Canadian hunt (Clint & Logan)

Les reflets pâles de la lune peinaient à percer au travers le feuillage des arbres, mais c'était plus que suffisant pour moi. Je courais en silences dans la forêt canadienne, attentif à mon environnement, mon arc et mon carquois chargés sur mes épaules. Quelle idée aussi de partir sur les traces de Wolverine.

« Barton, t'es un crétin. »

Je n'avais fais que murmurer, mais se fut suffisant pour briser le calme qui régnait autour de moi. Oui, j'étais le plus parfait des idiots, à courir au milieu des bois, à la recherche d'un X-Men renégat qui, de toute évidence, ne voulait pas être trouvé. Mais j'étais inquiet pour Marian, ça faisait un moment que je n'avais plus eut de nouvelles de la mutante... Et si quelqu'un d'autre devait avoir des infos, c'était bien Logan.

D'autant plus que j'étais intéresse de connaître la position de l'institut dans tout ce bordel. J'avais lu la presse, je savais qu'ils étaient dans une situation délicate, mais je n'avais aucun moyen de savoir quelle décision ils avaient prise. Et se pointer là bas la bouche en cœur était hors de question. Certains d'entre eux étaient déjà recensé, et ça ne m'étonnerait qu'à moitié que quelques uns aient rejoints ARES. En tout cas, aucun moyen de le savoir tant que je n'avais pas mis la main sur un X-Men. Ou dans le cas présent, un X-Men en cavale.

Ça n'avait pas été évident de trouver sa localisation, les forces de l'ordre n'avaient aucune chance, d'autant plus qu'il s'était réfugié en dehors du pays. Mais si Natasha se décidait à le traquer, elle le trouverait sûrement. Je jetais un œil à ma boussole, pour m'assurer que j'allais toujours bien dans la bonne direction. Si mes infos étaient bonnes, je ne devrais plus trop tarder à tomber sur une cabane, le genre qui servait de relais aux chasseurs. Je ralentis le rythme pour m'assurer de ne faire aucun bruit, glissant comme une ombre silencieuse entre les arbres.

Au bout d'une dizaine de minutes, j'aperçus enfin la cabane. Et bingo, la lumière rougeoyante d'un feu de cheminée vivotait derrière les fenêtres. Un sourire fier ce dessina sur mes lèvre avant que je ne décide de faire un premier tour du périmètre, juste pour m'assurer que c'était bien lui.

Je contournais la cabane en silence, faisant attention de toujours me trouver sous le couverts d'un arbre ou l'autre, jamais en pleine vue. Finalement, mon regard capta un détail au sol. Entre deux morceaux de mousses, un cylindre sombre et court. Je le dégageais du bout du pied avant de m'accroupir à son niveau pour le ramasser. Je fis rouler entre mes doigts ce que j'identifiais rapidement être comme un reste de cigare. Je le levais pour le sentir, identifiant incontestablement la marque que le X-Men fumait le plus souvent. Un nouveau sourire étira mes lèvres et je me relevais pour me diriger vers la cabane aussi discrètement et silencieusement que possible.

Je m'arrêtais devant la porte pour sortir mon matériel de crochetage quand une poigne puissante m'attrapa par l'épaule pour plaquer contre la dite porte. Il ne fallut qu'un battement de cœur avant que je ne sente le tranchant d'une griffe en adamantium contre ma nuque. Merde. Je m'empressais de lever les mains en signe de paix.

« Logan ! C'est Clint ! Mollo sur les griffes ! »

« Qu'est-ce que tu fous ici, Clint ? Et comment tu m'as retrouvé ?
-J'suis un espion, tu te rappelle ? Je fais ça pour vivre. »

Insulter l'homme qui pouvait mettre un terme à mes jour d'une simple torsion du poignet n'était pas une idée brillante. Mais je n'étais pas réputé pour mes idées brillantes non plus. Une chance pour moi, c'était à un ami que je parlais. Et d'aussi sale humeur soit-il, je ne pense pas qu'il me ferait du mal. En tout cas pas en cet instant. On est plus ou moins dans la même situation lui et moi après tout...

Au bout de quelques secondes, je sens ses griffes s'écarter de la chaire délicate de ma nuque et je souris alors qu'il s’écartait, me relâchant au passage. J'allais me retourner pour lui faire face quand sa main passa à coté de moi pour ouvrir la porte d'un de ces geste sec qui le caractérise.

« C'était ouvert ».

