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 No lazy sunday afternoon for you ft. Alek

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MessageSujet: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMar 16 Fév - 0:11

NO LAZY SUNDAY AFTERNOON FOR YOU
graham johnson ∞ alek yong


« Ça vous fera vingt-trois dollars cinquante monsieur. »

Je souris largement avant de payer son du au caissier et d'embarquer avec moi les sachets de confiseries que je venais tout juste d’acquérir. Les bras chargés par mes provisions, je sortis du petit magasin pour rejoindre ma voiture sur le parking. Faire le plein d'essence était toujours une bonne occasion de faire le plein de douceurs.

Il ne me fallut pas longtemps pour me trouver à nouveau devant ma Porsche blanche. Mais mes mains étaient toutes deux occupées. Et hors de question de déposer ma précieuse cargaison sur le toit le temps de trouver mes clefs. C'était bien trop d'effort. Aussi je m'appuyais simplement contre la carrosserie avant de lui envoyer un ordre mentale.

« Aller, ouvres toi ma jolie Marilyn. »

Il était vrai que beaucoup d'homme donnaient des prénoms de femmes à leurs voitures. Mais ils n'avaient pas le lien privilégié que je pouvais avoir avec la technologie. J'avais personnellement nommé chacun des appareil que j'utilisais au quotidien. Ma voiture s’appelait Marilyn -et exceptionnellement Christine quand elle me faisait des frayeur ou ne répondait pas à mes instructions mais ça c'est entre elle et moi- mon téléphone portable avait hérité du doux nom de Bettie, mon ordinateur portable c'était Candy et ma tablette Juliet. C'était une sorte de réflexe. A force d’interagir avec les même appareils, de communiquer avec eux, on finit inexorablement par s'attacher et par leur donner des noms. Un peu comme des animaux de compagnie mais en mieux.

C'est donc avec une grande satisfaction que je me décalais légèrement pour laisser à Marilyn l'espace qu'il lui fallait pour décapoter le toit. Je la contournais en souriant avant de lâcher mon précieux fardeaux sur le siège passager. En refaisant le chemin en sens inverse, je laissais ma main caresser le capot de la Porsche pour communiquer ma satisfaction à mon petit bolide. Je levais les yeux vers le ciel et souris, c'était un magnifique dimanche après midi que nous avions là. Il aurait été dommage de faire le voyage en avion, même si ça m'aurait prit le quart du temps que ça me prenait en voiture. Mais qu'étaient quatre heures de routes dans une vie hein ? D'autant plus que j'appréciais de temps à autre un petit voyage en solitaire. Et puis je n'étais pas vraiment seul... J'avais Bettie et Marilyn avec moi après tout.

Je me glissais derrière le volant avant de mettre la clef dans le contact -vraiment juste pour la forme hein, je pouvais tout à fait faire démarrer Marilyn sans ça, mais les petites habitudes ont la vie dure. Une manœuvre plus tard, j'étais de retour sur la route, mon GPS m'indiquant que je n'étais plus très loin. Je me penchais sur le coté et ouvrit vaille que vaille un paquet de twizzlers avant d'en caler un entre mes dents. Si ces bonbons n'avaient pas beaucoup de goûts, ils avaient au moins le mérite de garder la mâchoire occupée.

Il ne me fallut plus guère qu'une dizaines de minutes supplémentaires avant que la voix robotique de Marilyn ne résonne clairement à mes oreilles.

« Vous êtes arrivé.
-Merci ma jolie »

J'avisais la maison devant laquelle mon GPS m'avait fait m'arrêter et attrapais sans plus tarder Bettie pour recouper une dernière fois les informations que j'avais pus rassembler sur le mutant que je m'apprêtais à aborder. Alek Young, à priori un gars sans histoire. Sauf que ça mutation en fait un gars super intéressant. Seul bémol, il est rescencé et porte dans sa nuque la fameuse puce gouvernementale. Mais les inconvénients étaient bien plus faibles que les avantages. Aussi avais je pris l'initiative d'aller lui rendre visite, juste pour voir si sauver ses frères et sœur mutant du dictat gouvernemental ne le botterait pas par hasard.

Je me garais rapidement, attrapais un nouveau twizzlers et j'étais partis pour conquérir le monde. Un mutant à la fois. Je m'avançais sans aucune hésitation vers la porte, checkant une dernière fois la tête du bonhomme sur mon téléphone avant de le ranger dans ma poche et de commencer à mâchouiller distraitement le bâton sucré. Je sonnais à la porte, attendant sagement qu'on vienne m'ouvrir. Et bientôt la porte glissa dans ses gonds pour dévoiler l'homme que j'étais venus voir. Je lui offris un large sourire et me présentais d'un air confiant.

« Bonjour ! Rassures toi, je ne suis pas un témoins de jéhovah ou je sais pas trop quoi. Je m'appelles Graham et je viens te faire la proposition de ta vie. »

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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMar 16 Fév - 1:49

Une pièce avec un soupçon de blanc crème entouré de bleu ciel. Ça ne devrait pas être si compliqué à trouver parmi ce qui me reste. Je fouille dans le carton remplis de morceaux de casse-tête et je retourne les pièces à la face cachée au passage. Je grogne en réalisant que tous ce qui me reste pour finir mon arrière-plan se sont des morceaux avec un soupçon de blanc crème et entouré de bleu ciel. Pourquoi il a fallut que je commence le ménage de mon grenier par la boîte de mes jeux de société d’enfant. À la première trouvaille, je me suis remémoré l’obsession de ma grand-mère à nous donner des cadeaux de Noël ne convenant absolument pas à notre âge. Voilà pourquoi à quatre ans, j’ai acquis ce casse-tête de cigognes sur un lac hyper cliché que je n’ai jamais réussi à faire. En premier lieu parce qu’il avait mille pièces et qu’un gamin de mon calibre n’avait pas la patience de s’assoir pour faire une telle tâche. Par la suite, parce qu’un adolescent boutonneux ça se fou pas mal de chercher les pièces formant le contour en premier. Ce cadeau à donc pris la poussière dans mes affaires la majorité de ma vie. Jusqu’à aujourd’hui où j’ai eu la brillante idée de le réussir pour la première fois. Il y a aussi le fait que poursuivre mon ménage ne m’enchantait pas plus que ça. Je me suis donc laisser distraire à la première occasion.

Le centre de l’image est entièrement complété à l’exception de trois petits trous vers le bas. L’entièreté de l’environnement au dessus des cigognes et la parmi inférieur droite du décor est manquante, me révélant le bois vernis de ma table de salle à manger. Voilà dix minutes consécutives que je fouille puis retourne, fouille encore et retourne toujours les pièces solitaires. Je porte ma main droite à ma bouteille de bière et je profite de ces quelques secondes pour réfléchir à comment terminer ce calvaire. Je commence à faire des petits tas de couleurs semblables (les blancs purs avec les blancs purs, les blancs crème clairs avec les blancs crème clairs, etc.). À deux reprises, je passe bien près de tout remballer et de faire un truc plus utile à la place en ce dimanche ensoleillé. Je refuse d’avouer combien d’heures j’ai perdu à ce casse-tête. Beaucoup trop pour quelqu’un avec un diplôme universitaire. Vraiment trop pour une personne sans le moindre intérêt en l’acte de compléter un puzzle. À vrai dire, je fais ça plus par orgueil puéril et par ennui profond. Jamais avant je n’ai réussi ce casse-tête et bien se sera bientôt chose du passé! Dans environ dix heures je dirais si je me fis à mon incompétence à trouver la moindre pièce avec un soupçon de blanc crème entouré de bleu ciel pouvant combler ce petit espace près du coin dans cette colonie de pièces avec un soupçon de blanc crème entouré de bleu ciel! Je ne dois pas perdre patience. Non, je ne dois pas.

