de la peur qu'elle avait ressenti durant son temps passé ici. Son ventre était noué et sa mâchoire crispée. Elle fit un effort pour se détendre. La pression que Marian exerçait sur sa main montrait qu'elle avait conscience de son trouble intérieur, ou en tout cas qu'elle le devinait. Rien de trop difficile étant donné la situation, remarquez. Marian devait être à peu près aussi terrifiée que Kate, peut-être même plus. Après tout, même si elle n'était pas là depuis si longtemps que ça, l'archère avait au moins eu le temps de s'y faire, là où la mutante venait à peine de débarquer.

Elles arrivèrent assez rapidement sur le toit que Kate avait repéré. Elle avait fait de gros efforts pour retenir son emplacement par cœur, car le marché était bondé même de nuit et les coins tranquilles étaient rare. Pendant que Marian observait la vue, Kate posa un sac qu'elle avait aussi piqué et qu'elle avait passé autour de ses épaules. Il ne contenait pas grand-chose, rien qu'un peu de nourriture et une sorte de couverture pour la nuit. La jeune femme avait bien essayé de piquer une ou deux armes mais elle avait failli se faire prendre. Évidemment. Les armes étaient ce que l'on surveillait le plus dans un lien aussi bondé. Elle avait eu quand même le temps de repérer quelques trucs qui ressemblaient à un pistolet, et d'autres qui avaient de classiques lames. Pas mal d'autres trucs qu'elle n'avait pas pu identifier. Un instant, elle avait rêvé voir un sabre laser. Mais s'il y en avait, elle n'en avait pas repéré.

Kate fut surprise quand Marian se précipita d'un coup vers elle pour la serrer contre elle. La jeune Hawkeye n'avait aucun soucis avec les effusions mais elle ne s'attendait pas à en recevoir une comme ça, d'un coup, sans prévenir. Néanmoins elle serra quand même la jeune mutante dans ses bras, heureuse d'avoir une amie avec elle. Celle-ci commença alors à déverser tout un tas de question, donnant presque le tournis à Kate qui n'arrivait pas à toutes les suivres.

— Si tu savais comme j'étais inquiète ! Tu n'as rien ? Tu vas bien ? Comment tu es arrivée ici ? Ne me dis pas que tu as passée les trois derniers jours dans ce trou de babouin puant ? Si je trouve l'enculé qui est responsable de tout ça je vais fusionner sa face sur son cul pour qu'il bouffe ses couilles.

Ainsi, cela faisait trois jours qu'elle avait disparu sur Terre. Exactement comme sur cette planète. A croire que les deux avaient une durée de rotation sur elles-mêmes proches, sinon semblables. Cela rassura un peu Kate, il fallait l'avouer. Elle n'avait pas disparu depuis un mois. D'un autre côté, c'était assez long pour que Marian ne s'en soit inquiétée. Elle s'apprêta à répondre mais Marian reprit la parole avant elle et visiblement elle avait la situation déjà bien en main.

— Bon, l'important au moins c'est que tu n'es pas toute seule, et moi non plus. J'avoue que j'aurai dut la jouer plus discrète mais eh, réflexe. Il avait pas l'air très commode ce gars là. Merci de m'avoir tiré de ce mauvais pas. Faut qu'on trouve un moyen de rentrer, mais pour ça il faut que tu me racontes comment tu as atterrie ici.

Kate se tourna vers le marché qui s'étendait devant elle. La façon dont elle avait été transportée ici était plutôt étrange, il fallait se l'avouer. Elle s'en souvenait parfaitement, il fallait l'avouer, mais est-ce que cela serait utile pour partir ? Elle n'en était pas totalement convaincue, pas après avoir perdu l'objet.

— Je n'ai pas très bien compris. Je revenais d'un entraînement de tir à l'arc dans un club indépendant, j'aime bien continuer à pratiquer en dehors du S.H.I.E.L.D. et des Avengers. Tout était normal, comme d'habitude, rien à redire. Et puis un truc par terre à attiré mon regard. Je n'aurais pas dû être surprise ni même faire attention, après tout c'est New York, y a toujours plein de trucs qui traînent à terre. Mais parfois, le hasard tu sais. J'ai regardé. C'était une clé USB, alors je me suis dit que bon, c'est peut-être important. Je l'ai prise et d'un coup… J'étais ici. Dans ce marché de dingue.

Kate passa une mèche derrière son oreille, un rien nerveuse. Est-ce que la clé USB était la clé de leur départ ? Elle espérait que non, retrouvait l'autre ne serait pas une partie de plaisir. Surtout pas sur une planète inconnue, avec des aliens qu'elle ne pouvait comprendre et sans même avoir d'armes pour se défendre des possibles brutes.

