Time to visit [Alek]

Time to visit

Lance Hunter & Alek Young

Le QG du SHIELD est véritablement un monde parallèle à comparer à mon ancienne vie. Ça n’a absolument rien à voir. Ici les gens sont disciplinés, ils savent exactement où ils vont et c’est leur boulot quoi d’aller et venir un peu partout. Depuis mon arrivée, on m’a explicitement demandé de ne rien faire. La seule chose présente à mon emploi du temps est de me rendre à tous les matins au laboratoire afin qu’on étudie la puce présente dans ma nuque. Ça ne dure en moyenne qu’une heure par jour.  Le reste du temps, je suis apparemment libre de faire ce que je veux pour me divertir… à condition de me restreindre aux zones auxquelles j’ai accès. J’ai déjà vérifié et ce n’est pas t’en que ça! On me demande de rester bien sagement dans la base et de faire comme chez moi. L’inactivité m’énerve au plus haut point. Je ne peux tout simplement pas concevoir une vie de la sorte. J’ai rencontré le Directeur du SHIELD hier à peine. Je connais maintenant ce qu’il veut faire de moi. On me destine à un entraînement particulier. Sauf que comme la personne devant m’enseigner tout ça est très prise avec une affaire urgente, je dois patienter en attendant son retour. Perdre ainsi un temps précieux à ne rien faire m’insupporte. Mon pouvoir me démange de plus en plus. Je sais que Coulson m’a promis de m’autoriser à transmettre mon pouvoir à des êtres humains sous peu plutôt que sur des rats de laboratoire comme précédemment depuis mon arrivée au QG. Le problème c’est que j’ai peur que la logistique d’une telle décision retarde et que je finisse par devenir dingue à sous-utiliser mes capacités. Surtout que de trouver des volontaires ne sera peut-être pas une mince affaire.

Bref, je suis volontairement enfermé dans ma chambre depuis hier. Je ne cesse de réfléchir à mon avenir. À mes entraînements futurs avec l’agent Romanov. J’ai peur de la décevoir avec ma nullité.  Je ne suis pas un soldat. Je pars donc de zéro. Mon anxiété a finit par prendre toute la place et je tourne en rond dans le centre de la pièce. J’ai besoin de bouger, de faire quelque chose aujourd’hui. Sauf que toutes les possibilités d’activités qu’on m’a énuméré brièvement à mon arrivée pour me tenir occupé ne m’inspire pas. Ce que je voudrais faire s’est courir à l’extérieur. Il y a une salle de musculation qui fait partie des sections auxquelles j’ai accès. Mais c’est davantage l’aspect « extérieur » que je visais et non l’envie de faire de l’exercice. Je suis cloitré au QG, ayant l’interdiction formelle de sortir tant que la puce n’est pas complètement désactivée. Certes les signaux sont brouillés depuis mon arrivée afin de ne pas bêtement dévoiler au gouvernement le repaire du SHIELD. Sauf que d’après ce qu’on m’a expliqué, le brouillage ne fonctionne à sa pleine puissance qu’entre les murs du bâtiment sécurisé. Si je me promène dehors, il y a une possibilité pour que le signal de la puce parvienne à être capté par les gens du RA et une seule seconde d’émission serait suffisante pour me griller. Donc non, je ne veux pas risquer de perdre la protection du SHIELD aussi stupidement. Cela ne m’empêche pas de vouloir désirer une balade hors de ces murs. J’ai fais un rêve à ce sujet une fois et ça m’a fait plus de mal que de bien.