Je finis par perdre patience et jeter (pas trop fort) la boîte de carton contenant les pièces libres sur la table. J’agrippe avec désespoir la bouteille de bière et en termine le contenu, qui représente environ deux petites gorgées. Je soupire et me lève. Le frigo est évidemment vide de tout alcool supplémentaire. Voilà le truc que j’ai oublié d’acheter lorsque j’ai fait mon épicerie hier. Je me traine donc les pieds jusqu’à ma liste de la semaine suivante et inscris « BIÈRES » en majuscule en mettant en gras le « S ». Je me dirige ensuite à la salle de bain pour évacuer la dite bière en évitant de regarder ma tronche le looser dans le miroir. Je prends même la peine de me laver les mains dans l’évier de la cuisine pour ne pas croiser ma tête. Après cela, je me mets en quête d’un truc à grignoter pour combler ma peine. Je ne trouve rien de mieux dans le fouillis de mon garde-manger qu’un pot de beurre d’arachide. J’attrape un sac de biscuits salés passé date et je vais m’écraser devant la télévision. Je fais le tour des chaînes avec désinvolture jusqu’à ne trouver rien de plus intéressant qu’un résumé des événements sportifs de la veille. Je regarde le tout en mangeant les biscuits recouvert d’une généreuse garniture de beurre d’arachide.

Je suis vraiment surpris lorsqu’on sonne à la porte. J’en sursaute presque. Je me lèche les doigts à la hâte et vais voir à la fenêtre. Il y a une Porsche blanche dans l’allée. Nom de Dieu, qui est à la porte? Je cours pour aller me rincer les mains (j’imagine qu’il y aura des poignées de main) et un rapide coup d’œil dans le miroir de l’entrée me confirme que j’ai une sale gueule, mais pas de trace de nourriture dans la barbe de trois jours. Je passe une main dans mes cheveux et j’ouvre sans tarder plus. Je suis un peu déçu d’y voir un homme. Qu’est-ce que j’avais à supposer que se serais une femme! J’hausse les sourcils lorsqu’il se présente comme un non colporteur ou témoin de Jéhovah mais plutôt comme celui qui va me faire la proposition de ma vie. J’hésite entre refermer la porte ou lui rire au nez. Je choisis plutôt la troisième option qui consiste en le fixer longuement. J’essais de la sorte de comprendre ce qu’il entend par là. J’ai beau le scruter dans les yeux, je ne saisis pas ce qu’il cherche à me proposer de si exceptionnel. Piquer par une curiosité engendrée par mon ennui mortel, je choisis de lui donner une chance de s’expliquer :

-C'est-à-dire? Je l’encourage, en me gardant de l’inviter bêtement dans la maison.

Il faut dire que j’y ai foutu le désordre et que je n’ai pas encore donné une coupe de cheveux aux plantes que je gave abusivement de mon pouvoir. S’il entre, il va me prendre pour un de ces écolos qui adore la nature. Ou encore, il va se demander pourquoi je tente de reproduire si fidèlement une jungle dans mon salon. Je n’ai pas envie d’aller sur ce terrain là. Je me contente de le regarder sourire, avec comme le sentiment qu’il est vraiment sur le point de changer ma vie.
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyLun 22 Fév - 13:04

NO LAZY SUNDAY AFTERNOON FOR YOU
graham johnson ∞ alek young


C'est confiant et sur de moi que je me pris en plein visage l'air pas du tout impressionné de ce cher Alek. Et moi qui avait parié sur mon aura naturelle... Je ne me laissais cependant pas démonté et ne décrochais pas mon sourire de mon visage pour autant. Le silence commençait à s'étirer et à chaque seconde qu'il passait, je me retenais d'ouvrir la bouche pour parler. Tout simplement parce que je n'avais aucune idée de ce qui aurait franchit mes lèvres alors. Fort heureusement, il m'en épargna le soucis.

« C'est-à-dire? »

Mon sourire s'élargit alors que je faisais tourner mon twizzlers entre mes doigts. C'était sans doute sur cette question que tout allait se jouer. Mais je n'avais vraiment aucun doute quant à mes capacités à le convaincre de rejoindre les rangs de la confrérie.

« C'est à dire que je te connais Alek, et que je suis presque sur que tu es le genre de type qui serait prêt à défendre ses frères et sœurs mutants oppressés. »

Je lui envoyais un clin d’œil malicieux. Lui quasi avouer que j'avais mené mon enquête sur lui était un pari risqué. Mais depuis quand est ce que je me préoccupais des risques hein ?

« Mais je pense qu'on devrait parler de tout ça à l'intérieur, non ? Je peux ? »

Je lui désignais l'entrée juste derrière lui pour lui demander la permission de pénétrer dans sa demeure. Sauf que je n'attendis pas sa réponse et profitais de cette légère distraction pour me glisser entre lui et le cadran de la porte, laissant courir mon regard un peu partout alors que je progressais déjà.

« La vérité, tu la connais. C'est que la mutanité ne pourra jamais vraiment vivre en paix. Les sapiens ne le toléreraient pas. Tu l'as vécus comme je l'ai vécus moi même. La société a tentée de nous faire croire qu'user de nos pouvoirs dans notre milieu professionnel, c'était tricher. Elle a voulu nous faire rentrer dans le crâne que nous devrions avoir honte de ce qui fait de nous des homo superior. »

Je pivotais sur mes talons, continuant de progresser à reculons, déterminé à ce qu'il écoute ce que j'avais à dire, à lui proposer. Mais lui demander de but en blanc de rejoindre les miens était peut-être un peu prématuré. J'agitais mon twizzlers vers lui comme je pointais son torse du même mouvement.

« Et quelque part, mon cher Alek, ils y sont parvenus. Cette puce que tu portes à la nuque, elle est la preuve tangible que toi moi, les mutants ne seront jamais accepté et respecté pour ce qu'ils sont. Le gouvernement préfère nous faire vivre dans la honte et la peur. Si je suis ici aujourd'hui, Monsieur Young, c'est pour vous offrir une chance de faire la différence, de protéger les nôtres, ceux qui sont trop faibles ou effrayer que pour se protéger eux même. »

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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMar 23 Fév - 0:15

Oui, je pense que bouche bée est l’expression juste pour me qualifier en ce moment. Si je me laisserais aller à la familiarité, je dirais même que je suis sur le cul présentement. Je n’avais aucune idée de ce en quoi je m’embarquais en lui lançant la balle. J’ai même cru au premier abord qu’il était un colporteur, très motivé à me vendre une assurance ou un autre truc du genre. Je l’ai donc encouragé à s’exprimer, comme j’ai la mauvaise habitude de le faire dans ce type de situation. C’est pareil lorsqu’on me contact par téléphone. Je suis tout simplement physiquement et moralement incapable de raccrocher au nez de ceux qui me dérangent en plein milieu de la préparation d’un repas afin de répondre à un sondage ou de modifier mon forfait internet. J’ai déjà essayé de corriger ce défaut et à chaque fois je me retrouve à réellement m’intéresser à ce que les autres disent. Je leur pose des questions, fais toutes sortes d’onomatopées impressionnés, semblant vraiment prêt à acheter n’importe quoi. Je ne devrais pas faire ça, c’est méchant. Parce qu’en bout de ligne, après quelque fois une heure au téléphone, je finis par leur dire que je ne suis pas intéressé. Je pense que ça les mets encore plus en rogne que d’avoir brutalement raccroché en entendant leurs premiers mots et en leur disant de se trouver une job réellement utile. Je me souviens de cette femme de mon service de téléphonie. Elle avait vraiment l’air convaincu que j’allais dire oui à sa proposition. Elle est restée sous le choc devant mon refus. Elle en bégayait, cherchant à comprendre ce qu’elle avait fais de mal. Je suis sincèrement désolé, ce n’est pas toi c’est moi.

