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 This is weakness [Kassandra & Loreine]

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MessageSujet: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyMer 11 Mai - 2:16


This is weakness
Kassandra Klein & Loreine Marchand


Pourquoi les moments les plus fragiles de notre existence se déroulent toujours à des instants inappropriés? Des moments où nos barrières doivent tenir, mais où tout cède d’un simple coup de vent. Et on a beau lutter, rien ne change. Nous sommes spectateur de l’effondrement de notre esprit. Je me souviens m’être réveillé avec cet horrible mal de tête ce matin. Un mal tenace, constant. Les médicaments ni font rien. Un contact avec la peau de mon front me confirme que ce n’est pas une manifestation de fièvre. Le mal est plus profond que ça. J’ai été incapable d’exécuter mon travail de la journée, de terminer la commande de mon client. Je n’arrivais pas à me concentrer suffisamment pour y parvenir. Le pinceau dans ma main s’agitait sous des tremblements nerveux. Je n’allais vraiment pas bien. Sauf que je ne fais rien pour y remédier. J’ai pourtant quelques options. Il y a bien le Docteur Banner. Il a démontré plusieurs fois dans le passé son désir de m’aider si mon état mental dégénérait. Pourtant, je ne le contacte pas. Il y a également Kassandra. Elle et moi nous connaissons pour nous avoir déjà croisés. Elle s’intéresse à ce qui hante ma tête. Elle m’a dit de l’appeler si nécessaire. Je ne le fais pas. Il y a également Daniel. Il est probablement la personne en qui je tiens le plus depuis que j’ai perdu Félix. Je sais qu’il serait le mieux placé pour comprendre ma situation. Je regarde mon téléphone mais n’y touche pas. Je n’ai envie de rien. Je ne veux voir personne. En me voyant dans le miroir, je ne vois pas Loreine, mais un imposteur. Je ne parle pas d’une possession par l’une de mes personnalités, puisque je suis toujours là, quelque part. Sauf que la sensation de perte d’identité est la même. En pire cette fois puisque j’ai conscience de tout. Lorsque c’est Reina ou bien Anna qui prennent mon corps, je suis comme endormis. Un voile noir m’empêche de voir, réagir ou ressentir ce qu’elles font avec moi. Cette fois le voile n’est pas. Je suis là, mais pas en même temps. Ma confusion accompagne mon mal. Je suis perdue.

Je me vois sortir de mon appartement et prendre un taxi. Je ne parle pas outre pour donner une direction au chauffeur. Je ne regarde pas à l’extérieur. Je fixe un point droit devant moi avec un air absent. Lorsque le taxi s’immobilise, je paye sans me souvenir de combien je donne. Mon corps s’exécute semble-t-il de lui-même, n’ayant pas à prendre la décision de toutes ces actions. Je me retrouve à l’extérieur, plissant les paupières par réflexe sous l’intensité du Soleil. Je vois la Statut de la Liberté devant moi. Aucune émotion ne me vient en constatant cela. Pourquoi je suis ici? Je me mets à marcher. Il y a beaucoup de monde. Probablement comme toujours, je ne pourrais pas dire. Je ne sais pas où je vais, mais j’avance quand même. Je n’ai pas l’intention d’aller nulle part en particulier, mes pas se poursuivent tout de même. Qu’est-ce qui m’arrive?

Je m’arrête alors en plein milieu d’un regroupement de touristes. Une émotion s’éveille. Elle commence par remuer un peu au fond de mon être, puis elle s’élève subitement tel un volcan en éruption, prenant toute la place disponible. De la panique. Sa soudaine apparition me déroute au point d’en perdre pieds. Je tombe à genoux et me retient de tomber davantage en appliquant mes paumes contre le ciment. Ma respiration s’accélère. Je me mets à inspirer trop d’air. Je m’étouffe inévitablement. Je tente de reprendre le dessus mais j’inspire toujours trop pour ce que je peux assimiler. Ma tête tourne dangereusement et ma vision se trouble de larmes. Les gens qui m’entourent s’approchent et un homme me remet debout. Le geste à pour effet de me désorienter davantage. Je cherche autour de moi un point qui n’est pas flou. Mes oreilles bourdonnent des bruits environnant. Je me sens de plus en plus perdre le contrôle. L’ai-je déjà eu depuis que je me suis éveillé ce matin? Cette sensation ne contribue pas à m’aider. Une nouvelle paire de mains m’agrippent alors que je suis déséquilibré à nouveau. De longs cheveux chocolat se dessinent dans mon champ de vision. Une odeur emplis mes narines. Une odeur familière. Les mains me soutiennent et on commence à me pousser hors de la foule. Je suis incapable de lutter contre ce que l’on m’impose. Une pensée au fond de mon esprit m’incite à faire confiance à la personne derrière moi. La très grande majorité de mon être en panique me cri pourtant de fuir. La confusion de mon esprit devient insoutenable et ma volonté se braque. Je me mets alors à me débattre de l’emprise des mains. Je les repousse et m’éloigne. La tête baissée de par sa lourdeur, je grogne à Kassandra :

-Laisses-moi!

Une pensée vibre plus fortement que les autres dans ma tête. Et cette pensée est que je ne veux pas d’aide. Aussi illogique que cela puisse paraître, j’en suis profondément convaincu à ce moment là.

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptySam 14 Mai - 23:35

ft. Loreine Marchand

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La journée de Kassandra se termina sur un cours assez rapide et elle sortit tôt de l’université. Elle était de bonne humeur, parce qu’elle savait qu’elle aurait bientôt son doctorat et adieu la vie d’étudiante. Bosser dans un bureau classe avec des clients tourmentés et dont les émotions étaient presque apportées sur un plateau d’argent, elle ne pouvait pas rêver mieux. Ce serait tellement facile de les aider par un simple contact. Et en même temps ça lui apprendrait à prolonger le temps de son emprise émotionnelle sur les autres. Voilà la vie digne d’une psychologue dont la réputation montera vite à New-York.