Je suis penché sur un ordinateur avec lequel je me renseigne sur le SHIELD. On m’a donné autorisation à une partie de la banque de données et c’est en quelque sorte un « devoir » que je dois accomplir à temps perdu. Je lis donc tout ce que je trouve pertinent depuis hier soir. J’ai déjà passé en revu l’histoire du SHIELD ainsi que les rapports de certaines missions d’intérêt public selon Coulson. Ce qu’il veut dire par là c’est qu’elles concernent le RA, ainsi que les Avengers. Je présume que cela me touche davantage que tout autre sujet à cause de mes expériences récentes. Je me surprends toutefois qu’on me laisse prendre connaissance de ces informations. Est-ce parce que je dois être mis au courant pour être plus éclairé sur les actions du gouvernement ou c’est juste parce que dans le futur on compte faire de moi un agent qui agira sur ces sujets en particulier? Je ne saurais dire. Je me contente de lire le tout religieusement. Je suis au milieu d’un paragraphe lorsqu’on cogne à ma porte. Je sursaute puisque personne ne vient jamais me rendre visite. Je me redresse au moment où un homme entre sans que je l’autorise et me salue. Je dois dire que j’en reste bouche bée. Il me propose une visite guidée et une bière. Je baisse les yeux sur la bouteille qu’il me tend avant de m’en saisir, intrigué par le personnage. Il me semble assez énergique et c’est exactement ce genre d’attitude que j’ai besoin en ce moment pour me sortir de mon ennui. Je me lève et ouvre ma bière.

-Je ne suis pas contre une visite guidée, je lui dis avant de boire une gorgée. Ou contre de la bière. Ce qu’on m’a offert de plus fort depuis mon arrivée c’est de la limonade.

La seule section « restauration » à laquelle j’ai droit d’accès est une sorte de cafétéria ou de cantine et il n’y a pas rien d’autre à boire que de l’eau, du café et du jus. Avoir une bière entre mes mains me fait du bien pour être honnête. Je regarde l’homme en face de moi :

-C’est Coulson qui vous envoie?

La question me vient naturellement puisque d’ordinaire personne ne vient me voir outre pour me conduire à son bureau. Faux, une fois on est venue me voir pour prendre de mes nouvelles. Il s’agissait de Daisy. Elle est celle qui a procédé à mon extraction et elle a voulu savoir comment j’allais depuis. Je n’avais pas grand-chose à lui dire puisque ma vie n’a rien de palpitant depuis que je suis ici. Sauf qu’on m’a promis que ça allait changer et j’avais hâte de voir ça.

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Je souris lorsqu’il m’assure que bientôt je vais pouvoir manger avec eux sans problème plutôt que de fréquenter la cafétéria. Je suis étrangement à l’aise devant cet homme. Son énergie me plait bien et j’ai confiance qu’il pourra m’offrir une visite divertissante et pas seulement une teintée de formalité où je m’aurais sentie gêné d’interrompre avec des questions. À vrai dire, la seule personne à qui j’ai véritablement posé des questions depuis mon arrivée au QG c’est Phil Coulson. Et encore, je me suis retenu afin de ne pas prendre trop de son temps. Je me sens donc insatisfait à ce niveau là. Ma tête bouillonne de questionnement que je ne peux exprimer librement. Je suis sûr que bon nombre d’agents ou de membres du personnel que je croise n’aurait pas vu d’un mauvais œil mon comportement typiquement « de nouveau ». Après tout, tous doivent se connaître et donc il y a presque une étiquette sur mon front qui indique mon statut d’étranger, j’imagine. Sauf qu’ils ont tous l’air si occupé, si inaccessible. Il aurait été déplacé de les déranger dans leur travail. Je me taisais donc et je gardais ma confusion pour mon propre compte. Le Directeur a répondu à bon nombre des questions les plus importantes pour moi et mon avenir. Mais il persiste toujours des détails qui seront éclaircit avec le temps, du moins c’est ce que je me disais avant qu’une personne se propose spontanément de me faire visiter les lieux. Comme il le dit si bien, Coulson ne semble même pas au courant de sa présence dans ma chambre. Voilà qui est intrigant. Comment a-t-il entendu parler de moi? Probablement via des bruits de couloir, comme la majorité des agents du SHIELD. À moins qu’il y ait eu une réunion d’équipe annonçant aux personnes d’intérêt qui j’étais et pourquoi je suis ici? Je sélectionne cette option comme explication. Ensuite, qu’il ait voulu me faire visiter sans demander l’autorisation, ça le regardait. Il est peut-être un peu comme moi et il se laisse dominer régulièrement par sa curiosité. Je suis le petit nouveau mutant et recensé en plus, qui ne serait pas curieux de voir cette petite bête? La raison de sa présence devant moi me semble légitime après réflexion et le fait qu’il m’ait démasqué sur mon enfermement volontaire dans ma chambre réussit à m’arracher une grimace :