Et là ça recommence. Je lui ai ouvert toute grande une porte virtuelle qu’il s’est empressé de prendre avant de franchir la véritable porte devant lui. Je ne l’empêche pas, me figeant devant son initiative. Je le suis du regard en ayant les mains légèrement levé devant moi, comme s’il allait me voler. Mais, pas comme s’il allait le faire. Juste comme un signe d’abandon, disons. Je le regarde sans cacher mon étonnement devant tant de discours étrange. Je n’ai jamais entendu parler d’une confrérie de mutants, ni même du qualificatif homo superior pour désigner mon espèce. Je fronce les sourcils en refermant lentement la porte d’entrée, le regard fixé sur mon tapis qui sert de gardien de but à mes souliers bien souvent. Ça me fait penser que je n’ai pas passé l’aspirateur sur lui depuis un moment. J’y vois une multitude de grains de sables et de petits cailloux assez vicieux pour la plante de pied. Il faudra que je remédie à la situation après avoir terminer mon casse-tête.

Je relève la tête lentement vers cet homme extrêmement confiant et extravertie. Il brandit sur moi un bâtonnet de réglisse que je fixe un instant avant de simplement baisser la tête sur mon torse qu’il désigne. Je n’ai pas dis un mot depuis le début de son discours et je n’en dis pas plus lorsqu’il me parle de la puce. Je ne peux m’empêcher de lever une main vers ma nuque et gratter un bref instant l’endroit où elle est. Je le regarde ensuite dans les yeux et me surprend devant son silence. Je réalise qu’il me laisse l’opportunité de m’exprimer. Il a donc terminé son coup, me relançant la balle dans cette espèce de match de tennis métaphorique. Je ne sais pas encore quel lancer je vais lui répliquer. Si je vais y aller conservateur ou au contraire, tenter de le surprendre pour le déjouer et peut-être gagner ce point. N’étant pas très compétitif, pour ne pas dire pas du tout, j’y vais en douceur :

-Décidément, ça fait beaucoup de gens d’un coup qui savent qui je suis, je soupire en faisant quelques pas vers lui pour avoir une meilleure vue d’ensemble de mon adversaire. Je crois que pour que cette conversation soit optimale, il faut que je sois aussi honnête que tu l’es avec moi. Donc, je vais te dire simplement ceci pour commencer : pour moi, il n’y a pas de différence entre aider un mutant ou un humain. Ou un animal. Ou même une plante. J’ai la capacité de le faire avec chacune de ces espèces, peu importe leurs valeurs ou leurs croyances. Je me fiche pas mal de leur opinion à mon sujet, s’il me voit comme un monstre ou comme un héros. Je veux seulement aider.

J’inspire profondément un instant, étrangement je suis nerveux et j’ai les mains moites. Je n’ai pas l’habitude de m’exprimer de la sorte après tout :

-Je comprends vos motivations et vos intentions dans votre confrérie sont louables, mais je ne vois vraiment pas comment venir me dire tout ça va faire la différence pour une organisation qui se considère supérieure aux autres.

Ah non, je ne voulais pas que ça sonne aussi méchant! Je ne rajoute rien, me contentant de me traiter d’abrutie dans ma tête. Il ne faudrait pas que je mette en colère l’une des très nombreuses organisations qui sait pour moi. Ça pourrait me mettre dans la merde, j’en suis sur!
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMer 9 Mar - 17:28

NO LAZY SUNDAY AFTERNOON FOR YOU
graham johnson ∞ alek young


« Décidément, ça fait beaucoup de gens d’un coup qui savent qui je suis »

Je fronçais les sourcils. Quelqu'un d'autre l'avait récemment approché ? Pas l'institut Xavier, j’espérais... Le professeur X avait le chic pour convaincre le monde que nous n'étions qu'une bande de terroriste assoiffé de sang sapien. J'avais d'ailleurs toujours été étonné qu'un homme aussi sage que Charles Xavier soit aveugle à l'hostilité dont ces derniers pouvaient faire preuve envers les mutants. Enfin, je ne sais pas si il refuse de la voir ou d'accepter que certaines choses doivent être faites en vérité. Le cœur du problème était sans doute là. Mais ce n'était certainement pas sa politique laxiste que les mutants vivraient des vies meilleures.

« Je crois que pour que cette conversation soit optimale, il faut que je sois aussi honnête que tu l’es avec moi. Donc, je vais te dire simplement ceci pour commencer : pour moi, il n’y a pas de différence entre aider un mutant ou un humain. Ou un animal. Ou même une plante. J’ai la capacité de le faire avec chacune de ces espèces, peu importe leurs valeurs ou leurs croyances. Je me fiche pas mal de leur opinion à mon sujet, s’il me voit comme un monstre ou comme un héros. Je veux seulement aider. Je comprends vos motivations et vos intentions dans votre confrérie sont louables, mais je ne vois vraiment pas comment venir me dire tout ça va faire la différence pour une organisation qui se considère supérieure aux autres. »

Je secouais le twizzler toujours pointé sur lui en même temps que je secouais la tête, un peu choqué de la manière dont il voyait la confrérie. Mais beaucoup de monde la percevait ainsi, il fallait bien l'avouer. Nous étions sans doute le mouvement le plus incompris de notre époque...

« Pour commencer, nous ne nous considérons pas comme supérieur aux autres. Sinon, je ne serais pas là aujourd'hui, comme tu l'as finement fait remarqué. Non, les temps sont sombres et notre... Réputation... ne nous aide pas vraiment pour tout avouer. Bien que toutes ses allégations ne soient que de vulgaires amalgames populaires. »

Je fis un pause, ramenant mon bâtonnet sucré vers moi pour en mordre un morceau.

