tell me now I'm much too proud to walk away from something when it's dead | ft Magneto

Elle était toujours furieuse quand elle poussa la porte du garage. Furieuse depuis qu’elle avait quitté l’institut après avoir dû supporter les sarcasmes de Gambit et la morale de ceux qui, il n’y a pas si longtemps, étaient ses coéquipiers. Ses amis. Rogue était en colère, un peu triste aussi du formidable gâchis qu’avait été cette mission dont elle ne s’expliquait toujours pas le déroulement. Elle était déçue aussi, ils l’avaient laissé derrière. Ils avaient fuis par elle ne comprenait toujours pas par quel moyen et c’était peut-être ce qui la dérangeait le plus.  

Elle jeta la stupide veste de coton ornée du blason de l’institut sur l’établi. Elle portait la tenue d’entrainement des x-men, les seuls vêtements qui avaient été mis à sa disposition lorsqu’elle avait émergée à l’infirmerie quelques heures plus tôt. Tout était griffé avec ce stupide X qui la narguait, le débardeur chiné et le pantalon souple, même les foutues sneakers. Rogue attacha rageusement ses cheveux avec un élastique et décrocha du mur une ceinture ou pendait divers outils. Quand elle était contrariée elle venait invariablement bricoler sur une vieille voiture qu’elle avait acheté trois fois rien et qui, pour la plupart des gens raisonnables, ne démarrerait jamais. Rogue l’avait complétement désossée  et travaillait sur le moteur. Pendant ses moments elle ne pensait à rien d’autre qu’à la mécanique. C’était une tâche pragmatique qui focalisait son attention et lui permettait de se vider l’esprit, au moins durant le temps où elle s’y plongeait.

Rogue n’est jamais vraiment calme. Elle a la révolte dans le sang. Portée par des idéaux indéfectibles forgée dans la colère, le rejet et la certitude d’un mieux possible, elle entretient en son sein une rage qui se manifeste à travers son tempérament. Une force de caractère qu’à éprouve le pauvre confrériste qu’elle croisa un peu plus tôt et qui eut le malheur de lui demander où elle était passée, d’un ton beaucoup trop suspicieux pour qu’elle ne s’en sente pas insultée. Sèchement, elle l’avait rembarré, créant un climat de malaise parmi le petit groupe qui accompagnait l’imprudent. Rogue ne tolère pas les remarques voilées et le fiel insolent des petites frappes imbéciles qui ont rejoint la confrérie sans en comprendre les enjeux. Surtout pas ce jour, pas après un tel fiasco.

Sa frustration lui fait serrer trop fort la pince coupante qu’elle manipule et l’outil se tord entre ses doigts. Elle soupire d'agacement et la laisse retomber dans la boîte à outil en compagnie d’un certains nombres d’outils tordus ou brisé. Elle ressasse le déroulement des événements à l’institut, elle ressasse les murmures dans les couloirs de la confrérie, ça ne devrait pas l’affecter, ça ne l’a jamais affecté. Mais elle est à fleur de peau et quelques réminiscences de la personnalité de Poor flottent encore dans son subconscient. Elle passe le dos de sa main gantée sur son front, elle ressent un début de migraine, ça arrive parfois quand elle lutte contre une personnalité envahissante. Elle masse du bout des doigts sa tempe et y laisse une trace sombre de  cambouis, avant de retourner bricoler sa vieille mécanique.

Si elle entend la porte s’ouvrir, elle ne fait pas mine de se redresser, de regarder qui est entré. Elle continue de resserrer fermement et soigneusement des écrous. Elle sait qui  est entré et quand elle se redresse, un bras appuyé sur le squelette de l’auto, l’autre pend le long de son corps. Il n’y a aucune surprise sur son visage. « Tu es venu me demander des comptes Magnus ? Parce que je ne suis vraiment pas d’humeur pour ça. » Si son ton est neutre, au fond de ses yeux verts danse une lueur belliqueuse. Elle n’a pas la moindre idée du compte-rendu qu’on put faire les autre, s’ils en ont fait un. Elle n’a même pas encore été voir Marian, peut-être aurait-elle dû, de tous ceux présents ce soir-là, elle était celle en qui elle avait le plus confiance. Et pourtant… elle ne savait rien de son changement de camp. En vérité, Rogue n’était pas certaine de pouvoir se contenir face aux protagonistes de l’improbable libération de Niall. Toute cette soirée était comme un cauchemar grotesque, peuplée de dragons, de Remy déblatérant des prophéties foireuses, d’une explosion et d’une tête tranchée illogiquement vivante.  Elle était dans les locaux de la confrérie parce qu’elle ne voulait pas laisser songer, qu’une fois encore elle était partie.