-Oui, on m’a demandé d’attendre le retour de l’agent Romanov pour débuter mon entraînement, je lui dis tout en le suivant hors de la chambre. Je ne suis pas doué pour ce genre de chose.

Je prends une gorgée de ma bière en observant plus attentivement ce qui nous entoure. Je connais bien ce couloir des dortoirs à présent, puisque c’est ici que j’ai passé le plus de temps à date. Sauf que je n’ai jamais prêté attention aux détails. À la quantité de portes et donc de chambres. À la couleur des murs et au lustre du plancher. À la forme des espèces de néons qui éclairent le tout. Finalement, l’homme m’emmène dans une direction familière. Je ne passe aucun commentaire, me contentant de le suivre et d’écouter ce qu’il a à me dire lorsque nous nous arrêtons pour observer le laboratoire à travers les vitres. Le fait qu’il connait l’existence de la puce ne me trouble absolument pas. Tous les agents doivent savoir désormais.

-Oui, on me demande de venir à tous les matins, je lui dis en pointant l’intérieur des lieux. Un homme s’occupe de faire les analyses de contrôle de la puce pour s’assurer que le signal est toujours brouillé correctement et ensuite une femme s’occupe de tester mes pouvoirs. C’est bête, mais je ne me souviens pas de leur nom… La femme s’appelle Simmons, je crois.

Il ne faut pas m’en vouloir, j’ai une mémoire terrible pour les noms et les visages. C’est un problème chronique. Même si je passe du temps quotidiennement avec eux, je ne prends pas la peine de leur demander de me redire leur nom et souvent je ne suis pas attentif à leur conversation, étant du charabia scientifique généralement. Je n’ai jamais pu confirmer dans ma mémoire leur identité. Pour ce qui est de la femme, je la connais davantage puisqu’elle s’est occupée de mon examen médical complet le premier jour. Elle m’a posé tout un tas de questions et a fait mille examens. Je suis donc assez certain que son nom de famille est Simmons. Mais encore une fois, je ne fais pas confiance à ma mémoire.

-J’ai toujours voulu leur demandé s’il était un couple, je demande à mon guide en prenant une nouvelle gorgée. Sinon, je pense qu’ils ont un béguin mutuel vue les regards qu’ils se lancent en permanence.

Je ne suis pas le genre à me mêler de la vie privée des autres, mais ça me met mal à l’aise d’être coincé au milieu d’un couple qui roucoule. J’imagine que personne n’aime ça. Nous poursuivons ensuite la visite et je suis ravi de voir que nous allons dans une section que je n’ai jamais visitée par moi-même avant. Je suis donc alors plus attentif à ce qui m’entours, désireux que mon guide m’éclaire sur l’endroit où nous sommes.

