Loin de tout. [Pv Pepper]

La passion se lisait à travers plusieurs miroirs, plusieurs reflets. Reflets relatant de la musique, ou encore de la peinture, l’écriture aussi. Chacun avait un domaine de prédilection qui lui est bien propre et ma voie a été toute tracée dans la gestion. Gérer une entreprise était un domaine que je ne voulais pas exploiter, car je me satisfaisais à être une simple secrétaire d’un homme qui n’était pas si simple que ça ! Je me souviendrais toujours de ce moment où, alors que je m’étais emportée sur lui, Tony m’avait alors déclaré qu’il me confiait les rennes de l’entreprise de son père. J’ai eu beaucoup de mal, au début, à réaliser ce cadeau merveilleux qu’il m’offrait et aujourd’hui, je ne cessais de le remercier de l’opportunité qu’il m’a donné. Certes, ces dernières années ont été assez pénibles, éprouvantes et douloureuses. Mais, j’aurai fait les mêmes erreurs, les mêmes bonnes actions pour en arriver à ce stade. Ma torpeur se supprimait quelque peu en entendant la voix de Happy. Cet homme qui était le meilleur ami de Tony et qui était d’un naturel doux, attentionné. Il était le chef de la sécurité de Stark Industries et il faisait un peu trop bien son travail ! Bien qu’il commençait à faire des efforts à ce niveau-là, Happy était bien l’un des meilleurs dans ce secteur et ça lui allait plutôt bien ! L’entendre me dire qu’il fallait que je prenne ma journée avait fait roulé mes yeux.

L’ange et le démon se battaient et luttaient pour accorder une place définitive à celui qui est le plus méritant. L’ange, aussi bénéfique soit-il, estimait que ma place était auprès de Tony, ou du moins, dans cette magnifique maison reconstruite après l’attaque du Mandarin. Le démon, quant à lui, désire plus qu’ardemment que je me montre égoïste en n’allant pas voir Tony, mais en restant simplement ici, au sein d’un bureau peuplant l’entièreté de Stark Industries. Sauf que, aucun ange ni aucun démon ne pourra dicter mon cœur. Ce cœur qui me guidait vers Tony. Ce cœur qui m’informait qu’il avait besoin de moi, même s’il ne le savait pas encore. Et pour cela, je finis par prendre la décision de quitter l’entreprise un peu plus tôt et de prendre la direction vers Malibu.

Un sourire amusé étira mes lèvres lorsque j’entendis les mots de Tony. Je m’avançais vers lui avant que ce dernier ne vienne déposer un doux baiser sur mes lèvres. Je le regardais en haussant un léger sourcil.

« Heureusement que j’ai eu la bonne idée de nous en garder une bien au chaud. » Répondis-je alors en le ramenant un instant contre moi pour l’embrasser un peu plus longuement. Nous étions ensemble et pourtant nos vies professionnelles nous prenaient énormément de temps. Lorsque nous avions un peu d’intimité, j’en profitais pour être vraiment là pour lui et pour nous. Je finis par m’éloigner un peu de lui pour déposer les dossiers que je portais dans mon bras sur une table alors que Tony était parti chercher une bouteille de champagne. Je m’étirais un peu les bras et me rapprochais de lui en prenant deux coupes de champagne, les tendant vers lui.

« Si tu pouvais un peu remplir le mien, ce ne serait pas de refus. »

Mon regard se posa autour de nous. La décoration intérieure avait changé, mais, en réalité… rien n’avait vraiment changé. Un brin de nostalgie se lit dans mes yeux et un sourire amusé reprit sa place sur mon visage doux.

« Tu refuses, une fois encore, de faire face à la réalité en te confinant dans ton sanctuaire pour construire d’autres armures… J’ai raison, n’est-ce pas ? »

Un rictus s’installa aussitôt au sein de ces lèvres légèrement teintées de rose. Un rictus qui illustrait assez bien mes pensées à cet instant précis. Un rictus qui s’était vu accompagné d’un léger soupir en supplément. Le bricolage était la passion numéro une de l’homme que j’aime. Il adorait cela et je pourrais en être presque jalouse vu tout le temps que Tony passait à être dans son jardin secret. Néanmoins, je ne pouvais pas l’en blâmer. Je n’en possédais pas le droit. Par contre, cela me désolait de le découvrir à nouveau dans cet état. Certes, c’était différent de l’incident, de l’accident dangereux dont il a été victime à New-York, mais le résultat était le même : Tony ne trouvait que la solution « ultime » de se réfugier dans son laboratoire pour ne presque plus en sortir. Il avait besoin de moi. J’étais peut-être venue dans le but de tirer les sonnettes d’alarme, mais ce n’était qu’une excuse toute trouvée pour l’occasion. Alors que je tenais la coupe dans le creux de ma main après avoir bu une petite gorgée, je finis par la poser sur une table. Un sourire aux lèvres et mes yeux se levèrent vers le plafond.

« FRIDAY, laisse nous un moment. Une discussion d’adultes doit avoir lieu et je ne veux pas que nous soyons dérangés. Je te remercie. »

FRIDAY était une des inventions de Tony que j’affectionnais tout particulièrement. Néanmoins, il fallait, tout de même, qu’elle ne soit pas toujours dans les parages… Surtout quand je me retrouvais seule avec Tony, d’ailleurs. Mon regard se posa un instant sur les dossiers posés un peu plus tôt sur la table avant que je ne m’avance lentement vers le corps masculin de mon millionnaire, entre autre chose…

« T’engueuler ? Non… »

En fait… La vérité était que si. Bon nombre de fois où j’ai dû recourir à de la fermeté, à de la froideur et à de l’élévation de voix pour faire entendre raison à Tony. La dernière fois, j’avais été très dure avec lui… Une dureté qui avait certainement été causée par de multiples facteurs. Aujourd’hui, j’avais la sensation et l’étrange impression que ce type de comportement n’allait en rien aider le héros. Ainsi, la femme d’affaires que j’étais devenue s’approchait encore de quelques pas pour prendre délicatement la coupe de Tony avant de glisser une main sur l’une des siennes afin de le guider vers l’un des canapés régnant sur la pièce principale qu’était le salon.

« Ecoute... » A présent installés sur le divan, mon regard scrutait les iris de Tony alors que ma main était à présent sur le genou de ce dernier. « Ton éloignement, je peux le comprendre. Tu veux te retrouver seul pour mieux construire de nouvelles armures et espérer réparer les erreurs du passé… Tu es un homme, Tony. Tu n’es pas Dieu. Et tu es surtout l’homme que j’aime. Juste pour cela, je me dois d’agir en tant que cette femme qui doit tout faire pour soulager son homme. Ainsi… » J’allais faire quelque chose d’assez différent, mais dont je n’userais pas de mots pour qu’il réfléchisse… « Tu vas te détendre et oublier, ne serait que pour une heure, tes armures et ton laboratoire. »

A ces mots, je me levais pour contourner le canapé et me stopper derrière lui afin de laisser mes bras se glisser sur chacune de ses épaules, m’abaissant légèrement pour lui parler doucement contre son oreille.

« Même si tu ne le crois pas, sache que les Avengers ne sont rien sans toi. L’équipe a été créée grâce à toi tout de même, chéri. Ne pense plus que tu n’es pas indispensable. »