La météorite bleue [Mini-Intrigue / Groupe 1]

La météorite bleue

Niall / Marian / Graham / Poor / Jackson

J’accueille avec bonheur l’aide de Marian, ainsi que son bras autour de ma taille afin de me soutenir aussi longtemps que nécessaire pour retrouver mes esprits. Elle me conseille d’ailleurs d’y aller doucement et je ne peux m’empêcher de lui offrir un sourire complice. Ma résistance mutante fait en sorte que mon corps repousse le moindre dommage à ma structure physique. Toutefois, je dois attendre que l’étourdissement dans ma tête passe, malgré tout. Ce qui ne tarde pas. Je suis sur pieds au moment où Marian m’avoue que la côtoyer désormais implique une vie d’autant plus trépidante que lorsque nous étions enfants. Oui, ça j’avais pu le remarquer, mais je ne pensais jamais que ce genre de fantaisies nous tomberait dessus. Marcher sur la Lune, voilà un souhait que j’ai probablement évoqué durant ma jeunesse, mais que je ne croyais pas sincèrement réaliser. Et pourtant, me voilà sur cet astre en compagnie de ma cousine et de ses deux amis.

À la suite de ma révélation sur ma mutation, Marian évoque mon nom complet en réplique. Le ton de sa voix est beaucoup trop amusé pour être un reproche et je ne peux m’empêcher de la regarder un instant. Graham s’exprime alors, me conseillant d’éviter de séquestrer son ami afin que tout aille bien pour moi. Une fois de plus, la seule femme de notre groupe intervient, dissimulant de moins en moins son amusement. Mon but en évoquant ce fait à la suite de l’identification de ma mutation n’était certes pas de causer l’hilarité. Je vois bien à la réaction de Niall que ça ne lui plait pas d’ailleurs et je me contente de froncer les sourcils lorsqu’il exprime verbalement que ce n’est pas drôle, probablement pour que nous retrouvons un peu de sérieux. Je n’ai rien contre cette tactique puisque je viens de voir au loin un point noir anormalement mobile pour un endroit que l’on affirme inhabité. J’ai par le fait même immédiatement avertie les trois autres, qui observent eux aussi à présent ce phénomène inquiétant. Graham est le premier à s’exprimer. Il propose de partir avant que ces « gens » nous interceptent. Il apporte toutefois un point intéressant, celui que ces êtres doivent savoir pourquoi il est possible de respirer sur la Lune sans atmosphère ou combinaison spatiale. Ils savent peut-être même comment renter sur Terre, comme l’affirme Graham par la suite. Il continue à parler alors que je baisse le regard, pensif sur la marche à suivre. Toujours en profonde réflexion, je relève la tête au moment de l’intervention de ma cousine. Elle est d’accord pour ne pas rester ici, mais soulève le fait que nous n’avons pas vraiment d’endroit où nous cacher. Elle évoque alors la théorie d’une sorte de dôme autour de nous et je trouve cette idée la plus plausible pour l’instant. Lorsqu’elle affirme que la météorite nous a tous précisément conduit ici pour une raison, cela me préoccupe plus que je ne le laisse transparaître. Et si effectivement nous sommes tombés dans un piège et que ce comité d’accueil qui approche dangereusement est l’auteur de ce complot… Alors que faire, les attendre dans l’espoir qu’ils ne sont pas armés ou animés d’une quelconque hostilité? Marian raconte son récit sur une autre planète, utilisant un procédé très semblable à celui-ci mais à l’exception près qu’elle avait toujours en main l’objet ayant servie à la téléporter. C’est un luxe que nous n’avons pas aujourd’hui.

Mon esprit est plongé de plus en plus dans la réflexion, ne sachant pas ce qui est sage de faire mais devinant que nous ne disposons que de peu de temps pour nous décider. Alors, Niall rajoute son opinion au lot. Il exprime le contraire des deux autres, affirmant qu’il faut établir un contact avec ces créatures afin d’espérer pouvoir rentrer. Je ne suis pas aussi sûr que lui que se soit la solution miracle. On ne connaît même pas les intentions de ces individus. Il exprime alors quelque chose qui me déconcentre énormément. Je le regarde avec étonnement lorsqu’il dit m’avoir copié et qu’il pourra de la sorte partir en éclaireur. Il donne des instructions à Graham à propos des téléphones alors que je tente de saisir ce que me « copier » implique. Il parle évidemment de ma mutation, je n’en ai aucun doute. Mais il ne sait pas vraiment à quoi il s’expose. J’ai volontairement omis d’émettre des aspects de ma mutation afin de ne pas perdre des heures à en parler. Et voilà que Niall semble impatient, nous ordonnant de nous dépêcher. Sa manière de réagir diffère totalement de ce que j’ai pu observer auparavant. Je ne prétends pas le connaître, mais je sais identifier ma mutation quand je la vois. Et justement, elle lui embrouille l’esprit au point de le rendre aussi téméraire que moi, lorsque j’étais plus jeune et que je me laissais submerger par elle. Il s’avance en direction des êtres inconnus sans nous laisser le temps de réagir et je me dois de faire quelque chose. Je le suis avec des pas pressés avant de le retenir par le bras.