Mais elle était tout de même un peu contrariée de se dire qu’il fallait faire attention à ces types qui rodaient comme des vautours à l’affut d’un mutant. Même le pauvre type optimisé et qui n’avait rien demandé à personne pouvait se retrouver dans leur collimateur. Kassandra secoua la tête. Elle ne devait pas penser à ça, pour une fois qu’elle était vraiment de bonne humeur. L’empathe marcha comme à son habitude dans les rues de New York, détaillant les sentiments passagers de chacun en constatant, par la même occasion, encore une fois la laideur de la ville. Elle ne s’y ferait jamais. Elle repartirait en Autriche dès qu’elle le pourrait. Oui finalement ouvrir un bureau dans son pays valait peut-être mieux qu’ici…

Kassandra continua de rêvasser pendant une bonne heure de marche. Comme à son habitude, elle ne savait pas où elle allait vraiment mais elle commençait à avoir l’habitude de se retrouver n’importe où. Quand elle en aurait marre, elle prendrait un ticket de métro et rentrerait à son appart. D’autant qu’elle faisait des rencontres intéressantes des fois. Même s’il y en avait des moins drôles qui lui avait attiré pas mal de problèmes. Tou à coup, un surplus d’excitation parmi les émotions des autres la fit revenir à la réalité avant qu’elle ne constate où elle se trouvait : en face de la Statue de la Liberté, dont elle pouvait distinguer la forme qui s’élevait de la foule devant elle. Evidemment, de ce temps les touristes affluaient et les langues s’y mélangeaient, si bien qu’un brouhaha confus se dégageait de l’ensemble. L’empathe n’aimait pas énormément les foules, bien qu’elle s’était habituée à cette marée de sentiments ; mais dans ce genre précis de situation, c’était encore pire pour elle.

Cela lui rappelait aussi à quel point elle avait dû faire des efforts de concentration par le passé pour faire le tri dans ce qu’elle recevait. C’était comme un tsunami d’informations qui lui arrivaient dessus. Elle en avait souvent fait des malaises pour se retrouver aux urgences. Mais jamais elle n’avait pu en dire quoi que ce soit. Ca aussi c’était frustrant quand on avait terriblement besoin d’aide. Soudain, Kassandra sentit en elle quelque chose de plus fort, de plus violent. Elle était assez lucide pour savoir que ça venait de l’extérieur, même si elle ne cernait pas encore tout à fait le problème. L’empathe se fondit dans la foule et chercha, se rapprochant de la grande dame verte. Deux pas de plus avant de regretter définitivement d’avoir été trop curieuse. L’émotion l’envahit, confuse, violente et assommante. Elle devient vite pénible pour la jeune femme qui s’essouffla de rien. Le malaise ne cessa de grandir en elle. Qu’est ce que c’était que ça ?

Kassandra n’aimait pas ça. Non ça devenait trop familier d’un coup. Elle fit la grimace et s’efforça d’avancer dans la foule. Non pas elle. De tout New York, de toute l’immensité de cette ville immonde, il fallait qu’elle tombe sur cette femme. La folle humaine. L’empathe ne l’aimait pas pour ce qu’elle avait pu lui faire subir. Bien qu’elle n’en avait aucune idée. Non un humain, qu’il soit n’importe qui, ne pouvait même pas comprendre ça. Et encore moins elle. En plus de dix ans d’expérience empathique, Kassandra n’avait jamais vu ça, ni avait été déstabilisée de la sorte. Elle fuyait les hôpitaux psychiatriques comme la peste, de peur de devenir folle rien qu’à la proximité des patients… Là était son point faible. Mais son point faible aussi, c’était de ne pas laisser cette humaine là, agenouillée au milieu de la foule confuse. Confusion sur confusion, panique chez certains et ressentis inqualifiables… L’empathe se serait bien évanouit sur le champ pour fuir tout ça. Mais non. Son corps restait et venait même à la blonde qui se fasait relever. Effet empiré. Kassandra gémit.

Mais sa fierté de mutante n’en restera pas là. Elle se ressaisit et alla elle-même relever Loreine qui menaçait de s’écrouler de nouveau. Il fallait qu’elles évacuent immédiatement avant que les médecins pour fous à lier ne rappliquent. L’empathe savait déjà comment ça se terminerait dans ces cas là. Non elle avait vraiment autre chose à faire. Enfin, l’humaine la reconnut vaguement à la vue, mais surtout à l’odeur, de ce que pouvait en déduire Kassandra sur le côté clair des émotions. Confiance et panique se mêlèrent ensuite pour de nouveau, déstabilisant la mutante qui s’efforçait de les sortir de là. Elle ordonna aux touristes de se pousser et les amena derrière un arbre un peu plus loin. Au moins étaient-elles un peu plus tranquilles, bien qu’elle sentait les regards curieux des vautours humains transpercer l’écorce derrière lequel elles se cachaient. Tout à coup, Loreine réagit au quart de tour et pousse la mutante pour s’éloigner.

- Laisses-moi !

Kassandra étouffa un grognement de rage. Et dire qu’elle en était persuadée… ! L’empathe décrivit un cercle en marchant avant de revenir à Loreine qui ne cessait de l’assommer avec ces émotions. Quoi qu’elle ne savait même pas si elle pouvait qualifier cette bouille « d’émotions ». Ah oui, elle l’aurait volontiers laissée là. Mais quoi… Elle avait besoin de l’aider, de la pousser vers le haut pour qu’elle soit en paix, au moins avec elle-même. Pas avec les autres ça non. Kassandra n’y était déjà pas de son côté. Qui savait ? Peut-être qu’elle avait besoin de se prouver ce qu’elle valait. Cette humaine était comme un objectif à atteindre. Se détacher de ses émotions, construire un mur pour l’isoler et ensuite étudier concrètement le cas. Ou bien fallait-il être dans la folie pour comprendre et interpréter son problème ? Kassandra secoua la tête en comprenant qu’elle divaguait elle-même.

