Un entraînement sexpuisant ft.Marian

Si Marian n'as jamais mis les pieds en dehors des Etats-Unis à ce jour, elle est quand même persuadée qu'il n'existe nul autre endroit tel que l'Institut Xavier, et que ce dernier est le meilleur environnement possible pour les jeunes mutants. A son arrivée dans l'établissement, quinze ans plus tôt, elle avait tout de suite sût que c'était ici que résidait sa place, et qu'elle ne voulait en aucun cas quitter cet endroit. Elle passa donc du stade de simple élève et réfugiée, à celui de professeur, tout en intégrant la prestigieuse équipe des X-Men. Les enfants, comme les adultes, ne peuvent rêver de meilleurs conditions de vie.
Premièrement parce que le cadre et le paysages sont époustouflants. L'établissement, bien que deux fois centenaire, est régulièrement rénové, amélioré, agrandi. Quant aux extérieurs, ils ajoutent un charme indéniable à l'école, ainsi qu'une certaine sérénité. Difficile de se sentir en danger ici, alors que les maux du monde semblent se cogner à un dome invisible.
Mais cette sécurité peut elle-même être dangereuse. La loi du Registration Act venant d'être votée à l'écrasante majorité, il est plus que jamais temps de redoubler de prudence. A l'Institut, comme partout, le débat fait rage. Faut-il se recenser ? Ou refuser ? Est-il plus sage de se plier à la loi pour éviter le conflit, ou au contraire cela met-il en danger les mutants qui s'y soumettent ? Tant de questions qu'à ce jour, personne n'est en mesure de résoudre. Le doute plane. Du côté des professeurs, Marian sait que sa mentor et collègue, Poor, s'est recensée. Quant à la professeur de sport elle-même, il était hors de question de se faire pucer comme un animal.  « Autant nous mettre directement une étoile sur la poitrine et nous envoyer dans des camps ! » avait-elle craché devant le poste de télévision de la salle des professeurs à l'annonce du passage de la loi.
A ces inquiétudes, s'en ajoutent de nombreuses autres. La Confrérie. Avec la loi passée, les X-Men redoutent grandement de ce que pourraient entreprendre leurs congénères mutants, un peu trop radicaux sur les bords. Même avec ses nombreux contacts et même amis au sein de la Confrérie, Marian n'arrive pas à cautionner certains de leurs actes. Même si elle en comprends parfaitement les motivations. Elle est cependant persuadée qu'il existe d'autres solutions, même si celles-ci ne tombent pas du ciel.

« Professeur ? Professeur Carson ? »

Marian sursaute. En face d'elle, son groupe d'élève viens de terminer l'entrainement de basket qu'elle dirige. D'ordinaire, elle se joint volontiers à ses disciples, mais elle était bien trop soucieuse en ce moment pour avoir envie de jouer.
La jeune femme récupère le ballon des mains de l'élève qui l'as interpellé, sourire aux lèvres.

« C'était très bien, les gosses. Il est un peu tôt mais vous pouvez y aller. Filez à la douche histoire de ne pas sentir le fauve pendant votre prochain cours. »

Les élèves sont ravis de finir leur séance de sport plus tôt, même si ces dernières ne sont jamais une torture pour eux. Il faut dire qu'étonnement, Marian sait comme agir avec eux, quelques soient leurs âges. Au début, elle avait beaucoup hésité à l'idée d'enseigner, redoutant la contact des enfants au quotidien. Désormais, elle considère chacun de ses gamins comme des fils ou des filles, qu'elle sait qu'elle n'aura jamais d'autre façon.

Ballon sous le bras, Marian traverse le terrain de basket pour retourner à la bâtisse. Le soleil brille étonnement fort aujourd'hui, et mine de rien, ça fait du bien au moral. Moral que la mutante essaie tant bien que mal de préserver en pensant à autre chose qu'aux dernières actualités.
Mais Marian ne grimpe pas les escaliers pour entrer dans le bâtiment par la porte principale. Elle contourne l'école, jetant un coup d'oeil amusé au labyrinthe où elle a prévu une course d'orientation pour ses élèves au prochain cours, et pénètre finalement dans l'enceinte en passant par une lourde porte à l'arrière. Porte que l'on ne peut ouvrir qu'avec un code personnel que seuls les X-Men possèdent -ainsi que de rares élus, histoire que des élèves un peu trop curieux n'aillent pas fourrer leur nez partout.