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Converser librement avec mon guide est une activité qui me plait de plus en plus. Cela change énormément de mes heures passées dans ma chambre à n’avoir personne à qui parler. Je me sens un peu plus impliqué dans du concret à ainsi faire une véritable visite des lieux. Et il faut dire que l’agent qui me fait faire le tour du propriétaire est très accessible. Je lui parle sans retenu. Je reçois ses encouragements qu’en à mon futur entraînement. J’apprécie son geste plus que je ne lui montre. Je lui adresse un sourire, mais sans plus. En fait, la peur d’être nulle et que Coulson révise sa décision de faire de moi un agent ne cessera de me tordre l’estomac avant d’avoir effectivement un peu plus d’expérience en la matière. Partant de zéro, il ne faut pas s’attendre à être un athlète olympique du jour au lendemain. Certes, cela m’éviterait bien des souffrances et des courbatures, mais il est nécessaire que je passe par là pour apprendre. Pour l’instant, je ne peux qu’imaginer en quoi consisteront mes entraînements. Je n’ai pas la moindre idée de ce que Natasha compte m’enseigner en premier. L’homme à mes côtés m’assure que mon pouvoir est mon point fort dans cette histoire. Je n’en doute pas, mais je ne vois pas comment je pourrais en tirer avantage personnellement. Comme j’imagine qu’il est au courant de mes capacités comme bon nombre de personnes au sein du SHIELD désormais, je ne lui explique pas en quoi consiste ma mutation.

-C’est vrai que mon pouvoir est ce que je maîtrise le plus, je dis tout en réfléchissant. Je me sens assez en contrôle pour ne pas avoir à y penser lorsque j’en ai besoin. Donc, ça ne va pas occuper mon esprit durant l’entraînement. Ou durant une mission. D’ailleurs, je ne sais pas ce qu’on compte faire de moi en mission, je ne suis pas la personne qu’il faut mettre de l’avant. Je suis un soutien plutôt.

Je retombe silencieux tout en poursuivant mes réflexions personnellement. La visite se poursuit. Il répond ensuite à mes questionnement concernant le laboratoire. J’avais donc raison, la femme s’appelle Jemma Simmons. Je me répète leur nom dans ma tête pour les mémoriser et la prochaine fois les saluer convenablement. Ils étaient sympathiques avec moi après tout, je pouvais bien me permettre un peu de familiarité. Mon guide ne confirme, ni n’infirme mes doutes concernant une potentielle relation entre les deux scientifiques. Je respecte cette idée que la vie privée des deux agents est laissé à leur discrétion. Cela me prouve que le SHIELD ne cherche pas à soumettre ses agents à des lois très strictes les empêchant d’avoir de l’affection l’un envers l’autre par exemple. J’imagine que la seule restriction est probablement de ne pas laisser ses sentiments entraver son boulot. Cela me semble logique. Je hoche donc la tête, me contentant sans problème de cette réponse.

Nous nous rendons ensuite dans la pièce de détente des agents. Je ne peux m’empêcher de sourire à sa remarque concernant Mack. Je ne suis pas un passionné de jeux vidéo, mais j’y ai joué souvent étant ado. Ce n’était pas le même genre de jeux qu’aujourd’hui, mais si on me le permet, je pourrais peut-être m’en faire une idée un de ces jours. Pour cela, il faudrait que je sois un agent, je crois. Ce qui me semble toujours incertain avant d’avoir débuté mon entraînement.

-C’est noté, je lui dis en hochant la tête et en observant la console. Il y en a beaucoup? Des agents, je veux dire.

Il me semble que je ne croise jamais les mêmes personnes dans les couloirs. Je me suis donc fait l’idée d’une fourmilière en pensant au SHIELD. La question me trotte dans la tête depuis cette réalisation, mais j’ignore s’il est vraiment en mesure de me donner cette information. Il ne sait peut-être même pas combien ils sont en tout, ce n’est pas impossible. Et je ne le blâmerai pas pour autant, bien au contraire. Je fais désormais partie d’une organisation qui me dépasse. Je cherche à en apprendre le plus possible sur elle, mais je sens qu’il y a des détails que je ne serais jamais en mesure d’éclaircir à moins d’être haut placé. Chose que je ne désire absolument pas. Je ne pense pas être fait pour diriger. Je suis un exécutant et je suis bien avec ce rôle.

Nous changions à nouveau de décor. Nous croisons plusieurs agents en chemin et je me surprends à les saluer de la tête et à recevoir des salutations. On ne me dévisage pas et ça me met un peu plus en confiance. Les gens ici sont chaleureux et c’est une chose que j’apprécie de plus en plus. Je prends une gorgée de ma bière et avant d’entrée dans la nouvelle section à visiter, je m’arrête en réalisant quelque chose de pourtant évident :

-Je viens de réaliser que je ne connais même pas ton nom, je dis à l’homme.

La pensée me fais sourire et je lui tends même une main afin de rendre plus formelle les présentations. Mettre un nom sur son visage me semble nécessaire afin d’éviter que je le surnomme « le guide » en faisant mention à lui.

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Ses paroles me font réfléchir. Il est vrai que je m'inquiète trop et de façon assez inutile pour le moment. Je pense trop. Je devrais me contenter d'apprivoiser cette vie et d'ensuite me soucier de l'utilité réelle que je vais avoir pour le SHIELD. Je pense que personne ne peut vraiment prévoir. Le plus logique est de me mettre à la défensive, en arrière plan afin de pouvoir soutenir ceux qui vont être devant. C'est l'idée que je me suis toujours fait de mes capacités. Je ne peux pas attaquer avec, donc c'est pas la peine d'envisager autre chose. Sauf que la personne qui évaluera vraiment cette question sera Natasha Romanoff, je pense. C'est elle qui va me former et voir comment je me débrouille. Si je me révèle extraordinaire au combat, on va peut-être reconsidérer l'idée de me garder en retrait. En fait, je dois arrêter de m'en faire pour des choses qui ne sont toujours pas arrivé. Mon guide me le fait comprendre alors et ça me détends quelque peu. Chaque chose en son temps et en ce moment je suis à visiter le QG. Je dois me concentrer là-dessus. Ce que je fais avec encore plus d'acharnement afin d'effacer mes préoccupations de mon esprit.

Chaque pièce se révèle particulièrement intéressante, je trouve. Même un endroit aussi fréquenté que cette salle de détente avec une console de jeux vidéo à disposition des agents. Je trouvais cela fort sympathique qu'il est possible d'ainsi se détendre. Ça rendait déjà ce lieu plus conviviale, plus propice à tisser des liens avec ses collègues. L'unité me semble être une valeur primordiale et j'apprécie que le SHIELD s'en soucie. Il y va au mieux de ses connaissances concernant ma question sur le nombre d'agents qui travaillent pour cette organisation. Je hoche la tête en assimilant les informations qu'il me donne. Je comprends mieux à présent pourquoi les installations sont si grandes et même pourquoi on me demande de rester ici et pas ailleurs. Ce QG est le cœur même de l'organisation. La plupart des agents y opèrent, surtout depuis quelques temps comme il me dit. Ainsi, je suis au meilleur endroit pour qu'on règle mon problème.

Nous quittons ensuite la pièce, n'ayant pas terminé la visite, loin de là. Je suis heureux de connaître son identité. Ça me fait un nom de plus à associer à un visage désormais familier. Si je le reconnais dans un couloir désormais, il me sera possible de le saluer et de l'aborder même, s'il a quelques minutes à me consacrer. Il est de bonne compagnie et n'a pas peur de dire ce qu'il pense. J'apprécie les personnes honnêtes, en étant une moi-même. Je lui serre donc la main, me répétant son nom dans ma tête comme à mon habitude. Nous reprenons ensuite notre route. Je ne sais pas où il m'emmène, mais ça m'intrigue de plus en plus. Il nous faut un badge spécial pour accéder à cet endroit. Je suis alors réticent à le suivre, comme personne ne m'a jusque là remis un tel badge. Est-ce que c'est dans mes autorisations de pénétrer dans cette pièce avec un agent autorisé? Mon doute persiste dans ma tête, mais mes jambes avancent sous le coup de la curiosité qui est plus forte que tout. Lorsque je vois l'avion gigantesque qui se dessine devant moi, je reste bouche bée. J'imaginais un moyen de transport puissant pour traverser le monde aussi rapidement comme le font les agents appelés en mission, mais jamais je ne me doutais que ça ressemblait à ça. Je m'approche lentement, la tête levée afin de détailler l'engin. Ça n'a absolument aucun sens. Je sens comme une furieuse envie d'entrer à l'intérieur pour voir. Sauf que je me contiens, rapportant plutôt mon attention sur Hunter qui m'annonce que nous sommes dans le garage du SHIELD. Effectivement, en poursuivant mon inspection des lieux, je vois plusieurs autres avions ou moyens de transport que je ne saurais comment nommer justement.