-Tu n’es pas toi-même, ma résistance t’a changé, je lui dis le plus calmement possible afin qu’il ne prenne pas mon geste subite de la mauvaise façon. C’est difficile à gérer lorsqu’on a pas l’habitude, mais crois-moi, je sais exactement ce que tu as en tête parce que j’ai la même impulsion folle. Sauf qu’on ne peut pas agir aussi imprudemment. On ne sait pas à qui ou à quoi on a à faire.

Je soupire et je relâche Niall, secouant la tête face à l’incertitude de cette situation :

-Pour ma part, je pense qu’on devrait rester près de ce point stratégique. La météorite nous a conduits précisément ici puisqu’elle est liée à ce point géographique. Si on cherche autour, peut-être qu’on trouvera une seconde météorite ou un autre objet qui nous permettra de faire le chemin inverse. Si celle de Central Park ne nous a pas suivis comme pour ta clé USB, Marian, c’est probablement parce qu’elle ne conduit que dans un sens. D’où l’intérêt de chercher le passage qui ramène sur la Terre. Il y en a forcément un.

Au moment de me taire, quelqu’un apparaît juste derrière moi. Je me retourne et je reconnais Poor qui vient de se téléporter avec nous. Voilà qui me surprend, mais par réflexe, je fais un pas dans sa direction afin de l’empêcher de tomber à cause de la désorientation que cause le voyage. Je relève ensuite ma tête vers les autres.

-On ne peut pas rester là d’une manière où d’une autre, ils arrivent.

La météorite bleue

Niall / Graham / Poor / Jackson

Alors, j’avais raison. Rester dans les parages permettait bel et bien de trouver la porte nous offrant une voie d’accès en sens inverse. Enfin, ça on ne peut pas le savoir vraiment. Là-dessus, Graham a raison. Peut-être que ce passage ne mène pas sur Terre. Il avait d’ailleurs réussit a semé le doute dans mon esprit. À me faire questionner ma décision de ne pas quitter notre position géographique actuelle. Malgré la vision de ces extraterrestres au loin, je tenais vraiment à tenter le coup ici. Je ne pensais pas que j’étais dans le vrai. Lorsque Graham suggère de partir, ajoutant que ces créatures inconnues ne vont peut-être pas nous comprendre si on les aborde, Marian recule d’un pas. Un simple petit pas anodin, probablement pour se dégourdir de notre position statique. Près de Poor, je suis trop loin pour l’attraper lorsque la vive lumière blanche l’enrobe. Je dois fermer les yeux sous son effet et lorsqu’enfin le phénomène se termine, Marian n’est plus là. Je me fige sous la surprise et je vois Niall se jeter au sol, à l’endroit où elle se tenait, il y a une seconde à peine. On voit encore ses traces dans le sol lunaire. Mais Niall les effacent en bougeant la poussière, en inspectant les roches. Je le regarde sans rien faire, toujours consterner par ce récent bouleversement. Et puis, je comprends. Je saisis que le passage dont je venais d’évoquer la possibilité aux autres, c’était lui. Marian vient de le trouver par pur hasard et elle l’a emprunté. Pas nous. J’ai la désagréable impression qu’on a manqué le bateau. Que s’il y a effectivement d’autres passages de retour, que nous n’avons plus le temps de les chercher. Les extraterrestres à la peau verte ont vu la lumière, eux aussi. Leur soudaine vitesse, leurs cris inquiétants et ces objets entre leurs mains s’apparentant à des armes à feu, ça ne peut pas être un signe de paix. Ils sont là pour nous capturer ou pour nous tuer. Dans les deux cas, je refuse de rester là les bras croisés à attendre l’œuvre du destin. J’ai une dernière pensée envers ma cousine, ne sachant si le passage qu’elle a emprunté était sécuritaire, s’il menait à la maison. J’ose croire que oui, je ne peux pas concevoir autre chose, pas en ce moment.

Niall change subitement d’avis après ses recherches infructueuses. Il se saisit de son ami et il décide de partir au loin. Je demeure immobile. Je demeure avec Poor, elle qui est à présent face à moi. Elle me demande conseil. Son souhait semble être de tenter le dialogue, justifiant cet acte par le fait que nous soyons tous les deux très résistants aux attaques. Elle évoque le fait que peut-être ces gens connaissent l’existence des autres passages, s’il y en a. En moi germe une idée. Une idée dangereuse, stupide et mauvaise. Mauvaise dans le sens qu’elle implique une option différente de la fuite ou du dialogue. Dans les yeux de Poor, je sens un soutien. Une confiance. Elle estime mon opinion. Vais-je la décevoir si je lui avoue ce que je pense vraiment. À présent que le groupe ennemi est à proximité, j’arrive à les compter. Six opposants. Ça pourrait être pire.

-Je pense qu’ils savent pour les passages. Où ils sont et comment les utiliser. Mais je sais aussi qu’ils ne nous dirons rien. Ils sont armés. Ils veulent soient nous éliminer, soient nous capturer. Dans les deux cas, on ne peut pas les laisser nous avoir. On ne peut pas non plus les fuir, c’est trop tard. On doit les confronter. Et ne pas laisser l’un d’entre eux nous échapper, pour ne pas qu’il donne l’alerte.