« Je suis d'accord avec toi, sinon, aider un sapien ou un mutant ne devrait pas faire de différence. Le soucis, c'est que les sapiens, eux, la font. On ne peut pas aider la terre entière, il faut savoir choisir ses batailles. Et depuis que j'ai commencé à aider les mutants persécutés, je peux t'assurer que j'ai vu le pire de l'humanité. J'ai aidé certains de nos frères mutants dans des situations telles que la fuite leur semblait être la seule solution. Quand on a vu ce que j'ai vu, il ne fait plus aucun doute que les sapiens ont peur de nous. Le Registration Act n'est que la prémisse de la guerre à venir. Ils nous pucent comme des animaux dangereux parce qu'ils savent que nous sommes l'avenir. Ils ont peur. Et je serais le premier à les rassurer sur le fait que nous ne leur voulons aucun mal, s'ils n'étaient pas si occupé à nous faire nous détester nous même pour ce que nous sommes. L'idée même d'utiliser la violence me répugne. Je suis un pacifiste. Mais, parfois, certaines choses doivent être faites pour protéger les nôtres. »

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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyJeu 10 Mar - 2:09

Ses paroles me font longuement méditer. J’évite de le regarder durant tout le processus, me concentrant sur la moulure au pied de l’un des murs de l’entrée. Il y a quelques imperfections dans la découpe du bois et dans l’application de la peinture. Ça passe inaperçu quand on le regarde rapidement. Mais pas quand on le fixe avec obsession comme je le fais à l’instant. À force de regarder quelque chose, on finit toujours par y déceler les imperfections. Il ne peut pas en être autrement. Et ces défauts prennent rapidement le dessus sur ce qui avait rendu la chose belle au départ. Non, je ne parle plus de moulure en ce moment, mais de tout le reste qu’on peut admirer, puis juger. Je comprends le principe qu’un humain va juger un mutant. Aussi le contraire, qu’un mutant juge un humain. Mais, je n’arrive pas à cerner le moment qui conduit à un tel jugement étroit. Est-ce la peur? Est-ce le besoin d’anéantir la différence? Est-ce une mauvaise expérience qui à conduit l’opinion à être négative? Qu’en est-il de ceux qui accepte l’autre espèce et qui veulent cohabiter avec eux. Comment en sont-ils arrivés à le désirer? Je ne me suis jamais posé toutes ces questions avant. Avant que cet homme de la confrérie ne vienne pour me mettre face à elles. Toute ma vie, je me suis volontairement coupé de ma nature de mutant. Je suis le seul et unique responsable de la situation, personne ne m’ayant demandé de le faire puisqu’ils ignoraient tous. Je suis également celui ayant pris la décision de me dévoiler et de me faire recenser. Je n’ai jamais été mis sous pression. L’opinion publique ne m’a pas préoccupé un seul instant. Je me tenais loin de ce débat selon lequel les mutants sont dangereux. J’ai choisis de faire ça pour moi, rien que pour moi. Mais, je dois avouer que c’est surtout pour me donner du courage de vivre en paix avec moi-même dans ce monde. Donc oui, je comprends ses paroles. Oui, j’aimerais bien que la vie soit aussi simple et se résume à aider exclusivement les gens de ma race. Sauf que je ne peux pas le faire. Je ne suis pas conçu pour ça. Mon pouvoir est de donner, sans considération de l’espèce à qui je donne. Peu importe son origine, son ethnie, sa religion, ses croyances, son sexe ou son opinion de moi. Mon pouvoir ne juge pas, il n’exclu personne (littéralement personne). Alors, pourquoi moi je devrais le faire? Non, attendez, il ne me demande pas le faire justement. Il affirme plutôt que l’hostilité vient des autres. Il n’a pas tout à fait tord. Mais, il y a un problème avec ce qu’il dit. Concrètement, comment faire pour protéger autant des nôtres sans devoir en arriver à des moyens brutaux? Il se dit pacifiste, mais n’hésiterait pas une seule seconde à écraser quelqu’un pour protéger un mutant. J’en suis sur.

Mes yeux s’animent et je relève la tête. Il est encore debout à m’attendre. J’aurais pensé qu’il se serait promené dans la maison en attendant que je revienne sur Terre. Mais non. Je fronce les sourcils en le constatant. Je lui fais alors un signe de la tête :

-Viens, allons en discuter dans le salon.

J’avance, le conduisant à ma jungle tropicale qu’est l’entrée de mon salon. Je ne fais aucun commentaire à ce sujet avant d’atteindre mon divan préféré. Je m’y assois en soupirant de soulagement, ayant les jambes qui commençaient à courbaturer à agir en lunatique. Je l’observe prendre place dans l’une des deux causeuses près de mon divan. Ainsi installé, je me sens plus à l’aise de parler avec lui. Le côté sérieux qu’amenait une confrontation dans l’entrée de ma maison commençait à m’étourdir. On est mieux ici pour parler franchement. Je choisis plutôt de lui expliquer les bizarreries que contienne la pièce :

-J’utilise ses plantes comme réceptacles d’urgence de mon pouvoir. Si je ne trouve personne à qui donner mon surplus d’énergie, je meurs. C’est aussi simple que ça. Alors, j’ai trouvé cette solution pour m’éviter de souffrir. Et comme on peut le constater avec leur croissance, elles sont bien nourries.

Oui, je sais. Je viens de lui ouvrir la porte toute grande. De lui avouer que je suis très souvent seul, pour ne pas dire toujours. Que je m’isole donc volontaire. Mais, je sais qu’il le sait. Il doit savoir énormément de choses sur moi. Il est peut-être déjà au courant pour les plantes! Ce n’est pas pour rien qu’il est venu me voir moi plus qu’un autre. C’est parce que sa confrérie est sincèrement convaincu qu’elle peut m’avoir. Justement, moi je ne connais rien sur eux. À part de « vulgaires amalgames populaires » comme ils les appellent. Donc aller, qu’il m’instruise un peu sur ce qui s’offre à moi :

-Parles-moi de la confrérie. Épargnes-moi les discours dans le but de me recruter, je veux connaître ce que c’est concrètement.

Je me penche ensuite légèrement vers l’avant, afin de rester attentif à ce qu’il va me dire. Me connaissant, il y a fort à parier que je me laisse distraire en cours de route. Sauf qu’il ne faut pas faire attention, si c’est suffisamment pertinent, ça va me permettre de garder le focus. Sinon, il sera facile de le voir sur mon visage.
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyVen 1 Avr - 22:50

NO LAZY SUNDAY AFTERNOON FOR YOU
graham johnson ∞ alek young


Il n'est pas très difficile de noter que mon discours l'avait mis mal à l'aise. Mais je n'allais pas lui en vouloir pour ça, certainement pas. Ce type de discours mettait beaucoup de gens mal à l'aise. Il était des vérités qui, une fois énoncée, continuaient de vous bouffer chaque jour un peu plus. Peut-être venais je de lui en livrer une. Ce n'était pas vraiment l'important ici. L'important était de voir si je pouvais le convaincre de rejoindre les rangs de la confrérie. Et si ça ne marchait pas, au moins aurais je réussis à le faire réfléchir sur une problématique qui nous touchait tout les deux...

« Viens, allons en discuter dans le salon.
-Su casa es su casa »

Je hochais la tête et m'effaçais un instant pour le laisser passer, lui emboîtant le pas en trottinant doucement derrière lui. Bien sur, mon regard finit inexorablement par être attiré par les plantes qui envahissaient littéralement le salon d'Alek. Je savais déjà que son pouvoir était fantastique, mais j'étais loin de me douter qu'il pouvait en faire quelque chose d'aussi beau. C'était juste impressionnant. Je ne m'en cachais d'ailleurs pas, laissant librement courir mon regard un peu partout, affichant un air impressionné.

Finalement, j'avise une causeuse et me laisse tomber dessus, assis de travers comme à mon habitude. J'envoyais un sourire ravis au jeune homme avant de porter à nouveau mon attention sur les plantes.