Un escalier en béton éclairé par des néons blancs, qui mène au sous-sol de l'école. Qui pour le coup ne ressemble plus à une école. Des nombreux laboratoires de recherches, des salles d'opérations, une infirmerie, un centre de recherche en robotique. Voilà de quoi est composée la face cachée de l'école, et bien plus encore.
Marian est aujourd'hui intéressée par une partie bien particulière du premier sous-sol. Le gymnase, plus communément appelé salle d'entrainement, car il ne sert pratiquement qu'à cela. Petit passage aux vestiaires. La jeune femme y dépose le ballon de basket ainsi que sa veste de survêtement. Utile au dehors par les températures fraîches, mais de trop pour ce qu'elle s'apprête à faire ici. Elle change également de chaussures afin de ne pas salir les tatamis.

La salle d'entrainement est déserte. Tant mieux, ça lui laisse le temps de se mettre en condition. D'habitude son cours précédent fait l'affaire pour la mettre en forme, mais puisqu'elle est restée à l'écart aujourd'hui, Marian s'adonne à quelques échauffements en attendant son professeur. D'ailleurs, elle ne remarqua même pas la présence de ce dernier avant qu'il ne l'interpelle en arrivant.

« Salut Marian. J'espère que tu es en forme aujourd'hui. »

Clint. Il s'avance vers elle en enfilant des mitaines, lui décrochant un sourire amical, qu'elle lui rend en se redressant de la position dans laquelle elle était à son arrivée.

« Tu sais bien que je suis toujours en forme pour toi, » réplique la jeune femme, un peu railleuse de par sa bonne humeur un peu soudaine.

Elle est comme ça, Marian. Elle aime taquiner un peu, et n'est guère capable de s'en empêcher. Surtout quand elle est en présence de quelqu'un qu'elle apprécie. Et Clint fait partie de ces personnes là. C'est d'une part pour cela qu'elle lui a fait, il y a quelques temps de ça, la demande d'apprendre de lui. Bien qu'ayant eu l'air surpris, l'homme avait accepté.

De nombreuses autres choses avaient poussée Marian à faire cette demande. La principale était que, malgré le fait qu'elle soit mutante, son pouvoir ne lui était pas d'une très grande utilité en plein combat. Certes, elle pouvait aisément s'en servir de moyen de torture bien qu'elle espérait ne jamais avoir à recourir à ce genre de méthodes. Mais en pleine action, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Contrairement à la plupart de ses collègues. Elle avait déjà pris des cours d'art martiaux depuis sa majorité, ainsi que des cours de self-défense. Mais c'était loin de suffire. Il avait dont paru évident qu'elle avait besoin d'un professeur un peu particulier. Elle aurait put demander à Logan, mais... Son style ne lui correspondait pas tout à fait, si l'on peut dire. Alors quand elle avait rencontré Clint, le doute n'était même plus permis. La jeune femme avait été tellement impressionnée par ses aptitudes physiques et ses réflexes, qu'elle n'avait pas tardé à lui soumettre cette requête.
Et voilà où cette demande les avaient menés tous deux aujourd'hui.

« Aujourd'hui on va travailler les méthodes de désarmements. Tu t'es déjà échauffée? »

« Bien sûr, » affirme Marian en sautillant un peu sur ses pieds, « n'oublies pas que je suis une élève modèle, exemple d'assiduité et de discipline, tu me vexerais. » De l'humour, encore et toujours. C'est comme une seconde nature chez la jeune femme au sourire rayonnant, ne l'empêchant pas pour autant d'être à la fois douce et sérieuse. « Je crois me souvenir qu'on a même des répliques d'armes pour ce genre d'exercices, attends. »

Sur ces mots, Marian fait volte face pour se diriger vers la salle de stockage des accessoires, au fond du gymnase. Et en effet, elle reviens à peine une minute plus tard, un sourire triomphant sur le visage, brandissant ses trouvailles comme des coupes du monde.

« Voilà, c'est tout ce que j'ai put trouver, » annonce-t-elle en tendant à Clint une réplique de 9mm, ainsi qu'un poignard en plastique ridicule, « les autres ont visiblement subit les foudres de Cyclope, il n'en reste que des tas de plastique fondu... » Un petit rire amusé avant qu'elle ne reprenne : « On commence par quoi, professeur ? » Elle insiste sur ce dernier mot, juste pour taquiner encore un peu Clint avant qu'il ne lui mette une branlée dont elle aura des courbatures pendant trois jours.

