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 Must they drag the sky away [Elektra & Hela]

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MessageSujet: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMar 14 Juin - 20:38

Must they drag the sky away
Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Du haut de leur mortalité véloce et précaire, les hommes avaient de l’esprit. Ils semblaient compenser leur imperturbable agonie par une course à l’intelligence, au pouvoir et à l’argent. D’une manière très ironique, les hommes avaient constitués, en des bouts de papiers, une espèce de richesse. Plus vous cumuliez de morceaux de papiers, plus vous étiez riches. Cela pouvait potentiellement marcher vu leur nombre et leurs différences mais Hela se disait que les informations et les loyautés étaient beaucoup plus difficiles à voler et marchander. La première fois, quand elle était arrivée à New York, elle avait eu l’impression dérangeante d’être tombée dans une fosse grouillante de créatures afférées. Le bruit et l’activité lui donna le tournis. Dans un monde où on n’attendait plus rien, les gens prenaient leur temps. Le silence se substituait à la vie comme les souvenirs à l’action. Pourtant, des choses se jouaient au royaume des Morts. Non pas des guerres comme on aurait pu l’imaginer, non pas de la politique comme les humains le voyaient à la télévision, mais des luttes divines et éternelles. Si on avait pu penser que voir ces insectes s’agiter autour d’elle ne lui aurait fait ni chaud ni froid, on ne pouvait pas en être plus éloigné. Voir ses futures ouailles déambuler, apparemment inconscientes de la fin qui les attendait toutes, Hela se dit que cela devait être bien agréable d’être ainsi plein d’espoir. Comme si cultiver son bonheur actuel repoussait l’heure inévitable. En fait, une chose la bouscula : peu de gens pensaient réellement à la mort. Et ceux qui le faisaient régulièrement ne semblaient pas sereins à cette idée. A voir leur affolement sur le virus et les interventions des surhommes, il semblait évident que les humains menaient une course… Contre elle. La déesse se sentit presque amusée, comme lors Nari jouait dans les couloirs de son palais. Mais ce n’était pas des jeux d’enfants, sur Terre. A cette échelle, elle aurait pu comparer ça à un bras de fer. Seulement, ils savaient tous, qu’à la fin, c’est elle qui gagnerait…

Le monde humain résonnait par son bruit. Comme s’il prétendait être plus vivant qu’il ne l’était, ou qu’il cherchait à masquer quelque chose. Ce que Hela avait compris après quelques temps, c’était que le monde se battait. Ils faisaient du bruit par opposition au silence. Ils s’aimaient par opposition à l’indifférence. Ils se dominaient par opposition à l’égalité froide des cadavres… Ils repoussaient l’échéance et s’engageaient dans un bras de fer avec elle, bras de fer qui ne pouvait avoir qu’une seule issue : leur défaite.

Quand Hela avait toujours plus ou moins du voir les choses en grand pour gouverner son royaume, elle se rendait compte que la vie humaine était faite de pleins de petites choses. D'abord, Hela n'avait pas parfaitement tout compris tout ce à quoi ça servait. Un appartement, un travail, de l'argent, une vie sociale... Tout cela était incroyablement futile mais vital pour les créatures qui évoluaient dans ce monde. Tout allait à cent à l'heure et il semblait presque qu'ils en oubliaient de respirer et de savourer le fait qu'ils étaient encore vivant... Mais pas pour longtemps.

Hela était curieuse. Elle se plaisait à penser que c'était pour être au courant de choses qui lui serait important de savoir. Elle mieux que personne savait que l'information était une arme au moins aussi importante qu'une lance ou qu'un pistolet. Mais une part d'elle, aussi, s'intéressait à cette histoire riche. Et si elle avait longtemps pensé que les Ases et habitants des autres mondes étaient des êtres regorgeants d'imagination infinie pour faire souffrir leurs voisins, les Hommes ne semblaient pas en reste. Lors d'une de ses lectures, elle avait lu : "Dieu a créé l'homme à son image, l'homme le lui a bien rendu.". Les hommes, dans toute leur mortalité semblaient d'autant plus persévérant et sanguins. Sous bien des aspects, ils ressemblaient aux Asgardiens, rustres et brouillons. Mais arriverait-ils seulement à survivre une éternité ? Leur capacité d'auto-destruction absurde avait presque réussi à choqué la Déesse. Malgré son immortalité, elle traitait l'existence de ses âmes comme sacrée... Il en était bien autrement de la vraie vie des hommes sur cette Terre. Peut-être se voyaient-ils aussi comme des créatures grouillantes dont le nombre justifiait l'indisposition et l'extermination. Mais dans cette masse de visages tous plus fades les uns des autres, elle avait aussi réussi à percevoir leurs avantages : l'individualité et le sacrifice.

Si leur vie ne semblait pas grand-chose, au départ, pour Hela, ils considéraient comme cher et honorable de donner leur vie, en nombre d'année ou par la dureté de la chair. Cela, la Déesse pouvait le respecter. Peut-être pas sous le sens de la peur de ne plus vivre, mais sous le sens d’une offrande pour son royaume. Elle avait presque fini par trouver les humains touchants.

Sur terre, elle était Ella McIntyre. Une assistante du bureau du légiste qui préparait les corps avant l'examen. Elle coupait, vidait et éviscérait ceux qui devaient l'être. Dans le même temps, elle récupérait les âmes perdues. Les murs blancs et le carrelage glacé lui rappelaient presque son palais. Seulement, les humains semblaient avoir fabriqué ce lieu pour le rendre le plus hideux et inintéressant possible. Ils ne semblaient vénérés la mort que de manière discrète, dans de grands bâtiments pointus. Cela ne semblait pas logique, pour Hela. Si ils voulaient honorer leurs morts, ils devaient le faire pendant tout le processus... Mais les humains semblaient très friands des cérémonials inutiles.

Ella entra dans la salle d'examen A avec sa blouse et ses gants. Ça lui changeait énormément des robes fines et somptueuses qu'elle mettait ou de son armure de guerre qu'elle revêtait quand elle devait contenir des visiteurs indésirables. Mais la praticité des vêtements de Midgard l’avait presque séduit. Le bâtiment était silencieux. Dans leur prise en charge maladroite de la mort, les hommes semblaient observer une habitude de silence autour des lieux mortuaires. Cette habitude était agréable. Son premier travail était une femme dont le corps était allongé sur une table d'examen. Ses cheveux foncés et sa peau légèrement matte la rendaient belle.

On toqua à la porte du dépot. Ella fronça les sourcils. Il devait être sept heures du matin et personne n'était aussi matinal qu'elle... Et cela était d'autant plus vrais pour les services officiels de la ville. Elle s'approcha de la porte qui conduisait aux garages officiels du bureau légiste. Elle ouvrit la porte et trois hommes se tenaient. Leurs manteaux, leurs visages et leurs airs ne correspondaient pas au cadre auquel la Déesse était habituée. « Le bureau ouvre à neuf heures. » Les hommes échangèrent un regard. « Écoutes. On cherche une nana qui s'est fait butté hier soir. Cheveux foncés, asiat'... On aimerait savoir où elle est. » et il lui tendit une liasse de billets « Elle est ici ou pas ? » Ella passa ses yeux d'un homme à l'autre. Ils étaient grossiers. Que ce soit leurs traits ou le langage de celui qui avait parlé, ils semblaient avoir été dessiné à la hâte avec un fusain qui avait fait son temps. Elle prit les billets et les fourra dans sa poche. « Non. On a reçu qu'un homme âgé depuis hier... » l'homme qui semblait être celui qui dirigeait ce trio infernal renifla et sembla vouloir imprimer le visage de la jeune fille avant de lui dire « D'accord... » faisant sonner le mot comme une menace. Ils s'éloignèrent. « Je t'avais dit qu'ils l'amèneraient pas au central... » dit-il en donnant un coup dans la nuque d'un de ses comparses. Ella referma la porte.

Se tournant vers la salle d'examen, elle y entra doucement et observa la femme, morte sur sa table. Elle s'en approcha. La jeune femme prit en main le dossier laissé par les services ambulanciers et lu rapidement les détails. Aucune identité connue. Aucuns papiers. Remettant le dossier dans son étui elle fit le tour de la table et se sentit soudainement intriguée... Elle souleva le drap et observa son corps. Des cicatrices discrètes mais récurrentes indiquèrent à la Déesse qu’elle avait à faire là à une combattante, une guerrière. Elle remit le drap en place. Sa curiosité piquée à vif et un plan se dessinant dans son esprit, elle décida de rentrer quelques instants à Helheim.

Elle atterrit sur le pont. Móðguðr l’observa un instant avant de s’en détourner. Les apparitions et départs de la Reine du royaume devenaient courantes ces derniers temps. La géante n’était pas du genre à s’enquérir de ses affaires et elle préférait rester à son poste en toute circonstance. Hela la salua simplement avant de traverser le pont, ses yeux à la recherche de la victime qui avait atterrit sur sa table. Elle se posta au bout du pont et ses yeux parcouraient les ravins et falaises de glaces qui constituaient le paysage désertique autour de son domaine. La déesse croisa les bras et attendit.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyLun 20 Juin - 21:41

Must they drag the sky away

Elektra souriait quand elle est morte. Sa dernière action fut un acte désintéressée, un acte amoureux, un sacrifice. Le seul qu’elle n’ait jamais fait consciemment. Sa mort avait eu plus de sens que l'intégralité de sa vie. La lame avait traversé son corps, mais Matthew était en vie. C’était plus important que le reste, plus important qu’elle. Elle souriait. Le sourire le plus doux et le plus serein que ses lèvres n’aient jamais esquissé.

Apaisée. Le temps d’un battement de cil. Malheureusement pour elle, la mort n’était pas la fin. Elektra n’avait jamais cru à autre chose qu’au vide de l’inconscience, de l’inconsistance. Pourtant, le froid qui la réveilla. Un froid violent et douloureux, comme mille lames qui l’a traversait de part en part. Elle rouvrit les yeux. Tout était si blanc. Si uniformément blanc, si parfaitement silencieux. Elle se redressa maladroitement, glissant sur une neige plus dure et compacte que le bêton. Elle était vêtue d’une longue robe d’un rouge criard et ses doigts étaient refermés autour de ses sais. Si gelé qu’elle n’était pas certaine de pouvoir les déplier. Il n’y avait rien. Pas le moindre relief. Elle fit un pas, une terreur au fond du ventre. Brusquement le craquement sinistre de la glace vrilla le silence et elle cria en sentant une main décharnée s’enrouler autour de sa cheville.
Elle tomba et le bruit de sa chute fut assourdissant. La glace craqua, les fissures se firent crevasses et de chacune s’extirpait laborieusement un corps décharné vêtu d’un rouge criard. La main qui s’accrochait à sa cheville appartenait à un corps de femme. Une femme aux traits asiatique, le front marqué par le stigmate d’une balle et dont  le bombée de son ventre suggérait qu’elle fut enceinte. C’était sa mère, les traits figés dans une expression de douleur et de chagrin. Ses ongles labouraient ses chevilles pour se hisser hors de la glace. Figée d’horreur, elle ne pris pas conscience tout de suite des autres. Son père qui se déplaçait maladroitement son pantalon aux chevilles, la gorge tranchée de laquelle jaillissait encore du sang. Elle avait tranchée sa gorge. Elle l’avait toujours considéré comme son premier assassinat. Mais peut-être que sa première victime était sa mère. La Main avait voulu la récupérer dès la naissance. C’était probablement eux qui avait tué sa mère et tous les médecins. Pas une stupide prise d’otage qui avait mal tourné. Mais eux. C’était eux et donc c’était elle. Elektra poussa un hurlement de rage.  Même la mort ne lui offrait aucun repos.

Elle s’arracha à la prise de sa mère et aux doigts noueux qui s’accrochait à sa robe. Le tissu se déchira, elle glissa, se releva et glissa encore. Elle aperçut alors son père adoptif, ce grand homme qui avait su gagner son admiration. Sa chemise de soie couverte de sang. Lui aussi était mort, lui aussi probablement par sa faute. Sa mère adoptive lui tenait le bras, le crane défoncée par une chute de plusieurs étages dans le vide. Elle courut à travers un paysage immobile, fuyant les victimes qu’elle avait semé.
Surgirent alors les combattants de La Main, les ninjas enrubannés de pourpre. Elektra se perdit alors dans un combat vain. Impossible de tuer les morts, impossible de se débarrasser des sbires toujours en surnombre, bientôt elle fut ensevelis par leurs corps pestilents. Transpercée par leurs sabres, vainement et douloureusement. Elle ne sut pendant combien de temps, jusqu’à ce qu’elle oublie, jusqu’à ce qu’elle ferme les yeux et que son corps ne soit plus rien d’autres qu’un tas de chair.

Elle reprit conscience dans ce qui ressemblait  à une caverne, à nouveau vêtue de sa robe rouge, enchaînée au sol, à genoux. Une odeur de lait caillé empuantissait le lieu, lui soulevant le cœur. Face à elle, l’indicible : une bête, un démon, un monstre et à ses côtés Daredevil. Un daredevil aux cornes plus imposantes, Elektra ne voyait pas de séparation entre le costume et son visage. Sa bouche était tordue dans un sourire malsain. Est-ce qu’il était mort ? Il s’avança dans sa direction et s’accroupit face à elle. Elle tira sur ses chaînes. Il posa sa main gantée sur le côté de son visage, un geste presque tendre qui contrastait avec la grimace malsaine de sa bouche. Son cœur battait la chamade. C’était donc ça l’enfer. Son enfer. Elektra ferma les yeux, elle ne voulait plus le voir. Alors il parla, répétant les promesses qu’ils s’étaient murmurés, pleins de certitudes amoureuses et d’assurance éphémère. Mot pour mot de sa voix chaude et vibrante. Elle voulut crier mais aucun son ne sorti de sa gorge, seul le cliquetis de ses chaînes douloureusement tendues lui répondait. Elle ne sait pas combien de temps, il resta là à parler, à caresses ses cheveux, poussant le vice jusqu’à la prendre dans ses bras. Elle lutta jusqu’à ce que l’idée même de lutte fut vaine. Elle l’écouta et laissa son cœur se gonfler des espoirs perdus. Il l’embrassa et alors elle ressentie la violence d’’un coup dans la poitrine, elle sentie ses côtes se briser. Le choc lui fit ouvrir les yeux, assez longtemps pour voir son cœur dans la main de ce daredevil grimaçant, la bouche rougis de son sang. Il jeta son cœur aux pieds de la bête qui le dévora.

A nouveau dans l’enfer blanc, elle courrait, se battait et plus jamais ne sentait son cœur. Elle se battait sans s’arrêter contre des ennemis qui ne mourraient pas et à chaque fois qu’elle abandonnait, elle reprenait conscience, enchainée dans cette caverne, implacablement muette et livrée aux tortures mentales et physiques dont semblaient se délecter la bête. Elle avait appris à reconnaître dans l’éclat de son regard le contentement abjecte et l’amusement poisseux qu’elle suscitait chez lui.
Plusieurs éternités s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’elle rassemble assez de ce qu’elle fut pour briser ses chaînes et à nouveau plusieurs éternités pour qu’elle puisse affronter le froid, les remords et les ennemis qui se dressaient. Jusqu’à ce qu’elle découvre une haute falaise. Elle découpa avec un soin méthodique sa robe pour en faire des bandes. Elle en couvrit ses pieds et ses mains. Avec un plus large morceau de tissus elle couvrit sa tête, coinçant dans le tissu ses longues mèches noires pour ne pas être gênée dans l’ascension.
Elle grimpa en s’aidant de ses armes comme un alpiniste use de ses pioches. Son seul but était d’atteindre le haut. Elle ne savait pas ce qu’elle y trouverait, mais le haut. Remonter. Elle ne pensait plus, juste l’urgence de partir tant qu’il restait un peu d’elle, un petit quelque chose. Tache rouge sur l’immense falaise. Si elle tombait, elle était certaine de retrouver la caverne et La Bête. Elle entendait ses cris de rage. Il ne pouvait pas aller là, ni lui, ni aucun de ses soldats, ils étaient en bas, marée rouge prête à l’engloutir.

Plus que quelques mètres, elle sentait l’odeur d’une forêt de pin. Enfin. Le sommet, ses doigts s’enfoncèrent dans une neige à demi fondue. Une forêt s’étendait devant elle, sombre et inquiétante mais qu’elle trouvait presque réconfortante. Les cristaux de givre fondaient dans ses cheveux. Elle était trempée, congelée, fourbue, mais elle s’en foutait. Elle s’en foutait parce qu’elle était déjà morte. Elle s’en foutait parce qu’elle était en haut et que ça ne pouvait pas être pire qu’en bas. Elle garda ses saïs en main pour s’enfoncer dans la forêt. Le vent secouait les branches et faisait voler les lambeaux de sa robe déchirée. A voix basse, elle entonna une comptine grecque que sa mère adoptive lui chantait quand elle était encore une enfant. Elle essayait de rassembler les souvenirs heureux. Elle chantonnait pour entendre sa voix, pour se souvenir qu’elle était quelqu’un. Les arbres se raréfièrent et elle aperçue un pont, avant d’en apercevoir ses gardiens. Lorsqu’elle les vit, elle tût sa litanie inconsciente. Il n’y avait nulle peur dans son regard, elle redressa simplement ses saïs, prête à se battre, féroce, sauvage et inconsciente.



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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMar 21 Juin - 11:44

Must they drag the sky away
Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Lorsque la femme émergea de la forêt, elle avait l’air épuisée et tourmentée, mais prêt à en découdre. Ce n’était pas rare. En effet, beaucoup d’âmes se battaient contre le temps et la fatalité et voulait s’échapper, ou pire, détruire le royaume des morts… Une entreprise aussi impossible que ridicule. Mais les gardiens de l’endroit avaient tout vu. Tout. A croire que la mort était la seule chose qui ne discriminait pas dans les existences soudaines des humains. Pauvres comme riches, fous comme sains et bénis comme criminels passaient tous la porte avec la même promesse : des fardeaux disparus et une vie nouvelle. La rage se faisait remplacée par la résignation et il n’existait, finalement, pas beaucoup de gens qui voulaient s’échapper. Car une chose rendait toute cette entreprise valable : la certitude qu’on retrouverait les êtres aimés un jour… Le temps passait de manière relative dans ce monde. Comme inexistant et en même temps tangible, les âmes ne se rendaient pas compte des millénaire et des civilisations qui défilaient.

Lorsque la femme sortit des bois, Móðguðr sortit sa hache. La géante fronça les sourcils. Son aspect menaçant avait aussi quelque chose de grotesque. Sa tenue était composée de cuir bouillie et de lambeaux de tissus rouges. On pouvait deviner une histoire à travers les divers symboles qu’elle portait, mais en même temps, pour quiconque avait croisé des géants dans sa vie, elle avait un aspect classique, voir ennuyeux. L’arrivée de sa souveraine dans le royaume pour attendre une âme n’était pas très courant mais ce n’était pas la première fois. Elle choisissait rarement des personnes insignifiantes. Les individus qui avaient l’honneur de recevoir une visite privée de la reine se révélaient souvent dangereux. Mais pour le moment, Hela ne montrait aucun signe de peur… Elle ne l’avait d’ailleurs jamais vraiment montré, même quand elle vivait entant que parasite à moitié-mort qui survivait en se nourrissant de racines et qui pataugeait dans la boue. Cette femme, avec ses sais, avait beau sembler être redoutable, voire mortelle, ses pouvoirs n’étaient que limités dans ce royaume, surtout avec les deux créatures qui avaient juré de protéger ce lieu. Les lois n’étaient plus les mêmes et les enjeux étaient différents.

La jeune femme avait à présent sa robe sombre et sa cape, comme à chaque fois qu’elle ralliait son royaume. Seules des rainures argentées et des ornements cristallins indiquaient son rang important. La cape, d’un noir profond, couvrait ses épaules et lui donnait l’air d’être plus imposante qu’elle ne l’était. Sa chevelure noire se faisait quelques fois balayer par le vent glacé qui se levait occasionnellement. Ses yeux clairs fixaient la combattante. Personne ne dit rien pendant un moment jusqu’à ce que la démarche des lourdes pattes de Garmr se fasse entendre sur le pont. Le loup qui arrivait presque à deux mètres s’approchait en montrant les crocs et un vrombissement sourd et sinistre se dégageait de sa gueule. Il était un des gardiens de la porte et agissait bien souvent entant que dissuasion pour quiconque arrivait avec de mauvaises intentions. Pourtant, Hela l’avait vu à l’œuvre, et le monstre pourrait très bien croquer la nouvelle âme qui venait d’arriver en moins d’une seconde. Lorsque Garmr arriva à la hauteur de sa maitresse, elle leva une main apaisante et lui gratta le museau en lui chuchotant de se calmer. La bête avait été, dans le passé une simple boule de poil hirsute d’où se dégageait deux petites billes noires profondes. Il aurait pu être dévoré par sa horde. D’ailleurs, il devait, dans un premier temps, servir de diner à la Gardienne des Morts avant de démontrer à quel point il était efficace avec ses crocs. La Déesse reporta son attention sur la femme dans la robe rouge. Ses yeux parcouraient son corps ainsi que son visage, visiblement décidé. Au moins, elle avait l’esprit vif et savait improviser.

De sa voix calme et sombre, elle lui dit : « Tu sais, beaucoup d’âmes trouvent la sérénité dans la certitude de la mort. Ils ont juste à traverser ce pont, et passer cette porte… » Alors que sa main droite grattait toujours la gueule du loup, de l’autre main, elle désigna le grand portail derrière Móðguðr. Il était grand et en glace. Des pointes acérées semblaient opérer comme une porte de prison dans l’esprit de beaucoup de damnés mais dans celui de sa reine, cela était plus pour protéger ceux à l’intérieur des menaces extérieures. Son apparence cachait des sortilèges puissants qui avaient tenus depuis la nuit des temps et tiendraient encore jusqu’à la fin de tout avant d’eux même mourir ou disparaitre. Et Hela et ses deux compagnons resteraient certainement autant de temps, là, à accueillir des millions et des millions d’âmes, encore…

« Seulement quelques pas, et tout ceci serait terminé. » Il ne fallait pas être particulièrement intelligent pour voir que la femme devant elle portait de lourds tourments sur ses épaules et qu’elle ne semblait pas avoir connu beaucoup de paix de son vivant. Mais là encore les humains se montraient inconstants. Autant certains accueillaient la perspective de la mort comme une bénédiction, autant d’autres, souvent ceux s’étant battu presque chaque seconde de leur vie, semblaient vouloir livrer une énième bataille contre l’inévitable, comme un défis ou une manière de prouver quelque chose à soi-même. L’auto-persuasion et le déni était, de l’expérience de l’Ase, les sentiments les plus forts qu’un humain mortel pouvait déployer.

Hela releva les yeux vers la femme pour lui dire « A moins que tu aies des affaires urgentes à régler dans le monde des vivants… » Garmr sembla se calmer quelques peu et s’affaissa sur ses énormes pattes avant de s’asseoir. Ses yeux balayaient les étendues glacées à présent, comme si il ne faisait plus attention à l’intruse. Le loup n’avait pas le luxe de sembler inoffensif cependant. Ses poils rêches et sombres et ses pattes abritant des griffes noires et pointues ainsi que ses dents acérées qui dépassaient de ses babines, le rendait aussi monstrueux dans sa rage que dans son repos. Pour sa maitresse, par contre, peu de personnes avaient eu le malheur d’en voir la face la plus effrayante. Peu de personnes, il fallait dire, osaient l’affronter frontalement une fois sa nature et son rang révélé. Mais l’impudence des hommes était une caractéristique qu’il ne fallait pas négliger.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptySam 25 Juin - 22:50

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Placidement, Elektra observe le loup gronder, écumant d’une rage qui la laisse indifférente. Elle s’est échappée de la caverne de la bête, a été pourchassé par ses cauchemars, humiliée, profanée, elle n’y a plus de place pour la peur. Ce n’est pas l’insolence, ou un orgueil imbécile qui lui fait soutenir le regard de l’animal. Elle a perdu conscience d’elle-même. Elle s’est terrée au plus profond de ses souvenirs, au temps des berceuses et du soleil de Pygros. Du bleu si vif de la mer et du ciel qu’il en était devenu pour Elektra une couleur chaude. Les souvenirs bleus s’effacent pour laisser place à une réalité plus terne.