— Moi aussi je me suis fait agressée en arrivant. Je suppose que je les ai surpris quand j'ai attrapé ce qui ressemblait à une poire et en l'envoyant précisément dans l’œil de mon adversaire. En tout cas, ça ne m'a pas empêché de me faire voler la clé USB. J'ai aucune idée de comment rentrer. J'ai abandonné mes fringues les plus voyantes et volé ce capuchon. J'ai mangé en piquant des genre de viandes violettes sur le grille d'un type. C'était pas si mauvais que ça, étrangement. Même plutôt bon. Et depuis, bah, je fais comme je peux. Trois lunes sont passées, donc je suppose que le temps s'écoule un peu pareil ici et sur Terre. Et il y a deux soleils alors j'ai décidé d'appeler la planète Tatooine. Y a pas mal de races, certaines plus agressives que d'autre mais j'ai pas eu le temps de toutes les repérer. Si on ne trouve pas comment rentrer, il faudra faire de meilleurs repéages que ça, même si j'espère qu'on trouvera...

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La même clé. Marian était ici à cause de la même chose. Pour la même raison, peut-être aussi ? Qui sait ? Mais c'est bien le même objet qu'elle tient, ou en tout cas presque. Il y a ce petit truc au bout, qui donc l'impression que les deux doivent être clipsées ensemble. La clé de Kate semblait juste avoir un bout un rien étrange, mais celle de Marian montre clairement ce que Katie n'aurait jamais pu deviner en ayant vu un seul bout. Ce sont deux pièces d'un même puzzle. Peut-être, comme Marian semblait le supposer, que les assembler les ramènerait chez elles.
Ou peut-être que cela aurait un tout autre effet. Peut-être était-ce pour cela qu'elles avaient été placées sur Terre, une planète arriérées par rapport à certains autres. Enfin, Kate supposait que la Terre n'était pas la plus avancée, ça se voyait rien qu'à ce marché. Elle n'était pas du genre culture geek mais elle avait vu les classiques. Les premiers Star Wars, les anciens Star Trek… Ces films qu'elle avait regardé en attendant désespérément que son père rentre passer du temps avec elle quand elle était plus jeune. Elle y avait appris tellement. Notamment qu'il valait mieux connaître les effets d'un objet avant de l'utiliser.

Elle n'a même pas le temps de protester quant à l'idée même de rentrer sans Marian. Elle ne veut pas laisser son amie seule. Au contraire, elle pense que si les clés permettent en effet de rentrer et si elles ne peuvent y aller à deux, il vaut mieux que ce soit elle-même qui reste. L'archère est déjà là depuis trois jours. Si elle ne connaît pas encore tant que ça la planète, elle a plus de connaissances sur celle-ci que Marian. Et puis, elle est une agent du SHIELD, une personne entraînée. Même si elle a peur et n'est pas en terrain familier du tout, elle devrait pouvoir survivre au moins un moment.
Mais Marian enchaîne déjà et Kate ne proteste donc pas. Elle sait juste que si besoin elle s'arrangera pour être celle qui reste.

— En attendant... Faut trouver l'autre bout. Est-ce que tu te souviens à quoi ressemblait le voleur ? Vers quel coin il traînait dans ce marché ? Récolter des informations auprès des locaux risque d'être ardu, je les imagine mal parler anglais... Ce serait bien aussi qu'on trouve... De quoi se défendre en cas de besoin.
— C'est assez difficile à dire exactement parce qu'il avait un capuchon comme le tien. En tout cas son visage était, hum… Très en avant ? Enfin tu sais, c'est un peu comme genre les chevaux ou les alligators. C'était allongé et de couleur un peu beige/orange. Et ça avait plus une forme façon bec de canard. Je suis assez clair ou… ? Et il y avait deux trucs qui dépassaient du capuchon, de la même matière et couleur que le « museau » mais je ne sais pas si c'est les oreilles ou l’équivalent des cheveux. En tout cas il traînait dans le coin du marché où je t'ai récupérée. Je ne sais pas s'il m'attendait mais ça en avait l'air. Et pour interroger les habitants… Ouais, ils parlent pas anglais. Mais j'ai l'impression qu'ils se comprennent, même avec ceux qui ne font que passer alors… Ils ont peut-être un traducteur ou que sais-je.

Quand aux armes, elle l'avait dit, elle… Avant qu'elle ne puisse y repenser, elle se fit attraper par la main et entraîner.

— Il faut qu'on redescende si on veut pouvoir trouver des armes dignes de ce nom. J'ai une idée, vient !