Je regarde toujours l’immortelle dans les yeux. En est-elle venue à la même conclusion que moi? Va-t-elle approuver mes intentions hostiles? Nous n’avons pas d’arme pour leur répliquer, mais nous avons les leurs que nous pourrons leur subtiliser après usage d’une diversion. Et par diversion, j’entends le fait que ces hommes verts ne s’attendront pas à ce qu’on leur oppose une résistance. Encore moins si la dite résistance est presque invincible. Une minute à passer et nous n’avons toujours pas bougé. Les ennemis, eux, avancent sans dérougirent. Ils se retrouvent finalement à proximité de tir et deux se place en position. Un premier rayon atterri à nos pieds, se perd dans la poussière. Le second arrive plus haut, touchant ma cuisse. Mon jeans fond en un cercle inégal, mais ma peau demeure intacte. Aucune douleur n’accompagne le tout, évidemment. Les tirs se poursuivent alors que je remarque que le groupe se divise. Trois des ennemis commencent à nous contourner. Leur stratégie est assez évidente selon moi : ils vont intercepter Niall et Graham. Pour ma part, je souris à Poor. Je sens vraiment que je vais le regretter, mais la situation nous y oblige.

-Trois contre deux, je pense qu’on peut facilement gagner contre eux. On doit simplement en garder un vivant… pour l’interroger.

Sur ce, je m’avance vers l’ennemi. Voilà, c’est à notre tour de répliquer. On ne se laissera certainement pas intimider. Pas en sachant qu’il y a véritablement une chance de rentrer et de rejoindre Marian.

La météorite bleue

Niall / Graham / Poor / Jackson

Je ne sais pas ce qui se passe derrière moi, avec Niall et Graham. Je me concentre sur mon propre affrontement de ces extraterrestres, aux côtés une fois de plus de Poor. Je me sens vraiment en confiance avec elle, connaissant ses capacités. Nous pouvons réussir à vaincre l’ennemi, ça je ne le cache pas. Ma confiance m’aveugle complètement. Malgré les bruits de tirs derrière moi, je ne réalise pas avec justesse ce qui arrive, convaincu que tout va bien. Je fonce dans le tas, Poor sur mes talons. Nous nous approchons sans même démontrer de peur. Les Skrulls cessent de tirer lorsqu’ils remarquent que ni sur moi, ni sur elle, cela nous affecte. Il faudra visiblement passer au corps à corps. Je ne suis pas exprès en ce domaine, mais j’ai quelques bases. Mon agent trouvait cela drôle de me faire suivre des cours d’auto-défense au cas où on s’en prendrait à moi pour une raison X. Il ne sait pas que je suis hyper résistant et je faisais semblant d’avoir mal pour lui donner l’illusion que j’étais normal. Bref, me voilà à quelques centimètres de ces créatures. Leur apparence est moins effrayante qu’on pourrait le croire. Leur visage est tout de même partiellement recouvert d’un casque mais on voit bien leurs yeux. Je fixe un adversaire et je tente de le frapper. Il bloque mon coup aisément et cherche à me disloquer le bras en retour. Malheureusement pour lui, peu importe à quel point il tord l’articulation, rien ne se brise. J’en profite pour le frapper au visage. Le coup réussi à le faire sursauter légèrement. Je vois Poor se faire envoyer valser au loin et cela me motive à être un peu plus agressif. J’utilise toute la force de mes jambes pour renverser mon adversaire. Il est très solide sur ses pieds et parvient de son côté à prendre le dessus. Il cherche à m’offrir la même médecine et à me jeter au sol. Mais je lâche prise sur lui et je recule vivement. Le Skrulls perd l’équilibre et tombe à mes pieds. Voilà mon occasion de l’avoir.

Résultat de sa riposte:

Mon instinct à prit le dessus et me voilà à blesser gravement mon ennemi. Il demeure immobile à mes pieds et je me demande si je viens de le tuer ou s’il est simplement agonisant. Je ne saurais dire, mais mon premier réflexe est de me tourner la tête pour chercher Poor. Un Skrull est tout près d’elle et il pourrait lui faire du mal. Lorsque je tente de me rendre jusqu’à elle, le troisième adversaire de notre détachement me bloque la route, un sourire étrange aux lèvres. Il semble mauvais et cela ne m’inspire rien de bon. Je soutiens son regard et le menace de mon couteau. Sauf que ma cheville est soudainement agrippée par une main froide et je me retrouve par terre. Je tente de voir ce qui me retiens et la vision d’horreur qui se dresse au-dessus de moi me fait alors réaliser mon erreur. J’ai choisi l’attaque contre des êtres qui justement ne trouve pas la défaite si facilement. La créature que j’ai poignardé est près de mon visage, semblant souffrir atrocement. Elle pose à plat sa main sur mon thorax et je ne sais pas pourquoi, mais je sens ma poitrine se réchauffer. Qu’est-ce qu’il est en train de me faire?

Qu'arrive-t-il ensuite?: