Sujet: under the ground {w. willow Sam 24 Oct - 16:00
willow&seth ☆ under the ground
Une journée fortement sympathique, en soit. Elle n'avait guère était prévue dans ton petit planning tenu chaque jour à la perfection, mais tu avais su lui faire la place qu'il se devait et tu ne regrettais en rien ton choix. De toute façon, tu n'avais pas retardé grand-chose, et la politesse était de ne pas dire non à une demoiselle; pour une fois que l'une d'entre elle semblait désireuse de ta présence. Ce n'était pas tous les jours. C'était même très rarement. Trop rarement. En fait ça n'arrivait jamais, autant ne pas se mentir. Et de toute façon, tu étais habitué. Tu finiras probablement vieux, ridé, et fatigué par le travail; oh, mais tu l'es déjà, Seth. Dommage pour ta jeunesse. Toujours est-il que cela ne t'avait pas empêché de passer une formidable journée en charmante compagnie, sans encombres qui plus est. Tu ne sais même pas ce que te vaut cet honneur, alors ton ego se flatte, forcément, et tu ne vas pas t'en plaindre. Ah, cette miss Greene a visiblement un don inné pour maintenir ton estime de toi bien haute, et tu ne sembles même pas t'en rendre compte. D'ailleurs, tu ne sais plus vraiment comment vous en êtes arrivés là.
Willow, tu l'avais croisé pour la première fois sans rien demander. Elle était pour ainsi dire tombée du ciel, si ce n'est sur toi. Vous aviez parlé – et de quoi importe peu – avant de vous séparer plus tard pour terminer votre journée. Mais tu lui avais laissé ta carte, comme si cela servirait à quelque chose. Pourtant, tu ne t'attendais pas à ce qu'elle te rappelle. Dans ton esprit, cette rencontre avait été éphémère, et Willow serait resté un nom qui t'aurait vaguement dit quelque chose, sans pour autant que tu puisses mettre un visage dessus. Néanmoins, ce ne fut pas le cas. À croire que ton charme non-légendaire avait pour une fois frappé. Tu étais donc sorti de chez toi avec cet air fier, si ce n'est victorieux, afin de te rendre au lieu de rendez-vous. En soit, tu étais juste la représentation du pitoyable ego qui vit en toi. Heureusement que tu étais parvenu à chasser ce vieux sourire de ton visage avant de la saluer.
Mais tout cela avait eu lieu bien plus tôt. Dorénavant, il s'agissait de rentrer après ce qui te paraissait une journée ma foi fortement sympathique, bien que très froide en cette période presque hivernale. Vous vous étiez mis d'accord pour utiliser le métro, même si prendre un taxis t'avait semblé être une idée plus judicieuse, mais non celle qui fut adoptée. Étrangement, les couloirs souterrains étaient presque plus chaud que la température de dehors; probablement grâce à l'effet coupe-vent des murs. Et peut-être parce qu'il n'y a pas de vents sous terre, aussi, ce qui est probablement la raison la plus judicieuse. Toujours est-il que cela t'avait surpris, le manque d'habitude sans aucun doute. Tu prends rarement cet engin, après tout. Ce n'est pas une première depuis ton arrivée. C'est une trentième. Ce n'est rien, en sommes. Tu n'as même pas pris le soin de t'abandonner, cela te revient moins cher de prendre des tickets. Et cela te revient plus cher d'user du taxis. C'est bête, sans sens. Un sentiment d'être plus en sécurité seul dans une voiture, avec le conducteur, qu'au milieu d'une foule qui se colle et qui transpire dans un wagon. D'ailleurs, il y avait peu de monde aujourd'hui, à ton plus grand soulagement, et les présences humaines disparaissaient plus vous croisiez de couloirs adjacents au votre. Ce qui vous rendit seuls à attendre à votre arrêt.