Une géante, un loup et entre les deux une femme d’une prestance écrasante. Elle parait jeune mais ses yeux sont sans âge. Frêle silhouette entre deux monstres, majestueuse. Elle la regarde l’observer, il n’y a aucune trace de violence dans sa posture. Elle flatte la gueule retroussée de son loup. Son regard s’attarde sur la lourde hache de la géante, elle est trop épuisée pour la craindre, plus qu’elle ne l’a jamais été de son vivant. Pourtant elle reste droite et fière dans ses lambeaux de robe. A peine consciente des dangers, trop éreintée des épreuves. Ses yeux glissent de l’étrange apparition au portail glacé. Elle n’a trouvé aucune sérénité, juste plus de violence. La bête a mis en miette son esprit, elle n’est plus qu’instinct « Le chemin était si long… », chuchote-t-elle évasivement acceptant ce que lui dit l’inconnue sans songer à le remettre en question.  Elle s’avance de quelques pas, attirée par la perspective d’enfin trouver le repos. Glisse ses saïs entre les bandes de tissus qui enserrent ses cuisses et sent une terrible lassitude l’envahir. Elle se laisserait dévorer par le loup ou massacrer par l’improbable géante  sans se défendre si elle avait la certitude qu’elle ne reviendrait plus, qu’elle pourrait enfin ne plus ressentir.

Quelques pas encore. Elle baisse le regard vers la femme, ses mots mettent quelques instants à pénétrer son esprit. Des affaires urgentes…  Elle fronce légèrement les sourcils, il ne devrait plus y avoir d’urgence. Elle avait mérité de gagner son inconscience.  Une brise fait voler quelques mèches d’encre noire et apporte un subtile parfum d’orchidée. « Matthew… » murmure-t-elle en chassant les cheveux de son visage. Elle n’a plus entendu sa voix depuis si longtemps, elle sonne comme celle d’une étrangère. « …est-il vivant ? ». Il y’a dans son ton des notes de tristesse et d’espoir qui appelle une réponse positive. Elle ignore si cette femme sait de qui elle parle, si elle peut le savoir ou si tout ceci n’est qu’une nouvelle torture cruelle de la bête. Un répit avant un pire qu’elle n’imagine pas possible.

Matthew.  Même éreintée, l’esprit déchiré, elle pense à lui. Même morte, c’est lui qui la hante. Elle maudit et vénère le jour ou Stick lui a fait croiser la route de Matt Murdock. Il l’avait apprivoisé avec une facilité désarmante. Elle avait préféré fuir. S’offrir à la violence des combats et des guerres secrètes. Etouffer sa solitude dans le sang et les amants sans visages. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus. Jusqu’à ce qu’elle craque, qu’elle ressurgisse dans sa vie et qu’elle crève dans ses bras  d’avoir pu songer qu’elle pouvait espérer autre chose de la vie. « Est-ce que Matthew Murdock a survécu ? » demande-t-elle un peu plus fortement. Son visage s’anime un peu, un éclat de vie dans ses yeux noirs. Elle est là, seule devant ces trois créatures, face auxquelles elle devrait ressentir une frayeur raisonnable, une terreur respectueuse, mais elle ne ressent qu’un grand rien. Son esprit broyé s’est tourné vers Matthew. Il est son affaire en cours. Elle se sent vide. Elle n’a plus d’énergie pour la revanche, elle veut juste savoir s’il est en vie.  

Elle observe à nouveau le portail glacé. Elle ne supporte plus la glace, elle est malade du blanc et du froid, même la roche sombre du pont lui parait chaleureuse. Elle plonge son regard dans celui de cette étrange apparition. Est-elle une guide ou autre chose ? Elle possède une beauté noble, froide. Tout est si froid ici. Pourquoi tout est si froid ?




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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyLun 27 Juin - 20:27

Must they drag the sky away
Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Garmr gardait la porte depuis plusieurs centaines d’années maintenant. La créature avait la même intelligence animale d’un loup, malgré le fait qu’il pouvait des fois lire les sentiments humains un peu mieux. Mais le gardien ne comprenait pas les décisions politiques que prenaient sa maitresse. Il se contentait, la plupart du temps, de simplement obéir aveuglément à celle qui l’avait sauvé. Pour le moment, il voyait une menace armée et il réagissait en fonction même s’il n’oserait jamais aller contre les ordres d’Hela. Il gardait un œil sur la femme, prêt à bondir et la dévorer si elle tentait le moindre geste agressif envers sa reine.

La femme perdit un petit peu de sa posture de combat. Elle devait avoir compris que nul, ici, ne tenterait de lui faire du mal, à moins qu’elle attaque en première. Ou alors elle avait abandonné l’idée de lutter et acceptait une énième fin dans son existence mouvementée. Son visage semblait presque avoir changé par rapport à celui qu’elle avait vu dans la morgue. Ses traits totalement apaisés dans la finalité de sa condition, sur une table froide, étaient droits et fins. Mais à présent, dans sa robe déchirée et apparemment accablée de vieux démons, tout son être s’était métamorphosé comme si Hela ne faisait plus face à la même personne. La jeune Déesse aurait pu la trouver moins belle avec ce visage plus dur et contracté, mais elle ne pouvait s’empêcher de lui trouver quelque chose.

En tout cas, toute humaine qu’elle était, cette femme lui semblait redoutable et dans d’autres circonstances elle l’aurait tué le plus vite possible en ayant peur qu’elle ne soit une menace pour elle-même. Certains Ases déployaient des tonnes d’artifices pour paraitre les plus forts et les plus courageux tout en oubliant de combattre réellement leurs ennemis. Ils finissaient par s’admirer eux-mêmes et détournaient leur énergie du combat. Certains Ases, fils d’Odin, s’étaient retrouvés dans son royaume ainsi. Une chose qu’Hela avait appris très vite c’était de ne jamais sous-estimer les autres, même les humains. Rester sur ses gardes, jauger et éliminer la menace dès qu’elle se présentait. Voilà comment elle avait réussi à survivre.

Finalement, la femme s’avança et Hela claqua des doigts, et Garmr s’écarta du pont pour laisser une place à l’humaine épuisée. Mais elle s’arrêta pour s’enquérir sur un certain Matthew Murdock. Hela aurait pu avoir besoin d’elle au royaume des Morts. Des combattants aguerris et non pas de simples soldats prêts à mourir sans raison étaient un véritable avantage qu’elle saurait utiliser. Mais elle avait des combats à livrer sur Midgard et une guerrière aussi douée qu’elle pourrait s’avérer deux fois plus utile. Hela observa un instant la femme et sourit doucement. « Matthew Murdock n’est pas encore mort si c’est ta question. »

Hela se déplaça un peu et s’avança vers la falaise faisant face au pont. Elle observa l’horizon totalement vide et ravagé de glace avant de continuer « Je ne sais pas grand-chose de toi. Je sais que tu es une guerrière et je sais que tu as certainement beaucoup d’autres combats à mener sur Terre. Je t’offre l’occasion de terminer ce que tu as à faire. Mais je ne te cacherais pas que cela à un prix. Je t’offre de te rendre ta vie. Sous certaines conditions… » Elle se retourna et observa l’âme qui venait d’arriver. Elle pouvait refuser et vivre sa vie d’âme morte dans son royaume. Cela ne changerait rien à ce qui allait se passer… Mais elle pouvait aussi accepter l’offre et les conditions qui en découlaient. A vrai dire, Hela n’avait pas de contrats tout faits qu’elle allait lui faire signer. Mais le marché était assez simple : Sa vie appartenait à la reine des lieux. Si elle la ramenait sur Midgard, cela ne changeait rien à sa condition et elle ne devait pas l’oublier.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMer 29 Juin - 16:42

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Pas encore mort. Un poids s’ôta de ses épaules, un poids qu’Elektra n’avait même pas eu conscience de porter jusque-là. Son sacrifice n’a pas été vain, un sourire fané apparait sur ses lèvres. C’est terminé, cette fois le chapitre est clôt pour de bon. Matthew Murdock est libérée d’elle et Elektra est libérée de lui. Elle se sent vide, morte. Elle est morte et jusque-là elle n’avait jamais songé qu’elle devrait passer l’éternité en étant toujours consciente d’elle-même. Ca la terrifie, allait devoir continuer d’exister, de ressasser sans plus rien pour la divertir. Sans plus rien.
L’inconnue reprend la parole, elle se tient droite et domine le décor. Elle a l’allure d’une reine, peut-être est-elle une reine. Elektra ne connait rien à l’enfer ou à la religion, elle n’a jamais cru en rien. Mais il y a cette femme qui ressemble encore à une fille, entouré d’un loup et d’une géante. Et elle lui fait éprouver une certaine piété, une humilité qui est loin de lui être commune.

Elle se tourne à demi vers la géante, celle-ci l’observe d’un œil torve, mais ne bouge pas. Ce sont deux gardiens comprends-t-elle, et ils ne répondent qu’aux ordres de cette femme et par chance celle-ci ne semble pas désirer sa perte. Pour le moment en tout cas.
Elektra l’écoute, sa voix est douce à ses oreilles. Depuis combien de temps ne s’est-on pas adressé à elle. C’est une offre inespérée qu’elle lui fait, inattendue. « Je ne veux pas vivre » répond-elle presque aussitôt. En haut, il y a une secte qui vénère un démon et qui parle de prophétie, en haut il y a un tueur avec le sourire du chat de Cheshire qui ne désire rien de plus que de la transpercer de son sabre. En haut il y a Matthew et il ne mérite pas ça. « Il n’y plus rien pour moi, ce monde m’a répugné, je ne veux plus de lui », alors qu’elle parle, elle ne saurait dit si elle ment ou non. Elle sait juste qu’elle ne veut plus de ce monde, que la perspective d’y retourner l’effraie presque plus que la bête.

Elektra sait qu’elle a affaire à une déité, elle ajoute alors un peu plus doucement « Permettez-moi de rester ici. » Elle ne veut pas non plus retourner dans l’enfer glacé, proie d’une bête sadique. Elle a trop d’orgueil pour supplier, mais au fond de ses yeux  noirs il y a la terreur que lui inspire l’idée d’être renvoyé là-bas et la détermination à faire ce qu’il faudra pour s’assurer que ça ne soit plus jamais le cas.

Elle ne sait rien de cet endroit, simplement qu’elle y est arrivée. Simplement qu’il n’y a aucune trace des sbires du démon et c’est suffisant pour elle. Pour le moment en tout cas.  « Je me soumettrais à vos conditions quelles qu’elles soient. » ajoute-t-elle. Elektra n’a jamais été rien d’autre qu’une guerrière, entrainée depuis l’enfance pour se battre au nom des autres. Façonnée dans la violence et par elle.
Elektra se laisse tomber à genoux, épuisée, audacieuse, éperdue et déterminée. «  Je mènerai vos combats. », affirme t-elle, impudente dans sa certitude. Les siens n’ont plus de sens et si même la mort n’offre plus le repos, elle veut passer son éternité à se battre.
Pour cette femme, pour une reine, qui qu’elle soit et peu importe sa nature, elle veut bien se battre. Elle n’a rien d’une géante et même si elle est un peu louve, elle n’a pas la carrure de son canidé. Elle n’a rien à lui offrir d’autre que ses saïs et le besoin d’une allégeance qui donne un sens à sa mort. Tout plutôt qu’une errance infinie, tout.

A genoux dans la poussière, dans ses haillons pourpres, fébrile, aucun de ses ennemis n’auraient osé rêver la voir ainsi. Brisée par l’horreur prête à se donner, à se brader à l’inconnu, faisant fi de la raison, de la méfiance, de toute prudence. Déterminée à se reconstruire et à mesure qu’elle parle, elle retrouve un peu de celle qu’elle était. Fière assassine à la moralité douteuse. Il ne lui manque plus qu’à retrouver l’insolence et légèreté qui lui furent coutumières.