« J’utilise ses plantes comme réceptacles d’urgence de mon pouvoir. Si je ne trouve personne à qui donner mon surplus d’énergie, je meurs. C’est aussi simple que ça. Alors, j’ai trouvé cette solution pour m’éviter de souffrir. Et comme on peut le constater avec leur croissance, elles sont bien nourries.
-C'est magnifique. Enfin, les plantes hein, pas que tu risques de claquer si tu ne distribue pas régulièrement ton énergie. Cette partie là craint, même si je trouve ton pouvoir fascinant. Je me demande, tu ressens comment toute cette énergie ? Plus comme une puissance tranquille ou comme une envie pressante ? T'as plus l'air du genre puissance tranquille... »

Je me remis à mâchouiller mon twizzlers alors que mon regard parcourait une nouvelle fois la pièce. J'étais juste émerveillé. J'aurais bien aimé être capable de faire des choses comme ça, que mon pouvoir me permette d’interagir avec des être vivants. Mais d'un autre coté, je n'échangerais mon propre pouvoir contre rien au monde. Mon rapport au monde était tel qu'il était grâce à cette connexion particulière que je pouvais entretenir avec les machines. Je serais d'ailleurs probablement toujours en Angleterre si je n'avais pas eu ce lien particulier, à faire dieu seul sait quoi de mes journée. Probablement un job horriblement ennuyeux, occupé à juger de loin les américains d'avoir laissé passer une ignominie comme le Registration Act.

« Parles-moi de la confrérie. Épargnes-moi les discours dans le but de me recruter, je veux connaître ce que c’est concrètement. »

Ah ! On entrait dans le vif du sujet ! Je souris largement et concentrais à nouveau mon attention sur le mutant en face de moi. Mutant qui était définitivement un mec intelligent. Mais ça j'avais pus m'en rendre compte en menant ma petite enquête sur lui. Je m'installais un peu plus confortablement sur la causeuse, me mettant clairement en travers de celle ci et balançant mes jambes sur l'un des accoudoir.

« Alors, concrètement, c'est sur que le gouvernement ne nous aime pas. A leur place, je n'aimerais pas non plus qu'une bande de mutant intervienne quand ils jugent que les libertés de leurs frères et sœurs ont été misent en danger. Mais attends, il autorise pas les Avengers à le faire tiens ? Hum, passons. Donc oui, pour parler grossièrement, on est une sorte d'équipe de justicier. On fait de notre mieux pour que les mutants n'aient pas à subir d'horrible chose à cause de leurs nature. Et parfois il faut donner un coup de pied dans la fourmilière. On a tenté de s'interposer face au gouvernement récemment, d'empêcher le Registration Act de passer. Mais ça n'a pas suffit. Parallèlement à ça, certains de nos gars on récemment libéré toute une tripoté de mutants qui étaient utilisés de cobaye dans un labo. L'étude du gène X à la dure... Ce genre de trucs sympa. La confrérie, c'est une bande de mutants qui ont décidé de se bouger pour que le droits ne soient plus bafoués, pour qu'on soit respecté en tant qu'individus, même si on doit utiliser des moyens illégaux pour ça. Ça réponds à ta question Alek ? »

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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptySam 2 Avr - 17:48

Je l’observais avec attention. Il semble admiratif devant les plantes qui me servent de colocataires. J’avais donc cru bon d’éclairer sa lanterne à ce sujet là. J’avais vu juste, puisqu’il me confirme que mon pouvoir le fascine. Il n’est pas le premier à ressentir ça. Quelques uns avant lui m’ont dit la même chose il me semble et à chaque fois je me contentais d’un maigre sourire en leur direction. J’aime mon pouvoir puisqu’il répond à mon besoin viscéral d’aider mon prochain. Il me permet de faire des choses extraordinaires et de sauver des vies même. Avec lui, j’ai un réel impact sur les gens autour de moi. Sauf qu’en même temps, je le hais. Je ne le désire pas. Il m’a pourrit la vie. Il m’empêche d’être normal comme je l’ai toujours voulu. Ces deux impressions se battent constamment et parfois je penche plus vers l’une, d’autre fois plus vers l’autre. Aujourd’hui, je suis plutôt du côté négatif. Je ne sais donc comment répondre à son questionnement sur comment je ressens toute cette énergie en moi. Je n’ai pas vraiment envie de lui faire un grand discours à ce sujet, tout simplement parce que c’est très intime. Je ne dois pas non plus me laisser trop envahir par le dénigrement de mon pouvoir puisqu’il va immédiatement le remarquer et me relancer à ce sujet. Je décide donc de simplement être honnête, mais bref :

-En fait, plus il y a d’énergie qui s’accumule dans mon corps et plus je le sais parce que je me sens mal. C’est comme quand on se sent moche juste avant de tomber malade. Comme une indigestion après avoir trop mangé. Si je tarde trop à transmettre, ça me fait littéralement mal. J’ai mal aux muscles, j’ai mal à la tête, j’ai mal aux os même. Ce n’est pas très agréable. Mais lorsque je possède une quantité convenable d’énergie en moi, donc ni trop, ni pas assez, c’est assez confortable. C’est même agréable. Je me sens normal l’espace d’un instant.

Je décide de couper l’explication là. Je me suis déjà trop étendu. J’aurais dû balancer une seule phrase du genre : « J’ai mal à la tête quand je suis en surdose ». Mais, comme toujours, je parle trop. Et lorsque je suis dans une lancée, je ne semble jamais en mesure de m’arrêter. Ce défaut me tombe sur les nerfs, particulièrement devant une personne qui est là justement pour parler le plus. Pour me convaincre de rejoindre sa cause. J’accueille donc son explication sur la Confrérie avec joie. Je me redresse sur mon fauteuil, sortant de ma morosité le temps de porter mon attention à ces paroles. Il s’exprime clairement, ne me cachant rien des activités illégales de son affiliation. Je dois dire que j’apprécie cette honnêteté. Il aurait très bien pu me dresser un portrait immaculé de la Confrérie dans le but que je signe. En agissant autrement, il a deviné que je me sens plus à l’aise de réfléchir à la question. Rien n’est jamais complètement noir ou complètement blanc. Il y a toujours une part de gris quelque part. C’est le foncé de ce gris qui peut inquiéter, mais pour l’instant je reste neutre face au portrait qu’il me dresse. Je ne suis pas choqué par leurs actions contre le gouvernement. Je comprends leurs motivations à le faire. Je n’ai pas dis que j’approuve, mais je ne les diabolise pas pour autant. Plusieurs questions naissent en moi et je ne me sens pas obligé de les taire, c’est même le but du jeu de ne pas le faire :

-Vous n’agissez qu’aux États-Unis? Je demande. Parce que des mutants, il y en a partout.

Si leur centre d’activité était américain, il devait bien avoir des branches mondialement. Je trouverais intéressant d’avoir la possibilité de travailler pour eux dans un autre pays. À condition que je les rejoigne, on s’entend. Ce qui n’est pas gagné. J’ai l’impression que je vais finir par lui faire le coup du téléphone. C'est-à-dire que je vais me montrer très intéressé tout du long par ce qu’il m’offre jusqu’à au final décliner catégoriquement. J’imagine que ça serait très frustrant pour lui, mais on verra bien rendu là. Pour l’instant, je m’informe sur sa proposition. Je me sens soudainement préoccupé par un élément de sa réponse qui me revient à l’esprit :

-Il y en a beaucoup des mutants qui sont maltraités? Utilisés comme cobaye, je veux dire. Je n’avais jamais entendu parler de ça avant.