-Je n'ai jamais rien vue de tel, je ne peux m'empêcher de lui avouer, c'est incroyable.

Les ressources dont disposes le SHIELD se doivent d'être conséquentes sinon les agents ne pourraient pas opérer aussi bien qu'ils le font présentement. Toutefois, le voir de ses yeux, ça amène la réalisation encore plus concrète. Je suis content d'avoir pu voir cela aujourd'hui. Ça me donne déjà une meilleure idée d'avec quoi les agents sont amenés à travailler quotidiennement. Si je ne vais fort probablement jamais piloter un tel avion, peut-être que je serais amené à en être l'un des passagers. Je me rapproche un peu de Hunter, l'espace démesuré de ce lieu amenant les sons à être plus échos, la compréhension est moins efficace lorsque nous sommes éloignés.

-J'imagine qu'avec ça on peut aller partout, je lui demande. Ça fait quoi de voler avec ça?

Je pose ma dernière question avec un sourire. J'ai déjà pris l'avion, mais rien de tel. Voilà que je suis curieux de savoir si c'est différent. Évidemment que oui, les turbulences devant être nombreuses avec ce genre d'appareil, enfin j'imagine. Ce n'est pas comme un avion touristique, ce n'est pas conçu pour ce genre de choses.

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le surnomme « le guide » en faisant mention à lui.
Ma tête se hoche toute seule sous l’effet de ses paroles. Je suis certes très impressionné par un tel engin à disposition des agents. Je ne peux qu’en être époustouflé. Surtout que Hunter lui-même affirme qu’il n’y a pas de comparaison possible, que c’est ce qui se fait de mieux. En l’ayant sous les yeux en ce moment, je n’ai aucun doute à ce sujet. J’aurais aimé m’en approcher et qui sait, peut-être en frôler la coque des doigts. Sauf que je reste bien sagement près de mon guide. Un jour, je vais probablement pouvoir voir le Bus de plus proche, j’en suis persuadé. Mon regard est attiré dans la direction de l’agent lorsqu’il commence à me parler de son expérience à bord. J’écarquille les yeux lorsqu’il me décrit un peu les commodités de l’appareil volant. Je me tourne vers le véhicule un bref instant, comme si je doutais. Hors, je suis seulement une fois de plus impressionné par ce que cet avion pouvait contenir. Un véritable petit QG mobile quoi, ce qui est logique quand on y pense. Les besoins des agents sont tels qu’ils doivent pouvoir être autonome du bâtiment dans lequel nous nous trouvons présentement. Et le Bus est en quelque sorte une extension du QG. Je souris à nouveau en songeant au privilège qu’à Hunter de pouvoir voler à bord d’un tel engin. Ce n’est pas de la jalousie que je ressens en ce moment, c’est plutôt de l’envi. Je trouve qu’il a de la chance, même si je sais pertinemment que ce n’est pas de la chance qui l’a conduit dans sa position actuelle. C’est beaucoup de travail. Et c’est un objectif que ce compte avoir en tête durant mon entraînement avec Natasha.

