Une nuit sur un cargo [PV Loki et Steve]

L’Europe avait toujours été un continent que j’affectionnais particulièrement. La culture y était différente des Etats-Unis, et c’est ce qui faisait que cela rendait ce vaste territoire intéressant. Pourtant, toutes les fois où j’avais débarqué ici, c’était pour des raisons qui ne relevaient pas du personnel. La première fois était il y a plus de soixante-dix ans, dans le but de motiver les troupes, et ensuite pour combattre l’ennemi HYDRA. La seconde fois, je débarquais à Stuttgart –encore en Allemagne- pour m’en prendre à Loki, sonnant alors le début de l’ère des Avengers. Il y avait eu ensuite la Sokovie à deux reprises, encore contre HYDRA et ensuite pour défaire Ultron. Une terre de guerre qui méritait enfin des temps de paix après tous les conflits qui se déroulaient là-bas. Et pourtant, une fois encore, je devais rallier le Vieux Continent pour y effectuer une mission des plus importantes. Un jour avant, plusieurs personnes m’avaient briffé sur un cargo partant de la France pour rejoindre le Moyen-Orient. Jusque-là, rien de bien intéressant me direz-vous.

Sauf que celui-ci contenait des matières dangereuses, la plupart pouvant servir à fabriquer des armes de destructions massives. Si je m’étonnais que cette mission m’ait été adressée, un agent du SHIELD m’indiqua que c’était une mission de haute surveillance, et que le cargo devait arriver en un seul morceau à la destination établie. Cela me surprenait, mais j’allais quand même remplir cette mission. Je n’avais pas besoin que d’autres membres de l’équipe m’accompagnent, et je décidais plutôt d’emmener avec moi quelques agents motivés. Ils travaillaient jours et nuits dans le grand QG, et puis ils étaient des experts dans la surveillance, donc des candidats crédibles. Nous embarquions dans un Quinjets en direction de l’objectif. En arrivant au-dessus de l’appareil marin, le cargo me rappelait furieusement la mission sauvetage du Lemurian Star, et surtout les conséquences qu’il y avait eu après. Pour le moment, il n’y avait aucun mouvements sur le bateau, juste celui des marins qui allaient et venaient à leur poste. Pourtant, quelque chose me disait que c’était trop tranquille, un calme bien trop pesant pour qu’il ne s’y passe pas grand-chose.

« Préparez-vous », annonçais aux agents présents.

Je préférais prendre les devants, alors que la porte arrière de l'appareil s'ouvrait lentement laisser place à l'atmosphère extérieure.

Les marins engagés sur ce bateau n’étaient pas des agents entraînés pour des situations périlleuses, de même que leur résistance au sommeil n’était pas semblable à celle des agents du SHIELD. Dans un premier temps, je devais m’assurer que les occupants du cargo étaient sains et saufs et, dans le cas présent, les mettre dans un lieu sûr pour les protéger contre un danger invisible mais sans doute imminent. Dans un second temps, il était préférable de passer l’appareil marin au peigne fin, afin de s’assurer qu’il n’y ait personne d’autres à bord que nous. Enfin, notre rôle serait de faire en sorte que la cargaison arrive à bon port, sans pertes. Avant de sauter de l’avion, je réunissais l’équipe pour répartir et rappeler une dernière fois les tâches de chacun.

« Petit rappel : l’équipe une s’occupe de s’assurer que le pont soit dégagé et met en lieu sûr toutes personnes appartenant à l’équipage. L’équipe deux pénètre dans les étages inférieurs pour repérer tout éléments nuisibles. L’équipe trois va m’accompagner pour localiser la cargaison et la sécuriser un maximum possible. C’est l’heure. »