Son attitude rétive ne fit pas même sourciller Erik. Il la connaissait probablement trop bien pour encore se laisser impressionner par son caractère. Rogue détourna le regard un instant lorsqu’il parla. « Mal. » finit-elle par répondre en braquant son regard dans le sien. Elle se sentait vexée d’avoir été tenu à l’écart, stupide de n’avoir rien vu venir, embarrassé d’avoir été si amoché et malade d’avoir dû affronter les x-men. Elle ôta d’un geste rageur ses gants qu’elle laissa tomber sur le moteur. « Tu étais au courant ? » demanda-t-elle, un brin agressif « De ce qu’ils préparaient, tu étais au courant ? » répéta-t-elle. Elle croisa les bras se refermant sur elle-même. Ils avaient une longue tradition de ne pas se dire les choses. Ce n’était ni la première, ni probablement la dernière fois dans le déroulement chaotique de leur histoire.

Elle était bizarre leur histoire. Elle mettait les gens mal à l’aise ou en colère. Pourtant ça ne regardait qu’eux, mais leurs dissensions devenaient rapidement politique, éthique, lorsqu’elle était partie ce n’était pas par une lubie étrange, c’était parce qu’ils se trouvaient dans un profond désaccord. Et s’en prendre à l’institut, un havre de paix, un endroit ou des enfants mutants se réfugiaient, lui était intolérable. Et ce malgré leurs divergences d’opinion sur la situation politique actuelle et sur comment y réagir. SI Rogue a choisi de se radicaliser une fois de plus c’est bien entendu qu’elle estimait que la situation l’exigeait, à tort ou à raison, ça seul l’avenir le dira.

Elle ne supportait plus de voir les gouvernements successifs impunément piétiner leurs droits et leur dignité. C’est pour cela, que, malgré ce qu’elle considérait comme un coup bas, elle était revenue. Cette fois-ci, elle était revenue. Elle scrutait le visage de Magnus, elle le connaissait bien, ses expressions et l’éclat de ses yeux froids. Elle s’était heurtée à son intransigeance et avait fini par lui donner raison. Elle soupira, ses épaules crispées se détendirent « Je n’ai pas envie de me battre avec toi. » avoua-t-elle avant de laisser retomber ses bras le long de son corps. « Nous avons assez des gouvernants pour ne pas démarrer une nouvelle lutte fratricide. Je ne suis même encore pas certaine d’avoir compris ce qui s’est passé à l’institut », ajouta-t-elle une note d’agacement pointant dans un ton qu’elle tentait de garder neutre.  « Et je ne suis pas non plus certaine d’avoir envie de comprendre ». Elle ravala sa rancœur, les remords détestable et la culpabilité de songer devoir son bon état actuel à l’homme qu’elle avait laissé tomber.

Rogue ne s’était pas montrée tout à fait juste avec Gambit. Elle avait vécu avec lui l’une des périodes les plus heureuses de sa vie et l’avait laissé tomber comme on abandonne un amour de vacance à la fin de l’été. Elle chassa de son esprit cette pensée dangereuse pour se recentrer sur l’homme face à elle, le vert tendre de son regard braqué dans le bleu acier du sien quand elle conclut « La seule chose qui compte c’est que Niall soit de retour, n’est-ce pas ? Et que de nouvelles recrues arrivent chaque jour » elle ne put retenir une pointe d’ironie de se glisser dans la fin de sa phrase. Il y’en avait de plus en plus, des gamins paumés qui venaient chercher leur chemin dans la lutte, sans comprendre, sans savoir, des premières lignes face aux forces déployées dans le cadre du RA, Rogue ne croyait pas que la fin justifiait tous les moyens, mais elle savait que c’était là, leur principal désaccord.