Elle ne dit rien mais n'était pas bien convaincue. Enfin, Maria verrait bien à quel point les armes étaient surveillés. Mais si elle avait une idée… Ouais. Ça valait le coup de tenter, elle était presque sûre qu'elles en auraient besoin à un moment ou un autre. Il fallait au moins essayer, même si elle n'était pas totalement sûre que l'idée de Marian, quelle qu'elle soit, allait marcher. Les aliens n'étaient pas comme eux et les traiter comme on traite les humains n'était pas la meilleure solution.
Lorsque Marian la fait s'accroupir, elle s'exécute en la regardant s'éloigner, quand même inquiète. Elle aurait préféré que son amie lui parle avant de son plan, mais malheureusement Marian est du genre tête brûlée et elle fonce parfois avant de penser.

Kate la voit utiliser son pouvoir et sourit en voyant le marchand entrer dans une sorte de transe. Et voilà, elle avait réussi. Elle avait sûrement dû forcer le marchand à se souvenir d'on ne sait quoi et le voilà désormais perdu dans ses pensées alors que Marian part vers son étale, les mains s'emparant d'une sorte d'arbalète et d'un long bâton. Kate est déjà prête à l'accueillir avec joie et pouce levée quand on voit s'élève dont ne sait où pour avertir le marchand. Kate se relève pour intervenir mais trop tard. L'homme se réveille et empoigne le bras de Marian dans la seconde. C'est presque impuissante que Kate entend le bras de Marian se casser dans un horrible « crack !! » qui retentit. La jeune femme ne réfléchit pas plus et attaque.

Au début, elle ne sait pas trop comment s'y prendre, mais elle finit par faire simple. Elle fonce à toute vitesse vers le marchand et lui fonce en plein dedans, le faisant lâcher Marian et basculer. Elle ne prend même pas le temps de demander à son amie si ça va, elle se doute bien que c'est loin d'être le cas. Elle attrape le bâton que Marian avait repéré et va pour frapper le marchand, histoire de l’assommer et fuir, mais celui-ci est arrêté par un autre alien. Plus grand. Plus large. Et qui tient fermement le bâton en question. Elle jette un regard vers Maria et se mord la lèvre très rapidement avant de lui lancer :

— File ! Je ne sais pas pourquoi on m'a volé ma clé usb, mais ça doit être important. Alors file et planque-la, et bien ok ?!

Elle se retourne vers l'alien, le regard un rien paniqué. Elle n'est clairement pas de taille à l'affronter.

Que se passe-t-il ensuite ?:

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Du coin de l’œil, Kate réussit à voir Marian qui ne s'est pas enfuie mais ce fut très furtif. A vrai dire, elle croit même la voir tout simplement avaler la clé USB et un moment le cœur de Kate se réchauffe un peu en voyant l'efficacité de son amie. A moins que les autres ne la tuent et ne dissèquent, elle ne risquait pas de se faire piquer la clé. Et pour avoir déjà dû faire ça avec des informations volées pour le S.H.I.E.L.D., Kate savait à quel point c'était douloureux d'avaler ainsi. Marian prenait la chose visiblement très à coeur et ça contentait Kate.

Malheureusement elle n'eut pas trop le temps de se réjouir. Les paluches du colosse était refermée sur le coup de la jeune agent et elle commençait à sérieusement manquer d'air. Sa gorge brûlait tant par l'absence d'aire que par la pression des phalanges de l'alien. Elle n'avait jamais subit d'étranglement de sa vie mais même si elle en avait subit un, elle n'en aurait pas eu moins mal. Ses poumons commencent aussi à lui brûler, le manque d'air se fait sentir.
Elle prend peur, un instant. Elle sait que le manque d'oxygène fait voir des points noirs à un certain moment et il lui semble que cela commence à être le cas… Mais est-ce vrai ? N'est-elle pas en train de s'imaginer ces points noirs dans sa peur ? Elle ne sait plus, elle ne pense plus très droit à vrai dire. Elle arrive juste à s'entendre produire d'horrible sons qu'elle n'a jamais entendu auparavant.

Enfin, un bruit qui ne vient pas d'elle. Comme un gargouillis, un peu. Du sang qui vient éclabousser son visage, ou est-ce vraiment du sang, cette substance pratiquement noire ? Elle ne sait pas, elle n'a plus les forces de vraiment se le demander, à vrai dire. Elle tombe à terre moins d'une seconde après, le visage droit sur le sol terreux.
La voilà sale de sang et de terre mais tout ce qui lui importe à ce moment, c'est l'air, cet air frais et si bénéfique qu'elle absorbe à grande goulées. La gorge continue de la faire souffrir, c'est même encore pire maintenant qu'elle commence à reprendre de l'air. C'est presque ironique. Ce qu'il lui faut pour survivre est aussi ce qui la fait présentement souffrir. Mais elle ignore la douleur et les larmes qu'elle lui met aux yeux et inspire, expire, jusqu'à n'en plus pouvoir. Elle remarque à peine Marian qui menace le marchand, qui ne les comprend pas de toute façon.