Ahah, bien sur, fais moi passer pour un con, je te dirais rien Logan. Je répondis à son rictus moqueur par une moue boudeuse avant de rentrer dans la cabane. Alors que Wolverine disparaissait derrière moi, j'en profitais pour jeter un œil à l'intérieur, pour fouiner un peu et pour oublier mon humiliation. Comme je m'y attendais, le décors était spartiate. Le confort et l’élégance avaient laissé place à l'efficacité et au coté pratique. Rien de bien étonnant quand on connaissait le mutant. Instinctivement, j'allais ouvrir le frigo, en quête d'une bière. Je fus déçus de le trouver vide, aussi j'accueillis avec un sourire chaleureux le X-Men qui revenait avec un pack de bière, l'histoire de la porte déjà oubliée. Je pris sans rechigner la bière qu'il me tendis et la capsulais d'un mouvement habile, créé par l'habitude.

« Alors, comment ça se passe à New York ? »

Un large sourire étira mes traits, plus amusé qu'autre chose. Ainsi donc je n'étais pas le seul en quête d'informations. Je m'appuyais contre le mur en face de lui et m'octroyait une première gorgée de bière avant de répondre.

« J'essaie de pas trop m'en approcher depuis que je suis plus un Avengers. Mais globalement, c'est toujours la même merde. Et l'institut ? Je sais bien que t'as du partir précipitamment, mais aux dernières nouvelles, ils avaient enfin prit leur décision ? Rassure moi, ils vont pas faire pucer tout ces gosses ? »

« J'en sais rien mais connaissant Scott, il va prendre la décision qui caresse le gouvernement dans le sens du poil et qu'il pense la plus sûre pour les gosses. Et donc, il va prendre la mauvaise  »

Je fais claquer ma langue sur mon palais, agacé. Bien sur qu'ils vont céder. C'est une putain d'école avant tout. Et compte tenu de l'histoire avec le Blackbird, et la pétition qui circule, je ne suis pas certain qu'ils aient vraiment le choix. Mais je suis d'accord avec Logan, c'est la pire des choses à faire. Ça va peut-être permettre aux choses de se tasser un peu, mais sur le long terme, les conséquences peuvent être catastrophique. Il y avait déjà eut des dérives, combien de temps avant qu'elles ne touchent l'institut et ses élèves ?

« Ils vont tous devoir se recenser s'ils veulent rester à l'école. Et avec le X1R1, ça m'étonnerait pas qu'ils nous demandent de nous faire vacciner  »

Je grimaçais avant de prendre une nouvelle gorgée de bière, plus longue cette fois ci. Le monde devenait fou. Et, définitivement, si le gouvernement voulait forcer la main à toute une bande de gamin pour se faire inoculer un vaccin expérimental, je ne voulais plus rien avoir à faire avec eux. Bon maintenant, ce n'était pas encore fait. Je suppose qu'il faudra voir comment la situation évolue. Mais cette saloperie de virus n'aidait certainement pas la cause mutante. Je pouvais juste espérer que mes connaissances porteuses du gène X n'aient pas été contaminé par le virus, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire de toute façon, puisque je me refusais de prendre mes distances avec eux. Et si je devais tomber malade, soit. Je ne suis pas sur qu'un hôpital soit le meilleur endroit du monde pour quelqu'un dans ma situation, mais je suis sur que, le cas échéant, je pourrais demander de l'aide au SHIELD.

« Tant que le vaccin sera au stade expérimental, ils ne forceront pas le passage dans une école. Premièrement parce que ça craint comme comportement, ensuite parce qu'ils pourraient perdre le soutien d'une large partie du peuple. Mais je ne doute pas qu'ils feront de leurs mieux pour les inciter à le faire...
-Je suppose que tu ne m'as pas traqué jusqu'au fin fond du Canada pour me demander des nouvelles de l'Institut. Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Un sourire en coin se fraie à nouveau un chemin sur mon visage alors que j'écarte négligemment de la main la fumée du cigare de mon ami.

« On ne peut plus prendre de nouvelles d'un ami de nos jours ? Bon, me regarde pas comme ça, je voulais des infos sur ce qu'il se passait à l'institut... Et aussi savoir si tu avais pu voir ou parler à Marian ces derniers temps ? Je n'ai plus de nouvelles d'elle. La dernière fois que je l'ai vue, c'était peu après qu'elle ait changé de camp et, sincérement, je m’inquiète pour elle. »

« Je suppose que t'es au courant pour le bain de sang au commissariat de police ? On s'est séparé peu après et depuis, silence radio »

Je grimaçais à nouveau. Ouai, il y avait eut ça aussi. Sincèrement, je n'approuvais pas ce qu'il s'était passé au commissariat, mais Logan n'avait aucun compte à me rendre, en plus d'être suffisamment grand que pour prendre ses décisions comme un grand. Je croisais les bras sur ma poitrine, faisant tournoyer doucement la bière qui restait dans ma canette.