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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMer 29 Juin - 21:29

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On pouvait croire que Hela faisait cette proposition à beaucoup de monde. Mais en fait elle choisissait soigneusement ceux qui avaient le choix. Cette femme pouvait se révéler redoutable et tout dans son être semblait dire qu'elle était une guerrière. Ce qu'il y avait d'enviable avec les combattants qui avaient passé leurs existences sur les lignes de bataille, c'était que tout cela coulait dans leur sang et qu'ils ne pouvaient s'empêcher de se sentir mal à l’aise en étant inactif. Il y avait une espèce d'habitude dans la mort et le combat. Rester en place, attendre, se faire patient, mener une vie tranquille devenait presque comme une transition pour la prochaine souffrance et la prochaine guerre. Ces guerriers-là se mettaient souvent à chercher, tout seul, la prochaine source d'ennui, quitte à la créer. On aurait pu croire que ceux-ci étaient les pires. Mais Hela préférait largement ce genre de soldat que ceux qui avaient beaucoup trop de choses à vouloir retrouver en dehors de l'adrénaline de la lutte. Ils doutaient. Chaque coup était calculé par rapport à ce qu'ils avaient laissé derrière et la possibilité de revenir se révélait plus précieuse que la victoire coute que coute. Ainsi, Hela préférait la première catégorie. Eux allaient jusqu'au bout et faisaient le plus de dégâts possibles.

La réponse de la femme la surprit. Apparemment, elle avait surestimé sa combativité, au moins dans sa vie humaine. Elle fronça les sourcils et Garmr sentit que quelque chose se passait. Il se redressa et observa les deux femmes qui parlaient. Il était silencieux et attentif, observant le langage corporel de sa maitresse autant que celui d'Elektra, se préparant s’il devait agir. La Déesse se tourna complètement face à la femme. Elle lui demandait de mourir, de rentrer dans son royaume et d'y rester. Il aurait été faux de dire qu'elle n'était pas perplexe. Déçue, possiblement pas... Après tout, cette combattante serait quand même dans les parages au cas ou. Hela hocha la tête. « Je vois... Je te permets de rester dans mon royaume. Tu m'as l'air d'être très fatiguée. Après tout, c'est ton choix et ton choix seul. »

Le loup se releva et commença à avancer vers le portail, tournant le dos aux femmes qui parlaient. Il traversa la porte et disparut dans une brume épaisse qui cachait l'intérieur des terres. Il devait être retourné au palais s’il n'était pas en train de patrouiller le long des frontières d'Helheim. Alors que Hela allait mettre fin à cet conversation et compter une âme de plus dans ses frontières, la guerrière continua et avoua pouvoir et vouloir se soumettre à n'importe laquelle de ses conditions. Elle se laissa tomber à genoux et lui offrit ses capacités martiales, apparemment, sans réserve.

L'Ase l'observa un instant de s'approcher d'elle. « Relève toi. » dit-elle simplement. Les yeux clairs de la jeune Déesse parcoururent une fois de plus le visage d'Elektra. Elle constata « Je ne sais pas ce que tu fuis, là-haut, mais cela doit être certainement plus terrifiant encore que l'inconnu de mon monde. » puis elle fit un signe de tête à la géante. « Móðguðr, ouvre le portail. » L'immense créature se recula et ouvrit le portail de sa main puissante en s'écartant. « Je ne marcherais pas ces quelques pas pour toi. Viens. » et elle se mit en marche sur le pont sans regarder en arrière. « Tu intègreras mon armée. Tu mettras certainement du temps à t'habituer, mais tu verras, ça devient facile avec le temps... »

Au-delà du portail, un épais brouillard enveloppait tout avant de révéler un monde fait de montagnes, de forêts de pins et de villages, au loin, d'où se dégageait de la fumée de cheminée. Mais ce qui trônait au milieu de la grande vallée était le château de glace qui s'élevait à des hauteurs étourdissantes. Le soleil filtrant à travers les nuages faisait se refléter des éclats dans les tours glacées. « Bienvenue à Helheim... Quel est ton nom ? » en effet, cette jeune âme n'était pas dans ses registres et n'était pas destiné à son monde. Une simple formalité que la maitresse des lieux pourrait réparer d'un coup de magie.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptySam 2 Juil - 19:40

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Cette femme était indéchiffrable, Elektra se redressa lorsqu’elle le lui dit, ignorant les douleurs et la fatigue. Elle ne répondit rien à sa remarque, elle fuyait la vie et les responsabilités, elle fuyait des promesses faites sur un toit presqu’autant que la destinée monstrueuse que lui attribuait une secte. Elle lui emboîte le pas, sans un regard en arrière, sans frayeur, écoutant docilement ses mots. Intégrer une armée ne l’inquiétait pas, elle était une combattante, une excellente, elle n’avait jamais été que ça.

Derrière le lourd portail,  un brouillard d’abord épais qui s’estompa jusqu’à disparaître pour dévoiler un paysage presque suranné. Des forêts de pins percés par quelques villages dont les toits de chaumes laissaient suggérer une vie paisible et agricole. Seul au centre perçait un château de glace qui lui parut menaçant. Après son séjour dans le royaume de la bête, Elektra ne devait plus jamais aimer l’hiver et la neige, la glace et le froid. Perdue dans la contemplation de cet étrange mais reposant endroit elle mit un peu de temps à répondre : « Elektra ».
Helheim, le royaume d’Hela. Elektra ne s’était jamais intéressée outre mesure à la mythologie nordique, mais elle connaissait vaguement cette histoire, en tout cas celle que les poètes avaient mise en vers. Et la femme face à elle, ne semblait pas à demi putride, elle était d’une beauté délicate, un peu froide. Elektra courba la nuque, elle était désormais l’une de ses guerrières et elle se battrait pour être l’une de celle qui compte. Ou peut-être seulement celle.

Ses premiers temps, elle s’entraina dur, elle savait d’expérience que se montrer forte tête ne menait qu’à l’éviction, qu’à l’abandon. Elle se fit aussi discrète, qu’efficace. Elle apprenait vite et fut sans pitié avec ses ennemis, elle gagna le respect des troupes. C’est dans l’entrainement draconien qu’elle s’imposa qu’elle se retrouva, son caractère piquant d’abord, puis son sourire joueur, deux choses qui agaçaient particulièrement le vieux corbeau qui tournait autour de la reine. Ses réguliers exploits les amenèrent à se revoir. Elektra éprouvait une grande reconnaissance envers Hela, c’était chez elle un sentiment inédit et lorsqu’elle se battait, lorsque ses ennemis tombaient sous les lames acérées de ses saïs, elle était galvanisée par l’idée de le faire en son nom.

Lorsque son grade le lui permit, elle ressortie les guenilles de sa robe rouge et les confia aux couturiers, le vieux corbeau était excédé par cette frivolité. Il semblait toujours perché non loin, guettant ses actions, cherchant la faute. Elektra ne l’aimait pas mais lui la haïssait plus fort à mesure qu’elle se faisait plus proche d’Hela. Elle l’ignorait complètement la plupart du temps et lorsque ce n’était pas le cas, elle s’amusait à le faire enrager. Elle ne l’avait jamais appelé que Corbeau et faisait systématiquement mine d’oublier son véritable nom. Contre son avis et ses menaces elle fit faire des frusques carmines une tenue d’apparat renforcée de pièces d’armurerie qui tenaient de l’orfèvrerie. Outrancière, probablement, mais elle se sentait elle-même. Son éclat ranimé par la férocité des combats et les festivités débridées qui succédaient à chaque victoire.

Elle avait même vaincu ses cauchemars en épuisant son esprit à l’aide d’épais volumes qu’elle trouvait, retraçant l’Histoire et les légendes, elle s’abreuvait des antiques savoir de la guerre. Elektra était dans sa vie une guerrière solitaire, la guerre était une discipline différente et elle avait dû en apprendre les codes. Ses volumes s’étalaient désormais dans ses appartements toujours en désordre, accompagnés de cartes et d’armes échouées dans les coins de la pièce et ou présentement trônait une baignoire dans laquelle elle se délassait lorsque des coups frappé aussi sèchement que fort l’extirpèrent désagréablement de la torpeur dans laquelle l’eau chaude et parfumé l’avait plongé. Elle redressa paresseusement la tête pour voir passer son amante de la veille fraichement réveillée et rhabillée à la hâte, lui adresser un regard amusé. Elektra savait qui frappait à la porte, il n’y avait qu’une seule personne dans les royaumes qui arrivaient à faire sonner désagréablement de simples coups contre un battant. C’était tout un art et il en était de toute évidence le maître. « Tu dois lui ouvrir, tu sais. » lui dit la voix grave et taquine de Sera, une autre guerrière dont les circonstances de venue à Helheim demeurait pour le moins mystérieuse.

Sera était pour Elektra une sœur d’arme leur amitié avait quelques bénéfices. Lorsqu’elle sortit elle laissa entrer le corbeau d’Hela courroucé d’avoir dû attendre à la porte. Son expression lorsqu’il avisa Elektra toujours plongé dans son bain, arracha à celle-ci un éclat de rire joyeux. « [b]Veuillez-vous habiller immédiatement ![b] » s’exclama t-il, une note de panique dans la voix. « Tu es bien le premier à venir ici, à me dire ça » répondit-elle d’un ton léger et sans se départir de son sourire. Elle attrapa avec une certaine indolence la serviette qui trainait sur une chaise et celui-ci se retourna, rouge de colère et d’embarra. Elektra enfila simplement un déshabillé d’un pourpre sombre qu’elle noua à sa taille, il n’y avait chez elle aucune gêne. « Tu vas me dire ce qui t’amène ici Corbeau, je ne vois aucun message à ta patte ». Probablement Hela, Elektra était rentrée depuis peu d’une glorieuse et difficile campagne, il y avait longtemps qu’elle n’avait pas vu la reine et elle devait l’avouer, il lui tardait de la revoir.


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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMar 5 Juil - 13:30

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Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Elektra aurait pu être une de ces âmes qui intégraient son royaume, son armée et qui ensuite se noyaient dans la masse de visages qu'elle voyait défiler pendant les batailles. Elle aurait pu être un de ces innombrables esprits qui continuaient leurs vies de guerre au sein de ses rangs et qui tuaient et égorgeaient comme ils le faisaient sur Terre en découvrant une vitalité nouvelle : celle de l'immortalité. Mais ici, on apprenait bien vite que la mort, qui n'était plus à craindre, ouvrait la possibilité à bien d'autres tourments. Tomber entre des mains sadiques pour l'éternité était une motivation autrement plus motivante que le simple frisson de disparaitre de ce lieu. Les âmes étaient bloquées ici et le resteraient à moins d'avoir de puissants pouvoirs ; ce qui n'était pas le cas de la plupart des personnes présentes. Les cauchemars, les monstres et les dissidents menaçaient l'équilibre d'Hela régulièrement mais pour le moment, son armée se tenait indestructible. Et la reine comptait garder cet état de fait avec toute l'aide qu'elle pouvait avoir.

Elektra avait, au fur et à mesure des batailles et escarmouches auxquelles elle avait été envoyée, prouvé sa valeur et aussi sa loyauté indéfectible. Plus que des armes et des muscles, Hela cherchait des personnes dévouées et prêtes à tout pour servir ce royaume. La peur ne s'alimentait plus par la mort et se devait ainsi de s'armer contre toutes les douleurs physiques et morales. Il semblait que quoi que la guerrière ai fui, elle avait trouvé ici une vocation plus tranquille, voir sympathique. Elle se distinguait des autres chefs de guerre et avait aussi rejoint le cercle très fermé des conseillers royaux. Ils n'étaient qu'une poignée et celui qui, d'habitude, imposait sa voix, voyait sa place, petit à petit, changer... George était plein d'aigreur et Hela le voyait bien. Elle tentait de le rassurer régulièrement mais sa mauvaise humeur l'amusait plus qu'elle ne l'inquiétait tant elle ne pouvait imaginer qu'il puisse avoir des desseins plus sombres.