L’appareil se positionna au-dessus du bateau, et la rampe arrière s’ouvrit pour laisser place au froid de l’extérieur. Casque vissé sur la tête et parachute bien en place, je me laissais tomber depuis la rampe dans le vide, fendant l’air qui me frappait le corps pendant ma chute. Je déclenchais l’automatisme du parachute pour ralentir ma descente et atterrir en douceur sur le pont supérieur du bateau. Une fois toutes les équipes sur le sol dur, un petit signe de la tête de ma part lançait les opérations. Les agents savaient désormais quoi faire pour que la mission soit une totale réussite. Je pouvais déjà entendre dans mon oreillette que l’équipe chargée de s’occuper des occupants du cargo marin sécurisaient plusieurs cabines, ordonnant aux passagers de rester confiner dans le lieu où ils se trouvaient, ou bien d’en rejoindre un plus sûr pour eux. Cependant, un élément vint bloquer la seconde équipe. Ils m’indiquaient que la serrure pour les mener aux étages inférieurs était bloquée, plus précisément gelée.

Il fallait donc trouver une nouvelle issue, les équipes deux et trois prenant le même chemin avant de se séparer un peu plus loin. Je retirais mon bouclier de mon dos pour frapper la serrure, pour ensuite mettre un grand coup de pied dans la porte qui céda sous le coup. Il était désormais avéré qu’une personne avait déjà pénétré le navire pour en saisir le contenu plus que dangereux. Nous devions donc être prudents, et surtout aux aguets si jamais il nous tombait dessus.

« Equipe deux, restez ici pour vous assurer que personne n’entre ou ne sorte de là. Equipe trois, je veux que vous forciez toutes les serrures gelées. Il se peut qu’on est à faire avec une ou plusieurs personnes organisées, soyez prudents mais n’engagez le combat que si c’est nécessaire, je ne veux aucune victimes. Je vais dans la direction de la cargaison pour la sécuriser, je vous appelle en cas de besoin. »

Dans ce genre de mission, je regrettais de ne pas avoir avec moi un membre des Avengers. J’étais plus habitué à travailler avec eux désormais, et le SHIELD était un lointain souvenir que je préférais oublier, bien que le nouveau groupe était plus sain que le précédent. J’avançais désormais doucement dans les couloirs menant aux produits, bouclier en avant pour parer à toute attaque surprise.

La situation n’était pas du tout sous contrôle. Pour le moment, le groupe d’intervention du SHIELD et moi-même ignorions encore à combien d’individus nous avions à faire. Dans l’oreillette, les soldats ne faisaient que répéter la même chose : RAS. Et pourtant, nous avions tous constaté le froid qui bloquait les différents accès à la salle de stockage. Ou alors la seule personne qui se trouvait à l’intérieur possédait des pouvoirs magiques, ce qui est la seule explication plausible à la glace. La température n’étant pas si froide que ça pour faire geler l’appareil, la thèse de l’homme en solitaire tenait parfaitement la route. Cependant, même si j’avais réussi à me frayer un chemin, la porte qui menait à la pièce où sont stockés les produits radioactifs est bloquée. Une voix présente à l’intérieur retentit, me confirmant ainsi la piste solitaire. Et un nouveau cul-de-sac pour ralentir ma progression. Visiblement, des caisses sont entreposées, pouvant exploser à tout moment si jamais je tentais de forcer la porte.

Je grimaçais légèrement, me demandant comment j’allais bien pouvoir faire pour trouver la bonne solution. J’en voyais bien une, mais avec les Accords récemment votés, cela ne ferait que renforcer ce texte. Je portais mon index à mon oreille, appuyant sur le bouton pour communiquer avec les différentes équipes.

« Rassemblez l’équipage du cargo sur le pont principal. Evacuez tout le monde, je ne veux pas qu’il y ait de blessés. »

Je me retournais une nouvelle fois face à la porte bloquée par la personne à l’intérieur. Je devais gagner le plus de temps possible pour que mon équipe puisse exfiltrer dans de bonnes conditions l’équipage.

« Vous n’avez aucun endroit où aller. Je vous conseille de vous rendre. »