- Parle pour toi, ce serait que ce toi qui me fiche la paix avec ton bazar émotionnel, bougonna l’empathe. Qu’est ce que tu fiches là ? Tu n’as pas trouvé un autre endroit plus fréquenté encore pour te faire embarquer ? C’est ça que tu attends ?

L’empathe soupira. Elle aurait bien voulu calmer Loreine en lui faisant passer une sorte de sensation apaisante. Mais l’humaine était déjà bien trop déterminée et sûre d’elle pour qu’elle ne se laisse envouter. Kassandra n’aurait jamais cru non plus qu’une personne aussi tourmentée pouvait être un des caractères les plus durs à manipuler. Finalement l’empathie en psychologie n’était peut-être pas aussi facile qu’elle ne se l’était imaginé.

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyDim 15 Mai - 1:19


This is weakness
Kassandra Klein & Loreine Marchand


Après avoir poussé Kassandra, mon dos cogne le tronc d’arbre. Je n’avais pas remarqué l’endroit où la brune avait choisis de nous isolé de la foule. Je me retourne pour observer l’écorce. Ses crevasses et sa rigidité heurtent ma peau, même à travers mes vêtements. Je m’avance afin de ne plus ressentir ses frissons me parcourir le corps mais cela me ramène face à la jeune femme. Mon regard croise le sien. Je ressens une certaine dureté. J’y fais écho immédiatement et lorsqu’elle me parle, mon instabilité émotionnelle vibre davantage. Ma panique s’accroît, accueillant une nouvelle amie à ses côtés : La colère. Je prends les paroles de Kassandra pour un reproche, une accusation qui me semble injustifiée alors. Un grognement de rage monte en moi. Si j’avais pu rugir, je l’aurais fait. Je me contente de la transpercé de mon regard noir. N’ayant toujours pas le contrôle de mon corps à cet instant, je suis le spectateur inquiet face à une scène périlleuse. Je n’ai pas le pouvoir d’intervenir. Mon angoisse se répercute toutefois dans chaque fibre de mon être. La colère étant dominante dans ma confusion émotionnelle, c’est elle qui dirige désormais et va de l’avant.

-Je n’ai pas besoin de ton aide! Va-t’en!

Ma voix. Je ne la reconnais pas. Elle est tellement teintée de rage. Pourquoi? Kassandra n’est pas une menace. Elle ne l’a jamais été. La façon que mon corps réagit me fait peur. Est-ce Reina qui dirige? Est-ce quelqu’un d’autre? Une nouvelle personnalité en train de naître? Je n’en ai pas la moindre idée. Par contre, je continue à être présente et à voir avec impuissance tous ce qui se passe. J’aperçois alors mon corps reculer et se cogner à nouveau à l’arbre. Cette fois, je cri. Pas avec mes cordes vocales. J’entends un cri qui m’assourdie, moi simple spectatrice de ce moment. Cette manifestation ne provient pas de l’extérieur. Je crains que ça résonne exclusivement dans mon crâne. La douleur que cela me cause me fait fermer des yeux. Je me laisse glisser le long du tronc, faisant que l’écorce grafigne réellement la peau de mon dos cette fois. Mes mains agrippent ma tête. J’enfonce mes doigts et mes ongles dans mes tempes et mon cuir chevelu. Le cri fait mal, m’alourdissant la tête au point de passer proche de me faire perdre connaissance. Ma respiration devient plus ardue. Je n’ai plus le contrôle depuis un moment. Sauf que la personne qui l’a sur mon corps et qui m’a conduit à la Statue de la Liberté me semble être sur le point d’être détrôné à son tour.

Le cri cesse aussi brusquement qu’il est apparu et ma respiration désormais haletante se révèle moins pénible. Je tente un geste pour vérifier si j’ai repris le contrôle. L’absence de réaction de mon corps m’apprend que non. Qu’est-ce qui m’arrive à la fin? Qui est là à ma place? Qu’est-ce que c’était que ce cri de la mort qui m’a causé tellement une grande douleur? Les émotions se mélangent toujours autant. Leur force de cette manifestation est sans précédent. Quelque chose ne tourne pas rond. Une lutte est en branle dans mon esprit. Pas uniquement entre moi et l’usurpateur de mon corps. Mais aussi entre cet usurpateur et quelque chose d’autre. Je ne comprends plus rien à ce qui m’arrive. Se pourrait-il que ma maladie s’aggrave? Qu’une ou même deux nouvelles personnalités ont décidés de se joindre à la fête. Non, je refuse! Je ne veux pas d’autres imposteurs qui vont me voler mon corps. J’aimerais bien me battre plus fort à ce moment là, mais je suis prise d’un grand coup de fatigue. Me suis-je épuisé en luttant ou bien c’est généralisé à tout mon corps? À en croire par la difficulté de mon usurpateur à respirer, je présume que lui aussi faiblis. Si seulement j’avais été épargné par ce phénomène, j’aurais peut-être eu une chance de reprendre le contrôle. Je me retrouve dans le même bateau que l’autre. Qui va gagner alors? Il y a forcément quelqu’un qui est plus fort que l’autre et qui va dominer ses compétiteurs. Je ne sais juste pas qui. Mais je sais que ce ne sera certainement pas moi. Je suis toujours comme enfermé dans une cage quelque part, simple observateur de ce cauchemar.