Une matinée, Hela reçu un rapport d'un village au Nord, qui voyait son bétail régulièrement attaqué. Récemment, une vache avait été trouvé éventrée. La reine ne voulait pas dépêcher son immense armée à moins d'être sûre d'avoir à faire à une menace conséquence. Elle avait voulu l'avis d'Elektra et ne réfléchit pas à deux fois avant de demander à George d'aller la chercher... Mais le conseiller se faisant attendre, la reine décida d'aller trouver elle-même sa générale. Arrivant près de la porte elle trouva un sorcier courroucé (comme à son habitude à la moindre interaction avec Elektra) et sa générale dans une espèce de peignoir fin et pourpre. Hela quant à elle, portait une robe assez simple, noire, bordée de dentelle. Sa cape de velours tombait sur ses épaules et trainait sur la glace sans jamais se tremper. La Déesse n'avait pas besoin d'apparat ou de frusques grandiloquentes pour imposer sa légitimité. Son armée et les alliés solides qu'elle avait obtenus lui suffisaient amplement. De plus, elle ne portait pas beaucoup d'importance à la richesse ou l'apparence. Seul le vrai pouvoir lui importait : celui qui se faisait discret et qui frappait quand on s'y attendait le moins.

Elle sourit doucement et dit à George, le faisant sursauter car il ne l'avait pas vu. « Conseiller George... Merci d'avoir prévenu mon général. Vous pouvez retourner à vos travaux. » l'homme grommela quelque chose dans sa barbe avant de partir, le pas décidé et agacé. Le regardant partir avec des petites étincelles amusées dans les yeux, Hela reporta son attention sur Elektra. « Je ne te dérange pas j'espère... Une lettre est arrivée ce matin, je voulais ton avis, mais cela ne presse pas... Tu prenais un bain ? » dit-elle alors qu'elle remarqua la baignoire pleine avec de l'eau encore chaude. Le palais ressemblait beaucoup à un palais médiéval. Il y avait tout ce dont ses nobles avaient besoin et ils apportaient souvent l'expertise de leurs mondes et époques respectives. Même si beaucoup de choses ne pouvaient se trouver à Helheim, avec un peu d'efforts on pouvait toujours s'adapter et aménager les environs.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMar 5 Juil - 18:47

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Plus George fulminait plus large était le sourire d’Elektra, elle savait qu’elle n’aurait pas dû le pousser, mais elle détestait ses manières. Et puis, elle trouvait divertissant de le voir s’empêtrer dans son protocole. La veine sur sa tempe semblait sur le point d’exploser quand la reine signala sa présence. Elektra l’avait vu entrer et son sourire s’était fait plus discret, elle inclina doucement la tête à son entrée.

Elle n’était pas excessivement gênée par sa tenue peu correcte pour accueillir la royauté, mais la royauté ne semblait pas spécialement offusquée. A dire vrai, peut-être s’en amusait-elle,  sa quasi nudité, loin de la faire se sentir exposée, la faisait se sentir forte face à la gêne du désagréable conseiller et désirable, l’un pour elle, n’allant pas sans l’autre. Son regard glissa sur la reine, un peu trop longtemps, il était rare qu’elle vienne en personne jusqu’ici et elle en étant honoré et peut être un peu électrisée.  

Elle appréciait autant qu’elle respectait la reine, elle l’admirait aussi en tant que dirigeante, en tant que femme. Elle l’écouta, avec un amusement certain, congédier le colérique conseiller et dû se mordre la langue pour ne pas laisser échapper le rire que suscitait ses marmonnements rageurs. Elle le suivit du regard tandis qu’il quittait la pièce, fermant la porte sèchement, sans toutefois la claquer. La reine semblait toute aussi amusée et Elektra échangea avec elle un regard complice, avant que celle-ci ne parle. « J’essayais » répondit-elle à sa question sans une once de reproche dans la voix, avec seulement la nonchalance qui lui était coutumière hors des champs de bataille. Un long bain chaud, elle ne pouvait se souvenir de la dernière fois qu’elle avait eu le temps de se délasser au calme et son corps était encore fourbu des derniers combats.

A demi assise contre une table elle observa la reine et ajouta, un sourire en coin, un peu audacieuse, certainement malicieuse :  « Peut-être que son altesse désirerai m’y rejoindre ? ». Elle savait qu’Hela ne quittait quasiment jamais sa cape et ce n’était ni une bravade, ni une moquerie. Elektra ne refoulait jamais ses attirances et Hela toute majesté soit elle était son genre de femme. Elle flirtait souvent, comme ce jour-ci, sans rien attendre.

Elektra n’était pas la plus voluptueuse des femmes, son corps était sec, musclé, formé par le combat, ciselé par la violence. Des hanches étroites que frôlait le déshabillé et une poitrine discrète. Elle était consciente de son charme, un peu trop parfois. D’une insolente volupté et d’une lascivité engageante elle n’avait pas tardé, même ici, à trouver comment peupler sa solitude. Cependant si elle voulait être tout à fait honnête, la seule qui l’ait jamais vraiment attiré était Hela. Peut-être parce qu’elle la songeait inaccessible, sans doute parce qu’Elektra avait toujours été attiré par les êtres compliqués et forts. Elle quitta son appui « Ou bien sur on peut parler de cette lettre qui vous amène ». Probablement de mauvaises nouvelles qui l’amènerait à nouveau, à quitter le confort de ses appartements désordonnés et les bains chauds et parfumés, pour la rudesse des combats.




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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyVen 8 Juil - 20:21

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Elektra suivit George sortir de la pièce. Elle aimait ennuyer le vieux conseiller et celui-ci s'emportait facilement. Il devait potentiellement trouver la position qu'elle occupait scandaleuse. En effet, lui avait dû œuvrer bien plus longtemps pour obtenir sa place. Mais en même temps, entant que sorcier, ses capacités étaient plus passives et Hela requérait de la magie puissante de manière plus occasionnelle. La force et le combat était brut et visible et les capacités d'une personne pouvait plus facilement être jugés au premier coup d'œil. George était une force tranquille et il semblait sentir son importance diminuer devant Elektra, ce qui était une erreur. Hela se faisait rarement aveuglée, à part peut-être par sa colère. Mais elle savait reconnaitre les actions qui le méritaient et elle savait aussi juger de l'importance des gens qui habitaient au palais.

Elektra était un soldat dans tout ce qu'elle faisait. Elle ne cachait pas grand-chose et attaquait dès qu'elle en avait l'occasion. Si elle avait aussi des stratégies félines, attendre, roder autour de sa proie pour en découvrir la faiblesse, elle avait aussi cet aspect toujours vrai et direct. Elle ne semblait pas avoir honte de quoi que ce soit la concernant et la générale assumait tout ce qu'elle faisait avec fierté quand d'autres se cacheraient avec pudeur. Son habillement par exemple. De ses habits de bataille à son habillé présent, elle ne laissait pas beaucoup de places à l'imagination. Hela remarquait que c'était une belle femme mais la reine était quelque peu insensible aux charmes physiques. Elle avait passé la plupart de sa vie dans une apparence répugnante et dans une situation où personne ne voulait vraiment l'approcher. La pensé même que quelqu'un la trouve attirante ou envisage d'être avec elle avait depuis longtemps disparu pour ne laisser qu'une évidence : elle serait seule jusqu'à la fin de son existence.

Elektra invita sa reine à se baigner avec elle, ce qui fit sourire la Déesse. « Non merci, Elektra. C'est une offre généreuse mais j'ai aussi une baignoire dans mes quartiers. Une prochaine fois peut être. » Elle avait dit cette dernière phrase plus sur le ton de l'amusement. Ce n'était pas vraiment une promesse. D'un point de vue de leurs rangs, déjà, cela était difficilement envisageable et aussi par rapport aux caractéristiques physiques d'Hela qui l'empêcherait de se baigner sans se départir de sa cape. Non pas qu'elle aurait était pudique de montrer sa véritable forme à Elektra, mais plutôt de l'aspect peu hygiénique de se baigner avec un corps pourrissant... Hela s'en accommodait très bien mais cela risquait de rendre le bain bien moins agréable pour un potentiel compagnon. La peau de la Déesse n'enviait pas le contact... Déjà, car elle ne savait pas vraiment ce que cela faisait, et aussi car elle savait que le corps n'était que temporaire. Un simple transport pour l'âme, qu'elle trouvait bien plus intéressant que n'importe quelle belle poitrine ou torse musclé.

Tenant la lettre des deux mains, elle s'avança un peu plus dans la pièce avant de faire face à sa générale. « J'ai reçu une lettre, d'un village à quelques kilomètres d'ici. Ils ont eu des attaques étranges contre leurs bêtes. Je songeais à envoyer un petit détachement de soldats. Cela ne me semble pas être une menace très sérieuse... Qu'en penses-tu ? » Hela prenait beaucoup de décisions toute seules sur beaucoup de sujets mais ses conseillers lui avaient aussi aidé à voir plus clairs face à certaines problématiques. Si ses sens s'étaient aiguisés au fil des batailles, les commentaires de différents combattants de différentes périodes et cultures était un avantage précieux.

Lui tendant la lettre, elle prit le temps d'observer la chambre d'Elektra rapidement. « Tu te plais bien ici ? Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux me le dire, je m'arrangerais pour qu'on accède à ta demande... » Prendre soin de ses hommes était quelque chose de primordial. La fidélité devait être entretenue régulièrement. Non pas simplement des cadeaux, de la nourriture ou une place dans son conseil, mais aussi des choses plus personnelles. Il n'était pas facile, quelques fois, de faire face à sa propre mort et de se rendre compte que tout était derrière soi et qu'on ne retournerait jamais dans des contrées familières. Prendre soin de ses âmes voulait aussi dire faire des centaines de petites choses pour les rendre plus confortables.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMar 12 Juil - 13:30

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La reine ne répondait ni positivement, ni négativement à ses avances, elle se contentait de s’en amuser. Elektra sourit à son refus poli, un demi-sourire de celle qui connaissait d’avance la réponse. Elle se redressa quand la reine s’approcha, écoutant ce qui l’amenait réellement. Du bétail assassiné, pas de quoi déplacer une armée, songea-t-elle. Elle prit la lettre qui lui était tendu et chassa de son autre main son épaisse chevelure qui tombait à demi sur son visage. Elle releva les yeux vers la reine quand celle-ci parla. Sa sollicitude ne cessait de la surprendre. Elle n’avait jamais connu chef plus soucieux de ses troupes, ni plus aimé de ses sujets. « Je ne manque de rien altesse » assura-t-elle avant de commencer la lecture, une expression plus sérieuse sur son visage.

Elle haussa un sourcil, mais attendit quelques secondes avant de donner son avis. « Ca ressemble à une querelle de voisinage qui se serait envenimé. » commença-t-elle « Mais cela peut-être également les prémices d’une plus grosse attaque, une diversion peut être», elle releva les yeux vers la reine et replia la lettre puis conclu « Dans tous les cas je pense qu’il faudrait détacher quelques hommes. » Il était toute façon impensable de classer l’affaire comme si rien ne se passait. Si c’était une querelle qui dégénérait il fallait la régler de façon juste, si c’était une diversion ou une tentative d’intimidation, sévir implacablement. On ne s’en prenait pas au royaume d’Hela. « Je peux m’y rendre  si vous le souhaitez ». Elektra n’avait jamais été d’aussi bonne volonté et dévoué de son vivant. Elle s’épanouissait dans la mort, comme la vie ne l’avait pas laissé faire. Elle avait une cause à servir moins absurde que celle des chastes et des ennemis plus valeureux que la plupart de ceux qu’elle avait combattu de son vivant.