Ce qui est vrai. Je me doute que les gens horribles qui font les expériences veulent que ça reste secret. Sinon les associations humanistes du monde entier vont leur tomber dessus. Cela me rend triste que ce genre de chose existe. Je m’imagine très bien être le cobaye parfait pour eux. Avec mon pouvoir, je veux dire. Qui ne serait pas intéressé par une batterie humaine capable de rendre son prochain invincible l’espace d’un instant?
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMer 20 Avr - 15:19

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Je l'écoutais m'expliquer en long en large et en travers les conséquences que ses pouvoirs pouvaient avoir sur lui, et je ne retins pas ma grimace. Ouai, ça devait pas être agréable tout les jours son truc... Finalement, mon pouvoir me convenait très bien, merci. Comme quoi certaines mutations étaient plus dures à vivre que d'autres. Et encore, lui n'avait pas de signe physique distinctif. Difficile d'avoir un semblant de vie normale lorsqu'on était orange, ou qu'on avait des cornes. Au moins Alek et moi avions nous le confort de pouvoir nous faire passer pour des sapiens si nous en ressentions le besoin.

Je sens cependant que mon petit monologue sur la Confrérie a capté son intérêt -j'adore être écouté avec attention- ou du moins a-t-il fait naître de nouvelles questions. J'étais là pour ça après tout. Lui offrir une nouvelle possibilité, lui ouvrir la voie vers la Confrérie. Ou du moins, lui faire comprendre que nous étions finalement assez éloigné du portrait que l'on dressait de nous dans les journaux. Au moins nous battions nous pour nos idéaux.

« Vous n’agissez qu’aux États-Unis? Parce que des mutants, il y en a partout. »

Un sourire étira mes lèvres et je ris doucement.

« On fait de notre mieux, mais on est loin d'être assez nombreux que pour pouvoir agir mondialement. Quand des machins vraiment gros se préparent de l'autre coté de la planète, on se bouge jusque là, mais la plupart du temps, on reste sur le territoire américain. Il faut bien commencer quelque part, non? »

Après tout, c'était la plus pure des vérité. On tentait de garder les yeux ouverts sur ce qu'il se passait un peu partout dans le monde, mais notre quartier général était aux USA. On ne pouvait pas nier le fait qu'on se montrait beaucoup plus pointilleux dans le coin donc. Déjà la surface a couvrir était particulièrement large. Il nous fallait absolument de nouveaux effectifs.

« Il y en a beaucoup des mutants qui sont maltraités? Utilisés comme cobaye, je veux dire. Je n’avais jamais entendu parler de ça avant. »

Je me redressais, m'asseyant un peu plus correctement dans la causeuse pour pouvoir lui faire bien face, mon air se faisant plus sérieux. On me reprochait souvent de paraître trop insouciant. En soit, je n'en avais pas grand chose à faire, mais ce genre de sujet ne s'accordait définitivement pas avec ma légèreté habituelle.

« Je ne dirais pas que c'est monnaie courante, mais ça arrive, oui. Le gène X a tendance a fasciner les scientifiques. Certaines études se font dans le plus grand des respects des droits de l'homme. D'autres... Décident de ne pas nous considérer comme tels. La plupart du temps c'est tout à fait légal et les cobaye sont consentants, d'autres fois, non. Et c'est majoritairement là qu'on intervient. Même si parfois, il arrive qu'on ne mette notre nez des dans trucs tout à fait légaux, parce que ces études représentent des menaces pour les mutants en tant que race. Principalement pour éviter que des trucs comme le projet sentinelle ne voient à nouveau le jour. On sait tous que ça n'a pas très bien terminé la dernière fois. »

Je me laissais à nouveau aller vers l'arrière, reprenant ma position d'origine.

« Sinon la confrérie porte bien son nom si tu veux mon avis. On s’entend pas tous comme larrons en foire, mais on sait qu'on peut compter les uns sur les autres s'il nous arrive une merde. Au moins, on est tous mus par les même idéaux, c'est déjà beaucoup comparé à certains. J'ai rencontré en quelques années à la confrérie un sacré paquet de gens intéressant et plus cool les uns que les autres. Y en a pas mal qui on tenté de me casser la tête aussi, mais j'ai jamais vraiment fait l'unanimité non plus... »
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMer 20 Avr - 23:44

Je porte la fausse croyance que la Confrérie est mondialement étendue. Hors, il semble me dire le contraire. Cela me surprend je dois dire. Cela signifie que des regroupements de mutants qui se battent pour la libération de nos semblables sont peu commun, voir inexistant dans certains pays plus austères. Voilà qui est préoccupant. Savoir que les droits de bons nombres d’entre nous sont probablement bafoués à chaque seconde de chaque jour vient créer une inquiétude qui n’existait pas en moi avant. J’ai toujours été empathique à la souffrance des autres, mais je n’ai jamais auparavant considérer une dimension plus large que mon entourage, que mon pays à la limite. Je ne sais vraiment pas comment réagir à cette sous représentation des droits mutants. Toutefois, j’ignore si pour le moment la Confrérie est vraiment équipée pour faire face à cette problématique. Je ne les connais pas suffisamment pour avoir une idée précise de leur poids, de leur pouvoir. Des petites vendettas par-ci, par-là, ça me semble bien maigre pour s’assurer un avenir solide dans le milieu influant. C’est même un excellent moyen de se faire haïr et exterminer. Pour l’instant, ils ne sont concentrés qu’en territoire américain semble-t-il. Qu’en sera-t-il quand leurs recrues seront de toutes les origines? Y aura-t-il naissance d’une guerre? Calmons-nous un peu. J’ai cette tendance à dramatiser les choses. Et voilà que j’ai perdu le fil de notre conversation. J’arrive à me reprendre au moment d’une nouvelle vague d’explications de sa part. Le sujet qu’il aborde m’interpelle particulièrement. Je comprends que les cobayes mutants ne doivent pas courir les rues, que de toutes façon vu la récente loi, il serait plutôt idiot de crier sur tout les toits que son étude porte sur le gène X. Je reste neutre lorsqu’il affirme que certains mutants choisissent volontairement d’être cobayes. Je n’irai jamais dans cette voie, donc il est plutôt inutile de me faire accepter cette réalité. Sauf que je repense à ce que toutes ses études impliquent. Les scientifiques ne doivent pas tous être armés de mauvaises intentions. Peut-être y a-t-il des chercheurs mutants eux-mêmes qui veulent aider la cause et faire avancer la recherche? Je suis persuadé que ça doit exister. Et quand bien même ils seraient à mille pour cent humain, ils ne doivent pas tous nous vouloir du mal. Certes leurs découvertes pourraient servir à ceux qui ont les idées mal placées, mais à la base, vouloir faire avancer la science me semble une cause pure. À condition de respecter les droits de la personne évidemment! Peut-être qu’il serait temps de redéfinir la notion de personne pour que tous comprennent qu’un individu possédant des droits peut être un homme ou une femme, un religieux ou un athée, un adulte ou un enfant, un humain ou un mutant. Il y a définitivement un manque à ce niveau là. Je lève brièvement un regard sur mon invité :

-J’imagine que c’est irréaliste, mais il faudrait règlementer ce genre de pratique pour éviter de bafoué les droits d’une personne, même si elle est mutante. Sauf que j’imagine que le gouvernement a déjà adopté sa position en décrétant cette loi. Pour lui, nous ne sommes pas dignes d’avoir des droits. C’est révoltant.