Je suis toujours debout, prêt à passer à une autre section à visiter. Sauf que Hunter s’assoit plutôt sur une caisse tout près. Pas de problème, nous pouvons rester un moment, je ne suis pas vraiment attendu quelque part ou pressé à ce point dans la visite. Je le regarde s’installer, préférant pour ma part demeuré debout encore un peu. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de me délier les jambes énormément depuis mon arrivée au QG. Je suis donc confortable de la sorte. En cas de nécessité ou si la conversation dure plus longtemps qu’anticiper, il y a une caisse pas très loin de la sienne qui serait prête à m’accueillir à tout moment. Je fais face à Hunter au moment où il me pose une nouvelle question. Je dois dire que je suis assez surpris par le fait qu’il ignore tout de mes capacités. J’ai fais la déduction hâtive que tous le monde sait désormais pour moi. Je n’ai jamais envisagé que mon guide puisse être dans l’ignorance de cette information. Je ne vois pas la nécessité de lui cacher ma mutation. Tant que je demeure avec le SHIELD, je crois qu’adopter cette attitude honnête avec les gens que je croise n’impliquera aucun danger. Ce n’est pas comme si j’étais toujours dans le monde extérieur où le risque de me faire dénoncer était très présent. Ici, les agents sont là pour s’entraider. Même si je n’en suis toujours pas un, je fais en quelque sorte parti de leur famille désormais. Je ne peux pas taire mes capacités dans ce contexte. J’inspire donc, cherchant les mots pour ne pas que mon monologue soit trop grand. Lorsque vient le temps de parler de mon pouvoir en général, il faut toujours s’attendre à énormément d’explications. Faire un résumé est devenu une seconde nature. Il me suffit de bien formuler le truc et je n’aurais pas à m’y reprendre à trois reprises pour lui faire saisir que je suis une batterie sur deux pattes.

-On ne m’a pas explicitement dit que je serais avec l’équipe de Daisy, mais puisqu’on l’a envoyé procéder à mon recrutement et mon extraction, j’imagine que se serais une suite logique des choses.

Je marque une pause, inspirant de nouveau doucement afin de pouvoir passer à la suite de mon explication :

-Pour ce qui est de mon pouvoir, c’est assez particulier. Les gars de mon ancien boulot me surnommaient Given. C’est en gros ce que je peux faire. Mon corps produit une sorte d’énergie organique que j’arrive à transmettre à n’importe quel être vivant, allant d’une plante à n’importe quel animal ou humain. Cette énergie est très bénéfique pour les êtres à qui j’en donne. Elle soigne les blessures, guérit les maladies et surtout, elle permet de renforcir un corps. Si par exemple je te transmettais une grande dose d’énergie maintenant, tu pourrais prendre une arme à feu et te tirer dessus et en sortir sans une égratignure. Je rends les autres temporairement plus forts. C’est ça mon truc. Le problème c’est que ça ne marche pas dans l’autre sens. Je ne peux pas m’en servir sur moi-même. Au contraire, si je garde cette énergie en moi trop longtemps, ça finit par me rendre malade. J’ai déjà passé proche de mourir à cause de ça, quand j’étais gamin. Ce n’est pas du tout agréable, crois-moi. Ça fait un mal de chier. C’est entre autre pour ça que les scientifiques du SHIELD prennent très au sérieux le fait que je dois transmettre à tous les jours. Même si pour le moment ce ne sont qu’à des rats de laboratoires. Coulson est sur le point de m’obtenir le feu vert pour transmettre sur d’autres agents.

Je souris à Hunter. Je n’ai pas cru bon de lui cacher les plus récents détails concernant mon pouvoir. De toute façon, si nous sommes appelé à travailler ensemble un jour, je ne veux pas qu’il hésite un seul instant à accepter mon énergie. Savoir que le Directeur est d’accord pour cela me semble la base même de cette confiance entre coéquipiers. Et puis, si Hunter accepte que je lui en transmette et que les autres agents voient que c’est sans danger, je vais avoir une plus grande variété de transmission. Avec les caprices de ma mutation, un tel critère est essentiel si je veux maintenir mon efficacité.