Elle lui tendit à nouveau la lettre et demanda soudainement « Est-ce que je peux vous poser une question particulièrement indiscrète,  altesse ? ». Elektra avait rapidement été intrigué et attiré par la reine. Elle ne lui connaissait aucun amant ou amante. Il y avait chez elle cette noble pureté qu’elle n’imaginait pas trouver en un tel royaume. Elle lui laissa l’opportunité de refuser, elle savait qu’elle se montrait particulièrement impudente. Bien moins cérémonieuse ou mielleuse que ses autres conseillers, pas moins respectueuse ; c’est parce qu’elle la respectait autant qu’elle ne s’était pas montrée direct ; mais elle n’avait jamais su faire dans la gravité, pas même la nuit ou elle était morte. « Vous n’êtes jamais attirée par personne ? » Il n’y avait aucune aucune malice dans son expression, elle était simplement et sincèrement intriguée, ce n’était pas non plus son ego qui parlait, Elektra faisait partie de ses femmes assez certaine de leur charme pour ne pas  se vexer de l’indifférence. Mais Hela l’étonnait, peut-être les voyait-elle tous comme des enfants, Elektra ne pouvait imaginer comment fonctionnait un esprit immortel, ce qu’il appréhendait de l’existence et de l’importance des choses qui la composaient.

Débarrassé des contingences et des conséquences d’une vie mortelle, mais accablée de responsabilités que personne ne lui aurait jamais confiée et qu’elle prenait à cœur son rôle de conseillère et expérimentait une individualité pour laquelle elle n’avait pas à se battre. Elle n’avait plus derrière elle, l’ombre de son mentor qui la faisait se sentir minable, l’ombre de son amour qui la faisait se sentir indigne. Elle avait ce nouveau rayonnement celui d’Hela qui la faisait se sentir bien quand ses yeux se posaient sur elle, utile quand elle venait pour ses conseille, héroïque quand elle combattait en son nom.

Elektra n’avait eu dans sa vie qu’une seule amie, une fille étrange qui lui avait fait relativiser son existence. Une amie à qui elle devait parfois mentir, qu’elle devait quitter sans cesse sans explications. Elle partageait avec elle une complicité douloureuse faite de regrets, d’erreurs et de jeux dangereux. Elektra n’avait eu qu’un seul amour, un homme trop bon pour elle dont elle s’était sentie indigne et qu’elle avait préféré fuir. Elle avait soigné sa solitude dans des bras anonymes et quelque part, elle le faisait encore, simplement pour le plaisir, l’oubli et l’intimité partagée même brièvement. Et elle désirait cette intimité avec Hela, mais se refusait à la brusquer.




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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyDim 31 Juil - 14:21

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Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Sa générale lui dit qu'elle ne manquait de rien. En même temps, en étant plus qu'une âme, débarrassée de bien des tourments qui occupent les humains, les besoins et les envies étaient bien plus simples. Les cerveaux des habitants de Midgard semblaient sans cesse occupés. La mort, la maladie, leur temps éphémère dans leur monde... Ils semblaient passer leur temps à combattre ces inévitabilités tout en essayant, quelques fois, de vraiment vivre. Souvent, ils évitaient tellement de se faire mal qu'ils finissaient par atterrir dans des ennuis encore plus grands. Beaucoup d'entre eux avaient peur d'essayer, de se lancer et de risquer juste dans l'espoir de peut-être vivre une vie plus intéressante. Mais Hela pouvait essayer de comprendre une telle peur même si elle ne l'avait jamais vraiment ressenti. Toute petite, peut-être, quand elle était encore une créature minuscule qui se contenait de survivre en grattant le sol à la recherche de racines... Mais là encore son existence ne se définissait pas selon sa finalité mais plutôt selon comment elle allait vivre ses longues années. Dans l'ombre, en se cachant, en évitant de se faire remarquer, torturer ? Ou en grimpant sur un trône, en s'exposant et en riant à la barbe d'Odin ? Elle avait pris sa décision même si le poids de tout ce qu'elle devait accomplir devenait quelques fois très lourd pour ses épaules.

Elektra avança l'hypothèse d'une querelle de voisinage et conseilla à la reine d'envoyer quelques hommes. Hela hocha la tête et récupéra la lettre en l'observant un instant. Elle secoua la tête quand Elektra demanda si elle devait aller là-bas elle-même. « Je pense envoyer un petit groupe de soldats avec un officier pour qu'ils puissent jeter un œil et interroger les habitants. Comme tu l'as dit, ce n'est pas particulièrement inquiétant à ce stade. Si les choses deviennent plus sérieuses, je t'enverrais avec quelques hommes pour tirer ça au clair. » Les voyages entre les villages pouvaient des fois durer plusieurs jours et il n'était pas bon d'envoyer trop de monde à l'autre bout du territoire au cas ou une attaque surviendrait beaucoup plus loin. Des casernes étaient situées à mi-chemin mais elles étaient en ce moment occupées à moitié car la plupart de son armée était revenue au château pour une bataille qui avait eu lieu à quelques kilomètres.

Alors qu'Hela allait repartir et laisser sa générale tranquille, celle-ci voulu lui poser une question. L'observant de ses yeux clairs et curieux, la reine laissa sa générale lui demander si elle n'avait jamais été "attirée" par quelqu'un. La question la fit sourire. Personne ne lui avait jamais demandé ça. Peut-être car la plus part de ses ministres avaient connu son ancienne apparence immonde qui avait fait chanceler même les âmes les plus attentionnée. Quelqu'un de peu attirant pouvait compenser d'une manière ou d'une autre, mais la chair pourrie et les os apparents entrelacés de veines blanches pleines de pues ne pouvait pas être compensé. Ou alors ils imaginaient que cette question leur vaudrait une séance de torture en bonne et due forme... Ou alors ils n'y avaient jamais pensé. Dans ce monde, les notions de sentiments, de mariage et d'amour étaient tout aussi différents que la notion de temps. Après tout, les hommes étaient connus pour s'ennuyer très vite et vouloir quelque chose de neuf...

Elle haussa les épaules « Je ne pense pas que l'attirance marche de la même manière pour des Midgardiens et des Ases. » peut être car ils seraient ensemble pendant des millénaires, ou alors le simple fait que leurs existences vieilles et infinies leur faisaient porter un regard différent sur la futilité des sentiments. « Mais je crois savoir de quoi tu parles. La réponse est probablement non... Les humains me semblent bien trop jeunes et inconstants et les âmes de ce royaume sont bien trop souvent obnubilés par le passé pour espérer rendre leur temps dans ce monde utile. Et puis, je doute que ma fonction me donne le temps de m'occuper de quelqu'un d'autre. » elle ne savait pas bien ce qu'elle ratait, en fait. Elle redoutait surtout d'y prendre goût et de devoir tout arrêter à cause de la mort ou de sa simple condition, et d'ensuite devoir vivre le reste de sa vie éternelle avec un regret plus grand que celui de ne pas avoir essayé. « Et toi, Elektra, il me semble que tu as quelqu'un sur Midgard, je me trompe ? »
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyJeu 4 Aoû - 21:17

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Hela ne s’était pas offusquée de cette question, sa générale s’en trouvait soulagé. Si elle affichait son usuelle expression détendue, elle avait tout de même craint que celle-ci ne  se braque. La réponse lui parut cependant peu satisfaisante. Elektra leva un sourcil d’un air dubitatif. Elle ne portait aucun jugement, elle ne se le serait pas permis, mais le sourire léger qu’elle arborait, montrait que la notion même d’une différence à ce niveau lui était amusante. Elle n’était pas spécialistes des ases, ni même d’aucunes sortes de divinités, mais puisque celles-ci existaient selon les même termes que les textes des anciens poètes, peut-être ceux-ci avaient-ils raison sur bien d’autres choses. Or, outre les tueries, ce sont les romances et les ébats qui inspiraient les plus illustres vers. Les amours, les enfants illégitimes et les tromperies peuplaient les textes. L’éternité semblait longue à passer seul ou au sein d’un mariage que les siècles pouvaient rendre moribond. Mais là encore, Elektra n’est spécialiste de rien en ce qui concerne les divinités et pour ce qui est de la nature humaine son expérience manque cruellement de nuance et se résume au pire et au meilleur. Et puis Hela est un mystère, à la fois jeune et sans âge, reine dévouée à son royaume. Il ne semblait pas y avoir une once d’égoïsme en elle. Son royaume avant tout, peut-être même, son royaume avant elle. Mais elle n’est pourtant pas un roc, mais un être vivant, fait de chair, putréfiée ou non et de sang. Elektra s’était hissée sur la table, battant vaguement des jambes. Les rouages de son esprit s’étaient mis en marche afin de trouver une réponse appropriée, mais tout s’envola quand la reine évoqua son passé. La plupart du temps, elle évitait d’y songer, se concentrant sur ce qu’elle avait ici et maintenant. Elle avait chassé les rancœurs et les regrets.

Elektra ne s’attendait certainement pas à ce qu’Hela amène ce sujet. Après la surprise, son expression s’adoucit. Ses jambes recommencèrent à battre doucement l’air « Matthew. » prononça-t-elle avec une certaine affection. Elle n’avait jamais su prononcer son prénom autrement. Elle ne l’avait pas chassé de son esprit, elle avait déjà essayé sans succès. Elle conservait au fond du cœur les promesses absurdes et le son de sa voix quand il les prononçait. Elle leva son regard vers la reine « Sur Midgard je n’ai plus que mon passé, je ne tiens pas à courir après les souvenirs et les regrets. » Elle refuse de se lamenter sur leur histoire. Elle était très belle, très dramatique. Elle ne peut rien y faire. A quoi bon pleurer pour l’éternité, elle est morte pour une bonne cause, elle s’est échappée de l’antre de la Bête et elle a trouvé sa place. Une honorable, auprès d’une cheffe qu’elle admire. « A l’époque où je l’ai rencontré je pensais que j’avais pas le temps. J’étais pleine de certitude sur ce que j’étais, sur ce que je devais faire. » Trop occupé à devenir la meilleure dans le pire, elle s’était contentée de survivre, surtout de ne pas vivre, pour n’avoir rien à affronter qui ne se règle dans un combat. Quand elle a compris qu’elle ne pouvait pas le combattre, elle a préféré fuir. Vite et loin. Parce qu’elle avait peur. Stupidement peur

Elle ne voulait plus passer à côté de quelque chose à cause de la peur. Elle avait morflé quand elle avait fuis, jusqu’à regretter d’avoir croisé sa route. C’était désormais des souvenirs qui lui étaient précieux, ça l’avait élevé, ça lui avait donné la force de faire la bonne chose et ça lui faisait espérer pour lui le mieux ça lui faisait espérer qu’il délaisse un peu plus sa tombe et voit un peu plus la jolie blonde qui l’attendait. « J’outrepasse probablement complétement mon rang … » commença-t-elle d’un ton léger qui trahissait le peu de cas qu’elle accordait généralement au protocole. « …beaucoup de grands chefs actuels et passés avaient et ont des compagnes et des compagnons. Ce sont des excuses que vous vous donnez altesse. » Réalisant tardivement qu’elle parlait avec un peu trop de franchise, elle s’interrompit, guetta sa réaction, appréhendant moins sa colère que de perdre en partie son estime. Elektra a conscience d’avancer sur des œufs. Le sujet est compliqué et très simple à fois, il trahit une curiosité sincère autant qu’une affection pour sa souveraine, révéle un attrait pour Hela qu’elle n’a eu conscience d’avoir que peu de temps auparavant. Une inclination pour sa personne, pour la femme plus que pour la reine. « Peut-être pourriez-vous laisser quelqu’un prendre soin de vous, quelqu’un qui ne soit guidé ni par l’ambition, ni par le devoir ».