Si les entrainements avec Clint laissent toujours Marian épuisée, elle n'en est pas moins satisfaite. Après tout, c'est ce qu'elle veut. Si de par son métier elle sait se maintenir en forme au quotidien, pas un jour sans qu'elle ne fasse du sport d'une façon ou d'une autre, savoir se défendre est une toute autre histoire. Son emploi du temps est bien trop chargé depuis quelques temps pour qu'elle ne se permette de continuer ses cours de défense à New York. Et il faut bien avouer, que Clint est un professeur bien plus agréable qu'elle n'en a jamais eu. La mutante apprécie particulièrement son aîné, tout en lui vouant le respect qu'il mérite. Ce qui ne l'empêche pas, quand l'humeur l'en prends, de le taquiner un peu. Mais elle est comme ça, la Marian, à faire un peu de rentre dedans à tout le monde, pas d'exception. Ni pour les sans-abris ou les femmes. Si la vie lui a bien apprit quelque chose, c'est qu'elle est trop courte pour s'encombrer de regrets et d'actions manquées. Le temps passe trop vite, tout peut basculer en un instant. Encore plus pour eux que pour des personnes lambdas, ce qu'ils ne seront jamais malgré tous les efforts du monde.
On n'échappe pas à son destin à ce qu'il parait.
On peut essayer de prendre des chemins différents, des dizaines de voies, on arrive toujours au même point.
Fatalité.

« Et bien pour commencer, je voulais... »

Le regard de Marian suit la chute du couteau. Sans qu'elle ne le sache, l’entrainement commence. En vérité, il a sans doute commencé au moment où Clint à passé le pas de la porte.

« ...tester tes réflexes. »

Marian n'as qu'une seconde pour réaliser que les choses sérieuses commencent, et c'est à l'instant où elle voit le couteau factice se diriger vers sa gorge suite au bond de Clint. Évidemment, elle est surprise. C'est le but de la manoeuvre. Elle ne se laisse cependant pas démonter pour le moment. Manquerait plus que ça, il est un peu tôt pour finir au tapis.
Rapidement, la jeune mutante applique le souvenir d'un de ses anciens cours de self-defense. D'abord, un petit mouvement de recul, puis son bras droit qui se tend, main qui se referme sur le poignet de Clint, pour dévier la trajectoire de la fausse arme, en biais en direction du sol, sans pour autant lâcher sa prise. En même temps, son bassin qui pivote, prenant appuie sur sa jambe gauche, l'autre se tendant de tout son long pour tenir l'adversaire à distance, plante du pied sous le menton. Et soudainement trop concentrée sur une seule chose, Marian en oublie la présence de l'arme à feu factice.
Bien entendu, cette posture possède ses inconvénients, et laisse un bras libre à l'assaillant, bien qu'efficace face à un attaquant normal.

Mais Clint n'est pas un adversaire normal, et il n'est pas non plus là pour seulement lui apprendre à se défendre d'une petite agression malvenue dans une ruelle sombre par un voleur de sac à main.
Seulement, le temps que cette constatation fasse le chemin jusqu'à la conscience de Marian, il est déjà trop tard. Finalement, elle va peut-être mordre la poussière plus vite que d'habitude. On pourrait mettre ça sur le compte de son esprit un peu trop préoccupé par les évènements récents, le Registration Act, sa mère, et tout le reste, mais rien n'est pardonnable. Rien ne lui sera épargnée en situation réelle. Pourquoi serait-ce le cas dans la salle d'entrainement ?

Ce n'est pas la première fois, et certainement pas la dernière, que Marian se retrouve au tapis face à Clint. Après tout, c'est bien pour ça qu'il est là. Lui montrer ses lacunes, ses faiblesses, et l'aider à les combler. Avoir les idées un peu ailleurs et les pensées embrouillées n'aide en rien, mais même la jeune mutante ne prend pas en compte cela comme une excuse. Ses adversaires ne lui laisseront pas de répit sous prétexte qu'elle a fait des cauchemars la veille, elle n'en attends pas moins de Clint. Au contraire, elle lui est reconnaissante de ne pas la ménager tout en se montrant juste. C'est l'une des nombreuses qualités qu'elle attribue à l'archer.

L'arme factice pointée sur elle, Marian esquisse un petit sourire d'excuse en laissant tomber sa tête contre le tapis. Il a parfaitement raison, et elle note tout ça dans un coin de sa tête. Agir en premier, pour ne pas être la première à trépasser. Plutôt simple à retenir après tout.
Clint range la fausse arme et tends la main pour l'aider à se relever. Son sourire large et un peu trop adorable est toujours affiché sur son visage.

« Il en faut plus pour me faire mal quand même, » plaisante la jeune mutante sans savoir que quelques jours plus tard, elle aurait le bras cassé par un alien. L'ironie de l'innocence. La question a beau être rhétorique, ça lui fait plaisir que Clint la pose.

« Et surtout, si tu sais que ton opposant n'a pas qu'une seule arme sur lui, arrange toi pour ne pas lui laisser le temps de s'en saisir. Je sais que tu peux toujours te reposer sur ton pouvoir dans le pire des cas, mais il me semble qu'apprendre à te battre sans avoir besoin d'utiliser ta mutation était une des raisons qui t'ont poussé à venir me trouver non ?. »

Marian ne peut qu’acquiescer à ces mots et redresse un peu le buste pour prendre la main que lui tend son professeur particulier.

« Je ne compte pas utiliser mes pouvoirs, » souffle la mutante en rendant à Clint son sourire.

Sa main dans la sienne, elle pense à se relever pour passer à la suite mais en une fraction de seconde, elle en décide autrement. Sa main tenant celle de Clint se ferme autour de son poignet alors qu'elle le tire vers elle tout en effectuant un balayage avec ses jambes pour lui faire perdre l'équilibre. Marian se décale sur le côté pour qu'il ne tombe pas sur elle et à l'instant où Clint rencontre le tapis en face à face, elle se redresse légèrement sans lâcher son poignet pour effectuer une clé de bras. L'un de ses genoux vient se poser sur le dos de l'archer, et son autre main s'empare de l'arme factice pour la coller gentiment sur sa nuque.

Elle ne veut pas crier victoire trop vite mais un petit sourire mutin étire ses lèvres alors qu'elle souffle en l'air pour dégager une mèche de cheveux en face de son visage.

« Un point partout, professeur. » A nouveau, elle insiste sur ce dernier terme. Décidément, elle aime bien le taquiner quand elle peut.

Pour une fois, Marian est plutôt fière d'elle, et elle espère que c'est également le cas pour son professeur particulier. Elle ne se souvient plus exactement combien de séances ils ont passés ensemble, mais chacune est toujours positive d'une manière ou d'une autre. Marian apprend toujours beaucoup auprès du Vengeur et surtout, elle s'amuse quand même.
Pour une fois, malgré les efforts de l'archer, la mutante réussi à garder l'avantage sur lui, et elle joint son rire au sien.

« Ok, ok... Tu m'as eu. Point pour toi Marian. Bien joué, je me rends, tu peux me lâcher maintenant. »

Bonne joueuse et pas mauvaise gagnante, Marian relâche son aîné pour s'assoir en tailleur alors qu'il roule avant d'imiter sa position. Il masse son bras et la jeune femme fait une petite moue désolée.

« Est-ce que ça va al... » commence Marian, sans avoir le temps de continuer sa question inquiète et coupable, puisque son adversaire passe à nouveau à l'offensive. Honnêtement, elle ne s'y attendait pas, et il semble que Clint ai décidé de passer aux choses sérieuses car il ne ménage plus la jeune femme. Le dos de cette dernière rencontre le tatami et c'est à son tour de souffler sous la surprise et de l'impact.
En l'espace de quelques secondes, Marian se retrouve avec les bras immobilisés au dessus de sa tête, et Clint qui prend ses aises en la surmontant à califourchon. La mutante pousse instinctivement un petit grognement déçu en faisant la moue.

« La récréation est terminée. Nouvelle position. Celle ci n'est pas évidente. Pour l'instant on est sex aequo, j'ai hâte de voir comment tu vas t'en sortir. »

Marian hausse un sourcil et entrouve la bouche pour répliquer, mais son professeur s'empresse de continuer :

« Je te laisse trois essais pour t'en sortir par toi même. Si tu n'y parviens pas, je t'expliquerais quelques techniques qui ont tendance à marcher. »

La jeune femme ne peut qu'aquiescer, la position n'est pas évidente. Ce sont surtout ses poignets immobilisés qui la dérangent. Pour autant, elle ne peut pas s'empêcher d'esquisser un sourire pleins de sous-entendus à la bourde de Clint.
« Je me doutais bien que tu préférais être au dessus... » taquine Marian avec un petit mouvement des sourcils plein d'éloquence.