Et quelques instants plus tard, une main qui dégage sa vue et le sourire de son ami, rassurant et réconfortant. Kate tente de lui rendre le sourire mais à vrai dire, ce qu'elle fait ressemble sûrement plus à une grimace. C'est dingue, pense-t-elle, c'est moi la professionnelle et c'est elle qui me sauve. Mais Kate est soulagée. Aurait-elle tenté l'opération seule, elle aurait sûrement fini dans une fausse commune, ou l'équivalent sur cette foutue planète.

— Allez ma Katie, je pense qu'il vaut mieux qu'on s'en aille... Encore.

Elle sent qu'on dépose un baiser su son front et Kate soupire un peu, laissant enfin vraiment le soulagement la saisir. Elle ouvre la bouche, évalue l'état de sa gorge et finit par dire simplement à son amie :

— Merci…

Sa voix est gutturale, profonde et abîmée. Le simple mot a arraché une nouvelle douleur a sa gorge et Kate se promet de ne plus parler pour le moment, cela fait trop mal. Ce n'est pas en continuant de parler sans relâche qu'elle va réussir à aller mieux, elle en est certaine.

Maira, qui s'était redressée, se rabaisse à nouveau et Kate croit un instant qu'elle s'inquiète pour elle, ce qu'elle comprendrait après un merci aussi piètre. Mais non, c'est tout autre chose.

— Regarde discrètement, à onze heures, est-ce que c'est lui ?

Kate jeta un regard rapide dans la direction indiquée par Marian et se figea. Étrangement, alors qu'elle l'avait à peine entrevue, elle le reconnu immédiatement. Elle ressentit immédiatement une sorte de déchirement dans son ventre, comme une haine brusque et soudaine envers la créature. Mais c'était peut-être juste parce qu'il ressemblait vachement à Jar Jar Binks, en fait.
Kate pinça les lèvres. Il fallait qu'elle interroge ce type, mais il ne pouvait pas la comprendre. N'y avait-il pas dans ce marché un objet qui lui permettrait de se faire comprendre ? Peut-être bien. Mais même si c'était le cas, elle ne savait pas à quoi ça ressemblait. Plus important, elle n'avait pas de quoi le payer. Elle avait encore un peu d'argent mais elle doutait que les aliens accepteraient dix dollars contre un système de traduction, bizarrement.

Mais Kate repéra alors ce quelque chose sur l'établi du marchand. Ça ressemblait à ces objets qu'on voyait dans les films, un fil un peu élastique avec une boule à chaque extrémité qu'on laissait aux jambes des personnes qu'on poursuivait pour les empêcher de s'enfuir.  Elle se leva le plus rapidement qu'elle put et attrapa l'objet en question, déterminée.
Elle avait toujours été douée pour viser mais elle ne connaissait pas l'objet, elle ne l'avait jamais utilisé. Elle n'avait même pas le temps de réellement soupeser l'objet pour savoir comment le lancer correctement, il fallait agir vite. Alors elle le lança comme ça, en visant et en priant pour s'y être prise correctement.

Est-ce que le lancer de Kate réussit ?:

Si le premier jet est tombé sur « oui », est-ce que Kate et Marian peuvent s'occuper tranquillement de lui ?:

Si le premier jet est tombé sur « non », est-ce que Kate et Marian peuvent partir à sa poursuite ?:

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C'est presque du désespoir que Kate ressent lorsqu'elle voit le filet partir vers les jambes d'un autre alien, laissant l'occasion à celui qu'elle voulait attraper l'occasion de s'enfuir. Elle ne sait pas si elle pourra courir, tout comme elle ne sait pas si Marian pourra tenir longtemps avec un bras dans cet état. Kate en a déjà eu, des bras cassés. Même avant de devenir une super-héroïne, d'ailleurs. Elle avait toujours été un rien casse-cou. Elle se souvenait un peu de la douleur, une peine qui lui paraissait familière mais qui ne l'était pas forcément pour son amie. Celle-ci avait fait tellement d'effort en plus de ça. Elle venait même de tuer un extra-terrestre pour la sauver elle. Elle forçait trop, elle devait souffrir le martyr.