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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptySam 13 Aoû - 12:28

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Elektra Natchios & Hela Lokidottir
La générale sembla s'attendrir quelques secondes lorsqu'elle prononça le nom de son ancien amoureux. Elektra était incroyablement féroce pendant les batailles. Quelques fois, elle avait bien plus de hargne et de force que beaucoup de ses hommes. Elle conduisait des générations entières de soldats vers des affrontements violents et elle gardait la tête haute et son calme, en toute circonstance. Hela trouvait intéressant cette dualité qu'elle avait : violente mais humaine. La reine se demandait souvent si une part d'humanité était en elle. Le fait qu'elle gouvernait les morts, qu'elle était d'une nature très différente des Midgardien et son histoire lui disaient qu'elle ne serait jamais comme elle et qu'elle ne saurait jamais ce que cela faisait de vivre comme Elektra. La générale était admirable à bien des niveaux, mais les deux femmes n'étaient pas comparables et Hela ne pouvait qu’espérer essayer de comprendre ce qui lui passait par la tête. D'ailleurs, l'humaine lui avoua que quoi qu'il ai pu se passé, tout cela résidait dans le passé et que son avenir était ici et maintenant. Assez peu de personnes décédées arrivaient avec autant de self-control. Souvent, ils poursuivaient des rêves perdus ou reproduisaient les gestes de leurs vies vivantes comme si cela pouvait les faire revenir dans le royaume des hommes. Mais malheureusement, ce genre de comportement et de sentiment ne conduisait qu'à la dépression et le manque. Après, on pouvait vouloir faire table rase, mais le faire était un autre détail. Hela elle-même voulait se tenir à des règles simples et nécessaires, mais la tentation de les détourner se présentait souvent à elle.

Alors que la reine pensait que leur conversation touchait à sa fin, Elektra ne sembla pas prête à se contenter de si peu. Elle admit qu'elle enfreignait possiblement quelque règle de protocole et lui dit que beaucoup de chefs avaient et avaient eu des partenaires et que les raisons avancées par l'Ase n'étaient que des excuses. Enfin elle lui demanda si elle ne pourrait pas laisser quelqu'un prendre soin d'elle. Hela observait la femme avec des yeux amusés. Déjà, Hela ne savait pas bien ce que cela voulait dire, prendre soin... Elle qui avait grandi dans la boue et l'humiliation et avait grimpé les marches de sa puissance en rependant mensonge et sang sur son passage, elle ne connaissait pas la sensation d'être protégée. Loki avait, à sa façon, montré qu'il existait plus dans ce monde que des disciples et des soldats pour elle, mais sa famille, son père et ses frères, n'étaient pas habitués à l'amour inconditionnel dont la Déesse entendait constamment parler. Leurs histoires déchirées, tragiques et monstrueuses leurs avaient volé ça et Hela n'avait jamais cru pouvoir un jour le récupérer... Elle ne pensait même pas qu'elle y avait eu droit un jour. Le bannissement d'Odin semblait bien moins linéaire qu'il ne l'avait paru : ainsi exilée, elle serait aussi exilée de tout ce qui se rattachait à la vie et au bonheur. L'amour, la famille et l'avenir. Ainsi coincée dans un royaume qui n'avait qu'un avenir ennuyeux et prévisible, elle accueillait les gens qui avaient fini de vivre et elle était condamnée à être seule et la seule représentante de son existence. Moitié vivante, moitié morte, comme un projet infini qu'on cacherait et oublierait.

Ses yeux se firent plus petits, comme si elle essayait de voir quelque chose de manière plus précise. « Elektra. Tu sais que j'apprécie la franchise. Ton franc parler t'a valu une bonne place à mon conseil... Mais j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout. Pourquoi cet intérêt soudain pour mon absence de... Vie sentimentale ? » elle savait les humains curieux et il n'était pas surprenant qu'ils se posent des questions sur elle. Mais c'était bien la première fois que quelqu'un osait lui demander une telle chose. Peut-être parce que, en sachant sa véritable apparence, les gens estimaient qu'elle n'y avait jamais pensé elle-même, et c'était en partie vraie. Elle reprit « Tout le monde est guidé par l'ambition ou le pouvoir. A des échelles variables... Mais il me semble que pour mon bien et le bien d'une hypothétique autre personne, je ne devrais pas m'attarder sur ce genre de considérations... » elle ne semblait pas déçue. Elle avait gardé son air calme et souriant. La reine n'avait pas non plus eu l'air offusquée ou gênée. Mais la conversation lui semblait être une impasse, les deux protagonistes ne pensaient pas sur le même niveau, sur les mêmes laps de temps et sur les mêmes devoirs. « Après, tout, ma fin et mon existence ne sont pas destinés à des dénouements heureux. Je suis née exilée et je mourrais certainement bien pire. » c'était ainsi que le choses se passaient ici. Son père ainsi que ses frères connaitraient pareils sorts et c'était quelque chose d'acquis et de naturel. Quelque chose qui faisait partie d'elle et qu'elle n'essayait pas de combattre.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyDim 21 Aoû - 13:07

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Il était bien plus facile pour Elektra de combattre une armée que de parler sentiments. Elle n'avait jamais été très forte à ce sujet, sans doute parce que pendant très longtemps elle avait songé qu'elle n'en avait  aucun. Certains disaient sociopathe, elle a probablement finit par y croire, après tout elle avait tué son père et n'en éprouvait aucun remord, aucun soulagement non plus. Cependant, elle n'est pas sociopathe, elle n'est plus non plus le jouet inconscient d'une secte démoniaque. Elle est elle-même, elle est épanouie en accord avec ce qu'elle est et ceci elle le doit à Hela. Un sourire se dessine sur ses lèvres, Hela qui ne voit pas ou elle veut en venir. La reine était sage, forte et d'une certaine façon d'une innocence désarmante. "Ce n'est donc pas évident ?" demande-t-elle sans moquerie. La reine était donc incapable de voir qu'elle pouvait plaire, qu'elle pouvait attirer. Elektra ne s'était jamais montrée très subtile sur ce sujet et se trouvait un peu déconcertée de devoir s'expliquer à une déité probablement millénaire. Elle s'approcha d'elle et pris sa main dans la sienne, elle n'aurait pas pris tant d'égard pour un autre mais elle se refusait à braquer la reine "J'aimerai beaucoup faire partie de votre vie sentimentale Hela" dit-elle simplement en reprenant la sobriété des expressions de la souveraine. Elektra presse doucement sa main et se penche vers elle pour l'embrasser. Une seconde d'hésitation  quand leurs regards se croisèrent, elle balaie le doute.

Elle n'est pas une adolescente, elle ne peut pas se contenter d'imaginer sans jamais essayer, Hela est une grande fille, à trop la ménager, elle a l'impression de l'infantiliser et Elektra ne la voit pas comme une enfant. Elle l'embrasse gentiment lui laissant tout le loisir de fuir. Si elle le fait, Elektra n'évoquera plus son attirance. Contrairement à Hela, Elektra avait très tôt. Peut-être trop tôt été un peu trop consciente de son attirance, elle n'avait jamais été victime des complexes qui font vendre des magazines beautés. Elle a appris tôt que son charme était autant dangereux que ses capacités de combattantes. Elle les a utilisé autant l'un que l'autre lors de mission, on lui a ordonné de les utiliser autant l'un que l'autre. Elle a appris tardivement qu'elle valait mieux que ça, que certains autres valaient mieux que d'être pris pour des imbéciles libidineux. Sagement, sa main glisse contre sa chevelure noire. Le lourd tissu de la robe noire de la souveraine heurte le fin peignoir de la générale. C'est son armure, infranchissable qu'elle a définitivement envie de franchir comme le prouve sans équivoque son corps qui se presse et son baiser un peu plus demandeur. Les lèvres d'Hela sont douces, pulpeuses, Elektra sourit et guide la main de sa reine contre sa taille. Elle a la certitude de l'éphémère de cet instant, d'un moment à l'autre la reine se dérobera. Comme elle-même s'est dérobée lorsqu'elle a perdu le contrôle avec Matthew. Elektra n'est ni reine, ni déesse mais elle sait ce qu'est d'appliquer un entier contrôle sur sa vie et de paniquer, de refuser, de rejeter séchement, de fuir lâchement. Peut être qu'elle s'identifie trop à Hela, probablement qu'elle se trompe, mais il y a un écho en elle qui la touche, qui l'attire.

Elektra recule son visage, elle observe la reine, ses traits doux et habituellement si sérieux. Son coeur bat fort, peut-être qu'elle est finalement un peu adolescente, parce qu'elle ressent cette joie absurde et ses yeux noirs pétillent de malice, de désir aussi. Elle effleura du bout des doigts la dentelle délicate qui bordait l'encolure de sa robe. "Si vous êtes autant persuadé d'un dénouement tragique..." commence t-elle doucement en l'observant, Elektra n'a rien à faire des questions de destins et ne trouve rien de plus ennuyeux que les certitude "pourquoi ne vous autoriser une existence un peu plus excitante" elle parlait doucement, la tête un peu penchée et sa main glissant contre le tissu de sa robe noire. "Vous êtes magnifique." Elle se foutait de savoir que ce n'était là sa véritable apparence, que certain disent son apparence monstrueuse, moitié femme, moitié cadavre. Cela ne changeait rien à qui elle était et Elektra objet d'un démon se sentait bien plus monstrueuse que sa souveraine. Il n'y a rien de mal à être un monstre, si cela signifie simplement être différent, être étrange. L'étrange n'est jamais que la forme que prend le beau, quand le beau est sans espérance disait un auteur russe dont elle avait oublié le nom et qui était la dernière de ses préoccupations quand à nouveau elle vint quérir ses lèvres.  


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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyLun 29 Aoû - 21:04

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Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Hela avait remarqué l'intérêt certain d'Elektra mais elle l'avait attribué à la nouveauté. Le fait d'évoluer aux côtés d'une Déesse et de vivre à présent dans un monde de mort bien différent de ce que la chrétienté avait clamé. Beaucoup étaient curieux de voir la reine, aussi jeune, aussi belle, alors qu'on la disait répugnante et incroyablement âgée. On parlait d'elle, l'exilée d'Odin qui avait fini par prendre les armes et gagner un royaume entier, sous ses ordres. Il y avait là-dedans quelque chose de croustillant, le genre d'histoire qui faisait des légendes. Beaucoup, encore, avaient une curiosité malsaine face à son statut et les rares fois où sa véritable apparence était visible. Elektra ne semblait pas être dans cette dernière catégorie mais Hela n'aurait jamais pensé qu'un sentiment sincère puisse animer quelqu'un à son égard. Ainsi, quand la femme lui admit qu'elle voudrait être auprès d'elle en tant que compagne, en lui saisissant la main, la reine montra une expression très surprise. Elle fronça les sourcils, cherchant une lueur espiègle dans ses yeux, comme si elle allait, d'une seconde à l'autre, se mettre à rire de sa blague évidente. Mais non, rien que ses yeux sincères.

Une légère seconde passe avant qu'Elektra ne se penche pour l'embrasser. A ce moment, son cœur se serre un peu. Hela ne sait pas très bien quoi faire et se laisser faire, fermant les yeux quand leurs lèvres entrent en contact. La jeune Ase ne sait pas très bien comment gérer tout ça. Ce pan entier de sa vie, jamais elle n'y avait pensé. Elle était la fille du Dieu du Mensonge, elle était une bannie, une créature dont la race était incertaine, à moitié morte et à moitié vivante qui trônait au royaume des âmes perdues. Jamais, elle n'aurait cru pouvoir un jour avoir un semblant de vie partagée. Que ce soit familial ou romantique. Sa famille était déchirée, fragmentée en des liens aussi compliqués que forts et elle avait déjà du mal à mettre de l'ordre dans tout ça... Mais des sentiments amoureux lui semblaient encore plus compliqué. Surtout avec une humaine. Toute morte et générale qu'elle était, Hela se demandait bien ce qui pourrait arriver à les maintenir sur le même niveau d'existence.

Le baiser était doux et Hela ne put s'empêcher de se sentir perdue et excitée en même temps. Elektra recule son visage et l'expression de surprise et de confusion n'est pas partie de la figure de la reine. Elle l'observe un instant et essaye de la convaincre avant de dire qu'elle était magnifique. Alors qu'elle s'approche à nouveau pour l'embrasser, Hela pause une main sur l'épaule de sa générale pour l'en empêcher, doucement. Déjà, elle a besoin d'un moment pour penser et remettre ses idées en place. Ensuite, elle ne sait pas bien si la femme en face d'elle comprend bien tout ce que sa mission dans cette existence implique. « Elektra. Je suis une reine, une Déesse. Mon rang met à risque n'importe qui de trop proche de moi. Mon apparence est factice et feinte. Dès que cette cape se détache de mes épaules, ma chair pourrie, dégouline de mes os et du pus sort de mon oeil vide... » ce n'était pas des détails qu'elle appréciait même si elle s'y était habituée. Bien que sa véritable forme répugnante et malodorante ne lui faisait plus grand chose, elle n'était pas à l'aise à l'idée de laisser Elektra penser qu'elle était une Ase comme une autre, avec les mêmes possibilités. Elle était stérile, elle était un cadavre ambulant, avec la même froideur, la même rigidité, la même odeur... Elle n'était pas avec quelqu'un. Elle était avec quelque chose d'indescriptible et d'affreux. Si Hela avait abandonné l'idée d'être intime avec elle-même à cause de cet état de fait, elle ne voyait pas comment quelqu'un d'autre pourrait l'être.