Si ce n'est pas la première fois que la jeune femme taquine son camarade, elle ne l'avait encore jamais fait aussi ouvertement. De toutes façons, Marian n'est pas du genre à se poser trop de questions avant d'agir, ce qui la met parfois dans des situations délicates mais... Hé, il faut savoir vivre.

« Non pas que ça me dérange, » continue-t-elle dans sa lancée avec un petit clin d'oeil.

Même si elle déconne de la sorte, Marian n'est pas déconcentrée pour autant. Ces petites boutades lui ont données quelques secondes pour réfléchir et elle espère que sa techinque pour se sortir de la position montée de Clint fonctionnera. D'habitude, il faut aussi utiliser ses bras mais là, il faut improviser pour faire sans.
Toujours entre les jambes de l'archer, Marian pivote le bassin sur le côté, tendant la jambe qui est la plus proche du sol. Son autre jambe se lève pour venir pousser Clint vers l'avant, tout en écartant ses poignets prisonniers des mains habiles de l'archer, le forçant à suivre le mouvement de ses bras pour garder sa prise et donc se pencher un peu plus vers Marian.

« Mais je préfère quand même quand c'est moi qui décide... » souffle la mutante avec malice, tout près du visage de son adversaire.

Le pied de sa jambe qui vient de pousser Clint en avant vient se placer sous son pied pour le soulever, l'embarquer et le coincer entre ses cuisses. C'est à ce moment que Marian soulève soudainement ses hanches pour rebasculer dans l'autre sens afin de retourner la situation.

lancer de dès:

A deux doigts de réussir sa manœuvre, c'est pourtant un échec, et Marian parvient tout juste s’essouffler. A ce stade, Clint tiens toujours ses poignets prisonniers de ses mains, tout comme elle garde l'une de ses jambes coincées entre les siennes. En fait, l'un comme l'autre sont dans une position délicate et inconfortable, ce qui fait sourire la jeune femme malgré son echec : elle n'as jamais été mauvaise joueuse et encore moins mauvaise perdante.

« J'ai encore deux tentatives, n'est-ce pas Monsieur le Génie ? »

Même si ce premier echec ne réjouit pas Marian, elle ne se démonte pas. Ce n'est pas son genre, elle est plutôt du style téméraire et à tenter le tout pour le tout. Seulement, elle est dans la salle d’entrainement, avec un ami, et des limites à ne pas dépasser. Alors forcément, ça n'aide pas à se donner à fond.
Les yeux noisettes de la jeune femme se plongent brièvement dans le regard de Clint. Son amitié avec ce dernier peut autant être un défaut qu'un atout dans sa position. Au final, il ne lui reste peut-être plus qu'à faire ce qu'elle sait faire le mieux.
Marian sourit.
Elle libère la jambe de Clint, ses hanches se soulèvent à nouveau, et ses jambes s'enroulent autour de l'homme. Son bassin est entièrement collé contre celui de son adversaire, ce qui ne serait pas dérangeant en soit... Si il n'y avait pas ce sourire éclatant toujours affiché sur le visage de la jeune femme. Puisqu'elle ne peut pas s'éloigner de lui, autant faire l'inverse. Et puis... Elle aura toujours le temps de s'excuser plus tard, surtout qu'en fait c'est un peu de la triche.
C'est sur cette pensée qu'elle repose les reins au sol tout en emportant Clint contre elle dans le mouvement. Elle n'as pas réussi à le déstabiliser sur le côté, alors elle s'arrange pour qu'il perde l'équilibre au dessus d'elle et n'ai plus que ses mains comme appui. Levant le visage vers lui, Marian reprend volontairement le lapsus précédent.

« Puisqu'on est sexæquo, autant profiter de la récréation, non ? »

Question qui n'attend bien entendu pas de réponse et, sans plus de cérémonie, la brune tend le cou, offrant un baiser à l'archer. Pendant un instant, Marian embrasse Clint avec une certaine tendresse, serrant ses jambes autour de lui afin de le garder contre elle. Mais d'une seconde à l'autre, elle vient mordre sa lèvre inférieure sans ménagement tout en donnant un coup de hanches violent pour le faire basculer. Ses poignets toujours entravés, elle profite quand même de l'effet de surprise et de sa prise sur le bassin de l'homme pour le mettre dos au tapis.
Marian quitte ses lèvres, un petit sourire en coin. Si elle se retrouve à son tour à califourchon sur Clint, c'est loin d'être terminé, car elle n'as guère retrouvé la liberté de ses bras. Pourtant, elle se permet une boutade alors qu'elle domine l'homme. Il faut croire qu'aujourd'hui, elle a bien besoin de se changer les idées.

