Bienvenue chez toi, Vanessa. (ft Loki Laufeyson)

Je venais de découvrir la mort de mon cher et tendre, aimé, père. Quel blasphème que de manquer les funérailles de l’être masculin que je haïssais le plus. Il était temps que je découvre la solitude que la femme que l’on nomme, « maman », vivait à présent. J’avais pris la route pour Boston. Là, où j’avais grandis. Là, où mon Enfer avait commencé. Là, où ma mutation avait mené ma vie de Mercenaire, Espionne et Prostituée à une liberté morbide.
J’avais pris comme moyen de transport, un véhicule simplement volé. Ainsi je pouvais garder mon apparence répugnante de mutante pour moi seule.

Je me suis alors garée devant la maison dans laquelle j’avais grandis. Je pouvais reconnaitre quelques visages familiers, des anciens visages « familiers ». Ils étaient tous venus soutenir ma sale mère et pleurer mon connard de défunt père. Je me pinçais les lèvres bleues de haine. Je fis craquer ma nuque, pour me détendre, et je sortie du véhicule. C’était parfait, je jubilais de ma surprise. Je portais une tenue de deuil, une combinaison d’un noir profond qui recouvrait pratiquement toute ma peau bleue. Des gants de velours noirs pour masquer un peu plus ses mains. Un voile noir soutenue par un chapeau élégant recouvrait secrètement mon « beau » visage de mutante et mes yeux rouges de monstre. Mes cheveux blancs se retrouvaient pincés en un chignon tiré qui rendait mon visage encore plus grand. Je m’avançais, fièrement, les épaules dressées, jusqu’au portail, que je poussais sans difficulté. Quand il grinça, ce sont des visages surpris qui firent apparition en me voyant.
Je pouvais entendre les chuchotements de ces porcs d’humains « Qui est-ce ? » « Serait-ce une maitresse ? ». Toute la réputation de mon vieux père. Quand où à coup, dans un cri subtil.

- Mon Dieu… Va…Vanessa ?!

Ma mère. Un sourire gravit mon visage quand tous ceux des invités prirent plutôt des airs de terreurs. Je m’avançais dans cette petite foule, pour faire face à ma mère. J’étais une grande femme de pratiquement 1m80, elle en faisait à peine 1m50. Elle n’était donc pas fière. Elle ne m’effrayait plus. J’abaissais mon visage au niveau du sien vieillis, qu’elle voit à quel point, le miens était resté aussi monstrueux qu’à mes 13 ans.

- Contente de me voir ? Ou espérais-tu que je sois morte le matin où tu m’as mise à la porte, maman ?

Lui dis-je tout bas en accentuant le « maman », dans l’espoir de l’effrayer un peu plus. Je me redressais ensuite, pour observer les alentours, et surtout ces personnes qui nous entouraient. Sans leur répondre, j’entrai dans la maison qui autrefois fut la mienne. A l’intérieur, c’était pire. Bondé d’hypocrites, avec leur petit plat Américain. Funeste Amérique. Ma mère ne mit pas longtemps à me rejoindre et à m’inviter à venir lui parler dans une pièce où personne ne nous entendrais. La Honte se lisait sur son visage. La Honte que sa fille Mutante débarque le jour des funérailles de son sale mari. Nous passâmes une porte, qui menait à la cuisine. Je ne lui laissais pas le temps de parler la première.

- Je ne reste pas longtemps. Mais je ne pouvais manquer l’occasion. Tu comprends, non ? Venir cracher sur sa tombe, c’est ce que j’attendais depuis tellement d’années. Pratiquement 20 ans, que j’attends qu’il finisse dans un trou à se faire bouffer par les vers.

Dis-je totalement détachée. Je n’aimais personnes, et mon père ne faisait pas exception, bien au contraire. Mon regard croisa celui de celle qui m’avait lâchement abandonnée quand j’atteignais à peine l’adolescence, malgré se voile, je savais qu’elle me reconnaitrait.  

- Dis-moi, qu’est-ce que ça fait de se retrouver seule ?

Elle s’est mise à pleurer, quelle hypocrisie. Je l’ai détournée, pour quitter cette pièce.

- Ne t’en fais pas, mère. Je repasserais rapidement te voir. J’ai un autre endroit à visiter ici.

J’aimais ce que je faisais. J’avais très peu de limite dans ma vie. J’avais peu de respect pour peu de personne. Je n’avais pas d’allié dans ma vie. Je ne vivais que pour l’argent mais j’avais tout de même quelques principes. Dont celui-ci : je n’attaquais jamais la première. Et ce bouffon, avait attaqué le premier. Il m’avait doublé sur une mission que je lui avais confiée. C’était simple. J’avais reçu il y a peu de temps une lettre de mission, je devais exécuter un homme qui n’avait jamais rien fait de mal à mes yeux. En fait, je trouvais que ça sentait le piège. Toujours prudente, j’eus la brillante idée d’envoyer un mutant tuer cette personne a ma place… Il s’est avéré que la mission s’était déroulé mais que cet enfoiré de mutant avait encaissé mon argent. Il était dans le coin et je le savais. J’avais retiré mon voile de deuil pour ne garder qu’une tenue complète noire. Il n’était pas très tard, mais je me douterai que cet abruti serait déjà dans les bars à gaspiller mon argent.

J’y étais. 30 minutes de marche plus tard, avec des regards indiscrets sur ma silhouette surprenante. J’étais devant le bar ou ce plouc de mutant dépensait mon fric. Je me déplaçais rapidement jusqu’à l’encadrement de la porte. Je pénétrais dans celui-ci et j’observais alors cette… salle pratiquement vide. Il y avait quelques personnes par ci par là mais je m’attendais quand même à avoir des spectateurs. Du coup, je pouvais rapidement repérer ma future victime. Il était là, comme un glandu dans ces habitudes de poivrot. Bourré comme pas deux.
Je fis quelques pas vers lui, et quand il me reconnut, il eut la brillante idée de tenter une fuite…

- Mon pauvre garçon…

Dis-je en le rattrapant aussi sec par le cou, avant de le ramener au sol, le plaquant dos au sol. Je m’empresse d’appuyer un de mes genoux contre ces couilles, avant de débuter le dialogue.

- Si jamais un de tes guignols de poivrot se décide à lever le moindre petit doigt, même si j’imagine vu le taux d’alcoolémie dans le sang se soit peu probable, je t’écrase les couilles.

Cependant, plutôt que de forcer sur mon genou c’est ma main qui se resserra autour de son cou.

- Rend moi mon argent, connard.

J’étais tellement à fond sur ma victime, sur mes gestes. J’étais déjà à deux doigts de lui faire cracher ces amygdales quand je ressentie sur ma nuque, un embout… froid. Froid comme une arme. Je dirais un fusil à pompe… Et merde, ça fait des gros trous ça. Le patron du bar en avait surement décidé autrement, cependant, j’étais loin de vouloir céder… Ma folie me perdrait, mais j’étais prête à tout pour buter ce con.