Cette anxiété que j’ai sentie poindre dans cette foule il y a à peine quelques minutes, voilà qu’elle surpasse à nouveau tout le reste. Elle piétine la colère au point de la réduire à un simple souvenir. Pourquoi suis-je incapable de me calmer? Mon corps et mon esprit sont en souffrance et rien ne semble être capable de les ramener dans la sérénité. Ma respiration redevient suffisante et mon regard se relève sur Kassandra. Mon effet sur elle est destructeur. Je ne veux pas lui faire ça. Elle aurait dû partir lorsqu’elle en avait l’occasion. Ne pas se mêler à la folie qui est en train de me tuer. À cet instant, j’ai vraiment l’impression que cette lutte en moi causera ma perte. Il n’y pas d’autres issus possibles. S’il y en a et bien je ne les vois pas. Soudain, je me fige. Moi à l’intérieur, mais mon corps aussi. Je cesse même de respirer un instant. J’écarquille les yeux de terreur en sentant une nouvelle présence dans ma tête. Il y a définitivement une troisième personne. La peur qui m’envahit est si forte que des larmes tombent sans prévenir. Je le sens. Je le sais. Le troisième intrus est le plus fort. Il va me dominer, mais l’usurpateur actuel de mon corps aussi. Et lorsqu’il l’aura fait, qu’est-ce qu’il va faire? Et si la raison de ma présence ici était de faire du mal à tout le monde? Si le troisième protagoniste était comme Reina et aimait la violence, je n’aurais pas la force de l’arrêter. Je ne suis rien en comparaison à lui. Cette fois, je cri. Un vrai cri que tous peuvent entendre.

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyVen 20 Mai - 12:33

ft. Loreine Marchand

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Une chose était sûre, Kassandra avait bien compris qu’à ce moment, Loreine n’était pas celle qui commandait. Il y avait quelque chose d’autre, de profond et d’encré, une forme de colère qui perturbait d’avantage l’empathe. Malgré le fait que la femme insistait pour qu’elle la laisse tranquille, l’autrichienne ne bougea pas d’un pouce et lâcha une injure en allemand comme dans les moments où elle avait décidé de ne plus se contenir.

En face d’elle, l’humaine ne se comprenait plus non plus. La double confusion qui régnait dans l’atmosphère heurtait Kassandra de plein fouet. Comment l’expliquer ou le faire comprendre aux simples humains ? C’était comme quelque chose de nouveau dans l’air, un vent violent qu’ils ne pouvaient pas sentir battre leur peau. Voilà, l’empathe était la seule à pouvoir connaître son existence. Et il secouait fort. Elle s’accrochait. Loreine ne comprenait pas non plus ce qu’il se passait et c’était le problème. Dans ces cas là, la mutante s’accrochait à ce que les auteurs des émotions leur trouvaient comme explication. Et cette dernière même, elle pouvait la sentir aussi. C’était pour ça qu’on la confondait aussi avec les télépathes. Hors il était fréquent que des choses lui échappent parce que les émotions n’étaient pas aussi claires et limpides que les pensées. Traduites dans le langage courant, les sentiments étaient plus capricieux, bien que les deux étaient souvent de paire et s’expliquaient mutuellement. A ce moment là il lui aurait fallu les deux dons pour pouvoir cerner l’humaine. Ou peut-être que ça n’aurait fait qu’empirer son propre état.

Il y avait en cette personne, des émotions successive comme si Kassandra s’était retrouvée dans une foule au milieu de la ville. Inondée, noyée par ces vagues incessantes, elle finit par céder et s’agenouilla en se prenant la tête. Elle aurait volontiers gémit ou hurlé mais elle avait encore assez de contrôle pour ne pas se faire passer à son tour pour une folle. Mais Loreine n’était plus là, elle, elle glissa le long d’un tronc d’arbre et l’empathe releva la tête à son mouvement. La folle se martyrisait toute seule alors que Kassandra tenta de se remettre debout. Mais la douleur la prit elle aussi et l’abattit facilement. Elle se força bien à se rassembler mais rien n’y faisait.

Tout à coup, Kassandra releva la tête brusquement avant de se relever d’un coup. Un moment de répit, une demi-seconde hors de contrôle. Elle sentait bien que ce n’était pas elle qui s’était relevé, et l’instant d’après elle était là, debout devant l’arbre. Loreine restait terrifiée, absorbée par une réflexion intense mais pourtant passive. L’empathe avait envie de la frapper, de lui donner un coup de pied pour la faire revenir à elle. Si elle perdait le contrôle c’était à cause de cette humaine, et par sa faiblesse à vouloir l’aider ou se prouver des choses, elle allait finir folle aussi. Mais elle ne fit rien parce qu’elle remarqua des intrus. Evidemment, à crier comme ça on devait se poser des questions. Le brouhaha de la foule un peu plus loin avait sans doute étouffé le bruit, mais quand on était près des arbres, c’était autre chose. Et Kassandra ragea encore en réalisant que normalement, elle aurait dû sentir les émotions de ces étrangers à des mètres.

Ils étaient trois à la regarder. L’empathe se leva et sourit, d’un air forcé tellement la douleur au fond la terrassait. Si elle avait pu assommer Loreine, au moins n’aurait-elle plus d’émotions parasites. Et ça aurait été bénéfique pour elle aussi car elle ne se sentirait plus perdue à chercher qui faisait quoi en elle. En face, les pauvres humains étaient déjà assez déstabilisés comme ça. La confusion, les questions… C’était des comportements facilement manipulables pour la mutante qui leur sorti quelques mots de réconfort avant de les toucher un par un par. Une main sur l’épaule, une tape dans le dos et les trois se détendirent immédiatement avant de repartir comme si de rien n’était. Ca au moins, Kassandra pouvait le maîtriser. Elle aurait dû se détendre face à ce problème réglé mais l’intense source qui donnait toujours plein pot derrière l’arbre la tiraillait.

L’autrichienne prit une respiration et revint voir l’humaine. Elle semblait en meilleure posture qu’il y a quelques secondes. La respiration plus régulière, Loreine regarda Kassandra. Enfin avait-elle à peu près conscience de sa présence, mais malgré le fait qu’elle n’avait pas voulu tout ça, l’empathe sentit un avertissement émaner d’elle. Celui qui lui disait qu’elle aurait dû partir depuis le début. Car ce répit fut de courte durée. Cette fois l’empathe n’attendit pas que la pression monte, car l’humaine se figeait déjà, la respiration coupée. Non pas quelqu’un d’autre en elle, il ne fallait pas… La mutante prit le risque, elle le devait, elle n’avait pas le choix et sa main se posa sur la femme en larmes. Elle tenta une vague de réconfort, le bien être, l’humeur positive était la clé de tous les maux. Les psychologues ne le savaient que trop bien. Si tout le monde était vraiment bien dans sa peau, les maladies seraient très rares. Mais c’est à un mur que l’autrichienne s’adressait. Rien ne passa. L’esprit de l’humaine, aussi perdu et démuni qu’il fut, n’était pas accessible. D’autant qu’à l’inverse, Loreine n’avait pas accès non plus à son contrôle. Il y avait une barrière, claire et nette entre les deux femmes. A présent Kassandra le sentait bien.

Mais soudain, l’humaine cria. Fort. Le bruit intense perça les oreilles de la mutante, détruisit tout équilibre mental qu’elle avait mis en place. L’instabilité de Loreine lui passa à travers comme si elle n’était que du vent. Toute émotion fut balayée et l’univers équilibré des perceptions empathiques, fut mort pendant quelques secondes. Un silence, lourd, imposant, écrasa Kassandra qui s’était effondrée mentalement sous l’oppression que dégageaient les autres. Beaucoup arrivèrent pour découvrir deux folles, dans un état incontrôlable. L’empathe avait complètement déraillée, sortie de ses frontières, mise à nue face à toutes ces personnes qui les regardaient. Beaucoup trop de sentiments… confusion… interrogation… panique… colère… Tous ces esprits perdus, à portée de main, mais qui l’écrasaient. Kassandra porta une dernière main faible à l’air libre, mais elle fut bientôt noyée et disparut dans l’amas confus d’émotions qui éteignit sa dernière étincelle de force. S’en était trop. Toute cette faiblesse mentale.

Alors quelque chose monta en elle, une force intense, nouvelle et étrangère. Trop lourde, tout ça était trop lourd. Dans un gémissement, Kassandra s’effondra à terre, les deux mains au sol, à genoux. Et dans sa chute, une vague, comme une onde immense émana de son corps. Qu’est ce que c’était ? Elle sentit seulement les gens s’écrouler. Même Loreine ne faisait plus de bruit. Deux secondes et l’empathe pu relever la tête. Sa respiration se calma, son esprit revint, son mental se raffermit d’un coup. Et cette sensation familière, libératrice et intense monta en elle. Celle du progrès. Comme quand elle avait appris à faire la différence entre ses émotions et celles des autres, ou quand elle avait pu contrôler pour la première fois quelqu’un par ses sentiments. L’empathe avait de nouveau franchit une étape. Celle du contrôle de masse… Et sans contact.

Elle était passée d’un état d’instabilité critique à un contrôle suprême sous le coup de la faiblesse. L’empathe se remit debout. Autour d’elle une marée d’humains, mais une seule émotion. Rien. Le silence total. Alors elle se rendit compte, que jamais, pas un seul instant de sa vie ne fut plus calme et plus apaisant. Enfin ils s’étaient tus. Enfin elle avait la paix. Les gens étaient tous là, le regarda dans le vide, stoïques. La mutante saisit Loreine par le bras, elle aussi dénuée de sentiments et elle la guida dans un peu plus loin. Il fallait qu’elles se cachent. Elle avait beau eu une poussée d’adrénaline, une nouvelle porte sur son pouvoir, elle savait bien que son emprise n’allait pas durer une éternité. Et elle ne savait pas non plus à quelle distance elle avait touché la population.

L’empathe fit s’assoir l’humaine et vint à côté d’elle. Comme c’était calme. Elle ferma alors les yeux pour savourer ces derniers instants de paix, comme un recueillement après les ravages d’une guerre.

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyLun 23 Mai - 3:39


This is weakness
Kassandra Klein & Loreine Marchand


J’ai mal. Cette souffrance est atroce. Savoir que j’ai perdu le contrôle au point de devenir de nouvelle fois l’hôte de choix pour la multiplication de ma personnalité est souffrant. J’en avais assez de ce phénomène. L’impuissance et la peine que me cause cette réalisation crée en moi la pire de douleur de mon existence. Je cri à en mourir. Le son est si puissant que plus rien d’autre n’existe. Le monde autour de moi semble s’effondrer. Il n’y a pas de façon de stopper cette action. Mon cri s’étire et s’amplifie de manière démesurée. Ma tête veut exploser sous la vibration de souffrance. Je ne vois pas d’autre issu à mon avenir que de sombrer éternellement dans cette douleur. Un tel désespoir m’envahit, comme si cela n’était pas assez d’être effrayé par la nouvelle manifestation que je sens élire domicile en moi. Je sens que j’ai déjà échoué dans ma tentative de la repousser, même si le combat a échappé à ma connaissance. C’est simplement arrivé. Je me suis levé ce matin et je n’étais plus moi. L’engourdissement n’a cessé de progresser par la suite. Cela se termine à présent par ma perte. J’abandonne. Il a gagné. Tous ceux en moi qui ne sont pas moi ont gagnés depuis des années. Je suis misérable et impuissante. Si faible. Ce cri est celui de la défaite. Et ça fait mal. Tellement mal.

Je ne sens pas ce qui ce trame autour de moi. Je n’ai plus de pensée pour personne d’autre. Je perçois toutefois des mouvements tout autour. En particulier devant moi. Je vois même ce qui me semble être l’ombre de Kassandra tout près. Je ferme les yeux rapidement après le début de mon hurlement, faisant en sorte que je ne saisis pas complètement à quel point je suis en train de l’emporter dans ma chute. Mon esprit converge rapidement vers la seule et unique possibilité de ma défaite. Le reste devient sans importance. Même les choses qui étaient si préoccupantes à mes yeux un instant auparavant ne sont plus qu’un vague souvenir. Mon désespoir est entier. Soudain, alors que tout espoir m’a quitté et que je suis à deux doigts de m’évanouir sous la douleur intense, mon esprit se tait. Anesthésié brutalement, le choc de cette absence de sentiment me fait physiquement m’effondrer par terre. Je ne sens plus rien. Mes personnalités, la mienne comme les autres, s’unissent un instant et il n’y a plus aucune délimitation nette entre nous tous. Le silence me garde consciente. Mes yeux sont grands ouverts à contempler sans aucun intérêt l’herbe si près de mon visage. Je ne bouge pas. Seul mon thorax remue régulièrement sous une respiration beaucoup trop calme pour mon état mental précédent. Je ne comprends toujours rien, mais cela ne me fait plus aucun effet. Je me laisse juste dériver en attendant quelque chose.