« La vue est agréable, Barton ? »

Si Marian est du genre tête brûlée, elle se demanda quand même comment allait réagir Clint à son baiser inopiné. Elle fut donc agréablement donc surprise en sentant l'archer répondre à son geste et ce fut à contre-cœur qu'elle coupa court à la chose pour reprendre le dessus de la situation. Cela a beau être une diversion, la jeune femme ressent quand même cette petite pointe de fierté au fond d'elle. Ainsi qu'un certain soulagement en voyant Clint rire en dessous d'elle, continuant de tenir fermement ses poignets. Elle joint son rire au sien, rassurée de voir qu'il ne se soit guère offusqué de son geste pour le moins intime.

« Bien joué, tu es sans doute la première à mettre aussi vite en œuvre l'un de mes conseil. Terminer de te libérer ne devrait plus être qu'une formalité maintenant. Du coup, dès que tu y seras parvenue, ton prochain exercice sera de me maintenir au sol, toujours en gardant à l'esprit que, si tu compte sur ta force physique, tu perdras ton avantage »

La jeune femme fait un petit signe de remerciement humble en hochant la tête, son sourire ne quittant pas ses lèvres. Comme d'habitude, elle boit les paroles de Clint, souvent porteuses de conseils plus ou moins dissimulés. Après tout, il est là pour lui apprendre, et elle se veut d'être une élève consciencieuse. Même si une élève n'embrasse pas son profess... Non, Vind ça ne compte pas.
Quoi qu'il en soit, Marian repense aux derniers conseils de Clint : dès qu'elle aura libéré ses mains, il passera à nouveau à l'assaut afin de reprendre le dessus de la lutte. Elle essaye donc d'analyser au mieux la situation et de prendre en compte le fait que Clint est actuellement au sol. Si elle garde fermement ses cuisses autour de ses hanches, il aura également les mains libres dès qu'elle se libèrera. Il lui sera donc facile de profiter de la situation pour la faire basculer d'un mouvement du bassin. Si elle ne peut pas compter sur sa force, Marian doit se concentrer sur sa vitesse, et sans aucun doute sa souplesse.
Qui ne tente rien n'a rien, et elle n'apprendra de ses erreurs que si elle en commets. La mutante recouvre donc son sérieux sans même s'en rendre vraiment compte, et se décide à se lancer dans son second essai.

Marian remonte le long de son adversaire, et ses genoux qui étaient au niveau de sa taille viennent se positionner juste en dessous de ses aisselles dans l'optique de bloquer ses bras. Bras qui tiennent d'ailleurs toujours ceux de Marian écartés. Elle n'attends pas une seconde de plus pour se libérer à l'aide d'un mouvement de torsion. A peine ses mains libres, elle immobilise justement celles de Clint pour qu'il ne puisse pas attraper ses jambes alors qu'elle passe par dessus sa tête en faisant une roulade avant. Sa main droite lâche sa prise pour attraper l'arme factice laissée au sol après la dernière utilisation, tout en même temps, l'autre main tiens toujours le poignet de Clint en tirant son bras vers le haut et elle revient vers lui. Ses jambes s'enroulent autour de son torse en prenant bien soin de bloquer également son bras libre, et Marian pose l'extrémité du canon de l'arme sur la tempe de Clint, dont la tête repose sur son bas-ventre.

L'action n'a pas duré longtemps, et Marian souffle pour enlever une mèche de cheveux qui retombe sur son visage. D'ailleurs, son souffle est un peu court, mais elle se devait d'agir vite pour ne laisser aucune opportunité à son adversaire.

« C'était comment ? » demande la jeune femme avec humilité, car elle sait que rien n'est jamais parfait, et si elle tire des petites fiertés à triompher, elle préfère encore quand Clint lui indique ses faille pour qu'elle puisse mieux les combler et faire du meilleur travail par la suite.

Ne sachant pas ce que compte faire Clint, Marian ne lâche pas sa prise, mais il suffira d'un signe du professeur pour qu'elle le relâche. Ce qu'elle fait à son signal, détachant ses jambes, lâchant sa main, mais gardant l'arme factice dans l'autre tout en restant au sol où elle laisse retomber un peu sa tête. Elle boirait bien un peu d'eau avant de passer à la suite des festivités.
Son regard cherche celui de Clint et quand leurs yeux se rencontrent, Marian sourit avant de tendre la main pour qu'il l'aide à se relever. Comme le gentleman qu'il est.