Je me suis plié à eux en acceptant cette puce GPS dans le cou. Sauf que s’il y a une chose que j’ai appris en aidant Steven Rogers et Samuel Wilson à se défendre contre le SWAT qui cherchait à les munir d’une puce de force j’imagine, c’est que nous n’avons pas plus de valeur à leurs yeux qu’un troupeau de moutons. Ils n’en n’ont rien à faire si ceux qu’ils considèrent comme menaçant consacre leur vie à protéger les citoyens de ce pays, sans discrimination ou soucie de leur génétique. Ils cherchent à nous contrôler parce qu’ils ont peur de ce que nous sommes. De ce que nous pouvons faire et qu’eux ne peuvent qu’en rêver. Oui, une peur mélangée à une jalousie sans borne et probablement une rancœur avec les nombreux incidents survenus aux cours des dernières années. Sauf que malgré tout, ça ne me semble pas une raison suffisante pour appliquer des mesures aussi drastiques. J’ai un sourire lorsqu’il me parle un peu de l’ambiance au sein de la Confrérie. Il semble un peu être le marginal de son groupe et là-dessus je le comprends parfaitement. Je suis assez bizarre dans mon genre. Stupide pour certains, de ne penser toujours qu’aux autres. Je suis comme ça et même si j’essaie de changer et de devenir aussi égoïste comme semble être la norme, ça ne fonctionne pas. J’observe Graham avec un autre œil.

-C’est un peu comme une grande famille, votre Confrérie. Je conclue. Il y a des disputes, des prises de tête, des désaccords et des membres un peu dysfonctionnels, mais la famille c’est la famille. Chacun s’accepte tel qu’il est.

Je souris. Sauf que ce n’est pas encore gagné pour moi. Il y a encore trop de points nébuleux ou qui me laisse perplexe pour signer tout de suite. Cela va probablement me prendre un sacré paquet de temps pour que mon opinion évolue et murisse dans le sens qui lui ferait plaisir. Je le regarde donc et décide de lui dire honnêtement ce qui en ait :

-La Confrérie a de bonnes valeurs de bases, des valeurs que je pourrais défendre facilement. Mais, je ne pense pas que se soit vraiment ma place pour le moment. Peut-être un jour, après y avoir longuement réfléchit, mais aujourd’hui je préfère ne pas me prononcer. Ce n’est rien contre toi, tu as même été d’une grande aide dans ma vision des choses. Je me sens plus conscient des injustices de ce monde. Sauf que je ne me sens pas prêt à me battre pour la cause. J’ai plutôt l’impression qu’avec ma puce, je serais davantage une nuisance pour un groupe comme le vôtre. Je dois me tenir tranquille pour ne pas alerter le gouvernement… C’est ce que j’ai cru comprendre lors de l’implantation de ce truc.

Je fixe une plante calmement étirée dans le coin du salon. Je ne sais pas si ce que je dis est un pur mensonge, mais je me sentirais vraiment inutile et même dangereux si je gambadais avec eux dans leur quartier général. Je ne veux surtout pas les exposer au grand jour et mettre ainsi définitivement fin à leurs activités. Il doit persister quelques rebelles. Les gens qui sont en désaccord, qui se sont battus pour que les choses changent, sont bien souvent à l’origine des grands changements de notre histoire. Je n’ai rien contre ça, à condition que le résultat final ne soit pas une extermination radicale de l’un des camps…
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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMer 27 Avr - 0:06

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« J’imagine que c’est irréaliste, mais il faudrait réglementer ce genre de pratique pour éviter de bafoué les droits d’une personne, même si elle est mutante. Sauf que j’imagine que le gouvernement a déjà adopté sa position en décrétant cette loi. Pour lui, nous ne sommes pas dignes d’avoir des droits. C’est révoltant. »

Je me contentais de hocher la tête d'un air grave. C'était malheureusement le point ou on en était rendu. Sauf que c'était pire que ça, le gouvernement nous considérait indigne d'avoir des droits, mais disait le contraire à qui voulait bien l'entendre. Ce n'était bien sur pas la première fois que le gouvernement américain mentirait à son peuple, et certainement pas la dernière non plus d'ailleurs, mais on parlait du respect des droits de l'Homme bon sang !

Soudainement prit d'une envie de bouger, je me levais pour vagabonder un peu dans le salon, laissant mes mains courir sur les feuilles de la végétation abondante. Et je me surpris à m'émerveiller à nouveau du pouvoir fantastique que cet homme possédait. Tout le bien qu'il pouvait faire avec un pouvoir pareil... Et les terribles répercussions si Alek tombait entre de mauvaises mains... Le gouvernement avait déjà un échantillon de son sang... Et il y avait fort à parier pour qu'il se soit montré honnête sur la nature de son pouvoir auprès des psychologues. Pourquoi accepter de se faire recenser autrement ?

Mais je savais aussi que, avec tout ce qui s'était passé récemment, et le nom d'Alek Young placardé à la une des journaux en compagnie de celui du grand Captain Ameria et de son acolyte le Faucon, l'homme avait eut beaucoup de chance que le gouvernement ne lui soit pas encore tombé dessus. Sauf que la chance n'avait pas grand chose à voir avec ça en fait. Il avait attiré l'attention de la bonne personne au bon moment en fait.

« C’est un peu comme une grande famille, votre Confrérie. Il y a des disputes, des prises de tête, des désaccords et des membres un peu dysfonctionnels, mais la famille c’est la famille. Chacun s’accepte tel qu’il est. »

Je me tournais vers mon hôte avec un grand sourire : oui ! C'était tout à fait ça ! Mais ce n'était sans doute pas la meilleure manière de présenter la chose non plus. Non pas que je ne sois pas d'accord avec le fait que certains membres de la Confrérie soient dysfonctionnels, mais ça n'aide pas à véhiculer une image stable du groupe.

« C'est exactement ça Alek ! Une grande famille qui se soutient. Mais en moins neuneu qu'à l'institut Xavier quand même. »

J'allais peut-être aussi éviter de mentionner que nous avions tous parfaitement conscience de risquer nos vies, et qu'à ce titre les nôtres pourraient être amenés à nous laisser derrière pour le bien de la cause mutante. Nous y étions tous préparé, mais c'était un truc duquel je n'aimais pas parler, parce que ça rentrait en conflit avec ma morale personnelle. Et quand j'avais décidé de rejoindre la Confrérie, j'avais du faire au mieux pour concilier leur méthodes avec mes principes. Et j'y étais parvenus... Plus ou moins.

« La Confrérie a de bonnes valeurs de bases, des valeurs que je pourrais défendre facilement. Mais, je ne pense pas que se soit vraiment ma place pour le moment. Peut-être un jour, après y avoir longuement réfléchit, mais aujourd’hui je préfère ne pas me prononcer. Ce n’est rien contre toi, tu as même été d’une grande aide dans ma vision des choses. Je me sens plus conscient des injustices de ce monde. Sauf que je ne me sens pas prêt à me battre pour la cause. J’ai plutôt l’impression qu’avec ma puce, je serais davantage une nuisance pour un groupe comme le vôtre. Je dois me tenir tranquille pour ne pas alerter le gouvernement… C’est ce que j’ai cru comprendre lors de l’implantation de ce truc. »

Je souris avant de hocher la tête. Je suppose que j'avais fait de mon mieux. Je pourrais sans doute rester et insister davantage, mais on ne pouvait pas forcer les gens à s'engager dans ce genre de causes. Et puis, la Confrérie serait bien plus à l'aise si elle ne comportait que des membres gonflés à bloc pour défendre ses idéaux. Je haussais les sourcils avec fatalité, en poussant un soupir proche du désespoir.

« C'est la première fois que je me prends un râteau de quelqu'un d'aussi mignon que toi. Mais soit, c'est comme ça je suppose. Il ne me reste plus qu'à faire en sorte que les copains de l'apprennent pas. »

Bien vite remis de mon élan mélodramatique, je lui envoyais un clin d’œil séducteur avant de tourner les talons et de me diriger vers l'entrée. Cependant, en cours de route, je me ravisais et revins sur mes pas pour rejoindre à nouveau le mutant.

« Juste en passant, tu pourrais sans doute avoir besoin de ma carte un de ces quatre. »

Je fourrais ma main dans la poche de ma veste pour en sortir une carte de visite blanche toute simple. On pouvait y lire, dans une police d'écriture toute simple : 'Chipset -  +1 (917) 644 - 4755 ' Je la déposais sur ses genoux avec un sourire amical avant de me reculer, lui envoyant un regard malicieux.

« En fait, il se pourrait que je t'aies déjà filé un coup de main. J'ai vus ton nom dans le journal l'autre jour, et depuis, je me suis arrangé pour leur créer quelques soucis techniques avec la fonction de localisation GPS des puces. Je suis technopathe, c'est mon dada ce genre de choses. Mais si tu continues à traîner chez toi et que tu ne fais rien pour te débarrasser de ce machin, j'ai bien peur de ne pas pouvoir t'aider à leur filer sous le nez éternellement. »

Je commençais à nouveau à avancer à reculons vers la sortie, toujours mon éternel sourire collé aux lèvres.

« Et j'ai un bon ami à la confrérie qui devrait peut-être pouvoir t'aider avec la puce. Il est intangible. Il faudrait que je voie avec lui quels risque te retirer la puce engendreraient, mais je pense que c'est envisageable. Si tu le désires bien sur. Penses-y. Tu as mon numéro après tout. Promis, c'est sans obligations aucune mon joli. »

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MessageSujet: Re: No lazy sunday afternoon for you ft. Alek   No lazy sunday afternoon for you  ft. Alek EmptyMer 27 Avr - 1:00

Mes paroles lui sont d’une grande satisfaction. Je l’observe s’émerveiller devant la façon que j’interprète les choses. Puis, se lever et se retourner vers moi pour me dire que j’ai tout saisit. Je me sens bien de cela. Ça me prouve que je ne suis pas aussi dans le champ que je le pense parfois. Mon raisonnement reste juste et Graham me le confirme. Quel dommage que je doive lui dire non. Il m’est sympathique. Il ne le prend absolument pas mal et ça m’enlève un poids de sur les épaules. Je ne voulais pas l’offenser ou bien le voir redoubler d’ardeur pour me faire déroger à ma décision de ne pas intégrer la Confrérie. Je n’aurais pas apprécié de me faire brusquer de la sorte. Sa compréhension est accueillie d’un sourire sur mes lèvres et je me contente de froncer légèrement des sourcils lorsqu’il me qualifie de mignon. Je suis certes gentil et je ne lui ai pas claqué la porte au nez en apprenant le but de sa visite, mais c’est dans ma nature de réagir de la sorte. Si ça fait de moi quelqu’un de mignon, alors tant mieux. Son clin d’œil ne m’échappe pas et je préfère ne pas y répondre. Je sens tout de même que je l’ai déçu. Il aurait sans doute apprécié que je lui donne une réponse positive. Toutefois, je ne me sens pas prêt à un tel engagement. Les récents évènements à New-York me troublent encore beaucoup. J’ai besoin d’être seul et de réfléchir à cela un moment. Je dois aussi reprendre le travail. Cela va probablement m’aider à mettre de l’ordre dans mes idées et d’ainsi y voir plus clair avec mon avenir. Je ne lui ai pas donné un non catégorique justement à cause de ça, car je suis encore dans une incertitude embrouillée qui ne me permet pas de prendre des décisions justes.

Je l’observe alors qu’il décide de quitter ma maison sans me laisser le soin de le raccompagner. Je reste surpris par son geste et me contente de rester assis dans mon fauteuil donc à me demander si sa rapidité à partir est causée par ma faute. Je n’entends pas la porte de l’entrée grincer, alors je tourne la tête pour voir Graham revenir vers moi. Je le regarde à nouveau avec des yeux surpris. A-t-il oublié quelque chose et je ne l’ai pas remarqué? Il dépose alors une carte sur mes genoux et après une brève observation de l’objet, je lève sur lui un regard intrigué. Il s’agit de son numéro. Voilà qui va de soit. Il me raconte alors ce qu’il a fait pour moi et je dois dire que j’en reste très surpris. Je ne m’attendais pas à ce qu’on puisse faire cela contre le gouvernement. Et surtout pas dans le but de m’aider. Voilà que je me sens à nouveau mal de lui avoir dit non si vite. Sauf que j’évite de retomber dans les raisons qui mon poussées à faire ce choix, ça ne serait que tourner en rond encore une fois.

-Merci beaucoup, je lui réponds. J’en prends bonne note.

Il fallait effectivement que je trouve un moyen de me débarrasser de cette puce. Je regrette son implantation à présent plus que jamais. Il me propose les soins d’un autre membre de la Confrérie et même si je suis tenté de lui poser des questions à son sujet, je me ravise. Il ne sait pas si ça pourrait marcher. Manipuler la puce de la sorte pourrait s’avérer dangereux pour moi ou bien déclencher une alarme dans un bureau quelque part et attirer le SWAT directement à ma porte. Cette pensée me terrifie vraiment et je prends la carte que m’a donnée Graham pour l’emprisonner au creux de ma paume.

-Je vais y penser d’abord. Mais encore merci pour ton aide et pour cette proposition.

Il recule et je me lève alors. Je décide d’au moins l’accompagner jusqu’à le voir passer la porte. C’est une marque de respect que de faire cela. Je le salue donc d’une poignée de main et d’un sourire. Je le vois ensuite quitter ma maison. Je reste une minute sur place à me demander à quoi ma vie pourrait ressembler si j’étais avec ce genre de groupe. J’ai beau chercher une image, je n’en trouve aucune qui colle fidèlement à l’idée que je me fais. Que j’y sois destiné ou pas, la priorité est de trouver une façon de me débarrasser de cette puce. Mais comment si je refuse la proposition de Graham? En marchant jusque dans ma cuisine, je me souviens qu’un casse-tête inachevé m’y attend sagement. Je m’arrête près du puzzle. J’empoigne la boîte de rangement du jeu et commence à y jeter les pièces à l’intérieur. Je n’ai plus de temps à perdre avec de pareille gaminerie.
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