Les enjeux, Rogue les imaginaient et ils étaient terribles, elle ne le contredit pourtant pas. Elle n’avait pas envie d’instiguer une dispute, elle n’avait aucun autre argument à opposer à ceux de Magneto si ce n’est l’espoir toujours plus lointain de voir les mutants s’unirent pour la même cause. Rogue détourna le regard pour que Magnus ne puisse rien y lire. Mettre à mal les x-men, cette idée la mettait mal à l’aise. Pourtant elle savait que l’affrontement était inévitable. Le fiasco à l’institut n’était rien d’autre qu’une répétition et Scott n’avait pas hésité une seconde avant de lui tirer dessus. Elle passa machinalement la main sur son épaule, là où son laser l’avait heurté. Elle était toujours furieuse contre lui, mais il avait simplement agis pragmatiquement et c’est ce qui en faisait un bon leader. Un redoutable leader. Elle ne gardait aucune trace physique de cet affrontement, psychologiquement elle était plus chamboulée qu’elle le montrait. Notamment à cause des enjeux.

Il s’était rapproché et voilà qu’il lui tournait le dos. Le sujet des nouvelles recrues était compliqué, elle se rappelait d’une confrérie plus unis. Elle se souvenait de la détermination de sa mère et de la fierté dans son regard quand elle avait rejoint cette équipe. Alors qu’elle y songeait Magnus demande de ses nouvelles. Rogue prit une inspiration. Mystique était un sujet compliquée. Elle éprouvait beaucoup de rancœur pour cette femme, lorsqu’elle avait rejoint les x-men, celle-ci avait tout fait pour lui faire quitter l’institut, les coups les plus bas qui lui avait dévoilé un visage de la mutante dont elle n’avait pas eu conscience. Mais elle serait toujours celle qui lui avait mis un toit au-dessus de la tête, qui lui avait donné un foyer et une éducation.

Les bons souvenirs ne supplantent pourtant pas les mauvais. «On ne se parle plus » souffla-t-elle à contre cœur. Rogue n’avait aucune envie de parler de sa mère, pourtant elle ajouta « Tu la connais, elle doit jouer les mercenaires quelque part sur la planète », elle posa doucement sa main contre son omoplate et la remonta sur son épaule « Elle sera là juste à temps, comme à son habitude » assura-t-elle pleine d’une certitude tranquille.  Elle ne doutait pas le moins du monde de cela. Mystique avait toujours œuvré pour la cause mutante, c’était la plus importante à ses yeux, assez pour la sacrifier, elle, sa fille adoptive.

Après un instant où affluèrent des souvenirs douloureux, elle laissa finalement retomber sa main et contourna Magneto pour retourner près de l’établi sur lequel était posé un pack d’eau. Elle en extirpa une bouteille, boire un peu d’eau dans l’espoir de faire passer le nœud qu’elle avait dans la gorge dès que Mystique était évoquée. Elle but une longue gorgée avant de pouvoir reprendre la parole, et préféra changer de sujet pour revenir sur celui évoqué juste avant : les entretiens. Il y’avait quelques anciens de l’institut et elle était sincèrement soulagée de savoir qu’ils étaient désormais dans le même camp. Notamment une, qu’elle ne se voyait pas affronter. Elle reposa la bouteille et se retourna vers Magnus et dit d’un ton un peu plus léger « Ne sois pas trop sévère avec Marian ». Les deux mutantes se sont rencontrées à l’institut à une période difficile pour Rogue et Marian devint rapidement l’une de ses amies les plus précieuses. Rogue n’avait aucun secret pour elle. Ainsi elle ajouta avec une affection sincère « Elle compte beaucoup pour moi. Je suis heureuse de la savoir ici ». A dire vrai, Rogue ne s’inquiétait pas  de la sévérité des entretiens, elle savait Marian capable de défendre son cas sans son aide. Si elle en parlait c’était surtout pour orienter la discussion vers un terrain moins glissant. Elle avait conscience que son caractère n’était pas facile et se détourner des sujets compliqué lui éviter de s’emporte. Le problème étant, qu’entre Magneto et elle, il y’avait un tas de sujets compliqués et que l’un comme l’autre étaient particulièrement intransigeants.

Rogue releva les yeux vers Erik quand il s’approcha, il y avait chez lui une certaine réserve qu’elle ne s’expliquait qu’à moitié. Leur histoire impliquait des non-dits et des réserves provoquées par des décisions abruptes, par ses décisions abruptes. « Elle te dira tout ce qu’elle a te dire, elle-même. » répondit-elle doucement, elle ne voulait pas trop en dire, Marian n’apprécierait pas qu’elle parle d’elle dans son dos, même en bien. « Elle a été l’une des premières à m’accepter quand je suis arrivée chez les x-men. A ne m’opposer aucune méfiance et encore moins de pitié. Je l’estime beaucoup ». Marian n’était probablement que la première à arriver, l’institut allait progressivement se vider, plus le gouvernement frapperait fort, plus les idées de tolérances de Xavier seraient regardées avec scepticisme. Elle n’en respectait pas moins le professeur, mais il y avait un moment où il fallait arrêter les discours et prendre les armes.