Je sens alors quelqu’un me saisir. Mon corps réagit et se laisse redresser. Je coopère même et marche sans soucie sur la destination. Je ne me retourne pas pour voir qui me force à me retirer ailleurs. Je n’en ressens pas le besoin ou l’intérêt. Cet état mental déconnecté me permet de reprendre mon souffle. L’absence de malheur et de souffrance est une vraie délivrance. Je me sens comme en parfaite harmonie avec mon esprit et mon corps. Libéré un bref instant du pire moment de ma vie. Comme si après m’être retrouvé dans l’eau et être menacé de mourir noyé, j’avais trouvé le moyen de remonter et d’inspirer enfin de l’air pour survivre à cette épreuve. La sensation est pourtant synthétique. Je ne me sens pas mieux. Je suis juste comme temporairement figé, comme si on avait fait pause au film de ma vie. Je ne peux donc pas ressentir pleinement le soulagement de ce moment. Puisqu’aussitôt que la pause sera terminée, je vais à nouveau être envahit par tout ce qui me trouble. C’est inévitable.

Kassandra me fait m’assoir quelque part. Je n’ai aucun intérêt à regarder où je suis. Rien n’est prioritaire dans mon esprit outre ce silence étrange. La jeune femme reste près de moi. Encore une fois, elle avait la possibilité de profiter de mon calme synthétique pour m’abandonner là et repartir. Sauf qu’elle demeure à mes côtés. Je fixe avec désintérêt devant moi. Dans cet état, je suis incapable d’anticiper quoique se soit. Je ne peux donc pas me préparer lorsqu’enfin le film de ma vie reprend. La souffrance revient et mes mains s’abattent violemment de chaque côté de ma tête pour encerclé l’explosion. Mon cri ne reprend pas toutefois. Son écho résonne par contre encore perceptiblement dans mon crâne. Toute cette douleur qui revient me donne la nausée. La lourdeur de ma tête me fait glisser de ma place assise et je suis de nouveau au sol. Des larmes silencieuses mouillent mes joues.

Contre toute attente, au bout de longues minutes ainsi à endurer la pire souffrance de ma vie, je sens mon être se calmer. Ce n’est pas instantané. C’est au contraire très graduel et à peine perceptible au départ. Sauf que maintenant que ça fait un moment, je sens vraiment que mon corps résiste à ce qui l’accable. Je parviens même à enfin observer ce qui m’entoure. Je vois Kassandra en très mauvaise posture. Je suis persuadé à cet instant que j’aurais pu la tuer aisément si je n’avais pas miraculeusement trouvé une façon de surmonter tout ça. Je finis par desserrer les mains de leur étau. Je reste étendu par terre toutefois, la fraîcheur du sol m’étant bénéfique pour soulager mon mal. Je garde les yeux fixés sur la mutante. Je me concentre sur elle afin que mon esprit ne divague pas encore sur une pensée malsaine. Je sens que garder ainsi le focus m’aide énormément à ne pas sombrer à nouveau. Finalement, j’arrive à parler :

-Kassandra.

Ce simple mot me demande énormément d’effort. Ma voix est épouvantablement rauque. J’ai de la chance d’être encore capable d’utiliser mes cordes vocales après un tel cri. C’est alors que je réalise quelque chose. Une chose si importante que je ne comprends pas que je ne l’ai pas réalisé aussitôt. J’ai le contrôle de mon corps à nouveau. Je ne sais pas quand ou comment c’est arrivé, mais je suis bel et bien maître de mes décisions. Je n’ose chercher davantage dans mon esprit à savoir si l’usurpateur que j’ai senti aujourd’hui est caché quelque part. J’ai peur de lui donné ainsi l’opportunité de me détrôner à nouveau. Non, en fait, je me concentre toujours sur la jeune femme. Je tends même une main vers elle à présent. Une distance demeure entre nous faisant en sorte que je ne peux la toucher, mais il ne manque que quelques centimètres pour établir le contact. L’épuisement de mon corps est si important que je ne parviens pas à combler cette distance. Je suis donc immobile à tendre une main vers elle, mes yeux ne la lâchant plus.  

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyMer 25 Mai - 12:18

ft. Loreine Marchand

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Les yeux fermés, la jeune femme écoutait le bruit de son cœur qui palpitait sereinement. Pas un bruit de plus, pas d’émotions parasites qui lui cognaient les nerfs et le cerveau, pas de foule bruyante ni de regards de jugements. Rien. Kassandra se rendit compte de ce qu’était réellement le rêve d’une empathe. Ce n’était pas la bonne humeur des gens, leur amour ou leur bonheur qui pouvait la satisfaire, non ça aussi ça ne venait pas d’elle et ça se déversait dans son être sans permission. C’était l’absence totale d’émotion. Le silence religieux qui régnait, qu’elle avait imposé. Si beaucoup pensaient qu’un empathe ou un télépathe étaient intrusifs, ils oubliaient qui était d’abord le premier intrus. C’était eux tous, les sentiments qu’ils dégageaient, dont ils l’assommaient. L’empathe se sentit presque à même de sourire, mais elle ne voulait pas briser cet instant.

Mais ça ne pouvait pas durer. Si le reste de la foule plus loin était toujours dans le même état, Loreine commençait déjà à s’agiter. Kassandra fronça les sourcils comme un dormeur pris d’un cauchemar avant d’ouvrir les yeux. L’humaine eut de nouveau mal, une douleur intense et un cri strident qui ne sort pas. Elle constata que la blonde était allongée par terre, les larmes aux yeux, en se tenant la tête. Ca lui faisait mal à elle aussi, elle n’aimait pas ça et elle aurait voulu s’en débarrasser. L’humaine était trop loin pour qu’elle la touche, et même si elle avait tenté ça l’empathe se serait perdue de nouveau. Non elle ne voulait pas endurer encore une fois ce moment désagréable dont elle s’était soustraite par un miracle inattendu. D’ailleurs si cette emprise pouvait revenir… Si elle pouvait calmer l’humaine, la prendre dès le début de sa crise pour l’apaiser, ce n’était peut-être pas encore trop tard à ce niveau là…

Kassandra resta à fixer le vide devant elle, se concentrant sur quelque chose, elle ne savait pas quoi, pour transmettre à distance. Ca ne lui paraissait pas si compliqué au final, il lui suffisait d’émettre comme toutes ces personnes autour d’elle. Hors l’autrichienne ne savait pas vraiment si ça pouvait faire effet ou pas, il fallait qu’elle attende de ressentir à travers l’autre. Au bout d’un moment, elle se rendit compte qu’elle fronçait encore les sourcils. Avant de se rendre compte qu’étrangement, la douleur partait tranquillement. Est-ce son œuvre ? Elle n’en savait rien.

Il y a quelque chose, une source de calme. Loreine avait trouvé une aide pour s’apaiser. Alors Kassandra en profita, parce qu’elle sentait déjà plus loin, la foule reprendre vie. Au fur et à mesure que la douleur partait, les émotions revenaient. De ce que l’empathe se libérait, elle se noyait d’un autre côté. La marée remontait déjà. Non pas maintenant…

- Kassandra.

La voix raillée de Loreine lui surgit aux oreilles comme une surprise. L’intéressée sursauta presque et tourna son regard vers l’humaine qui lui tendait la main. C’était elle. C’était bien elle, elle ne pouvait qu’en être sûre à ce moment. Et Kassandra était la source de calme. Elle-même. Etrangement elle se sentit touchée et perdue en même temps. Elle n’avait jamais aidé de cette sorte, seuls ses confrères pouvaient compter sur elle pour les aider et les guider. Mais à cet instant, alors que c’était elle qui était perdue, Loreine était là pour lui montrer ce qu’elle était. Une humaine, une simple humaine. Quoique particulière tout de même. Kassandra n’avait jamais eu à faire à un tel déraillement pour un humain. Et elle ne savait pas si elle devait la remercier ou la blâmer pour cette emprise intense et à distance qu’elle avait eu sur la foule.

Il n’y a pas loin pour qu’elle l’atteigne. L’empathe hésita un instant. Et si les autres personnalités reprenaient soudainement le dessus ? Et si elles laissaient à Loreine quelques secondes de répit pour pouvoir retourner la situation à leur avantage ? Pourtant le regard insistant de l’humaine lui disait clairement qu’elle avait besoin d’elle pour l’aider. Kassandra comprit ce qu’elle voulait. Une absence totale d’émotion n’avait été seulement bénéfique à l’empathe, la blonde l’avait aussi reçu comme un soulagement inespéré. La paix. L’empathe fit un demi sourire, et elle prit finalement la main de l’humaine en lui faisant passer une sensation de réconfort. La mutante et confrère en elle glissa discrètement l’autre main dans sa poche pour en saisir la lime à ongles, trafiquée en arme qu’elle portait toujours sur elle. Juste au cas où. On ne savait pas ce que les autres personnalités avaient préparé. Car elle avait bien sentit les sentiments qui avaient traversés Loreine depuis tout à l’heure, chacun d’entre eux, comme un livre ouvert, une blessure à vif.

Plus loin, la foule avait reprit le contrôle de ses émotions. Ils s’interrogeaient, se regardaient en tentant de se remémorer ce qu’il s’était vraiment passé. Kassandra ne se serait pas vue revenir face à eux. Elle qui avait été chargée à bloc, comme une pile en surcharge, elle avait implosée. Tout simplement. Mais pour des humains, ça dépassait l’entendement. D’ailleurs elle espérait que tout ça soit vite oublié ou du moins, pas retrouvé par les journaux. Elle avait eu son heure de gloire en lisant l’article sur la destruction du labo dont elle était l’auteur avec un de ses confrères, mais le vide émotionnel d’une foule témoignerait clairement de sa signature. Et surtout de sa faiblesse. Elle ne savait pas ce qu’elle dirait aux autres en rentrant.

Soudain elle tourna la tête. D’autres émotions. Son radar émotionnel se mit en route et elle ferma instinctivement les yeux pour mieux chercher à l’intérieur des arrivants. Pour tout à coup elle les rouvrit en regardant Loreine avec un air affolé.

- Des ambulanciers. Merde, on s’est faites repéré, quelqu’un a appelé, déclara-t-elle à l’humaine. Viens il faut bouger, sinon on est bonnes pour la psychiatrie. Et moi…

Kassandra ne termina pas sa phrase. Elle était mal, très mal s’ils la découvraient. Bien sûr l’empathie n’était pas quelque chose de voyant, mais à force de laisser traîner des indices, on se faisait prendre. Elle n’était pas recensée, elle était hors la loi. Bien sûr elle avait l’habitude, c’était monnaie courante chez les confrères, mais là elle était seule et elle devrait appeler en urgence de l’aide. Or elle détestait l’idée de devoir impliquer un autre mutant dans son problème.

Elle se leva et tandis sa main à Loreine, en espérant qu’elle coopérerait.