Pourtant, il leur fallut un regard pour comprendre que leurs blessures attendraient, qu'il y avait plus important à faire pour le moment. Elles s'élancèrent toutes deux dans la direction de l'alien, ne le lâchant jamais du regard. Malheureusement, elles avaient du mal à le rattraper et tendaient plutôt à rester constamment à la même distance. Et elles fatiguaient. Marian semblait sur le point de s'évanouir à la moindre occasion et Kate avait toujours mal à la gorge, chaque respiration était plus difficile et le fait qu'elle soit en plein exercice n'était sûrement pas les choses.
Mais l'archère avait une idée. L'alien semblait connaître le coin, ce qui voulait sûrement dire que son chemin était fait pour mener à un emplacement spécifique. Lorsque l'on fuit et qu'on connaît le terrain, on sait dans quels coins on va pouvoir perdre ses poursuiveurs. Et Kate… Il y avait moyen qu'elle réussisse à deviner sa destination. Ce n'était pas grand-chose, mais ça valait le coup d'essayer.

Kate fit un rapide signe vers Marian qui la comprit heureusement et s'élança dans une petite ruelle. Elle bondit sur ce qui devait être une poubelle et l'utilisa comme tremplin pour attraper le bord du toit d'un des bâtiments bas. Elle repéra celui qu'elle poursuivait du coin de l’œil et s'élança de nouveau à sa poursuite.
Être une Hawkeye des rues avait ses avantages. Elle voyait mieux à distance et les toits étaient donc ses alliés. Qui plus est, elle était habituée à sauter de toit en toit et ceux de ce marché semblaient fort rapprochés. Des fois, elle prenait le temps de se sentir libre, là-haut sur les toits. Pas ce jour-là. Pas le temps. Elle devait rester concentrer.

Les gens pensaient toujours que Clint et elle avaient la partie facile des combats. Ils étaient la plupart du temps à distance des coups et du danger et en plus ils tiraient à l'arc ce qui n'était pas un exploit en soit, c'était même facile. Il n'y avait qu'à voir l'aisance avec laquelle ils tiraient, parfois sur des cibles mouvantes et hors de leur champs de vision. Ces gens avaient tort. Clint et elle devaient constamment s’entraîner sur cibles pour s'assurer de ne pas perdre la main. C'était comme la natation. Si on ne va plus à la piscine, on oublie pas comment nager. Mais on est moins bons que lorsqu'on y allait deux fois par semaine.
Alors ils entraînaient leurs compétences. Comme parfois, ils montaient sur les toits et entraînaient leurs vues. Et leur cerveau. Ils voyaient mieux que les autres, certes. Mais ce n'était pas suffisant pour savoir viser dans n'importe quelle situation. Il faut calculer la trajectoire de la flèche, celle de la cible, la force du vent, parfois les trajectoires de potentiels obstacles… Ce sont des constantes formules de maths qu'ils appliquent dans leur tête, si naturellement désormais que cela ne ressemble plus à des formules mais à des schémas. Et c'est exactement ce que Kate utilisait à ce moment-là.

Enfin, celle-ci comprend où se dirige l'alien. Elle bondit, finit par descendre grâce à un genre de couverture qui pendouille sûrement pour sécher. Et enfin, elle déboule dans la rue, face à l'alien. Il se retourne mais Marian est là, derrière lui. L'ouïe de Kate n'est pas aussi développée que sa vue, et le brouhaha ambiant et constant masque un peu les paroles mais l'archère est presque sûre d'avoir entendu l'alien réponse en anglais. Il les comprend.
Elle s'approche et voit Marian commencer à lever le bâton mais c'est à ce moment-là que la douleur semble se faire rappeler à son bon vouloir. La jeune mutante semble perdre l'équilibre, l'alien en profite pour tenter à nouveau de fuir. Kate lève l'arbalète et tire sans même prendre le temps de bien viser. Tant que ça touche l'alien, elle se fiche un peu de savoir où.

Est-ce que Kate réussi à toucher l'alien ?:

Est-ce que Kate parvient à faire une attelle de fortune à Marian ?:

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— Oui, on en trouvera un en rentrant chez nous Katie. Ca va aller, t'en fais pas. J'ai juste un peu trop sur-estimé mes capacités.

Kate pince un peu les lèvres. Marian fait la forte, mais elle sait que son amie souffre. Elle se doute qu'elle veut juste la rassurer, lui faire comprendre que ce n'est pas ce qui importe le plus à cet instant. Mais pour Kate ça l'est. Elle a demandé à son amie de se séparer, la laissant face à un alien dont elles ne connaissaient rien, avec un bras cassé et une arme qu'elle ne maîtrisait peut-être même pas. Elle se doutait bien qu'il allait se passer quelque chose de mauvais, comment cela aurait-il pu se passer autrement ? Pourtant elle l'a fait et le résultat est là, sous leurs yeux. Marian qui n'a rien pu faire.