Il y eu cette espérance que quelqu'un d'autre arrive, mais le train souterrain fut bien plus rapide que tout être humain. La politesse de laisser descendre les autres avant de monter. Grimper. Ce sentiment de solitude, si ce n'est un inconnu dormant à l'autre bout du wagon. Les portes qui se ferment avec leur bruit agaçant. Tu regardes autour de toi, avec l'embarras du choix pour s'asseoir. L'engin démarre avant même que tu n'ai choisi, et tu manques presque de tomber. Tu oublies parfois à quelle vitesse ils roulent. Mais tu n'oublies pas que Willow n'a pas dû louper ton manque de stabilité lors du démarrage. Un peu plus et tu en serais honteux, mais tu préfères faire comme si de rien n'était. Tu serres les lèvres, comme à ton habitude, en fixant un point invisible, et tu te dépêches plus ou moins de parler avant qu'elle n'ai le temps de dire quoi que ce soit vis-à-vis de cela. On devrait s'asseoir, tu ne crois pas ? Tu la tutoies, non pas par manque de respect, mais justement pour montrer que tu ne la vieillis pas, que ce n'est pas une vieille femme. Et puis, tu l'avais vouvoyé au début, mais c'était vite devenu étrange de le faire à longueur de journée.
Tu lies la parole aux gestes, te déplaçant pour aller t'asseoir à quelques pas. Après une journée entière à avoir plus ou moins marché, c'est terriblement agréable de pouvoir être assis, même si ce n'est pas très confortable. Ce qui est moins agréable, c'est ce qui se passe ensuite. Une terrible boutade, pour sûr. Le train qui ralentit, les lumières qui clignotent. Ce n'est pas le prochain arrêt pourtant. Tu fronces les yeux, perplexe. Le mouvement de l'engin devient inexistant, et seul les lumières de sécurité restent allumées. C'est une panne, à ne pas en douter. C'est une blague, n'est-ce pas ?
Sujet: Re: under the ground {w. willow Sam 24 Oct - 16:18
Willeth
Tout avait été calculé, de mes quelques jours de repos jusqu’à l’heure exacte à laquelle je devais joindre Seth Cooper. La seule chose qui n’était pas prévue ? Que j’apprécierais cette journée. Je veux dire, je pensais sincèrement que cela allait être une véritable corvée, que de devoir passer du temps avec une des têtes pensantes d’un parti qui me révulse au plus haut point. Notre première rencontre n’avait pas pu me laisser présager ce qui allait advenir, trop courte, pour déterminer quoi que ce soit. Alors autant vous dire que durant toute ma préparation, j’appréhendais sérieusement la suite des évènements. Car être politicien n’est pas un gage de qualité, cela se saurait. Une chose était sûre : éviter de parler politique. C’est une évidence, non ? D’autant plus lors d’un premier rendez-vous. Ou avec des amis. Ou même en famille. Sujet de discorde. Je serais bien incapable d’adhérer aux idéaux du Parti Collectif alors mieux vaut-il que je passe ce sujet sous silence. Et donc… Non, cette journée en la compagnie de Cooper n’aura pas été désagréable, loin de là, même. Surprenant, n’est-ce pas ? Mais Seth a de la conversation, c’est un homme plutôt brillant et il faut l’avouer… C’est toujours un tel plaisir que d’entendre ce cher accent anglais. Celui New-Yorkais n’a rien de désagréable en soit mais il ne vaut pas les nuances classes qu’offre l’intonation anglaise. Anyway. Quand bien même la journée fut plaisante, il arrive toujours un moment où celle-ci doit prendre fin et c’est exactement ce qu’il doit se passer. Après le trajet en métro.
Traîner Monsieur Cooper dans les dédales du métro New-Yorkais : mission accomplie. Malgré sa proposition de prendre un taxi, j’ai décliné, poliment, préférant user des transports en commun. Ce serait une perte de temps et d’argent inutile. D’autant plus qu’avec la météo actuelle -c’est à dire une température glaciale et de la neige- utiliser un de ces taxis n’est clairement pas une bonne idée. Etonnamment, je n’ai pas eu à insister beaucoup pour pousser Seth vers l’entrée du métro. Sûrement son extrême politesse et son éducation parfaite ont décidé à sa place de ne pas me froisser et de me laisser décider… Probablement pour la dernière fois. N’oublions pas qui il est, un politicien sait user des mots pour retourner les esprits et faire aisément croire que ce qu’il veut est forcément ce que désire l’autre personne, ce dont elle a besoin. Je ne doute pas que Cooper soit doué à la tâche, à vrai dire, je suis persuadée qu’il en est parfaitement capable. Hélas pour lui, mon esprit n’est pas celui d’un citoyen lambda et ne se laisse pas contrôler ou influencer. Il faudra néanmoins, les premiers temps, que je me montre plus docile que d’ordinaire si je veux être certaine de le tenir à ma merci. Dieu que cela va être difficile.