Cela fait longtemps que Marian n'a pas été l'élève, étant donné que depuis quelques années, c'est elle le professeur d'école. Pour autant, retrouver ce statut d'apprentie n'est pas déplaisant pour un sou, surtout avec un maître tel que Clint pour lui apprendre de nouvelles choses. Ce n'est pas la première fois qu'au cours d'un entrainement, Marian songe au fait que l'archer serait très utile à d'autres de ses collègues, voir à certains élèves également. Mais le vengeurs possède sans nul doute un agenda des plus chargés, et la mutante s'estime déjà heureuse de pouvoir lui voler quelques heures de son temps à intervalles réguliers.

C'est donc à nouveau avec la plus grand attention qu'elle écoute les conseil de Clint, bien qu'un sourire amusé flotte sur ses lèvres : il est plutôt divertissant de voir la tête de l'archer qui lui parle depuis en bas. A son signal, elle lâche sa prise comme prévu, et sourit à l'homme quand il l'aide à se relever. Cette fois, il semble plus sur ses gardes que la précédente, ce qui fait d'autant plus sourire la mutante.
« Ok, on fait une pause. Je vais pas t’essouffler complètement non plus. »

Le clin d'oeil de Clint associé à sa phrase fait rire la brune qui le pousse gentiment par l'épaule. Il se dirige vers ses affaires et sort une bouteille d'eau qui rappelle à Marian combien elle a soif.

« Je reviens, mes affaires sont aux vestiaires, » dit-t-elle en faisant volte-face vers l'endroit indiqué. Son casier n'est pas fermé  à clé, d'abord parce qu'elle a confiance en ses collègues et ses élèves, et ensuite parce que personne ne viendrait lui voler des sous-vêtements de rechange et une bouteille d'eau. Cette dernière, Marian s'en empare pour revenir vers le gymnase avec, rejoignant Clint. Chacun se désaltère, et la jeune femme s'assoit sur le banc adossé au mur, croisant les jambes. Elle est curieuse de la suite. L'archer lui parle de la salle des dangers, et la mutante sourit de la confiance qu'il lui accorde tout en le remerciant intérieurement.

« Mais... Dans un autre registre, je voudrais savoir... L'école, elle s'en sort comment avec cette histoire de Registration Act ? J'ai pas pu croiser Charles depuis que ce machin est tombé. Vous allez quand même pas donner tout ces gamins, si ? »

Ah. Le sujet qui fâche. C'est presque instantanément que le sourire de Marian disparaît tandis qu'elle boit à nouveau un peu d'eau. Son regard balaie la pièce brièvement avant de revenir vers son camarade.

« C'est... Compliqué. » Bien Marian, au moins ça a le mérite d'être original. La brune pose sa bouteille à côté d'elle et ses mains libres viennent derrière sa nuque, signe évident d’anxiété. « On s'en sort pas. Puisque personne ne semble vraiment paniqué par le sujet. Certains sont même déjà recensés. La réunion qu'on a eu... » Marian soupire en haussant les sourcils. « Cela n'a strictement rien donné. Personne ne veut se mouiller, ni prendre de décision. Je sais bien qu'on a toujours eu tendance à vouloir coopérer avec le gouvernement, ne pas faire de vagues, pour les élèves et le bien-être de l'école... Mais je ne comprends pas comment on peut rester sans agir face à cette loi. » La jeune femme fait une pause en croisant les bras devant sa poitrine, les sourcils légèrement froncés. « Ici, tout le monde a l'air de penser que les choses n'iront pas plus loin, et que si les flics nous tombent dessus, ce sera uniquement la faute de ceux qui refusent de se faire pucer, et que ces gens là l'auront au final bien cherché puisque qu'ils n'ont pas respecté la loi. » Un rire jaune lui échappe alors qu'elle souffle, plus pour elle-même : « Pas besoin de chercher plus loin les grand-parents collabo. »

C'est assez délicat comme situation, tout le monde le sait. Marian expose ainsi son point de vue sans même au final savoir où se positionne Clint. Mais de ce qu'elle connait de l'archer à ses côtés, il ne peut décemment pas se ranger du côté du gouvernement. En tout cas, elle l'espère. Ses yeux noisettes détaillent le visage de son ami.

« Et de vôtre côté, ça donne quoi ? » s'enquit la brune sans quitter Clint du regard.

La bonne humeur et la légèreté de leur entretien semble envolée. Les traits de Marian sont soucieux, et elle se mordille nerveusement les lèvres comme à chaque fois qu'elle pense au Registration Act et à tout le reste.