— Toi aussi tu as bien besoin d'un médecin.

La mutante passe délicatement les doigts sur les bleus à la gorge de Kate, mais cela n'empêche pas celle-ci de grimacer au contact. Elle priait pour que l'alien ne lui ai rien déplacé en la prenant, mais elle était certainement bonne pour une minerve en rentrant. Si elles rentraient. Mais elles avaient l'alien alors il y avait bon espoir, n'est-ce pas ? La situation pouvait toujours se retourner en leur faveur. Il aurait peut-être la clé sur lui. C'est sûrement un rêve éveillé, il l'a sûrement donné ou même vendu. Mais il fallait espérer, n'est-ce pas ? Alors elle la rassure simplement. Elle n'avait pas grand-chose. Ça faisait mal, mais ça allait mieux à chaque instant. Peut-être même qu'elle échapperait à la minerve, tiens !

Et puis elle prend Marian pour l'aider à se relever et la ramena près de l'alien. Peut-être que le retour chez elles était proche, qu'elles verraient bientôt un médecin. Elle l'espérait en tout cas. La jeune mutante se laisse glisser hors de la poigne de Kate, s'assoit face à l'alien qui ne semble pas trop savoir par quel bout les prendre. Elles avaient galéré, mais elles avaient finalement réussi à l'avoir. Etait-ce un exploit en ce monde, avoir cet homme ? Elle ne savait rien de l'endroit où elles étaient, ni de ses habitants. Peut-être qu'il était un gars puissant ou respecté, qui sait.
Marian se moque un peu de l'alien, faisant sourire Katie. Rire même, un peu. Ouais, il fallait pas l'énerver, comme elle disait. Elle garderai bien l'arbalète, tiens. Ca serait une bonne addition à ses armes. Mais en même temps, à voir la blessure de l'alien, ça serait sûrement un peu trop pour la Terre. Elle ferait du dégât avec ça et des gens en blouse blanche voudraient sûrement la répliquer. Il valait peut-être mieux la laisser derrière.

Après avoir aidé Marian à faire une écharpe de son débardeur, la jeune femme se retrouve accompagnée d'une éclopée en brassière sport. Pas une habitude locale à en juger par les regards effarés que leur lancent les locaux qui les évite lorsqu'ils passent près d'eux. Tant mieux, en cas de soucis, les choses pourront mieux se passer. Enfin. Ouais. Ils blesseraient personne avec, quoi.
Marian réclame l'objet volé, mais l'Alien ne semble pas d'humeur à leur répondre. Il marmonne ce qui sonne comme des insultes dans sa langue. Etonnant comme on reconnaît les insultes même lorsqu'on ne parle pas la langue dans laquelle elles sont énoncées. Et alors, Kate remarque quelque chose, un éclat au coup de l'alien. Elle s'empare du pendentif sans même réfléchir à savoir ce que c'est. Et quand elle ouvre la main, son sourire apparaît enfin, réel.

— Regarde Marian, c'est… On l'a. On a la clé, mon dieu.

Kate en est presque à bondir de joie, les larmes aux yeux même. Elle ne pensait pas réagir à ce point-là en trouvant la clé. Elle ne sait même pas si ça va vraiment marcher, si c'est vraiment leur moyen de sortie. Elle avait passé des jours dans cet endroit, des jours à tourner en rond et à songer que jamais elle ne reverrait un humain, ni cette bonne vieille Terre. Pas de gros jours, mais suffisamment pour que le désespoir ai commencé à l'étreindre malgré elle. Elle avait commencé à songer à comment se nourrir, ou à comment trouver de nouveaux vêtements. Elle était prête à vivre de petit larcin, à dormir sur le sol de sa petite cachette.
Mais là, elle la tenait enfin. La clé qui permettrait peut-être de revoir sa famille, ses proches. Clint, Susan, même son père d'ailleurs… Elle allait peut-être pouvoir les revoir. Elle se tourna vers Marian, les lèvres étirées à s'en faire souffrir les joues. Et directement, elle va serrer son amie dans ses bras, trop contente pour ne pas exprimer sa joue par un geste d'affection. Elle a juste assez conscience pour se rappeler de faire attention au bras, mais sinon elle est juste là, à serrer son amie. Elle finit, enfin, par se détacher. Il ne reste plus qu'une chose à faire, désormais.