Les quais sont vides ; je jette un rapide coup d’oeil à Seth dont je perçois presque la nervosité. Un léger sourire étire mes lèvres, que craint-il ? Je suis là pour nous protéger. Oh. Non. Ce n’est pas mon rôle, pas aujourd’hui. Un grincement métallique vrille nos tympans et, après un surprenant appel d’air glacial, le train pénètre dans la station avant de s’arrêter devant nous. Les portes s’ouvrent, quelques personnes s’échappent des wagons et, par pure galanterie, Seth me laisse entrer la première. Pas d’âme qui vive à l’exception d’un homme endormi à l’autre bout. L’alarme annonçant la fermeture des portes retentit et j’agrippe une des barres métalliques. Ne cherchez pas, le métro New-Yorkais n’a plus aucun secret pour moi et ce n’est pas le démarrage un peu sec qui me surprendra. Contrairement à mon compagnon. Son équilibre s’en retrouve perturbé et je ne peux m’empêcher de rire doucement.
« On devrait s'asseoir, tu ne crois pas ? -Excellente idée, il serait regrettable que tu te fasses mal au prochain freinage un peu brusque. » Réponds-je, sur un air taquin.
Je prends place à côté de lui, juste avant que le train ne ralentisse soudainement pour finir par s’immobiliser complètement sur la voie. Je plisse mes sourcils, nous ne sommes pourtant pas arrivés à la prochaine station… La lumière se coupe et les petites loupiotes de sécurité prennent le relais. Oh oh oh. Il m’est déjà arrivé de me retrouver coincée dans le métro, lors d’une panne… Mais jamais le courant n’a été coupé ainsi. Se pourrait-il, qu’à la surface, les chutes de neige soient devenues intenses au point de priver d’électricité une partie du métro New-Yorkais ?
« C'est une blague, n'est-ce pas ? -Oh, oui. ce sont de sacrés plaisantins, les employés du métro. Fais-je, narquoise, avant de me pencher à son oreille. Monsieur Cooper aurait-il peur de se retrouver ainsi en ma compagnie, sans possibilité de fuir ? »
Je me redresse, un air à peine sous-entendu sur les traits de mon visage avant de me lever de mon siège pour m’approcher de l’interphone de secours pour essayer de contacter le conducteur du wagon. Pas de tonalité. Etrange. Même si la voie est dépourvue d’électricité, les téléphones de sécurités fonctionnent indépendamment. Etrange, également, que personne n’annonce ce qu’il se passe. Mes doigts me démangent, j’ai l’envie de démonter ce boitier et voir ce qui peut bien clocher. Non. A la place, je regagne bien gentiment ma banquette, juste à côté de Seth dont j’ai subitement -et bien évidemment accidentellement- effleuré la cuisse au passage. Tout est une question de finesse. Nerveusement, les doigts de ma main gauche tapotent le plastique du siège. Mes yeux restent résolument fixés sur l’interphone.
« Oh et puis ! Je lâche en attrapant mon sac pour sortir un élastique et une petite lampe poche. Tu tiens la lampe ? »
Je ne lui laisse pas vraiment le choix et lui met l’objet entre les mains. J’attache mes cheveux -bien que courts, il arrivent à m’agacer quand même- retire mon manteau car il fait bien assez chaud dans le wagon et mes manches risquent de me gêner. Je me penche sur mon sac -offrant une vue plongeante sur mon décolleté à Seth, on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre- à la recherche de mon kit de survie. A savoir, une petite boite à outils. Chassez le naturel, il revient au galop.