Kidnapping [Mini-Intrigue / Groupe 2]

Kidnapping

Une journée comme une autre. Ta routine habituelle. Tu te lèves tôt, aux aurores. Tu prends ton café, sans cela, tu n'arrives pas à te réveiller et être de bonne humeur. Tu prends soin de ne pas faire de bruit pour faire sortir ta fille ou ta sœur de leurs sommeils. Elles ont encore de bonnes heures devant elle avant de se lever. Tu te faufiles néanmoins en douce dans la chambre de Jane pour vérifier qu'elle n'ait rien. Tu ne peux t'empêcher de sourire bêtement en la regardant dormir, c'est un réflexe chez toi. Elle te rend si heureux, elle est ton soleil. Sans elle, ton monde s'écroulerait, comme il a failli l'être à la mort de ta bien-aimée. D'ailleurs, c'est avec ta femme que tu allais courir le matin. Aujourd'hui, tu dois y aller seul, mais tu continues d'y aller. Cela te fait du bien, cela te rappelle le bon vieux temps. Et puis tu en as besoin, pour garder une forme physique convenable. C'est aussi le seul moment de la journée où tout semble si calme, comme si le monde s'arrêtait de tourner quelques instants pour que tu puisses en profiter.
S'il faisait froid au début, tu t'es vite adapté à l'atmosphère ambiante. Être en mouvement te réchauffe, tes vêtements font le reste. À chaque expiration, tu pouvais voir ton souffle se matérialiser dans l'air, à chaque inspiration, tu avais des frissons. Tu étais loin d'être le seul coureur matinal à Central Park, beaucoup d'autres croisèrent ta route. Certains te faisaient un signe de la tête, une marque de politesse dont tu ne comprenais pas l'intérêt. Tu avais ta capuche, un bonnet sur le crâne, tes écouteurs sur les oreilles, et tu te concentrais sur ta course. Tu faisais abstraction de cette populace à laquelle tu ne voulais pas te mêler. Comme à chaque fois, tu passes devant un kiosque. C'est l'occasion de récupérer le journal. Tu es vieux jeu, mais tu t'en fiches, tu vis ta vie comme bon te semble. Tu glisses ta main dans une de tes poches pour attraper de la monnaie, et quand tu t'apprêtes à la tendre au vendeur, l'environnement autour de toi semble se mouvoir. Tu n'arrives plus à clairement le distinguer, les arbres, les gens, tout est brouillé. Alors tu fermes les yeux, car peut-être que tu te réveilleras dans ton lit.

Tu ouvres les yeux. Tu n'es plus au même endroit qu'il y a quelques secondes. Tu n'es jamais venu ici, et heureusement. Les alentours sont glauques. Tu jettes un coup d’œil dans l'ensemble de la pièce, et tu vois que tu n'es pas seul. Tu aperçois d'autres personnes, elles aussi prises au piège. Car oui, tu es dans une prison sans barreaux. Un tube transparent, un rat de laboratoire. Tu n'en crois pas tes yeux, pourtant, tu ne rêves pas. C'est la réalité que tu as devant toi, pour le meilleur, comme pour le pire. Comment es-tu arrivé là ? Tu te le demandes. La seule explication valable est la téléportation, mais qui, et pourquoi ? Tu as ta réponse lorsqu'un être à la peau verte passe devant toi. Il tient un objet à la conception inconnue. Tu n'arrives même pas à lire ce qu'il y a dessus. « Bloody hell, mais où je suis putain ?! » Tu commences à réaliser que tu es pris au piège, alors tu t'énerves. Tu tapes violemment sur la paroi devant toi. Taper est un grand mot, car tu as peu d'espace pour bouger librement, mais tu montres ton désagrément. « Oh toi là, le E.T bas de gamme, qu'est-ce que tu me fais ? Quand je sortirais là, t'as intérêt à pas être dans les parages ! » Ton instinct de militaire prend le dessus. Tu te calmes, et tu cherches une issue, il y en a toujours une. L'oxygène doit bien venir de quelque part, et tu en repères vite sa source. Tu pourrais sortir par là, peut-être. Pour cela, tu devras avoir recours à ton pouvoir. Cependant, tu ne peux l'utiliser devant des inconnus. Que se passera-t-il si c'est un piège, si on découvre que tu es un mutant non recensé ? Tu ne peux pas non plus rester sans rien faire. Qu'adviendra-t-il de ta fille ? Tu n'as pas le droit de l'abandonner, tu dois te battre pour elle. Tu dois prendre une décision, et vite.
Le temps passe, tu examines les solutions que tu as. Pourtant, tu manques de temps. Tu remarques cette aiguille qui s'approche de toi. Tu ne sais pas ce qu'elle te veut, ce qu'ils veulent te faire avec ça. Injecter une substance ? Prendre du sang ? Tu ne préfères pas savoir, et tu n'as pas à trop t'en soucier. Tu peux temporairement avoir recours à ton don sans que les autres ne s'en aperçoivent. Avec ta maîtrise, tu devrais être capable de ne pas te disperser et garder une forme à peu près cohérente pour éviter l'aiguille. Toutefois, tu n'es toujours pas sorti de là. Tu gigotes, tu fais des signes aux autres. Ce n'est pas dans ton habitude, mais en même temps, ce n'est pas dans ton habitude non plus d'être téléporté dans un endroit inconnu et de devenir un cobaye. « Est-ce que vous m'entendez ? C'est insonorisé ce truc ou pas ?! Ooooh, vous avez une idée pour sortir de là ? » Si un des autres peut te faire sortir de là sans que tu te mettes en avant, tant mieux. Sinon, tu te résoudras à utiliser ton pouvoir. En y réfléchissant, tu pourras dire que la fumée a été générée par l'appareil, et que tu t'es retrouvé en dehors, tu ne sais pas trop comment. Cela peut marcher. Tu dois sortir de là vivant et rentrer chez toi, quitte à te compromettre. Cela sera toujours mieux que de finir découper sur une table, tes organes rangés dans des containers.