« Je comprends tout à fait que tu aies pété les plombs, je pense pas que j'aurais bien réagis non plus, mais merde Logan, ces flics faisaient juste leur boulot. Et la plupart avaient des familles. J'ai juste eu le son de cloche des média, mais ça m'a l'air moche cette histoire. »

Mais, encore une fois, il n'avait aucun compte à me rendre. Il savait aussi que je n'aimais pas qu'on prenne inutilement des vies, et prendre celles d'agents de polices était une idée particulièrement stupide. Pas étonnant que le Parti Collectif soit chaque jour un peu plus populaire, avec ce genre de comportement. Mais je n'étais pas ici pour parler politique. Sujet clos.

« Un espion comme toi n'a pas réussi à la retrouver ?Je pense qu'elle se débrouille. On parle de Marian, après tout.   »

Je hausse un sourcil amusé à sa remarque. Bien sur, j'aurais pu directement aller la trouver. J'y avais même songé. Mais avec la confrérie, rien n'était jamais simple... D'autant plus que ce n'était pas moi qu'elle avait appelé au commissariat. Je ne sais pas si j'aurais pu être là à temps pour l'aider, mais les choses auraient certainement moins dénoncées. Elle avait préféré passer un coup de fil à Wolverine. Je ne lui en voulait pas pour ça, Logan était réputé pour son attitude protectrice envers ses protégées. Mais j'en étais venu à me demander si elle ne me chasserait pas à la seconde ou je pointerais le bout de mon nez. Non, je voulais prendre la température avant. Un sourire en coin vint parfaire mon air amusé alors que je répondais à mon vis-à-vis.

« Tu sais bien que je vois mieux de loin. Et puis, avant d'aller la trouver, je voulais te parler, voir comment tu penses qu'elle tiens le coup.
-J'ai du mal à comprendre qu'elle ait rejoint la Confrérie. A croire que ces quinze années à l'Institut ne lui ont servi à rien  »

Je pris une gorgée de bière, achevant ma cannette au passage. D'un geste souple, je l'envoyais directement dans la poubelle avant de reporter mon attention sur le mutant.

« J'ai eus l'occasion de parler de ça avec elle. Elle était vraiment remonté contre Poor à cause de l'histoire du sous-sol. Je pense qu'elle digère pas le fait que l'institut va probablement suivre gentiment le troupeau et se faire pucer. Elle est désespéré de trouver des gens prêts à défendre les droits des mutants. Pour moi, c'est juste une histoire de sur-correction, ça lui passera. En tout cas, j'espère. Mais la puce qu'il lui ont mise pourraient bien l'enfermer un peu plus dans tout ça. Note que c'est toi qu'elle a appelé, pas un confrériste, pas Magneto. C'est déjà quelque chose. »

« Combien tu paries qu'ils auraient fait péter New York rien que pour essayer d'entrer dans le commissariat ? »

Je hausse un sourcil amusé à la remarque. Ça faisait un moment maintenant que la confrérie n'avait plus rien fait exploser, à ma connaissance du moins. Et si j'avais bien suivis, ce n'était même pas eux qui avaient fait exploser le X-Jet. C'était bien la preuve que tout partait en couille. Mais c'est vrai que, connaissant leurs méthodes, ça n'aurait pas été beaucoup plus joli.

« C'est pour ça que je dis que ça ne durera pas. Si elle s'était vraiment radicalisée, c'est eux qu'elle aurait appelé. Et ça aurait été pire. Juste, pourquoi personne ne pense jamais à l'espion dans ce genre de solutions hein ? »

Ça pourrait sonner comme un reproche, si un sourire en coin n'était pas venu accompagné la réplique.

« Promets-moi de ne pas laisser l'Institut pucer tous ces gamins »

Instantanément, je plonge mon regard dans celui de Logan, un peu surpris. Est ce que c'était parce que je venais de me plaindre qu'on ne me mettait jamais au courant de rien ? Il faudrait que je songe à me plaindre plus souvent, même si je savais que Kate m'en collerait une rien que pour y avoir pensé.

Je me décalais du mur pour m'avancer vers le mutant. Une fois à son niveau, je m'installais d'un bond sur le bar. Je posais mes mains à plat sur la surface plane, mes doigts s'enroulant autour de l'angle du meuble.

« Je ferais ce que je peux. Pas sur que Charles et Cyclope apprécient de voir traîner dans les alentours de l'institut un ex-vengeur recherché, mais je vais voir pour prendre contact avec quelques X-Men. J'verrais avec Cap ce qu'on peut faire. »

Oups, je n'étais pas sensé dire que j'avais encore des contacts avec Captain America. Bah, c'est Logan, il est en fuite et tout aussi traqué que moi. Je suppose que ça ne pouvait pas faire de mal. Et puis, je suppose qu'il se doute bien que les vengeurs renégats ne se sont pas contenté de partir chacun de leur cotés.

« Pour Marian, je ne peux te dire qu'une chose : la connaissant, elle va rester sur New York et redoubler d'efforts pour faire tomber le Parti Collectif. Quand on s'est séparé, on avait plus d'argent alors cherche dans les hôtels miteux, les bars louches ou dans les petites ruelles derrière les restaurants. Enfin, c'est ce que je ferais.
-Merci Sherlock, j'y aurais pas pensé tout seul. »

Je roulais des yeux avant de sauter de mon mini-perchoir et faire quelque pas dans la pièce. Une grimace passa sur mon visage avant que je ne reprenne la parole.

« Je voulais surtout savoir comment elle vit la puce. Histoire de pouvoir anticiper l'état dans lequel je vais la trouver. »

Je me tournais à nouveau vers mon hôte, prenant soudainement l'air le plus innocent que je pouvais lui offrir.

« Et je peux crécher ici cette nuit avant de repartir au fait ? »

« Mal, évidemment. Tu t'attendais à quoi ? »

Je levais les yeux au ciel. Bien sur qu'elle le vivait mal. C'est pas ce que j'avais demandé. Je voulais savoir mal à quel point. Mais demander ce genre de truc au Wolverine n'était sans doute pas l'idée du siècle, finalement. Mais je pouvais dire rien qu'à son ton que c'était pas beau à voir. Il faudrait que je me contente de ça. Insister plus me vaudrait juste d'être foutu à la porte à grands coups de pieds au cul. Et ça c'était seulement si je ne l'énervais pas trop...

Ma tentative de me faire héberger pour la nuit ne semble pas non plus avoir beaucoup plus de succès. En tout cas, d'après sa tronche, l'idée semble fortement compromise. Mais je ne me démontais pas un seul instant, la perspective de dormir à la belle étoile ou de marcher toute la nuit ne me tentant absolument pas, certainement pas avec tout mon matériel.

« Fais pas cette tête la, c'est hors de question. T'as su comment venir, tu sauras comment repartir. Mais je suis sympa, je te laisse prendre une bière pour le retour. »

Bon, j'avais déjà gagné une bière. Mais je connaissais un peu Logan maintenant. Et je savais pertinemment que je pouvais obtenir mieux. Accroche toi Barton. Bon maintenant, s'il s'avérait qu'il était de trop mauvaise humeur que pour céder, je prendrais la bière et décamperais sans demander mon reste, je suis pas suicidaire non plus, mais ça valait toujours la peine d'essayer. Les secondes s'écoulèrent, et alors que je commençais à me dire que je devrais vraiment prendre la bière et dégager, il repris la parole.

« Bon ok mais tu dors sur le canapé »

Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres. Assez étonnement, je me sentais fier de cette mini victoire contre le mutant. Mais hors de question de le lui laisser voir ; il me ficherait à la porte aussi sec.

« Cool, merci. »

Je hochais légèrement la tête en signe d'assentiment avant de me diriger vers le dit canapé, histoire de voir un peu la bête. Et à ma grande surprise, ce n'était pas aussi pire que j'avais bien voulut me l'imaginer. C'était certainement pas le grand luxe, ni même le minimum syndical, mais j'avais vu bien pire dans ma carrière.

Je me contentais donc de me défaire de mon arc ainsi que de mon carquois. Je les posais avec attention à coté du fauteuil, histoire que je puisse mettre la main dessus le plus rapidement possible si, pendant le courant de la nuit, quelqu'un nous tombait dessus. Juste par précaution.

Une fois libre de mon équipement le plus encombrant -aucune chance que je ne défasse de mes couteaux par les temps qui courent si je n'étais pas dans un environnement sécurisé- je me laissais tomber lourdement dans le canapé, m'allongeant d'emblée et croisant mes mains derrières ma nuque. Il était un peu trop petit et mes jambes dépassaient mais encore une fois, j'avais déjà eu pire. Et c'était toujours carrément mieux que de dormir dehors dans les bois.

« T'inquiètes, je décampe demain sans faute. Et si on m'demande, je sais pas ou t'es. »