Elle laissa passer un silence, un peu incertaine, elle n’évitait pas son regard, mais tordait nerveusement l’un de ses doigts. « Tu sais, je suis désolée d’être partie ». Elle n’avait pas donné d’explications, elle était juste partie et Mystique peu de temps après. Elle savait ne pas être l’élément déclencheur responsable du départ de sa mère adoptive, elle n’avait pas cette prétention, mais les départs successifs étaient autant de coups durs. « Enfin, je suis désolée d’être partie sans explication, c’était injuste et tu as toutes les raisons de m’en vouloir. » Rogue s’excusait rarement, probablement parce qu’elle était têtue, alors c’était toujours un peu maladroit quand elle le faisait. « Je ne pouvais pas m’empêcher d’espérer que le professeur soit dans le vrai, de croire… » elle ne termina pas sa phrase, désabusée « Tu avais raison. Dramatiquement raison. »

Elle ne s’en voulait pas de croire en un mieux possible et sa haine n’allait pas vers ceux qualifiés de ‘normaux’ mais vers ceux qui les pensaient ‘anormaux’, tout ceux qui participaient passivement ou activement à faire de la vie des mutants un enfer. Elle se lova aux creux des bras de Magneto, sans tergiverser, sachant qu’il ne ferait probablement pas le premier pas. C’était à son tour de le faire. Appréciant de pouvoir se livrer aux gestes d’affection sans s’inquiéter qu’un frôlement ne le blesse.

C’était peut-être égoïste, mais Rogue appréciait à nouveau de pouvoir être spontanée avec un autre être humain. De se sentir normale. Un sourire fatigué illumina un peu son visage soucieux. Elle n’avait pas honte de sa mutation, mais celle-ci était pénible et la faisait se sentir étrangère même parmi les siens. Mais pas ici, pas à cet instant. « Qu’est-ce que tu prévois ? » finit-elle par demander « Quel va être notre prochain mouvement ? » questionna-t-elle, déjà prête à participer à la prochaine mission.

Entendre Magnus avouer que son vieil ami avait raison, n’étonna pas outre mesure Rogue, mais cela la rassura. Il n’y a pas si longtemps, même Erik Lehnsherr admettait que leur société aurait pu aller vers un mieux. Mais elle avait fait le contraire, avait préféré prendre des mesures liberticides et forcé les pacifistes à prendre les armes. Elle redressa la tête vers lui quand il répondit, ou plutôt éluda habilement sa question, et la jeune femme eut une moue mi embarrassée, mi-agacée quand il évoqua les événements de l’institut. Elle avait voulu les arrêter avant que ça ne dégénère et c’était peut-être son arrivée qui avait déclenché le début des embrouilles.

Le pire, étant qu’elle devait, en partie au moins, sa survie à Gambit et cela lui laissait une impression douce-amère et penser à lui alors qu’elle était dans les bras d’Erik était mal à tellement de niveau qu’elle préféra se reculer, son expression se voulant neutre, mais pour qui la connaissait bien son trouble était plutôt évident et préféra dériver sur ceux de ses anciens compagnons qui étaient moins problématique « Scott est intransigeant, il n’a pas hésité à me tirer dessus, c’est un grand leader et les autres le suivent généralement et il apprécie peu les confréristes. Ororo est un peu plus souple, Wolverine ne t’aime pas beaucoup et j’ai bien cru qu’il allait réduire Niall en charpie. Tout le monde est sur les nerfs. » Le souvenir de l’affrontement chaotique la mettait mal à l’aise, elle n’avait pas eu envie de se battre contre eux et elle n’avait toujours pas envie.

Elle laissa passer un temps avant d’ajouter « Mais ils m’ont laissé repartir. » Après qu’elle se fut remise d’avoir touché la tête décapitée et toujours vivantes de Poor, elle a pu repartir sans encombre. « Ils auraient pu me faire arrêter ou me mettre dans une cellule comme ce fut le cas pour Niall, ils ne l’ont pas fait. » Non sans quelques explications, non sans quelques moments désagréables, non sans qu’elle ait à se sentir comme une gamine en faute se faisant réprimander par des ainés déçus. « Le professeur n’agira pas tant que ses étudiants ne seront pas directement menacé. Tu le connais mieux que moi à ce sujet. Mais après notre intrusion, je pense qu’il va revoir la sécurité. Drastiquement. » Rogue était encore mortifiée de la facilité d’accès à l’institut, il avait suffi d’une faille pour qu’ils s’infiltrent tous. Fort heureusement pour les occupants, les intrus n’avaient pas été complétement malintentionné.