Sans même s'en appercevoir, Marian se met a faire craquer ses doigts alors qu'elle continue de se mordiller nerveusement les lèvres. Son ami n'a pas l'air étonné de ses paroles et si son regard noisette se perd un instant dans le vague, il revient vite sur Clint quand il prend la parole pour répondre à son tour sur le sujet délicat qu'est le Registration Act.

« Pas beaucoup mieux. Mais de notre coté, c'est plutôt l'inverse. Steve et Tony sont incapable de tomber d'accord sur le sujet. En fait, il semblerait que tout le monde aie un avis bien tranché sur la question dans l'équipe. C'était pas joli à voir. Mais si les Avengers décident de cautionner ça... Je suppose qu'ils devront se passer du petit comique et de ses flèches. »

Tout comme Cint n'a pas eu l'air étonné, Marian hoche légèrement la tête, guère surprise elle non plus. Le petit sourire de l'archer lui en fait esquisser un qu'elle perd relativement vite alors qu'il détourne le regard, continuant de triturer ses doigts dans tous les sens. Un de ses pieds tapote le sol nerveusement.

« En fait, si l'institut... Si Charles décide de s'aligner du coté du gouvernement... Il se pourrait que je ne sois plus vraiment le bienvenue dans le coin. Pour l'instant, je ne suis pas encore un hors la loi, mais ça viendra. Hors de question de les laisser me mettre une de leur fichue puce. Je suis un putain d'espion. On met pas un gps dans la nuque d'un putain d'espion. »

Malgré tout, la dernière phrase de l'homme fait rire brièvement la mutante. Il n'a pas tout à fait tort sur ce point, ce serait grotesque. Cessant finalement de torturer ses phalanges craquantes, Marian passe ses mains sur son visage fatigué. Une fois qu'elle ne sourit plus on peut aisément voir ses cernes, ses traits plus tirés que d'ordinaire.

« Idéalement, » souffle la brune en détournant à son tour le regard, « tous ceux qui refusent cette loi devraient quitter l'école. La dissoudre au pire, au mieux trouver un nouvel endroit... Inconnu du gouvernement. Dans un autre état, à l'extrême dans un autre pays. » De nouveau, ce mordillement de lèvres. « Un si grand rassembement de mutant... Je ne comprends pas que les autres pensent naïvement que rien de grave ne se passera si on refuse de se plier au Registration Act. Et même si on fait pucer les élèves... Cela ne changera rien à la peur des gens et ils finiront quand même par venir les chercher. Une si grande concentration de sur-humains... Ce n'est pas pour rien que les puces émèttent un signal quand il y en a trop au même endroit. On ne peut pas accepter d'avoir des patrouilles de police en permanence dans le domaine. » Difficile d'arrêter Marian quand elle se ance dans le sujet. Presque pour elle même, elle marmonne cette phrase déjà prononcée à la réunion de l'autre jour : « Ils ne seront satisfaits qu'avec nos cadavres à leurs pieds. »

En un sens, la mutante comprends parfaitement que les avis et les opinions divergent, ce qu'elle comprend en revanche moins, c'est que ces gens ne voient pas le danger qui arrive à pas de géant, faisant trembler les murs de l'école. Sans doute tombe-t-elle un peu dans la paranoïa, mais elle le sent. C'est plus fort qu'elle. Elle sent arriver les jours sombres. Elle sait que les gens qu'elle aime seront en danger. Oppressés. Elle sent que son propre tour arrive. C'est plus qu'une simple peur, c'est une certitude qui tord ses entrailles. Elle en fait des cauchemars chaque nuit, sursaute en entendant des sirènes dans les rues de New York. Si le but de cette loi est de faire peur aux plus qu'humains, c'est un succès. Mais ces gens là, politiciens, hommes d'affaires ou de loi, devraient bien savoir que suciter la peur chez autrui n'augure jamais de bonnes choses.

Complètement perdue dans ses pensées, Marian semble presque avoir oublié la présence de Clint à ses côtés. C'est une petite douleur alors qui la fait revenir à la réalité alors que, soucieuse au possible, elle se mord les lèvres jusqu'au sang.

« Merde, » souffle-t-elle en passant sa langue sur la petite coupure avant de boire une gorgée d'eau, reprenant ensuite d'un ton ferme : « En tout cas, je ne resterai pas entre ses murs si la majorité décide de courber l'échine. »