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyJeu 26 Mai - 2:37


This is weakness
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Kassandra est devenue mon ancrage dans la prospérité précaire qui m’habite présentement. J’ai peur que si je détourne le regard d’elle, même un bref instant, que la douleur va revenir. Je suis brisée. Plus que jamais. Il est inutile de songer à une façon de me réparer. C’est trop tard pour espérer recoller les morceaux. Toutes tentatives de réparation vont se solder par un échec. Mon esprit est trop fragile, mon corps est trop secoué pour espérer surmonter cela. Je dois persister. Il le faut. Sinon, autant abandonner maintenant et demeurer au sol jusqu’à ce qu’on me trouve et m’enferme. Je suis trop lasse pour me battre. Je dois m’accrocher à quelque chose pourtant. Combattre quand même, malgré le manque de motivations et de ressources. Les yeux de Kassandra pénètrent les miens. Elle connait déjà mon état, inutile de lui communiquer. Nombreux sont les personnes qui ont aperçu ma détresse aujourd’hui. Je tente de garder une respiration régulière. Chaque inspiration est brûlante, comme si ma gorge et mes poumons étaient irrités après avoir tant crié. Mon crâne est engourdis par une céphalée vive, qui s’amplifie légèrement à chaque arrivé de sang dans mes tempes. Je suis quelque peu étourdis par ce phénomène, mais je tiens bon. Ma conscience est revenu et elle demeure jusqu’à maintenant. Cela fait déjà une bonne minute, je me sens victorieuse. La peur viscérale persiste toutefois. J’ignore si un jour elle va partir entièrement à présent que mon esprit a basculé aussi drastiquement. Je ne dois pas songer à cela. Je me fais du mal inutilement. Je fixe toujours Kassandra, une main tendue afin de la toucher. Elle le remarque et même si l’action lui semble pénible, elle étire son bras et vient frôler ma main. Un frisson me parcours l’échine alors. Un baume se propage dans mes muscles et dans mon esprit. Je soupire de soulagement alors qu’un calme un peu plus solide me fait fermer les yeux. Je reste ainsi plusieurs secondes, savourant l’état dans lequel je suis. Je me doute qu’il s’agit d’une intervention de la part de la mutante, je compte la remercier plus tard. Pour le moment, parler me semble inapproprié. Il me faut respecter ce cadeau jusqu’au bout, étant peut-être le seul moment de répits que je vais connaître avant longtemps…

Les bruits s’amplifient autour de nous. Il y a de l’agitation. Je ne peux le voir, ni précisément deviner de quoi il s’agit. Par contre, cela perturbe la jeune femme à mes côtés. Elle s’agite et me parle. Je dois me concentrer pour saisir ses paroles à travers le baume qui m’anesthésie toujours de mes soucies. Elle se lève enfin et je me décide à ouvrir les yeux :

-Des ambulanciers, je murmure, incertaine de bien comprendre ce que cela signifie.

Mon cerveau fonctionne encore au ralentie, je ne suis donc pas aussi rapide à la détente qu’elle. Je vois sa main tendue vers moi en relevant mon regard sur elle. Je dois lutter contre ma torpeur pour réagir. Je bouge ma main et la jette dans la sienne. Aussitôt, quelques séquelles de mon mal commencent à refaire surface. Comme quoi me mouvoir à réveiller ce qui s’était endormis un instant. Je grimace lorsqu’elle m’aide à me remettre sur mes pieds. Je suis chancelante, instable à marcher. Alors courir pour échapper aux ambulanciers, je n’ose même pas l’envisager. Il nous faut toutefois nous éloigner d’eux. Je force donc mes jambes à avancer, trouvant aidant la présence de Kassandra pour me soutenir. Je me laisse guider par elle, n’étant pas assez orienté pour prendre de décision sur la route à emprunter.

Nous traversons une sorte de petite forêt. Je ne pourrais dire, ayant la tête penchée en permanence vers mes pieds afin de les aligner l’un devant l’autre. Je sens toutefois que nous traversons un peu de végétations, d’arbres à tout le moins. Puis, nous débouchons dans une rue. En relevant la tête pour comprendre pourquoi nous nous sommes arrêtés, je constate qu’il y a trois voitures de polices stationnées juste devant nous. Il y a également de l’agitation à droite. Nous prenons donc à gauche. Je commence à être moins engourdie et mes pas se font plus aisés. Alors que nous avons progressé jusqu’à mettre une bonne distance entre nous et les voitures de police, une voix derrière nous fait réapparaître mon anxiété jusque là camouflé par l’urgence de notre fuite :

-Hey, vous là! Arrêtez-vous!

Je m’accroche un peu plus solidement à Kassandra par réflexe. Nous ne voulons pas nous arrêter, nous devons nous cacher quelque part le temps de reprendre nos esprits. Sauf que l’homme à qui appartient cette voix ne nous laisse pas filer si facilement. J’entends ses pas qui courent dans notre direction et je gémis de terreur. Il ne faut pas que je retourne dans un hôpital psychiatrique. Ma peur grandit et je sais qu’elle va se répandre dans mon allié. Je tente d’arrêter ce phénomène, mais c’est déjà trop tard. Je tombe sous le poids de ma peur et ce malgré l’aide de Kassandra pour ne pas que ça arrive. En osant un regard derrière nous, je constate en écarquillant les yeux que l’homme est un policier et qu’il pointe son fusil dans notre direction :

-Levez-les mains! Il hurle. J’ai dis, levez-les mains!

Paralyser par la peur, je le fixe en sentant des larmes brouiller mon regard. Le policier attrape alors sa radio et dit aux autres qu’il a trouvés les suspects de l'agression. Quoi? Il y a eu une agression? Mais quand? Comment? La confusion m’empêche de réagir et cela fait en sorte que je n’écoute pas les ordres du policier. Il le remarque et pointe le canon de son fusil dans ma direction.



Comment le policier réagit par la suite?:

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MessageSujet: Re: This is weakness [Kassandra & Loreine]   This is weakness [Kassandra & Loreine] EmptyJeu 26 Mai - 2:37

Le membre 'Loreine Marchand' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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