Dire qu’elle était inquiète était un euphémisme, mais elle ne voulait pas non plus inquiéter Magnus, elle irait parler avec Marian plus tard, des événements de l’institut et de son entretien puisqu’elle l’aurait passé. « Tu me préviendras, quand il aura répondu ? » C’était une fausse question, elle n’appelait qu’un oui et Rogue retrouva un sourire un peu las. La vérité, c’est qu’elle était épuisée moralement été qu’elle n’aspirait qu’à un sommeil non hanté par les souvenirs de Poor, elle avait déjà assez des siens à gérer.

Par la force des choses, même les plus récalcitrants seront peut-être dans ton équipe songea mornement Rogue, elle ne pouvait se réjouir que le pire arrive et que les vieux rêves d’égalité se soient effrités si vite. Elle déclara simplement « l’avenir nous dira qui s’alliera ». Et puis, elle ne voulait montrer aucune certitude, Tornade comme la plupart des x-men n’avait que trop combattu pour la confrérie pour renoncer si facilement aux rancunes tenaces des frères ennemis. Elle-même était plus ambivalente et c’était le reproche le plus facile qu’on pouvait lui faire.

Elle acquiesça un peu distraitement quand Magneto l’assura d’une réponse rapide. L’affaire en réclamait une. Ils étaient tous dans une situation d’urgence qui ne souffrait pas du silence. La demande de Magneto la tira de ses réflexions. Rogue eut un sourire amusé, un peu curieux aussi et répondit le ton teinté d’une ironie légère « Je pense que c’est dans mes capacités, oui. » Même si certains membres avaient un peu de mal avec elle. Cette ancien x-woman, ancienne héroïne qui s’est si facilement fait une place à la confrérie, la plupart ignore qu’elle fut confrériste et plus encore les liens qui la lient à leur leader. Peu importe ce qu’ils pensaient, un ordre direct de Magneto ne serait pas remis en cause peu importe qui le transmettait.

Elle ne prit pas la peine de demander le sujet de la réunion ou ce qu’il comptait exactement leur dire, elle le saurait en même temps que tous ceux qui seraient présents. « Mais avant j’ai besoin d’une douche… Et de me changer » déclara-t-elle en tirant sur le tissu de son débardeur anthracite marqué du logo de l’institut « Personne ne m’écoutera si je porte ça ». Elle soupçonnait ses anciens camarades d’avoir sciemment laisse ses affaires là et non des vêtements neutres, mais elle avait été trop pressé de quitter les lieux pour s’attarder sur ce qui ressemblait à des gamineries. « Tu sais… » Commença-t-elle, une note d’espièglerie dans son sourire « Peut-être qu’on devrait aussi engager un graphiste pour nous faire un logo » Elle s’était toujours amusée de cette manie de coller des ‘X’ partout. Même si elle avait finalement, elle-aussi, fièrement arboré son appartenance à la caste super héroïque des mutants, à cet instant elle voulait juste retrouver des vêtements normaux. Bien que l’idée d’imposait un logo aux confréristes la rendait hilare.

Son humeur s’était considérablement allégée au cours des dernières minutes. Soulagée de ne pas avoir eu à affronter de reproches ou de suspicions concernant sa courte absence et ses circonstances. Peut être qu’elle s’inquiétait trop, mais elle était toujours inquiète de quelque chose et même derrière son sourire et des remarques taquines, les préoccupations continuaient de flotter. La guerre qui se profilait, sans que personne n’ose prononcer le mot de guerre comme si en le taisant les victimes seraient épargnés. Elle déposa spontanément un sage baiser sur sa joue « Je m’en occupe » dit-elle avant de s’éloigner pour s’arrêter quelques pas seulement plus loin, réalisant qu’il n’avait pas donné d’heure et qu’elle ferait une terrible secrétaire, fort heureusement ça n’avait jamais été dans ses plans de carrière. « Pour 21h ça sera bon ? » elle n’avait aucune idée du temps que lui prendrait ses entretiens.