— Il va falloir que tu vomisses la clé. Ca risque de prendre du temps et de pas être agréable, alors ça te dirait de partir faire ça dans mon coin tranquille ? On y serait tranquilles.

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Space, final frontier
 

Comment allait se passer son retour ? Kate s'interrogeait. Selon Marian, cela faisait près de trois jours qu'elle avait disparu de la surface de la Terre. Clint avait-il remarqué son absence ? Les autres Avengers ?  Son père, peut-être ? Ou sa sœur ? Est-ce que les gens avaient ne serait-ce que remarqué son absence ? Marian semblait l'avoir remarqué, elle. Mais les autres ? Elle ne voulait pas avoir à raconter cette histoire à tout le monde, mais elle ne souhaitait pas non plus que son absence soit passée inaperçue aux yeux du monde. Elle ne compte pas pour tant de personnes que ça mais elle espère quand même compter pour certains d'entre eux.
Le retour sur le toit se fait en silence mais Kate cogite beaucoup. Elle a un peu peur, elle se demande s'ils n'auraient pas dû embarquer leur prisonnier avec elles. Il ne peut pas être seule, quel serait l'intérêt pour un homme seul de voler ces clés USB ? Peut-être qu'il y en a un en fait mais elle ne voit pas trop. Il faut dire qu'elle ne connaît rien à ce monde et à ses règles et qu'elle n'a pas spécialement l'intention de rester pour s'en informer plus que cela. Mais s'il n'était pas seul ? S'il y avait d'autres personnes qui arrivaient pour s'attaquer à nouveau à elles ? Kate n'était pas sûre qu'elles soient assez en forme pour s'occuper de leurs cas. Marian avait déjà failli s'évanouir à cause de son bras et la gorge de Kate brûlait encore. Elles n'étaient clairement pas en position de force et si les suivants étaient de grosses brutes, minimes étaient les chances de s'en sortir.

Mais rien ne venait. Personne ne les suivait, en tout cas personne que la vision aiguisée de Kate n'avait su repérer. Elles étaient arrivées sans encombre et Kate alla tout de suite prendre les quelques affaires qu'elle avait laissé là, les rassembla pour les fourrer dans son sac volé. Puis, suivant l'invitation de son amie, elle s'assoit à côté d'elle qui semble à bout de souffle. Kate l'est aussi mais elle tente de ne rien montrer. La mutante passe doucement ses doigts sur le cou bleui de Kate qui retient un léger gémissement de douleur. Le médecin ne sera vraiment pas de trop.

— Comment tu te sens, ça ne te fais pas trop mal ? (Kate secoue très légèrement la tête mais ça aussi lui fait encore mal. Elle ne peut retenir une légère grimace.) On va rentrer chez nous Katie. Je te le promets.

Puis deux lèvres qui se posent sur celles de l'asiatique. Elle ne s'y attends pas vraiment, rougit sur le coup. Marian lui avait bien fait des sous-entendu, mais elle avait toujours pensé qu'il s'agissait de taquineries sans fondement. Peut-être que c'était juste l'adrénaline. Ou peut-être que c'était juste une nouvelle taquinerie. Kate ne sait même pas comment réagir, elle a l'impression d'elle aussi appuyer un peu ses lèvres contre celles de la mutante, sans même en avoir trop conscience. Kate n'a pas le temps de penser, de réfléchir, que c'est déjà fini. Marian la fait rougir d'un clin d’œil puis s'éloigne récupérer la clé. Et Kate reste plantée là à la regarder s'éloigner.
Ses doigts touchent rapidement ses lèvres, dans un pauvre cliché de collégienne qui vient de recevoir son premier baiser. Ce n'est pas si loin d'être la vérité pour Kate, jamais n'a-t-elle était embrassée par une fille. Elle aurait pensé que ça la dégoûterai, ou au moins qu'elle serait gênée, mal à l'aise. Et elle l'est mais ce n'est pas comme elle l'aurait pensé. Elle est déçue, presque, que ça n'ai pas duré juste un petit peu plus longtemps. Ce baiser était court, même pas puissant, juste un petit quelque chose. Un petit quelque chose qui remet tout en cause pour Kate. Pourquoi voudrait-elle un baiser plus long d'une femme, elle qui n'aime pas les autres ? Est-ce que ce baiser qu'elle aurait voulu voir durer voulait dire quelque chose, qu'elle s'était trompée sur elle-même ? Ou peut-être que ça n'avait rien à voir, qu'un baiser ne définissait rien ?