« Ma mission et ma famille passeront avant tout, Elektra. Que mon père parte en guerre ou que le royaume des morts nécessite des actions désespérées, je ne laisserais aucune amitié ou relation m'empêcher d'accomplir la destinée qui m'est réservée. » Ca aussi, c'était dur à admettre pour les humains. Elle savait qu'ils estimaient beaucoup les sentiments et les liens du cœur. Mais malheureusement, elle n'avait pas bravé sa condition de monstre pour tout laisser partir pour le simple fait d'être aimé. Elle n'en avait jamais eu vraiment besoin et le baiser d'Elektra pourrait presque lui faire regretter tout ça. Mais elle n'avait pas envie de regretter, elle n'avait pas envie de se languir pour quelqu'un d'autre ou de se retrouver dépendante de l'étreinte d'une quelconque personne...
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyJeu 15 Sep - 15:05

Must they drag the sky away

Sur ses lèvres né un sourire, il n’est ni condescendant, ni même moqueur, Elektra réalise combien elle est maladroite. A craindre de trop brusquer sa reine elle rend compliqué quelque chose de très simple. « Hela, je combat pour vous sur des champs de batailles. Je n’ai pas peur. » Le portrait qu’elle lui peint lui fait dresser un sourcil, elle connaissait les histoires sans jamais avoir pu le constater par elle-même et elle n’en était même pas curieuse, non par horreur, simplement qu’elle n’était pas pour ce genre de voyeurisme, si Hela tenait à le montrer à quiconque elle le ferait. « Cette cape est un superbe cadeau ». Tout son discours est construit d’excuse qu’elle s’est trop répétée, alternant son devoir et son apparence réelle.

A la mention de son père, Elektra tique un peu, tout le monde connait Loki, il a pratiquement rasé plusieurs ville de la carte, Elektra n’est pas exactement une humaniste, encore moins une héroïne mais elle se demande ce qu’elle ferait si Hela lui demandait de mener des troupes dans un combat orchestré par Loki. A dire vrai elle ne préférait pas y songer et chasse immédiatement ce dilemme de sa tête pour se concentrer sur celui présent : à savoir rassurer sa reine sur la situation, la convaincre qu’il n’y a aucun péril en vue, bien au contraire. « Je ne vous ai jamais rien demandé de la sorte, je sais que vous êtes marié avec votre royaume et je n’ai pas la prétention de me mettre entre vous ». Hela avait peur et elle connait ce sentiment, celui qui pousse à rejeter et à rationnaliser. Elle le connait bien parce qu’elle-même a préféré saboter sa seule et unique relation amoureuse parce qu’elle était terrorisée de perdre le contrôle de son existence, parce qu’il lui était intolérable qu’un être envahisse sa vie. Son égoïsme était préférable à le voir mourir par sa faute, pour quelque raison que ce soit et bien qu’elle sache pertinemment qu’il était plus qu’à même de se battre et sa solitude lui donnait l’impression d’être plus forte.

Elles sont proches mais Elektra demeure sage, elle n’esquisse pas un geste bien qu’elle en ait envie. Caresser son visage, défaire les attaches de son corsage. La générale est de ces êtres au caractère charnel, définitivement sensuelle, c’est par son corps qu’elle communique le mieux, c’est ce qui en fait une guerrière passionnée et une amante destructrice. Ou l’inverse. Mais pour ce qui est de mettre des mots sur des désirs elle est en ça une pauvre locutrice. Elle n’a jamais eu besoin de convaincre, de rassurer, mais elle comprend qu’elle est peut être la première personne à oser faire des avances à la reine. « Vous vous protégez derrière vos responsabilités. » ce n’était pas une accusation, son ton était très doux. « Je ne vous parle pas d’amour, altesse, c’est une arme bien trop dangereuse, je vous parle juste de sexe. » Dans ses yeux noirs brille une pointe de malice, elle ancre sans brusquerie mais fermement ses mains sur les hanches de la reine. Ses cheveux, rivière d’encre, coulent dans l’échancrure de son déshabillé carmin dont la ceinture nouée lâchement laisse entrevoir son corps. Bien sûr qu’elle en a conscience, tout comme elle a pleinement conscience que derrière le trouble, elle a réveillé un désir chez la reine, son regard se pose sur ses lèvres « Mais nous pouvons prétendre que toute cette conversation n’est jamais arrivée. » Pas sa possibilité préférée mais elle n’insistera pas.

Une main remonte contre son corsage jusqu’à sa nuque gracile, sa peau est douce et fraiche, l’autre contre son dos vient se lover par-dessous la cape cajoler la cambrure de ses reins Elle l’embrasse à nouveau, l’étreinte est voluptueuse et le baiser d’Elektra lascif. Elle supprime la distance entre leurs corps mais n’affirme par sa prise, si Hela veut fuir, elle le peut. Elle maudit en son for intérieur l’hermétique robe, ses doigts heurtent des attaches, un laçage qu’elle desserre adroitement. Elle ne se presse pas, c’est inhabituel chez elle, usuellement assez impatiente, mais elle a relégué ses propres envies immédiates au second plan, il n’y a que Hela qui compte, son éveil et la confiance qu’elle lui accorde ou non. Elle s’attend à tout moment à ce que la reine ne file, ne fuit et que jamais elle ne puisse nouer avec elle le degré d’intimité qu’elle désire et qui guide ses actions.
 


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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyDim 18 Sep - 21:21

Must they drag the sky away
Elektra Natchios & Hela Lokidottir
Hela n’était pas à l’aise, non pas car sa générale l’intimidait mais parce qu’elles avançaient sur un territoire qu’elle ne connaissait pas. Cela n’avait jamais été dans ses préoccupations et elle avait réussi à apprendre à occuper son esprit de bien d’autres de façons que cella là. Ainsi, Elektra l’entrainait dans une gymnastique sociale dont Hela ignorait presque tout et qu’elle n’avait jamais vraiment pratiqué. Jusque récemment elle avait eu bien trop de choses à faire pour rester en vie pour penser une seule seconde à se détendre vraiment. Mais les temps s’étaient apaisés et maintenant son royaume semblait avoir retrouvé un semblant de paix. La nature soucieuse de la Déesse par rapport à sa position politique semblait tout parasiter constamment. L’Ase préférait parler de prévoyance. Il fallait admettre que jusqu’à maintenant, rien ne s’était vraiment déroulé tant qu’elle avait gardé ses yeux attentifs sur ses terres. Que se passerait-il si elle détournait son attention pour s’adonner au plaisir de la chair ? Ou alors ce n’était que des excuses comme Elektra le disait.

Hela l’écoutait sans rien dire. Il serait naïf de penser que la femme n’avait jamais eu d’expérience. Vu son corps et la manière dont elle s’en servait, elle était consciente de sa propre beauté et semblait expérimentée dans ce domaine. Quelque chose que Hela trouvait attirant. Ce n’était pas comme une science ou un savoir stratégique. La Déesse n’éprouvait pas de jalousie ou de dégout mais juste une curiosité pour le savoir qu’elle ne possédait pas. En même temps, elle avait peur d’être déçue ou de ne plus savoir bien quelle relation elles entretenaient toutes les deux. Hela aimait avoir des relations solides et bien définies et elle aimait savoir vers où les choses aller. Cette incertitude la stressait autant qu’elle l’excitait. Lorsque les lèvres d’Elektra l’embrassèrent de nouveaux et que ses mains se glissèrent sur son corsage, elle ne résista pas.

---

Hela se tira du lit de sa générale. Sa cape glissa hors du lit et elle se releva. Elle avait encore des choses à faire aujourd’hui et passer son temps dans un lit n’était pas dans les habitudes de la reine. Bien qu’elle eût beaucoup apprécié le moment passé avec sa générale, elle estimait aussi que ses moments de plaisirs personnels devaient être courts et rapides. Un royaume attendait et une attaque pouvait survenir à n’importe quel moment. Hela aimait son esprit aiguisé et prêt à chaque instant. Elle trouva ses dessous au pied du lit et se mit à les enfiler. Elle ne se hâtait pas et n’essayait pas de se faire discrète, elle ne ressentait aucun embarra et ne comptait pas « cacher » ou « prétendre qu’il ne s’était rien passé » mais comme certaines choses de sa vie, elle ne partageait pas tout avec tout le monde constamment. Elektra serait certainement une de ses choses qu’elle ne mentionnait pas mais qu’elle ne cachait pas non plus.
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MessageSujet: Re: Must they drag the sky away [Elektra & Hela]   Must they drag the sky away [Elektra & Hela] EmptyMer 5 Oct - 14:43

Must they drag the sky away

C’est un mouvement qui la fait émerger d’un sommeil cotonneux, sans rêve, sans cauchemars, un sommeil paisible. Elle tourne paresseusement la tête pour voir glisser d’entre les draps la cape de Hela, elle sourit un peu, la pause est déjà terminée. Elle s’étire et observe silencieusement sa reine récupérer ses vêtements. Elle ne voit que sa lourde chevelure et sa cape contre laquelle se dessine la silhouette de son corps. Elektra s’étire, chassant la langueur de ses muscles, elle se sent bien, blottie sous les couvertures désordonnées, elle repartira demain et retrouvera le confort sommaire des campements de batailles. Et elle ne s’en trouve pas moins bien, sa vie est plus agréable dans la mort et derrière cette relation qu’elle partage il n’y pas d’ennuis, pas de non-dit, il n’y a pas d’enjeux. Elle n’en veut pas. Elle savoure juste la simplicité.

Sa main se dresse et elle vient glisser sa main contre la chevelure, glisser ses doigts entre ses mèches. Elektra se relève, les couvertures glissent, elle ne cherche pas à se couvrir, elle n’a pas à sortir aujourd’hui, elle n’en a même pas envie. « Déjà ? » demande-t-elle, un peu amusée, sans reproche, ni regret, elle sait que la reine à des obligations. Elle se presse contre son dos et vient l’aider à renouer son corsage, elle adore pouvoir être libre de ses actions, avoir sauté par-dessus la barrière dressée entre elles. Dans l’intimité bien sûr, elle n’a aucune intention de se pavaner, ce n’est pas une fierté, Hela n’est pas une conquête, elle l’estime bien trop. Elle n’a aucune envie de jouer les maîtresses coquettes, elle s’estime bien trop. « Si ce soir tu trouves ton lit trop froid. N’hésite pas. » Elle la contourne et dépose sur ses lèvres un sage baiser, quelques mots encore échangés du bout des lèvres dans le silence feutré de la pièce, puis la porte se referme. Le bain est froid et elle renfile un vêtement avant de demander à nouveau de l’eau chaude et de quoi manger. Elle n’a jamais vécu d’existence plus paisible, ne s’est jamais sentie si accompli et même l’idée terrible de l’éternité ne lui fait plus si peur.

Il y a si longtemps qu’elle est ici, plus menacée par l’ombre de la Bête, qu’elle pense en être débarrassée. Cependant le démon, tapis dans son antre putride attend son heure, il est patient, il sait que sur Terre, sa Main œuvre pour accélérer les choses. Bientôt Elektra ne sera plus protégée et elle paiera son escapade, il n’aura pas une seconde vie de reine, mais celle d’une esclave. Le rituel a déjà commencé, qu’elle profite, qu’elle s’amuse dans le royaume de la fille de Loki. Il lui prendra tout, jusqu'à sa raison.

 


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