Kate n'a fait que se relever quand Marian revient, mais elle a la tête qui tourbillonne de question. La clé dans sa main, elle regarde son amie approcher, se demande ce qu'elle-même avait voulu signifier en l'embrassant. Est-ce qu'elle avait juste voulu promettre et l'appuyer ? Ou avait-elle une attirance pour l'archère ? Cette dernière ne savait pas et sûrement aurait-il été plus simple de poser la question mais les mots mourraient sur ses lèvres qui ne desserraient pas.

Elles approchent les clés l'une de l'autre, toutes les deux aussi silencieuses, rendues muettes par la même appréhension qui les étreins. Elles ont déployé beaucoup d'effort pour obtenir les clés qui leur a permis à chacune de se retrouver ici. Mais elles ne savent même pas si cette solution est la bonne, si lier les clés suffira pour les faire rentrer chez elle. Peut-être que ça ne fera rien. Ou que ça déclenchera autre chose.
Mais lorsque les clés se lient, l'effet est immédiat. Elles ne savent pas où elles vont se retrouver. Mais elles ne tardent pas à l'apprendre puisque très vite le froid mord leur peau et le sel empli leurs narines. Kate en aspire sans le vouloir, ne s'attendant pas à tomber dans l'eau à peine arrivée. Sa gorge brûle de plus belle, le seul n'aide pas à améliorer sa condition. La main de Marian attrape celle de Kate et elle s'y agrippe, battant des jambes pour rester en surface. Un moment, elle est désorientée. Puis Marian parle, la ramène sur Terre.

— Putain... On est rentrées Kate, regarde, c'est Coney Island...

Kate tourne les yeux vers la rive et voit immédiatement le Cyclone, la montagne Russe qu'elle a déjà fait de nombreuses fois avec sa famille ou des amis. Elle laisse alors échapper un rire malgré la situation, un rire de soulagement. Chez elles. Elles sont rentrées, c'est bien la terre, c'est bien Coney Island, c'est bien New York. Kate rit un moment et puis tire Marian pour qu'elles nagent, qu'elles avancent vers le sable de Coney Island Beach.
La fatigue leur fait mettre du temps mais elles finissent par arriver à toucher le sable. Elles sont trempées jusqu'aux eaux et désormais pleines de sables. Kate n'est même pas de bout, à quatre pattes sur le sable, haletante mais souriante. Un instant, elle se laisse tomber sur le dos et regarde les étoiles. L'air de la ville est trop pollué pour qu'on puisse les voir mais parfois l'une d'elle échappe à la pollution nuageuse et lumineuse pour briller. Ce n'est pas le plus beau des ciels mais c'est celui de chez elle, celui dans lequel le lendemain elle ne verra qu'un soleil.

— J'ai cru que je ne reverrais plus jamais ce putain de ciel à la con.

Pas de politesse quand on est trop heureux, et Kate l'est, les larmes qui lui monte presque aux yeux. Elle sourit grand, touche le sable. Elle pourrait rester là des heures, mais chaque respiration lui rappelle qu'elle ne peut pas, qu'elle a la gorge en feu et Marian le bras détruit. Il faut bouger et trouver rapidement un hôpital. Le cas de Marian, surtout, inquiète Kate, mais elle-même aurait bien besoin de soin. Elle se relève donc et reprend la main de son amie pour l’entraîner vers Broadwalk West.

— Il faut qu'on file à l'hôpital. Coney Island Hospital est pas loin, viens.

La rue est piétonne mais elle donne très rapidement sur West 10th Street où des voitures sont garées. Les rues ne sont pas désertes mais personne n'est en vue. Les nouvelles et anciennes voitures se succèdent et Kate sort une pince à cheveux de sa poche, le must quand on veut voler quelque chose. Elle trouve une voiture à l'ancienne, avec la serrure pour la clé directement sur la poignée. Un signe à Marian de monter la garde, il ne faudrait pas qu'on les voit. Une fois la portière ouverte, elle fond à l'intérieur pour s'occuper des fils. Le S.H.I.E.L.D. et Clint lui ont appris plein de choses qu'elle n'aurait pas pensé utiles. Finalement, le moteur démarre et Kate peut lancer avec un sourire victorieux.

— Allez, en selle cow-boy.

Elle grimpe côté passager et attends que Marian fasse de même. Et puis démarre en trombe. Mariana a déjà bien trop utilisé son bras endommagé, cela peut être très dangereux. Alors Kate fonce, remonte West 10th Street bien au dessus de la limite de vitesse, doublant les voitures de façon peut réglementaire, tournant sur Surf Avenue sans faire attention à la signalisation. Elles sont trempées, blessées, arrivé à l'hôpital les gens comprendraient sûrement l'urgence de Kate.

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